L’entente économique entre tous ces pays cache surtout la volonté de la Chine et de ses alliés de devenir les maîtres du monde. Ne nous y trompons pas ! Derrière la façade annoncée, à travers l’économie, la parité monétaire et enfin la volonté d’intégrer de nombreux autres pays comme la Turquie et l’Algérie, la Chine est en embuscade pour déstabiliser l’Occident. Attention danger !
TRIBUNE : L’acronyme de référence correspond aux premiers pays ayant souhaité cette organisation. A savoir : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. D’autres pays ont rejoint le mouvement : l’Iran, les Emirats Arabes Unis et l’Ethiopie, auxquels il faut ajouter des partenaires comme la Turquie, l’Algérie, le Vietnam, la Bolivie, Cuba… Soit une quarantaine de pays qui souhaitent rejoindre le groupe.
En 2001, un économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs, Jim O'NEILL a créé l'acronyme « BRIC » pour Brésil, Russie, Inde et Chine. L’Afrique du Sud est arrivée en 2010. Il s'agit de grands pays à revenu intermédiaire dont l'économie connaissait une croissance rapide à l'époque. Il a prédit qu'ils pourraient devenir les premières économies mondiales d'ici 2050. Les BRICS ont été créés pour trouver des moyens de réformer les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, afin de permettre aux économies émergentes de mieux se faire entendre et d'être mieux représentées.
Les BRICS, une coalition anti-occidentale aux intérêts divergents
En 2014, les BRICS ont créé la Nouvelle Banque de Développement (NBD), dotée de 250 milliards de dollars, afin de prêter aux pays émergents, de l'argent pour leur développement. Des hommes politiques brésiliens et russes de premier plan ont récemment suggéré la création d'une monnaie pour le bloc des BRICS, dans le but de contester la domination du dollar américain dans le commerce et la finance internationale. On doit souligner le silence de la Chine sur ce sujet. Elle représente la monnaie la plus forte du groupe, mais le yen est une monnaie faible sur le plan international. De plus, nos amis de l’Empire du Milieu souhaitent pour l’instant, ne pas froisser ses partenaires commerciaux que sont l’Europe et les Etats-Unis…
Les pays membres des BRICS ont de multiples points de désaccord plus ou moins officiels : la volonté de briser l’hégémonie occidentale dans les domaines économiques et financiers, le désir de créer une monnaie capable de mettre à genoux le dollar et l’euro, les tiraillements militaires entre l’Inde et la Chine, les complexités culturelles et religieuses de ses membres…
Le sommet des BRICS, qui s'est ouvert le 22 octobre dernier à Kazan, est le plus grand événement international organisé en Russie depuis le début de la guerre avec l'Ukraine. Kazan fut bombardée par les Ukrainiens et se situe à une portée de missiles de Volodymyr ZELENSKY ! Non seulement personne n’a craint de se retrouver sur les bords de la Volga, mais Vladimir POUTINE a considéré le sommet des BRICS à Kazan, comme une réunion d'une coalition anti-occidentale. Observer le sommet à travers le prisme de l’Ukraine, c’est pour le président russe, se montrer, non comme un paria mais comme un partenaire digne d’intérêt !
Déni, oubli et incapacité : les trois dimensions des BRICS
L’autre prisme à analyser, c’est celui de l’émergence de la demande des pays du Sud pour un nouvel ordre mondial, différent de celui des Occidentaux. Les BRICS sont porteurs d’une économie alternative et souhaitent mettre fin au dollar comme monnaie internationale dominante. Même si le yen ne peut pas remplacer le dollar, certains économistes prédisent la fin du dollar d’ici 2035. L’euro aura hélas sombré avant !
Les BRICS, c’est aussi la moitié de la population mondiale et 35 % du PIB de la planète. Et ce, avant l’intégration des pays qui souhaitent les rejoindre.
Trois dimensions tendent à se superposer : déni, oubli et incapacité. La politique étrangère européenne ne constitue qu’une compétence d’appoint. Pas de position claire, si ce n’est des relations bilatérales, souvent contradictoires. En effet, nous remarquons des engagements souvent diamétralement opposés entre la Commission européenne et certains membres, concernant les conflits russo-ukrainien, Israélo-palestinien-iranien-libanais… Il existe de nombreux contacts et accords entre des états membres des BRICS et des pays de la CEE. Le pire de tous : les possibilités d’accords commerciaux avec le MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Officiellement, cet accord négocié de haute lutte depuis deux décennies, serait tout proche d’aboutir. En ramenant à zéro les droits de douane sur 90 % des biens commercialisés entre les deux blocs (UE et MERCOSUR), il officialiserait la création historique d’un marché intégré de 720 millions de consommateurs sud-américains et européens. Gardons en mémoire le MERCOSUR, c’est aussi les BRICS : naïveté ou incompétence du côté d’Ursula Von Der LEYEN ? De quoi alimenter la colère des agriculteurs !
« Si tu vois tout en gris, déplace l’éléphant »
C’est un proverbe indien. Il faut être aveugle pour ne pas voir que le principe de conditionnalité politique des BRICS fut initialement programmé par la Chine. C’est ce même principe qui est affiché par la Russie en Afrique, en matière d’assistance militaire et sécuritaire. La rhétorique chinoise met en avant dans le tiers-monde l’exemplarité de sa réussite économique. De plus, les BRICS souhaitent copier le modèle européen, assimilable aux Droits de l’Homme et au maintien de la survivance de sa culture coloniale !
L’objectif final, c’est non seulement de coaliser les pays du Sud, mais surtout de bâtir un nouvel ordre mondial, dont la Chine sera le cœur… Une discrétion sournoise (BRICS, c’est la 4ème lettre de l’acronyme), la Chine est bien plus que la plus grosse brique de l’édifice, elle représente le ciment. Pour avoir engagé des négociations commerciales avec des Chinois, j’ai appris une chose fondamentale : ils ont l’éternité devant eux.
Alors on peut souligner la prédiction d’Alain PEYREFITTE dans son livre de référence publié en 1973 : « Quand la Chine s’éveillera ». Il écrivit : « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ».
Cependant, c’est en 1816 que Napoléon (alors qu’il était à Sainte Hélène), aurait confié : « Laissez la Chine dormir, quand elle s’éveillera, le monde tremblera… ».
En réactivant les vieilles valeurs confucéennes et impériales, Xi JINPING entend redessiner la géopolitique mondiale et justifier sa future suprématie planétaire. Il répand une pensée chinoise deux fois millénaire, à savoir, la soumission de l’individu au collectif et aux ordres d’un guide suprême… On peut redouter que les Chinois déclarent un jour : « quand l’Europe s’éveillera… ».
« La ruse doit être employée pour faire croire que l’on est où l’on n’est pas, que l’on veut ce qu’on ne veut pas » disait Charles de GAULLE. Xi JINPING aurait pu ajouter : « et faire croire qu’on ne veut pas ce que l’on veut… ».
Jean-Paul ALLOU
C’est par un passage de témoin que se sont ouverts les « Entretiens d’Auxerre », entre celui qui en fut la cheville ouvrière pendant plus de vingt ans, Sylvain JOLITON et son successeur, Jean-Philippe HOLEINDRE, président de l’association éponyme, désormais en charge de la manifestation. L’esprit des « Entretiens » demeure, avec l’assurance d’invités de qualité et de débats qui cette année, plus que jamais, font autorité…
AUXERRE : C’est une 23ème édition des « Entretiens d’Auxerre » un peu particulière qui s’est ouverte, vendredi matin au théâtre d’Auxerre, marquée par l’arrivée d’une nouvelle équipe présidée par le politologue auxerrois Jean-Vincent HOLEINDRE. Il a salué dans son discours introductif l’esprit dans lequel s’est déroulé cette transition : « un esprit républicain et d’éducation populaire », où prime le désir de discuter et d’échanger, sans nécessairement partager les mêmes idées.
A contrario d’une actualité récente venue d’outre-Atlantique : « où l’on a vu le spectacle d’une démocratie malade, avec des partisans de TRUMP qui ne parlent plus à ceux du camp voisin et adversaire, politiquement parlant. Tâchons d’éviter que cette chose-là arrive en France… ».
L’occasion pour le président de l’Association des Entretiens d’Auxerre de remercier celui qui tout au long de ces années, avec son équipe, a « porté » la manifestation et a su lui donner ses lettres de noblesse, Sylvain JOLITON : « l’âme et la cheville ouvrière de cette manifestation qui n’existerait pas sans ton énergie, ton immense chaleur humaine et ton dévouement… ».
« Une vraie alchimie s’est créée entre le public et nous… »
Pas facile de répondre à tant de compliments quand on est d’une modestie exemplaire et c’est en y associant « la bande de copains » qui l’entourait tout au long de ces années, que l’intéressé s’est livré à l’exercice, saluant entre autres, le public, « si vous n’étiez pas là, on aurait l’air un peu bête… », le remerciant pour sa « gentillesse » : « un mot un peu démodé aujourd’hui, où il faut être dur avec tout le monde pour ressembler à quelque chose ! ».
Se félicitant lui aussi de ce qui a fait la réussite des « Entretiens d’Auxerre », au fil des années : « on n’est pas obligés d’être d’accord sur tout, de demander si on est de droite ou de gauche, il y a un truc pour ça qui s’appelle l’isoloir ! Mais ici, les gens et c’est toujours ce que j’ai apprécié, échangent, en une sorte d’alchimie qui se crée entre tous et ça pour moi, si tant est que j’ai pu avoir une réussite, c’est celle-ci… ».
Avant le premier débat de la matinée, la présidente du Conseil scientifique des « Entretiens d’Auxerre » Valentine ZUBER s’est pour sa part exprimée sur le thème ayant servi de trame à cette édition 2024 : « on a voulu construire différentes thématiques qui à chaque fois, posent la question de l’autorité, de l’absence d’autorité ou de l’abus d’autorité, pour cerner au mieux un sujet un peu abstrait et apparemment compliqué… ».
L’autorité se porte mieux quand elle se conjugue avec la raison
Avant que ne lui succèdent à la tribune, comme il est de tradition, les représentantes des différents partenaires institutionnels de l’évènement. Ou l’on s’aperçoit avec bonheur que pour une fois, le féminin l’emporte sur le masculin ! Céline BAHR, adjointe au maire d’Auxerre en charge de la culture, l’assure, l’autorité est en crise : « c’est peut-être parce que nous avons congédié certains de ses fondamentaux, la transcendance, la capacité de discernement et le sens de la responsabilité… ». Convaincue que l’autorité suppose un minimum de verticalité, « ce qui n’est pas le fait de la démocratie moderne et encore moins de notre époque… ».
Au registre des autres fondamentaux régissant désormais l’autorité des pouvoirs publics, « il y a la dilution de la responsabilité, l’enchevêtrement des compétences entre l’Etat et les collectivités locales qui, nuit à la lisibilité d’actions publiques… ». Que subsiste-t-il de la légitimité de l’autorité à l’heure d’Internet, « alors que toutes les connaissances sont accessibles d’un clic et que « ChatGPT » peut rédiger une dissertation en moins de temps qu’il n’en faut pour formuler le sujet ? ».
Citant pour conclure, Saint-Exupéry et son « Petit Prince », pour rappeler que l’autorité se porte toujours mieux quand elle se conjugue avec la raison : « l’autorité repose d’abord sur la raison, si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J’ai le droit d’exiger l’obéissance car mes ordres sont raisonnables… ».
L’époque est à l’individualisme et au rejet de l’autorité
C’est en piochant dans les écrits de Socrate, que l’élue départementale, Isabelle JOAQUINA, a évoqué le thème des « Entretiens 2024 », là où le philosophe grec, quatre siècles avant notre ère, se plaignait déjà de l’autorité bafouée : « nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans… ». Et pour une fois, on ne pourra pas incriminer les réseaux sociaux et Internet ! Nos sociétés modernes n’ont fait qu’accentuer le problème et les causes sont multiples souligne l’élue auxerroise : « l’époque est à la déresponsabilisation et à l’individualisme, le travail, l’effort, sont loin de la vérité… ».
Rappelant toute la responsabilité en la matière, des réseaux sociaux, où l’absence d’autorité conduit à ses yeux, à l’anarchie : « portés par l’acte éphémère, il est possible à tout le monde et donc, à n’importe qui, de remettre en cause par un jugement expéditif et lapidaire, un raisonnement scientifique, économique ou universitaire… ».
Pourvu que l’autorité se borne à être juste…
Saluant à son tour Sylvain JOLITON, « et son sens incroyable de l’amitié, c’est grâce à lui que les « Entretiens » sont devenus ce qu’ils sont et ont résisté à toutes les tempêtes… », l’élue municipale d’opposition et conseillère régionale, Isabelle POIFOL-FERREIRA s’est amusée à relever toute l’intuition des organisateurs : « proposer de débattre sur l’autorité quelques jours après l’élection de Donald TRUMP, vous êtes d’accord avec moi, ils sont très forts ! ».
Evoquant, au risque de s’éloigner un peu du sujet initial, l’autoritarisme du personnage : « une brute, un raciste, un misogyne, qui ne respecte pas les lois, a des affaires en cours avec la justice et c’est lui l’homme d’autorité, choisi pour amener la sécurité, le calme et un retour à un passé fantasmé ! Ne rions pas, nous ne sommes pas à l’abri… ».
Avant de citer cet article des « Echos » paru en mars dernier, faisant état de l’évolution des systèmes politiques à travers le monde, avec un total de 73 régimes autocratiques sur les 137 pays étudiés ! Il fallait bien une citation de Benjamin CONSTANT pour oublier ce triste constat : « prions l’autorité de rester dans ses limites, qu’elle se borne à être juste, nous nous chargeons d’être heureux… ».
Dominique BERNERD
Retour à la case départ pour le monde agricole. Sans avoir touché les 20 000 euros remis de manière systématique par la banque à tout joueur ayant fait le tour complet du cadran sur le fameux jeu où l’on achète des biens immobiliers afin d’y construire des maisons et des hôtels, jeu qui enchante toujours petits et grands lors des sacro-saintes fêtes de fin d’année ! Celles-ci, malheureusement, pour les agriculteurs hexagonaux risquent une fois de plus d’avoir un goût amer, plein de bile et de fiel, d’ici quelques semaines…
Tant leur situation ne s’est pas améliorée depuis le mouvement social de l’hiver dernier. Pire, il s’est même aggravé devant l’inertie récurrente de nos politiques qui décidément abreuvent les filières professionnelles de tout bord de vaines promesses électoralistes qui ne sont jamais tenues en bout de course. Il suffit de regarder du côté du secteur industriel pour mieux comprendre vers quel naufrage le bateau « France » est en train de se diriger à l’échelle européenne et internationale…Un naufrage programmé depuis une trentaine d’années.
Des panneaux signalétiques jamais remis pour anticiper la future crise ?
C’est devenu presque une ritournelle mélancolique dont chacun connaît la chanson et la moindre note : le monde agricole est en souffrance. La faute aux conditions météo qui se modifient à la vitesse grand « V » du fait du réchauffement climatique, mais ce n’est pas que ! L’Europe et sa noria de normes, les prétextes géopolitiques à tout va accoucheurs de nouveaux conflits qui ont boosté les coûts des matières premières et ceux de l’énergie, les accords coopératifs avec d’autres pays qui produisent moins cher, moins bon, et sans contrainte : suivez mon regard, vous aurez reconnu entre les lignes le fameux traité du MERCORSUR…
A croire que les revendications de l’hiver dernier n’auront servi à rien, il n’y a qu’un pas que l’on pourrait allègrement franchir, en vérité. Et pourtant, les agriculteurs de France et de Navarre – ils s’étaient attiré une cote de sympathie et de popularité bien légitime et importante auprès de nos compatriotes – avaient mis le paquet au niveau de leur communication.
Souvenez-vous de ces fameux panneaux de signalisation à l’entrée des villes et villages de l’Hexagone, placés tête bèche pour bien insister sur l’aspect revendicatif de la démarche ! Bon nombre de communes n’ont même jamais pris soin de remettre les panneaux dans le bon sens, peut-être en anticipant une probable nouvelle action à venir ?
Donc, nous y voilà, en cette mi-novembre 2024 ! « On marche toujours sur la tête » ! Le nouveau slogan mobilisateur de celles et de ceux qui nourrissent la France, nous revient en tête de gondole de l’actualité sociale pour nous signaler que rien n’est terminé. Bien au contraire !
Toujours les mêmes revendications puisque rien n’a changé !
A l’appel de la FNSEA (Fédération nationale des Syndicats d’Exploitants agricoles), via leurs antennes départementales, et des JA, les Jeunes Agriculteurs, et les autres fédérations syndicales, le monde de l’agriculture a décidé de reprendre la main sur sa destinée. Du moins celle qui va lui permettre une fois de plus d’exercer la pression, avec l’appui des citoyens, sur un gouvernement déjà moribond qui, comme le précédent de l’ère MACRON, se sera contenter de gérer les affaires courantes dans cette crise profonde et insondable qu’est le milieu agricole.
Les revendications n’ont pas changé d’un iota depuis janvier dernier. Le monde agricole tricolore est en attente d’un signal fort de la France et de l’Europe en sa faveur. Soit la simplification administrative drastique d’un état de fait, appliqué au quotidien par des fonctionnaires trop zélés et sans l’once d’une souplesse professionnelle qui nuisent à la bonne santé des exploitants agricoles en subissant les frais.
Soit des textes législatifs qui remettent l’esprit d’entreprendre au centre des politiques agricoles en avant, au lieu de l’inverse avec son lot de multiples contraintes, quasi impossibles à résoudre. Soit une cohérence européenne et mondiale en faveur d’une vraie souveraineté alimentaire européenne.
Enfin, de réelles mesures conjoncturelles en matière de trésorerie pour les professionnels qui sont frappés de plein fouet par la crise économique et ses conséquences funestes sur les fins de mois.
Le monde agricole est à bout : il y a urgence !
Insatisfaits des mesurettes superficielles prises alors par le gouvernement ATTAL au printemps 2024, et avant la probable ratification ces jours prochains de l’accord avec le MERCORSUR (la plupart des pays de l’Amérique du Sud dont les poids lourds de l’Argentine et du Brésil qui va accueillir sous peu le futur G 20), les syndicats agricoles français ont décidé de reprendre les mobilisations afin de faire valoir leurs droits. A une vie meilleure et à une amélioration économique de leur situation, qui reste quasi catastrophique dans une majorité de cas. Ne parlons pas du nombre de fermetures des exploitations et des disparitions brutales et tragiques de leurs propriétaires, acculés irrémédiablement vers la faillite…
Mesdames et Messieurs les gouvernants, il serait grand temps de sortir de votre léthargie habituelle et de la lenteur coutumière qui est vôtre pour résoudre les dossiers d’extrême urgence : le monde agricole le revendique haut et fort, il est à bout ! Comme tant d’autres représentants de corporatisme et de castes dans ce beau pays qui est la France…Un pays qui socialement prend l’eau de toute part à l’image des crues qui détruisent les récoltes…
Thierry BRET
La politique « RSE » au sein de la Banque Verte ? Ce ne sont pas des paroles en l’air, visiblement ! « Elle nous tient à cœur », devait affirmer le directeur-adjoint de l’établissement, dont la zone de chalandise est à cheval sur deux grandes régions que sont la Champagne et la Bourgogne. En déplacement ce vendredi tantôt dans l’Yonne, à l’occasion de la remise de cycles électriques à trente-trois collaborateurs du siège icaunais auxerrois, Laurent HARO a rappelé le sens de la responsabilité et de l’engagement de son entreprise, en présence d’élus de la Ville d’Auxerre.
AUXERRE : Qu’on se le dise, les usages de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et ses déclinaisons sont connus, voire pratiqués par l’ensemble des collaborateurs du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne ! Et ce, depuis 2023, date à laquelle ils ont été tous formés ! Un engagement voulu par la direction de l’établissement « vert » qui revendique depuis plusieurs années sa motivation à vouloir les suivre.
Face aux défis soulevés par la lutte contre le réchauffement climatique et la nécessaire transition énergétique qui en découle, les têtes pensantes de la « grande maison » ne sont pas restées les deux pieds dans le même sabot au niveau des initiatives à prendre. Le crédo de l’entreprise est le suivant : réduire les émissions carbones liées à ses financements d’ici 2050 ! Une stratégie de neutralisation qui s’étend sur l’ensemble de ses activités.
Une direction Engagement Sociétal créée en interne dès 2023
Prenant le taureau par les cornes, le Crédit Agricole de notre contrée régionale s’est donc attelé à créer en 2023 une direction de l’Engagement Sociétal. Elle mobilise son réseau humain autour de trois axes prioritaires : le renforcement de la cohésion et de l’inclusion sociale, l’agissement en faveur du climat et la transition vers une économie bas carbone, et enfin, dernier point, la réussite des transitions agricoles et alimentaires, le fondement même de l’établissement bancaire.
« En interne, nous avons un rôle à jouer, a expliqué le directeur-adjoint du groupe Laurent HARO en déplacement dans l’Yonne, vendredi après-midi à l’occasion de la remise d’une trentaine de vélos électriques à autant de collaborateurs volontaires pour effectuer a minima cinquante trajets lieu de travail/domicile par le truchement de la mobilité douce, auprès de nos salariés. Mais aussi en externe, auprès de nos partenaires et fournisseurs… ».
Un petit jeu de devinettes fort utile pour mieux comprendre les enjeux
Puis, se prêtant au jeu de la devinette, le dirigeant du CACB interrogea ses collaborateurs sur le niveau de l’empreinte carbone d’un français moyen en équivalence tonne de Co2 à l’année. Laissant un court laps de temps à son public d’y réfléchir, avant de formuler la réponse. « Un Français moyen dépense de 6 à 7 tonnes d’équivalent Co2 par an ! ». Loin des 200 tonnes soufflées par l’une des salariés du groupe, qui avait un peu forcé le trait, ce qui aura entraîné quelques rires amusés parmi l’assistance.
Satisfait de son petit jeu, Laurent HARO proposa une seconde interrogation du même acabit au public : « quelle est l’empreinte carbone interne de la caisse régionale ? ». De nouveau, un blanc parmi l’assistance. Mais, là, personne n’ose s’aventurer sur le thème en esquissant un semblant de réponse.
« En fait, renchérit le dirigeant régional du Crédit Agricole, le chiffre à retenir s’élève à 17 000 tonnes d’équivalence Co2 à l’année ! C’est ce que dépense la caisse régionale de Champagne-Bourgogne, annuellement ! Cela comprend les rejets carbones du chauffage des locaux, de l’utilisation de l’énergie, la mobilité, etc. Et à partir de ce chiffre-là, nous nous sommes donnés comme ambition d’être à zéro en 2050… ».
Le premier jalon de – 20 % en 2024 est atteint !
Très ambitieux, effectivement ! Depuis 2022, le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne s’est plongé sur le dossier. Fin 2024, un premier palier de – 20 % de réduction du Co2 par l’entreprise sera atteint. « On y sera grâce à votre engagement, expliqua l’orateur, grâce à toutes les actions que nous avons mis en place et la sensibilisation opérée auprès de tous les salariés, dans un vaste plan de formation décliné en 2023… ».
Du côté des bâtiments, la rénovation des agences commerciales aura permis de supprimer les passoires thermiques en faisant abstraction désormais des cuves à fioul. Le contrôle des températures dans les locaux intègre ses priorités. Un premier jalon qui a été posé avec succès dans la feuille de route de la banque.
Reste le troisième volet, très important pour l’établissement bancaire : son empreinte carbone relative à ses financements. Une fois de plus, Laurent HARO un brin amusé prend au jeu ses collaborateurs auxerrois : « A votre avis, c’est combien ? ».
De nouveau, le silence de plomb alourdit l’atmosphère dans le hall du siège auxerrois du groupe financier.
« C’est énorme, souligne l’interlocuteur, cela correspond à 800 000 tonnes d’équivalent Co2 à l’année ! Notre engagement 2050 de nous situer à zéro concerne également cette partie là de notre activité. Celle-ci se traduit par des soutiens financiers apportés à l’agriculture et notamment à la filière de l’élevage, un secteur qui contribue fortement aux émissions de carbone comme chacun le sait. Il y a aussi l’immobilier résidentiel puisque les constructions en Bourgogne Franche-Comté sont parmi les plus permissives de l’Hexagone, avec un immobilier ancien et une zone météorologique ne faisant pas partie des plus chaudes de France… ».
Façonner le territoire à la transition énergétique
Deux options se présentent ainsi à la Banque Verte pour réduire drastiquement ses émissions et celles des autres de ses partenaires : « soit on arrête de soutenir les éleveurs ou de financer l’acquisition de logements ayant de faibles DPE ; soit on se dit que l’on prend notre responsabilité sociétale auprès de tous les acteurs de la vie qu’ils soient particuliers ou professionnels en leur proposant de « verdir » l’économie. Ainsi, en les aidant et en les accompagnant, on va faire pivoter dans la même direction tous les agents économiques et tout le monde pour passer vers des modèles économiques et climatiques plus vertueux… ».
Un chemin sur lequel le Crédit Agricole est engagé depuis plusieurs années dans notre région, avec le concours de partenaires institutionnels et entrepreneuriaux du terroir, à l’instar d’EDF. Un impact façonneur sur le territoire champenois et bourguignon qui est pris à cœur par les dirigeants de la structure.
Thierry BRET
Voici quelques années, nous évoquâmes dans nos colonnes l'histoire formidable du « Bambou' s Café », sis à Savigny-en-Terre-Plaine. Une commune de 130 habitants, située entre Avallon et la Côte d'Or, où un jeune chef talentueux Gabriel GIRARD racheta à vingt ans le bistrot de son village. Objectif : qu’il ne disparaisse pas. Ce cuisinier courageux et travailleur a connu un succès immédiat, favorisé de surcroît par sa cuisine simple, bonne, mais aussi soignée…
SAVIGNY-EN-TERRE-PLAINE : Après quelques années, des travaux devinrent nécessaires. C’est ainsi que le « Bambou’ s Café » devint le « Gab'istro ». Poussé par sa réputation méritée, le lieu ne désemplit pas ! Les murs se sont parés d'un blanc immaculé. La cuisine est plus fonctionnelle pour nos marmitons, sans oublier au premier étage une collection de pendules aux horaires variés.
Le menu de vraie cuisine est proposé à 16 euros : oui, vous avez bien lu ! Il est un modèle du genre. Désormais, il est suggéré comme un peu partout ailleurs, écrit sur une feuille avec ses quatre entrées, plats et desserts. Tout cela change de façon hebdomadaire.
Huit tonnes de pommes de terre locales livrées à l’année !
Ce midi-là, notre choix se porta sur une variante du vol au vent, proposé sur un lit de salade. Il était notamment composé de rognons et de champignons. Ensuite, dans une assiette bien chaude, arrivèrent de bonnes boulettes maison à la sauce poivre, accompagnées du légume de la maison : les frites. De mémoire, ce ne sont pas moins de huit tonnes à l'année de patates qui sont livrées par un paysan local ! Mais aussi d'un peu de verdure. Franchement, c'est fort bon, avant de terminer par un onctueux riz au lait.
Retrouver l’âme d’antan…
Seize euros, rien à dire ! Si ce n'est merci chef, sauf que lorsque l'on a connu avant, on se dit que ce bel endroit a perdu un brin de son âme. Cela en faisait son charme, mais aussi l'authenticité : le menu sur l'ardoise, les bocaux de rhum remplis de piments ou de fruits de la passion. Bref, ce petit côté un rien désordonné qui avait plu au réputé chroniqueur François SIMON qui l'a narré un jour dans l'hebdo de la « Tribune Dimanche », en faisant de ce lieu aussi magique qu'unique...
Gageons qu'avec le temps, le « Gab'istro » sera à l'unisson de son bel aîné, marqué par la patine du temps passé.
Contact :
Le Gab'istro »
Bar, tabac et restaurant.
5 Rue des Forges
89420 SAVIGNY-en-TERRE-PLAINE
Tel : 03.86. 32.58. 70.
Portable : 06.44.20.02.13.
Ouverture du lundi au samedi inclus.
Gauthier PAJONA