Nos amis agriculteurs multiplient les actions revendicatives, barrages routiers, déversement de fumier devant les préfectures… Personne ne semble s’émouvoir de la situation désastreuse de l’agriculture française. Emmanuel MACRON, pas plus que les ministres, n’ont mis en place des actions pérennes aux fins d’une quelconque amélioration de la situation ! Des effets d’annonce pléthoriques, des engagements non tenus… Pourquoi la classe politique se désintéresse-t-elle de la crise agricole et de la détresse des agriculteurs ?
TRIBUNE: Quelques chiffres nous laissent songeur : campons l’horreur du contexte. 30 % des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté et on enregistre dans le secteur un suicide tous les deux jours ! Ajoutons à cela, 1 288 défaillances d’entreprises agricoles en 2023. Dans les années 60, on comptait en France 2,5 millions d’exploitants agricoles ; ils ne sont plus qu’1,3 million en 1980 et en 2021, 500 000 exploitants pour 389 000 exploitations. Ils représentent 1,5 % des actifs !
Ces dix dernières années, la profession d’agriculteur a perdu près de 20 % de ses effectifs, et d’ici 2030 plus de la moitié d’entre eux devraient partir à la retraite. Ne parlons pas des exploitations qui disparaitront à cause du suicide d’exploitants au bout du rouleau et par faillite !
En conséquence, nos paysans ne représentent rien comme poids électoral. De là à penser que les dirigeants politiques ne sont intéressés que par leur pouvoir et n’agissent que par démagogie en gratifiant les électeurs les plus nombreux, il n’y a qu’un pas. En tout cas, les mauvaises langues le disent et les complotistes le pensent… Un cercle vicieux se dessine : les hommes politiques se désengagent du monde rural – les médias en parlent assez peu – les citoyens se désintéressent complètement des appels de détresse des agriculteurs…
Les contraintes démentielles imposées à notre agriculture
Il y avait, voici une vingtaine d’années, un Code Rural fort de 750 pages ; aujourd’hui, il en compte 3 500 ! Ajoutons que sur dix nouvelles normes, neuf viennent de l’Europe. Partant du principe que nul n’est censé ignorer la loi, nos travailleurs de la terre sont exposés et n’ont pas les moyens de se payer des avocats et autres juristes, pour affronter sereinement un tel dédale de lois en tout genre. Les normes européennes concernent des domaines variés : traitement des cultures, gestion de l’eau, protection animale, droit du travail, urbanisme, PAC, … cerise sur le gâteau, il existe désormais le « Green Deal », un aspect contraignant, pour ne pas dire terrifiant : l’objectif de réduction de 55 % dès d’ici à 2030 et celui de neutralité climatique d’ici 2050 ! Un agriculteur passe entre 9 heures et 15 heures par semaine à remplir des formulaires… En vingt ans, la France est passée du 2ème rang au 5ème du rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles.
Un petit exemple pour illustrer la problématique imposée par des technocrates qui proclament aimer la campagne, comme tout bon touriste. Le paysan, lui il aime la terre ! La France s’est fixée pour objectif de planter 50 000 km de haies, d’ici 2030. Une belle initiative, mais ces plantations sont soumises jusqu’à 14 règlementations différentes… La France, surnommée le pays aux 400 000 normes, jouent à l’intégrisme « vert », généralise les normes européennes et les durcit. Qu’il s’agisse de l’alimentation animale, des nombreuses cultures, des délais de construction… et en plus, chaque ministère y va de son lot de nouvelles règlementations. Le travail agricole oscille du comique grotesque et démesuré poussé jusqu’à l’absurdité (ubuesque), à un pouvoir bureaucratique omniprésent, gangrénant tous les modes d’existence sociale (kafkaïen).
Les syndicats agricoles pressent le Premier ministre de faire des annonces
François BAYROU a reçu les syndicats agricoles la veille de son discours de politique générale, le mardi 14 janvier, devant l'Assemblée nationale. Des discussions qui ont manqué de concret, selon les syndicats. La colère des agriculteurs qui s’exprime depuis un an ne se calme pas en raison de l’instabilité politique. Du côté de la Coordination Rurale, le Premier ministre ne doit pas attendre de ce grand rendez-vous du monde agricole que représente le Salon de l’agriculture. Sa présidente, Véronique LE FLOC’H souhaite des annonces rapides et pourquoi pas dès le discours de politique générale du premier Ministre.
« Nous espérons entendre les revendications, ou celles du moins qui ne coûtent rien à l'État. Le salon viendra très vite, c'est sûr, mais il n'y aura pas besoin d'appels à ce que les agriculteurs montent sur Paris, précise-t-elle, puisqu'ils pourront constater par eux-mêmes l'avancée ou la non-avancée des annonces du Premier ministre."
À la Confédération Paysanne, le Salon est une échéance importante, mais pas autant que les élections pour les chambres d'agriculture, car la porte-parole, Laurence MARANDOLA n'a pas obtenu grand-chose du chef du gouvernement. Et d’enchaîner : « il y a urgence pour enfin avoir des prix qui nous permettent de couvrir nos coûts de production et notre rémunération. Zéro réponse là-dessus… ».
Près d'un an après le début des grands blocages des autoroutes et à un mois des élections dans les chambres d'agriculture, la Coordination Rurale veut entamer un nouveau bras de fer : « la seule chose qui fera bouger l'Etat, c'est qu'on bloque Paris, si on les touche, là ils vont réagir ! ».
Mais où est donc passé le principe de subsidiarité ?
L’histoire nous montre encore une fois que nos gouvernants ne dirigent le pays qu’avec l’accord de Bruxelles et de Washington ; que notre souveraineté nationale se dilue dans les normes et diktats d’Ursula Von Der LEYEN. Leur faiblesse pousse les extrémistes à vouloir quitter l’Europe ! Ce n’est pas un « FranceXit » qu’il faut proposer mais un « BruxellesXit » !
Une Europe reconstruite avec les tenants de la volonté et des particularismes des pays qui la compose. Je pose deux questions à nos spécialistes de la technocratie : Nicolas SARKOZY a ratifié mais pas signé le traité de Lisbonne, est-on endroit de ne plus l’appliquer ?
Que fait-on du principe de subsidiarité : le principe selon lequel une action n'est menée au niveau de l’UE que si cela s'avère plus efficace que l’action isolée d’un pays de l’UE au niveau national, régional ou local. Pourquoi ne le fait-on pour ainsi dire jamais jouer ? Nous invitons Gérard LARCHER à se pencher sur ces aspects, bien assis sur l’un de ses nouveaux fauteuils à 40 000 euros, soit le prix de 27 vaches laitières ou 175 tonnes de blés…
Un paysan commente ainsi une photo produite sur les réseaux sociaux. Il y a en arrière-plan un troupeau de vaches et en gros plan, une vingtaine d’œufs d’autruche : « pour les citadins ne sachant pas comment naissent les veaux, voici un nid de vaches. N'hésitez pas à demander à un agriculteur comment en trouver un quand vous serez en vacances chez nous ! ».
C’est signé Adri Jura Shoot (un paysan intervenant sur les réseaux sociaux). Encore un disciple de la chasse au dahu !
Jean-Paul ALLOU
Etonnamment, le spectacle autour de l’hypnose, programmé la saison dernière, n’aura pas fait recette auprès de la population. Pour le moins étrange, quand on connaît l’appétence des Français pour les horoscopes et les choses à connotation paranormale ! Mais, hormis ce petit « couac » bien indépendant de leur bonne volonté, les membres du Comité des Fêtes local se sont montrés plutôt enthousiastes lors de la présentation du bilan de l’année écoulée. Avant de dévoiler le cocktail de réjouissances prévues en 2025 : quatorze manifestations devant plaire aux petits comme aux grands…
APPOIGNY : Volubile dans ses explications de texte, le jeune président du Comité des fêtes de la commune située en périphérie septentrionale de la capitale de l’Yonne, Auxerre, tire un enseignement assez positif de l’exercice venant de s’écouler en 2024. Aux manettes de la structure associative, souhaitée de toute pièce par l’édile de la bourgade, le conseiller départemental Magloire SIOPATHIS depuis 2021, Valentin MARTIN analyse le programme des festivités vécu l’an passé, avant de se projeter – c’est le plus important vers l’avenir -, slides à l’appui.
Globalement, 2024 aura été un bon cru au niveau des manifestations proposées par l’association. Même si quelques aléas climatiques seront venus perturber certains rendez-vous, devant passer par la case perte et profit (plutôt perte d’ailleurs !), du fait d’une météorologie des plus capricieuses et imprévisibles.
Ce fut le cas, notamment, de l’organisation du traditionnel pique-nique, d’une course de caisse à savon ou d’un concert programmé dans l’antre de la Collégiale. Rien à voir, a contrario, avec les succès flamboyants observés lors de la venue de la formation des « Têtes de Chien » - l’organisation aura même refusé du monde devant le nombre affolant de réservation -, ou de la fameuse Fête de la bière, à ce jour la plus grosse opération de l’année. Comme de bien entendu avec plus de deux mille visiteurs payants, désireux de déguster en toute modération les breuvages ambrés et blonds d’une quinzaine de brasseurs du terroir icaunais.
Une parfaite osmose entre la municipalité et l’association
Bref, si 2024 fut placée sous le sceau de la diversité et de l’éclectisme, qu’en sera-t-il de 2025 ? Avant de répondre à la question, Valentin MARTIN mit aussi l’accent sur l’indispensable stratégie de communication à mettre en place pour que la structure puisse arriver à ses fins en termes de visibilité. La communication ? Le nerf de la guerre de bon nombre d’associations ayant du plus en plus de mal à toucher le public, inondé d’informations pléthoriques circulant sur les réseaux sociaux…
Avant de détailler la programmation des douze mois à venir, le président du comité laissa la place, lors de cette assemblée générale des plus traditionnelles dans sa formulation à l’édile, Magloire SIOPATHIS, ayant fait acte de présence, entre deux rendez-vous.
« Les animations proposées par le Comité des fêtes qui fonctionne bien vont crescendo, estime le maire, je m’aperçois que l’osmose reste la même entre la municipalité et l’association, ce qui me satisfait. D’ailleurs, je n’ai que de bons échos de la programmation proposée… ».
Du petit lait à boire à satiété pour le président MARTIN et sa dynamique équipe ! Le maire poussera même le bouchon un peu plus loin !
« Au vu de votre travail et de votre implication, vous méritez une aide financière de la part de l’Agglomération de l’Auxerrois et du Département ! En tout cas, comptez sur la commune pour vous aider… ».
A quoi ? A obtenir de précieux subsides ? Pourquoi pas ! Puis Magloire SIOPATHIS de conclure sa courte intervention : « Le Comité des Fêtes est l’outil animation de la commune. Soyez créatifs et ne vous censurez pas ! ».
Fort de ces conseils pertinents, Valentin MARTIN en profita ensuite pour évoquer ce que sera 2025. Avec, naturellement, le point d’orgue de la saison incarné par la traditionnelle Fête de la bière qui accueillera le 17 mai lors de sa quatrième édition, le fameux groupe folk régional, « MALTAVERN », bien connu des aficionados du sérail.
En tout et pour une quinzaine d’animations qui devraient réjouir les habitants de la commune cette année encore, ainsi que les autres !
En savoir plus :
Dimanche 26 janvier à 15h (foyer) : dictée, organisée en partenariat avec la bibliothèque (entrée libre).
Samedi 15 février à 20h30 (Espace culturel) : "Tais-toi François" par le Théâtre de Germaine (tarif à définir).
Dimanche 16 mars à 16h (Espace culturel) : orchestre d'harmonie du Conservatoire d'Auxerre.
Vendredi 22 mars à 19h (foyer) : Concert CHANTSIGNES.
Dimanche 13 avril : Randonnée Andalous avec ADELE.
Samedi 17 Mai de 15h à 2h : la 4e édition de la Fête de la Bière Icaunaise avec MALTAVERN cette année.
Samedi 21 Juin : pour la première fois, il y aura une fête de la musique. Plus d'informations à venir.
Eté : pique-nique olympique et musical, date à définir.
Dimanche 28 septembre : vide-grenier en partenariat avec la commune.
Samedi 25 octobre : Halloween.
Samedi 14 ou Dimanche 15 novembre : pièce de théâtre « Success » par Les Prétendants à l'espace culturel (inspirée d'Agatha CHRISTIE).
Dimanche 23 novembre : randonnée du beaujolais avec ADELE.
Samedi 13 ou Dimanche 14 décembre : concert de Dalidanièle, en hommage à DALIDA, à l'espace culturel.
Thierry BRET
Une haie d’honneur composée de toques blanches, émues jusqu’aux larmes. Celle des membres de l'Amicale des Cuisiniers de l'Yonne. Elle est placée à la sortie de l’église Saint-Pierre afin de rendre un dernier hommage à l’un des leurs, le regretté chef auxerrois, Jean-Pierre SAUNIER, survenu il y a quelques jours dans sa 73ème année, des suites d’une longue maladie. Un temps de silence, pesant. Puis, une salve d’applaudissements nourrie durant de longues minutes avant que le cercueil ne pénètre sous le regard attristé de tous les amis dans le véhicule mortuaire. Ainsi nous quitte cet amoureux de la vie, éternel épicurien jusque dans l’au-delà…
AUXERRE : Il y a foule en la très froide église Saint-Pierre. Les amis de toujours et ceux qui depuis 55 ans ont su apprécier à sa juste valeur la cuisine mitonnée aux petits oignons et toujours emplie de créativité par le défunt ; les figures emblématiques de la filière gastronomique icaunaise – on reconnaît Jean-Michel LORAIN, Jean-Luc BARNABET ou encore Eric GALLET parmi toutes les toques blanches présentes en nombre ce mercredi matin -, les fidèles d’entre les fidèles, c’est-à-dire les clients qui se sont régalés de ces recettes de terroir conçues au cordeau – ah, les fameux œufs en meurette ! -, au fil des multiples expériences de vie professionnelle du regretté personnage dont on honore la mémoire ce jour avec ses obsèques : Jean-Pierre SAUNIER.
Ah, les belles soirées avec « Gourmand’Yonne »
Quelques personnalités politiques du cru bravent les températures glaciales de ce petit matin blême comme peuvent l’être les cœurs si lourds de tristesse des participants à cette cérémonie religieuse. C’est le cas de Pascal HENRIAT, éternelle casquette de sport rivée sur la tête ou encore de Jean-Philippe BAILLY. Et puis, il y a les copains avec qui il partageait énormément de choses et de passions, pour certaines épicuriennes, à l’instar de notre chroniqueur gastronomique, Gauthier PAJONA, dont l’optimisme habituel est en berne en ce jour funeste.
Ah quelle était belle cette soirée festive où Jean-Pierre SAUNIER, en avril 2023, avait été plébiscité par ses pairs lors d’une réception concoctée par la structure associative « Gourmand’Yonne » et présidée par Jérôme JOUBERT, le chef du « Rive Gauche » à Joigny dont il était un digne représentant !
Pauvre Gauthier ! Muni d’un cabas pour faire les courses contenant un texte, une bouteille de vin rouge et un tablier, il n’aura pu dire au revoir comme il se devait à ce compagnon de table et d’amitié selon son propre rituel. Un texte ayant nécessité six heures de préparation et de rédaction en puisant dans sa collection de vieux guides Michelin où l’ami Gauthier aurait avec sa verve et son élégance habituelle rendu un hommage à sa façon qui aurait fait rire…Jean-Pierre ! Las, lors de la cérémonie, il a été « oublié » pour prononcer sa petite allocution à la tribune. Désarroi total de notre camarade épistolaire ! Ne t’en fais pas, Gauthier, de là-haut, Jean-Pierre SAUNIER a dû lire ton message d’adieu…il en rigole encore !
Un art culinaire apprécié de tous les Auxerrois
En guise de préambule, lors de cette cérémonie, une voix. Celle grave de Serge LAMA, interprétant l’un de ses titres datant de 1972, « Une île ». Le son envahit l’édifice de toute part, la foule recueillie écoute les paroles.
« Une île, entre le ciel et l’eau. Une île sans hommes ni bateaux. Inculte, un peu comme une insulte. Sauvage, sans espoir de voyage. Une île, une île… ».
Puis, les quelques mots de Claire, l’une des deux filles de Jean-Pierre avec Eve. La voix pleine de sanglots, elle prend son courage à deux mains pour parler : « tu as été le premier homme de ma vie, tu as toujours tout fais pour rester le plus grand. Tu vas rejoindre maman, car tu n’as jamais supporté son absence. Au revoir, papa, je t’aime… ».
Déchirant. C’est ensuite au tour de Patrick TUPHE, ancien adjoint de la Ville d’Auxerre du temps de Guy FEREZ, et président du FPETT, Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire, de s’exprimer d’une voix forte. Il racontera les tranches de vie de Jean-Pierre SAUNIER depuis son arrivée à Auxerre.
« Son art culinaire était apprécié des Auxerrois car Jean-Pierre avait en lui cette rigueur et ce professionnalisme. Beaucoup de clubs d’amitié se sont réunis chez lui. Que ce soit au « Maxime » ou au « Rendez-Vous ». Ce restaurant eut valeur de renaissance pour lui et pour sa fille, Claire… Jean-Pierre a aimé sa vie, je crois. Comme je crois qu’il nous a quittés avec la volonté de le faire. Adieu mon ami, adieu notre ami… ».
Animé d’une belle espérance, généreux et garçon discret, aimant l’existence à pleine dent, Jean-Pierre SAUNIER venait fréquemment allumer un cierge dans la pénombre de la cathédrale Saint-Etienne ou à l’église Saint-Pierre, située à deux pas de son établissement qui régala tant de convives.
Ce chef charismatique au grand cœur nous aura proposés moult rendez-vous avec l’humain et les plaisirs de la gastronomie.
« Un être de lumière à la belle personnalité, comme le soulignera dans son homélie, le Père Joël RIGNAULT, il savait conjuguer la parole et la discrétion… ».
Un chef qui venait discrètement ouvrir et fermer l’église Saint-Pierre. Entre parole et silence, mais toujours dans le respect de l’autre. Jean-Pierre : tu nous manques déjà et nous n’oublierons jamais le moindre de tes « Rendez-vous » épicuriens, faits de profonde amitié…
Thierry BRET
De l’avis de la jeune femme, c’est sûr ! Après le succès de la première visite, le week-end dernier, une seconde date à vivre accompagnée de sa mascotte dans la capitale – une chèvre ! -, sera bel et bien posée sur l’agenda. Elle évoque déjà celle du samedi 08 février ! Qu’en pense réellement « Super Biquette » ?! L’animal a pu découvrir avec sa propriétaire, Claire GENET, une dizaine de fromageries implantées à Paris où se vendent déjà les bons produits de la « Ferme de Claire ». Du producteur au consommateur avec la chèvre en sus comme témoin visuel : le Parisiens ont dû apprécier !
PARIS : A chaque boutique visitée, le temps de la pose photographique avec la mascotte préférée ! Claire GENET ne manque pas d’air ! Ni d’idées en matière de communication afin de promouvoir sa production de fromages de chèvre. Fromages de différentes variantes et à l’exquise onctuosité qu’elle réalise au quotidien dans sa jolie ferme, près de Saint-Bris-le-Vineux. « La Ferme de Claire », pour les aficionados qui se rendent sur place régulièrement y acheter les produits tant convoités.
La jeune femme au sourire éclatant, chantre de l’écosystème ULTERIA, a pris soin de se rendre dans la capitale hexagonale ce samedi 11 janvier afin de rencontrer plusieurs de ses clients distributeurs, des fromagers de différents arrondissements, mettant en exergue le savoir-faire de la jeune Icaunaise. Celle-ci a déjà eu par le passé la reconnaissance de ses pairs sur plusieurs de ses spécialités lors du Salon international de l’Agriculture.
Là, c’est accompagnée de « Super Biquette », la chèvre fétiche de l’exploitation que Claire est montée à Paris, arpentant les rues de la capitale à pied aux côtés de sa bestiole ! Une chèvre sur les trottoirs de Paname, cela a dû parler beaucoup le soir dans les immeubles haussmanniens, non ?!
L’incroyable reconversion d’une jeune ingénieure !
Quel chemin parcouru par l’ancienne…ingénieure commerciale qui a procédé à un sérieux changement de cap personnel et professionnel il y a cinq ans de cela en assurant une reconversion pour le moins inattendue : monter son élevage de chèvres afin d’y produire des fromages ! Et ce n’est pas dans la Larzac que la demoiselle avait décidé de s’installer mais bel et bien à quelques encablures d’Auxerre.
A date, Claire GENET s’occupe d’un cheptel de 160 biquettes de race alpine. Quant au lait produit, bio de surcroît, il permet la fabrication de délicieux fromages fermiers au lait cru, à ravir les épicuriens.
« J’ai pu réaliser cette escapade parisienne pour rendre visite à mes clients fromagers en cette période et sans difficulté, car c’est nettement plus calme en hiver car les chèvres sont taries, explique-t-elle.
Les animaux se reposent durant les mois de janvier et de février avant de mettre bas. Toutefois, méthodologie oblige, à la Ferme de Claire, le rythme des naissances est étalé ce qui offre l’heureuse opportunité de bénéficier de lait toute l’année. Idéal pour se régaler !
Une chèvre se balade dans Paris !
Pour « Super Biquette », en revanche, le programme parisien était plus rythmé. Démonstration de traite, dégustation de verres de lait de chèvre bio tout chaud, mais aussi papouilles et caresses de la part des Franciliens, trop heureux de voir une chèvre dans leurs quartiers !
Claire GENET aura eu des contacts chaleureux avec les habitants de la capitale qui ont posé une foultitude de questions sur le métier de chevrier/fromager, le lait cru, le pâturage, le bio, le fromage de chèvre fermier, l’alimentation des animaux, la conception des fromages, etc.
De la vraie pédagogie qui appelle d’autres visites dans la capitale, c’est certain. Qu’elle se rassure : Paris possédant vingt arrondissements, Claire GENET pourra continuer à loisir ses séances de vulgarisation à la nature, aux animaux et à leurs produits auprès d’une population qui ne voit pas toujours de quoi s’aérer l’esprit dans la métropole. Un chalenge un peu fou, mais vraiment fun !
Thierry BRET
Il fut un quart de siècle durant à la télévision, l'incarnation des charmes du terroir français, au travers de trois émissions successives : « Grands Gourmands, » « Carte postale gourmande » et pour terminer par les « Escapades de PETITRENAUD ». Il fut aussi présent à la radio et dans la presse écrite avec cette belle plume que beaucoup de suiveurs affectionnaient...
TRIBUNE : Jean-Luc est parti vendredi dernier, rejoindre ses parents, sa chère grand-mère, Louise, mais aussi les chefs qu'il affectionnait tant dont Paul BOCUSE et Bernard LOISEAU. Il était mon ami.
Je le connus en 1993, grâce à son premier livre « Le Guide du casse-croûte » que m'offrit mon frère, Eric, pour mon anniversaire. On s'y pourléchait les babines du cochon rôti de « L'Auberge Paysanne » à Ally (Haute-Loire), des « piquillos » à la morue de la « Grande brasserie » bayonnaise, le poulet au cidre de la ferme des Chartroux à Etaples (Pas-de-Calais) pour terminer par de fameux œufs en meurette au restaurant des « Minimes » de Semur-en-Auxois (Côte d'Or).
Cela m'intrigua diablement. Je lui écrivis à Europe 1 où il officiait alors, et c'est ainsi que nous fîmes connaissance, sur le zinc bistrotier, autour d'un « p'tit » coup de blanc, Jean-Luc appréciant notamment les blancs sancerrois ! Nous aimions la même France. Cela nous rapprocha !
De nombreux déplacements en terre de l’Yonne
Avec Jean Luc, j'ai participé à nombre d'émissions tv ou radio, ou en lui en préparant d'autres, suite à des repérages (souvent lors de ballades à moto), comme « L'Auberge du Pas de Vent » dans les Landes, tenue avec passion par le chef Fred DUBERN et son épouse, Sophie. Et tant d'autres aussi, comme Eric BOUTTE, ancien de « La Côte Saint-Jacques » de Joigny, lorsqu'avec son épouse, ils retrouvèrent leur Somme natale. Leur chou farci d'anthologie fut vite connu de par le monde, grâce à TV5 !
Sur mon insistance, il vint souvent dans l'Yonne, tourner des émissions, comme en 2015 au « Rendez-Vous » de la rue du Pont à Auxerre chez Jean-Pierre SAUNIER qui lui aussi vient de nous quitter. Décidément...
Nous nous retrouvions souvent le vendredi en fin de matinée, au café « Mode » proche d'Europe 1 à l'époque. Cela commençait souvent par une petite imitation : la mienne, celle d'un cuisinier ou autre, déclenchant en général l'hilarité ! Puis, nous déjeunions au « Violon d'Ingres » du truculent Christian CONSTANT, son grand ami cuisinier : feuilleté d'asperges, volaille rôtie, gratin de macaronis y étaient souvent notre menu printanier.
Livraison de succulents mets à…l’hôpital !
Avec ce bel ami qui marqua nos vies, dont la mienne, nous avons partagé outre les « canons » de blanc, de multiples fous rires. En 2007, j'eus un accident de moto, et fus hospitalisé à l'hôpital de Vichy. Las ! Le premier plateau « repas » et son assiette de haricots verts ruisselants de flotte me firent rapidement comprendre qu'en plus du coude et côtes cassés, j'allais mourir de faim !
J'appelais alors mon Jean-Luc pour une sorte de SMS gourmand. Et le soir même, je vis arriver deux cuisiniers, Jean-Jacques et Pierre-Yves, qui chaque jour, m'apportaient chacun à leur tour un bon repas revigorant. Je me souviens notamment d'une chartreuse de jambon d'Auvergne aux lentilles du Puy. Ces amis délicats n'oublièrent jamais les infirmières, avec petits fours ou autres ! Dix-huit ans après, ce souvenir ému demeure vivace en moi…
« Elle n’est pas belle la vie dans l’Yonne ?! »
Beaucoup de cuisinières et de cuisiniers peuvent légitimement le remercier aujourd'hui. Il en fit des rubriques pour soutenir des professionnels parfois installés dans des endroits improbables ! Nous fûmes les premiers à évoquer un jeune couple installé en Vendée. Leur table qualitative était référencée au Michelin avec un « bib » gourmand. Ce couple, c'est Alexandre et Céline COUILLON, triplement étoilé désormais. En 2007, Céline était émue en studio de voir son mari interviewer par Jean-Luc ! C'est un vrai beau souvenir que ce grand cuisinier me rappela, lors d'un SMS, consécutif à cette triste nouvelle.
Mais, avant d'en arriver là, Jean-Luc PETITRENAUD obtint un CAP de chaudronnier. Puis, il fut éducateur dans un centre pour enfants, et s’essaya au théâtre, avant de commencer sur les ondes de Radio France Auvergne dans les années 80.
Le temps passa depuis son départ de la télévision en 2017 et la fin de cette émission emblématique et sincère désireuse de mettre en valeur savoir-faire et terroir de France : ses « Escapades ». Nous étions toujours en contact. En 2019, il fut d'ailleurs l'un des invités d'honneur de la fameuse foire de Sens.
Comme le disait souvent l'ami Jean-Luc en guise de conclusion d'émission : « je vous aime et tenez-vous fort ! ».
Au revoir, mon Jean-Luc. Une chose est sûre : nous ne sommes pas prêts de t'oublier et terminerons ces quelques lignes par une autre de tes maximes : « alors, elle n’est pas belle la vie......dans l'Yonne ?! ».
Gauthier PAJONA