La course à l’élection présidentielle est lancée depuis trop longtemps. A tel point que nos dirigeants ne gouvernent plus. Ils ne pensent qu’à ça ! Les municipales 2026 ne sont vues que comme un galop d’essai pour l’Elysée. Les Français sont saturés de politique. Ils commencent à rejeter les visages trop connus, usés par le pouvoir et dévorés par l’ego. Ils se lassent des partis et de leurs luttes partisanes. Dans ce contexte, un inconnu du grand public, un visage nouveau, des idées originales, un programme inexploré aujourd’hui, ont peut-être des chances de sortir du lot. Un futur « martyr » mettant sa tête sur le billot de l’impopularité une fois élu, c’est sans doute un avenir possible pour ne pas dire certain. Alors l’IA peut parfaitement nous servir le futur candidat sur un plateau !
TRIBUNE : Les enjeux sont clairs et tous sont dans les starting-blocks. Les partis affûtent les programmes, les têtes de liste affinent leur stratégie avec une kyrielle de conseillers. Les médias nous inondent de sondages avec des prévisions pour chacun des deux tours. Autant consulter « Madame Soleil » ! La pression monte du côté des politiques. Il ne se passe pas une journée sans un drame avec des morts et des refus d’autorité, d’où qu’ils viennent. Tout cela fait redouter le pire. On s’occupe des océans, de la paix dans le monde, sans pouvoir pour autant assurer la sécurité sur 150 mètres de l’avenue des Champs-Elysées.
Quant à la situation économique et financière de la France, elle est particulièrement préoccupante. L’Etat est en situation de faillite potentielle. Les défis qui s’annoncent pour le prochain président se présentent sous les plus mauvais auspices : surendettement et budgets à rogner lourdement, efforts à demander à toutes les couches de la population…
Une droite souverainiste en totale dispersion
Du côté de l’extrême droite, Marine LE PEN ne lâchera rien même si sa candidature semble improbable. Jordan BARDELLA deviendra l’impétrant naturel. Il ne fait pas l’unanimité, même dans son propre parti ! Jugé trop jeune et inexpérimenté, il ne rallie pas non plus les faveurs des autres leaders de la droite souverainiste. La valeur n’attend pas le nombre d’années, certes, mais beaucoup trop briguent le poste pour valoriser un candidat unique.
Eric CIOTTI annonce qu’il ne sera pas candidat, qu’il rejoindra le RN, et qu’en cas de retrait de Marine LE PEN, il faudra bien soutenir Jordan BARDELLA. L’adhésion est frileuse, plus proche de « faute de grive, on mange du merle », qu’une joie partagée lors d’agapes réjouissantes ! Incertitude…
Marion MARECHAL souhaite une alliance des droites avec le RN, Eric CIOTTI et Les Républicains. Elle ignore Eric ZEMMOUR. En plus, elle marque un soutien inconditionnel à sa tante… Bref, hier elle quitte le RN pour s’allier à Reconquête, puis elle quitte Reconquête pour aller en solo aux européennes, et aujourd’hui elle souhaite s’allier avec tout le monde en écartant ZEMMOUR et en affirmant son attachement à LE PEN… Comprenne qui pourra, mais demain elle fera quoi ?!
Eric ZEMMOUR entretient l’illusion de sa probable candidature. Sa volonté d’union des droites tombe à l’eau. Ses diatribes contre Marine LE PEN, ses sempiternelles récriminations contre les émigrés, le « grand remplacement »… : autant d’éléments néfastes qui l’ont discrédité vis-à-vis de beaucoup d’électeurs et de politiques de son bord. Il est certes présent sur le terrain avec son « bras droit » Sarah KNAFO, mais cela ne suffira pas à dégager une majorité pour la présidentielle.
Nous avons une extrême droite qui part en ordre dispersé, des leaders non positionnés, une dilution des voix probables dès le premier tour et un flou artistique entretenu, nuisibles à une stratégie gagnante.
Ce n’est pas mieux à gauche !
Le NFP a volé en éclat peu après les dernières législatives. Ce parti a obtenu le soutien des « macronistes » aux fins d’obtenir des postes de député et de contrer le RN. LFI a ainsi permis à Elisabeth BORNE d’être élue. Une tambouille politique ayant nui à la démocratie et écœuré de nombreux citoyens. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune possibilité de lancer une élection primaire à gauche. Jean-Luc MELENCHON veut l’investiture. Le PS rejette LFI, c’est ferme et définitif pour 2027 ! Le PC ne souhaite pas non plus d’alliance avec MELENCHON et son parti. Si Fabien ROUSSEL bénéficie d’une sympathie certaine vis-à-vis du public, le Parti Communiste est moribond et ne pèse plus beaucoup dans le paysage politique. La fin de l’ère industrielle a marqué le déclin d’une idéologie, qui dans le monde, a permis le massacre de centaines de millions de personnes… Un récent sondage indique, que sans Jean-Luc MELENCHON, la gauche peut atteindre le second tour. Peut-on encore parler d’Europe Ecologie Les Verts ? Ils sont de plus en plus honnis par le public, proposent une écologie discriminante et punitive, faite de sanctions ou d’intégrisme forcené, et surtout de leaders, qui chaque fois qu’ils parlent, forcent l’hilarité et le discrédit. Il y a fort à parier que « les Verts » s’associeront à LFI pour les municipales et garderont ce cap aux présidentielles.
A gauche et à l’extrême gauche, les candidats partiront en ordre dispersé et cette volatilité nuira fortement à toute présence au second tour.
Et si l’IA nous proposait mieux ?
Elle aussi, la droite (et assimilable) part en ordre dispersé en faisant résonner la cacophonie de leaders que l’on ne connaît que trop. Michel BARNIER, après son échec au poste de Premier ministre n’a aucune chance, Edouard PHILIPPE a certes le vent en poupe mais il apparaît comme un disciple d’Emmanuel MACRON de plus, il a oublié qu’un « horizon » est une ligne imaginaire qui recule chaque fois que l’on fait un pas en avant… Pour Laurent WAUQUIEZ, Xavier BERTRAND, David LISNARD et Bruno RETAILLEAU, la question est loin d’être tranchée. Ici, encore, « Egoland » sera le pays des candidats. Nous assisterons à des jeux d’alliances contre nature : « si je vote pour toi, je veux un poste de ministre »…Gabriel ATTAL fait tout pour ne pas être hors-jeu et Elisabeth BORNE raconte qu’elle envisage de se présenter. Les François RUFFIN, Nicolas DUPONT-AIGNAN, François ASSELINEAU et Dominique de VILLEPIN n’auront pas d’autres alternatives que de rallier le parti proche de leurs idées (ou de leur volonté de gagner un poste ou une mission).
Nous les connaissons à peu près tous ! Ils nous ont toutes et tous usés et abusés, promis l’improbable, dénoncés les précédents gouvernements en affirmant qu’ils feront nécessairement mieux ! Peu à peu, les femmes et les hommes politiques lassent les citoyens et les éloignent progressivement des urnes. Le danger, c’est ouvrir une porte sur une forme de totalitarisme, toujours séduisante en période de crise. Dans ce contexte, un ou une inconnue, avec un discours prometteur, bien orchestré par une intelligence supérieure peut avoir ses chances… L’IA va nécessairement nous proposer des solutions. Le danger ? C’est de se dire que ça ne peut pas être pire qu’avant !
Mais, ne nous y trompons pas et méditons cette belle pensée de COLUCHE : « La dictature, c’est « ferme ta gueule » ; la démocratie c’est « cause toujours» ! ».
Fin de la première partie.
Jean-Paul ALLOU
« Cela commence à faire beaucoup ! ». Ce n’est pas sans une certaine dose d’humour, relative aux précédentes séparations occasionnées par le départ de deux de ses anciennes proches collaboratrices depuis qu’il est en poste dans l’Yonne (avril 2022) que le préfet Pascal JAN devait débuter la cérémonie marquant le terme de la mission de la directrice de cabinet de la vénérable institution, Clémence CHOUTET, sous-préfète de son état, devant un parterre d’invités représentatifs de la vie institutionnelle, économique et politique de notre territoire. Quittant le ministère de l’Intérieur, la jeune femme à la très prometteuse carrière rejoint les services du Premier ministre, avec en ligne de mire une mission spéciale sur les Jeux Olympiques d’hiver de 2030…
AUXERRE : Elle a connu les Jeux Olympiques d’été de Paris 2024 en qualité de sous-préfète de l’Yonne et de directrice de cabinet de la préfecture de notre territoire avec le passage du relais de la flamme ; Clémence CHOUTET a désormais les yeux rivés sur les sommets alpestres et les villes des vallées savoyardes qui accueilleront en 2030 l’édition hivernale de ces Jeux universels, reçus de nouveau dans l’Hexagone après ceux organisés dans la capitale hexagonale.
Il y a quelques jours, sous un ciel tempétueux et des conditions très orageuses côté météo, la jeune femme a fait ses adieux (définitifs ?) avec le département de l’Yonne qu’elle avait découvert vingt-quatre mois plus tôt en prenant ses fonctions de haute fonctionnaire, devenant l’un des bras droits du préfet, Pascal JAN.
Une Clémence CHOUTET un brin émue qui salua tour à tour chacun des invités se rendant à cette garden-party de haute volée dans les jardins de l’enceinte préfectorale, avec un timbre de voix parfois embué de nostalgie…Il n’en fallu peut-être pas davantage pour qu’il n’y ait quelques larmes au fond des yeux.

Déjà investie aux préparatifs des Jeux de Paris
Bref, c’est le préfet en personne en qualité de maître de cérémonie au phrasé prolixe et à l’humour facile qui prit soin de brosser durant une trentaine de minutes les traits de personnalité de la jeune femme devant sa famille (parents, époux, enfants, proches…) et ses collaboratrices. Un portrait ciselé aux petits oignons par l’ancien recteur de l’Education nationale qui fit les louanges de la méritante diplômée de Sciences politiques et d’HEC.
Pour Clémence CHOUTET, le mois de juillet est donc placé sous le signe d’un retour aux sources franciliennes, elle qui fut sous-préfète en Seine-Saint-Denis, juste avant de prendre son poste en terre icaunaise. Dans le « 93 », la jeune fonctionnaire fera ses gammes en gérant de multiples dossiers dont ceux de la lutte contre l’habitat indigne, le plan « France Relance » alors en vogue à la sortie de la crise sanitaire imputable à la COVID, les rencontres avec le milieu économique et, signe du destin, les préparatifs organisationnels des futurs Jeux Olympiques de Paris !

De nouveaux défis tous les deux ans !
Diplômée d’un master Affaires Publiques obtenu à Sciences Po Paris, titulaire d’un diplôme accroché à sa besace à HEC dans le registre de l’éducation et des fondamentaux de la finance, Clémence CHOUTET, tourangelle de naissance, n’en est pas moins maman de deux jeunes garçons, et spécialiste de la communication qu’elle maîtrisait à la perfection auprès des représentants de la presse. Des passages probants chez PUBLICIS ou d’EXPLEO Group l’auront aguerri à la pratique relationnelle savamment mûrie. Elle fut même un temps la conseillère en communication du gouverneur de la Banque de France, François VILLEROY de GALHAU !
« Clémence a pour habitude de changer de poste tous les deux ans et adore les défis, précisera le sourire aux lèvres Pascal JAN lisant le CV impressionnant de la jeune femme aux allures timides. Elle a su protéger son préfet ! ».
A son actif, elle a su gérer avec brio une multitude de crises conjoncturelles (une vingtaine en vingt-quatre mois !). « Elle avait l’habitude de dire qu’elle était un chat noir, ajouta Pascal JAN, mais je vous rassure le sous-préfet d’Avallon Sébastien HENNON n’est pas non plus ! ».

Une vision pragmatique et efficace de la fonction de « dircab »
Clémence CHOUTET laissera un excellent souvenir dans l’Yonne, ayant su insuffler une vision pragmatique du cabinet préfectoral et rendre vertueuse les valeurs du service public. Employant sa petite maxime habituelle auprès de son hiérarque : « Je peux me permettre, Monsieur le préfet ! ». Des éloges qui iront droit au cœur de l’intéressée et de sa famille.
Si la préparation logistique des futurs JO 2030 va faire partie de ses nouvelles appétences professionnelles, Clémence CHOUTET qui possède des attaches familiales dans l’Yonne ne manquera pas de revenir pour notre plus grand plaisir de temps à autre en Bourgogne septentrionale…
Thierry BRET
Ils ne s’étaient pas encore réunis de manière plénière depuis la séance de vœux, les adhérents de la FFB 89. Une excellente opportunité s’est donc présentée à eux, il y a peu, avec cette assemblée générale, où le président Cyril CHARETIE a pu tirer les premiers enseignements de l’exercice 2025. Tant au niveau hexagonal que vu, depuis le territoire de l’Yonne. Siégeant auprès des instances nationales de la Fédération Française du Bâtiment, le président icaunais a pu livrer ainsi ses dernières impressions sur l’état de santé de la filière, à la veille de la période estivale…
AUXERRE: Quand le bâtiment va, tout va, dit l’adage ! L’occasion était donnée lors de l’assemblée générale de la Fédération Française du Bâtiment de l’Yonne de se forger une opinion sur cette maxime qui n’a pourtant rien de proverbiale. Or, si sur le territoire septentrional de la Bourgogne, le responsable de la fédération professionnelle Cyril CHARETIE a reçu des avis plutôt favorables concernant l’amélioration de la situation sur le plan économique de la part de vingt-cinq des trente membres de son conseil d’administration, le contexte n’est pas tout à fait le même au niveau de l’Hexagone. Des disparités existent selon les régions de France. Par exemple, en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), l’homologue régionale de Cyril CHARETIE se dit très inquiète de la situation actuelle. Bon nombre d’entreprises voient leurs carnets de commandes en berne, au risque de procéder aux licenciements de salariés, voire pire quant à la pérennité des structures entrepreneuriales.
Cela s’explique par la bonne tenue ou pas du logement. Or, dans bon nombre de contrées françaises, et comme le dira si bien et sans ergoter le président CHARETIE, « le logement se casse la gueule entraînant l’effondrement du système… ».
Le département de l’Yonne pourrait-il connaître des déboires similaires ? Réponse de l’intéressé à la tribune de la Maison du Bâtiment face à un auditoire tout ouïe mais un peu clairsemé.
« Nous sommes dans un département malléable, souligna Cyril CHARETIE, et nous savons nous adapter. En outre, le logement n’a jamais été notre fil rouge… ».
Une capacité d’adaptation et un panel de clients suffisamment élargi qui conforte la filière du bâtiment dans ses choix stratégiques.
La suspension de « Ma Prime Rénov’ » ne passe toujours pas !
Il y a quelques jours, accompagné du secrétaire général de la FFB 89, Christian DUCHET, le président a pu assister aux travaux du congrès national de l’entité qui se déroulait à Blois. L’un des items majeurs qui y fut abordé concerna la suspension du programme « Ma Prime Rénov’ ».
« Cette décision gouvernementale a provoqué un tollé au sein de la profession, un tollé compréhensible, admit Cyril CHARETIE, le gouvernement n’a pas pris soin de consulter les partenaires que nous sommes et a pris la décision de suspendre cette prime pour une durée de trois mois, de juillet à fin septembre… ».
Une colère toujours aussi forte lorsque l’on aborde le sujet avec les professionnels de la filière. Pour la FFB, la position est la suivante : « Certaines positions du gouvernement peuvent être entendables sur la rénovation globale, mais il est nécessaire de faire le point sur toutes les fraudes qui peuvent être constatées… ».
En revanche, la FFB régionale était prête à transgresser les directives nationales en proposant des actions plus incisives sur le terrain.
« Face à un gouvernement qui prône la paix sociale par-dessus tout, il n’y a pas d’autres alternatives que de descendre dans la rue… Et aujourd’hui, ce sont ceux qui descendent dans la rue qui sont entendus… ».
Des propos à la limite de la menace de la part du président CHARETIE ? Que nenni ! Il se veut plus rassurant après coup avec une pointe d’ironie : « heureusement, nous autres à la FFB, nous sommes de bons élèves, nous levons le petit doigt et réclamons pour aller aux toilettes ! ».
Ca ripe pour la REP !
Une manière humoristique de résumer la situation : « nous sommes écoutés mais pas entendus… ». Une façon de rire jaune, bien évidemment vis-à-vis d’un gouvernement qui abat le couperet par des décisions drastiques sur la filière, sans réelle concertation avec ses représentants. Comme peut l’être cette suspension de la prime durant un trimestre, une décision si conspuée et qui aura pour conséquence de ne pas procurer de l’activité pour les entreprises du secteur. On comprend mieux alors l’humeur aigre-douce de l’orateur qui déroule ses idées devant un auditoire lui donnant raison.
« Cette décision est bénéfique pour notre Premier ministre qui recherche 40 milliards d’euros d’économies à réaliser, ajouta M. CHARETIE, avec cette suspension, il a déjà trouvé 1,5 milliard d’euros sur le compte des professionnels du bâtiment… ».
Autre sujet qui sera évoqué lors de cette assemblée générale par le président : la REP. Entrée en vigueur en 2023, la REP (Responsabilité Elargie du Producteur) est basée sur le principe du « pollueur payeur ». En résumé, le coût de la prise en charge des déchets du détenteur est transféré vers le metteur sur le marché de produits et matériaux.
« L’Etat a décidé d’un moratoire et a suspendu sa décision, provoquant là aussi la colère de la filière. Nous attendons une prise de position du gouvernement qui satisfasse toutes les parties, sachant que la FFB a souhaité une simplification de ce système en excluant la filière des inertes, du bois et du métal. On est à des années-lumière de tout fonctionnement correct… ».

Un club des partenaires et le mâchon de la Fédé pour le relationnel
Quant au volet des relations publiques, il se poursuit sur un rythme de croisière pour le tandem décisionnel de la FFB 89. Dernièrement, Cyril CHARETIE et Christian DUCHET ont pu s’entretenir avec les responsables de l’Office Auxerrois de l’Habitat ainsi que ceux de DOMANYS. Même les services dédiés des Villes d’Auxerre et de Sens étaient de la partie au niveau de ces échanges.
« Ces quatre partenaires ont des projets ambitieux pour les mois et les années à venir, confia alors le président de la fédération icaunaise. Les investissements à Auxerre et Sens devraient doubler dans les prochains mois, il y aura de belles retombées pour les entreprises de ces secteurs géographiques… ».
Naturellement, Cyril CHARETIE évoqua les chantiers écoles développés en concertation avec le CFA Bâtiment auxerrois. Ce qui l’amena à discuter de l’accès aux personnes à mobilité réduite sur notre territoire. Notamment à la Maison du Bâtiment qui a subi un sérieux lifting lors de ces derniers mois.
Il y a deux mois, la FFB 89 a initié un nouveau rendez-vous dans le calendrier officiel : le mâchon de la Fédé.
« Certains trouvent cela sans importance, précisa Cyril CHARETIE, mais c’est quelque chose à laquelle je tiens ! Pourquoi ? Parce que le diagnostic est simple au sein de notre structure : aujourd’hui, on ne se voit plus, on ne se parle plus ! Ce genre d’évènement va nous permettre de nous retrouver autour d’une baguette de pain, de charcuterie et d’une bouteille de vin ! Mais, cela est si important pour se voir et pour échanger ! ».
Afin de financer ce nouvel outil de communication, le responsable de la FFB 89 a décidé de relancer un club de partenaires. « Il existait par le passé, affirma-t-il, et l’initiative est positive car une vingtaine de partenaires nous ont déjà répondu par l’affirmative pour faire partie de l’aventure... ».
L’orateur ne put conclure ses propos sans aborder le dispositif « Casque Bleu » dans l’Yonne. Aux côtés de la CCI et de la CPME, Cyril CHARETIE a donc donné son feu vert pour que la FFB 89 puisse participer à cette initiative louable, venant en soutien des chefs d’entreprise en proie à des difficultés financières, administratives ou psychologiques. Un concept fonctionnant sous le couvert de l’anonymat. Il va de soi. A l’instar de ce qui se pratique d’état en matière de vigilance à la Chambre d’Agriculture.
Thierry BRET
En moins de dix ans, la scène politique française a connu une mutation sismique avec notamment deux partis historiques, le Parti Socialiste et Les Républicains, passés de piliers du pouvoir à forces marginales. Depuis 2017, une recomposition brutale a redéfini le paysage politique hexagonal au gré des secousses électorales. Un « Big One » abordé sans complaisance par l’invité des « Conversations de l’Abbaye » et directeur du département Opinions à l’IFOP, Jérôme FOURQUET…
AUXERRE: « En ayant en tête l’idée que le pays est en train de changer comme jamais, il aurait été illusoire de penser que la vie politique et les comportements électoraux resteraient totalement immuables… ». C’est en 2017, explique Jérôme FOURQUET, que le sol politique français a tremblé comme jamais. Lors de cette présidentielle, le PS et LR, piliers du bipartisme à la française, sont balayés dès le premier tour. Une double élimination inédite : François FILLON, plombé par les affaires et des costumes trop larges, obtient péniblement 20 % et Benoît HAMON, figure fragile d’un PS exsangue, chute à 6 %. Inconnu du grand public trois ans plus tôt, surgi de nulle part, porté par « En Marche », une formation sans implantation locale, sans maillage militant, Emmanuel MACRON est élu président : « Il n’avait aucune chance ! Il n’a jamais été élu à la députation, ni maire, sans grand parti, sans une armée de militants derrière lui et pourtant, il est élu ! ». Emmanuel MACRON ou le cauchemar des instituts de sondage ! Un véritable séisme…
Jean LASSALE : l’incarnation de la France oubliée mais toujours vivante
Le contraste avec la présidentielle de 2012 est frappant. A l’époque, Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, représentants classiques de la droite et de la gauche, réunissaient à eux deux 56 % des suffrages exprimés. En 2022, dix ans plus tard, leurs partis n’en captent plus que 6,4 % via les candidatures d’Anne HIDALGO (1,7 %) et de Valérie PECRESSE (4,7 %). Cinquante points de pourcentage se sont évaporés, le « vieux monde » a implosé, même si subsistent quelques bastions anecdotiques : « dans le vieux Sud-Ouest radical socialiste, dans l’Aude, dans les Landes, mais à contrario, on a plus de 5 000 communes avec moins de 0,5 % pour HIDALGO ! On rigole, mais ce n’est pas beaucoup plus glorieux de l’autre côté avec 4,7 % ! ».
Sur ce champ de ruines, des figures improbables émergent, comme le Béarnais Jean LASSALLE : « à chaque fois que je parle de lui, tout le monde rigole, mais il fait quand même 3 % des voix, un million de suffrages, ce n’est pas rien. Et donc nous, à l’IFOP, quand on a un candidat un peu hors norme comme ça qui se présente, le premier réflexe, c'est de faire sa carte d'identité et donc, sa carte électorale… ».
Avec ses 3 % de voix aux dernières présidentielles, l’ancien député illustre une géographie du vote à la fois « poétique » et typée : rurale, montagnarde, périphérique et dotée d’un accent. Son électorat épouse les reliefs du Béarn et s’étend dans les vallées alpines ou corses, où altitude, identité régionale et défiance envers Paris résonnent avec son profil de berger et de maire, n’hésitant pas à pousser une chansonnette sur les bancs de l’Assemblée nationale ! Sa carte électorale, selon l’analyste, dessine une France oubliée, mais toujours vivante.

Dis-moi où tu habites, je te dirai pour qui tu votes…
Pendant ce temps, le duel MACRON/Le PEN s’impose comme le nouveau centre de gravité politique. En 2017 comme en 2022, les deux candidats s’affrontent au second tour et leurs votes respectifs dessinent deux France. Celle d’Emmanuel MACRON est urbaine, littorale, insérée dans la mondialisation : Paris, Lyon, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, c’est la France « Triple A », celle des métropoles, des stations de ski, des vignobles et du tourisme haut de gamme.
A l’inverse, Marine Le PEN progresse dans les zones péri-urbaines, dans les arrière-pays délaissés, là où le sentiment d’abandon est fort. L’analyse du vote selon la distance aux grandes agglomérations est implacable : à moins de 10 km d’une ville-centre, l’ancienne patronne du RN plafonne à 16 %. Au-delà, elle grimpe à 28 %. Le seuil critique se déplace même d’élection en élection, à mesure que la périurbanisation gagne du terrain. Là où l’on s’éloigne pour acheter sa maison, là où la voiture devient indispensable, là où le sentiment de déclassement devient politique : « aujourd’hui, la géographie pèse dans le débat politique, c’est ce que nous appelons dans notre jargon, la dimension horizontale de l’espace… ».

Fracture géographique, ligne sociale et mémoire territoriale
Au premier tour de 2022, Emmanuel MACRON cartonne chez les cadres du privé avec 42 % des voix, là où Marine Le PEN capte le même score chez les ouvriers. Une polarisation socio-électorale de plus en plus nette, sur fond de double défiance : vis-à-vis des institutions pour les uns, vis-à-vis des marges pour les autres. Mais au-delà du statut social, c’est la trajectoire individuelle qui devient un marqueur électoral. L’IFOP a ainsi interrogé les Français sur leur perception de leur mobilité sociale : « ont-ils connu un déclassement, sont-ils restés stables ou ont-ils pris l’ascenseur ? ».
Avec pour résultat des électeurs votant massivement pour le RN qui estiment vivre moins bien que leurs parents, quand ceux qui ont gravi les échelons sociaux optent pour MACRON à 35 %, « une troisième dimension du vote apparaît, celle de la mémoire sociale… ». A laquelle se rajoute la dimension de la mémoire territoriale, explique Jérôme FOURQUET. En 1963, dans une France encore très industrialisée, les habitants du Nord et de la Lorraine se voyaient en « locomotive » économique du pays. Ceux du Sud-Ouest ou de la Bretagne, alors en pleine crise rurale, se percevant alors comme « en retard ». Cinquante ans plus tard, la carte s’est inversée : le « miracle » de l’Atlantique (tourisme, infrastructures, attractivité…) a fait basculer la façade Ouest dans le camp des régions « gagnantes », tandis que l’ancienne ceinture rouge du Nord-Est s’enfonce dans le doute et le ressentiment. Un grand chassé-croisé territorial générant des mutations politiques profondes : « il est dit dans la Bible que les derniers seront les premiers et inversement mais on a juste inversé les couleurs… ».
Avec l’exemple de la Bretagne qui de tradition, votait à gauche et soutient désormais Emmanuel MACRON, là où le Nord et la Lorraine, jadis bastions du PCF, ont viré massivement Rassemblement National.
Le « big-bang » électoral n’a pas juste déplacé les plaques tectoniques du vote, il a aussi refaçonné la géographie du pays. Aujourd’hui, une France de l’ombre, lointaine et anxieuse regarde une France « vitrine » connectée et protégée. Et entre les deux, plus de partis passerelle incarnant les aspirations d’avenir ou les colères du présent...
La politique française ne se lit plus en rouge et bleu mais en distances, en ressentis et en fractures. Des ressentis personnels façonnant désormais les choix politiques des électeurs au moment de passer dans l’isoloir, bien plus probants à leurs yeux que les professions de foi ou les programmes des candidats !
Dominique BERNERD
Les citoyens ont le sentiment que la justice ne joue pas son rôle. Les sanctions sont jugées trop légères, pas suffisamment dissuasives, voire inexistantes. Le ministre de l’Intérieur en met une couche supplémentaire en pointant du doigt une justice trop permissive et laxiste. Si la très grande majorité des magistrats en France sont « neutres », Bruno RETAILLEAU s’est attaqué en revanche au Syndicat de la Magistrature qui s’est fait connaître avec le fameux « Mur des cons ». La liberté syndicale est néanmoins un principe de droit dans ce pays. Le conflit entre le ministre et les juges est donc ouvert...
Les sanctions prononcées, notamment à l’encontre des fauteurs de troubles lors de la victoire du Paris-Saint-Germain en Ligue des Champions face à l’Inter de Milan, ont semblé bien faibles au regard des morts, des blessés et des dégâts provoqués par les manifestations. Cela donna lieu à cette situation chaotique avec un sentiment d’impunité vis-à-vis des voyous. On parle bien de « sentiment d’impunité ».
Les premières sanctions devaient tomber quelques jours après les débordements qui ont émaillé les célébrations de la victoire du PSG dans la nuit du 31 mai au 01er juin 2025. Le tribunal de Paris a jugé une vingtaine de personnes et a condamné certaines d’entre elles à des peines allant jusqu'à un an de prison.
Parmi ces vingt personnes, citons le cas d’un homme âgé de 19 ans. Celui-ci était soupçonné d'avoir jeté des pierres sur un policer. Il a écopé de 105 heures de travail d’intérêt général. Un autre individu a été jugé pour avoir porté deux coups de poing au visage d’un policier. Il a été condamné à dix mois d’emprisonnement dont cinq assortis du sursis de détention à domicile sous surveillance électronique pour la partie ferme. À ce stade, le parquet de Paris a eu à traiter 253 gardes à vue, dont quinze concernant des mineurs. 93 procédures ont été classées sans suite. Une opération judiciaire qui aura mobilisé une vingtaine de magistrats et greffiers supplémentaires, devait indiquer le parquet de Paris. Cela était nécessaire pour traiter les comptes-rendus dans un délai raisonnable, assurer une analyse précise des procédures, et ouvrir une audience de comparution immédiate supplémentaire.
En outre, dix-neuf personnes ont aussi été déférées devant un juge d'instruction et mises en examen pour les pillages de plusieurs magasins sur les Champs-Élysées. Plusieurs prévenus ont aussi été condamnés sur reconnaissance préalable de culpabilité, quand d'autres ont écopé d'une ordonnance pénale ou d'une contribution citoyenne. Le travail de la justice a été réalisée, dans l’urgence acceptée et contrôlée ! Mais, le sentiment d’une justice laxiste demeure surtout du côté des victimes. Depuis le 05 juin sont venus s’ajouter des comportements sexistes et des violences faites aux femmes. L’analyse de faits inacceptables est en cours…
Une justice qui applique la loi stricto sensu
L’un des plus hauts magistrats du pays, Rémy HEITZ, procureur général près la Cour de Cassation, précisa par voie de presse « qu’il fallait laisser les juges faire leur travail… ». Balayant l’idée d’un « laxisme » de l’institution, notamment après les propositions du Garde des Sceaux d’inscrire dans la loi des « peines minimales ».
Pourtant, après la victoire du PSG assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, le ministre de la Justice, Gérald DARMANIN a proposé de « faire évoluer radicalement la loi » en supprimant notamment les aménagements de peine obligatoires et le sursis. Des juges qui comprennent et entendent ce besoin de fermeté. Et en l’espèce, qui estiment que les peines prononcées dans ce dossier n’étaient pas des peines légères.
Selon eux, « il y a un décalage très fort entre les images de ces violences vues à la télévision et parfois la réalité des faits que l’on reproche. Ce qu’on juge, c’est une personne, un homme ou une femme qui se trouve dans le box et à qui on impute un fait ou des faits précis, parfois d’ailleurs avec des difficultés de preuves, parce que les enquêtes sont conduites dans des délais très courts et parfois les preuves sont relativement légères… ».
Dans les faits, la majorité des personnes condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis ne récidivent pas. Ce qui en fait une sanction utile dans beaucoup de situations. A contrario, si l’on supprime aujourd’hui le sursis, il faudra bien le remplacer par autre chose. Mais, si on le remplace par des peines d’emprisonnement, là on se retrouvera dans une situation totalement impossible à appréhender. Il suffit de se référer à la surpopulation carcérale.
Le problème central est bien là, la surpopulation carcérale. Au 01er mars 2025, en France, 81 599 détenus étaient accueillis dans les centres de détention pour seulement un peu plus de 61 000 places opérationnelles. Les conditions de vie dans ces prisons rendent la gestion quasi impossible du côté des personnels pénitentiaires. Quant aux conditions de vie des personnes incarcérées, elles deviennent inacceptables pour un pays dit civilisé.
Respecter la séparation des pouvoirs, socle de la démocratie
Toutefois, la séparation de la justice et des pouvoirs des gouvernants est actée, et c’est constitutionnel. Cela fait aussi partie de notre démocratie. Il est donc déplacé pour Bruno RETAILLEAU de critiquer ouvertement la justice. Elle est rendue par des hommes, donc faillible, et cela fait partie de son humanité. Comparer les jugements rendus entre eux est une hérésie. On juge des hommes et des faits commis par des hommes. En conséquence, les sanctions sont légitimement déférentes selon les hommes qui ont commis des faits identiques. Si on refuse cette approche, on supprime les juges, on met le fait incriminé dans un logiciel et l’ordinateur sortira la sanction… Et pourquoi pas l’IA après tout ?!
Le ministre de l’Intérieur se dit favorable à une évolution des peines après ces violences liées au sacre du PSG. Là est son rôle. C’est-à-dire proposer des lois pour des sanctions planchers, par exemple. Il est possible de faire évoluer la Constitution vers un contrôle des juges par l’Etat : mais attention danger pour la démocratie. Ce qui paraît le plus efficace, c’est tout de même de construire davantage de prisons… Une promesse faite par Emmanuel MACRON lors de son premier quinquennat mais pas tenue depuis !
En conclusion, les juges effectuent leur travail, plutôt bien dans la grande majorité des cas, compte tenu des moyens qu’ils ont à leur disposition. De plus, ils respectent la loi et la Constitution. Dans le cadre légal, les marges de manœuvre sont importantes pour les gouvernants, sauf de critiquer publiquement le travail des juges. Dans « L’Esprit des Lois », MONTESQUIEU posait quelques principes de base pouvant servir de points de repère. Pour lui, le rôle du choix du système politique d'un Etat avec la séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) est primordial.
« Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». A méditer à deux ans des présidentielles !
Jean-Paul ALLOU