Faire des terroirs et des ressources naturelles un élément clé de l’offre touristique, c’est le challenge auquel s’est attelé avec succès l’Office de Tourisme de l’Auxerrois depuis longtemps déjà. Si le vignoble est partie prenante du patrimoine culturel et historique du territoire et contribue à sa renommée, l’interaction entre le monde sportif et le développement touristique est aujourd’hui réalité, grâce notamment à la renommée et au capital sympathie, engendrés par l’AJ Auxerre. Autant de thèmes abordés lors des tables rondes qui ont rythmé la journée « Si on parlait tourisme »…
AUXERRE : La capitale de l’Yonne peut se targuer d’être aujourd’hui la seule ville de l’Hexagone de moins de 120 000 habitants à évoluer en Ligue 1 avec son club mythique de l’AJA qui, selon son président exécutif et directeur général, Baptiste MALHERBE, « totalise plus de 300 000 spectateurs sur les deux dernières saisons, pour 1,4 million de supporters à travers la France ». Un succès qui n’est pas sans retombées économiques pour le territoire, estimées à 10 millions d’euros : « il n’y a plus trop de clubs à taille humaine dans le championnat et on a la chance d’avoir cette richesse. Que l’on aime ou pas le foot, on se rend compte que cela ne peut qu’apporter du positif pour la ville… ». Des études sont menées actuellement de concert avec la CCI de l’Yonne pour évaluer encore plus précisément l’impact économique et sociétal du club : « mais on sait que généralement, en Ligue 1, les supporters extérieurs en profitent pour rester deux ou trois jours et visiter… ». L’espace muséal, créé il y a deux ans dans l’enceinte même de l’Abbé Deschamps, a accueilli pour sa part plus de 5 000 visiteurs. Première pierre d’un projet de grande envergure visant à réaménager l’espace autour du stade pour étoffer et diversifier l’offre d’accueil. Autant de touristes potentiels pour Auxerre et le Grand Auxerrois.
Fondateur de « Territoire Sport », agence de voyages spécialisée dans le sport, Thomas BOUSSARD contribue lui aussi à développer le tourisme sur le territoire. Cet Auxerrois d’origine, installé aujourd’hui en Dordogne, compte revenir s’installer dans sa région natale d’ici deux ans, pour proposer des séjours « clés en main » autour d’évènements sportifs. Avec déjà une petite idée sur l’avenir : « pourquoi pas, à travers de randonnées notamment, faire découvrir le patrimoine culturel et terminer la journée par un match à l’Abbé Deschamps… ? ». Vous reprendrez bien un peu de vélo dans votre vin ? Gérant fondateur de « Cycle divin », Grégory MILLET a exercé dans le milieu du vin durant une vingtaine d’années, avant de devenir moniteur cycliste, de s’installer à Vincelottes et faire découvrir les vignobles à vélo. Des vélos à assistance électrique bien sûr car les coteaux, c’est sympa, mais ça grimpe ! A son catalogue : les vignobles de Saint-Bris, d’Irancy, de Coulanges, de Chablis et du Vézelien, avec demain peut-être, Joigny et Tonnerre : « il y a encore beaucoup de choses à faire dans l’Yonne pour faciliter l’accès à vélo. On a le canal, c’est une force, mais pour accéder aux vignobles, c’est un peu compliqué ! Il suffit de comparer avec la Côte d’Or, où existe déjà une piste cyclable aménagée à cet effet… ».
La randonnée, gage de reconnaissance pour les touristes
Quel adepte de la randonnée ne connaît pas encore l’application « Visorando » ? Près de 11 000 professionnels inscrits dont un millier d’offices de tourisme, plus de 24 millions de visites annuelles sur le site pour près de 40 000 randonnées répertoriées à travers le monde, principalement en France. Son fondateur, Fabien DIVERT, a des raisons particulières d’apprécier notre département : « l’Office de tourisme de Puisaye-Forterre a été le premier à nous faire confiance pour faire connaître ses chemins de randonnée… ». L’application est pour une grande part gratuite et permet de trouver des itinéraires de balade autour de soi, dument détaillées. Ce qui ne manque pas dans le paysage auxerrois !
Pour paraphraser SULLY, ministre d’Henri IV, comme chacun sait, l’on pourrait dire que « agritourisme et œnotourisme sont les deux mamelles de l’Auxerrois » ! Comment travailler aujourd’hui avec des partenaires institutionnels ou privés, pour développer l’activité touristique ? C’était le thème de la table ronde de l’après-midi, en présence d’acteurs majeurs du territoire. Installée à Saint-Boil sur une ferme viticole de la côte chalonnaise, Edith BONNET est administratrice de l’association « Accueil paysan » : « pas forcément reconnue d’un point de vue institutionnel, car on est au croisement de tout. Pour les institutions agricoles, on fait du tourisme, pour les institutions touristiques, on fait de l’agriculture ! ». Une identité pourtant bien établie, reposant sur un système de complémentarité, partagé entre les activités agricoles et touristiques et des valeurs favorisant une agriculture paysanne et un tourisme durable et solidaire : « on s’aperçoit que l’agrotourisme est aujourd’hui un facteur d’installation des paysans, dans un contexte où les revenus agricoles ne sont pas au rendez-vous. Cela correspond à un besoin d’ouverture, de rencontres et de médiation, entre le monde agricole et le monde citoyen, de plus en plus coupé du milieu rural… ». Et quels meilleurs ambassadeurs que les agriculteurs, par nature fervents connaisseurs du milieu, de la nature et de l’histoire du pays dans lequel ils vivent et travaillent ?
Des femmes débordantes de projets !
Ses amis la surnomment « Maya l’abeille » ! Installée dans le nord Sénonais, en limite du Gâtinais, Christine BUSSON exerce depuis une quarantaine d’années le métier d’apicultrice. Pratiquant la vente directe, elle est aussi ferme découverte et accueille à l’occasion les camping-cars. Adhérente depuis trois décennies du réseau « Bienvenue à la Ferme », dont elle vient de quitter la présidence, Christine partage la même passion que le témoin précédent : « l’ambition est la même : pouvoir vivre sur ma ferme de mes productions, avec cette envie de faire connaître mon métier et sensibiliser les gens à consommer de bons produits… ». Une ambition parfois contrariée par les difficultés rencontrées pour communiquer sur les marchés qu’elle organise l’été, face au refus de certaines communes du voisinage ne l’autorisant pas à installer un affichage éphémère pour annoncer l’évènement : « il y a un travail à mener pour un peu plus de tolérance en la matière, surtout lorsqu’on respecte à la lettre les dates de pose et de dépose des panneaux… ». Etablie depuis cinq ans à Saint-Bris-le-Vineux, Claire GENEST a une carte de visite bien remplie : « j’exerce quatre métiers à la fois : l’élevage de chèvres, la fabrication de fromages bio, la vente, ainsi que l’accueil, notamment des groupes scolaires et des colonies de vacances ». La gérante de la ferme ULTERIA souhaiterait bien amplifier l’activité touristique sur sa ferme, mais ce n’est pas facile, même avec l’aide des acteurs locaux : « il faut du temps pour développer son activité et les difficultés à recruter sont grandes ».
Faire cohabiter l’offre touristique à l’offre sportive
Qui ne connaît pas « La Route des vins d’Alsace », cet itinéraire mythique sillonnant vignobles et villages pittoresques de toute une région ? Présidente de l’association « Alsace Destination Tourisme », Nathalie KALTENBACH a évoqué l’œnotourisme et le travail mené pour le rendre encore plus attractif : « la route des vins est une « grande Dame » qui a fêté ses 70 ans l’an passé et il est vrai que notre problème n’est pas le manque de fréquentation, ce serait plutôt l’inverse ! ». Mais on ne s’improvise pas acteur touristique et un travail important est fait en ce sens auprès des vignerons : « il y a encore des caves où c’est la mamie qui accueille le touriste, quasiment au coin du feu ! Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est faire vivre aux visiteurs un moment d’exception, les faire rêver et un gros travail de formation est mené auprès de nos partenaires… ».
En une décennie, les activités autour du vin se sont multipliées : apéros gourmands, banquets au milieu des vignes, fête des vendanges, balades en gyropode, chasse au trésor, activités sportives au sein du vignoble… De quoi s’il en était besoin, donner quelques idées supplémentaires à Benjamin GUIHARD, directeur de l'Office de Tourisme Chablis, Cure, Yonne & Tonnerrois. Si l’appellation Chablis est une « marque » qui parle, reconnue dans le monde entier, une dynamique existe aujourd’hui chez les acteurs de la filière pour intensifier l’offre touristique, notamment au travers du sport : « nous avons la chance chaque année d’accueillir le marathon de Chablis, un évènement festif sur le concept de celui du Médoc. L’intérêt étant qu’il est adossé le même week-end à la fête des vins, avec deux publics différents qui se côtoient et que l’on essaie de faire cohabiter… ». Goûtez moi donc cet excellent premier cru Montée de Tonnerre… ? « J’peux pas, j’ai marathon et ça grimpe aussi ! ».
Dominique BERNERD
Bienvenue à Magny (800 habitants), une commune située en pays Avallonnais, à cinq minutes de l’autoroute A6. Antan, il y avait boucherie, épicerie. Mais désormais, l’unique commerce villageois multi-services, c’est « L’Embuscade ». Par chance, l’on peut y déjeuner fort bien. Ce commerce est incarné depuis six ans par son emblématique patronne, surnommée « Boubou ». En fait, son prénom est Sandrine. « Boubou », ce qu’elle aime dans la vie, ce sont ses enfants, son amoureux comme elle dit (un mari plutôt patient !) mais aussi sa clientèle au travers de cette cuisine qu’elle apprit gamine au contact de sa grand-mère, mais aussi de sa maman. Ce qu’elle aime aussi parfois, c’est aller s’attabler à une belle et bonne table étoilée ou pas, c’est selon…
MAGNY : Tous les jours, seule en cuisine, parfois aidée pour les desserts par Camille, sa petite dernière, « Boubou » propose avec son cœur un impeccable menu entrée, plat et dessert servi à 16 euros ; oui, à seize euros, vous avez bien lu !
Ce type d’adresse me rappelle quelque peu feu l’ami PETITRENAUD, un peu de celles qu’entre tenants de la fourchette, on se refile au comptoir, entre deux coups de blanc ! C’est grâce au sympathique chef Jérôme JOUBERT du « Rive Gauche » de Joigny (chaque lundi de chasse, il y a son rond de serviette à la table 41) mais aussi à un récent casse-croûte improvisé sur cet accueillant Formica, qu’il me fallut urgemment m’attabler ici-bas !
Des filets de maquereau francs du collier !
C’est vrai en en poussant la porte, le poêle ronronne et le comptoir semble nous faire de l’œil. Pas besoin d’insister trop longtemps pour que cheffe « Boubou » arrive tout sourire. Ah ! J’oubliais : jadis, « Boubou-Sandrine » fut comptable. Oui, mais ça, c’était avant.
Un matin, peut-être, s’est-elle dit : « J’ai envie de retrouver mes fondamentaux culinaires familiaux avant de fonder, épaulé par mon amoureux - présent chaque midi au service – le restaurant «L’Embuscade »… ».
Ce midi-là, deux entrées faites maison nous tendaient les bras : un jambon persillé, du genre franc du collier et à la gelée odorante, ainsi que des maquereaux au vin blanc. Fan de poisson bleu et de cette belle entrée de brasserie, je me suis régalé avec ce poisson (au prix modéré sur l’étal des poissonniers, autour de 12 €/kg), cuit impeccablement et bien assaisonné ! Le pain venait de la boulangerie de la Roche-en-Brénil et il était bon.
Un modèle du genre : la cuisse de pintade et sa choucroute
On en profite pour découvrir le vin du coin, un blanc gouleyant de la famille vigneronne GILET et conseillé par la cheffe « Boubou » qui s’enquiert à chaque table que tout aille bien.
En plat, ce fut la cuisse de pintade et choucroute, un modèle du genre avec un chou harmonieusement acide, constellé de quelques baies de genièvre (trop souvent oubliées désormais par nos bouchers-charcutiers). C’est bien bon. On se régale tandis que sur le fourneau mijote un bourguignon, le plat du lendemain.
En dessert, on peut choisir entre la spécialité maison : le nougat glacé ou une mousse chocolat, accompagné d’un financier.
Des clients satisfaits et rassurés !
Peu à peu, les habitués repartent tandis que nous prenons le café au comptoir, qui ne désemplit guère. « Boubou » leur claque la bise. Jean repart rasséréné de savoir que demain, il y aura du bourguignon accompagné d’un écrasé de pommes de terre.
Merci « Boubou », songeai-je alors en réglant cette modeste addition. Car demain, demeurera-t-il des « Boubous » dans les bistrots de nos campagnes ? Je l’espère, mais…
En savoir plus :
Les - : rien à signaler pour aujourd’hui !
Les + : une maison dans laquelle on se sent bien.
Contact :
L’Embuscade
15 Place de l’église
89200 MAGNY
Tel : 03.86.46.78.93.
Du lundi au samedi inclus.
Stationnement facile.
Gauthier PAJONA
Ils sont huit candidats à participer à la sélection régionale des WORLDSKILLS 2025 – autrefois, on connaissait ce type d’épreuves très prisée des apprentis désireux d’en découdre sous le vocable « d’Olympiades des Métiers » -, accueilli dans l’un des ateliers industriels du Pôle Formation 58/89 à Auxerre. Des compétiteurs, dont trois sont issus du centre de formation auxerrois, qui s’affrontent dans la catégorie de la chaudronnerie. Au terme de la double journée de compétition, les trois finalistes recevront leurs médailles à Dijon le 20 mars…
AUXERRE : Vu de loin, cela ressemble à une sorte de cheminée faite de tôle. Ou plutôt à un étui de protection. La pièce a été élaborée de A à Z par les jeunes participants à la sélection régionale de cette épreuve à vocation promotionnelle des métiers des filières artisanales et industrielles. Sur les huit candidats de la double journée de compétition présents, trois auront le privilège de concourir dans quelques semaines pour la finale nationale de la spécialité. Celle de la chaudronnerie. Un métier très recherché par les entreprises de l’industrie, aujourd’hui.
Le principe de ce concours est simple. A partir de plans et de pièces fournies par les organisateurs de l’épreuve, les jeunes gens doivent matérialiser dans le délai imparti l’objet choisi et le réaliser en y apportant toute leur dextérité en matière de polissage ou de soudage. Si le jury, composé de professionnels et de référents de l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) connaîtra à l’issue de cette seconde journée les noms des trois meilleurs candidats, il se gardera bien toutefois de les communiquer aux heureux lauréats !
Explication de la référente régionale industrie BFC WORLDSKILLS du Pôle Formation UIMM 21/71 Elodie SAGET : « Les trois finalistes sur le podium recevront leurs médailles au Parc des Expositions à Dijon le 20 mars prochain ! ». D’ici là, ce sera donc le suspense pour savoir lequel de ces trois garçons obtiendra le Graal suprême, soit la médaille d’or.
Même le dernier du concours pourra être fier de sa prestation !
Hier, les trois locaux de l’étape icaunaise entraient dans la danse. Des concurrents issus du Pôle Formation 58/89 auquel devait s’ajouter l’unique représentant du Pôle Formation 21/71. Ce mardi, face aux représentants du jury, s’affrontaient les autres prétendants à la victoire finale, les candidats en provenance des Compagnons du Devoir. Les grandes oubliées du jour sont les chaudronnières – si, si, elles existent bel et bien dans le métier ! – mais aucune n’aura poussé le bouchon trop loin en matière d’inscription à cette édition 2025 de la sélection régionale de l’épreuve.
La motivation n’est pas vaine pour les jeunes gens. Entre dynamique de pression, autonomie, gestion du temps, savoir-faire à démontrer, le challenge est relevé, en mode excellence.
Ce que confirme Elodie SAGET : « Même le dernier du concours pourra être fier de sa prestation tant le concours est difficile à vivre. Ce sont des heures et des heures d’entraînement… ».
Des apprentis suivis de très près par les entreprises qui les accueillent en alternance. A l’exemple de Saint-Gobain qui aura suivi avec intérêt l’évolution de leur jeune protégé !
C’est la première fois que le Pôle Formation 58/89 accueille une sélection régionale des WORLDSKILLS dans cette compétition de la chaudronnerie. Un évènement pour le Pôle auxerrois ! Logique, cela se déroule dans un bâtiment tout neuf (il a été ouvert il y a deux ans) et résolument orienté sur les métiers de la chaudronnerie. Une première devant en appeler d’autres, nécessairement, pour partir à la conquête de médailles !
Thierry BRET
Son credo est simple. « Cessons de nous apitoyer sur notre sort et allons de l’avant ! ». Une maxime basique, certes, un peu à la méthode Coué mais tellement évidente pour susciter le positif des choses et créer ainsi de l’attractivité sur le territoire. A la tête de la Communauté de communes de l’Aillantais, le président départemental de l’AMF 89 (Association des Maires de France) est déterminé à conserver ce cap. Malgré les aléas des crises successives que nous traversons. D’ailleurs, la liste des chantiers et projets à venir en 2025 le conforte dans cette direction…
MONTHOLON : Dans les années 70, ce slogan fleurissait partout dans les spots publicitaires. Un peu comme une rhétorique dont il fallait épouser les principes vertueux. « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! ». Déjà, à l’époque, en 1973, la crise de l’énergie s’abattait de plein fouet sur notre économie. Sans doute que cela a dû le marquer ! Il avait seulement 13 ans, à ce moment-là, le futur président de la Communauté de communes de l’Aillantais, Mahfoud AOMAR…
Des idées, fort heureusement, le plus kabyle des élus Icaunais, il en a plein la tête ! Des préconisations au service de ses administrés, afin de leur rendre l’existence plus facile et meilleure.
Et à ce petit jeu de l’inventaire à la Prévert de ses projets, nous ne sommes pas déçus. Le maire de Valravillon déroule le programme de sa mandature. Eclectique, répondant aux attentes des habitants de cette terre occidentale de l’Yonne, soucieux de pérenniser son empreinte sur ce territoire.
Un centre de santé pour sécuriser les dix mille habitants de l’EPCI
Premier projet, l’agrandissement de la maison de santé locale qui au passage changera de définition pour devenir un centre de santé. L’édifice sera désormais agrémenté d’un centre de kinésithérapie, comprenant un bassin aquatique – une rareté dans l’Yonne. Un concept résolument attractif de l’avis de notre interlocuteur. Un double cabinet de dentiste y sera greffé. Répondant ainsi à une attente, depuis longtemps.
« Le centre de santé représentera l’opportunité pour la Communauté de communes de pouvoir salarier les médecins, explique l’élu de l’Yonne, on a commencé le travail de réflexion avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la CPAM, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. C’est la solution pour contrer la désertification médicale en zone rurale… ».
Il y a six mois, l’institution a embauché une secrétaire médicale qui sera à la disposition des futurs médecins salariés pour la gestion des rendez-vous, c’est une innovation. Ce centre de santé dans cette configuration devrait être opérationnel au second semestre 2025. Son coût est évalué à 1,6 million d’euros.
« La santé, c’est la préoccupation principale de nos compatriotes aujourd’hui, estime Mahfoud AOMAR, on sait que nous sommes partis sur des dépenses plus importantes pour réaliser ce projet au niveau du fonctionnement mais c’est un choix politique que j’assume. C’est une obligation pour les collectivités car l’Etat n’a pas pris les choses en main comme il le fallait…. ».
Un projet devant alourdir le déficit de l’EPCI de 80 000 euros par an. Toutefois, l’orateur se veut rassurant pour les contribuables : « on n’augmentera pas les impôts mais cela nous obliger à serrer les boulons ! ».
Toutefois, tous les administrés consultés sont favorables à ce besoin de présence sanitaire.
« Les Français ne sont pas systématiquement contre de payer, ils veulent simplement savoir à quoi cela sert ! ».
Et un, et deux, et trois, et quatre projets !
Le second projet se rapporte à la construction de la piscine. Non couverte, l’infrastructure est qualifiée par Mahfoud AOMAR de « piscine de campagne ». Un projet qui coûtera néanmoins 2,2 millions d’euros hors taxe. Après la prise de compétence de la part de l’EPCI en 2024, l’édifice dont les travaux ont débuté il y a peu sera livré avant la fin de l’année. Son ouverture est prévue en 2026. Chauffée, la piscine sera agrémentée juste à côté d’une salle de sport de 140 mètres carrés, ouverte toute l’année et prise en charge par une association dédiée. Deux projets qui permettront au cœur d’Aillant de bénéficier de ce complexe sportif. Une structure administrée par une association créée spécifiquement…
Parallèlement, une recyclerie et un tiers-lieu verront le jour. Depuis deux saisons, des associations réfléchissent à ce concept en effectuant des « donneries ».
« Ce projet sera avant-gardiste, explique le président, on veut essayer de donner une nouvelle chance à des produits tout en créant du lien social. On devrait y consacrer deux millions d’euros en investissement… ».
L’agrandissement des locaux de la CCA se poursuit pendant ce temps.
« On fait les choses à une dimension qui nous convient mais on anticipe sur l’avenir, souligne l’orateur, on vient de prendre la compétence assainissement depuis le 01er janvier 2025 parce que l’on veut rester autonome sur ce sujet. On souhaite que les coûts soient le moins élevé possible… ».
Une manière de mieux gérer l’aspect exigu qui existait jusque-là avec les autres compétences détenues par la collectivité. Un étage vient de se rajouter sur le bâtiment pour une enveloppe de 600 000 euros.
Ne plus se lamenter et avancer !
Au total, l’EPCI va investir un montant global d’une dizaine de millions d’euros pour une petite collectivité de plus de dix mille habitants. Pas mal !
Quant à la caserne des pompiers, la collectivité a injecté 200 000 euros dans ce projet de modernisation de l’infrastructure. Une cinquantaine de soldats du feu profiteront de ce nouveau centre en cours de réalisation, l’actuel étant de plus en plus vétuste.
Cette politique a été définie il y a cinq ans. « On a accompli la mission fixée durant le mandat, insiste l’élu, il faut savoir que l’on prend en charge les cotisations SDIS des communes. Ce qui permet de laisser des liquidités à ces dernières pour faire leurs projets. On participe aussi à un fonds de concours sur les projets communaux tous les ans. Par exemple, l’EPCI prend à sa charge tout le volet de la petite enfance... ».
Le président tient à l’existence d’une communauté de communes où la parole circule librement. Dans le domaine de l’assainissement, il a été constitué un conseil syndical avec des conseillers communautaires, il a été ajouté des conseillers municipaux de chaque localité et un représentant des usagers afin de faciliter les prises de décision.
Une autre forme de politique participative, ouverte mais bien maîtrisée autour d’un axe de réflexion… De l’efficacité, en fait.
« En France, on souffre beaucoup trop du nombre de réunions avant de décider, commente un brin irrité Mahfoud AOMAR, il serait utile de calculer ce que coûte lesdites réunions et le temps perdu ! Je souhaite que chaque réunion vécue aboutisse à une vraie prise de décision ! ».
Dire que la plupart des réunions ne servent à rien ? Il n’y a qu’un pas dans l’esprit de l’élu qui ne pratique pas la langue de bois ! Quant aux lamentations coutumières, le président de l’AMF 89 n’en peut plus.
« Arrêtons de pleurer et de nous lamenter ! Arrêtons de dire que l’Yonne n’est pas attractive ! On ne va pas vers les gens qui pleurent. Certes, on peut écouter les gens qui pleurent, on peut les plaindre mais on n’avance pas de cette façon-là… ».
Une méthode idyllique pour faire bouger les choses ? Pourquoi pas ! En tout cas, comme le stipule son président, la Communauté de communes de l’Aillantais et ses seize collaborateurs poussent l’ensemble des localités à aller de l’avant. Sans se plaindre et en gardant la tête froide ! Un modèle à dupliquer ailleurs, pour parer en premier lieu à toutes les dérives administratives qui existent et freinent les bonnes volontés…
Thierry BRET
Tandis que le palmarès des nouvelles étoiles du guide Michelin sera annoncé depuis Metz le lundi 31 mars prochain, un communiqué de presse diffusé ce jour fait mention de la liste des 77 nouveaux « bibs gourmands », tables généralement synonymes d’une intéressante cuisine régionale et d’un bon rapport qualité prix dans l’Hexagone, accrédités en 2025.
PARIS : Créé en 1997, le « bib » gourmand remplaça avantageusement le « R » rouge, en valorisant cette distinction. Longtemps, au « bib » correspondait un tarif de menu (environ 37 euros en province et 41 euros à Paris). Mais ça, c’était avant ! Dommage car cela constituait un bon repère du rapport qualité/prix.
Sur les trois promus de la région Bourgogne Franche-Comté (rien hélas en Franche-Comté) deux promus sont icaunais ! Un fait rare dont on ne peut que se réjouir ! Quant à la dernière adresse, elle est dijonnaise.
Et les promus sont « Le Sarment » à Auxerre et le « Wine Not » à Chablis.
Nous avions dans ces colonnes, indiqué à deux reprises tout le bien que nous pensions de cette valeureuse table culinaire, « Les Sarments ».
Antan, ce fut le « Rendez-Vous » du regretté chef Jean-Pierre SAUNIER et de sa fille, Claire. Depuis le paradis des cuisiniers où il doit traîner entre la mère BRAZIER, Paul BOCUSE et Bernard LOISEAU, quelque chose me dit que « JP » le bienveillant doit en être heureux pour ses successeurs, adeptes comme lui de bonne cuisine appuyée par un aimable service.
Quant au « Wine Not » à Chablis, il est l’œuvre du sympathique Fabien ESPANA que l’on connut jadis au « Soufflot » à Irancy. Un très grand pro ! C’est son deuxième « bib » gourmand après celui décroché précédemment (2015) avec « Le Fil du Zinc » de Chablis.
L’endroit est chaleureux. Je le définirai comme une sorte de taverne pour « bobos viandards », fans de jolis flacons dégotés par notre sommelier de Fabien, qui une décennie plus tard, remet ça. Bravo bel artiste !
Sur un plan plus général, notons que certaines régions, comme les Hauts-de-France ne décrochent aucun nouveau « bib ». Sans prétendre rivaliser avec les régions championnes (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Côte d’Azur), trois distinctions dont deux icaunaises, ce n’est pas mal du tout. Même si l’on peut regretter l’absence de nouvelles distinctions en Saône-et-Loire, belle terre gourmande mais aussi plus globalement en Franche Comté.
« L’Aile ou la Cuisse » félicite nos deux promus icaunais et ne peut que vous conseiller d’aller vous y attabler ! Bon appétit et large soif !
Gauthier PAJONA