Il a un peu les traits tirés, Damien LECLERC. Non pas à cause du « jet-lag » et du décalage horaire : Londres ne se situant qu’à trois quarts d’heure de la capitale hexagonale par les airs ! Mais, la journée de ce mardi 09 juillet fut gérée au pas de course pour le directeur général de la coopérative viticole centenaire. Un aller-retour chez nos voisins Anglais qui lui aura valu son lot d’émotions et son pesant de joie avec à la clé le titre pour la maison dont il a la destinée de « meilleur vinificateur de vin blanc » au monde ! Une distinction qu’il doit à la jeune et talentueuse œnologue, Estelle ROY…
CHABLIS : Un large sourire s’affiche sur le visage encore juvénile de la jeune femme. Arrivée au sein de la fameuse coopérative viticole icaunaise en juillet 2019, cette native du Territoire de Belfort savoure son premier titre de gloire, avec délectation. Fruit de son travail qualitatif et de son expertise qui elle, n’a rien de naissante. Un succès collectif, se plaît-elle à souligner, aux côtés du chef de cave de la maison, Cyril GROS.
Elle le reconnaît, elle a aussi beaucoup appris aux côtés de Vincent BARTEMENT, l’ancien œnologue de la maison de Chablis, parti aujourd’hui vers d’autres aventures, et qui avaient ramené dans l’escarcelle de « La Chablisienne » bon nombre de trophées prestigieux, dont le « White Winemaker of the Year », obtenu lors du très rigoureux processus d’évaluation, « IWC », déjà accueilli à Londres en 2022.
Décidément, les années paires sourient aux décideurs de la coopérative aux 250 adhérents ! Il suffit de contempler la grande vitrine attenante à un espace de présentation, dans le show-room, pour le constater. S’y dévoilent plusieurs trophées et carafes à l’estampille des plus grandes références internationales qui couronnent le travail d’orfèvre de ces amoureux de la dive bouteille. Côté conception et vinification, il est vrai ! 2016, 2014, 2018…les années s’égrènent et correspondent à autant de distinctions ramassées ! « La Chablisienne », une coopérative olympique au niveau des récompenses ?!
Une jeune femme de 34 ans épanouie et sereine…
Clin d’œil sympathique, le Relais de la Flamme sera accueilli quelques heures plus tard dans cette belle ville de Chablis, son cortège passant juste devant les édifices caractéristiques de la coopérative aux 60 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Pendant ce temps, Estelle ROY se raconte. Sereine, détendue après le stress occasionné par ce déplacement en territoire britannique si trépidant. A 34 ans, elle touche le Graal avec ce premier succès qui en appelle irrémédiablement d’autres de l’avis de Damien LECLERC. Epanouie, elle exprime sa fierté d’appartenir à la grande famille de « La Chablisienne ».
De son côté, le « boss » de la coopérative se satisfait des deux beaux exercices réalisés au cours de ces dernières années. De quoi mettre du baume au cœur quand les sinistres frappent dur dans les vignobles, comme ce fut le cas au printemps dernier avec la grêle.
Naturellement, la production 2024 en sera impactée. Mais, on n’y pense pas trop encore et on se contente d’engranger les bénéfices de cette magnifique animation, accueillie dans un stade de criquet londonien plein comme un œuf où devaient s’affronter une kyrielle de producteurs et de vignerons venus du monde entier.
L’international ? Une notion de commercialisation qui parle bien au dirigeant de « La Chablisienne ». L’enseigne est présente aujourd’hui dans plus de quatre-vingt-dix pays (92 pour être exact). Quasiment, sur les cinq continents et réalisant 62 % de ses ventes à l’exportation.
Une confrontation vineuse entre le Vieux monde et le Nouveau monde…
Lors de cette quarantième édition, organisée à Londres où le super jury aura dû trancher après des séances de dégustation et d’annotation très poussées, le participant de l’Yonne aura été confronté à des productions venant de pays majeurs positionnés sur le vin blanc, à l’instar de l’Afrique du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande ou de l’Argentine. Le Vieux monde confronté au Nouveau monde, en somme !
Ce qui n’a pas empêché nullement « La Chablisienne » de glaner par le passé quatre titres de « meilleur vinificateur de vin blanc au monde » ; le cinquième lui revenant de droit il y a quarante-huit heures grâce au travail efficient de la jeune œnologue, Estelle ROY.
« Un millésime, c’est une page blanche, affirme Damien LECLERC, il faut se remettre en question, tout le temps. C’est comme un chef étoilé… ».
Ce nouveau trophée, « La Chablisienne » le doit à son travail global sur la vinification et pas à un produit en particulier, même si dix-neuf de ses nectars ont récolté au passage des médailles distinctives lors de cette cérémonie. Une soirée inoubliable pour la coopérative qui a ajouté de nouvelles contrées à son catalogue export, cette année, avec Israël, la Malaisie ou encore, et c’est paradoxal car il est gros producteur de vin, l’Australie !
Thierry BRET
Pas toujours facile de déjeuner dans nos campagnes ! A Dixmont, le mardi, c'est fermeture hebdomadaire. Nous irons un de ces quatre découvrir cette nouvelle adresse « Au Petit Bordésiot » aux Bordes, avec un menu unique où il y est servi des frites congelées (pas vraiment mon truc !). C'est donc avec plaisir que l'on trouve à s'attabler à Véron, commune de 1 900 habitants, entre Sens et Villeneuve-sur-Yonne, dans ce bistrot-resto, dont on entend régulièrement dire du bien.
VERON : Leurs voisins, ce sont les formidables Emilie et Cédric qui tiennent l'épicerie « Proxi », commerce indispensable s’il en est. Ajoutons depuis peu au village, l'arrivée d'un couple de boulangers-pâtissiers, plutôt talentueux. En ce mardi, la petite table a été prise d'assaut. « Hier, il n'y avait quasi personne » m'explique la jeune et souriante serveuse. La première formule est proposée à 11 euros. Une vue de carte postale villageoise est appréciable en s'attablant dehors : mairie, église, ainsi que place arborée s'y sont donnée rendez-vous…
Bonne idée par ces fortes chaleurs, que celle d'apporter de suite une carafe d'eau ! Il ne reste plus de plats du jour, bien peu estivaux (filet mignon ou hachis Parmentier !).
Mais, la maison propose aussi des salades ! L'entrée unique, c'est un buffet. Il est suivi d'un des burgers maison, accompagné de frites maison. C'est triste, mais on a un peu l'impression désormais que plat constituera demain l'essentiel de nos menus. Ce serait vraiment dommage !
Un buffet où l’on reste sceptique sur le côté fait maison des salades
Le buffet me semble plutôt issu d'achats de produits tout faits de revendeurs spécialisés. Le taboulé n'y est pas mauvais. Je serai plus sceptique sur la salade de pâtes, bien trop épaisse et chargée en basilic industriel, tout comme la fadasse salade de pommes de terre tentant de ressembler à une piémontaise.
En revanche, la sauce mayonnaise accompagnant l'œuf, est pas mal. Et dans un village disposant d'un vrai boulanger, il est dommageable de servir du pain moulé qui n'est vraiment pas terrible, juste quelconque !
Pourtant, la maison ne désemplit pas ! En sortant des employés remercient Jean-Laurent de son invitation. L'un de mes voisins électriciens narre à ses convives, les affres d'un divorce difficile…
Un choix de burgers des plus appréciables…
Mention réussie pour le burger qui est servi avec un impeccable pain et saignant comme demandé ! La carte propose d'ailleurs plusieurs types de burgers. Il y en a pour tous les goûts. Le mien, un brin relevé, est plutôt bon. Les frites maison sont croustillantes et goûteuses. En accompagnement, le rosé est bien frais, l'idéal par ce temps ensoleillé ! Le repas se termine par un classique du genre qu'est la mousse au chocolat, un dessert intemporel !
Rendons grâce à ces petites tables villageoises qui rencontrent le public qu'elles méritent, amplement d'ailleurs !
En savoir plus :
Les - : le pain pourrait être meilleur !
Les + : la jeune serveuse est aimable et pro, bravo et merci !
Contact :
Café-restaurant L’Abri
6, Place de la mairie
89510 VERON
Tel : 06.41.02.63.36.
Ouvert tous les jours sauf dimanche.
Gauthier PAJONA
Sans chauvinisme aucun, force est de reconnaître, que bien souvent, désormais, nos entrées de ville sont d'une rare mocheté (en la matière, Sens et Auxerre ne font hélas point exception !), les coulisses de notre pays sont aussi jolies qu'accueillantes. Dans le Rhône, la route départementale entre Villefranche-sur-Saône et Tarare nous permet entre autres, d'admirer les pierres dorées en terre du Beaujolais. Tournant la tête à gauche, mais aussi à droite, tout y est beau ! Quel plaisir !
LEGNY (Rhône) : Soudain, avec un brin de malignité survient l'heure du déjeuner. Parfois, l'estomac sait le rappeler aussi. Mais en la matière, les choses deviennent parfois quelque peu ardues. Elle était bien jolie cette auberge du vignoble, hélas fermée à tout jamais dans ce petit bourg, tandis que dans le village suivant « Le Relais Beaujolais » est en fermeture hebdomadaire. Mince alors...
Le « 500 », pour 500 bornes depuis Paris ?
C'est alors, que proche du énième rond-point, on aperçoit nombre de fourgonnettes stationnées. On a l'impression que maçons, plaquistes et autres peintres s'y sont donné rendez-vous ! Il y a du monde au restaurant-bar, « Le 500 » (peut-être à « 500 bornes » depuis la capitale !) tenu par Cédric et Franck PROST, deux frangins sûrement !
Une petite table est disponible, en ce jour estival ensoleillé - si, si ! - alors installons-nous, tandis que les bécanes, elles aussi, se reposent. Les serveuses s'activent avec brio, en apportant des assiettes copieuses, signature de la maison. La formule déjeuner est à 18 euros, avec des lasagnes ce midi-là ! La carte fait la part belle à la viande, onglet de bœuf à 23 euros ou foie de veau à 25 euros. Le tout, région oblige, est accompagné d'un petit pot (46 cl) de beaujolais, vin agréable s’il en est.
Une réputation qui n’est plus à faire localement
Avouons sans ambages, que ce n'est pas d'une grande finesse - ce n'est pas l'endroit ! – mais, c'est bon ! L'onglet est impeccablement saignant, tout comme le foie de veau rosé. Un brin de persil sur la viande n'eut pas dérangé ! Mention bien pour la salade verte, assaisonnée à point. Sitôt débarrassée, la table est de nouveau occupée par des convives. La réputation locale de l'endroit n'est sûrement plus à faire.
En dessert, le chef pâtissier, c'est Franck ! Sa spécialité est le « pétillant framboise ». C’est un biscuit financier avec une compotée de framboises et de crème pistache. Cela tient au corps mais c’est bien ! A l'intérieur de l'établissement, le comptoir, lui non plus, ne désemplit pas.
Et adossé au « 500 », la gare de Bois-d'Oingt, avec la ligne Lyon-Paray-le- Monial, permet aussi d'y venir en train. Rendons grâce à ces valeureuses petites adresses, qui année après année, tendent à disparaître, hélas. Merci au « 500 » et aux autres, aussi !
En savoir plus :
Les - : il y a un peu d'attente, mais bon, il y a du monde !
Les + : l'ambiance est typique dans ces nobles cantines de travailleurs !
Contact :
Le 500
Parking de la Gare
69620 LEGNY
Tel : 04. 72. 38. 07. 24.
Gauthier PAJONA
C’est toujours un plaisir de se promener dans les rues de ce joli village de Saint-Bris-le-Vineux, en s’y remémorant de bons souvenirs passés au détour de belles dégustations ou des Saint-Vincent 2004 ou 2013 entre autres ! Des pensées, aussi, pour ces accueillants vignerons, les domaines VERRET, PETITJEAN et autres …
SAINT-BRIS-LE-VINEUX : Le restaurant local à la fin du siècle dernier, ce fut chez Mauricette (« Le Saint-Bris ») vendu au début du XXIe siècle à Fabrice STENGER. Mais hélas, plus rien depuis dix ans.
C’est pourquoi l’ouverture au printemps dernier du « Belle Croix », niché dans le vignoble à l’entrée du village, donna une joie légitime aux convives du coin.
Las ! Un printemps pourri et pluvieux compliqua quelque peu les débuts de cette jeune table, dans laquelle est impliquée un vigneron local, aussi talentueux que compétent, Jean-Christophe BERSAN. Aussi quelle chance en ce jour ensoleillé de début d’été de s’attabler sur cette jolie terrasse, avec une vue à couper le souffle véritablement, sur tout le vignoble environnant : c’est magnifique !
Une formule du midi est proposée à l’ardoise (18 euros) et le choix est fait du menu « Belle Croix » à 39 euros.
Des escargots en cassolette des plus plaisants…
Le kir est typique. C’est un clin d’œil au cépage aligoté, produit aussi sur la commune, à l’instar du sauvignon, symbole du village, tenant de la centième AOC bourguignonne. En entrée, l’œuf cocotte lutée fondue de poireau a belle allure ! Le feuilletage habille élégamment la cocotte et eut mérité une minute de cuisson en sus, peut-on penser ! Mais, l’ensemble est bon.
La traditionnelle cassolette d’escargots est plaisante, aussi. Quant aux mini-toasts croustillants, ils complètent agréablement ce mets si bourguignon. Une petite pointe de sel n’aurait pas été inutile !
Un canard aux saveurs appétissantes…
Mention spéciale pour le Côte d’Auxerre blanc « La Nature de Belle Croix », produit par notre vigneron- restaurateur. Le cru de 2022 est agréable en bouche par son amplitude. Gageons que d’ici deux ans, il pourrait mieux encore se révéler. En plat, l’émincé de canard demandé rosé l’est véritablement. Il est mentionné épicé, ce que l’on perçoit peu. Coup de cœur pour le délicieux écrasé de pommes de terre aux olives qui est fort bon. Le wok de légumes frais avec carottes, champignons, est servi à même l’assiette. Excellent !
Un établissement à inscrire parmi ses favoris
C’est avec un agréable dessert de saison (la nage de fruits rouges, sorbet fraise et madeleine) que se termine ce bon déjeuner.
Le « Belle Croix » figure depuis peu dans la liste des restaurants icaunais. On lui souhaite désormais, un peu plus de clients que ce midi-là. L’endroit le mérite vraiment !
En savoir plus :
Les - : un petit travail sur l’assaisonnement semble nécessaire. Pas grand-chose, en fait, juste ce qui fait monter l’assiette d’un cran !
Les + : la vue sur le vignoble est vraiment superbe !
Contact :
Le Belle Croix
03, Route de Quenne
89530 Saint-Bris-le-Vineux
Tel : 03.86.41.59.66.
Ouverture du mercredi au dimanche inclus. Stationnement aisé.
Gauthier PAJONA
Affable, il est égal à lui-même, le « Traiteur intraitable » ! Accessible, humaniste, souriant, détendu, dispo. Pourtant, à 77 ans, il est à la tête d’une entreprise familiale qui n’a rien perdu de sa superbe, dans le domaine des plats préparés dont certains, tel le fameux taboulé, sont passés à la postérité médiatique et…publicitaire ! Grâce à ce génial « gimmick » où le Bourguignon natif de la Bresse a su redonner ses lettres de noblesse à la corporation des traiteurs. Normal alors que le CFA La Brosse prônant les valeurs et les vertus du travail bien fait, le choisisse comme parrain des nouvelles salles de cours inaugurées au sein de l’établissement…
VENOY : L’an dernier, à pareille époque, l’Isérois d’adoption avait effectué le déplacement depuis Saint-Quentin-Fallavier et ses trois mille mètres carrés d’unités de production jusque dans l’Yonne à l’invitation de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) lors de la conférence d’honneur accueillie pour les Trophées « Prestige & Patrimoine », concept évènementiel entre golf et économie, concocté par le spécialiste de la gestion patrimoniale, Gilles GENEST.
Cette fois-ci, Pierre MARTINET était de nouveau dans l’Yonne, du côté du CFA La Brosse, en qualité d’invité d’honneur, d’une cérémonie qui ne pouvait que lui faire chaud au cœur – il est de formation agricole d’origine -, l’inauguration de nouvelles salles de classe, au sein de l’établissement agricole. Un invité accueilli comme une rock star, toujours à la pointe du succès ! Logique, le personnage est devenu une figure de l’entrepreneuriat familial dans l’Hexagone depuis le succès rencontré par les produits commercialisés à son estampille. Ces jours-ci, les chaînes audiovisuelles hexagonales inondent de spots publicitaires bien ficelés les éléments marketing de la société, en rappelant à qui veut l’entendre le fameux slogan du « traiteur intraitable », le coup de génie de quelques publicistes heureux !
L’envie, le dénominateur du succès cher à Pierre MARTINET
Arborant un ensemble rouge des plus vivifiants à l’œil, Hélène DECULTOT-TREMBLAY, toute en élégance et hôte de ces lieux en sa qualité de directrice du CFA La Brosse, ne put s’empêcher d’accueillir son illustre invité comme il se devait, le plaçant immédiatement sur le piédestal de la réussite professionnelle.
« Qu’importe d’où l’on vient, le dénominateur commun du succès, c’est l’envie. Cette phrase que l’on trouve dans votre livre, Pierre MARTINET, je souhaite qu’elle nous inspire toutes et tous au quotidien, en particulier nos apprentis. Elle nous inspirera avec certitude puisqu’elle se trouve affichée à l’intérieur de ce nouveau bâtiment. Que ce soit l’envie d’apprendre, l’envie de transmettre ou l’envie de développer chaque jour de nouveaux projets… ».
Une entrée en matière idéale pour la jeune femme avant de laisser la parole à l’homme d’affaires qui vient de décider de céder son entreprise, fin mai, au groupe « LDC », l’un des leaders européens sur le marché de la volaille et du traiteur. Une cession devant être effective d’ici la fin de l’année pour les 700 collaborateurs de l’entreprise iséroise.
La jeunesse, la priorité de la transmission du « traiteur intraitable »
Le fils d’agriculteur de Beaurepaire-en-Bresse qui a débuté sa carrière en 1968 est aujourd’hui à la tête d’une entreprise aux 230 millions d’euros de chiffre d’affaires. « J’ai su prendre le train en marche de la grande distribution et j’ai surtout osé, glissera savoureusement en guise de préambule, et devant une assistance tout ouïe, le « traiteur intraitable », sur la qualité des produits.
Soumis au jeu de l’interview par quatre apprentis, devant poser des questions en direct, Pierre MARTINET retraça ses origines, se référant à sa vie dans l’exploitation familiale. Il expliqua ensuite ses rapports privilégiés avec les acteurs des milieux agricoles.
« Que retenez-vous de votre parcours en tant qu’apprenti ? ». Une jeune fille posa une seconde interrogation au professionnel de l’agro-alimentaire.
« L’apprentissage, c’était très dur, expliqua Pierre MARTINET, narrant ses péripéties de jeune charcutier – un métier qui n’a plus rien à voir avec ce qui se pratique de nos jours -, je commençais à 6 heures du matin et je finissais vers 21 heures. Ce n’était pas raisonnable mais c’était une autre époque… ».
Sur les 700 salariés, plus de 40 apprentis vivent leur alternance au sein du groupe MARTINET. « C’est la volonté de donner leur place aux jeunes, 90 % sont embauchés à l’issue de cet apprentissage… Nous recrutons toujours des jeunes, en permanence… ».
Accordant sa confiance aux jeunes générations, l’ancien dirigeant du club de rugby de Bourgoin-Jallieu possède une belle image de la jeunesse, même « s’il y en a une minorité qui font c… ! ».
Le taboulé chez MARTINET ? 35 000 tonnes de produits annuels !
Quant à la recette du succès, elle est simple selon le célèbre traiteur. Il faut bosser, bosser, bosser et avoir la « gnaque », tout le temps ! « Mais, il faut avoir un petit peu la tête bien faite, aussi ! ».
La question suivante fut un tantinet plus philosophique. « Quel message voulez-vous transmettre aux générations du futur ? ».
« Il faut être créatif, tout le temps, rétorqua l’homme d’affaires, j’ai commencé à faire les marchés en vendant des poulets, et puis j’ai trouvé un tripier qui confectionnait des museaux. J’ai ajouté des légumes au museau et j’ai élaboré des recettes de traiteur. Il faut également être polyglotte avec l’anglais et l’espagnol, c’est le plus important aujourd’hui… ».
Ne parlant pas la langue de Shakespeare, Pierre MARTINET a pu néanmoins écouler ses produits aux Etats-Unis, au Brésil ou dans d’autres pays européens. Avec une certaine réussite.
Il raconta ensuite l’élaboration des recettes de ses fameux taboulés, ajoutant des raisins secs et en lui donnant une connotation orientale dans les années 90. Un marché qui pèse aujourd’hui 70 000 tonnes dont 35 000 échoient au seul groupe MARTINET ! C’est dire !
Du petit lait pour Hélène DECULTOT-TREMBLAY et Marc LABARDE, fidèle d’entre les fidèles de l’apprentissage en sa qualité de responsable du concours du Meilleur Apprenti de France dans l’Yonne !
Recevant quelques présents gentiment offerts par les apprentis agricoles, l’entrepreneur fut ensuite invité à couper le ruban de ces quatre nouvelles salles de classe, offrant ainsi ergonomie et optimisation de l’espace pour ces têtes bien pleines qui rêvent peut-être en secret de devenir elles aussi des « traiteurs intraitables » ! Qui sait !
Thierry BRET