Dans le collimateur de l’Etat parce que jugées trop coûteuses dans leur mode opératoire, les mentions complémentaires, à l’instar de celles proposées au lycée des métiers d’Auxerre, atteignent pourtant des taux d’employabilité record une fois le diplôme obtenu de l’ordre de 100 %, pour la seule mention bar. Reconnues d’un grand intérêt par les professionnels de la filière Café Hôtel Restaurant, ces disciplines feront l’objet ce mercredi 10 octobre d’une soirée promotionnelle au lycée VAUBAN auprès du tissu institutionnel et économique départemental…
AUXERRE : Considérée comme une hyper spécialisation d’une discipline pédagogique, la mention apporte une réelle plus-value économique pour celles et ceux qui en sont les lauréats. Qualifiant de facto, au plan intellectuel, les bénéficiaires de ces sessions techniques abordées avec moult détails. Les professionnels le savent bien : recruter un jeune ayant suivi une mention complémentaire représente un sérieux gage de qualification professionnelle.
Or, cet avis, pour le moins logique, ne semble pas être celui partagé de tous. A commencer par l’Etat qui considère ces mentions le plus souvent trop onéreuses dans le cadre du fonctionnement éducatif.
L’Yonne, terre de gastronomie et de grands vins, pourrait-elle supprimer, quand bien même, ces points d’excellence pour l’apprentissage et la connaissance d’un métier ?
Démontrer aux yeux de tous que ces mentions sont pertinentes
C’est dans cet état d’esprit, celui de la découverte et de l’initiation, que s’inscrit la démarche judicieuse de la direction du lycée des métiers VAUBAN à Auxerre. Le 10 octobre au soir, une cinquantaine de représentants institutionnels et chefs d’entreprise convergeront vers une animation exceptionnelle. Afin de promouvoir ces disciplines techniques, indispensables à l’exercice de certaines corporations.
Le déploiement de ces catégories pédagogiques favorise l’accueil de jeunes gens, titulaires de CAP mais aussi de bacheliers désireux de poursuivre un cursus leur permettant de se spécialiser dans les métiers de la cuisine et du service : chefs de partie, barmen, gestionnaire de bar, etc.
Depuis le 01er septembre, l’établissement a débuté deux cycles de mention complémentaire. Celui d’employé barman où seize jeunes gens s’initient aux rudiments de cette filière. Celui de la formation dessert en restaurant. Dix-sept personnes y suivent les cours.
Référencées parmi les toutes premières à avoir été créées en France, à la fin des années 90, la mention bar accueillie à VAUBAN est la seule de l’académie en Bourgogne Franche-Comté. Elle offre néanmoins de très belles opportunités de carrière à celles et ceux qui sont détenteurs du diplôme. C’est de cela, et de rien d’autre, que la direction du groupe scolaire transmettra comme message au cours de cette future soirée, riche d’enseignements.
Alors qu’une charte de l’apprentissage a été entérinée de manière officielle par les services de l’Etat et l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques liés à la formation (Département, Education nationale, chambres consulaires…), le numéro un de la CCI de l’Yonne constate avec amertume et désappointement que des offres d’apprentissage en nombre ne trouvent pas de candidats. Sachant que le taux d’employabilité, au sortir de cette voie de formation de l’excellence comme celle pratiquée au CIFA, s’élève à 90 % !
MIGENNES : Jouant les ambassadeurs au profit de la pratique de l’apprentissage et de l’alternance, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, Alain PEREZ, a fait part de ses observations lors d’une tribune où il inaugurait en compagnie de Patrick GENDRAUD, président du Conseil départemental de l’Yonne et de François BOUCHER, maire de Migennes, le premier Forum Opportunité Emploi.
Celles-ci portaient précisément sur cette voie de formation, qu’il a qualifiée de l’excellence, que représente l’apprentissage.
« Certains jeunes se plaignent qu’ils ne trouvent pas de travail alors qu’à l’heure actuelle plus de 150 offres d’apprentis ne sont pas encore pourvues sur notre territoire, constata-t-il avec stupéfaction, comment une situation telle que celle-ci peut-elle exister alors que le nombre de demandeurs d’emploi ne diminue pas en France ? ».
Vers un rapprochement collaboratif entre l’Education nationale et les centres de formation…
Atterré par cette donnée statistique, Alain PEREZ a pourtant rappelé l’existence d’une charte de l’apprentissage dont les signataires sont les chambres consulaires, le Conseil départemental, la DIRECCTE et d’autres acteurs institutionnels dont la préfecture de l’Yonne. L’initiative assurée par la Communauté de communes du MIGENNOIS en est d’ailleurs une résultante palpable.
« Le sujet de l’apprentissage doit être envisagé comme une piste de réflexion à privilégier pour sortir les jeunes de l’impasse actuelle, a ajouté le président de la CCI, des rapprochements se créent entre l’Education nationale et les centres de formation afin de travailler de façon conjointe à l’avenir. Six proviseurs des parties septentrionales et méridionales de l’Yonne seront invités à découvrir le centre de formation du CIFA de l’Yonne le 05 octobre prochain. Une grande première dans le paysage pédagogique de notre territoire... ».
Cependant, un léger regain d’intérêt est observé depuis plusieurs mois sur les attraits positifs déclinés par cette voie de formation sur laquelle les parents butent encore. Le président de la chambre consulaire devait clore son intervention en rappelant que la CCI demeurait en France (et après l’Education nationale) le deuxième partenaire institutionnel de la formation. Le premier pour la découverte et la pratique des langues étrangères au niveau de l’Hexagone, hors Education nationale…
Inaugurant le premier Forum « Opportunité Emploi » organisé par la Communauté de communes du MIGENNOIS et la Mission Locale, le président du Conseil départemental de l’Yonne a profité de son intervention à la tribune officielle pour adresser un message d’encouragement à nos compatriotes afin « qu’ils reprennent les bons réflexes qui mènent vers la vie active et l’emploi… ». Pour que la France ne soit plus en marge de la plupart des pays européens qui connaissent un net redressement en matière d’employabilité.
MIGENNES : Satisfait de la bonne tenue de ce rendez-vous instauré pour la première fois sur le MIGENNOIS, le président du Département Patrick GENDRAUD n’a pas manqué de rappeler les grandes prérogatives des élus en règle générale dans l’accomplissement de leur mandat. Le retour à l’emploi intègre ces dernières.
Saluant le maire de Migennes, et vice-président du Conseil départemental François BOUCHER pour l’heureuse initiative à l’étude depuis 2015 et devant aboutir de la sorte quelques trois années plus tard, le chef de l’exécutif icaunais n’a pas occulté son contentement en l’état. En constatant le mix des partenaires présents sur ce forum.
Réunir sous la même configuration évènementielle des entrepreneurs, des centres de formation et les acteurs de l’emploi du service public n’est pas toujours aisé. Dans le cas présent, la mayonnaise, plutôt goûteuse au vu du succès escompté, a pris.
Un coup de pied dans la fourmilière nécessaire…
Déplorant que les chefs d’entreprise, tout secteur confondu, peinent à trouver de la main d’œuvre qualifié, l’ancien élu de Chablis a asséné quelques vérités dans ses propos.
« Il y a du travail en France, devait-il affirmer, il est grand temps de le dire et de donner un coup de pied nécessaire dans la fourmilière… ».
Versant des fonds spécifiques pour aider la jeunesse (FAJ), le Département paie aussi et de manière conséquente le RSA, le Revenu de solidarité active.
« Ce sont plusieurs dizaines de millions qui sont ainsi versés à des allocataires chaque année, ajoute l’homme politique, nous sommes écrasés par cette charge immense. Or, la reprise économique se manifeste à nous depuis plusieurs mois. En France, comme presque partout en Europe où l’employabilité des pays voisins se redresse considérablement. Il n’y a pas de raison pour notre nation reste à la marge… ».
Remettre les Français vers la voie du travail ? Oui, mais comment ?
« Les choses évoluent à différentes strates et les initiatives s’accélèrent depuis plusieurs mois, précise Patrick GENDRAUD, il faut simplement que les personnes reprennent le bon réflexe qui va les conduire à l’emploi… ».
Le déclic de la formation appropriée, le choix d’une orientation adaptée réellement au monde économique constituent des pistes à approfondir. D’autant que l’Education nationale encourage les jeunes à envisager la pratique de l’alternance et la découverte du milieu professionnel par le biais de l’apprentissage.
L’absence de manifestations publiques consacrées à l’orientation et à l’emploi sur le MIGENNOIS est à l’origine de ce premier Forum « Opportunité Emploi » édition 2018. Né d’une étude en deux actes conduite par la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne entre 2015 et 2017, le concept a rencontré ce mercredi 03 octobre un franc succès parmi les nombreux visiteurs. Soit plus de 250 personnes (salariées, étudiants, demandeurs d’emploi…). Une quarantaine d’exposants (entreprises, centres de formation…) devait y développer leur expertise professionnelle. Selon toute vraisemblance et devant ce joli succès pour les organisateurs, l’initiative pourrait être reconduite l’année prochaine…
MIGENNES : La salle Jean Ferrat peinait à recevoir autant de visiteurs avides de renseignements factuels sur les potentialités du moment liées à l’embauche sur le territoire. Pleine comme un œuf, l’infrastructure de Migennes n’a jamais désempli au cours de cette mémorable journée. Une date, celle du 03 octobre, que retiendront dans les annales les concepteurs de ce projet, à commencer par la Mission Locale du MIGENNOIS et du JOVINIEN.
Son directeur, Philippe REHEL, affichait dès la mi-journée la mine réjouie des grands jours. Surtout après la cérémonie inaugurale où devaient s’exprimer avec satisfaction les forces vives de la représentativité institutionnelle et économique du département, réunies autour du maire de Migennes et vice-président du Conseil départemental, François BOUCHER, à savoir le président de la vénérable institution territoriale, Patrick GENDRAUD et le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, Alain PEREZ (voir notre article).
Des offres pourvues en un laps de temps record…
Avant même que ne s’ouvrent les portes du complexe accueillant cet évènement, plus de deux cents personnes avaient déjà signifié leur présence par le biais d’inscriptions préalables. Ces personnes en quête du précieux sésame leur permettant de briguer un poste professionnel ou un retour à la vie active grâce à un stage n’ont pas eu à regretter leur mobilisation. Plus d’une centaine d’offres très sérieuses les attendaient en contrepartie. Elles ont toutes été pourvues avant la fin de matinée !
Concentrer et optimiser le savoir-faire de professionnels exégètes en matière d’emploi sous la forme d’un guichet unique aura séduit la population. L’éclectisme des offres ayant fait le reste, manifestement. Même si le gros des troupes de ces exposants représentait les secteurs de l’agro-alimentaire, de l’industrie, de la filière de la logistique et des transports ou des travaux publics.
La présence des centres de formation servit de point attractif sur l’anticipation des futurs recrutements venant nourrir les besoins concrets des entreprises locales. Quant au volet de l’apprentissage, il tenait aussi un rôle primordial dans ces échanges instructifs.
Renforcer les relations partenariales avec les acteurs de l’économie…
Les acteurs du service public (Pôle Emploi, Cap Emploi, Mission Locale, Ecole de la Seconde chance...) ne boudaient pas leur plaisir de divulguer de nombreuses informations utiles à ces visiteurs en recherche de connaissances pragmatiques.
Cofinancé par l’Etat, la Région Bourgogne Franche-Comté, le Conseil départemental de l’Yonne et les collectivités territoriales réunies au sein de la Communauté de communes de l’agglomération du MIGENNOIS, ce Forum Opportunité Emploi aura permis de renforcer les relations partenariales avec le monde économique. Un objectif crucial, qui au-delà de la quête capitale de l’emploi retrouvé pour la population en demande, permet d’entrevoir de réelles volontés coopératives à l’avenir. Ne serait-ce que dans la reconduction légitime de ce rendez-vous, déjà synonyme de pleine réussite…
Conçu avec le concours bénévole de spécialistes de la communication et d’étudiants féru de marketing, « Imaginons Auxerre en 2030 » n’est pas un antépénultième sondage de plus, émanant d’un cabinet de consulting aux origines franciliennes. Ce document qui a fleuri sur les réseaux sociaux depuis quelques jours est l’œuvre réfléchie d’élus communautaires et municipaux de l’Auxerrois. Celles et ceux qui revendiquent et se réclament de l’opposition. Faisant référence aux multiples strates inhérentes à l’attractivité du chef-lieu de l’Yonne (économie culture, environnement, transport…), cette enquête publique devrait permettre après quelques semaines de circulation numérique et physique de collecter son lot de précieuses informations devant agrémenter de futurs débats. Ceux qui ponctueront les prochaines échéances de 2020 pour les municipales ?
AUXERRE : Présent sur les réseaux sociaux au minimum pendant un mois, le questionnaire résultant du travail collectif des élus de l’opposition locale sera consultable sur papier. Celles et ceux des Auxerrois qui fréquentent les marchés ou les rues commerçantes du cœur de ville en deviendront les destinataires privilégiés. Il n’est d’ailleurs pas exclu que les représentants de l’opposition politique à l’actuelle majorité de la Ville diffusent leur fascicule au gré des galeries marchandes de la grande distribution.
On l’aura compris au plan stratégique pour ses concepteurs : cette enquête d’opinion doit être relayée à très large échelle parmi les habitants de la cité de Paul Bert afin d’en révéler sa réelle pertinence. Celle d’obtenir in fine suffisamment d’avis personnels des résidents de la capitale de l’Yonne et d’en extraire la substantielle moelle correspondante à leur vision de l’avenir.
Partant du postulat que « belle et agréable à vivre, Auxerre était passablement fragilisée au plan économique et surtout démographique », les élus de l’opposition (LR/UDI/Divers droite) souhaitent initier une relation quasi directe avec les Auxerrois par le biais de cette démarche consultative. Une fois ces renseignements collectés et analysés, ils les restitueront de manière intégrale sous la forme de débats publics.
Pas de velléité électoraliste dans la démarche…
« Aucun d’entre nous n’a une quelconque volonté d’occuper un poste stratégique lors des futures échéances municipales de 2020, lâche l’un des instigateurs de cette enquête, le conseiller municipal Jean-Pierre BOSQUET, lancer une réflexion de citoyenneté qui amènera ensuite à la conception de plusieurs débats avec la population intègre les missions naturelles des élus que nous sommes…Par cette initiative, nous souhaitons construire une vision de développement de la ville sur une décennie… ».
Les items choisis par ce questionnaire ouvert sont multiples. Le volet comportemental autour de la jeunesse en est un en particulier. Avec des questions qui font mouche sur les difficultés que peuvent rencontrer la jeune génération (Y ou Z) à se former, à se loger, à s’insérer dans la vie active ou à se divertir. L’emploi des adultes et les problématiques existentielles des seniors poursuivent ce besoin analytique de bien comprendre la situation.
Sont ensuite passées au crible la connaissance du réseau de transport en commun de l’agglomération et son efficience, la récurrente question inhérente à l’offre de stationnement, la sempiternelle approche informative faisant référence à la déviation sud qui pourrait réduire le trafic et son corollaire, la pollution…
Un peu plus loin, l’enquête scrute les différents visages d’Auxerre. Sur la salubrité. Sur l’éclairage. Sur son fleurissement. Sur le tri sélectif ou encore l’entretien des voiries. Le commerce n’a pas été omis par les préconisateurs de cet interrogatoire. Quant aux degrés de satisfaction personnelle sur l’attractivité économique de la ville, ils devront être notés par les sondés.
Plus troublant, néanmoins, les items incitatifs devant tracer le portrait-robot du futur maire d’Auxerre. Les Auxerrois ont-ils une appétence pour un homme ? Une femme ? Un âge requis ? Voire un parcours professionnel préféré ?
Quant à la citation par les personnes interrogées de trois actions prioritaires devant être le socle représentatif du futur édile pour 2020, cela pourrait s’apparenter à l’ossature d’un premier programme de campagne.
« Nous ne sommes pas dans l’idée ni la conception d’un programme, répète Jean-Pierre BOSQUET, nous souhaitons à l’issue de cette première initiative des élus de l’opposition mettre sur la place publique un certain nombre d’idées, de solutions concrètes, de projets à étudier. Sans par ailleurs qu’il n’y ait des altérations politiques. Ce qui importe, c’est la vision pérenne et futuriste de notre ville. Pour que chaque habitant s’y retrouve réellement… Il est grand temps d’aborder les vraies questions relatives à l’évolution de notre ville et de se les approprier…».