Le cocktail est du genre profondément indigeste. Très lourd de conséquences pour celles des structures entrepreneuriales qui n’auront d’autres choix que de l’avaler. Voire de le subir comme une très grande majorité d’entre elles. C’est ce qui semble le plus probable comme scénario, à en croire les spécialistes. Fervents adeptes et suiveurs de la chose économique et de ses soubresauts …
« On a encore rien vu du côté des faillites et des dépôts de bilan en France…mais cela va considérablement s’accélérer au second semestre…». Serait-ce une « fake news » de plus à mettre à l’actif d’un supporter de la théorie du complot ? Un de ces « Illuminatis » qui fait la pluie et le beau temps sur la planète Terre à grands coups de post inquisiteurs sur les réseaux sociaux ?
Que nenni, celui qui s’exprime ainsi n’est autre qu’un dirigeant de société spécialisée dans l’import/export qui exerce ses activités professionnelles en France comme en Asie depuis des lustres où il possède des filiales. L’inquiétude est palpable dans la tonalité de sa voix, interrogée au téléphone sur une situation de crise économique qui ne va cesser, selon lui, de s’affirmer au fil de ces prochaines semaines. Entraînant l’économie hexagonale – mais pas seulement en pointant du doigt l’Europe et les Etats-Unis – vers une inextricable situation de banqueroute…
Un tsunami à trois étages qui nous guette…
Malheureusement, force est de constater qu’il n’est pas le seul à y penser. Comme notre entrepreneur, ils sont des milliers (voire beaucoup plus en France comme ailleurs dans le monde), à se demander à quelle sauce ils vont être mangés au cours de cette année 2023 d’une rare complexité. S’interrogeant avec la même et sempiternelle interrogation : jusqu’à quand le système actuel va-t-il tenir ?!
Ce cocktail dont certains observateurs évoquent l’inéluctable probabilité – encore peu en France visiblement où notre société est trop obnubilée par la phase évolutive de la crise sociale et le tapage des casseroles dans les cortèges revendicatifs ! -, s’articule en trois points.
Il y a la mauvaise santé de l’Amérique de Joe BIDEN, un pays criblé de dettes que la crise en Ukraine et ses implications militaires – légitimes afin de défendre le monde libre de la démocratie qui est menacée - , l’inflation hyper galopante et spéculative dont les consommateurs français subissent au quotidien l’impact (et encore pour celles et ceux qui peuvent prétendre consommer !) et enfin le crédit immobilier qui voit ses taux d’intérêt se relever de manière très abrupte et soudaine ; ce qui n’est jamais bon signe pour les ménages qui vont devoir assumer leurs remboursements en piochant davantage dans leurs bas de laine, dès l’acquisition d’un bien.
La faillite des banques américaines comme déclencheur de la situation…
Un curieux mélange de mauvaises nouvelles à la façon d’un « cocktail Molotov » à vocation explosive et imprévisible, même si, pour une fois, les Russes et leurs actions belliqueuses persistantes dans l’Est de l’Europe n’en sont point à l’origine, à défaut d’y ajouter tout de même un peu d’huile sur le feu avec leurs menaces nucléaires qui perturbent les marchés, notamment celui des céréales et de l’alimentation mondiale !
Cette trilogie de conjonctures négatives prend, pour une part, sa source de l’autre côté de l’Atlantique où du côté de l’Oncle Sam, rien ne va plus dans l’administration.
Les faillites bancaires survenues en mars dernier (« Silicon Valley Bank » à titre d’exemple mais elle n’est pas la seule) engendrent nécessairement suspicions et doutes quant à la pérennité du système financier américain. Trois grandes banques US en ont donc vécu les aléas funestes parce que trop exposées au secteur de la technologie et à la crypto-monnaie. Deux domaines qui quoi qu’on en dise n’ont plus vraiment le vent en poupe auprès des investisseurs de plus en plus fébriles à l’idée d’y injecter le moindre dollar…
La dette publique : le fléau pandémique de tous les pays de la planète…
En atteignant et en dépassant il y a peu – personne n’en a trop parlé manifestement du côté hexagonal déjà trop englué par nos problématiques de retraites – 31 000 milliards de dollars, les Etats-Unis ont battu tous les records de la dette publique.
Un chiffre astronomique qui pourrait presque faire sourire Elon MUSK – un garçon ayant du potentiel au niveau finances ! - si ce dernier n’avait dû appuyer sur le bouton rouge de la destruction systématique de son lanceur spatial révolutionnaire (STARSHIP) qui n’aura survolé le ciel du Texas qu’une poignée de minutes avant de montrer de sérieuses failles dans son fonctionnement.
A l’instar d’une kyrielle de pays dont ceux de l’Union européenne – la France n’a pas lésiné sur le « quoi qu’il en coûte » rassurant sur le moment pour nos compatriotes et ses professionnels mais entraînant de facto une dette qui sera à amortir sur au minimum plus de six décennies afin de retrouver un hypothétique équilibre, provoquant un difficile héritage qui va incomber à notre descendance -, les Etats-Unis d’Amérique ont énormément dépensé pour contrecarrer les effets pervers de la fameuse crise sanitaire qui aura chamboulé la planète durant plus de deux ans. C’était aussi compter sans la guerre en Ukraine qui, de fait est intervenue à peine quelques mois après la probable maîtrise du coronavirus aux effets mortels.
Cet endettement vertigineux de la plus grande des puissances – le cumul de l’Union européenne s’élève à 13 500 milliards de dollars ; celui de la Chine plafonne à 12 600 milliards de dollars) – a impacté les taux directeurs, ceux qui déterminent les crédits ; conséquence les intérêts d’emprunts reprennent du poil de la bête, se situant à 3,15 % ces jours-ci sur l’immobilier.
Un plan d’endettement que ne pourrait pas non plus adouber la Chambre des représentants détenue désormais par les Républicains, histoire de coincer l’octogénaire président américain dans les cordes du ring de ce nouveau combat politique qui s’amorce entre lui et Donald TRUMP lors de la présidentielle de 2024…
Que peut faire l’humain dans ce monde si déshumanisé ?
Quant à l’inflation, elle ne cesse de progresser des deux côtés de l’Atlantique grevant fortement les budgets des ménages. De plus de 15 % en moyenne en l’espace d’un an, sachant que cette courbe ascendante n’est pas prête ni de s’inverser ni de disparaître des tablettes de l’actualité.
D’autant que les spéculateurs (ils sont connus de tous et le font avec la bénédiction urbi et orbi des dirigeants de nos pays qu’ils soient démocratie et autocratie, logique il y a les taxes à récupérer !) engrangent les profits à ne plus savoir qu’en faire alors que 80 % de la population du globe (si ce n’est pas plus) souffrent dans leur chair et peinent à se nourrir convenablement, ne serait-ce qu’une fois par jour…
Devant un tel tableau plutôt d’ébène qui se profile à brève échéance – c’est pour le second semestre 2023 – et dans un système où toutes les économies sont dépendantes du dollar (la parité entre le dollar en hausse et l’euro n’est d’ailleurs plus à l’ordre du jour…), la situation économique ne devrait qu’empirer selon ces indicateurs.
Ce fameux triptyque comprenant la hausse des crédits immobiliers, la probable banqueroute américaine du fait de son fort taux d’endettement et l’inflation expansionniste et abusive en vogue qui profite toujours aux amateurs de bonnes affaires, sans foi ni loi.
Les entreprises devraient bien sûr accuser le coup, c’est une évidence ! Et garnir de surcroît un peu plus la liste des dépôts de bilan et des faillites potentielles à venir.
Quant à leurs composantes, les humains – des chômeurs et précaires assurés -, ils n’ont finalement que si peu d’importance dans une société qui ne jure plus que par l’intelligence artificielle, les avatars à faire vivre dans des mondes virtuels et les réseaux dit « sociaux » qui optimisent le sens du relationnel comme chacun le sait…
La messe est dite : amen !
Thierry BRET
Peut-on encore investir en bourse malgré les fluctuations importantes enregistrées sur le CAC 40 et malgré les chutes vertigineuses du cours de certains secteurs comme les start-up, en mars dernier ? Quel est l’avenir des boursicoteurs face aux plus gros investisseurs institutionnels (encore surnommés les « ZINZINS »), capables d’intervenir à la nanoseconde ? Quelle est la limitation des risques ? Existe-t-il des possibilités de gérer de modestes portefeuilles face à ces géants de la spéculation financière, qui, grâce aux algorithmes et logiciels performants, simulent, voire anticipent le comportement des investisseurs ? Eléments de réponse…
TRIBUNE : Qu’est-ce que l’indice CAC 40, comment fonctionne-t-il ? Le CAC 40 est un indice boursier calculé à partir du cours des actions de certaines sociétés cotées à la Bourse de Paris. Elles sont au nombre de quarante et chacune est affectée d’une pondération en fonction de son poids dans l’économie. Il s’agit de l’indice le plus connu. À sa création en 1988, l’acronyme « CAC » signifiait « Compagnie des Agents de Change ». Aujourd’hui, il signifie « Cotation Assistée en Continu ». La valeur d’origine, au 31 décembre 1987, était fixée à 1 000 points. Depuis, le CAC 40 avait connu son plus haut niveau en 2000, le 04 septembre, avec 6 944,77 points. Ce niveau s’explique par une bulle spéculative portant sur les sociétés technologiques. L’indice a ainsi fait face à trois krachs boursiers majeurs : le premier à la suite de l’éclatement de la bulle Internet en 2001 et 2002 ; le deuxième en 2008 au cours de la crise des « Subprimes » ; le troisième en 2020, avec pour déclencheur la pandémie de la COVID 19.
Le yoyo du CAC ne cesse de surprendre les marchés…
A 7 396 euros le 12 avril dernier, le CAC 40 enregistre une variation de près de 12 % depuis le mois de janvier : 7 463 au plus haut et 6 624 au plus bas ! Il a même dépassé depuis la barre des 7 500 points !
La Bourse de Paris, comme l’ensemble des bourses mondiales, subit en permanence les interférences d’autres bourses, des différents marchés financiers, des prévisions de croissance du pays, des indices de prix, du taux de chômage, du cours du pétrole…
Pour les sociétés cotées, les résultats trimestriels, les projets d’investissement, les conflits sociaux, les cours des matières premières vont interférer en permanence sur les cours de bourse et surtout sur les anticipations de certains investisseurs. Autre donnée importante sur les marchés financiers : les taux directeurs des Banques Centrales (la BCE pour l’Europe). En effet, les augmentations de ces taux peuvent limiter les investissements (crédits plus chers). D’autre part, face à l’instabilité des taux, il faut surveiller les taux pratiqués sur le marché obligataire. Une obligation est un titre de créance qui rapporte un intérêt et est (en général), sans risque pour le capital placé. L’action est un titre de propriété qui permet de voter aux assemblées des actionnaires, de participer aux bénéfices via les dividendes, mais de perdre son capital !
Ne jamais oublier la règle concernant tout placement : la rentabilité est proportionnelle au risque. Lorsque les taux du marché obligataire sont élevés, les investisseurs délaissent les actions au profit d’un placement plus rentable et moins risqué : les obligations !
Mesurer ses gains potentiels dans des secteurs porteurs…
En matière de conseils boursiers, le « satisfait ou rembourser » n’existe pas ! Pas plus du côté des journalistes spécialisés que pour les experts en tout genre. Retenez que les conseillers financiers des banques n’ont pas le droit de donner des conseils pour investir en bourse : leur responsabilité serait alors engagée…
Des règles simples sont à connaître. Tout d’abord, il faut garder un certain niveau de liquidités afin d’effectuer les arbitrages nécessaires et de répondre à des investissements opportuns. Il est important de se fixer, action par action un niveau de plus-value et s’y tenir : si vous fixez à10 % votre gain, il faut vendre et réinvestir. En affaire, il est important de savoir prendre son bénéfice.
Avant de cibler des entreprises, il convient de mesurer les gains potentiels dans les secteurs les plus porteurs : le « biotech», l’hydrogène, un secteur en pleine explosion, idem pour les entreprises liées aux semi-conducteurs. Les mines de lithium comme « ALBEMARLE » sont appelées à un bel avenir et à garder en fond de portefeuille…
S’accompagner de connaissances médiatiques poussées…
Les entreprises endettées (dans une mesure prudente) sont privilégiées en période d’inflation. On doit aussi s’intéresser aux dividendes versés chaque année et à leur évolution… Attention, la date prévue du versement des dividendes impacte le cours de bourse : plus on se rapproche du versement et plus le cours sera élevé.
Il faut également avoir accès à des sources d’informations fiables ; des revues spécialisées comme « Forbes », « Bloomberg » en version Europe, « Capital », « The Economist »… Des sites d’informations boursières en temps réel : les plateformes de trading en ligne, comme « Pro Real Time Trading » ne sont pas gratuites.
Les journaux quotidiens comme « Le Monde » ou « Le Figaro » ne sont plus suffisants. Quant aux données concernant la santé financière des entreprises (niveau de fonds propres, d’endettement par rapport aux fonds propres, niveau de liquidités, perspectives de dividendes…), elles sont lisibles par les spécialistes.
Il est possible aujourd’hui d’ouvrir des comptes et de donner des ordres de bourse directement en ligne : ici encore attention aux frais.
La bourse, c’est du risque ! En théorie, on peut tout perdre, et ce sont nécessairement des placements dit de « long terme ». Réaliser des plus-values boursières à court terme est une utopie !
Alors, si vous vous dites que tout cela est trop complexe et trop risqué, il est temps de rejoindre les « addicts » du livret A : sans risque et disponible en permanence !
Le temps du Palais Brongniart, de la cotation à la criée et à la craie sur tableau noir, d’une « Corbeille » qui en son centre était garnie d’un tas de sable, permettant aux agents de change d’écraser les mégots de leurs cigares est désormais bien terminé.
On raconte qu’un agent de change, les jours de bourse très chahuté, téléphonait à sa secrétaire afin que la baignoire, contigüe à son bureau soit remplie : il prenait son bain tout habillé !
Aujourd’hui, plus d’agent de change, mais un Palais Brongniart devenu est un musée. Plus de bain non plus. Juste une douche froide garantie pour les boursicoteurs mal avisés…
Jean-Paul ALLOU
Passer des bancs de Sciences Po à une activité salariée au sein d’un cabinet londonien de conseils en développement international relève d’un parcours des plus classiques. Abandonner sa carrière de consultante et partir se mettre au vert dans le Gers pour se lancer dans l’élevage bio de porcs gascons l’est beaucoup moins ! Un chemin de vie atypique que Noémie CALAIS est venue raconter le temps d’une escale auxerroise à Saint-Germain, dans le cadre des « Conversations de l’Abbaye »…
AUXERRE : Depuis le film éponyme d’Étienne CHATILIEZ, l’on sait qu’en terre gersoise, le « bonheur est dans le pré » ! Noémie CALAIS pour sa part, a trouvé le sien sous les pattes de ses cochons, des porcs noirs gascons qu’elle élève en bio et en plein air depuis cinq ans. Une reconversion imposée par des problèmes de santé, liés à la pollution citadine, qui s’inscrit aujourd’hui dans un choix de vie et une réflexion collective visant à concilier résultats économiques, ambition écologique, bien-être animal et alimentation de qualité au juste prix pour le consommateur.
Débarquée par hasard dans le Gers - « et comme beaucoup, restée par choix… » - cette jeune femme d’une trentaine d’années s’est installée à Montegut. Une commune située à une dizaine de kilomètres d’Auch, au sein d’un projet agricole collectif et durable, regroupant plusieurs producteurs tous engagés en bio.
Un rapport à la mort ayant changé son approche de l’élevage…
Confessant un véritable coup de cœur pour le cochon - « un animal qui symbolise la joie, l’interaction et avec lequel on ne s’ennuie jamais… » -, l’ancienne consultante s’est rapidement interrogée sur le sens de la mort infligée à l’animal.
« On ne tue pas impunément un animal qui a un prénom et avec lequel on travaille et vit au quotidien. C’est quelque chose sur lequel, il faut mettre des mots et des émotions pour ne pas créer une rupture dans notre société entre le discours végan et celui des éleveurs… ».
Un rapport à la mort qui a changé son approche de l’élevage, réduisant son cheptel pour lui redonner une fonction complémentaire de toutes les autres activités de la ferme collective. A commencer par l’absorption de tous les déchets alimentaires, « le sens historique paysan de l’histoire du cochon, c’était d’être la poubelle des fermes ». Pas d’abattage systémique et régulier, mais une mise à mort dictée seulement par la nécessité, ce qui ne l’empêche pas de continuer à recevoir des messages d’insultes de la part de personnes végans : « c’est très violent de se faire traiter d’assassin ! ».
Le Français paie-t-il le juste prix de son alimentation ?
Le bio et l’élevage haut de gamme peuvent-ils suffire à nourrir le monde ? Le débat est loin d’être clos et alimente toujours les passions, comme l’a rappelé Arnaud DELESTRE, président de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne et autre grand témoin de la soirée : « l’agriculture est multiple et répond à des enjeux différents. L’on se doit d’apporter de la nourriture à l’ensemble de nos concitoyens, avec des normes de qualité mais aussi d’autres « process », permettant de répondre à tous les marchés… ».
Saluant dans le même temps le parcours inattendu et salutaire de la jeune éleveuse à une époque où le renouvellement des générations est devenu le premier enjeu de l’agriculture en France et en Europe, avec plus de la moitié des exploitants prévoyant un départ en retraite dans les dix ans.Le consommateur paie-t-il son alimentation au juste prix ? Là encore, les avis divergent.
« Les aides de la PAC, c’est avec nos impôts ! »…
Par le biais de la vente directe et une marge conservée sur l’exploitation à chaque étape du « process », Noémie CALAIS parvient à maîtriser ses coûts de production et à en faire bénéficier ses clients avec des prix « moins élevés que ceux de la boucherie traditionnelle installée en face du marché où je vends mes produits ».
Exploitant céréalier installé à Charbuy, Samuel LEGRAND transforme aujourd’hui une partie de ses céréales en farine traditionnelle sur meule de pierre et a une idée tranchée sur la question : « le consommateur doit payer ! Il faut à un moment qu’il y ait un choc dans les esprits et tant qu’il mettra plus d’argent dans son « iPhone » que dans son alimentation, rien ne changera… ». L’ancien président de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, aujourd’hui conseiller départemental et « jeune retraité » de l’élevage Gilles ABRY s’est lui aussi exprimé sur le sujet.
Rappelant que si le consommateur ne payait pas son alimentation au juste prix, c’était parce qu’il s’en acquittait en amont par le biais de l’impôt : « il en est ainsi depuis des décennies et si l’Europe verse des aides PAC, c’est bien avec l’argent de nos impôts… Si aujourd’hui l’on veut remettre en place une vraie société, avec un meilleur respect de l’environnement et d’autres moyens de production, il faut que les consommateurs achètent leur alimentation au juste prix et que les agriculteurs vivent de leurs produits et non de leurs aides… ». Pas certain en effet que, dernier acteur de la chaîne alimentaire, le consommateur par son acte d’achat accepte de passer deux fois à la caisse !
En savoir plus
« Plutôt nourrir - L’appel d’une éleveuse » de Noémie CALAIS
Tana Editions - Prix 18,90 €
Dans ce livre écrit à quatre mains avec Clément OSE, un ancien condisciple de Sciences Po, Noémie CALAIS raconte son combat quotidien pour continuer à travailler dans le respect du vivant et le refus de tout modèle d’élevage intensif.
Prochains rendez-vous des Conversations de l’Abbaye :
Jeudi 11 mai 18h30 Salle de conférence
« Vivre et écrire le pouvoir » avec Camille PASCAL
Auteur de romans historiques, Camille PASCAL a aussi été conseiller à la présidence de la République. Son œuvre a été saluée par le grand prix de l’Académie française. Dans son dernier ouvrage, « L’air était tout en feu », il fait renaître le temps enflammé de la Régence et de l’enfance du Roi-Soleil…
Jeudi 15 juin 18h30 Salle de conférence
« D’Auxerre aux sommets du cinéma » avec Jean-Paul RAPPENEAU
L’Auxerrois Jean-Paul RAPPENEAU est une légende du cinéma français. Né en 1932, il a réalisé plusieurs chefs-d’œuvre comme « Cyrano de Bergerac » avec Gérard DEPARDIEU, « La Vie de château » avec Catherine DENEUVE, « Tout feu tout flamme » avec Yves MONTAND et Isabelle ADJANI…
Dominique BERNERD
Elle aime la capitale de l’Yonne, la députée de La France Insoumise (LFI), conférencière le temps d’une soirée sous l’estampille de la NUPES ! Sa précédente visite en terre auxerroise date du 22 mars 2022. Il y était alors question de présidentielle avec l’hypothèse que Jean-Luc MELENCHON fasse un score le qualifiant pour le second tour face à Emmanuel MACRON. Cette fois-ci, c’est en compagnie du chercheur Mickaël IDRAC que Danièle OBONO évoquera la loi DARMANIN qui remet en cause le droit d’asile et l’immigration…
AUXERRE: La dernière fois qu’elle a exposé ses idées lors d’une réunion publique organisée à Auxerre, ils étaient cent-trente personnes à l’écouter et à l’applaudir. Combien seront-ils au soir du 29 avril dans l’une des salles accueillant des conférences, au passage Soufflot ?
Certes, le contexte a changé. Et, il ne s’agit pas d’une réunion de campagne électorale. Plus question de parler de présidentielle, cette fois-ci, mais bel et bien d’une thématique qui perturbe les rangs de la NUPES, donc de surcroît des Insoumis : le droit d’asile et l’immigration. D’autant que le texte législatif soutenu par Gérald DARMANIN promet de rendre la « vie impossible » à celles et à ceux faisant l’une obligation à quitter le territoire…
Spécialiste des migrations de populations, favorable à la mise en œuvre de réseau réunissant tous les acteurs de l’inclusion des enfants en situation migratoire, Mickael IDRAC, chercheur de son état, accompagnera sur l’estrade en apportant ses idées et son ressenti la députée de Paris XVII, originaire du Gabon.
Une intervention publique permettant de creuser davantage un sujet qui ne fait la une de l’actualité, coincée entre la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou la baisse du pouvoir d’achat. Nonobstant, cela mérite que l’on s’y intéresse !
En savoir plus :
Réunion publique de la députée LFI-NUPES Danièle OBONO et du chercheur Mickael IDRAC
Organisée par le groupe Action d'Auxerre et animée par Adrien PROVENCE.
Samedi 29 avril à 18 heures à la salle Surugue, passage Soufflot à Auxerre.
Thématique : tout savoir de la loi DARMANIN.
Thierry BRET
Loup y es-tu dans nos campagnes de Bourgogne Franche-Comté ? Visiblement, un peu trop pour les élus régionaux du Rassemblement National. Ils tirent à boulet rouge contre la présence de ce mammifère faisant peur dans les chaumières depuis la nuit des temps. Il est vrai que les agriculteurs en pâtissent puisque plus d’un millier de bêtes ont été les victimes du prédateur entre 2021 et 2022. De là à exiger un débat public lors de la session de juin dans l’hémicycle, il n’y a qu’un pas…de loup à franchir !
DIJON (Côte d’Or) : Haro sur une menace réelle et croissante dans nos campagnes qui perturbe les activités agricoles et horrifie de plus en plus les éleveurs d’ovins. Ces derniers comptent les cadavres de leurs malheureuses brebis égorgées après le passage nocturne du loup dans leurs champs.
Le retour en grâce du mammifère dans l’Hexagone est loin d’être apprécié de tous à l’instar de la réimplantation de l’ours dans les Pyrénées. Bien sûr, le milieu de l’agriculture pousse des cris d’orfraie devant l’évidence : le loup n’est pas un animal comme les autres, il tue pour se nourrir et provoque des dégâts parmi les troupeaux, menaçant l’écosystème pastoral. Un milieu agricole qui se met à dos, fort logiquement, la sphère des écologistes et autres défenseurs de la cause animalière…
L’impossible cohabitation entre éleveurs de moutons et mangeurs d’ovins !
Du côté politique – on aime y chasser en meute aussi pour défendre une idée ou un projet -, c’est le Rassemblement National qui met donc les pieds dans le plat. En l’occurrence par la voix du président de groupe de la Région Bourgogne Franche-Comté, Julien ODOUL. Celui-ci exige des « réponses concrètes » de la part de l’exécutif pour maîtriser enfin la situation.
« Sur la question du loup, explique-t-il dans un communiqué de presse, il y a visiblement un blocage entre les positions idéologiques de la gauche et des écologistes qui croient au miracle de la cohabitation – (celle-là n’est aucunement d’ordre politique !) -, entre les éleveurs de moutons et les mangeurs d’ovins d’un côté, et l’absence de considération du gouvernement pour les éleveurs, de l’autre… ».
Quand le loup s’invite lors d’un grand débat à l’hémicycle…
Constatant que les attaques de la bête – elle n’a pourtant rien à voir avec celle du Gévaudan ! - augmentent ces dernières semaines de manière significative (à Nitry dans l’Yonne mais aussi en Saône-et-Loire, dans le Doubs et de l’autre côté de la frontière helvétique dans le canton de Vaud), le porte-parole du parti mariniste demande à la majorité régionale de prendre enfin ses responsabilités.
« Il est temps de rendre compte de la situation exacte devant les élus régionaux, souligne Julien ODOUL. Le choix clair de la défense de nos éleveurs, de la protection de leurs troupeaux et par conséquent de la mise en place d’une politique de régulation massive du loup dans nos territoires est notre priorité… ».
De ce fait, il réclame un débat public lors de la prochaine session de l’assemblée plénière, prévue en juin.
« Il est temps d’évoquer les conséquences économiques et sociales subies par les éleveurs de la région après autant de dévastations, ajoute le numéro cinq du Rassemblement National. Et surtout d’envisager quelles mesures sont à prendre pour lutter efficacement contre ce prédateur… ».
La nomination d’un médiateur « grands prédateurs » est insuffisante…
Arguant que depuis plusieurs mois, les éleveurs et la Chambre régionale d’Agriculture alertent les pouvoirs publics, les préfets et le Conseil régional sans réelle réponse coordonnée et concrète face à la recrudescence de ces attaques multiples, Julien ODOUL tel un « loup aux dents longues » pointe du doigt la responsabilité de l’exécutif. Celui-ci est selon lui, trop inféodé à ses alliés écologistes et incapable de prendre les mesures nécessaires en faveur des éleveurs et de leurs intérêts animaliers.
« La seule action régionale faisant office de réponse est de financer aujourd’hui un médiateur « grands prédateurs » : mais cela ne suffit pas… ».
Bref, le loup tient donc la vedette en ce mois d’avril dans les alcôves de la politique régionale. En sera-t-il la tête d’affiche en juin à la Région lors de débats que l’on suppose animés, nul ne le sait encore à l’heure où se rédigent ces lignes !
Thierry BRET