Point de fantômes dans ce lieu extraordinaire, érigé au XVIIème siècle, du moins à notre connaissance ! Il faudrait y passer une nuit, voire sans doute un peu plus, et profiter de l’une des nombreuses chambres, richement décorées par la maîtresse des lieux, la souriante Nathalie DIAS GONCALVES, pour tenter de découvrir la présence de formes ectoplasmiques ou de dames blanches en ces murs ! Havre de paix et de tranquillité assuré, endroit magique doté de sept hectares de parc, entre Saint-Florentin et Tonnerre, le château de PERCEY et son orangeraie, rachetés en 2021 par Nathalie et Fernando DIAS GONCALVES, ont été inaugurés en grande pompe, musique, agapes et feu d’artifice compris devant un parterre conséquent d’invités ! La vie de château, en somme…
PERCEY : Ce n’est pas encore la « soirée blanche » ravivant l’esprit festif du regretté Eddy BARCLAY qui en usait et abusait à outrance du côté de Saint Trop’ mais tout de même, les convives de cette cérémonie inaugurale du château de PERCEY et de son orangeraie garderont sans doute longtemps en mémoire l’évènementiel qui les aura accaparé une bonne partie de la soirée de ce vendredi, célébrant les Jules. Un évènement assez rarissime en terre de l’Yonne où ce n’est pas tous les jours…la vie de château !
Un accueil au cordeau dès l’aire de stationnement, histoire de placer entre de beaux arbres un maximum de véhicules (et non des moindres avec quelques jolies mécaniques rutilantes, voire délicieusement rétro) dans le sens du départ, et une coupe d’un excellent cocktail au goût cerise très prononcé à la main, et voilà que la noria d’invités était déjà conquise avant même d’avoir pénétré le saint des saints de la soirée : l’imposante construction datant du XVIIIème siècle, ce château de PERCEY, propriété privée jadis d’une comtesse régulièrement visitée par le célèbre et énigmatique…Chevalier d’Eon ! L’un des premiers espions à la solde de la royauté française, incarnée par Louis XV.
On le disait en préambule, le mystère était bel et bien au rendez-vous de cette animation, concoctée par les nouveaux propriétaires de la vaste demeure : Nathalie et Fernando DIAS GONCALVES. Tiens, tiens, des visages connus et reconnus dans le paysage VIP de l’Yonne !
Un rêve de gosse qui se mue en réalité
Dirigeant de la société TPMS et édile de Montholon (Aillant-sur-Tholon pour les irréductibles !), Fernando est à la tête de la société industrielle spécialisée dans la découpe de métaux, employant une quarantaine de collaborateurs. Une belle structure qui a su se faire une notoriété dans le milieu de l’entrepreneuriat. Un personnage affable, amateur de voitures de collection – son pêché mignon – qui ne manque jamais de peps, ni d’imagination. Avec son épouse, Nathalie, il réalise un rêve de gosse : être propriétaire d’un domaine historique, possédant un supplément d’âme. Les fantômes ? Toujours ! Un rêve éveillé qu’il doit à Delphine FOURT, une autre de nos connaissances, une chasseuse (« amazone ?! ») de biens immobiliers de prestige et de caractère dans l’Yonne !
« Sans elle, souligna Fernando DIAS GONCALVES lors de la prise de parole, on n’aurait jamais pu le faire. On l’a même rendu un peu dingue dans la vitesse de cet achat immobilier et dans les refus… ».
Humour quand tu nous tiens ! L’acquisition de ce château remonte au 17 septembre 2021. Il a été entièrement rénové depuis. En y consacrant des « heures, des jours, des nuits, des week-ends, plaisantera l’orateur, et ce n’est toujours pas fini ! ».
Son épouse, Nathalie – « la plus belles des femmes pour Fernando » ! – entre alors en lice pour accompagner son époux sur le projet. Elle y passera beaucoup de temps à ornementer de la plus belle des manières chacune des pièces de cette imposante demeure, multipliant ainsi les décors les plus raffinés et originaux. Un travail de décoration magnifique que les visiteurs sauront apprécier durant la soirée.
Un site qui fut autrefois une maison de correction et une maison de retraite
Le domaine devrait accueillir moult mariages cette saison. La suivante s’annonce déjà très bien en termes de réservation. Toutefois, la période hivernale verra la continuité des activités évènementielles dans ce lieu, avec des soirées cabaret et séminaires d’entreprise. Le château étant également transformé en gîte à grande capacité.
Le maire de la localité, Daniel BOUCHERON, fut invité à dire quelques mots, il aura été un facilitateur crucial dans la réalisation de ce dossier. Un chantier important pour remettre au goût du jour et de ses normes – aïe, ça ce sont les contraintes de l’immobilier actuelles ! – ce site, qui fut pendant la Seconde Guerre mondiale une commanderie avant de devenir un peu plus tard et tour à tour un lieu de colonie de vacances, une maison de correction (diantre !) et même une maison de retraite jusqu’aux années 90…
Pas de doute, l’endroit qui ne possédait plus âme qui vive avant son rachat par le couple est chargé…d’histoires et d’anecdotes en tout genre.
Parmi les invités de la soirée, l’ancien ministre et sénateur Jean-Baptiste LEMOYNE devait s’exprimer et saluer ce « moment béni des dieux ».
« Nous sommes dans un écrin et félicitation pour les travaux accomplis, souligna le parlementaire, on est sur un territoire où il y a beaucoup de choses à faire en matière de tourisme, dont le parachutisme à Chéu. Votre initiative devrait favoriser comme dans le film « Le Sens de la fête » dans ce secteur de l’Yonne… ».
Dommage que le regretté Jean-Pierre BACRI qui en incarnait le personnage principal, organisateur de soirées évènementielles de standing ne soit plus de ce monde, il aurait été charmé par ce bucolique endroit où dorénavant tous les rêves sont permis…
Thierry BRET
L'été dernier, par un beau jour ensoleillé de semaine, nous vous avions emmené découvrir cette valeureuse petite auberge de bord de route (D 943, Joigny-Montargis). Elle est menée activement par la souriante Lucie et Philippe, son paternel, ancien charcutier sis à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne). Il est une sorte d'inspirateur éclairé d'une cuisine à l'ancienne, plutôt bien troussée. Impeccables terrines et feuilletages -parfois- s'y font la part belle ! Un modèle du genre que ce menu-déjeuner à 16 euros expliquant le fait que l'adresse fait souvent salle comble. Ajoutons enfin qu'en janvier dernier, cette bonne petite table a eu les honneurs d'une chronique du réputé François SIMON dans l’édition dominicale de « La Tribune ».
DICY : Les samedis et dimanches, la carte s'embourgeoise quelque peu avec un menu différent à 30 euros. C’est moins cher que l'indigeste omelette de la mère POULARD à 39 euros au Mont-Saint-Michel, passons ! Il nous fallait découvrir cette autre facette de la maison, dans ce paisible village baigné par la Chantereine. La commune voisine est Douchy, où - pour l'instant - les turpitudes du clan DELON se sont apaisées. Tant mieux !
Par un jour ensoleillé d'avril - si, si, il y en eût ! - la terrasse extérieure nous accueille. Point de camions sur la route, c'est plaisant. A l'ardoise, cinq choix d'entrées, puis de plats naturellement fait maison. Aux fourneaux, Quentin, le jeune chef s'active. L'entrée de saison, un bavarois aux asperges et crabe me fait saliver. C'est bon un bavarois (un entremet froid dont la création est attribuée au début du XIXe siècle au chef Antonin CAREME, cuisinier de génie). Une entrée fraîche, de saison, et bien assaisonnée de surcroît. Dans cette bonne assiette, le crabe indiqué ne me sembla pas des plus présents, mais bon ! L'une des autres entrées, la salade de hadock marinée au gingembre et segments de pamplemousse, avait l'air, aussi fraîche que goûteuse.
La tête de veau, une référence à déguster !
Ce midi-là, figurait sur la carte un plat grandement apprécié sur les tables icaunaises, et souvent proposé le jeudi d'ailleurs. Il s'agit de la tête de veau. Sauf qu'ici, elle est indiquée dans son bouillon, sauce gribiche. Les amateurs devraient d'ailleurs se délecter de ce cliché gourmand et généreux. Elle est trop souvent proposée roulée en tranche maigrichonne, accompagnée de deux patates réchauffées via le micro-onde et accompagnée d'une sauce industrielle. Ici, notre tête de veau se complaît dans un bon bouillon, accompagnée par force légumes (carottes, poireaux, patates, courgettes...) à l'impeccable cuisson. Bravo ! C'est vraiment délicieux. Bien que fort bon, je regrettai alors mon choix de jambon à la chablisienne (un petit bémol sur la liaison de la sauce, lui préférant la version crémée du cuisinier Sébastien BENET, officiant à la cantine scolaire de Gron). J'aime ce noble mot de cantine, qui n'est plus du tout politiquement correct ! Tant pis pour moi....
Un bravo pour les desserts maison…
Les desserts font envie. Ils sont colorés et paraissent fort bien exécutés. Mention spéciale pour le fraisier de saison. La tarte aux pommes revisitée était fort bonne. Tout comme d'ailleurs le sablé breton crème pistache et cerises « amaréna ».
On se donne du mal « Chez Lucie » pour bien traiter les clients qui s'en rendent compte, en étant aussi nombreux. Ce que mérite cette attachante petite adresse, à l'aimable service ainsi qu'aux prix doux.
Contact :
Chez Lucie,
10 Route de Joigny
89120 DICY
Tel : 03.86.43.09.52.
Ouverture tous les jours sauf le mercredi.
Gauthier PAJONA
Positif. Voire très positif malgré un contexte économique atone et incertain. C’est en substance les premiers enseignements à tirer de la fréquentation touristique dans l’Yonne en 2023. Radieuses et souriantes, les deux dirigeantes de l’agence de développement Yonne Tourisme pouvaient d’entrée de jeu afficher un large sourire au moment de présenter le bilan de la saison écoulée, l’un des temps forts de l’assemblée générale. Sachant que ce secteur d’activité équivaut à 55 % du PIB de notre territoire, de belles perspectives se présentent ainsi en 2024 pour ce segment économique, l’un des plus importants de la Bourgogne septentrionale…
SEMENTRON : Une constatation faisant office d’évidence en guise de préambule : l’Yonne ne deviendra jamais un département à pure vocation industrielle. Lucide dans ses analyses, Isabelle FROMENT-MEURICE, présidente de l’agence de développement Yonne Tourisme et conseillère départementale de l’Yonne estime que le territoire le plus septentrional de la Bourgogne Franche-Comté possède, a contrario, bien des atouts dans son jeu, celui de l’attractivité, notamment sur les métiers de service et surtout sur l’un des secteurs de prédilection de l’avocate d’affaires, le tourisme dont elle défend bec et ongles les intérêts à chaque prise de parole en public.
« J’y crois, martèlera-t-elle à plusieurs occasions lors de sa prise de parole, dans le cadre de l’assemblée générale ordinaire de la structure. Un événement accueilli sous un joli soleil printanier dans un cadre champêtre tout aussi rayonnant, « L’Abîme », havre de paix et de tranquillité, à quelques encablures de la commune de Sementron.
+ 6,4 % de progression en 2023, l’Yonne a la cote !
Il est vrai que le bilan de fréquentation de la saison écoulée, celle de l’année 2023, tente à lui donner raison à bien des égards. Ce qui est fort prometteur pour le début de saison qui s’amorce dès avril dans cette zone géographique. Avec ses 8,1 millions de nuitées touristiques, réalisées en hébergement marchand et non marchand, le territoire icaunais n’a pas à rougir de son résultat, loin s’en faut !
Par rapport à 2022, la progression de visiteurs est significative : + 6,4 % !
Tant du côté de la clientèle hexagonale (+ 7,1 %) qu’étrangère (+ 4,5 %). Un bon point donc pour le département. Tout commence effectivement dès le grand week-end pascal, poursuivi par le mois de mai qui en règle générale est propice avec ses nombreux déplacements touristiques, imputables aux ponts (ou aqueducs selon la configuration calendaire !) et permet aux touristes de se mouvoir aux quatre coins de la France en quête de détente et de loisirs.
Le pic de fréquentation survient à partir de juillet où le volume de nuitées icaunaises est alors en hausse. Mention spéciale également en septembre, un mois bénéficiant souvent d’une arrière-saison de qualité, au niveau de la météo.
Même la période des vacances d’automne (la Toussaint) et de Noël est favorable en termes de nuitées sur notre territoire. Ce qui est plutôt encourageant.
« C’est logique, explique Isabelle FROMENT-MEURICE, la campagne promotionnelle « l’Automne en Bourgogne » incite fortement à venir découvrir notre territoire à ce moment de l’année. C’est l’une des rares destinations hexagonales à le faire sur cette période… ».
Une démarche marketing astucieuse, sans aucun doute, dont le résultat paie !
Une carence de reconnaissance de l’appellation « Yonne »
Le bémol, car il y en a un, évidemment, se situe au niveau de la durée moyenne de séjour : 1,83 pour cette année 2023. Soit 62,6 % des touristes qui nous rendent visite, certes, mais qui ne s’attardent pas trop longtemps, malheureusement. Ils ne sont que 3,1 % à consacrer plus d’une semaine de présence dans le département bourguignon alors qu’il existe pléthore de possibilités touristiques, culturelles et gastronomiques à découvrir. Sans omettre les hébergements hôteliers et gîtes !
« Non seulement, il est nécessaire d’allonger la durée des séjours, précise la présidente de l’agence Yonne Tourisme, mais en outre, il faut inciter les touristes à revenir ! ».
Chacun de constater que les pépites de ce territoire ne manquent pas. Mais, elles souffrent d’une reconnaissance avérée malgré la stratégie déployée par les professionnels du tourisme.
« Il faut surfer sur cette appellation « Yonne », ajoute Isabelle FROMENT-MEURICE, en profiter, notamment cette saison, avec la concordance des Jeux Olympiques de Paris. En développant la marque « Yonne 2024 », portée par le Conseil départemental et ses 120 partenaires des milieux institutionnels et économiques… ».
Preuve que la dénomination « Yonne » ne résonne pas vraiment dans les oreilles des touristes, sans doute les moins érudits, c’est que beaucoup d’entre eux ne savent même pas où situer Chablis ou Vézelay en France !
Le retour des Américains se confirme après la COVID…
Concernant la provenance de la clientèle hexagonale (5,8 millions de nuitées en 2023), elle vient principalement des régions limitrophes de la Bourgogne. Avec une très nette domination des visiteurs de l’Ile-de-France (44,3 %), du reste de la Bourgogne Franche-Comté hors Yonne (9,7 %) ou d’Auvergne Rhône Alpes (8,5 %). L’analyse du profil socio démographique est révélatrice également avec 48 % de CSP + (les catégories à potentiel financier) devant les CSP en croissance (32 %).
Reste la clientèle internationale. L’Yonne est un département très prisé des Néerlandais (11,3 % des visiteurs étrangers en 2023, une hausse de + 6,3 % par rapport à 2022), des Allemands (10,6 %), des Britanniques (7,8 %), des Belges (6,9 %) et des…Américains (5,2 %). Sans doute leur appétence à la découverte de la gastronomie locale et à ses excellents crus, chablis oblige !
On notera en sus une stabilité des Suisses, et une légère poussée de la part des Espagnols et des Italiens. Au total, la présence de la clientèle internationale sur notre sol se sera traduite l’année dernière par 2,3 millions de nuitées. Des chiffres qui ne demandent qu’à progresser avec la saison nouvelle !
Thierry BRET
Déjeuner à la maison Doucet : une table étoilée, c'est toujours un peu la fête, songeai-je, en entrant dans cette salle lumineuse, aux tables nappées (bravo !). L'équipe de salle est prête. Leur tenue est impeccable : nous n'y sommes plus guère habitués. Quant aux chaussures, elles sont cirées, ce qui devient rare, par baskets interposées ! Cette rigueur dans la tenue fait honneur à cet établissement classifié « Relais & Châteaux ». A découvrir, sans modération du côté de Charolles…
CHAROLLES (Saône-et-Loire) : Un mot avant de consulter les menus, à propos d'Alex, truculent maître d'hôtel, sommelier et conseil, de cette belle table. Il est arrivé ici, sitôt son bac pro en poche, voici une vingtaine d'années. Il n’en est jamais reparti. La classe, souriant, naturellement gentil avec la clientèle, tout en étant un vrai pro, il contribue largement au plaisir du repas. Sacré Alex !
Les menus, c'est la mission de Mélanie. Elle explique avec sourire et conviction, les formules (premier menu à 75 euros), leur esprit, et toujours, cette sorte de fil rouge Charolais qui unit tables et cuisine. Un déjeuner émaillé de moult attentions gourmandes et donnant au déjeuner, comme une sorte de rythme atypique, l'esprit de la maison. Je choisis donc l'immersion bourguignonne (180 euros).
Un bout de viande fumé agrémenté de sa glace à la moutarde…
Le repas commence avec un mets puissant comme un bouillon des sous-bois charolais. Ce liquide est d'une grande pureté gustative et laisse à imaginer le meilleur pour la suite. Le pain d'une boulangerie locale et servi tiède est délicieux. Il est accompagné d'un véritable beurre au lait cru, mais aussi d'une huile de noisette de la proche huilerie Leblanc. Le chef DOUCET, tout sourire, passe saluer ses tables et tombe forcément sur un ancien artisan-peintre ayant œuvré dans la maison !
C'est alors qu'arrive une table roulante pilotée par Valentin, stagiaire de l'institut Paul BOCUSE. Il explique clairement qu'il va nous fumer un petit bout de bœuf charolais, accompagné d'une onctueuse glace à la moutarde. C'est aussi sidérant que délicieux et rompt quelque peu avec le sempiternel déroulement du repas, par le biais de cette ponctuelle et plaisante animation.
Le chemin parcouru depuis 2017 !
En salle, le personnel s'active avec sourire et aisance et l'on ne perçoit aucune tension dans le rythme. Sur les recommandations d'Alex, je choisis une véritable pépite vineuse, le « Pouilly-Fuissé Premier cru Les Ménétrières » 2021 du domaine FERRET. Il est juste magnifique. Que la fête commence !
Et c'est véritablement le cas, avec cette sublime truffe noire en tartelette, velours de vin jaune. Souvent évoqué ici, ce cépage savagnin jurassien donne des sauces au caractère exceptionnel ! Ce mets simple en apparence est tout simplement sublime et digne des plus grandes tables. Je n'avais pas déjeuné ici depuis 2017 et mesure le chemin parcouru ! C’est impressionnant. A la table voisine, un convive découvre ravi, le champagne Dom Pérignon. C'est aussi cela le plaisir du restaurant avec un grand « R ».
La truite de Crisenon met l’Yonne à l’honneur !
La fête continue avec ce sandre de Loire, miroirs de pistils de crocus, ail sauvage fermenté. L'excellence saucière accompagne ce déjeuner, c’est encore le cas avec cette délicatesse de l'ail sauvage. Le poisson a une belle mâche. C'est délicieux et convient aussi à cet excellent vin. A une table proche, déjeune un client japonais. Il semble ravi de découvrir notre gastronomie. Cela se voit, il se régale véritablement...
Ensuite, et cela fait plaisir, car elle est présente dans nombre de belles tables bourguignonnes, l'Yonne est à l'honneur grâce à la fameuse et délicate truite de Crisenon. Ici, elle est cuite à la noix avec un sublime beurre noisette aux aromates. C'est délicieux, avec un rien d'acidité, toujours plaisant lors d'un repas !
Avant le délicat ris de veau, une autre surprise nous attend. L'un des chefs de rang nous emmène en cuisine pour y déguster une onctueuse petite bouchée de bœuf, préparée devant nous. Les locaux sont impeccables et il y sent bon !
A quand la seconde étoile qui serait méritée
Puis, l'on se rassoit dans de confortables fauteuils, avant que n'arrive un impeccable ris de veau (moelleux à l'intérieur et croustillant sur l'extérieur). Il est délicatement imprégné de Pastis de La Clayette (localité voisine). L'alliance est parfaite avec le fenouil confit fort bien assaisonné.
Quelques lichettes fromagères se présentent à la dégustation dont le charolais de la fromagerie voisine « La RACOTIERE », toujours au rendez-vous depuis moult années. Puis, on termine avec légèreté par un soufflé à la luzerne, cazette du Morvan, glace au foin.
Le café conclut ce déjeuner d'anthologie. Ici, la deuxième étoile ne serait pas déméritée. Viendra-t-elle ? Difficile de comprendre que dans son pays natal (1900), MICHELIN soit beaucoup plus économe de ses distinctions que dans les nombreux - trop ? - pays où il œuvre désormais. Un dommage immérité pour nos restauratrices et restaurateurs, bien souvent à leur compte de surcroît. Bravo au chef DOUCET : avec votre brigade, vous pouvez être fier de ce beau parcours qui ne pourra que continuer de bien jolie manière. Et avant de remonter dans le train, nous crions à l'unisson, vive le Charolais !
Contact
Maison DOUCET, avec chambres et impeccable petit déjeuner
01 Avenue de la Libération-
71120 CHAROLLES
Tel : 03.85.24.11.32.
Fermé dimanche soir, lundi, mardi.
Premier menu : 75 euros.
Gauthier PAJONA
Réélue à la présidence de la Fédération nationale des Gîtes de France en mai 2023 – un succès pour celle qui a succédé à Dominique POMMAT et qui devenait ainsi la première femme à la tête de la vénérable institution créée en 1955 -, Sylvie PELLEGRIN n’aurait manqué sous aucun prétexte les travaux de l’assemblée générale ordinaire de l’Association pour le Développement du Tourisme Rural dans l’Yonne (ADTRY), accueillis à l’hôtel Mercure, ce mercredi matin. Un territoire de l’Yonne qui ne lui était pas inconnu, puisque elle-même viticultrice du côté de Lambesc, exploitant le Château de Libran, aux côtés de son époux…
APPOIGNY : La Saint-Vincent tournante de Chablis ? Elle connaît de réputation, la présidente reconduite au printemps dernier de la FNGF, la Fédération nationale des Gîtes de France ! Immédiatement, Sylvie PELLEGRIN s’est attirée la sympathie des participantes et participants de ces travaux proposés, mercredi en matinée, à l’hôtel Mercure, ceux de l’assemblée générale ordinaire de l’ADTRY, l’Association pour le développement du tourisme rural dans l’Yonne. Même si en substance, elle devait ajouter avec un zeste d’humour qu’il faisait un peu froid à cette période de l’année, c’est-à-dire en janvier, date à laquelle la célèbre manifestation vineuse se déroulait dans l’Yonne orientale !
Délaissant ses soixante hectares de vignes, plantées du côté de Lambesc – avec son époux, Jean-Claude, elle y propose même des balades agréables en calèche au cœur du vignoble ! -, la présidente de la FNGF avait donc troqué sa casquette de vigneronne pour celle de propriétaire de gîtes ruraux – elle en a six dans son escarcelle – pour évoquer la situation de la filière, l’un des maillons forts du capital tourisme de l’Hexagone.
Un budget d’un million d’euros pour la communication
Accueillie sur le devant de la scène par la nouvelle présidente de l’ADTRY, la succulente Hélène RAVOT à l’humour ravageur lors de la présentation de son rapport moral, Sylvie PELLEGRIN rappela les valeurs fortes de la marque FNGF, déclinées autour de la solidarité. Ainsi, le réseau a décidé en 2023 d’être solidaire de la marque, consacrant un budget de plus d’un million d’euros, à la communication et à ses campagnes. Une manière très pertinente et astucieuse de réaliser de la publicité ruisselant ainsi sur la totalité des départements hexagonaux.
A l’heure actuelle, c’est à Paris que l’on peut aussi constater les bienfaits de cette stratégie de communication en visitant une très belle exposition de photographies à la gloire des Gîtes de France, dévoilées au public de part et d’autre du jardin du Luxembourg et du Sénat, une façon très subliminale et visuelle de rappeler aux parlementaires fréquentant le palais sénatorial de l’importance de cette forme touristique, avant de voter la loi de finances !
Toujours sur le volet de la communication, la FNGF a commandé une campagne de spots télévisés sur M6 diffusés le dimanche à 14h15, une émission qui se nomme « Suivez le Guide » avec des propriétaires de l’association qui apportent leurs témoignages. Pour la Bourgogne Franche-Comté, c’est le Jura qui a été sélectionné pour représenter nos couleurs. Un très beau chalet en montagne…
« C’est une campagne extrêmement pertinente, assure Sylvie PELLEGRIN, en l’espace de deux à trois dimanches de diffusion, le site Internet de notre fédération a été très vite saturé au vu du nombre de connexions observés juste après la diffusion de ces spots publicitaires ! ».
« Surtout, ne lisez pas la presse ! »
Un pic de connexion similaire qui a été constaté depuis dans tous les départements de France. Entraînant de facto une hausse des réservations, prouvant la véracité du vieil adage, « un bonheur ne vient jamais seul ! ».
Autre thématique du jour qui fut abordée par l’intervenante : la nouvelle loi de finances, parue le 28 décembre dernier.
« Ce texte aurait pu être catastrophique pour les propriétaires de gîtes, ajouta Sylvie PELLEGRIN, nous avons fait un énorme travail informatif auprès des députés et des sénateurs pour le faire évoluer. Nous avons obtenu que la déclaration de revenus (faite en 2024 sur les revenus de 2023) devra conserver les mêmes abattements et les plafonds. Rien ne change grâce à une dérogation de Bercy sur le sujet. Nous avons bon espoir qu’il y ait un réajustement de la fiscalité envers tous les établissements « sauvages » - on pense notamment à ceux proposés par la plateforme AIRBNB- et le législateur veut vraiment faire la différence ».
Des propriétaires de gîtes ruraux, défenseurs de patrimoine, qui veulent préserver le bâti dans les villages et les hameaux, ne vivant pas nécessairement de cette activité qui est considérée comme un complément de revenus. La conservation de l’abattement de 71 % devant ainsi être confirmée en 2025, selon elle.
Puis, étonnamment, Sylvie PELLEGRIN prit à partie la presse et leur rôle influent. « Surtout, ne lisez pas la presse ! clama-t-elle à plusieurs reprises, elle tronque les informations ! La Fédération nationale des Gîtes de France vous donnera en temps et en heure les informations exactes avec ce qu’il faut déclarer et comment le déclarer. Faites confiance à Gîtes de France, car nous sommes dans la vérification des informations ! ».
Ah, bon ? Et pas les journalistes, alors que cela intègre pourtant leur code déontologique ?!
En outre, la présidente de la FNGF rencontrera dès vendredi l’un des soutiens sénatoriaux qui défend cette ligne de la conservation de l’abattement favorable aux férus de ce tourisme patrimonial, Jean-François HUSSON, le sénateur de la Meurthe-et-Moselle. De quoi rassurer les propriétaires de gîtes dans l’Yonne !
Thierry BRET