Moins connue que celle d’Azincourt, mais presque autant meurtrière, la bataille de Cravant vit s’affronter les troupes françaises du roi Charles VII, dauphin de France, allié aux Ecossais, à l’alliance anglo-bourguignonne. Six siècles plus tard, le village a festoyé deux jours durant sous le double signe du lys et du chardon, pour rendre hommage aux combattants d’alors.
CRAVANT : Ambiance médiévale garantie : il paraît même que d’aucuns y auraient aperçu un certain Godefroy Amaury de MALFETE, comte de Montmirail et son compère, Jacquouille la Fripouille ! Deux « Visiteurs » parmi tant d’autres…
Combats de chevaliers, fauconnier, marché médiéval, campement des Grandgousiers, forgerons, tournoi de chevalerie… Cravant n’a jamais autant mérité son titre de « village médiéval en Bourgogne » que ce week-end. Difficile en arpentant les ruelles paisibles de la commune d’imaginer qu’il y a tout juste 600 ans, se déroulait devant ses murailles d’alors, l’une des plus terribles batailles de la Guerre de Cent ans, qui vit les « Anglois » l’emporter sur les « François » et le roi Charles VII, céder aux Bourguignons le Comté d’Auxerre. Avant qu’une certaine Jeanne, de son patronyme « d’ARC » ne bouta les « Rosbifs » hors de France, mais ceci est une autre histoire !
Pour construire le futur, il vaut mieux connaître son passé…
L’association « Auld Alliance » s’est donnée pour vocation de faire connaître au plus grand nombre les liens d’amitié entre la France et l’Ecosse. Sans équivalent dans l’histoire des nations, quand on sait que le plus ancien traité attestant de cette alliance remonterait à 1295 !
Avec pour point d’orgue, les dizaines de milliers de soldats écossais débarquant à La Rochelle à partir de 1419 (les ports plus au nord étant occupés par les Anglais), pour assister le roi de France et jouer un rôle déterminant dans la reconquête du territoire français. Son président actuel, Patrick GILLES, historien et médiéviste reconnu, a tenu à rendre hommage dimanche matin, à tous les soldats tombés lors de cette bataille, le temps d’une cérémonie devant la stèle commémorant l’évènement, avec un regret toutefois : « ce qui s’est passé ici est une part majeure de l’Histoire de France, mais malheureusement, pas suffisamment connue… On estime que plus de vingt mille soldats écossais sont venus entre 1419 et 1424, ce qui est énorme au vu de la population de l’époque… Charge à nous les plus anciens, de transmettre tout cela car je ne vois pas comment on peut construire son futur sans savoir ce qu’il s’est passé avant… ».
Un défilé en habits d’époque proche de la rue des Ecossais…
Et, grand moment d’émotion : lorsqu’au son des cornemuses pour ponctuer la cérémonie, retentissent les premières notes de « Flower in Scotland », élevé au rang d’hymne national et repris en chœur par tous les « Highlanders » présents. Certains tombent tout petit dans la marmite quand d’autres tombent dans le soufflet de la cornemuse !
Bastien GENDA avait à peine sept ans, lorsqu’il se découvrit une passion pour l’instrument, en regardant à la télévision le Festival inter-celtique de Lorient ! Pas gagné lorsque l’on est issu de parents franco-polonais ! Bien des années d’entraînement et d’exercices plus tard, il est aujourd’hui à la tête de « l’Auld alliance Pipe Band » d’Aubigny-sur-Nère : « l’apprentissage est un peu ingrat car avec la cornemuse, l’on n’apprend pas directement avec l’instrument, mais avec un practice du fait de trop de choses à gérer. Et contrairement à ce que l’on croit, le doigté n’a rien à voir avec la flûte ! ».
Mais pour autant, frissons garantis, lorsqu’au son de « Scotland the Brave », la formation défile à travers les ruelles du village, ne passant pas loin de la « rue des Ecossais », témoin muet du pan d’Histoire qui s’écrivit ici…
Colette BECHET : inamovible propriétaire du « Donjon » veut que cela bouge !
Figure iconique de Cravant, Colette BECHET est depuis quarante ans propriétaire du « Donjon », ancienne forteresse du XIIIe siècle et vestige de ce que furent les fortifications du village. Au soir de sa vie, elle n’a qu’un souhait : transmettre ce joyau du patrimoine médiéval à qui saura en perpétuer l’histoire, aidée en cela par son ami Steve LYTTON, sujet de « Sa Majesté » à l’âme bourguignonne depuis près de vingt ans, porteur d’un projet de musée et de cinéma 9D à la fois ludique et éducatif, dans les dépendances de l’édifice.
Colette, à bientôt 90 printemps s’impatiente : « il faut que ça bouge ! J’en ai marre que les gens dorment… ».
A deux pas de là, Frédéric et Alexis s’entraînent au combat à l’épée médiévale, enchaînant parades et attaques. La troupe des « Rodeurs du Nord » est originaire de Montrichard, dans le Loir-et-Cher, assurant le spectacle tout au long du week-end, au travers de combats chorégraphiés : « c’est comme au cinéma, avec des passes d’arme définies mais paramétrées à force d’être travaillées toute l’année. Un peu comme une danse… ».
Mais aussi des combats en armure où là, tout est permis : « on se laisse aller car protégés par l’acier, même si toute estoque, c’est-à-dire taper en pointe ou frapper sous la ceinture est interdit… Avant de préciser dans un sourire, « En règle générale, on aime bien pouvoir retourner au boulot le lundi ! ».
Mais la sécurité avant tout et les consignes au public avant chaque combat sont des plus explicites : « restez bien derrière les barrières, car une armure, rajoutée au poids de celui ou celle qui la porte, c’est entre 100 et 150 kg par personne et l’on n’a pas d’ABS ! ».
L’ombre de « Jacquouille » plane sur l’évènement…
Sur le champ de foire, s’entremêlent les drapeaux autrefois ennemis, croix rouge sur fond blanc pour les Anglais, croix blanche sur fond bleu pour les Ecossais. Bientôt l’heure de festoyer autour d’un repas de bon aloi, préparé par un maître-queux, plus vrai que nature, en charge des rôts à la broche et autres brouets. Cervoises et vinasses coulent à flot et les aiguières ont peine à se faire une place. L’on ripaille à plein ventre et c’est tout juste si l’on entend cette supplique venue de la nuit des temps… : « Jacquouille ! Passe-moi la gourdasse, j’ai grand soif ! ». Oyez, oyez, bonnes gens, damoiselles et damoiseaux, laissez-vous compter l’histoire de Cravant et que demeure la fête du temps…
Dominique BERNERD
Un quart de siècle, déjà. Comme le temps file…Pourtant, sur le site de la « Karrière » - avec un « K » majuscule s’il vous plaît !-, l’enthousiasme reste le même. Ici, à Villars-Fontaine, sur les hauteurs qui surplombent Nuits-Saint-Georges, territoire béni des dieux pour sa production viticole appréciée de tous, il se passe des choses dans le domaine des travaux publics. Grâce à une école, pas comme les autres, qui propose une douzaine de cursus différents et accueille plus de 430 apprentis venus de toute la contrée…
VILLARS-FONTAINE (Côte d’Or) : C’est un peu l’antre de la FRTP régionale. Un de ces endroits atypiques où la filière des travaux publics exulte à travers ses nombreuses formations qui y sont proposées, depuis le CAP jusqu’au Bachelor. Un site qui n’a pas vraiment d’équivalence sur le reste de notre territoire.
Son nom : la « Karrière » ! Un mot faisant appel à la lettre « K », plus majestueuse, plus « Kolossale » que jamais pour en résumé sa finalité sectorielle. Un lieu que les professionnels des travaux publics de Bourgogne Franche-Comté connaissent bien. Logique, il y a quelques semaines, cet espace unique dédié à l’apprentissage et à la compréhension des métiers de la corporation a fêté sa vingt-cinquième année d’existence. Ni plus, ni moins. Un quart de siècle de transfert de compétences et de savoir-faire, enseignés ici-bas.
Plus de 400 apprentis accueillis chaque année dans l’école…
Ils étaient plus de quatre cents invités, issus de la filière BTP mais pas que, à découvrir et à s’imprégner de ce paysage si pittoresque à ciel ouvert. Relief visible de cette école des travaux publics, bien particulière de notre paysage pédagogique qui compte tout de même huit sites répartis sur les départements de cette Bourgogne Franche-Comté qui ne mégote pas sur la formation.
Dire que cet établissement est devenu au fil de l’eau un outil majeur de la profession est une saine réalité. On y forme les talents de demain, la relève tant espérée, par le biais de l’apprentissage, une voie d’excellence encouragée et soutenue par les acteurs entrepreneuriaux de cette filière.
A date, 435 jeunes la fréquentent. Avec l’espérance de toucher un jour le Graal, à l’aide d’un sésame précieux – le diplôme – sanctionnant ainsi des années d’étude et d’abnégation. Une école où l’ambition se réaffirme d’année en année, où le développement et son essor se poursuivent inexorablement.
Derrière l’eau qui coule et l’accès à Internet, il y a des femmes et des hommes !
Présidée par Xavier LUGAND, l’Ecole des Travaux Publics régionale possède de solides atouts dans son jeu. D’une part, parce que les entreprises de la filière sont très engagées et impliquées en matière de formation et d’apprentissage. D’autre part, elles ont su prendre leur destin en main, se chargeant elles-mêmes de la formation de leurs futurs collaborateurs. Une manière de garantir la pérennité de l’activité, un vecteur fondamental pour mieux aborder l’avenir.
D’ailleurs, Vincent MARTIN, président de la Fédération régionale des Travaux Publics BFC le dit volontiers avec réalisme : « derrière l’eau qui coule du robinet, derrière les prises électriques, derrière l’accès à Internet, derrière les facilités de déplacement sur les routes, il y a des équipes de travaux publics. C’est-à-dire, avant toute chose, des femmes et des hommes qui constituent l’entreprise… ».
Attirer les talents de demain…
Très impliquée, la filière TP n’a pas hésité il y a 25 ans de cela à se doter de ce formidable outil promotionnel qui valorise des métiers ayant de plus en plus la cote auprès des jeunes générations. Pour y parvenir, il y a la prédominance de l’apprentissage, considéré par beaucoup comme la voie royale de l’excellence. Au plan organisationnel, la FRTP s’appuie sur le concours de deux commissions : celle s’occupant de la formation – elle adapte le contenu pédagogique et réfléchit à l’ouverture de nouveaux cursus -, mais également celle de la promotion des métiers. Son rôle consiste à promouvoir ceux offerts par les travaux publics – ils sont nombreux – auprès des jeunes, des personnes en reconversion ou en quête d’un nouvel emploi.
« Notre intérêt est commune, précise Vincent MARTIN, l’Ecole et la fédération travaillent ensemble, côte à côte, au quotidien pour attirer les talents de demain… ».
A l’instar de celui des parents qui, lorsqu’ils comprennent combien l’apprentissage est valorisant pour celui qui le pratique, jouent un rôle majeur dans cette promotion de ce parcours scolaire.
Un taux d’employabilité frisant avec l’insolence avec 95 % d’intégration !
Côté résultats, l’Ecole des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté est en tout point remarquable avec des pourcentages d’obtention de diplômes très élevés et un taux d’employabilité immédiat qui frise l’insolence, proche de 95 % ! Le fruit du travail des enseignants, formateurs et équipes pédagogiques…
Mais, une chose est évidente aux yeux du président de la fédération patronale de la filière : au-delà du savoir-faire, il y a le savoir-être ! Tout aussi important.
« Intégrer nos entreprises, c’est avoir des valeurs, souligne Vincent MARTIN, le respect, l’entraide, l’esprit d’équipe. C’est aussi avoir envie de travailler pour soi, pour le collectif, pour la société. Bref, se sentir utile… ».
Etre utile en endossant le rôle privilégié de relève naturelle, c’est un titre inestimable pour ces apprentis qui une fois sortis de cette école ne peineront guère pour se faire embaucher auprès d’une entreprise…
Thierry BRET
Il gagne en épaisseur et en qualité, le Festival de jazz accueilli par le quatrième village préféré des Français ! Un plateau d’instrumentistes virtuoses au programme, des sonorités éclectiques et originales devant satisfaire tous les aficionados de la discipline musicale, un ancrage territorial, bien marqué, avec la présence de jeunes pousses de Toucy ou de Tannay qui vivront un rêve éveillé face au public sur l’esplanade du château moyenâgeux. Une édition 2023 en gamme majeure…
DRUYES-LES-BELLES-FONTAINES : Un bonheur n’arrive jamais seul, chacun le sait ! A peine auréolée de sa soudaine notoriété hexagonale obtenue avec la méritoire quatrième place dans l’émission « Le Village préféré des Français », voilà que la commune surplombée par le séculaire château de Mahaut de Courtenay se distingue de nouveau, côté actualité !
Mais cette fois-ci, ce ne sont pas de vielles pierres chargées d’histoire ni les cours d’eau et les vues bucoliques offerts par la campagne alentour de la bourgade icaunaise de trois cents âmes qui vont interpeller les visiteurs – quoique ! – attendus le week-end prochain ; mais bel et bien les exquises sonorités d’un violon, d’une flûte traversière ou d’un harmonica maîtrisés par des esthètes en la matière - sans omettre les instruments impulsant la rythmique - qui serviront de point de convergence auprès des férus de jazz, interprété selon toutes ses variantes.
Pour ce troisième rendez-vous, déjà, « Lumière de Druyes », la structure associative qui porte le projet, a décidé de procéder à un léger bond en arrière sur le plan organisationnel. Normal, quand on possède dans son village un édifice aussi remarquable que cet écrin du patrimoine culturel de l’Yonne !
C’est donc au pied du célèbre château, devant la tour du Porche, cadre majestueux qui en a fait sa renommée, et à l’instar de l’édition initiale de ce rendez-vous à mettre entre toutes les oreilles concocté depuis 2021, que les artistes se produiront durant ces trois jours d’émotions intenses et vibratoires.
Un violoniste qui joue à décrocher la Lune !
Dès le 07 juillet, par chance un vendredi en soirée qui fleure bon les vacances estivales naissantes, le public que les organisateurs espèrent nombreux – les conditions météo devraient être bonnes ! – pourra applaudir un fidèle d’entre les fidèles de ces lieux envoûtants, un as du violon, Pierre VINAY qui s’exprimera aux côtés du « BUG Trio ».
On se souvient encore des envolées extraordinaires que le musicien conféra à son instrument lors des deux précédentes éditions de ce festival qui ne pouvait pas mieux débuter avec cette présence aussi virevoltante qu’experte ! Le garçon fait plaisir à voir sur scène ; le public le lui rend bien ! La relecture des standards devrait procurer de belles joies. Signalons en sus de Karim SO (contrebasse) et Nyls WILLIG (batterie et percussion) – ils forment le « BUG Trio » avec l’ami Pierre, la participation à ce trio d’un accordéoniste plutôt doué, Forent THIANT, en invité surprise !
Des saxophones en quantité, synonymes de groove…
Le lendemain, on remet le couvert dès 18h30 avec la venue de l’école de musique de danse et de théâtre de Puisaye-Forterre, sise à Toucy. Via sa formation spécifique qui se consacre au jazz, le « Small Band » avec l’incontournable François CANARD. Il y a aura du monde sur l’estrade ! Pas moins de quatre saxophones alto, un saxo soprano, un saxo ténor, une trompette, une clarinette ! Ils seront accompagnés de l’inéluctable triptyque : basse, clavier et batterie, autour du saxophoniste François CANARD, une pointure de cet instrument qui possède une aura dépassant largement les frontières régionales. On notera aussi la présence sur scène de musiciens de Tannay et de la région.
Flûte et harmonica : la découverte d'un univers insolite…
Il faudra patienter ensuite jusqu’à 20h30 avant de pouvoir admirer les prouesses (et le souffle), sans oublier la technique de jeu, de l’harmoniciste Laurent MAUR. Influencé dès son plus jeune âge par Sonny Boy WILLIAMSON mais aussi le Paul BUTTERFIELD BAND et l’icône de l’harmonica Toots THIELEMANS – à ne pas confondre pour les puristes de reggae avec le groupe « TOOTS & the MAYTALS » !-, celui qui a travaillé avec Didier et Francis LOCKWOOD – que du lourd ! – proposera une immersion insolite parmi des sonorités peu coutumières du jazz, imputables à la présence de l’harmonica et de la flûte traversière !
Des moments rares et tout en subtilité, entre poésie, exotisme – le musicien a participé à bon nombre de pérégrinations musicales en Chine et en Corée du Sud, collaborant avec la fine fleur des instrumentistes asiatiques sur de moult projets – et tradition.
Pour le pousser dans ses ultimes retranchements sonores de bon aloi, la flûtiste Emilie CALME et ses partenaires (Emile SAUBOLE à la batterie, Gabriel PIERRE, à la contrebasse et Antoine THIERY au piano et claviers) formeront avec le maître harmoniciste un solide quintet dont on devrait apprécier sans modération les moindres envolées !
Un trio de guitares en guise de clôture du bal !
C’est en fin de matinée de la journée dominicale, à 11 heures, que se terminera ce festival de belle facture. Avec la venue de Jean-Baptiste HARDY, qui accompagné de guitaristes d’exception – Benjamin ASNAR et Rory QUINN -, viendra, en s’inspirant d’un patchwork de musique du monde, de blues et de jazz en mode pluriel clore ce qui pourrait être la quintessence de ce troisième rendez-vous annuel.
Une passe de trois qui, sur le papier, se veut très alléchante et prometteuse à souhait et qui aura mobilisé, cette année, encore pléthore de sponsors et mécènes dont le Département de l’Yonne, la Communauté de communes de Puisaye-Forterre, la commune de Druyes et des partenaires privés, issus de la sphère entrepreneuriale qui croient aux vertus apaisantes de la musique dans ce monde de brutes !
« Petit festival devient de plus en plus grand » pourrait-on dire en résumé et ce n’est pas fini au vu de la programmation et de ses surprises à réserver aux mélomanes avertis comme aux béotiens…
En savoir plus :
Festival Jazz à Druyes
Organisé par l’association des « Lumières de Druyes »
Du 07 au 09 juillet 2023
Parvis du château de Druyes-les-Belles-Fontaines
Participation libre.
Quatre concerts.
Thierry BRET
Marché médiéval, tournois, fauconnerie, spectacles équestres, exposition, conférences, campements, concerts… : « Cravant la Bataille » - la judicieuse dénomination de la structure organisationnelle de l’évènement – a bien fait les choses en ce premier week-end de juillet ! Célébrant de fait un anniversaire qui a traversé les siècles malgré la méconnaissance quasi unanime du grand public autour de cette lutte farouche ayant opposé Français, Ecossais et Anglais ! Bienvenue le 31 juillet de l’an de grâce 1423…
CRAVANT : C’est sûr : on ne fêtera pas de sitôt le septième centenaire de la bataille de Cravant ! Alors, ne boudons pas notre plaisir et commémorons comme il se doit, selon les us et coutumes empruntés à l’époque médiévale ce rendez-vous festif qui promet d’être haut en couleur, les deux jours qui viennent.
Des couleurs éclatantes et bigarrées à l’instar de celles portées par la soldatesque qui assurera la reconstitution d’une joute entre Anglais, Ecossais et Français – ces deux derniers étant ralliés sus le même panache contre l’envahisseur de la Rose afin de les bouter hors du continent ! -, piment de cette commémoration de belle ampleur.
On doit tout ce travail méthodique, minutieux et visuel à une structure associative, « Cravant la Bataille », épaulée par une cohorte – non pas de légionnaires ! – de complicités intellectuelles et historiques, mais aussi de sponsors investis dans cette célébration médiévale de belle facture.
Une liste de partenaires et soutiens financiers, longue comme le bras – c’est dire l’intérêt de la sphère institutionnelle et économique départementales pour les reconstitutions historiques – qui occupe deux pleines pages du dossier, adressé à la presse ! Chapeau, mesdames, messieurs les organisateurs !
Des érudits sur un plateau d’argent pour éclairer nos lumières…
Et dire que « Cravant la Bataille », pilotée par sa présidente Françoise HOUNSOME, se qualifie de structure éphémère ! Elle aura été créée juste pour remettre un peu de lustre et de lumière sur cette bataille homérique – l’une des plus importantes de la fameuse Guerre de Cent Ans et sans doute très meurtrière – afin de redorer le blason de son illustre passé.
Combinant culturel et festif, ce double rendez-vous – samedi 01er juillet et dimanche 02 juillet -, comprend une kyrielle de choses toutes aussi passionnantes les unes que les autres qui permettront à tout un chacun de renouer avec l’histoire, une discipline qui ne séduit que les érudits et les amoureux des vieilles pierres. Une matière parfois galvaudée dans les enseignements scolaires !
Se voulant didactique, « Cravant la Bataille » a même édité un livret qui retrace avec moult détails et différents textes historiques, glanés çà et là, la fameuse bataille du 31 juillet 1423 à se procurer sur place, pour les puristes mais aussi les autres !
Parmi les temps forts de ce week-end à vivre en mode plongée à travers les siècles : la présence de quatre campements médiévaux, un défilé moyenâgeux dans les rues du village, coupé à toute circulation – fort heureusement des parkings ont été prévus afin d’accueillir le flux de véhicules devant converger vers l’évènement -, un spectacle de chevalerie avec tournoi, voltige et dressage, une conférence (Valérie TOUREILLE, historienne éminente spécialiste du Moyen-Age) et table rondes avec la présence du comte de Chastellux, Patrice WAHLEN et Gilles BOUE, historiens ainsi que Patrick GILLES, président de l’Auld Alliance et auteur de plusieurs ouvrages dont l’un consacré à Jeanne d’Arc, vol libre d’oiseaux (fauconnerie), exposition, etc.
Ce dernier nous gratifiant d’un autre moment fort de ces retrouvailles joyeuses, le dimanche matin, avec un focus argumenté sur le rôle exact de l’armée d’Ecosse venue au secours du royaume de France entre 1419 et 1429.
La présence de Luc ARBOGAST, le contre-ténor du médiéval…
Mention spéciale en soirée avec la présence musicale du « Pipe Band » d’Aubigny-sur-Nère, de l’ensemble OBSIDIENNE – un concert vocal et instrumental donné en l’église de Cravant, oyez, oyez ! – et le concert pyrotechnique de Luc ARBOGAST (« Via Antika « ), devant clôturer la journée de samedi aux alentours de 21h30, moyennant une participation financière de cinq euros.
Un artiste est fort connu pour celles et ceux qui sont férus de musique et chansons d’inspiration médiévales. S’accompagnant de vielle à roue, de grelots, d’un bouzouki aux origines celtes, le chanteur chante l’amour courtois ou la communion avec la nature, interprétant ses propres textes comme ceux écrits jadis par la célèbre Hildegarde de BINGEN ou Guillaume de MACHAUT. Envoûtant et onirique…, du supplément d’âme dont il faut s’enivrer !
En savoir plus :
Fête de la Bataille de Cravant
Marché médiéval et animations pour la commémoration du 600ème anniversaire de la bataille.
Samedi 01er juillet à partir de 13 heures jusqu’à tard dans la soirée.
Dimanche 02 juillet dès 09 heures à 19 heures.
Thierry BRET
Venoy le voulait, Venoy l’a fait ! Sous l’impulsion de Christophe BONNEFOND et de son équipe municipale, la localité compte désormais sur son territoire la première halle de sport à énergie positive du département. Conçu pour permettre au plus grand nombre la pratique sportive à l’abri des intempéries, le complexe est équipé de panneaux solaires photovoltaïques, générant suffisamment d’énergie pour alimenter en électricité onze compteurs communaux, dont la mairie, le groupe scolaire, les salles des fêtes, la bibliothèque ou encore l’église et la future crèche.
VENOY : Comme un clin d’œil aux prochains Jeux Olympiques de Paris, l’inauguration de « Heliosports » s’est déroulée ce vendredi 23 juin, jour de célébration de l’olympisme à travers le monde. Figurant au seul canton du département à ne disposer ni d’un collège ni d’un gymnase, Venoy se désespérait de pouvoir un jour se doter d’un espace couvert pour y accueillir à l’abri des intempéries, les associations sportives locales ou les scolaires inscrits sur son territoire.
Faute de mieux, il avait même été envisagé un temps, de construire à cet effet un hangar agricole. L’équipe aux commandes de la commune en avait fait le projet majeur du mandat en cours 2020/2026. C’était sans compter sur l’épisode COVID, puis plus tard la guerre en Ukraine, qui obligèrent de rabattre les cartes en ralentissant la recherche de financement. Une étape s’apparentant à « un véritable parcours du combattant, chacun de nos financeurs nous imposant ses propres exigences… comme l’a rappelé dans son intervention Christophe BONNEFOND. Il fut même demandé un jour, d’installer le bâtiment à l’ombre, pour un maximum de fraîcheur : « produire en même temps de l’énergie solaire, ça allait être compliqué ! ». Solution fut trouvée, en rajoutant un auvent, augmentant d’autant la surface photovoltaïque, tout en créant un espace stabilisé extérieur supplémentaire et ombragé, d’une surface équivalente à neuf terrains de pétanque.
La contribution des entreprises locales et du cabinet auxerrois ATRIA…
Une fois le dossier financement bouclé, s’annonçait un autre parcours du combattant, technique celui-ci, avec là encore quelques sueurs froides, comme cette fois où faute de crochets ad hoc disposant d’une certaine homologation, les panneaux solaires faillirent ne jamais être posés ! Autant d’obstacles qui n’ont pas empêché le projet d’aller à son terme et Venoy peut s’enorgueillir aujourd’hui de disposer du premier bâtiment de ce type en Bourgogne Franche-Comté, le troisième seulement dans tout l’Hexagone.
Imaginé par le cabinet d’architecture auxerrois ATRIA, le complexe « Heliosports » a vu sa construction confiée pour 90 % à des entreprises régionales. Bel exemple d’économie circulaire qu’il est bon de saluer. Un nouveau challenge se profile désormais à l’horizon : établir un planning d’utilisation de l’espace et des équipements qui satisfasse tout le monde, des cinq associations sportives de la commune aux scolaires en passant par les élèves du lycée agricole de la Brosse tout proche. Un défi à la hauteur du nouveau bâtiment venoisien : « colossal » !
L’Yonne déclare sa flamme aux Jeux Olympiques 2024…
De retour du grand amphithéâtre de la Sorbonne où était dévoilé le matin même le parcours de la flamme olympique, le maire de Pont-sur-Yonne et premier vice-président du Conseil départemental, Gregory DORTE, a révélé le nom des sept villes icaunaises traversées par la flamme : Auxerre, Avallon, Chablis, Migennes, Saint-Fargeau, Sens, Vézelay. Si l’on ne sait rien encore de l’ordre de passage retenu pour le déroulement de la manifestation, il est d’ores et déjà confirmé que cette journée du 11 juillet 2024 se conclura à Auxerre par une grande soirée festive et populaire. Une centaine de relayeurs devraient ainsi se succéder tout au long des vingt kilomètres du parcours, répartis entre les villes retenues.
Quelques chiffres sur le financement :
Coût total : 2.600.000 euros dont 402 532 euros de fonds de compensation pour la TVA remboursée en 2024, soit :
Mairie de Venoy : 643 906 euros (financés par un emprunt à 1,67 % sur vingt ans)
Etat, au titre de la Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux (DETR) : 715 562 euros
Région : 333 000 euros
Conseil Départemental : 400 000 euros
Agence Nationale du Sport : 105 000 euros
Caractéristiques techniques :
Surface couverte du bâtiment : 1 900 m2, comprenant trois espaces : une zone multisports intérieure de 1 200 m2 avec un terrain de handball basket et tennis, trois terrains de volley et six de badminton ; deux vestiaires et des gradins
Un terrain de sport stabilisé extérieur de 510 m2 couverts, soit l’équivalent de neuf terrains de pétanque.
1 800 m2 de panneaux photovoltaïques pour une autoconsommation collective de 250 kVA (kilovoltampere) alimentant onze compteurs communaux : trois salles des fêtes, les vestiaires du foot et du tennis, le groupe scolaire, la mairie et les bâtiments techniques, la bibliothèque, le local des assistantes maternelles et la future crèche, ainsi que l’église.
En savoir plus :
Outre le préfet Pascal JAN, étaient présents la sénatrice Dominique VERIEN, les vice-présidents départementaux Grégory DORTE et François BOUCHER, les conseillers régionaux Nathalie LABOSSE et Gilles DEMERSSEMAN représentant le vice- président Nicolas SORET excusé, et Valérie GABART de l’Agence Nationale du Sport.
Dominique BERNERD