A l’heure où s’écrivent ces lignes, nous ne connaissions pas encore le verdict des échéances européennes. Au moment où vous les lirez, nous saurons tout de leurs conséquences sur la composition de l’hémicycle dans le prochain Parlement. Toutefois, avant les élections, les résultats étaient presque connus d’avance. Les sondages, véritables pythies modernes, nous avaient déjà informé(e)s. Voire orienté(e)s ! D’ailleurs, on peut se demander pourquoi on ne remplace pas les élections par des sondages. Cela reviendrait quasiment au même et aurait l’avantage de moins imputer les caisses de l’Etat à les organiser !
TRIBUNE : Quoi qu’il en soit, nous savions déjà que le parti du président, La République en Marche, et le Rassemblement national étaient au coude à coude à la veille du scrutin. Le suspense a donc pris fin au soir de ce dimanche 26 mai. Désormais, nous savons. Alors, où en sommes-nous vraiment sur le devenir de l’Europe et l’impact de ces échéances sur le poids réel du président de la République ?
Dans les faits, environ 12 % des Français auront voté réellement pour l’Europe et le chef de l’Etat. Le même pourcentage de Français se sera, quant à lui, exprimé en faveur d’une formation politique qui utilise le parlement européen à des fins pernicieuses en rémunérant insidieusement ses militants !
Pourquoi, alors, 12 % seulement de votants ont donné leurs suffrages en faveur de ces deux partis ayant désormais le leadership en France ? Tout bonnement, parce que 50 % des Français auront voté avec leurs pieds. C’est-à-dire qu’ils auront choisi d’aller se promener par ce beau week-end du joli mois de mai, loin du marasme politique.
Voyons ce qu’est devenu ce grand espoir qu’a été l’Europe de Jean Monnet, Alcide de Gasperi, Paul-Henri Spaak, Robert Schumann ? Une sinistre farce ! Un terrain de chasse réservé qui est désormais réservé à Goldman Sachs, au paradis fiscal luxembourgeois, aux GAFA et à la colossale entreprise de la Chine, baptisée « les nouvelles routes de la soie ».
Pologne, Irlande, Italie nous disent merci !
En ce qui concerne Goldman Sachs, tout le monde sait. C’est une hydre financière, à qui les gouvernements grecs successifs, conservateurs et socialistes, ont confié la tâche de falsifier leurs comptes pendant des années. Résultat : le contribuable français, entre autres citoyens européens, a sauvé le peuple grec d’une faillite inéluctable qui l’aurait plongé dans une terrible misère. Des centaines de milliards ont été ainsi engloutis en Grèce sous le sceau de l’Europe.
Comment dès lors le gouvernement grec remercie-t-il l’Europe et ses généreux donateurs que sont ses contribuables ? En se faisant l’une des portes d’entrée du fameux projet chinois grâce à la vente du port du Pirée. Le gouvernement grec fait entrer le cheval de Troie asiatique sur le Vieux continent avec toutes les incidences que cela implique. L’Italie est en train d’agir de façon identique en négociant avec la Chine une opération similaire.
Comment les Polonais ont-ils remercié l’Europe de les avoir accueillis en son sein et, comme pour l’Irlande, en déversant des milliards de fonds européens vers leurs peuples ? En achetant des avions de combat américains. Consternation et illogisme dans des pratiques qui devraient obsolètes au nom de la fraternité qui nous habite !
En ce qui concerne Goldman Sachs, la plaisanterie n’est pas finie. L’ancien président de la Commission européenne, José Barroso, sans la moindre pudeur, est devenu employé de ladite banque américaine. Il va pouvoir utiliser à bon escient son réseau de relations personnelles acquis grâce à son poste rémunéré par les européens.
Son successeur à la tête de la Commission européenne n’est autre que l’ancien Premier ministre du Luxembourg. Ce dernier a organisé de façon systématique l’installation de sociétés étrangères dans son pays en leur offrant des avantages fiscaux considérables au détriment des autres pays de l’Union. Parallèlement à cette politique de la honte, le Luxembourg demeure un paradis fiscal. C’est-à-dire un centre d’évasion de l’argent des contribuables que nous sommes au cœur de l’Europe.
L’Europe sombre vers un lent déclin…
Quant à l’Irlande, elle est sortie de sa misère séculaire grâce à son intégration. Et au Mississippi financier qu’a représenté le flot de financements européens déversés sur ce pays. Comment remercie-t-elle l’Europe ? Elle organise une concurrence déloyale vis-à-vis de ses partenaires qui l’ont tirée de neuf siècles de pauvreté en attirant les sièges de grandes sociétés américaines par une fiscalité extrêmement favorable.
Ainsi, entre les groupes américains puissants et dominateurs à l’Ouest et les nouveaux conquérants à l’Est que sont les Chinois, l’Europe sombre petit à petit vers le déclin. Avec l’assistance efficace, à la fois de ses dirigeants à Bruxelles, incapables et malhonnêtes, et l’appui de pays européens qui ont choisi l’ingratitude et la traîtrise à la cause européenne…
Nous sommes le 27 mai 2019 au moment où j’écris ces lignes. Les Français ont depuis voté. Mais rien n’aura changé dans les faits après ce nouveau scrutin. Celui de la poudre aux yeux ?
Emmanuel RACINE
Son dernier ouvrage, « Le Diable s’habille en GAFA » publié en 2018, est un pavé dans la mare que chacun d’entre nous se doit de dévorer avec délectation. Ce brûlot fait toute la lumière contre l’un des plus grands scandales de ce nouveau siècle. Le vol sans vergogne, en absence de toutes autorisations, de nos données personnelles qui sont exploitées à des fins bassement commerciales et marketing par quatre entreprises américaines (GOOGLE, APPLE, FACEBOOK et AMAZON). Influenceur de talent qui a œuvré dans la sphère politique (François MITERRAND, Lionel JOSPIN mais aussi aux côtés de nombreux présidents africains), le cofondateur de l’agence publicitaire RSCG, structure absorbée par le groupe HAVAS en 1996, a répondu à l’invitation du collectif « S’engager pour Auxerre » dans le cadre d’un débat sociétal mettant en exergue le futur du commerce de proximité face à la prédominance du commerce en ligne. Entretien avec l’homme qui fit de François MITERRAND le dépositaire de la « Force tranquille » en 1981…
AUXERRE : A 85 ans, Jacques SEGUELA, le pape mondial de la publicité et de la communication, conserve toujours son sens de l’analyse et de l’humour à faire pâmer plus d’un politicien en campagne électorale. Le regard pétille. La courtoisie émane de ce grand monsieur de l’entrepreneuriat à la française. Lui qui est devenu au fil de plusieurs décades le chantre de la communication ingénieuse et percutante. Un homme de slogan qui a toujours su faire mouche dans le style et dans la forme.
Son ultime opus (il est venu expliciter la texture à Auxerre) lui offre l’opportunité de parler face à un auditoire attentif à ses meilleures feuilles. Le titre de l’ouvrage joue sur les mots. « Le Diable s’habille en GAFA » ! Tout un programme dont il va défendre pied à pied le moindre argument dans un long réquisitoire contre l’hégémonie outrancière de ces quatre sociétés qui composent les GAFA et qui illustrent la puissance américaine qu’il abhorre.
Mais, avant que l’homme prodige ne s’exprime à l’estrade, le point presse aura permis de mieux cerner sa vision personnelle de la situation. Et de ses réels enjeux. Complexes mais pas encore inaltérables si, nous autres Français, prenons enfin le taureau par les cornes et réagissons au plus vite !
Jacques SEGUELA n’avait pas fait de come-back public dans la capitale de l’Yonne depuis 1979. Date à laquelle son ami Jean-Pierre SOISSON lui avait demandé de réaliser une affiche pour sa campagne électorale…
« Quand j’ai reçu la proposition de conférence de l’équipe de « S’engager pour Auxerre », je ne pouvais pas faire autrement que de me rendre dans la ville de mon ami Jean-Pierre ! ».
Se protéger de l’environnement pernicieux des GAFA…
Mais, très vite, l’orateur du jour fait l’impasse sur ses souvenirs pour mieux incriminer par qui le déséquilibre planétaire est en train d’arriver. « Si l’on ne fait rien, les GAFA vont détruire le monde. Il est nécessaire de les limiter et ce, pour trois raisons. Les GAFA aujourd’hui, cela équivaut à la constitution d’un état numérique qui représente une fois et demi le PIB de la France. Dans une décennie, si cela continue ainsi, ce sera dix fois plus que celui de l’Europe. Voire celui du globe dans vingt ans ! C’est incroyable. Comment avons-nous pu laisser faire cela et accorder autant de pouvoir à quatre entreprises américaines qui pèsent plus lourd économiquement que la Chine et l’Europe réunies ? Elles ont enregistré dans leur cloud toutes nos données personnelles. C’est le hold-up du siècle ! En outre, elles ont volé toutes ces données sans copyright et sans bourse déliée. Cela représente pour chaque Français un équivalent de deux mille euros par an, soit pour une vie un total de 50 000 euros ! ».
Le publicitaire n’en démord pas : il est grand temps que cette hégémonie internationale cesse. Pour lui, la manière de pratiquer de ces structures empiriques est proprement irresponsable.
« Ils se sont attaqués à nos gosses, vilipende le patron du groupe HAVAS. C’est pire que tout. Ils sont désormais capables de capter toutes nos conversations afin de mieux les utiliser dans dix ans. Je ne veux pas de ce monde-là. Certes, on ne peut pas être contre le progrès ni l’intelligence artificielle ; mais, il faut arriver à se protéger convenablement. N’oublions jamais que tous les progrès induisent des catastrophes : le jour où l’homme a inventé la roue, il a ainsi provoqué les accidents de la route ! Donc, il faut que l’Etat crée des moyens de prévention numérique tout en conservant les bons côtés du système et en supprimant ses effets pernicieux… ».
Avec QWANT, la France dispose d’un outil dont il faut assurer la promotion…
La taxation des GAFA représente plus qu’une évidence pour l’homme d’affaires. « C’est une obligation morale, clame-t-il avec véhémence, mais attention, il ne faut pas leur prélever juste cinq cents millions d’euros à l’année mais bel et bien leur prendre cinq milliards d’euros ! Ces structures en ont largement les capacités financières ».
Puis, très au fait des règlementations européennes, il rappelle que 26 pays de l’Union ont déjà adopté le principe d’un dispositif fiscal renforcé contre le dumping fiscal des GAFA.
« Même Donald TRUMP s’est emparé de ce dossier à son compte afin d’appliquer un règlement identique aux Etats-Unis. La Chine a choisi de contourner la problématique en développant ses propres équivalences avec la création de plusieurs plateformes (ALI BABA,…). Cet état de fait représente aussi l’une des causes de la guerre commerciale sino-américaine. Mais, personnellement, j’attends énormément du réveil de deux continents du futur que sont l’Inde (plus d’1,7 milliard d’humains) et de l’Afrique qui jouera un rôle majeur à l’avenir. Si avec l’Europe, nous parvenions à développer un système de régulation puissant, nous pourrions aisément étouffer les velléités conquérantes et hégémoniques de la Chine et des Etats-Unis sur le sujet… ».
Reste l’incontournable question qui revient sur toutes les lèvres depuis tant d’années : pourquoi l’Europe ne possède-t-elle pas encore ses propres plateformes numériques ?
« Ah, ça ! répond évasivement Jacques SEGUELA, dubitatif et décontenancé, comment se fait-il effectivement que les Français, bien avant les Européens, ne disposent pas encore de ces outils ! Eux qui ont tout inventé de la communication. Quand on pense à Charles HAVAS qui est le génial créateur de la publicité survenue avec son agence il y a 185 ans. Les Français sont à l’origine de la photographie avec Nicéphore NIEPCE, du cinéma avec les frères LUMIERE, de la télévision couleur, de la première société d’achat d’espace publicitaire, de l’agence de publicité telle que nous la connaissons, de la carte à puce (avec l’Angleterre et la Suisse).
Que seraient aujourd’hui les GAFA s’ils n’avaient pas bénéficié de toutes ses technologies françaises ? Il faut que la France se relève enfin les manches et redevienne compétitive sur la scène internationale. Comme autrefois ! ».
Le charismatique publicitaire ne pouvait clore cet entretien à bâtons rompus sans évoquer le concurrent direct de GOOGLE : QWANT. Dont il prépare le story-board dans le cadre d’une future campagne promotionnelle à travers l’Europe.
« Aujourd’hui, ce concept technologique se veut plus moderne que GOOGLE, précise-t-il en fin connaisseur de l’outil, le moteur de recherche possède des dispositions graphiques que le serveur américain ne décline absolument pas. Son concepteur, mon ami Jean-Manuel ROZAN, se refuse au vol des données. S’il en utilise l’usage, c’est avec l’accord des sources qu’ils rétribuent. Il faut adopter ce concept à l’ensemble de l’Europe. D’ailleurs, récemment, Emmanuel MACRON a demandé à toutes ses administrations de n’employer que cette plateforme dans leurs services. Chaque entrepreneur français et européen devrait avoir la même attitude protectionniste. C’est le choix stratégique vers lequel nous avons opté chez HAVAS… ».
Une manière pertinente et tangible de réaffirmer son indépendance vis-à-vis de l’ogre Américain…
Résilience, esprit d’équipe, humanisme, combativité…le sportif de l’extrême et conférencier, amputé des deux bras et de deux jambes à la suite d’un arc électrique lors d’une intervention professionnelle, distillera des messages très forts lors de la « Nuit des Entreprises ». L’évènement, concocté par la Confédération des petites et moyennes entreprises de l’Yonne, se déroulera le jeudi 20 juin à la salle des fêtes de VENOY…
AUXERRE : Auteur de l’ouvrage, devenu depuis un best-seller, « J’ai décidé de vivre », l’aventurier, sportif de l’extrême et consultant en entreprises Philippe CROIZON devrait délivrer un témoignage très poignant, comme à son habitude, lors de la future intervention qui ne manquera pas d’interpeller les adhérents du syndicat patronal.
Les dirigeants d’entreprise, membres de la CPME 89, auront ainsi tout le loisir de pouvoir se ressourcer au contact de cet orateur hors pair qui depuis son terrible accident survenu sur une ligne à haute tension parcourt des milliers de kilomètres à la rencontre du public.
En 2015, Philippe CROIZON, associé à l’époque au régional de l’étape, Arnaud CHASSERY avec lequel il tenta l’incroyable aventure humaine de traverser plusieurs isthmes séparant les cinq continents, avait participé à la soirée commémorative du quarantième anniversaire du CIFA de l’Yonne.
Ce fut une soirée mémorable qui fit salle comble où le charismatique personnage expliqua non sans humour et avec un sens oratoire de belle facture son chemin de vie si atypique.
Il en sera sans doute de même ce jeudi 20 juin. Plusieurs partenaires (Chambre de Commerce et d’Industrie, Harmonie Mutuelle, Groupama Paris Val-de-Loire,…) soutiennent l’initiative, voulue par le président départemental du syndicat, Olivier TRICON.
C’est la secrétaire déléguée Emmanuelle MIREDIN et la commission ad hoc liée à la communication qui élaborent depuis plusieurs semaines le fil rouge de cette animation devant ponctuer une riche saison 2018/2019.
Tous les observateurs, même les plus opposés fussent-ils, s’accordent au moins sur un point : au soir du dimanche 26 mai, le vainqueur du scrutin électoral des Européennes 2019 sera incontestablement le parti des abstentionnistes. La seule chose qui diverge encore dans leurs arguties est le pourcentage exact qualifiant ce futur séisme. Un taux de non-participation qui inquiète déjà la plupart des leaders des formations politiques.
Pourtant, il y aurait urgence à ce que les citoyens des 28 nations rassemblées autour de ce même étendard représentatif qu’est l’Union européenne reprennent enfin le chemin des urnes. Pour qu’ils puissent exprimer de manière démocratique et libre leur profond ressenti.
Le pronostic le plus fiable de cette absence manifeste s’établit entre 55 à 65 % de non-participants à ce vote qui, historiquement, n’a jamais passionné les foules. Il n’est donc pas étonnant que les Européennes ne déplacent pas des montagnes d’électeurs le jour J ! D’Europe, in fine, on n’en parle jamais ! Ou très peu, si ce n’est par le mauvais côté de la lorgnette, c’est-à-dire les aspérités négatives d’un mode opératoire de la gouvernance ayant besoin de modernité et de pragmatisme.
Or, le poids constant de l’Europe est partout autour de nous. Il se visualise à nous dès la moindre construction d’une infrastructure importante, dans la réalisation d’un projet économique, sociétal ou culturel générant des ambitions. Il prend vie sur les territoires qu’ils soient ruraux ou urbains, en périphérie des villes ou dans les métropoles.
Toutefois, la perfectibilité de l’Europe n’est pas un vain mot. Il existe de sérieuses failles dans ce système technocratique, indigeste et lourdement chargé au plan administratif. C’est vrai : Bruxelles et Strasbourg sont parfois si éloignées de nos réalités quotidiennes. Pour autant, doit-on jeter de manière irréversible le bébé avec l’eau du bain ?
Appliquer une politique commune à l’Europe, c’est l’art du compromis, en vérité. Comment, en effet, mettre en exergue des lois d’orientation qui soient bénéfiques à plus de cinq cents millions d’êtres humains ? Le modèle européen ne peut se comparer aux Etats-Unis d’Amérique. Là-bas, le fédéralisme y transpire à fleur de peau depuis les origines de ce pays. La réunification des cinquante états autour de la même gouvernance centralisée à Washington est compréhensible.
Racines historiques communes, langue identique d’Est en Ouest, valeurs sociétales partagées par le plus grand nombre : les Etats-Unis d’Amérique ne sont qu’une et unique patrie. Un état indivisible dans sa globalité. Même si le fédéralisme octroie certaines libertés, ainsi que de l’autonomie, dans son mode de gestion.
Néanmoins, tout n’aura pas été rose dans cette lente édification. Le Sud s’est opposé au Nord. Ce fut la terrible Guerre de Sécession qui laissa sur les champs de bataille de vrais frères d’armes, possédant des ancêtres identiques. Certes, il y eut aussi la ségrégation et l’esclavagisme. L’homme qui exploite l’homme et qui en devient son pire ennemi.
Mais, il y eut surtout à travers cette épopée épique des femmes et des hommes qui ont voulu souder cette nation en devenir pour en faire quelques décades plus tard la première puissance mondiale. Souvenons-nous de Lincoln, Roosevelt, des frères Kennedy, de Martin Luther King ou d’Angela Davis…
Le fédéralisme, pauvre de nous, n’est pas exportable sur le Vieux continent. Ou toutefois à dose homéopathique. C’est le cas de l’Allemagne qui a su appliquer avec réalisme la recette à travers ses länder. La Suisse, mais qui par sa neutralité ne figure pas dans l’Union européenne, est un autre exemple concret et viable. Au sein de la Confédération helvète, cantons et communes disposent de pouvoir où peuvent s’épanouir des citoyens aux influences alémaniques, italiennes et françaises.
L’Europe du fédéralisme, tel que nous l’entendons avec le système américain, n’est pas transposable de ce côté de l’Atlantique. Chacun des candidats présents sur les 34 listes de l’Hexagone qui se disputent les 79 fauteuils d’eurodéputés le sait. Mais, faut-il pour autant renoncer à ne pas vivre de manière harmonieuse et dans l’intérêt de tous ?
L’échec de l’Europe se situe précisément dans cette dimension du partage et de l’équité. Les intérêts des habitants des Pays Baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie) ne peuvent être comparables à ceux des Crétois qui sont déjà coupés par la mer de leur terre nourricière, la Grèce. Assimiler les besoins des Irlandais à ceux des Hongrois représente une autre paire de manche dans l’absolu. Enfin, que pourrait-il y avoir de similaire entre un Suédois, un Autrichien et un Portugais ? Rien, manifestement.
Pourtant au-delà des tripatouillages habituels de la cuisine parlementaire européenne et de ses incessants ronds de jambe empreints de lobbying, il demeure un argument positif qui doit être rappelé à nos mémoires évanescentes. Depuis 1945, l’Europe et ses diverses composantes hétéroclites vivent en paix !
Hormis le cruel conflit engendré par la dislocation de l’ex-Yougoslavie au début des années 1990, les Européens coulent des jours heureux, certes parfois complexes et difficiles au plan économique et social, mais toujours en préservant la paix des braves.
Faut-il alors s’inquiéter d’un éventuel effet balancier venant contrecarrer tôt ou tard ce beau mécanisme qui perdure depuis tant d’années avec la poussée de certaines idéologies ?
Le poète et cinéaste Jean COCTEAU aimait à rappeler au détour de ses discussions que « l’histoire était un éternel retour ». En quoi l’homme de lettres et de talent qu’il était n’avait pas tout à fait tort. Si on analyse les origines des trois grands conflits majeurs qui ont ébranlé notre continent entre 1870 et 1945. Les mêmes ingrédients sont souvent à l’origine des mêmes souffrances. Ils peuvent ressurgir des limbes soixante-dix ans plus tard et engendrer les mêmes causes. Sans que l’on sache vraiment ni pourquoi ni comment…
Exprimer par le dépôt d’un simple bulletin de vote glissé dans une urne, c’est aussi faire entendre sa voix. Chacune compte pour que l’Europe se construise pas à pas. Dans l’intérêt de tous et de son prochain. Afin que puisse durer longtemps cette paix si bénéfique à l’épanouissement de l’humanité qui n’est malheureusement jamais acquise ni éternelle…
Thierry BRET
Encouragée par la sénatrice de l’Yonne Dominique VERIEN, la conseillère départementale de Brienon-sur-Armançon Catherine MAUDET-DUBOIS s’est engagée dans la bataille des européennes. Pour y conserver une France forte. « Nous sommes nés de Valéry Giscard d’Estaing et de Simone VEIL, et nous avons fait le pari de faire une campagne qui ne parle que d’Europe et pas d’un débat pour ou contre Macron... ». Dont acte. L’UDI souhaite sortir la tête haute de cette campagne. En réalisant son pari. Celui d’atteindre son objectif de 5% de suffrage en sa faveur. Un seuil suffisant pour élire cinq députés, prêts à travailler à la construction d’une Europe ambitieuse…
TRIBUNE : Déjà bien occupée par les fonctions qui sont les miennes au département, avec un canton de 34 communes, la vice-présidence de la MDPH et la présidence de l’ASEAMAS (formation et aide juridique aux secrétaires de mairie et élus du Sénonais), je ne m'étais pas du tout projetée dans une candidature aux élections européennes. Sollicitée par Dominique VERIEN, sénatrice de l’Yonne, très active sur le territoire, avec laquelle je collabore depuis des années, j'ai accepté d'être sur la liste conduite par Jean-Christophe LAGARDE, « Les Européens » (l'UDI centre droit).Cette décision fut impulsée par les réponses de mes concitoyens qui me disaient, soit ne pas vouloir aller voter pour les élections européennes, soit bien déterminés à aller voter pour sortir de l'Europe. Pour l'européenne convaincue que je suis, et connaissant les incidences catastrophiques que cela entraînerait, j'ai accepté cette proposition, sur une place non éligible, pour me permettre de tenir mes engagements au niveau du département, mais me donner l'opportunité de défendre des arguments pro-européens.
Rendre l’argent aux contribuables français…
Même si l'Europe ne fonctionne pas aussi bien qu'on le souhaiterait, c'est quand même à elle que l'on doit nos soixante-dix ans de paix, et en sortir serait contre productif à tout point de vue. La France a besoin d'une puissance continentale, qui nous permette de faire bien ensemble ce que l'on ne peut pas faire tout seul.
Ce qui m'a conquis dans le programme des « Européens », est l'idée de financer l'Europe sans faire payer les contribuables européens, tel que l'avait prévu Jean Monnet au départ. Il serait plus judicieux, qu'au lieu que la France verse 91 milliards d'euros sur sept ans que cette contribution soit remplacée par une taxe sur l'importation des produits carbonés, une taxe sur les transactions financières et une taxe sur les demandes de visa (comme cela existe déjà au Canada). De ce fait, rien ne serait payé par le contribuable européen et ces 91 milliards d'euros seraient ainsi rendus aux français sur sept ans.
C'est aussi, l'idée proposée, pour les agriculteurs que je côtoie chaque jour sur le territoire, de récupérer les six milliards d'euros par an, que l'on donnait aux Britanniques pour remettre trois milliards d'euros sur la PAC pour permettre une agriculture plus verte. C'est d'ailleurs pour répondre à leurs questionnements qu'Olivier MEVEL, maître de conférences et expert des problématiques économiques liées à l'agriculture, engagé depuis des années en faveur de rapports plus équilibrés entre les agriculteurs et les distributeurs, soutient notre démarche.
Concernant la sécurité, un projet de gardes-côtes et d'une police des frontières européennes seraient instaurés pour en finir avec impuissance et inefficacité. Actuellement, comment voulez-vous que 600 agents de FRONTEX puissent protéger nos 13 000 kilomètres de frontières?
Tout ceci accompagné d'une politique de migration économique s'inspirant du modèle canadien où chaque État décide du nombre de migrants qu'il peut et veut accueillir.
Un FREXIT serait synonyme de suicide pour la France…
La mise en place d'un ministère européen des migrations centralisé à la gestion des flux migratoires est aussi prévu avec l'instruction des demandes d'asile en dehors de l'Union européenne, sur le continent d'origine des demandeurs. Ceci pour éviter à ces migrants de se mettre en danger et d'arriver sur notre territoire avec les conséquences économiques que cela représente.
Nous pensons que l'échelle européenne est la plus pertinente pour régir de façon unifiée et cohérente la politique d'asile. La mise en place d'un FBI et d'un parquet européen pour partager les données, m'a aussi convaincu. Nos frontières nationales arrêtent nos policiers et nos magistrats, mais pas les terroristes. Nous en avons l'exemple de Salah ABDESLAM. On ne peut pas continuer ainsi.
Certes, l’Europe n’est pas parfaite. L'exemple du BREXIT en cours, qui divise les Britanniques, montre qu'un FREXIT serait synonyme de suicide pour la France. Si l'on aime notre pays, il faut donc transformer l'Union européenne pour qu'elle protège nos citoyens, nos entreprises et nos emplois sur une planète où notre souveraineté est sans cesse menacée par des géants mondiaux qui, eux, aspirent à note faiblesse. Ne tombons pas dans leur piège, construisons ensemble une force collective, une nouvelle Europe…
Catherine MAUDET-DUBOIS