La grande opération régionale promue par le comité de pilotage englobant la fine fleur des spécialistes de l’orientation et de la formation par l’apprentissage en Bourgogne Franche-Comté ne pouvait faire abstraction des velléités participatives des centres de formation de l’Yonne. Qu’il s’agisse du CIFA (métiers de services, de la mécanique et de bouche), du CFA Bâtiment (artisanat et travaux publics), du Pôle Formation 58/89 (industrie) et du CFA de Champignelles à vocation agricole, tous auront à cœur d’accueillir un public de familles, d’adolescents et de jeunes adultes en quête des précieux sésames, l’orientation et les diplômes, conduisant au nirvana d’une existence professionnelle heureuse et clairement définie…
AUXERRE : La belle initiative de sensibilisation à l’apprentissage mise en œuvre par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bourgogne Franche-Comté, projet soutenu financièrement par la Région, fera naturellement une halte remarquée ce samedi 03 mars parmi le sérail Icaunais.
Le CFA agricole de Champignelles, le CFA Bâtiment de l’Yonne à Auxerre, le CFA interprofessionnel d’Auxerre et le Pôle Formation Nièvre Yonne, localisé au sein de la Maison de l’Entreprise dans la capitale du département, vivront de manière commune et complice cet événement qui représente une grande première dans l’environnement pédagogique. Sous le sceau de la convergence d’intérêts et de la saine coopération.
En chœur, les représentants des différents établissements, Véronique RIGUET, directrice adjointe du Pôle Formation 58/89, Valérie ROSSI, directrice du CFA agricole de Champignelles, Gérald JAFFRE, responsable du CFA Bâtiment, Marcel FONTBONNE, directeur du CIFA de l’Yonne, accompagné de son bras droit, Delphine ENGELVIN, ont pu clamer haut et fort, lors d’une conférence de presse concoctée au centre interprofessionnel auxerrois, leur volonté de profiter de cette judicieuse initiative pour sublimer l’image de l’apprentissage auprès des parents et de leurs enfants.
Les taux d’insertion de ces centres de formation plaident en leur faveur mettant en exergue leur sens de la responsabilité éducative et l’excellence de l’enseignement prodigué auprès de leurs jeunes pensionnaires. Selon les filières professionnelles et les niveaux requis, ces taux oscillent de 65 % à 90 %. Démontrant à qui veut l’entendre que l’apprentissage représente bel et bien un véritable facteur d’insertion, où les valeurs intrinsèques de la vie en entreprise se marient de la meilleure des manières au taux de réussite des apprenants et de leurs appétences à faire honneur à la filière qui les emploiera.
Le savoir-être est capital à transmettre
Alors que les entreprises éprouvent les plus grandes des difficultés pour pouvoir recruter, l’alternance apparaît comme la solution idéale pouvant résoudre cette problématique parfois insurmontable pour les services des ressources humaines. Des postes sont à pourvoir dans bon nombre de secteurs corporatistes mais faute de candidats à proposer en face, les demandes demeurent lettres mortes.
« Il existe un réel problème d’image de l’apprentissage en France, concède l’un des intervenants. Les parents se sentent davantage rassurés si leurs enfants fréquentent un lycée professionnel plutôt que de se confronter tout de suite au réalisme du monde professionnel… ».
Ce sera l’une des vertus essentielles de cette campagne de vulgarisation et d’explication de texte autour de l’orientation et la formation par l’apprentissage : rassurer !
« L’orientation représente le nœud indissociable aux besoins des territoires, précise Véronique RIGUET, aujourd’hui, nous tissons des liens ténus avec les professionnels afin de présenter leurs métiers et la réalité de l’apprentissage vécue de l’intérieur. Il nous faut une communication de choc comme cette première initiative afin de créer un mouvement amplificateur vers l’ensemble des filières professionnelles… ».
Les professionnels et institutionnels aux côtés des centres de formation
D’ailleurs, que ce soit sous la forme d’ateliers ou de stands de démonstration, beaucoup de structures entrepreneuriales ont confirmé leur présence au cours de cette journée éclatée sur les quatre établissements icaunais et leurs différents sites.
Profiter des contacts directs avec les personnes intéressées lors de portes ouvertes s’avère toujours très positif de l’avis général. Lors de sa dernière animation, le CIFA de l’Yonne a noué 135 liens de belle facture avec des visiteurs. Reste ensuite à concrétiser ces contacts et les muer en contrats officiellement paraphés de signatures.
Quant à Gérald JAFFRE (CFA Bâtiment), il constate à l’heure actuelle le renchérissement de la demande des entreprises artisanales qui est supérieure au nombre de jeunes pouvant prétendre rejoindre le marché professionnel. Mais, le fait d’accueillir le seul et unique cursus de niveau BTS (enveloppe des bâtiments et étanchéité) au sein du centre auxerrois s’apparente à une très belle valeur ajoutée. Désormais, les jeunes gens qui souhaitent évoluer dans la filière, y compris celle des travaux publics, savent que l’exigence des diplômes ne se limite pas au niveau le plus faible et que le spectre des opportunités se diversifie à la hausse, ouvrant de réelles possibilités de carrière.
Le CFA agricole de Champignelles, comme devait le préciser sa directrice Valérie ROSSI, offre lui aussi son panel de cursus diplômants autour de trois axes essentiels que constituent les filières du paysagisme, du milieu équestre et de l’agriculture. Là-aussi, il existe une large palette de possibilités professionnelles pouvant satisfaire celles et ceux qui auraient choisi de vivre cette aventure, menant à la passion…
Combattre les idées reçues et les ignorances qui perdurent depuis des années en France autour de l’apprentissage suppose l’optimisation de tous les atouts prodigués par la communication directe. C’est précisément ce que vont s’évertuer de faire ce samedi 03 mars sur l’ensemble du territoire régional 47 centres de formation d’apprentis qui accueilleront le public sur cent quatre sites pédagogiques ouverts en simultanée. Une première pour cette judicieuse initiative en Bourgogne qui s’inspire de la pratique vertueuse de ces rendez-vous annuels bien rôdés chez le voisin francs-comtois depuis sept ans déjà…
DIJON (Côte d’Or) : Coordonnée et déclinée par la Chambre régionale du Commerce et de l’Industrie de Bourgogne Franche-Comté, la vaste campagne de sensibilisation aux filières et métiers de l’apprentissage, proposée ce prochain samedi, bénéficie des précieux subsides émanant du Conseil régional et du Fonds social européen. Montrant ainsi l’implication concrète de tous les rouages de la sphère institutionnelle, consulaire et économique qui convergent vers le même pôle d’intérêt.
Soucieux de valoriser l’orientation, les métiers et les formations qui permettent d’y accéder, ces acteurs régionaux ont décidé de reproduire à l’échelle des huit départements l’expérience amorcée depuis plusieurs saisons sur la Franche-Comté. Une opération qui s’est révélée pertinente à la fois dans son mode applicatif et les résultats escomptés.
Des portes ouvertes qui tombent à point nommé…
En mars 2017, 3 784 familles, soit une progression de 5,3 % par rapport à l’exercice antérieur, avaient franchi le cap de vouloir s’immerger une journée entière parmi les 23 centres de formation prônant les valeurs de l’apprentissage et de l’alternance. Un succès populaire qui aura tôt fait de convaincre les instigateurs de cette stratégie fonctionnelle, profitable à tous, de réitérer l’expérience en optant pour un élargissement de la zone de promotion. Et en premier lieu auprès des futurs apprentis de la région qu’ils soient encore à l’âge de la scolarité mais aussi à l’âge adulte.
Alors que l’actualité nationale nous rattrape au niveau des desiderata formulés par le gouvernement d’Edouard PHILIPPE sur les réformes attendues de l’apprentissage en France (une vingtaine de propositions sans qu’elles soient réellement adoubées par la voie parlementaire ont été dévoilées en avant-première aux médias), la déclinaison de cette JPO, acronyme à traduire par la signification suivante (Journée Portes Ouvertes de l’Apprentissage), prend désormais toute sa dimension et son incomparable nécessité pour bousculer les mentalités de nos concitoyens et changer les paradigmes.
L’apprentissage représente l’une des valeurs sûres de l’orientation et de la formation en France et offre de réelles opportunités de carrières à celles et ceux qui veulent bien succomber aux chants de ses sirènes. Ce sera la philosophie avouée de cette manifestation qui espère mobiliser le public, à savoir les familles, toujours prévenantes dès qu’il s’agit de réfléchir à l’avenir de leur progéniture, mais surtout les adolescents et jeunes adultes (jusqu’à 30 ans) puisqu’ils sont les premiers concernés pour reprendre le temps d’un choix les orientant vers de bonnes pistes, les rênes de leur existence.
Présenter le parcours gagnant/gagnant idoine menant à un diplôme et un emploi…
L’animation régionale fera date dans les annales. Et suppose une sacralisation de l’exercice dans le futur en lui permettant de se renouveler chaque année à pareille époque, celle de mars, propice aux prises de décision sur l’orientation professionnelle.
Offrir la possibilité aux jeunes et à leurs familles de découvrir l’univers éducatif de différents CFA au cours de la même journée, tout en y rencontrant des équipes pédagogiques, se veut une démarche résolument novatrice. Une étape indispensable dans les faits pour mieux présenter la diversité des diplômes préparés en apprentissage, allant du CAP aux cursus d’ingénieur ou d’école de commerce. Soit un total de 450 formations, réparties en 23 filières professionnelles pour un choix éclectique de 400 métiers…
Pour cette septième édition qui épouse les surfaces de la Bourgogne Franche-Comté, de nombreuses réunions plénières se sont déroulées en amont de cet événement afin de le finaliser au mieux. Elles ont été menées en concertation avec le comité de pilotage, comprenant les chambres consulaires régionales, le coordinateur régional des CFA et les CFA eux-mêmes. L’importance des partenaires (prescripteurs, organisations économiques…) a fait le reste pour distiller à travers les réseaux sociaux et les sites Internet l’ensemble de la communication.
Rappelons enfin que les centres de formation par l’apprentissage de Bourgogne Franche-Comté accueillent 19 000 apprenants au sein de leurs établissements.
AUXERRE : Ils se prénomment Alexandre et Khalil. L’un est originaire de la commune de Pourrain ; l’autre est en provenance d’Augy, une localité située au sud d’Auxerre. Mais, tous deux ont décidé de sceller leurs destinées le même jour, c’est-à-dire ce lundi 26 février où au sortir de l’aube et par des conditions climatiques glaciales, ils ont apposé leur griffe au bas de leur contrat d’engagement avec l’Armée de Terre…
Direction Saint-Maxent l’Ecole pour y effectuer les premiers pas dans ce corps militaire qu’ils souhaitaient rejoindre depuis un moment. Place aux exercices physiques, à la maîtrise de soi, à la vie en communauté mais aussi à l’apprentissage de leurs futurs métiers.
Alexandre a choisi d’intégrer le cadre administratif de la force militaire : il se spécialisera dans la comptabilité financière. De son côté, son alter ego, Khalil, intègrera le service de détection et d’analyse des signatures électromagnétiques. Tout un programme pédagogique dans lequel il faudra s’immerger avant de le restituer lors de phases opérationnelles.
C’est l’adjudant-chef Bruno NIRLO, responsable du CIRFA (Centre d’information et de recrutement des forces armées) qui a procédé à ses nouvelles incorporations.
Alors qu’elle est génératrice de 1 800 emplois sur le seul département de l’Yonne dans les secteurs de l’industrie du papier et du carton (un tiers de ses effectifs), la filière bois souffre d’une réelle inertie en matière de prospective économique. A l’instar des bois français, les grumes ont le plus souvent des destinations européennes car elles sont de moins en moins travaillées sur notre territoire. Un paradoxe complexe et étrange lorsque l’on sait que la forêt en France occupe 50 % des terres disponibles et 30 % de sa superficie. Chaque année, le déficit de ce segment d’activité atteint des abysses, plus de cinq milliards d’euros en 2017 ! De l’avis des spécialistes, il aurait fallu investir davantage dans la forêt. Et, ce ne sont pas les 70 millions de plants annuels qui permettront à la filière de rebondir alors que dans le même temps, l’Allemagne et la Pologne excellent dans leur politique de réintroduction des essences avec respectivement 300 millions et un milliard de plants ajoutés chaque année…
AUXERRE : Par manque d’innovation et d’investissements, et surtout d’une bonne dose de volonté, la filière bois, autrefois porteuse de réelles ambitions, ne cesse depuis de broyer du noir. Alors que l’activité sciage concernait 4,4 millions de mètre cube en 1973, son volume a vertigineusement chuté en 2015, s’établissant à 1,3 million de mètre cube.
« Logique, confie Vincent NAUDET, ancien président de la filière bois en France (FNB), on ne cesse d’importer du bois de sciage de pays florissants sur ce marché, à l’exemple de l’Allemagne et de la Pologne… ».
Produits en France, dans des régions comme le Morvan à l’échelle de la Bourgogne Franche-Comté, les bois sont transformés à l’étranger et nous reviennent ensuite sous diverses variantes. Le comble de l’aberration quand on sait que l’économie circulaire a pris le dessus sur bon nombre de modes opératoires aujourd’hui dans notre société de consommation.
Dans ce domaine comme pour tant d’autres, les effets de la mondialisation se font ressentir de manière impitoyable. Et impactent avec les conséquences que l’on imagine les entrepreneurs du cru.
Rassembler les collectivités forestières au sein d’une structure dédiée…
Jouant les orateurs convaincants face aux élus de l’Yonne, lors de l’assemblée générale des maires de notre département, l’édile d’Avallon, Jean-Yves CAULLET, président de l’Office national des Forêts (ONF), a rappelé les enjeux économiques liés à cette ressource naturelle que représente le bois.
« Le travail de l’Association départementale des communes forestières de l’Yonne est précisément de fédérer toutes les collectivités qui possèdent sur leur périmètre des forêts. C’est-à-dire 193 communes du département. Or, seules 44 d’entre elles nous ont rejoints pour défendre les intérêts de ce levier économique territorial. C’est trop peu quand on sait que l’on doit défendre et protéger les emplois de ces personnes qui officient au sein des 320 structures évoluant sur ce segment… ».
Il est vrai qu’en la matière, le département de l’Yonne dispose de certains atouts non négligeables. Avec 30 % de son territoire couvert de forêts (soit 227 000 ha et privés à 78 %), la partie la plus septentrionale de la Bourgogne dispose de 43 millions de m3 de bois sur pieds dont 88 % de feuillus avec les chênes qui représentent plus de la moitié de ce patrimoine forestier. Un quart de la récolte se destine d’ailleurs au bois énergie. Quant à la forêt naturelle, elle n’a pas de commune valeur avec celle qui a été plantée. Et son traitement rapporte nettement moins…
« Personnellement, renchérit Vincent NAUDET, je considère que l’Etat fait bien son travail au même titre que la société forestière de la Caisse de dépôts qui gère un patrimoine forestier important. Mais, les propriétaires privés ne l’effectuent pas aussi bien dans cette approche de la valorisation des domaines… ».
Anticiper les bouleversements liés aux impacts climatiques…
Côté emploi, même si certains secteurs industriels représentent encore 350 postes à plein temps sur le territoire icaunais (le sciage, la fabrication de meubles et la construction bois), l’ancien responsable de la Fédération nationale du bois n’est néanmoins guère optimiste à long terme : « je me fais du souci pour toutes ces industries qui créent et nourrissent des emplois dans les territoires ruraux. Il est grand temps de traiter le problème de l’investissement et de l’innovation sur ce secteur s’ils souhaitent perdurer…».
D’autant qu’une autre problématique, encore plus cruciale et irréversible, pointe le bout de son nez à la fenêtre de la météo : le changement du climat et ses effets induits sur des territoires comme les nôtres.
« La vitesse de ces bouleversement sur la végétation se constate par des niveaux kilométriques de dix kilomètres en dix kilomètres chaque année. Cela suppose en matière de plantation qu’il va falloir s’adapter très vite à cet état de fait en raisonnant sur une fourchette oscillatoire comprise entre 50 et 100 ans… ».
Dans le cas contraire, si rien n’est pris en compte dans la politique de reboisement, les forêts françaises ne seraient plus aussi productives et plus du tout adaptées aux besoins réels des industriels de l’époque qui utiliseront des essences compatibles avec l’influence climatique du moment.
A titre indicatif, ce sont les résineux qui aujourd’hui sont les variantes arboricoles les plus demandées sur le marché de la Bourgogne Franche-Comté, en particulier le douglas qui nécessite entre 40 et 50 ans de maturité avant la coupe.
Exonérée des droits de mutation et de l’ISF, concédant un avantage sur le revenu, avec le revenu forestier, la forêt demeure toutefois un attrait incitatif en matière de fiscalité.
« En France, beaucoup de personnes sont devenues propriétaires de domaines forestiers afin de transférer leur patrimoine en évitant les droits de mutation. Mais, aujourd’hui, face à ces changements de paradigme, le propriétaire forestier doit être davantage à l’écoute. Car le choix de la forêt et de ses futures plantations ne doit rien aux fruits du hasard : ce sont les futures générations qui bénéficieront des avantages liés à leurs exploitations… ».
Développer la plantation à outrance dans un souci de reboisement et d’exploitation industrielle afin de fixer dans les zones rurales l’emploi représente une nécessité absolue. Pour mieux assurer la transition énergétique de demain, sauvegarder le travail et ne plus être dépendant de l’importation.
Par exemple, le bois plaquette favorise une revalorisation des résineux ou de parties de l’arbre peu valorisées. Mais, autre bémol, les difficultés de structuration de la filière liées à la variation de coût des énergies fossiles et l’absence d’opérateur structurant telle qu’une scierie de belle capacité à connotation industrielle dans l’Yonne freinent la maturation de la filière. Reste que des projets de valorisation de biomasse issue des haies sont à l’étude sur notre département à l’heure actuelle. Représentent-ils encore une piste de réflexion positive pour la réhabilitation de la valeur du bois et de la forêt dans notre environnement économique ? L’avenir nous le dira…
Le Salon de l’Agriculture se profile à très court terme à Paris porte de Versailles. Il occupera l’intérêt des forces politiques et médiatiques comme le veut la tradition au cours de ces prochains jours. Pour autant, l’évènement ne permettra pas de faire oublier les douze mois de transition que fut 2017 après la catastrophique année 2016. Une période qui aura laissé de sérieuses traces auprès des filières agricoles et viticoles de l’Yonne, confrontées aux intempéries multiples : gel, inondations, grêle, excès d’eau. Soit une perte de 50 % de chiffre d’affaires pour les exploitations qui espéraient beaucoup mieux de cette année antérieure. Mais, cela n’aura pas été le cas avec au contraire des difficultés qui sont demeurées les mêmes, voire qui ont empiré. Fragilisant un peu plus l’agriculture départementale qui n’avait pas besoin de cette conjonction infernale d’aléas climatiques, tarifaires et sanitaires pour se refaire une santé durable...
AUXERRE : Se poser les bonnes interrogations est devenu nécessaire à l’heure actuelle dès que l’on évoque la pérennité du secteur agricole en France. Malheureusement pour les professionnels, confrontés à la multiplicité des aléas de toute sorte depuis plusieurs saisons, la problématique reste entière. Et l’attente des premières préconisations issues des Etats généraux de l’Alimentation voulus par le gouvernement d’Edouard PHILIPPE dernièrement n’en est que plus importante. Car, les orientations agricoles définies par la gouvernance de l’Etat français doivent aboutir à quelque chose de radicalement concret en s’intéressant à l’évolution indispensable des exploitations. Le verdict devrait être connu d’ici le terme du premier trimestre.
En attendant, les spécialistes et les professionnels de la filière, à l’instar du président de la chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne HENRIOT, ronge leurs freins. « Comment cela va-t-il réellement se traduire dans les faits ? Nous n’en savons rien, déclare-t-il sans ambages, mais la protection des revenus des agriculteurs est aujourd’hui notre grande priorité… ».
L’évolution de la compétitivité du modèle agricole européen se trouve dans le viseur des professionnels qui espèrent des actes aux bonnes intentions. « Un président de la République qui construit des discours où tout le monde est content et satisfait ne solutionne pas forcément les problématiques ! Le loup est une espèce de plus en plus présente dans notre écosystème à la grande joie des protecteurs de l’environnement et des écologistes. Certes ! Mais, dans le même temps, il faut bien que les bergers vivent de leur métier en préservant leurs troupeaux… ».
Bref, la cohérence est de rigueur pour le président de la Chambre départementale qui souhaite que la revalorisation des prix de vente soit enfin au rendez-vous afin de permettre une nette amélioration de la situation financière des exploitations.
RéAgir 89 : un dispositif d’écoute et d’entraide très fonctionnel…
Quant aux agriculteurs vivant en plein marasme économique, ils peuvent bénéficier de la cellule de suivi, « RéAgir 89 », où de nombreux partenaires des filières agricoles et du monde institutionnel se donnent rendez-vous de manière constante pour accompagner les dossiers. Quatre-vingt-dix contacts alarmants auront ainsi été initiés sur la seule année 2017. In fine, sept professionnels seront dans l’obligation de suspendre leurs activités. « On s’attendait néanmoins à un chiffre beaucoup plus important, relativise Etienne HENRIOT, malgré les aides de la PAC (Politique agricole commune), bon nombre d’agriculteurs sont dans le rouge au niveau de l’endettement. C’est quasi invivable en terme de trésorerie pour certains. Cependant, il existe un phénomène de résilience qui s’installe petit à petit. Sachant que nous souhaitons tous que l’année agricole/viticole 2018 soit meilleure. Par exemple, des agriculteurs du Tonnerrois ont réalisé moins de chiffre d’affaires en 2017 que l’année précédente. Forcément, cela nous interpelle… ».
D’autres dispositifs d’accompagnements ont été mis en œuvre face aux difficultés des exploitations : les allègements fiscaux et sociaux avec les concours de l’Etat et de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), accompagnement du paiement d’intrants par les organismes économiques, gratuité d’interventions stratégiques proposées par des structures de conseils comme CERFRANCE.
S’il est martelé dans les propos que les solutions miracles n’existent pas, des initiatives judicieuses sont tout de même tentées. A commencer par la promotion de la diversité des cultures et l’allongement de la rotation de celles-ci au plan environnemental.
« Le chanvre, avec le développement de structures comme EURO CHANVRE et CHANVRIERE qui installent de nouvelles usines plus proches de nous, représente une belle opportunité à ne pas négliger, poursuit le président de la chambre consulaire, a contrario, nous achoppons sur des marchés qui ne sont pas extensibles comme le pois ou l’avoine nue. Quant à la betterave, elle a enregistré une hausse de la surface de production (une cinquantaine de producteurs sur le département de l’Yonne) et a réalisé de très bons rendements. Mais, la volatilité des prix demeure une réelle problématique comme pour les céréales… ».
Bilan mitigé pour les diverses productions de l’Yonne
Pour les grandes cultures, certains secteurs à l’instar du Tonnerrois et des Plateaux de Bourgogne ont à nouveau subi un triste sort du fait d’éléments météorologiques complexes. Les cultures d’automne (maïs, tournesol, chanvre…) ont confirmé leurs bons rendements. Mais, la baisse historique des cours mondiaux pratiqués sur les céréales aura donné un coup d’arrêt spectaculaire à toute espérance de voir le rattrapage des conséquences néfastes de l’exercice 2016.
Si les prix ont certes flambé du côté de la viticulture, les difficultés de trésorerie sont demeurées identiques. Les volumes n’étant plus là, les marchés à l’export ont reculé et récupéré par une concurrence exacerbée faute de pouvoir répondre aux attentes du marché.
L’élevage n’a pas été épargné par les vicissitudes conjoncturelles. La sempiternelle problématique de la faiblesse des cours sur le lait et la viande est revenue à la une de l’actualité sans que de réelles avancées soient faites avec les distributeurs.
Un point détaillé sur la régionalisation des chambres d’agriculture…
Intervenu le 01er juillet 2017, le rapprochement des chambres consulaires de Bourgogne et de Franche-Comté a généré le transfert des chambres départementales vers des entités régionales des personnels affectés aux missions dites de support : la comptabilité, les finances, les ressources humaines, l’informatique, les études économiques…).
La future organisation d’un séminaire permettant de tirer les premiers enseignements de cette fusion devrait s’inscrire à l’ordre du jour de ce prochain semestre. Il y sera aussi question de l’application du texte de la loi « ESSOC », loi pour un état au service d’une société de confiance, qui prévoit dans son article 19 la possibilité pour le réseau des Chambres d’agriculture d’expérimenter de nouveaux modes organisationnels par regroupement en employeur unique, voire en structuration budgétaire unique.
Sur le volet de la méthanisation, Etienne HENRIOT rappela qu’il existait quelques grands projets qui se poursuivent avec des coopératives d’élevage sur le MIGENNOIS ou en Puisaye. Même si le problème d’alimentation des structures de méthanisation limite le nombre de projets car cela apparaît comme un véritable frein à leur développement, l’Yonne demeure le département de Bourgogne Franche-Comté où leur nombre est le plus élevé avec une dizaine de structures fonctionnelles.
Enfin, la région est aussi l’une des rares à avoir adopté le principe d’une règlementation des produits phytosanitaires à proximité des lieux d’habitation et des établissements publics à partir d’un arrêté préfectoral.