Et pourquoi pas l’aménagement d’une plage à Auxerre ? Après tout, si l’Yonne coule bel et bien à Paris comme le rappellent de nombreux institutionnels icaunais à chaque prise de parole en public, pourquoi, en effet, la cité chère à Paul BERT n’aurait-elle pas l’honneur d’accueillir, comme dans la capitale de l’Hexagone, en période estivale sur ses berges de quoi recevoir badauds et touristes en quête de fraîcheur ?! C’est en tout cas le nouveau projet de la structure « Vivre l’Auxerrois », qui en a fait même le thème de son actuelle consultation en ligne et sur papier ! Auxerroises et Auxerrois, à vos stylos avant d’enfiler vos maillots !
AUXERRE : Une plage à Auxerre ? Un sujet qui ne peut laisser indifférents les habitants de la capitale de l’Yonne, l’été revenu, eux qui ne souhaitent pas trop souffrir des températures parfois caniculaires. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas cette année, hormis trois à quatre jours courant août. En tout cas, la thématique inspire les représentants de l’association, « Vivre l’Auxerrois » qui remettent ainsi le couvert en usant de la consultation publique (numérique ou sur papier) après s’être intéressés il y a quelques mois à l’aménagement de la place de l’Arquebuse, avec le retour d’une halle couverte, selon deux propositions architecturales particulièrement soignées. Deux esquisses qui auront été prétextes à une première consultation populaire afin de choisir entre les deux options…
Cette fois-ci, rebelote mais pas dix de der ! Les porte-voix de « Vivre l’Auxerrois », à savoir les élus de l’opposition communautaire et municipale, Isabelle POIFOL-FERREIRA, Sophie FEVRE et Mani CAMBEFORT, promettent d’autres rendez-vous similaires au fur et à mesure de l’approche d’une certaine échéance ! Que vos regards convergent vers….le printemps 2026 !
Une offre touristique complémentaire à l’existant
Question préalable, pourquoi une plage à Auxerre, finalement ? Installé confortablement dans l’un des fauteuils cosy de l’hôtel « Le Normandie » - l’établissement se prête très bien à ces entretiens discrets dans son salon joliment décoré -, le premier fédéral du Parti socialiste de l’Yonne, Mani CAMBEFORT, en donne les raisons principales.
« J’ai eu l’opportunité d’en discuter avec la maire de Paris Anne HIDALGO il y a peu, explique-t-il, il y a 22 ans, la capitale tricolore lançait la première édition du concept « Paris Plage », concept permettant aux Parisiens ne pouvant quitter la métropole l’été de se sentir en vacances en rejoignant les berges de la Seine, désormais aménagées… ».
Dans le cas présent, le projet pourrait s’inscrire dans l’aménagement de la rive droite d’Auxerre en favorisant la réappropriation de la rivière et de ses abords. Au-delà du fait de créer un service supplémentaire (et agréable) aux habitants, « Auxerre Plage » deviendrait une indéniable offre touristique complémentaire aux infrastructures existantes ou en projet.
Une plus-value côté loisirs que ne bouderait pas les 40 % d’Auxerrois qui ne partent jamais en vacances l’été.
Deux visions de plage pour un seul choix !
Deux visions de cette plage existent aujourd’hui. La première s’articule autour du modèle de lieu de détente avec son écrin de verdure et de fraîcheur au cœur de la ville, connecté à la nature et au patrimoine environnant.
« Nous aurions alors un lieu de balade permettant de cheminer jusqu’au Parc de l’Arbre Sec et aux Quais de la Rive gauche, précise Mani CAMBEFORT, dessin à l’appui.
L’autre vision se veut davantage ludique, animée, traditionnelle dans ses aspirations.
« Ce serait une plage centrée sur des loisirs accessibles et gratuits pour tous les âges, confirme l’interlocuteur de « Vivre L’Auxerrois », une guinguette y serait ouverte tout l’été tandis que des manèges permettraient aux enfants de jouer… ».
Un concept diamétralement à l’opposé du précédent, en effet !
Quant à la baignade, est-elle envisageable dans l’Yonne ? Rien n’est impossible avec quelques aménagements techniques appropriés !
20 000 flyers édités et distribués aux Auxerrois !
Dix ans après les aménagements de la Rive gauche réalisés par l’équipe municipale d’alors – c’était sous le règne du maire socialiste Guy FEREZ ! -, ce sont d’autres représentants du PS (Sophie FEVRE et Mani CAMBEFORT), accompagnée de la radicale de gauche Isabelle POIFOL-FERREIRA qui lancent l’idée de ce projet novateur, même si par le passé d’autres projets de plage ont existé, sans pour autant se concrétiser dans la réalité.
Ouverte depuis peu, la consultation est opérationnelle. Elle se présente de manière multicanale, avec l’intégration d’une deuxième page spécifique sur le site Internet de l’association – l’outil avait été créé pour recueillir les avis de la précédente consultation -, ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux de l’association, présente sur Facebook ou Instagram.
Côté communication, « Vivre l’Auxerrois » n’a pas ergoté sur les moyens en imprimant vingt mille flyers, largement diffusés depuis dans les boîtes aux lettres et distribués sur les marchés auxerrois.
Courant jusqu’à la fin octobre, l’exercice consultatif en ligne ou sur papier pourrait recueillir de très nombreuses réponses comme ce fut le cas lors de la précédente opération…On ne change pas une formule consultative qui marche !
Thierry BRET
« Le domaine de l’Abbaye de Pontigny est en train de se réveiller ! ». Prononcée par la directrice de ce vaste projet touristique et culturel, la souriante Amandine SIMPHAL, la petite phrase n’a rien d’anodine, en soi. Elle résonne longuement sous la voûte de la salle capitulaire qui accueille une curieuse « conférence de presse », qui n’en est pas une en vérité, puisque suivie par pléthore d’invités de la chose publique, institutionnels, élus, politiques, représentants associatifs et aficionados de la vie artistique et touristique qui rayonne sur notre territoire. Un réveil toute en joliesse pour cette abbaye et son domaine qui devrait perdurer avec les futures tranches de son embellissement…
PONTIGNY : De la fierté et des sourires. Ouvrant le bal de cette traditionnelle conférence de presse de mise au point selon les étapes évolutives du projet – la précédente eut lieu au même endroit mais dans une configuration pas tout à fait identique en 2022 -, Amandine SIMPHAL, la jeune directrice en charge du développement touristique du site, le domaine de l’Abbaye de Pontigny dans sa nouvelle restructuration telle que l’a imaginée l’homme d’affaires et investisseur François SCHNEIDER, à la tête de sa fondation éponyme, prit soin de présenter l’état des lieux de ce chantier qui devrait courir sur plusieurs années encore.
Un chantier n’ayant qu’une unique orientation, redonner son lustre d’antan (tout en l’améliorant et en le diversifiant) à ce haut lieu patrimonial et spirituel, implanté depuis des siècles en terre de l’Yonne. Notamment son domaine qui offre de sérieuses perspectives en matière de projets, tels qu’ils ont déjà été évoqués par le passé.
Déjà un excellent préambule avec l’exposition « Terre et Fibres » !
D’ailleurs, le site, ouvert depuis le 15 août dernier, attire déjà le public en nombre, local et étranger, trop curieux de voir ce qu’il se passe derrière les murs de cette fameuse abbaye cistercienne dont on ne se lasse jamais de redécouvrir les beautés flamboyantes.
Ici, c’est la terre qui est mise à l’honneur. Celle des bâtisseurs de cet emblématique endroit propice à la méditation et au recueillement, mais aussi celle que ne dédaignent pas travailler les artistes.
On y voit déjà des œuvres diverses et variées autour cette thématique nourricière de l’âme et du cœur, une terre utile à la préservation des ressources pour mieux affronter les lendemains. Une exposition, œuvre du Pavillon de l’Arsenal, AMACO et les Grands Ateliers. Elle se nomme « TerraFibra Architectures », soit le reflet de la créativité architecturale où sont présentés quarante bâtiments lauréats du premier prix mondial des architectures contemporaines à base de terre crue et fibres végétales. Elle a été réalisée avec le concours du CAUE de l’Yonne.
Cette première exposition avec parfois de curieuses interprétations de ce que l’imaginaire fécond peut produire, sera visible jusqu’au 04 novembre mais de cela nous reparlerons.
Ici, sera également prévue plus tard, d’ici une dizaine d’années, la construction de cette agora permettant aux chercheurs, scientifiques, économistes, artistes, entrepreneurs, citoyens, politiques de réfléchir et de partager ensemble sur l’évolution de la Terre et pourquoi pas de panser (penser) ses maux avec des solutions idoines.
Un rayonnement qui est adapté à ce cadre séculaire du patrimoine hexagonal et à la volonté humaniste de François SCHNEIDER qui s’est déjà penché sur la question via sa Fondation, y compris en encourageant l’émergence de nouveaux artistes positionnés sur la promotion de l’art contemporain, l’un de ses dadas intellectuels.
Un vrai melting-pot que ce domaine de Pontigny qui n’a, certes, pas fini de nous surprendre au gré du temps !
Un tour d’horizon des aménagements existants !
Le futur du domaine de l’Abbaye de Pontigny repose donc sur « trois grands piliers ». On se croirait presque dans une phase romanesque à la Ken FOLLETT, le fameux écrivain britannique féru de scénarii historique et moyenâgeux ! Le premier de ces piliers se veut résolument artistique et culturel, avec la création du Centre d’art mettant en valeur le patrimoine. Le second se rapporte au développement du tourisme avec la création d’un établissement hôtelier de niveau trois étoiles et d’un restaurant avec une exigence de qualité importante. Quant au troisième de ces piliers fondateurs, il se traduit par la création d’un pôle de culture agricole mettant en exergue les paysages et les productions locales avec les plantes aromatiques et médicinales.
Puis, Amandine SIMPHAL procéda à un état des lieux de ce qui a été réalisé depuis la dernière conférence de presse, remontant à deux ans. La Fondation SCHNEIDER n’est pas restée les deux pieds dans le même sabot, c’est sûr ! En témoigne l’aménagement de la Maison du Jardinier, un édifice qui se situe à l’entrée du domaine. Ainsi que le bâtiment des convers où a été donnée cette conférence de presse.
Huit à dix mois de travaux auront permis de redonner un look atypique à la Maison du Jardinier. Elle comprend le point d’accueil, le passage obligé de tous les visiteurs devant s’acquitter de leur ticket d’entrée, une boutique où s’entreposent des livres mais aussi des produits du terroir ainsi qu’un espace de collation. Un chantier qui aura vu la collaboration d’une quinzaine d’entreprises artisanales du cru, depuis la maçonnerie aux huisseries, de la couverture à la charpente, etc. Un chantier géré par un architecte des Bâtiments historiques et l’accompagnement de la structure, Yonne Equipement. Ces travaux ont respecté la démarche environnementale avec la gestion des eaux de pluie, la présence de chaux et de chanvre. Signalons que l’entreprise MICHEL a sorti 293 tonnes de matériaux dans l’aile des convers !
Le premier chapitre des travaux se « découvre » !
Quant aux activités, elles sont nombreuses à être proposées, notamment avec la création de nouveaux parcours de visite du site, dont certaines sont guidées chaque jour. On notera le parcours en immersion sonore. Mais, les touristes de passage peuvent également découvrir le lieu à leur rythme et en toute liberté. A cet effet, a été créé le salon de thé, l’un des points névralgiques de la Maison du Jardinier. Ici, c’est la gougère qui est mise à l’honneur, produit du patrimoine culturel et gastronomique de la Bourgogne ! Les férus de vins y trouveront aussi des nectars du terroir dont des variétés réalisées à partir du bio. Précisons qu’une dizaine d’emplois ont été créés in situ, notamment à la tenue de la boutique et pour les visites guidées. Quant aux artistes, ils sont les bienvenus pour y dévoiler leurs réalisations en art contemporain. Même la signalétique de l’abbaye a été pensée par des créateurs artistiques, jouant ainsi sur la lumière et la vie.
La DRAC, la direction régionale des Affaires Culturelles, a apporté son soutien au financement de ce vaste projet, notamment pour les études historiques réalisées sur le lieu et l’aménagement de l’aile des convers. Parmi les autres contributeurs importants, citons la Région Bourgogne Franche-Comté, mais aussi l’ADEME et le Crédit Agricole Champagne Bourgogne. Soit deux millions d’euros pour la réalisation de la première phase de travaux, le chapitre initial, baptisé « la Découverte » par ses auteurs. Le projet dans son aménagement global prévoit 20 millions d’euros d’investissements !
Une succession de nouvelles étapes à venir
Le domaine sera désormais payant lors de sa visite. Amandine SIMPHAL le justifie : « Ce n’est pas pour un quelconque enrichissement que nous faisons payer le droit d’entrée, souligne la jeune dirigeante, mais c’est plutôt dans une vision patrimoniale. Toute personne qui vient découvrir le lieu s’acquitte de ce ticket qui permet d’améliorer la visite suivante. Chacun des visiteurs est un petit ruisseau qui vient grossir une rivière, tout cela dans un esprit de loyauté et de respect du territoire… ».
La jeune femme ne pouvait clore son intervention sans évoquer naturellement les prochaines étapes de ce chantier gargantuesque. A venir, la création du centre d’art contemporain dans le bâtiment des convers ainsi que la création du centre d’interprétation historique du site (des cisterciens à nos jours).
Le complexe hôtelier, assorti de son restaurant de belle facture culinaire, est prévu ensuite, à horizon 2026.
Très prochainement, la Fondation SCHNEIDER va lancer son concours sur la terre comme elle l’a déjà fait avec l’eau au centre d’art de Guebwiller, un concours ouvert aux artistes « talents » d’art contemporain.
« Nous voulons ce projet vivant et intégré dans son environnement, résuma Amandine SIMPHAL toujours avec le sourire, sous le regard bienveillant de François SCHNEIDER, assis parmi l’assistance, ses environnements même (devait-elle corriger en y ajoutant les dimensions sociales, économiques et humaines), un projet ancré sur le territoire. Ce ne sera jamais une simple destination touristique mais un lieu de participation où chacun deviendra acteur de ce projet et de son destin… ».
Ravie de ses belles paroles, la présidente de la Région Marie-Guite DUFAY, accompagnée de l’édile de Joigny, Nicolas SORET, pouvait applaudir ensuite l’interlocutrice, le sourire aux lèvres…
Thierry BRET
La première phase de restauration de l’abbaye Saint-Germain est désormais achevée. Outre la réfection de son sol, le cloître a vu son ancienne toiture en piteux état, remplacée par une couverture de 750 dalles calcaire non gélives, lui assurant enfin une étanchéité salvatrice. L’inauguration en présence notamment du préfet Pascal JAN, de la présidente de la Région Marie-Guite DUFAY, du maire d’Auxerre Crescent MARAULT et du représentant régional de la DRAC Laurent BARRENECHEA, aura été l’occasion de dévoiler une plaque à l’entrée du site multiséculaire, authentifiant son appartenance au cercle très fermé des sites clunisiens. Un pas de plus sur la route des grands itinéraires culturels européens…
AUXERRE: « Les pierres murmurent plus qu’elles ne clament mais elles ont des choses à dire, à raconter. Le cloître murmure, l’abbatiale chante… ». Les propos du maire d’Auxerre Crescent MARAULT se sont teintés d’un certain lyrisme samedi matin, à la mesure sans doute de la magnificence des lieux et des travaux accomplis… Il y avait urgence !
Désertée par les moines après la Révolution, l’abbaye Saint-Germain connut depuis, des fortunes diverses, hébergeant au fil des années, tantôt des écuries, tantôt un hospice, avant de se transformer en hôpital militaire, puis civil jusqu’au début des années 80. On y vit même une salle de radiologie et des espaces de consultation construits au-dessus du cloître !
Une couverture en pierre inhabituelle pour ce genre d’édifice
La phase 1 des travaux entrepris pour sa renaissance, d’un montant de 2,8 millions d’euros pour une enveloppe globale de 22 millions, a permis entre autres, de remplacer la toiture du cloître, outragée et fissurée par le temps du fait de pierres gélives devenues perméables à l’eau et menaçant grandement l’édifice.
Exit les bâches existantes, qui ont laissé place à plus de 750 pierres taillées pour la circonstance, en provenance du Châtillonnais, lui assurant désormais une couverture appropriée ! Le paradoxe étant que compte tenu du manque de pente, les visiteurs n’auront pas le loisir de découvrir à leur juste valeur les travaux accomplis dans les espaces qui leur sont ouverts !
Une couverture en pierre qui, de l’aveu même de l’architecte François PEYRE, n’a pas d’équivalent dans tout l’Hexagone : « à mon avis, ce type de couverture et sur une telle surface, n’existe pas en France. Ailleurs, comme dans le Midi, on utilise plus du plomb ou du cuivre, mais ici, on est resté sur de la pierre, dans un dispositif qui a nécessité de la part des entreprises des compétences assez particulières… ».
Un projet de rénovation en écho avec d’autres abbayes de l’Hexagone
La phase 2 des travaux devrait débuter avant la fin de l’année, avec pour pierre angulaire, la réfection de la toiture de l’abbatiale, beaucoup plus visible cette fois, dont les tôlages actuels, vieux d’une trentaine d’années, montrent aujourd’hui une piètre image du site aux yeux des visiteurs.
Au programme également : la réfection de l’aile nord, la création d’un appartement pour les artistes en résidence et d’un studio d’enregistrement, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, ainsi que le doublement de la surface muséale dédiée aux expositions.
Prenant pour cela, modèle sur sa lointaine et prestigieuse cousine angevine, l’Abbaye royale de Fontevraud, dont le domaine monastique est depuis longtemps ouvert sur le monde. Un projet de rénovation en phase également avec celui de l’abbaye de Pontigny, dont le premier chapitre a été inauguré en parallèle ce week-end et de bonne augure pour le développement de la mission que s’est donnée Saint-Germain : devenir la Cité de référence de la « Parole et du Son », en écho à la « Cité de la Voix » trônant en majesté sur la « Colline Eternelle » de Vézelay !
Dominique BERNERD
Surfant sur la dynamique des dernières élections législatives, le groupe d’action des Insoumis d’Auxerre se lance dans une consultation des habitants de la ville préfecture, quartier par quartier, avec pour objectif de recueillir les doléances, remarques ou idées du plus grand nombre sur des sujets locaux. Un site participatif a même été créé pour l’occasion sur Internet, (auxerrelacommune.com), où chacun pourra s’exprimer et apporter sa pierre à l’édifice, dans l’optique de construire des projets pour le bien-être de tous…
AUXERRE : Sur la page d’accueil de la plateforme mise en ligne cette semaine, ce message qui ne souffre d’aucune ambiguïté : « Nous lançons un appel à celles et ceux qui croient en la démocratie, aux échanges collectifs et qui ont une vision humaniste de la société… ».
Prendre le pouls de la population, quartier par quartier…
Délaissant un temps les grands sujets nationaux, le groupe des Insoumis d’Auxerre a fait le choix de prendre le pouls de la population, au plus près des sujets de terrain et des préoccupations du quotidien, en entamant le 22 octobre prochain un tour des quartiers pour recueillir les témoignages des habitants. Premier visé, celui des Piedalloues, excentré s’il en est par rapport au centre-ville et présentant une grande mixité au niveau de l’habitat, dont la population vieillissante s’est, l’automne dernier, montrée particulièrement critique envers la municipalité en place, au regard du projet d’abandon de la collecte des déchets en porte-à-porte. Un quartier pour autant, pas forcément en phase avec le programme de La France Insoumise, reconnaît l’une de ses figures emblématiques locales, Adrien PROVENCE : « c’est un quartier mixte, pas acquis à notre cause, mais pas forcément contre nous, où l’on devrait trouver des gens prêts à nous dire plein de choses différentes, pour nous faire un premier avis… ».
Autre public visé explique Manu, un jeune militant, celui des moins de vingt ans : « A Auxerre, il y a 1 200 étudiants, des gens qui vivent ici, qui étudient ici et ont besoin d’une offre étudiante. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire se nourrir, se loger, se transporter, la culture, le sport, un programme très large et on a besoin de savoir ce que pense et ce que veut cette jeunesse auxerroise pour son avenir… ». Avec en filigrane, l’objectif de se donner les moyens d’essayer de les retenir dans l’Yonne une fois leurs études achevées.
Donner la possibilité à tous de pouvoir s’exprimer, LFI ou pas !
Présenté comme « une plateforme d’intelligence collective dédiée à préparer la ville de demain », le site « auxerrelacommune.com » a été créé avant tout, explique cette militante, pour « nourrir une réflexion sur ce que l’on pourrait apporter aux citoyens à Auxerre ».
Facile à prendre en main, il n’est pas sans rappeler un autre réseau social d’échanges bien connu et met en avant un certain nombre de thèmes comme la mobilité, le logement, l’urbanisme, le sport, la jeunesse… Autant de sujets sur lesquels tout un chacun pourra s’exprimer, que ce soit en partageant des idées, des photos, créer un sondage ou télécharger des vidéos, sans pour autant se lancer dans un engagement plus personnel, précise Adrien PROVENCE : « il y a des gens qui ont un avis bien tranché sur des sujets très locaux et on souhaite leur donner la possibilité de s’exprimer sans pour autant faire la démarche de venir à une réunion de LFI, qui en soi est déjà un autre pas plus engageant et un marqueur politique… ».
Le nom du site en souvenir de la Commune de Paris !
Avec ce petit coup de griffe à l’attention du maire d’Auxerre, « le café avec Crescent, c’est un bon coup de « com », mais pour nous, ce n’est pas comme ça qu’on, associe les citoyens à un projet… ».
Se refusant à voir dans la démarche les prémices de la campagne municipale de 2026, le collectif auxerrois insiste sur la notion de « page blanche » à écrire, rajoute Rachid EL IDRISSI : « ce que l’on souhaite avant tout, c’est écouter les gens, avec comme démarche de dire, « on ne sait pas ce dont vous avez besoin », même si on a quelques idées, bien sûr ! » (rires).
Le nom même du site mis en ligne cette semaine n’est pas anodin et ne relève pas du hasard, « une petite référence à la Commune de Paris, l’un des seuls exemples de réelle démocratie participative et directe, même si cela n’a pas duré longtemps… ». Avant de ponctuer prudemment, « évidemment, on ne veut pas que cela fasse pareil » !
Dominique BERNERD
C’est devenu un vrai rituel. Surtout pour celles et ceux qui n’ont guère le temps de fréquenter les marchés, du fait de leurs occupations professionnelles excessives et qui se rendent là, sur le parking attenant à la Chambre départementale de l’Agriculture, pour y acheter de bons produits issus de la ferme. Des légumes ayant le goût de céleris et de navets ! Des fruits qui possèdent l’agréable texture d’une pomme juteuse à l’envie ! Le drive fermier poursuit sur sa lancée. Il a célébré sa décennie d’existence en proposant aux habitués un marché de producteurs, vendredi soir…
AUXERRE : Certes, il n’y a que quelques étals qui forment un « U », mais les produits proposés dans les cagettes sont appétissants ! Des légumes et des fruits de saison à volonté ! Carottes, choux, courges, haricots verts… : de quoi se sustenter aisément avec à l’appui de belles recettes concoctées dans sa cuisine si l’imaginaire suit ! Un peu plus loin, on se régale de charcuteries et de cochonnailles servis à l’assiette, histoire de titiller les papilles ! Des fromages bien faits font tirer la langue des plus gourmands. A moins qu’une bonne glace ne vienne encore nous rafraîchir le palais, malgré l’heure passablement tardive. Une glace 100 % made in Yonne et avec du lait maison avec « L’Amour est dans le lait » !
L’initiative a le mérite d’exister. Un drive fermier qui, ce soir, se présente sous la forme d’un marché de producteurs, prétexte à un anniversaire à ne pas négliger, et fête ses dix ans ! Pile poil, un vendredi 13 ! Un chiffre porte-bonheur, il est vrai ! Tous les producteurs (ils sont au nombre de vingt-quatre) ne sont pas là, ce soir. Peu importe, l’ambiance est là, avec des visiteurs qui viennent en famille, accompagnés de leurs enfants, sans doute pour les initier aux plaisirs des courses en lien direct avec les agriculteurs.
La FDSEA et la Chambre agricole à l’origine du concept
D’ordinaire, on passe sa commande en ligne. Simple comme bonjour et l’on vient récupérer ses emplettes (viande, œufs, fromages, légumes et fruits, vins, bières locales, confitures…) sur l’un des deux points de retrait, soit derrière l’édifice de la Chambre départementale d’Agriculture, sur le parking vidé chaque vendredi de ses véhicules ; soit au lycée professionnel de Champs-sur-Yonne, partenaire de cette initiative qu’il aurait fallu inventer si elle n’existait pas !
Président de la section départementale de la FDSEA, Damien BRAYOTEL, visite le lieu, l’air réjoui. Il est rejoint quelques instants plus tard, après la sortie du bureau, par Arnaud DELESTRE, le président de la chambre consulaire agricole. Que pense-t-il de cette animation, le porte-parole institutionnel de la filière ?
« C’est une belle opportunité et réussite pour les producteurs, et il faut rappeler qu’initialement, c’est la Chambre et la FDSEA qui ont mis en place ce concept qui perdure aujourd’hui. Cet outil traduit l’implication de l’ensemble des producteurs sur le territoire et c’est très important pour le département… ».
Si la fréquentation du drive fut en très nette hausse lors de l’épisode sanitaire lié à la COVID-19, la présence des consommateurs est moindre désormais. La raison en est simple : le retour à la vie normale faite de ses contraintes organisationnelles et du retour consumériste facile vers la grande distribution.
« Toutefois, insiste Arnaud DELESTRE, les gens reviennent petit à petit sur de la consommation locale, et des produits issus de nos fermes. S’ils veulent du local, les consommateurs, on peut leur en proposer très facilement ! ».
Une phrase dite sur le ton de la plaisanterie mais qui résume l’état d’esprit de ce marché des producteurs à réitérer. Avant le vingtième anniversaire, n’est-ce pas ?!
Thierry BRET