Le format est quelque peu inhabituel pour l’endroit. Celui-ci propose d’ordinaire des manifestations artistiques sur la quinzaine. Quarante-huit heures, à peine, pour savourer à leur juste valeur les nombreuses œuvres (huiles, pastels, aquarelles…) proposées là, c’est trop court ! Pour autant, les visiteurs ne manqueront pas d’honorer ce rendez-vous culturel au cœur de l’été : l’exposition de l’atelier des Arts Plastiques d’Héry. S’y rendre équivaut à se donner une bouffée d’air frais dans la tête au vu de la palette de créativité…
GURGY: On appelle cela de la générosité. De la solidarité, aussi. On ne peut donc que saluer l’initiative de la bourgade de Gurgy et de ses équipes municipales d’avoir ouvert son espace culturel ce week-end afin d’y accueillir l’association artistique d’une commune voisine.
En l’occurrence, celle d’Héry. Là-bas, sévit depuis 1989 une dynamique structure associative, baptisée sobrement « l’Atelier d’Arts Plastiques ». Une référence par l’abondance d’artistes amateurs ou confirmés qui la fréquentent toute l’année. Une cinquantaine, dit-on. Ce qui n’est pas si mal mais l’on sait que l’Yonne regorge de talents multiples et éclectiques, voire parfois de pépites surprenantes à découvrir sans aucune modération dans cet univers de la créativité et de l’imaginaire fertile que l’on nomme l’art.
A la recherche du coup de cœur et de l’inoubliable…
Là, ce sont une dizaine de membres qui présentent le fruit de leur travail. Des huiles, des aquarelles, des pastels réalisés chez soi ou dans la salle dédiée à la pratique de la peinture, de la poterie, du cartonnage que met à disposition des esthètes de la création, dans ce fameux atelier, sis à Héry.
On y retrouve des noms connus (Sylvie AUVRAY-COMIN, Gérard COLLIN, Annie LECOLLE…) et moins connus mais qui méritent toute l’attention du visiteur en quête de la pièce rare, inoubliable, coup de cœur, à l’esthétisme parfait, propre à la rêverie…
Nous, on aura flashés sur les portraits réalisés au pastel de Chantal DEL PESO aux belles expressions dans le regard et à la pureté juvénile sur les visages ; aux senteurs imaginaires de ces champs de lavande, symboles de ces paysages de Provence qui fleurent bon le dépaysement et les vacances de Gérard COLLIN ; aux nues enchanteurs et si troublants esquissés par une Sylvie AUVRAY-COMIN très inspirée dans la technique et dans le geste ; aux cinq volets picturaux offrant l’opportunité de ce vol de grands papillons couleur rouge orangé de se mouvoir dans la perspective avec la grâce de Jocelyne VERRIER….
48 heures, c’est trop court !
Seul bémol au tableau : deux jours, c’est bien trop court pour se poser durablement devant chacune des œuvres et en admirer toute la quintessence en prenant le temps. Mais, bon, on ne fera pas la fine bouche pour autant ! On se contentera donc de ce petit instant de bonheur pour apprécier le travail de ces artistes, issus de cet atelier. Un atelier et ses représentants qui sont très loin de démériter…, qu’on se le dise !
En savoir plus :
Les artistes présents :
Sylvie AUVRAY,
Nicole BOUDARD,
Gérard COLLIN,
Chantal DEL PESO,
Micheline FRAISSE,
Christiane GAGNEAUX,
Annie LECOLLE,
Francine MUSARD,
Marie-Odile NESEN,
Jocelyne VERRIER
Exposition de l’Atelier d’Arts Plastiques d’Héry
A l’Espace culturel de GURGY
Samedi 20 juillet et dimanche 21 juillet 2024
De 10 h à 18 heures
Entrée libre.
Thierry BRET
Le vignoble pour seul terrain de jeux estival. Ces vignes du terroir de l’Yonne à mettre en scène de la plus belle des manières. Entre festivités et dégustations. Avec son zeste de convivialité, aussi. Tout en saupoudrant l’ensemble de sonorités musicales à décrocher la Lune, qui se prolongeront jusqu’à tard dans la nuit. Avant qu’un DJ ne prenne les choses en main, histoire de créer une atmosphère enivrante et dansante sous la voûte étoilée. C’est la magie de « Vignes en Scène », le néo-concept servi à la sauce d’EPOK Média en cet été 2024 !
CHABLIS : Souvenez-vous du tube calorifique et enthousiasmant sur les radios du regretté Eric CHARDEN ! « L’été sera chaud, dans les t-shirts, dans les maillots ! ». 1978, si loin, déjà !
Et si la folie estivale, avec un grand « F », la vraie avant le retour de la canicule, s’emparait enfin, dès la semaine prochaine, du vignoble de l’Yonne grâce à un tout nouveau concept évènementiel, sorti tout droit de l’imaginaire fertile de deux spécialistes de la presse et de la communication du sérail, un concept baptisé sobrement (il vaut mieux dès que l’on parle de vin !) : « Vignes en Scène » !
Cela ferait du bien à la tête par les temps qui courent et sortirait les citoyens lambda de leur torpeur électorale qui n’en finit pas de s’étirer avec monotonie et désespérance depuis bientôt dix semaines, entre européennes non mobilisatrices et législatives bizarrement anticipées !
De l’hédonisme à l’état pur dans l’Yonne ?
Bon, les Icaunais, à l’instar de l’ensemble de nos compatriotes, ont une folle envie de se dérouiller les jambes, de se retrouver entre amis autour d’un goûteux verre de vin, en l’occurrence pour ce tour de piste initial ce sera au Domaine Jean COLLET & Fils, et surtout de s’enivrer de plaisirs et de fête jusqu’à plus soif !
On déguste, on savoure, on se sustente de spécialités du terroir, on esquisse des pas de danse sans penser au lendemain, on s’éclate, on rencontre des gens, on rigole et surtout l’on vit !
L’hédonisme, revisité à la sauce « EPOK Média », l’agence de communication, nouvellement portée sur les fonts baptismaux de la création, à l’origine de ce premier rendez-vous dont il faut d’ores et déjà biffer les dates connues sur son agenda. Premier acte le 25 juillet, à partir de 18 heures au Domaine COLLET à Chablis ; le second quelques jours plus tard afin de bien débuter le huitième mois de l’année, le 01er août au Domaine des Trois V à Chichée.
Une affaire de famille que celle-là !
Curieuse appellation que celle-ci, d’ailleurs ! « Epok » ? Une racine grecque ? Une symbolique particulière ? Une calligraphie nouvelle ? En tout cas, c’est sûr et c’est plus pragmatique, c’est bien la volonté de promouvoir le développement des territoires ruraux qui anime le couple à la tête de cette agence de communication, née au dernier printemps et porteuse d’idées originales pour redonner du « peps » à un territoire qui en redemande.
Elle, c’est une figure connue et reconnue de la presse automobile et de l’art scriptural emberlificoté de pointes d’humour ironiques et acerbes. Une « certaine » Anne-Charlotte LAUGIER, grande prêtresse de l’espièglerie féminine qui se plaît à narrer les aventures de l’un de ses personnages loufoques et atypiques à qui elle a déjà consacré trois ouvrages : la « Pétasse ». Une héroïne déclinée à toutes les variantes de l’exubérance et de l’excentricité, devant faire face au réalisme morose de l’existence.
Lui, c’est Stéphane MEREO. Au compteur (ce serait presque automobile !), plus de trente années d’expériences, vécues dans la presse en version parisianiste en qualité de rédacteur en chef. Entre la comédienne et l’épicurien, il y avait donc la place de créer une structure entrepreneuriale et familiale dans le territoire septentrional de la Bourgogne, en s’appuyant sur les connaissances expertes de leur fille, Anna, férue de communication digitale. D’où l’outil « EPOK Média ».
La cigale s’est muée en fourmi !
Explications de texte : « Nous croyons en la puissance de la communication pour changer la vie des gens, expliquent-ils en chœur, notre objectif est de mettre en avant les initiatives qui contribuent à enrichir les régions. Avec une approche centrée sur les valeurs de durabilité et d’innovation… ».
L’an passé, et bien avant l’heure du montage technique de leur jeune société, le couple s’était déjà testé à Saint-Bris-le-Vineux en imaginant le concept d’un bar éphémère qui aura connu un franc succès, l’été durant. Mais, la cigale ayant chanté tout l’été, il était temps de redevenir une véritable fourmi en capitalisant sur cette riche expérience, entre deux articles, l’écriture de pièces de théâtre et la publication de nouveaux bouquins.
Officialisant leur agence de communication début mai, les deux têtes pensantes de la structure (et leur progéniture qui a aussi l’esprit très fécond !) ont envisagé de vivre autrement l’expérience de la relation à l’autre en devenant eux-mêmes porteurs de projets.
Grâce à cette entité « EPOK Média », la bien-nommée qui n’aura pas tardé à proposer ce premier festival autour de la chose vineuse, qui en appelle d’autres, c’est évident. Déclinant les valeurs de la viticulture, de la gastronomie, de la culture et du tourisme, la boîte a décidé de créer des évènementiels « clé en main » en les rendant les plus visibles possibles – et ça, ils savent faire ! – au bénéfice des territoires ruraux. Mais, pas que !
On a hâte de découvrir la grande première de ce concept ce jeudi 25 juillet aux alentours de 18 heures à Chablis. On annonce déjà la présence de quatre cents personnes à cet évènement ; ce qui n’est pas rien !
Après l’écoute de « L’été sera chaud », il sera grand temps alors de s’inspirer de cet autre morceau, plus ancien, des BEACH BOYS de la grande époque (EPOK !), « Fun, fun, fun »…Juste pour le plaisir de se dire que l'été ne s'arrêtera jamais...
En savoir plus :
Festival « Vignes en Scène »
Jeudi 25 juillet 2024
A partir de 18 heures
Au Domaine Jean COLLET & Fils à Chablis
Dégustation de vins du domaine
Concert du groupe Ouest
Food truck, le Théâtre des Saveurs
DJ Set avec Frantz DFK
Entrée gratuite
Thierry BRET
Sans doute sera-t-il l’une des attractions du futur « Cité 89 », le salon des collectivités territoriales icaunaises, accueilli le 17 octobre prochain au parc des expositions d’Auxerre. L’ « AJ Bus » est néanmoins déjà bien visible depuis quelques mois sur le département de l’Yonne. D’autant que son nouveau responsable n’est pas une tête inconnue ! Jérôme ATTIAVE, dirigeant de la société d’aide à la personne « AJ Services 89 », a réussi son « mercato » en embauchant il y a peu Sébastien CAMBUZAT. C’est lui qui pilote désormais ce véhicule original et sa nouvelle carrière !
AUXERRE : Les utilitaires aux usages informatifs et préventifs ont la cote dans le département de l’Yonne ! Après ceux utilisés par le Conseil départemental et le SDIS qui sillonnent les quatre coins de notre territoire dès qu’ils en ont l’opportunité, voici les initiatives mobiles privées qui se mettent à circuler sur nos routes ! Dans le cas présent, l’ « AJ Bus » est opérationnel depuis la fin de l’année 2022 et ne cesse d’intriguer celles et ceux qui le remarquent.
De quoi s’agit-il ? D’une initiative novatrice, imaginée par Jérôme ATTIAVE, dirigeant de la société d’aide à la personne, « AJ Services 89 », qui répond à différents objectifs, à commencer par ceux de l’information et de la sensibilisation.
Force est de constater que depuis la mise en circulation de ce petit véhicule aux couleurs de la structure, la fréquentation est en hausse d’étape en étape ; les visiteurs venant y glaner des informations pratico-pratiques sur les besoins en aides diverses et variées (de celles qui concernent le maintien à domicile des personnes âgées/handicapées, il va de soi). A son bord, on y parle volontiers de recrutements d’auxiliaires de vie comme d’aides ménagères, mais aussi des prestations offertes par les sociétés spécialisées en matière d’intervention à domicile, de jobs d’été pour les étudiants ou de données plus générales sur la filière, toujours en quête de vocation et de nouveaux collaborateurs.
Une figure connue de l’Auxerrois derrière le volant !
Bref, l’ « AJ Bus » est une excellente vitrine de communication pour « AJ Services 89 » mais pas que, qui sait l’utiliser à bon escient sur les différents endroits où il fait escale. Un outil promotionnel visible, ergonomique à bord, piloté par un visage connu de la sphère professionnelle auxerroise depuis qu’il a été recruté à cet effet, c’est-à-dire Sébastien CAMBUZAT !
On se souvient de ce garçon dans sa vie professionnelle antérieure – au sein du magasin ATAC d’Auxerre où il avait su apporter sa griffe experte dans l’animation commerciale de la boutique, avec la grande opération de rentrée annuelle autour de la découverte des vins, à l’automne – qui a donc changé complètement de registre !
Un virage à 180° qui lui permet désormais d’être aux commandes de ce bus utile à la vocation informationnelle. Récemment, « AJ Services 89 » a posé son véhicule au parc Roscoff lors de la fête annuelle de l’OAH, Office Auxerrois de l’Habitat, où il a connu le succès !
Et pourquoi pas la convergence de tous les bus utiles aux Icaunais ?
Dans les communes rurales, le bus est le bienvenu. Du moins pour celles qui acceptent de l’accueillir, comme le précise Jérôme ATTIAVE.
« En règle générale, nous répondons aux demandes des collectivités, explique le dirigeant à la tête de l’entreprise depuis 17 ans, le bus est positionné sur la place du village durant la matinée afin d’y recevoir le public. Mais, il y a encore des réticences chez certaines d’entre elles. D’autant que nous ne faisons absolument pas la promotion de notre marque à bord mais plus de la sensibilisation aux aides à domicile, aux maintiens des personnes âgées chez elles, tout en suscitant de nouvelles vocations professionnelles… ».
L’aide à domicile est un secteur en pleine recrudescence d’emplois. Le bus itinérant est une réponse appropriée pour démystifier cette filière, plus que jamais utile dans les lieux de vie reculés de notre territoire.
L’une des idées sur laquelle Jérôme ATTIAVE aimerait se pencher davantage à l’avenir : la convergence de tous ces véhicules utilitaires au sens propre comme au figuré sur un lieu et à une date unique afin d’y créer un évènementiel ouvert au public. Une grande concentration de l’altruisme et du service aux autres ? Et pourquoi pas la saison prochaine ?!
Thierry BRET
Ce n’est pas tous les jours qu’une commune de l’Yonne se distingue au plan hexagonal ! Alors, une fois n’est pas coutume, quand l’une d’entre elles y parvient, c’est forcément un retentissant cocorico dans le sérail ! Surtout quand le trophée est remis lors d’un congrès d’une puissante organisation, la « FNCCR », la Fédération nationale des Collectivités Condédantes et Régie qui vise à l’amélioration des services publics locaux de l’énergie, de l’eau, de l’environnement et des « e-communications »…
BESANCON (Doubs) : Derrière la distinction empochée par la commune de Monéteau, c’est aussi le travail et le rôle du SDEY qui sont mis en valeur. Un Syndicat départemental des Energies de l’Yonne, devenu au fil des ans, une véritable boussole, voire un guide, pour ces collectivités territoriales désireuses d’améliorer leur stratégie en matière de transition énergétique, en réalisant des économies.
Aussi, c’est en compagnie du président du SDEY, Jean-Noël LOURY, que le représentant de la bourgade septentrionale de l’Auxerrois Jean-François GALLIMARD devait recevoir des mains de Charles-Antoine GAUTIER, directeur de la FNCCR, l’honorable distinction au soir du 39ème Congrès de la Fédération nationale des Collectivités Concédantes et Régie, accueilli dans la capitale du Doubs.
Récompenser les communes les plus engagées dans la transition énergétique
Un évènement qui aura réuni 1 450 congressistes, 116 exposants et un millier de visiteurs en provenance de tout l’Hexagone qui savent désormais où placer la localité de Monéteau sur la carte de France !
Durant ces travaux répartis sur trois jours, les participants de ce grand barnum eurent la possibilité d’échanger sur l’organisation politique comme technique de la transition des services publics en réseau, c’est-à-dire l’énergie, l’eau, les déchets, le numérique, l’éclairage public et la mobilité propre.
Au terme de ce rendez-vous franc-comtois, la FNCCR organisa la remise des prix visant à récompenser les territoires les plus engagés dans la valorisation de la transition énergétique.
Cinq grandes catégories servaient de base de réflexion aux membres du jury – les représentants des Autorités Organisatrices de la Distribution d’Energie (AODE) - afin d’attribuer les « Grands Prix Nationaux ». Pour mémoire, il s’agissait de la transition énergétique, la mobilité décarbonée, l’éclairage public, les services connectés, le cadre de vie.
Une initiative née dans l’Yonne qui rayonne dans l’Hexagone
Née dans l’Yonne doit-on le rappeler, grâce au SDEY, cette initiative de labellisation permet d’encourager et de récompenser les collectivités du département du nord de la Bourgogne en tant que « communes engagées » dans la valorisation de la transition énergétique. Séduite par la démarche et par les visites régulières de Charles-Antoine GAUTIER à Auxerre lors de la remise de ces fameux labels « Terre d’Innovation » départementaux, la FNCCR a su emboîter le pas à la structure pilotée par Jean-Noël LOURY et Eric GENTIS, pour lancer pour la première fois cette année des trophées nationaux.
Un palier supplémentaire mais légitime quand on connaît la pertinence de ce principe de distinction que les collectivités de l’Yonne recherchent dorénavant à obtenir d’année en année en s’investissant davantage.
Du côté de Monéteau, la nouvelle procure de la satisfaction de la part des élus et de l’édile Arminda GUIBLAIN. Concrètement, la municipalité de la localité périphérique d’Auxerre a reçu ce trophée national pour l’aménagement énergétique total de sa commune et pour différents travaux réalisés avec le soutien du SDEY. Rappelons que la commune avait déjà obtenu le label départemental de l’Yonne en 2022 ! « Jamais deux sans trois », précise l’adage. A quand la nouvelle distinction ?
En savoir plus :
Les lauréats de ces premiers trophées nationaux de la FNCCR 2024 sont :
Morbihan Energies pour la commune de l’Ile-aux-Moines
Le TE 83 SYMIELEC Var pour la commune de Le Luc
Le SDEY pour la commune de Monéteau
Le TE Flandre (SIECF) pour la commune de Wormhout
Le TE Isère pour la commune d’Entre-Deux-Guiers
Le SDE 76 pour la commune de Saint-Nicolas-d’Aliermont
Le Syndicat Energies Vienne pour la commune de Rouillé
Les travaux de valorisation entrepris à Monéteau sont :
Réseaux d’énergie :
Optimisation Énergétique
Bornes de charges pour les véhicules électriques.
Thierry BRET
Le sourire est là. Timide, certes, mais bien présent sur son visage un rien juvénile malgré ses 38 ans. Il n’efface pas pour autant les rancœurs insondables et les bleus à l’âme que le garçon a dû traverser (endurer ?) au cours du long périple l’ayant amené jusqu’ici, dans l’Yonne. Un parcours sinueux, fait de bosses, d’espérances, de doutes, d’incertitudes, de peur, de chaleur humaine, aussi. Une remontée vers l’Europe pour lui, le natif de Kinshasa, ayant dû fuir son pays en laissant derrière soi famille, enfants, proches. Sa « reconstruction » intérieure dans l’amour et la paix, Christian BADIBANGA la dévoile sans pudeur à travers ses œuvres exposées au lavoir de Gouaix, à Saint-Bris-le-Vineux. Accourez ! Cela vaut le détour tant le personnage est attachant…et les tableaux remplis de symboles.
SAINT-BRIS-LE-VINEUX : Agréable coup d’œil que celui-ci ! Une fois pénétré à l’intérieur du lavoir de Gouaix – l’édifice de belle facture architecturale vient d’être rénové il y a peu –, le spectacle est déjà au rendez-vous pour le visiteur. Le reflet des peintures à l’acrylique et à la poudre de café (très original) accrochées aux cimaises murales du bâtiment s’admire dans l’eau reposante de ce lavoir, servant une fois n’est pas coutume, de lieu d’exposition.
La première, me dira-t-on lors de cette immersion au cœur de l’imaginaire créatif et fécond de Christian BADIBANGA, artiste de la République démocratique du Congo, accueilli durant la semaine (c’est un peu court alors qu’il n’y a pas d’autres manifestations culturelles à venir sur juillet ?!) dans ce cadre unique et tranquille.
Le lieu se prête bien à la promotion artistique, c’est une certitude. Et la petite trentaine de tableaux, répartie çà et là, le prouve lors de sa contemplation. Quelques notes explicatives évoquent le profil et la déjà longue carrière de cet artiste trentenaire au visage d’enfant, qui ne fait pas son âge. Un visage juvénile d’un homme de 38 ans qui se fige cependant dans la tristesse et la gravité lorsqu’il raconte la situation de son pays, la RDC qui n’a selon lui de « démocratique » que le nom, pays en proie à d’interminables conflits très coûteux en vies humaines.
Réfugié politique pour ne plus vivre dans une dictature…
Il suffit de s’approcher d’un peu plus près des tableaux et de lire les noms les caractérisant. « Courage », « Espérance », « Joie de vivre »…Tout est dit ou presque à l’énumération de ces identités picturales qui illustrent les ressentis de leur auteur. Des ressentis qui font mal au cœur et qui peinent ce déraciné installé en France depuis plusieurs mois avec le statut de réfugié politique.
Ses toiles, c’est un peu comme un livre ouvert sur son existence. Avec ses joies, ses désirs, ses peines, ses remords. « Je viens d’un pays où il y a beaucoup de violence, des viols, la guerre, la corruption… ».
Touchant, bouleversant. Lui-même n’a pas échappé à ce contexte si délicat, connaissant les cellules des geôles congolaises juste parce qu’il voulait défendre ses droits et ceux de sa famille.
« Je ne pouvais plus vivre ici dans cette dictature, ajoute-t-il assis sur le rebord du lavoir, il me fallait partir pour la France… ».
Arrivé dans l’Hexagone il y a sept mois, Christian BABIDANGA possède depuis le statut de réfugié politique. Il est passé par l’Allemagne mais aussi la Belgique. Des étapes importantes où il en profitera pour présenter ses œuvres originales faisant la part belle à cette dualité chromatique intéressante entre le blanc et le noir, assortie de couleurs plus chaudes, plus vives symbolisant aussi l’espoir et la vie.
Installé à Joigny – il a exposé ses tableaux au cinéma Agnès Varda en avril dernier -, notre interlocuteur très prolixe lors de l’entretien veut être le témoin concret de ce qui se passe en République démocratique du Congo.
« Il faut qu’on en parle ! Je suis allé à l’est du pays à Goma ou à Bukavu où de très nombreuses femmes ont été violées, elles ont perdu leurs enfants, et au total depuis le début de ce conflit, il y aurait eu 15 millions de morts et 10 000 disparus dont personne ne ravive la mémoire ! Je ne suis pas journaliste mais un artiste peintre. J’ai écouté les histoires de ces femmes, de ces grand-mères, de ces enfants qui ont tout perdu et j’exprime tout cela à travers mes toiles et mon travail. Les gens aspirent vraiment à la paix… ».
« J’ai l’art dans mon corps et j’aime ça… »
Les toiles offrent un aspect contrasté. La noirceur est présente sur la plupart d’entre elles. Sans occulter pour autant la couleur. « Avec elle, je parle de l’amour en fait, argumente-t-il, malgré tout ce qui se passe, il ne faut pas laisser passer la haine en soi. L’amour doit régner malgré la guerre et l’injustice… ».
Diplômé des Beaux-Arts de Kinshasa, Christian BADIBANGA exerce son art depuis une quinzaine d’années. Il sait de qui tenir ! Son oncle, Freddy TSIMBA, est une figure emblématique de la sculpture et des arts plastiques, à la notoriété internationale.
« J’ai travaillé avec lui avant de me fixer à Brazzaville et au Gabon. Maintenant, je suis en France où à Joigny on m’a proposé un atelier. Mais, mon fils me manque et je dois protéger ma vie. Car en RDC, les artistes sont menacés. On n’a pas le droit d’exprimer ce que l’on ressent…il faut un retour à la démocratie ».
Optimiste de nature, Christian BADIBINGA croit aux vertus de l’amour et au retour des valeurs. « L’amour triomphe toujours et je veux le transmettre par le biais de ma peinture. Moi, je ne crache pas sur la France ! Je suis là pour y être intégré et respecter ses valeurs, c’est normal… ».
Quant aux projets, ils sont nombreux. L’artiste congolais pourrait s’envoler en novembre outre-Atlantique pour y présenter ses réalisations à New York. Avant de revenir le mois d’après, à Joigny. Il espère exposer ensuite à Auxerre et à Sens.
Alors, heureux malgré tout ?
« Oui, je vis avec l’art dans mon corps et j’aime ça… ».
Un personnage attachant et très lucide sur la nature des hommes ; lui, il a trouvé refuge et sa liberté d’expression en laissant glisser son pinceau sur ses toiles néo-expressionnistes…Une excellente thérapie pour reprendre des forces avant le retour de la démocratie dans son pays ?
En savoir plus :
Exposition Christian BADIBANGA
Lavoir de Gouaix
Saint-Bris-le-Vineux
Tous les jours jusqu’au 21 juillet 2024
Entrée libre.
Thierry BRET