Avant de mesurer les pistes d’une saine capitalisation pour financer notre retraite, nous sommes en droit de nous interroger sur l’état de la ressource fondamentale de la retraite par répartition et sur ce qui peut justifier une modification de l’âge de départ en retraite.
TRIBUNE : Les débats à l’Assemblée nationale ne brillent pas par leur sérénité. On s’invective, on bloque la réforme par tous les moyens, et nous sommes en droit de supposer que la NUPES souhaite par toutes ses actions, pousser le gouvernement à trancher avec le fameux « 49.3 ». Ils pourront ainsi s’offusquer et affirmer que la Première ministre Elisabeth BORNE ne joue pas le jeu du débat parlementaire démocratique.
Parlons-en. Si, à cause de la pression de la rue (67 % des Français sont contre la réforme), le gouvernement venait à la retirer ; cela reviendrait à consacrer les bases d’une future révolution : improbable ! Les députés et le président sont élus au suffrage universel, de manière démocratique. Alors, pourquoi râle-t-on ?
Depuis François MITTERRAND, nos présidents ne sont plus élus pour leurs idées, mais contre un adversaire. Pour Emmanuel MACRON, c’était contre Marine LE PEN. La NUPES appelle à voter pour MACRON et les électeurs sont perdus. Aujourd’hui, les syndicats adressent une lettre à tous les partis présents à l’Assemblée nationale, sauf au Rassemblement National !
Où est la démocratie quand tout ce joli monde veut ignorer le premier parti de l’opposition parlementaire, et afficher leur mépris pour les millions de Français qui ont voté pour la candidate bleu marine ? On s’engage vers la révolte de tous celles et ceux qui ne se sentent plus représentés dans leurs aspirations. Ajoutons à cela, le mépris du locataire de l’Elysée, pour ceux qui défilent. Non, il ne s’agit pas de « c’est toujours les mêmes », dans les manifestations ; on rencontre des personnes défilant pour la première fois de leur vie. Et si les marcheurs contestataires défilent en nombre, le pouvoir pourrait s’interroger sur le pourquoi…La sérénité est dans la rue et le désordre au Parlement…
La réforme des retraites : la manipulation des chiffres…
Actuellement, le budget des retraites est excédentaire (3,2 milliards en 2022) mais il sera très prochainement déficitaire. Il ne retrouvera son équilibre que dans dix ans ! Quel crédit accordé alors à une prédiction, pardon, une prévision financière sur une décennie ? Ces prévisions gardent un caractère aléatoire. Elles sont susceptibles d’être modifiées. Car, selon l’évolution de la démographie, de l’espérance de vie, de la croissance économique, du taux de chômage ou d’un événement imprévisible (crise financière, pandémie, guerre…), les projections d’équilibre financier pourraient être bouleversées, dans le positif comme dans le négatif.
Le déficit des retraites reste bien limité au regard de la dette globale de l'Etat. Il peut être facilement comblé ou compensé, à moindres frais selon les stratégies du pouvoir. Selon les préférences politiques, il est parfaitement légitime de défendre l’idée qu’une réforme des retraites n’est pas indispensable…
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) informe qu’il n’y a pas d’urgence à la réforme. De plus, le Haut Conseil des Finances Publiques juge plutôt optimistes certaines prévisions de l’Etat pour 2023 : 4,2 % d’inflation et 1 % de croissance…
Notre système de retraite ne pourra pas être excédentaire en 2030, ni même en 2040 ! Compte tenu des modifications du projet, afin de séduire les Républicains, Elisabeth BORNE accepte de passer l’âge de la retraite à 64 ans au lieu des 65 ans et d’accorder ainsi quelques avantages supplémentaires, non prévus dans le budget initial.
Dans la réalité, la situation est bien plus dégradée. Le calcul du COR oublie une trentaine de milliards d'euros de déficits liés à la fonction publique. L'organisme se focalise en effet sur les régimes par répartition, et ne tient pas compte des retraites versées par l'État aux anciens fonctionnaires.
Lors de la publication de son premier rapport, en 2001, le COR a posé, par « convention », que les retraites versées par l'État sont toujours à l'équilibre au motif qu'elles sont financées par le budget. Les excédents prévus dans le budget initial du financement des retraites s’amenuisent au fur et à mesure des concessions accordées par Elisabeth BORNE. Quels crédits accorder aux chiffres présentés ? On peut donner raison à Winston CHURCHILL lorsqu’il annonçait : « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées ! ».
Les dés sont pipés, et notre président répond au diktat de la finance : la réforme des retraites en France répond aux pressions de l’Europe, des marchés de capitaux et des entreprises du CAC 40 ! On peut en déduire que notre président fera de la retraite son cheval de bataille pour son dernier quinquennat. Pourquoi ne pas dire la vérité aux Français ? Pourquoi manipuler les informations statistiques, pour affirmer faussement, que si nous n’allongeons pas la durée du travail, notre retraite par répartition sera en faillite dès 2023 ? La réalité est plus simple et nous avons la capacité de comprendre !
Plus de 3 000 milliards de dettes : quel impact pour la réforme des retraites ?
Nous dépassons les 3 000 milliards de dettes pour un PIB de 2 800 milliards d’euros. Le fameux « ça coûtera ce que ça coûtera » a été très bien accepté par les citoyens mais n’est plus audible par les marchés et par l’Europe ! Les taux d’emprunts sont repassés positifs. François HOLLANDE et Emmanuel MACRON, lors du premier quinquennat, ont largement profité des taux négatifs : plus je m’endette et plus je gagne…
Alors qu’au 01er janvier, on empruntait à 0,1 %, en 2023 nous devrons emprunter 270 milliards, mais au taux record de 2,71 %. Le poids des intérêts dans le budget représente le deuxième poste le plus important, après l’Education nationale avec 60,1 milliards) : soit 60 milliards. En fait, pour rembourser nos dettes et payer nos intérêts, nous devons emprunter…
Les prévisions concernant les taux d’intérêts que nous devrons subir en 2023, peuvent atteindre très rapidement les 3 %. L’Europe fait pression sur l’état français pour que l’âge de la retraite passe à 65 ans, les marchés financiers affirment que si nous augmentons la durée du travail, nous serons moins contraints sur les taux de nos emprunts. Les grandes entreprises du CAC 40 souhaitent ardemment passer la retraite à 65 ans, pour deux raisons. D’abord un chantage à l’investissement mais surtout, si la confiance des marchés est établie, les investisseurs internationaux apporteront des financements aux efforts de croissance.
Une augmentation des taux et une dette de plus en plus importante peuvent nous conduire à une faillite similaire à la Grèce ! Alors que faire ? Ce que le pouvoir ne souhaite pas avouer, c’est sa soumission aux diktats de l’Europe, des marchés de capitaux et des grandes entreprises. Il n’y à rien de honteux à reconnaître que notre survie passe par une retraite à 64 ou 65 ans, compte tenu de notre situation financière et budgétaire. Notre survie financière et budgétaire en dépend ! A nous de trouver les moyens de donner du travail aux seniors. De 62 à 64 ans, si rien ne bouge, ils seront au chômage ! L’emploi des seniors constitue le point nodal de toute réforme concernant les retraites.
Autres menaces concernant la réforme des retraites : Laurent FABIUS admet en coulisse que certains articles du projet de réforme pourraient être anticonstitutionnels. Le Conseil d’Etat, concernant le projet de loi de finance de la Sécurité Sociale (impacté par les retraites) a émis des réserves… Le projet de loi, dès son retour du Sénat, fera l’objet d’une demande au Conseil Constitutionnel si on croit le Parti Socialiste.
Dernièrement, députés et sénateurs ont refusé de renoncer à leur régime particulier de retraite. Parmi les sacro-saintes vertus quasi théologales, de notre République, nous trouvons la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. La plus grande des trois est sans nul doute la Fraternité. Alors Mesdames et Messieurs les député(e)s et sénatrices/sénateurs, quand on veut assurer la promotion d’une valeur, il est préférable d’avoir un échantillon sur soi !
Jean-Paul ALLOU
« A l’Est d’Eden, rien n’aura donc vraiment changé ? ». Mais, à quoi sert ce « machin » gigantesque, finalement, quand l’on y regarde de plus près ? Comme l’a qualifié en son temps, via une formule assassine dont il avait le secret, le Général Charles de GAULLE ! Le 10 septembre 1960, le chef de l’Etat français asséna l’un de ses légendaires coups de griffe à l’institution internationale des Nations Unies. Et de par les mots, les représentants de ce vénérable organisme qui siègent dans leur tour d’ivoire à la pointe sud de Manhattan à New York.
On peut raisonnablement se poser la question, un an après le début du plus grave conflit belliqueux qui secoue le continent européen, depuis la Seconde Guerre mondiale. Outre la parenthèse déjà très sanglante du conflit dans l’ex-Yougoslavie – un pays sous l’influence de l’Union Soviétique qui s’est disloquée en autant de petits états (Croatie, Serbie, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord) se vouant une haine farouche et religieuse mais au moins il y avait la présence de Casques Bleus -, la vieille Europe n’avait pas connu de tels théâtres d’opérations depuis 1945.
Depuis le 24 février 2022, les choses ont malheureusement changé. La guerre (et non « l’opération militaire spéciale », chère à Vladimir POUTINE, il faut appeler un chat, un chat que diable !) est apparue dans notre quotidien.
Un quotidien fait de proximité, mis en scène par les médias audiovisuels et les réseaux sociaux qui nous abreuvent d’images terribles à longueur de journée. Un quotidien guerrier de proximité qui s’est aussi concrétisé par l’exode massif de cette population ukrainienne qui n’a eu d’autre salut que de fuir loin devant elle, en laissant les hommes, les époux, les fils et les vieillards derrière soi.
Un quotidien qui sent le soufre, qui donne la chair de poule au vu de certaines scènes tragiques commises sur le territoire assiégé – les crimes de guerre perpétrés dans de petites villes martyres qui resteront désormais dans la postérité-, qui donne l’envie d’un autre monde. On en a tous rêvé même les musiciens du groupe TELEPHONE.
Un très lourd bilan de victimes dans les deux camps…
365 jours après le déclenchement de ces opérations meurtrières, et des mois d’enlisement sur un front qui court sur près de mille kilomètres à l’est et au sud du pays dont certaines régions ont été annexées sine die, qu’en est-il exactement de la situation ?
La confrontation entre les deux camps tourne en rond, s’inscrivant dans un temps interminable qui, d’après tous les spécialistes du sujet, n’est pas prêt de se terminer. A défaut de quelques mètres gagnés, la Russie n’est plus à l’offensive dans le Donbass ; et si l’Ukraine résiste vaille que vaille, à la force du courage et du sang, elle n’avance pas non plus pour bouter les hommes de l’armée régulière russe et ceux de la milice Wagner hors des frontières légitimes défendues par Kiev. Faute de moyens militaires suffisants.
Toutefois, la donne a considérablement été bouleversée après ces douze mois de combats particulièrement sanglants. Des combats qui ont occasionné plus de 185 000 morts côté russe, à peu près autant chez leurs adversaires ukrainiens, sans omettre les personnes blessées, disparues, déserteurs, etc. Et les huit millions de personnes qui ont fui leur pays en toute hâte…
Cela, est le premier aspect de cette évolution. La France a accueilli à l’instar de nombreux pays européens son lot de réfugiés – plus de 600 personnes pour le seul département de l’Yonne qui ont transité par la Bourgogne septentrionale – et ce flux ne semble pas se tarir un an après le commencement du conflit.
Deuxième point, l’OTAN s’est renforcée et fait bloc derrière le leadership des Américains ; de même l’Union européenne tente de parler d’une seule voix, notamment sur la stratégie des sanctions économiques à appliquer et de la livraison d’armes lourdes à fournir vers l’Ukraine, hormis les sautes d’humeur habituelles de la Hongrie ou de la Turquie. Des pays alliés des Etats-Unis, doit-on le rappeler même si l’ambiguïté est parfois consternante selon les jours.
Un cinq à sept fâcheux pour les partisans de la paix…
Là où les choses n’évoluent guère de facto, c’est au niveau de l’ordre mondial entre les deux dates faisant office de référence, ce 24 février 2022 et ce 24 février 2023. Quoique !
Prenons, le dernier vote proposé vendredi dans l’enceinte des Nations Unies. Il y révèle des choses à la fois surprenante, déroutante, évidente mais confirme aussi l’isolement d’une Russie qui a beau faire de la lèche en matière de séduction économique et sécuritaire aux quatre coins du globe est à la peine, au niveau de sa popularité internationale.
Le texte, une résolution qui n’avait absolument rien de contraignante pour les participants au vote (!) – mais alors à quoi cela sert-il exactement ?! – exigeait le retrait immédiat des troupes de Moscou du territoire ukrainien.
Résultat des courses, et se calquant à quelque chose près sur les mêmes résultats que ceux de l’année dernière, 141 pays ont approuvé le document soumis par le secrétaire général de l’ONU, Antonio GUTTERRES, soit le départ des envahisseurs russes tout de suite. Trente-deux états ont préféré adopter une position abstentionniste et surtout de neutralité en qualité de non-alignés. Sept pays, en revanche, et non des moindres dans ce qu’il est convenu de nommer l’axe du mal selon les critères des Etats-Unis approuvent sans retenue cette poussée en avant (et vers le renforcement de la guerre par capillarité) du pouvoir russe chez leur voisin.
Mais, à y regarder de plus près, la dernière résolution votée en octobre 2022 avait donné lieu à une photographie à peu près à l’identique des résultats avec 143 votants favorables au retrait des Russes, le même nombre de pays neutres ou presque, et cinq rejets.
C’est en fait le Mali (tiens, tiens, un ex-pays frère de la France dont la junte au pouvoir vient de nous faire plier bagages presque manu militari mais avec un ultimatum à l’estampille de la milice de PRIGOJINE à la clé !) et le Nicaragua dont le régime n’a jamais été un franc partisan de la démocratie ni de la liberté. C’est deux pays, sous influence directe façon perfusion de Moscou, ont donc fait, non pas pencher la balance dans le camp de POUTINE, mais gonfler très succinctement le nombre d’opposants à la liberté retrouvée de Kiev.
Ils ont rejoint les très démocratiques et libertaires états de Syrie, Biélorussie, Erythrée, Corée du Nord et…Russie ! Sept pays composant ce nouvelle liste noire selon les critères de Joe BIDEN sur les 193 états que comptent les Nations Unies, effectivement, c’est très peu !
Une résolution qui ne changera rien à la donne…
Bien sûr, il faut être réaliste. Le vote de cette résolution non contraignante ne changera pas d’un iota la face de cette guerre où s’excitent également les Iraniens en livrant moult quantités de drones. D’autant que la Chine (elle s’est abstenue tout comme l’Inde) aurait été désignée par les Etats-Unis comme une nouvelle source d’approvisionnement des armes pour les Russes. Via la Corée du Nord, le satellite de Pékin depuis des lustres, ou en direct. On annonce déjà la visite de Xi JINPING à Moscou pour entériner tout cela sous la surveillance et les menaces farouches de Washington.
Reste, parmi les derniers éléments de la semaine à se mettre sous la dent, le « pseudo » plan de paix, élaboré avec l’aval de Moscou par la Chine ! Un programme en douze points qui au-delà du simple fait de calmer les ardeurs des Russes sur leurs velléités de tout détruire en nucléarisant la planète (et eux avec y compris !!) est très favorable à ladite Russie tant par la suppression des sanctions économiques ( un dixième paquet vient d’être validé par l’Union européenne) même si cela ne fonctionne guère que par le respect de la souveraineté des frontières entre les deux états belligérants.
Vous avez dit « frontières » ?! Mais desquelles parlons-nous vraiment à travers ce plan fait à la va-vite et sans la moindre consultation auprès des Ukrainiens ! De celles d’avant le 24 février 2022 ? De celles de 2014 avant l’annexion pure et simple de la Crimée ? Ou de celles d’aujourd’hui qui englobent l’annexion illégale des quatre régions du Donbass par les Russes ? Un casse-tête chinois, en vérité qui démontre qu’en matière de diplomatie et de probité, tout est à reconstruire en ce bas monde…
Thierry BRET
L’initiative aura été vaine, au vu des résultats définitifs du scrutin. Pourtant, le parlementaire de l’Yonne a plaidé durant une douzaine de minutes en faveur du maintien du collège de Bléneau, tout en demandant l’ajournement de la décision officielle et le vote à bulletins secrets de l’assemblée. L’ex-président du Conseil départemental, avec véhémence et certitude, a, en revanche, déclenché les applaudissements nourris des membres du collectif pour sauver l’établissement scolaire de Bléneau qui assistaient à une séance suspendue après des interpellations orales…
AUXERRE : Trois élus de l’hémicycle de l’Yonne se seront donc prononcés de manière négative par le biais du vote à main levée sur l’épineux dossier de fermeture du site scolaire de Bléneau, rattaché au collège de Puisaye, ce vendredi lors de la séance plénière matinale.
Deux de l’opposition – jusque-là rien d’anormal dans la logique de la décision contestataire – et un de la majorité départementale, en l’occurrence l’ancien président de la vénérable institution, le député Horizons André VILLIERS, l’un des poids lourds incontournable de l’assistance !
La foudre se serait abattue sur le toit de la Pyramide, bâtiment qui accueille les séances de travail du Département dans la capitale icaunaise, en faisant trembler ses fondations qu’il n’en aurait été autrement au niveau de la stupéfaction !
Le vote réprobateur de l’ancien patron de l’exécutif, pourtant très proche de Patrick GENDRAUD, actuel président, et membre de la majorité départementale en aura surpris plus d’un dans le cénacle.
André VILLIERS votant contre une décision prise par la gouvernance actuelle est un évènement rarissime à vivre dans le landerneau politique. Un fait qui restera gravé dans les annales de l’institution.
André VILLIERS en porte-étendard de la ruralité et de ses intérêts…
C’est au nom de la ruralité et de la défense de ses intérêts que le député de la seconde circonscription a justifié son geste.
« On constate une baisse de la démographie dans les zones rurales, argumentera-t-il, on le déplore, on le subit mais on ne fait pas grand choses pour y remédier ! ».
Même s’il devait rappeler à l’égard de Patrick GENDRAUD, dans une posture d’écoute très attentive de son interlocuteur, que « ce n’est pas une voix de discorde mais une autre approche de la ruralité qui nous différencie », André VILLIERS enfonça le clou. Notamment sur ce dossier de Bléneau qui « coche toutes les cases de cette ruralité différentielle ».
Un sujet, la présence de la scolarité dans les campagnes, qui est majeur aux yeux du parlementaire. Même s’il est à l’origine de la fermeture du collège auxerrois Bienvenu-Martin il y a quelques années lorsque que ce dernier officiait encore au perchoir de l’assemblée départementale.
« Si c’était à faire, je le referais car je ne regrette pas ma décision où cette fermeture reposait sur le bon sens et la raison… ».
Au cours de sa prise de parole, André VILLIERS pointa un autre signe négatif pour le département et son attractivité, notamment sur le volet pédagogique, avec l’épisode douloureux pour la localité de Champignelles d’avoir perdu le site éducatif de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.
« Cette affaire aura été un scandale organisé, soulignera l’orateur, et le Conseil départemental aura été le théâtre de cette situation… ».
Ne devant ni être le procureur, ni l’avocat de l’Education nationale, le Conseil départemental de l’Yonne se doit de rester à sa place sur ce dossier, selon André VILLIERS.
« Mais, j’entends bien le souci de défendre l’intérêt de l’enfant, renchérira l’élu de l’Yonne, sur son siège, et je partage évidemment cette prise de position à vos côtés. Mais, lorsque j’analyse le résultat du brevet des collèges à Bléneau, le taux de réussite s’élève à 95 % ! Avec 84 % de mentions obtenues ! Donc, l’enseignement qui y est prodigué est de bonne qualité… ».
Pourquoi la Nièvre ne menace pas de fermer ses collèges qui accueillent une centaine d’élèves ?
Puis, l’élu passa symboliquement la frontière de la Nièvre pour expliquer à ses collègues ce qu’il en résultait dans les orientations de l’appareil départemental en charge de ces mêmes établissements.
« La volonté politique du Département voisin est de maintenir des collèges où les effectifs d’élèves ne dépassent parfois pas la centaine de personnes… ».
Et André VILLIERS, volubile comme à son habitude, d’énumérer quelques exemples bien choisis à l’instar de Corbigny avec 122 élèves, de Lormes avec 99 élèves, de Saint-Amand-en-Puisaye avec 108 élèves.
« Curieusement, je n’entends pas les autorités de l’Education Nationale de la Nièvre menacer de fermeture ces établissements malgré ces faibles effectifs, ajouta un André VILLIERS pédagogue dans ses explications, puis un tantinet ironique, j’ai proposé au DASEN (directeur académique des services de l’Education nationale) de l’Yonne d’aller dans la Nièvre et de s’en inspirer pour ses choix ! ».
La fameuse « dotation horaire globale » est l’alpha et l’oméga du DASEN : « il se lève le matin, il pense DHG, il se couche le soir, il pense DHG, il fonctionne comme cela ! ».
Les mêmes causes ne produiraient donc pas les mêmes effets selon un André VILLIERS remonté tel un coucou suisse à qui on ne la fait pas !
« Je regrette et je le déplore que ce sujet de la défense de notre système éducatif dans les milieux ruraux n’ait pas pu faire l’unanimité parmi cette assemblée. On aurait tous dû se resserrer autour de ce sujet… ».
Ancy-le-Franc, Courson-les-Carrières, Brienon-sur-Armançon, Noyers-sur-Serein : des similitudes troublantes dans ces collèges avec ce que vit aujourd’hui Bléneau ?
C’est ce qu’affirme le député du centre droit. Avant de clore son intervention, il haranguera prophétique ses collègues : « Faites des propositions en matière de sectorisation, vous obtiendrez des résultats financiers au bénéfice de notre institution départementale mais vous aurez surtout des conséquences humaines catastrophiques à déplorer pour la démographie dans l’Yonne… ».
Un ultime tour de piste verbal avant que ne se produisent les votes. On connaît les résultats et leurs approbations à une écrasante majorité et trois abstentions en faveur de la fermeture du site de Bléneau.
Rideau sur ce chapitre ! André VILLIERS aura tout de même essayé de faire entendre sa voix contraire. Pas sûr que cela ait contenté la dizaine de représentants du collectif pour sauver le collège de Bléneau qui tentèrent vainement de s’exprimer après le scrutin et avant la suspension légitime de la séance…
Thierry BRET
Le choix est responsable. Il émane de manière consensuelle des élus siégeant au conseil municipal. Suite à leur dernière séance de travail cette semaine, ils ont pris la décision, dans un climat qualifié d’harmonieux par le premier d’entre eux Magloire SIOPATHIS, de ne pas accroître la fiscalité et de pénaliser ainsi les habitants cette année malgré un contexte conjoncturel particulièrement sensible…
APPOIGNY : C’est un ouf de soulagement que peuvent pousser depuis vingt-quatre heures les habitantes et habitants de la commune de l’Auxerrois. La fiscalité n’augmentera pas cette année même si les incertitudes inhérentes à la crise économique et énergétique planent au-dessus des têtes des élus de la collectivité et de leurs administrés.
Réuni jeudi soir, le Conseil municipal a donc tranché en son âme et conscience – et surtout dans un climat consensuel harmonieux – pour ne pas revoir à la hausse les taxes qui auraient pu interférer avec les orientations budgétaires 2023, examinées durant la séance.
Le maire, Magloire SIOPATHIS devait le rappeler durant son analyse de la situation – et malgré le contexte inflationniste qui perturbe l’environnement des collectivités -, « nous sommes en mesure de dégager un résultat plus que correct en 2022 ».
Conséquence immédiate, le choix de ne pas faire progresser les impôts lors de ce nouvel exercice s’imposait donc comme une évidence.
Une heureuse nouvelle accueillie avec satisfaction par le Conseil qui en profitera ensuite pour célébrer comme il se devait le départ de l’ancienne directrice générale des services et l’assistante du maire, parties sous d’autres cieux professionnels.
Thierry BRET
Sous l’égide du ministère de l’Agriculture, le camion de « L’Aventure du Vivant » multiplie les escales à travers la France depuis deux ans. Objectif : faire découvrir la diversité des métiers et formations proposés par la sphère agricole à de jeunes collégiens ou lycéens ainsi qu’à des personnes en reconversion professionnelle. Il a jeté l’ancre quatre jours durant à Auxerre et Avallon, embarquant à son bord plus de 300 jeunes et nombre d’adultes, loin jusque-là d’imaginer tout le champ des possibles et les clés d’avenir qu’offrent les différents secteurs présentés.
AUXERRE: Avec ses 18 mètres de long et sa robe orange façon « Casimir et l’Ile aux Enfants », solidement ancré sur le parking auxerrois de la Porte de Paris, le camion de « l’Aventure du Vivant » tranche sur le paysage urbain.
A l’intérieur, une flopée d’équipements high-tech : un simulateur de conduite d’engin agricole, des tablettes connectées, des lunettes de réalité virtuelle, des écrans interactifs, tous destinés à promouvoir les richesses de l’enseignement agricole et ses multiples facettes. Avec pour objectif affirmé, de chasser les aprioris encore trop présents aujourd’hui sur les métiers liés à l’agriculture, notamment auprès des plus jeunes. Si la brouette a encore sa place dans les cours de ferme, il y a longtemps qu’elle se conjugue avec l’informatique et le numérique.
« Il y a urgence, rappelle France LAHUTTE, animatrice à l’antenne icaunaise de l’ANEFA, l’organisme gérant l’emploi et la formation en milieu agricole : « rien qu’en viticulture, sur le département plus de 200 postes de tous niveaux restent à pourvoir. Le secteur souffre notamment de l’absence de tractoristes où là, le déficit est immense… ».
Pas faute de communiquer pourtant, auprès des personnes en recherche d’emploi : « dans l’Yonne, l’on ne peut que se féliciter des passerelles existantes avec Pôle Emploi, une super équipe avec qui l’on travaille très bien, en un véritable partenariat… ».
Mais, les préjugés et clichés préconçus sont encore légion et difficiles à faire tomber, reconnaît Jean-Baptiste THIBAUT, vice-président de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne et administrateur à l’ANEFA 89 : « sur tout un tas de corps de métiers, nous sommes en déficit de recrutement. Une dynamique existait mais la COVID est passée par là, cassant depuis deux ans ce qui avait été mis en place… ».
Une palette de plus de deux cents métiers dans la filière…
Reconnaissant toute l’importance d’une manifestation de ce type : « en fait, la plupart des gamins n’ont aucune idée en arrivant, du nombre de métiers gravitant autour de celui d’agriculteur. Là où avant il y avait cinq personnes sur une ferme, la mécanisation a fait qu’il n’y en a plus qu’une, mais sans compter tout le savoir-faire extérieur dont nous avons besoin pour nous aider à exercer notre métier. Beaucoup de jeunes pensent que l’activité se résume à conduire un tracteur, sans imaginer toute l’importance d’un électro mécanicien pour le réparer en cas de besoin. Même chose en ce qui concerne l’informatique embarquée dans le tracteur… ».
Il y a longtemps que les formations de l’enseignement agricole vont bien au-delà du seul domaine de la filière. Aujourd’hui, existent plus de 150 formations générales, techniques ou professionnelles pour plus de 200 métiers dans les domaines les plus divers, comme le rappellent à leur jeune public, Amélie et Charlotte, les deux animatrices accompagnant le camion de « l’Aventure du Vivant » à travers la France : « de l’agroalimentaire avec la transformation des produits agricoles à la protection de l’environnement, en passant par la gestion des forêts ou de l’eau, les nouvelles technologies robotiques, le transport, l’aménagement des espaces, le service à la personne dans les territoires, ou encore, les métiers de l’enseignement… ».
Pour autant, la sphère agricole semble encore souffrir d’un déficit de notoriété chez les jeunes, à l’image de cette collégienne dont se souvient Amélie, « revenue le soir avec sa maman, avec tout un tas de questions car très intéressée, mais n’osant pas les formuler devant les autres élèves de sa classe… ».
Un enjeu majeur : le renouvellement des générations d’agriculteurs…
L’intérêt porté au simulateur de conduite d’engin agricole semble lui bien réel à en juger par le nombre d’élèves de cette classe de 3ème du lycée Vauban se pressant autour, mais pas facile de manœuvrer un tracteur et sa remorque de six mètres : « tu as renversé les bidons et maintenant tu roules sur les pots de fleurs ! ».
Pas certain qu’à l’issue de sa courte expérience, le jeune Marceau se tourne vers l’agriculture ! A contrario de son camarade Augustin qui lui a déjà choisi : « mon oncle et mes grands-parents le sont déjà et ça me plaît depuis que je suis tout petit, c’est mon truc depuis longtemps… ».
Un truc et une passion qui devraient tout naturellement le conduire à exploiter une ferme un jour. Et lui aussi aura besoin demain, de tous ces corps de métiers intermédiaires pour l’accompagner au quotidien dans l’exercice du sien. Si le renouvellement des générations d’agriculteurs est un défi majeur, celui des professions gravitant autour l’est tout autant.
A noter pour les personnes n’ayant pu profiter de l’arrêt dans le département du bus de « l’Aventure du Vivant », que celui-ci sera présent Porte de Versailles à Paris, tout le temps du Salon de l’Agriculture, du 25 février au 05 mars prochains.
Dominique BERNERD