Selon la revue « Histoire Magazine », ils seraient environ 2 000 en France, pour 20 000 en Russie, voire 50 000 aux Etats-Unis. Qu’ils fassent revivre l’épopée napoléonienne, le moyen-âge ou la guerre de Sécession, les « reconstitueurs » sont avant tout des « fous d’Histoire » qui ont à cœur de se rapprocher au plus près du passé par l’authenticité de leur costume ou de leur équipement. Un souci du détail qui va du bouton de redingote à l’obusier de six pouces en passant par les ustensiles de cuisine du bivouac ! Ils étaient 160, réunis ce week-end à Auxerre, pour évoquer en majesté, la rencontre entre Napoléon et le maréchal NEY, le 18 mars 1815, il y a juste deux-cent-dix ans.
AUXERRE: La cinquantaine de tentes de drap blanc installées sur les contre-allées du boulevard Davout, au pied même de la statue immortalisant l’un des plus fidèles de Napoléon a fort allure en ce samedi matin… Lavandières et vivandières s’affairent autour des feux des bivouacs pendant que leurs hommes finissent de s’équiper, au son des premiers roulements de tambour de la journée. Bientôt l’heure de rejoindre la préfecture pour accompagner le « patron » à son rendez-vous avec le maréchal NEY et avec l’Histoire. Venu de Troyes en voisin, Laurent s’est passionné pour la chose militaire et pour les faits historiques depuis l’âge de 14 ans : « j’en ai 52, faites le compte ! Avant, j’étais plutôt branché « guerre de Sécession », mais l’époque napoléonienne est beaucoup plus intéressante stratégiquement parlant et beaucoup plus colorée… ».
Son uniforme vert et jaune de dragon à pied en témoigne. A ses côtés, Michel, un « bidasse » originaire d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais comme chacun sait, à la stature impressionnante dans son costume d’apparat de grenadier du 4ème de ligne : « en fait, elles étaient les troupes d’élite de l’époque, la compagnie sur laquelle on pouvait compter car elle tenait toujours. Des hommes sélectionnés pour leur bravoure mais aussi pour leur taille, beaucoup plus costauds par rapport aux simples voltigeurs… ». Ne dites surtout pas à ce géant du Nord vouant une admiration sans borne à Napoléon, que son idole est considérée par d’autres comme un tyran sanguinaire : « je ne comprends même pas ce que vous voulez dire ! Tout ça, c’est de la propagande anglaise, la perfide Albion est toujours là. Mort aux Anglais ! ». Tout cela affirmé avec un large sourire, il va sans dire…
Des cantinières qui suivent le régiment…
Benoît, dit « la Giberne » vient de Belgique et a fière allure dans son uniforme de chasseur à pied de la vieille garde impériale, le bonnet d’ourson vissé sur la tête. Une tenue de « grognard » caractéristique entre toutes, bien ancrée dans la mémoire collective. Mais les reconstitutions historiques ne sont pas qu’une affaire d’hommes ! Croisée rue du Temple, Angélique est belfortine et pour l’heure, cantinière du 7ème régiment de Hussards, avec un époux membre de l’état-major de Napoléon : « les cantinières étaient toutes femmes de soldat et dans l’obligation d’avoir une patente sous forme de médaille, les autorisant à suivre le régiment… ».
A quelques lieux de là, au campement d’artillerie installé à l’abbaye Saint-Germain, elles sont deux, restées au bivouac pour préparer le repas de midi. Au menu du jour : « sauté de porc et ses petits légumes », préparés comme il se doit au chaudron et en plein air, sous un feu attisé par le vent. Laurence est aux fourneaux et veille à ses jupons face aux flammes rebelles, pendant que sa comparse, cantinière elle aussi, s’active en cuisine, sans pour autant s’offusquer d’un patriarcat déjà très marqué sous l’Empire : « mais c’est normal que les hommes soient partis, ce sont des soldats ! On ne peut pas faire de la reconstitution si les femmes sont à la guerre et les hommes à la cuisine ! Je veux bien que l’on soit progressistes, mais restons dans l’époque ! ». (Rires) L’occasion d’apprendre que si les femmes étaient toutes mariées à des soldats pour éviter tout comportement licencieux, elles avaient aussi obligation en cas de mari mort au combat d’en retrouver un au plus vite, au risque sinon d’être chassées de l’armée…
Une passion sans borne pour construire son propre obusier !
Ils sont quatre, comme les Mousquetaires, mais eux arrivent de la région Grand Est, la gouaille en bandoulière et le verbe haut, pas peu fiers d’arborer l’uniforme d’artilleur à pied de la garde, bleu marine et galons rouges, grenade au chapeau. Bernard, Hervé, dit « Graouly », Jean-Claude, dit « le colonel Boular » et Thierry, alias « Monsieur Thy », ont passé la nuit au campement, à la fraîche, sous la tente : « vous savez, on fait préchauffage et après, on dort bien ! ». (Rires). On n’ose pas demander la marque du combustible… !
Tous adeptes de l’histoire vivante et membres de l’association « Le Livre, l’Histoire et l’Obusier », qui fêtera ses vingt-cinq ans d’existence en 2026 et s’est donnée pour objectif, de partager avec le public leur passion pour l’histoire et le patrimoine. Une passion dispendieuse, quand on sait que le coût des uniformes peut vite dépasser plusieurs milliers d’euros. Et bien plus encore quand on se donne pour mission de reconstruire à l’identique un obusier de six pouces entraperçu aux Invalides, comme le raconte le « Colonel Boular », ancien artisan coiffeur dans le civil : « ma femme n’a pas trop sourcillé sur le coup car de toute façon, elle sait que j’ai été bercé un peu trop près du mur quand j’étais petit ! ». (Rires).
Si Jean-Claude a construit lui-même les roues et l’attelage, se faisant aider d’un neveu pour la réalisation des plans de modèlerie, restait à fabriquer le tube du canon : « j’ai une très maigrichonne retraite et acheter 350 kg de bronze, c’était mission impossible ! ».
Mais la passion a fait le reste, surtout quand elle se conjugue au pluriel et il a su trouver les mots pour convaincre un ferrailleur nancéen de lui fournir la matière première, puis de démarcher le syndicat de la fonderie qui l’a aidé à s’octroyer les services d’une importante fonderie de Haute-Marne, embarquant au passage dans l’aventure, six élèves d’une école de modèlerie fonderie, spécialement détachés par l’Académie pour réaliser le maître modèle en bois servant à faire le moule. Son plus beau souvenir et son plus beau cadeau… ?
Ces mots de l’un des élèves alors qu’il le félicitait pour le travail accompli : « Monsieur, c’est moi qui vous remercie de m’avoir permis de travailler sur un tel sujet… ».
Un canon qui fonctionne à la perfection et les oreilles des visiteurs présents ce matin-là à Saint-Germain s’en souviennent encore ! L’auteur de ces lignes comprend mieux l’invitation faite la veille à « venir tirer un coup » (sic !). Mais promis, la prochaine fois, au lieu de tirer le canon, on en partagera un !
Dominique BERNERD
Grognards, cavaliers, artilleurs, cantinières, vivandières… Quelque 160 participants venus de tout l’Hexagone et de Belgique ont fait le show ce week-end à Auxerre, pour une reconstitution haute en couleurs de la rencontre il y a 210 ans entre Napoléon et le maréchal NEY, lors de la marche triomphale de l’Empereur vers Paris, au retour de l’île d’Elbe. Un évènement qui a marqué l’Histoire et celle de la ville.
AUXERRE: « Les grenadiers à droite, les voltigeurs au milieu ! ». Alignée comme à la parade, la soldatesque attend l’arrivée du « patron » ce samedi matin, au bivouac installé sur la contre-allée du boulevard Davout, dont la statue semble veiller sur les grognards rassemblés. Quelques foyers fumants assurent l’intendance du matin et gardent le café au chaud, tambours et fifres rythment les préparatifs du départ. L’heure pour Napoléon, alias Jean-Gérald LARCIN, d’entrer en scène pour une revue des troupes de bon aloi, tirage d’oreilles en sus. Venu d’outre-Quiévrain, l’Empereur a plus un accent typé Waterloo que d’Ajaccio mais qu’importe ! « J’ai commencé comme simple grenadier il y a 25 ans, avant d’endosser le costume il y a une quinzaine d’années. Il paraît que je lui ressemble un peu… ». Une belle promotion pour celui qui n’aura cessé tout le week-end d’enchaîner photos et « selfies »», pour le plus grand bonheur des admirateurs du « petit caporal ».
Une rencontre atypique avec Guy ROUX, « empereur » de l’AJA !
Il y a tout juste deux-cent-dix ans, le 18 mars 1815, le maréchal NEY, qui avait pourtant promis à Louis XVIII de le « ramener dans une cage de fer », fait allégeance en la préfecture d’Auxerre, à Napoléon qui la veille, en provenance d’Avallon, avait fait une entrée triomphale dans la ville. Ce samedi matin, c’est par la rue du Temple et le rue de la Draperie que le cortège rejoint la préfecture au son des tambours dont l’écho venu de la nuit des temps, fait corps avec les maisons à pans de bois présentes sur le parcours. Un arrêt impromptu, le temps que les grognards de la garde saluent le plus « impérial » de tous les entraîneurs de ballon rond, présent sur leur passage : « pour monsieur Guy ROUX, descendant d’un grenadier, hip hip hip ! Hourrah ! ». Tout sourire et tel une rock star, « l’Empereur » de l’AJA se prête au jeu et enchaîne les séances de pose, allant même jusqu’à se coiffer d’un tricorne pour les besoins de la photo.
Une volée de cloches pour annoncer…midi !
Ah si les murs pouvaient parler… Et dire qu’il y a deux siècles, l’Histoire s’écrivait au pied de cette même préfecture ! Pour l’heure, le préfet Pascal JAN prend la pose avec le premier de tous ses prédécesseurs, le préfet GAMOT, accompagné de son épouse, elle-même belle-sœur du maréchal NEY, heureuse coïncidence !
« Faites place à l’Empereur… ». Le voici qui arrive pour une ultime revue des troupes, à l’ombre des murs de la cathédrale, dont les cloches sonnent à la volée. Rien à voir avec la solennité de l’évènement, elles annoncent simplement qu’il est midi ! Une accolade plus tard, l’Histoire est en marche et le « vol de l’Aigle » peut se poursuivre, le temps de dévoiler une plaque sur les murs de la préfecture, rappelant l’épisode de l’épopée napoléonienne qui s’écrivit en ces murs il y a plus de deux cents ans. Au programme de l’après-midi : conférences et reconstitutions historiques, avant un « bal de l’Empereur » en nocturne, en l’abbaye Saint-Germain, avec la complicité de l’association « Carnet de bal ». Un bal dont, comme le veut la tradition, Napoléon n’assurera que l’ouverture, avant de s’éclipser discrètement. Il faut se coucher tôt, la route est encore longue jusqu’à Paris et « cent jours », c’est vite passé !
A lire, en complément, l’interview de Julien JOUVET, conseiller municipal d’Auxerre, en charge du dossier.
Dominique BERNERD
Toujours tiré à quatre épingles dans ses costumes de belle coupe, le président exécutif et directeur général de l’AJ Auxerre n’endosse pas souvent le fameux maillot blanc et bleu du club de football bourguignon évoluant en Ligue 1. Le voici pourtant en illustration de cet article, dans une tenue pour le moins inédite pour lui ! On doit ce cliché surprenant à l’IA et au procédé technologique utilisé par une start-up sénonaise, « Image In A », qui s’est amusée à réaliser ce portrait à conserver dans ses archives. Un Baptiste MALHERBE newlook, certes, mais tellement virtuel et loin de l’original…
Lundi 10
Mauritanie, capitale Cavaillon ! Un pays subsaharien ravagé par une désertification qui touche 87 % du territoire, où les précipitations dans certaines régions, ne représentent plus que le quart des chiffres de la pluviométrie enregistrés il y a trente ans et où les vagues de sécheresses ont détruit le fragile tissu économique relevant de l’élevage et de l’agriculture… Il est facile d’imaginer les coûteux moyens hydriques à mettre en œuvre pour y faire pousser des melons à cette période de l’année alors même que la saison des pluies ne commencera qu’en juillet pour se terminer en octobre ! Des melons dont la présence en ce début mars, sur l’étal de ce marché auxerrois pour satisfaire notre « soif » d’été frôle l’indécence ! Il est vrai qu’ils ne doivent pas coûter trop cher à ramasser, dans un pays où le revenu mensuel moyen par habitant ne dépasse pas 165 euros…
Mardi 11
On connaissait Baptiste MALHERBE dans son costume de président exécutif et directeur général de l’AJA, on ne le savait pas prêt à entrer sur le terrain sous les couleurs mariales de son club préféré ! Présente lors de la journée sur le tourisme à Auxerrexpo, l’entreprise sénonaise « Image In A » a fait le show, proposant aux visiteurs un petit détour par son « miroir magique », avec à la clé un selfie grandeur nature et un tirage photo retravaillé par l’Intelligence Artificielle, personnalisé au choix, façon joueur de foot, Cadet Roussel, pirate ou bien marquise. Beaucoup s’y sont risqués, à l’image d’élus bien connus du côté de Coulanges-la-Vineuse et Escamps, repartis d’Auxerrexpo sous les traits et une panoplie que n’aurait pas renié le célèbre Barbe Noire, alias la « terreur des mers »… Une photo que l’on a hâte de voir s’afficher en une de leur bulletin municipal !
Mercredi 12
C’était il y tout juste cinq ans aujourd’hui… Dernier tour de piste avant le premier tour des municipales pour le maire sortant, Guy FEREZ qui avait donné rendez-vous à ses soutiens pour un ultime meeting avant que ne parlent les urnes. La salle Vaulabelle était comble ce soir-là, un poste TV avait été installé dans un coin et à 20 heures, le silence se fit absolu quand Emmanuel MACRON s’adressa aux Français dans une déclaration solennelle. L’heure n’était pas encore à parler de confinement, mais l’annonce de la fermeture jusqu’à nouvel ordre des crèches, écoles et autres lieux d’enseignement, jeta un froid dans l’assemblée. Quatre jours plus tard, la « guerre sanitaire » était déclarée, avec les conséquences et les contraintes que l’on sait. Le début d’une longue nuit qui devait durer plus de deux ans…
Jeudi 13
En ces heures où la planète a les yeux rivés sur Washington et sur Moscou, l’info est pour ainsi dire passée sous les radars. En annonçant de façon bilatérale s’être mis d’accord pour instituer un traité de paix entre leurs deux pays et la normalisation de leurs relations, l’Azerbaïdjan et l’Arménie laissent entrevoir l’espoir de la fin d’un conflit qui a embrasé pendant trente-cinq ans le sud Caucase et fait des dizaines de milliers de victimes. Sans doute pas grand-chose hélas à l’échelle du monde, mais par les temps qui courent, une nouvelle de ce genre, c’est toujours bon à prendre !
Vendredi 14
Les temps sont durs pour Tesla, victime de l’image de son sulfureux propriétaire. Les cours de l’action en bourse sont en chute libre, les ventes se sont effondrées de moitié en Europe et le rejet d’Elon MUSK est tel, que les anciens acquéreurs de véhicules de la marque, sont aujourd’hui assimilés à des fascistes, salués comme tel à leur passage, d’un signe nazi, voire victimes de dégradations sur leur précieux bien acheté à prix d’or. L’annonce aujourd’hui d’une missive adressée par l’entreprise à l’administration américaine pour alerter sur les conséquences néfastes qu’aurait une hausse des droits de douane sur les coûts de fabrication des voitures les rendant moins compétitives à l’exportation alors même que leur patron, devenue l’âme damnée de TRUMP est partie prenante de la politique menée, porte à sourire, si ce n’est à la franche rigolade… On croyait le pays devenu « facholand », il n’était en fait que le royaume du Père UBU !
Samedi 15
Mais qui a bien pu valider une telle campagne numérique au sein de La France Insoumise, sans préjuger par avance du malaise qu’elle pouvait susciter pour qui se souvient des heures sombres de notre Histoire ? Comme un goût de cendres au cœur à regarder ce portrait de Cyril HANOUNA au regard pétri de haine, aux sourcils broussailleux, aux oreilles décollées, au nez proéminent, qui n’est pas sans rappeler les codes utilisés par le régime nazi en 1940, pour la sortie de leur film de propagande « Le juif Süss ». Une affiche qui jette le trouble et divise au sein même du mouvement, à en juger par les propos de son coordinateur, Manuel BOMPARD, déclarant sur CNews « qu’elle n’aurait jamais dû être publiée », là où Jean-Luc MELENCHON, enferré comme jamais dans ses certitudes et s’exprimant sur les ondes de France Inter, se refuse toujours à y voir la moindre allusion antisémite : « Lâchez-nous par pitié ! Arrêtez avec ce cirque des antisémites, des caricatures, le nez trop long, les cheveux trop courts, tout cela n’a aucun sens ! ». On a le droit et j’en suis, de considérer l’animateur phare de feu la chaine C8 comme un être détestable, bouffon égocentrique passé maître dans l’humiliation en direct, aux propos pour le moins populistes, voire complaisants envers la droite extrême, mais pas ça ! Pas de cette caricature aux relents puants ! Comme l’on disait à l’époque de l’attentat de Charlie, « Not in my name » !
Dimanche 16
Cette enseigne auxerroise de la grande distribution a pris une heureuse initiative : organiser un job dating en vue de recruter de nouveaux collaborateurs et en a informé ses clients à grand renfort de panneaux installés sur son parking : « Votre futur équipe vous attends » (sic !) A lire l’annonce d’un peu plus près, l’on se dit que dans la foulée, elle pourrait aussi embaucher un correcteur d’orthographe ! Alors que s’ouvre d’ici quelques jours la semaine de la langue française, deux fautes en cinq mots, cela fait désordre…
Dominique BERNERD
Faire des terroirs et des ressources naturelles un élément clé de l’offre touristique, c’est le challenge auquel s’est attelé avec succès l’Office de Tourisme de l’Auxerrois depuis longtemps déjà. Si le vignoble est partie prenante du patrimoine culturel et historique du territoire et contribue à sa renommée, l’interaction entre le monde sportif et le développement touristique est aujourd’hui réalité, grâce notamment à la renommée et au capital sympathie, engendrés par l’AJ Auxerre. Autant de thèmes abordés lors des tables rondes qui ont rythmé la journée « Si on parlait tourisme »…
AUXERRE : La capitale de l’Yonne peut se targuer d’être aujourd’hui la seule ville de l’Hexagone de moins de 120 000 habitants à évoluer en Ligue 1 avec son club mythique de l’AJA qui, selon son président exécutif et directeur général, Baptiste MALHERBE, « totalise plus de 300 000 spectateurs sur les deux dernières saisons, pour 1,4 million de supporters à travers la France ». Un succès qui n’est pas sans retombées économiques pour le territoire, estimées à 10 millions d’euros : « il n’y a plus trop de clubs à taille humaine dans le championnat et on a la chance d’avoir cette richesse. Que l’on aime ou pas le foot, on se rend compte que cela ne peut qu’apporter du positif pour la ville… ». Des études sont menées actuellement de concert avec la CCI de l’Yonne pour évaluer encore plus précisément l’impact économique et sociétal du club : « mais on sait que généralement, en Ligue 1, les supporters extérieurs en profitent pour rester deux ou trois jours et visiter… ». L’espace muséal, créé il y a deux ans dans l’enceinte même de l’Abbé Deschamps, a accueilli pour sa part plus de 5 000 visiteurs. Première pierre d’un projet de grande envergure visant à réaménager l’espace autour du stade pour étoffer et diversifier l’offre d’accueil. Autant de touristes potentiels pour Auxerre et le Grand Auxerrois.
Fondateur de « Territoire Sport », agence de voyages spécialisée dans le sport, Thomas BOUSSARD contribue lui aussi à développer le tourisme sur le territoire. Cet Auxerrois d’origine, installé aujourd’hui en Dordogne, compte revenir s’installer dans sa région natale d’ici deux ans, pour proposer des séjours « clés en main » autour d’évènements sportifs. Avec déjà une petite idée sur l’avenir : « pourquoi pas, à travers de randonnées notamment, faire découvrir le patrimoine culturel et terminer la journée par un match à l’Abbé Deschamps… ? ». Vous reprendrez bien un peu de vélo dans votre vin ? Gérant fondateur de « Cycle divin », Grégory MILLET a exercé dans le milieu du vin durant une vingtaine d’années, avant de devenir moniteur cycliste, de s’installer à Vincelottes et faire découvrir les vignobles à vélo. Des vélos à assistance électrique bien sûr car les coteaux, c’est sympa, mais ça grimpe ! A son catalogue : les vignobles de Saint-Bris, d’Irancy, de Coulanges, de Chablis et du Vézelien, avec demain peut-être, Joigny et Tonnerre : « il y a encore beaucoup de choses à faire dans l’Yonne pour faciliter l’accès à vélo. On a le canal, c’est une force, mais pour accéder aux vignobles, c’est un peu compliqué ! Il suffit de comparer avec la Côte d’Or, où existe déjà une piste cyclable aménagée à cet effet… ».
La randonnée, gage de reconnaissance pour les touristes
Quel adepte de la randonnée ne connaît pas encore l’application « Visorando » ? Près de 11 000 professionnels inscrits dont un millier d’offices de tourisme, plus de 24 millions de visites annuelles sur le site pour près de 40 000 randonnées répertoriées à travers le monde, principalement en France. Son fondateur, Fabien DIVERT, a des raisons particulières d’apprécier notre département : « l’Office de tourisme de Puisaye-Forterre a été le premier à nous faire confiance pour faire connaître ses chemins de randonnée… ». L’application est pour une grande part gratuite et permet de trouver des itinéraires de balade autour de soi, dument détaillées. Ce qui ne manque pas dans le paysage auxerrois !
Pour paraphraser SULLY, ministre d’Henri IV, comme chacun sait, l’on pourrait dire que « agritourisme et œnotourisme sont les deux mamelles de l’Auxerrois » ! Comment travailler aujourd’hui avec des partenaires institutionnels ou privés, pour développer l’activité touristique ? C’était le thème de la table ronde de l’après-midi, en présence d’acteurs majeurs du territoire. Installée à Saint-Boil sur une ferme viticole de la côte chalonnaise, Edith BONNET est administratrice de l’association « Accueil paysan » : « pas forcément reconnue d’un point de vue institutionnel, car on est au croisement de tout. Pour les institutions agricoles, on fait du tourisme, pour les institutions touristiques, on fait de l’agriculture ! ». Une identité pourtant bien établie, reposant sur un système de complémentarité, partagé entre les activités agricoles et touristiques et des valeurs favorisant une agriculture paysanne et un tourisme durable et solidaire : « on s’aperçoit que l’agrotourisme est aujourd’hui un facteur d’installation des paysans, dans un contexte où les revenus agricoles ne sont pas au rendez-vous. Cela correspond à un besoin d’ouverture, de rencontres et de médiation, entre le monde agricole et le monde citoyen, de plus en plus coupé du milieu rural… ». Et quels meilleurs ambassadeurs que les agriculteurs, par nature fervents connaisseurs du milieu, de la nature et de l’histoire du pays dans lequel ils vivent et travaillent ?
Des femmes débordantes de projets !
Ses amis la surnomment « Maya l’abeille » ! Installée dans le nord Sénonais, en limite du Gâtinais, Christine BUSSON exerce depuis une quarantaine d’années le métier d’apicultrice. Pratiquant la vente directe, elle est aussi ferme découverte et accueille à l’occasion les camping-cars. Adhérente depuis trois décennies du réseau « Bienvenue à la Ferme », dont elle vient de quitter la présidence, Christine partage la même passion que le témoin précédent : « l’ambition est la même : pouvoir vivre sur ma ferme de mes productions, avec cette envie de faire connaître mon métier et sensibiliser les gens à consommer de bons produits… ». Une ambition parfois contrariée par les difficultés rencontrées pour communiquer sur les marchés qu’elle organise l’été, face au refus de certaines communes du voisinage ne l’autorisant pas à installer un affichage éphémère pour annoncer l’évènement : « il y a un travail à mener pour un peu plus de tolérance en la matière, surtout lorsqu’on respecte à la lettre les dates de pose et de dépose des panneaux… ». Etablie depuis cinq ans à Saint-Bris-le-Vineux, Claire GENEST a une carte de visite bien remplie : « j’exerce quatre métiers à la fois : l’élevage de chèvres, la fabrication de fromages bio, la vente, ainsi que l’accueil, notamment des groupes scolaires et des colonies de vacances ». La gérante de la ferme ULTERIA souhaiterait bien amplifier l’activité touristique sur sa ferme, mais ce n’est pas facile, même avec l’aide des acteurs locaux : « il faut du temps pour développer son activité et les difficultés à recruter sont grandes ».
Faire cohabiter l’offre touristique à l’offre sportive
Qui ne connaît pas « La Route des vins d’Alsace », cet itinéraire mythique sillonnant vignobles et villages pittoresques de toute une région ? Présidente de l’association « Alsace Destination Tourisme », Nathalie KALTENBACH a évoqué l’œnotourisme et le travail mené pour le rendre encore plus attractif : « la route des vins est une « grande Dame » qui a fêté ses 70 ans l’an passé et il est vrai que notre problème n’est pas le manque de fréquentation, ce serait plutôt l’inverse ! ». Mais on ne s’improvise pas acteur touristique et un travail important est fait en ce sens auprès des vignerons : « il y a encore des caves où c’est la mamie qui accueille le touriste, quasiment au coin du feu ! Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est faire vivre aux visiteurs un moment d’exception, les faire rêver et un gros travail de formation est mené auprès de nos partenaires… ».
En une décennie, les activités autour du vin se sont multipliées : apéros gourmands, banquets au milieu des vignes, fête des vendanges, balades en gyropode, chasse au trésor, activités sportives au sein du vignoble… De quoi s’il en était besoin, donner quelques idées supplémentaires à Benjamin GUIHARD, directeur de l'Office de Tourisme Chablis, Cure, Yonne & Tonnerrois. Si l’appellation Chablis est une « marque » qui parle, reconnue dans le monde entier, une dynamique existe aujourd’hui chez les acteurs de la filière pour intensifier l’offre touristique, notamment au travers du sport : « nous avons la chance chaque année d’accueillir le marathon de Chablis, un évènement festif sur le concept de celui du Médoc. L’intérêt étant qu’il est adossé le même week-end à la fête des vins, avec deux publics différents qui se côtoient et que l’on essaie de faire cohabiter… ». Goûtez moi donc cet excellent premier cru Montée de Tonnerre… ? « J’peux pas, j’ai marathon et ça grimpe aussi ! ».
Dominique BERNERD
Bienvenue à Magny (800 habitants), une commune située en pays Avallonnais, à cinq minutes de l’autoroute A6. Antan, il y avait boucherie, épicerie. Mais désormais, l’unique commerce villageois multi-services, c’est « L’Embuscade ». Par chance, l’on peut y déjeuner fort bien. Ce commerce est incarné depuis six ans par son emblématique patronne, surnommée « Boubou ». En fait, son prénom est Sandrine. « Boubou », ce qu’elle aime dans la vie, ce sont ses enfants, son amoureux comme elle dit (un mari plutôt patient !) mais aussi sa clientèle au travers de cette cuisine qu’elle apprit gamine au contact de sa grand-mère, mais aussi de sa maman. Ce qu’elle aime aussi parfois, c’est aller s’attabler à une belle et bonne table étoilée ou pas, c’est selon…
MAGNY : Tous les jours, seule en cuisine, parfois aidée pour les desserts par Camille, sa petite dernière, « Boubou » propose avec son cœur un impeccable menu entrée, plat et dessert servi à 16 euros ; oui, à seize euros, vous avez bien lu !
Ce type d’adresse me rappelle quelque peu feu l’ami PETITRENAUD, un peu de celles qu’entre tenants de la fourchette, on se refile au comptoir, entre deux coups de blanc ! C’est grâce au sympathique chef Jérôme JOUBERT du « Rive Gauche » de Joigny (chaque lundi de chasse, il y a son rond de serviette à la table 41) mais aussi à un récent casse-croûte improvisé sur cet accueillant Formica, qu’il me fallut urgemment m’attabler ici-bas !
Des filets de maquereau francs du collier !
C’est vrai en en poussant la porte, le poêle ronronne et le comptoir semble nous faire de l’œil. Pas besoin d’insister trop longtemps pour que cheffe « Boubou » arrive tout sourire. Ah ! J’oubliais : jadis, « Boubou-Sandrine » fut comptable. Oui, mais ça, c’était avant.
Un matin, peut-être, s’est-elle dit : « J’ai envie de retrouver mes fondamentaux culinaires familiaux avant de fonder, épaulé par mon amoureux - présent chaque midi au service – le restaurant «L’Embuscade »… ».
Ce midi-là, deux entrées faites maison nous tendaient les bras : un jambon persillé, du genre franc du collier et à la gelée odorante, ainsi que des maquereaux au vin blanc. Fan de poisson bleu et de cette belle entrée de brasserie, je me suis régalé avec ce poisson (au prix modéré sur l’étal des poissonniers, autour de 12 €/kg), cuit impeccablement et bien assaisonné ! Le pain venait de la boulangerie de la Roche-en-Brénil et il était bon.
Un modèle du genre : la cuisse de pintade et sa choucroute
On en profite pour découvrir le vin du coin, un blanc gouleyant de la famille vigneronne GILET et conseillé par la cheffe « Boubou » qui s’enquiert à chaque table que tout aille bien.
En plat, ce fut la cuisse de pintade et choucroute, un modèle du genre avec un chou harmonieusement acide, constellé de quelques baies de genièvre (trop souvent oubliées désormais par nos bouchers-charcutiers). C’est bien bon. On se régale tandis que sur le fourneau mijote un bourguignon, le plat du lendemain.
En dessert, on peut choisir entre la spécialité maison : le nougat glacé ou une mousse chocolat, accompagné d’un financier.
Des clients satisfaits et rassurés !
Peu à peu, les habitués repartent tandis que nous prenons le café au comptoir, qui ne désemplit guère. « Boubou » leur claque la bise. Jean repart rasséréné de savoir que demain, il y aura du bourguignon accompagné d’un écrasé de pommes de terre.
Merci « Boubou », songeai-je alors en réglant cette modeste addition. Car demain, demeurera-t-il des « Boubous » dans les bistrots de nos campagnes ? Je l’espère, mais…
En savoir plus :
Les - : rien à signaler pour aujourd’hui !
Les + : une maison dans laquelle on se sent bien.
Contact :
L’Embuscade
15 Place de l’église
89200 MAGNY
Tel : 03.86.46.78.93.
Du lundi au samedi inclus.
Stationnement facile.
Gauthier PAJONA