Cette semaine, une fois n’est pas coutume, attribuons haut les cœurs un carton vert pour deux de nos députés de l’Assemblée nationale, à la manœuvre dans l’organisation manifeste d’une judicieuse initiative !
L’un officie dans la Loire où il est élu sous l’étiquette des Républicains. Il se nomme Dino CINIERI. L’autre, c’est le régional de l’étape vu de notre chapelle, est désormais reconnu sous l’estampille d’Horizons, la formation politique de l’ex-Premier ministre Edouard PHILIPPE, j’ai nommé André VILLIERS ! Une emblématique figure dans le sérail politique de l’Yonne, fière de ses racines vézeliennes et agricoles.
Les deux parlementaires, signe qu’entre un LR et un Horizons, seul un fin papier de cigarette peut encore les séparer pour travailler de concert !, sont à l’origine d’un séminaire de réflexion, devant se dérouler la semaine prochaine au Palais Bourbon. Jusque-là, rien de bien exaltant en vérité, à la lecture de ce préambule, me direz-vous. Sauf que dans le cas présent, ce n’est pas une énième réunion de plus à se mettre sous la dent à laquelle seront conviés les représentants du peuple et des citoyens qui le désirent mais à une très intéressante causerie autour d’un thème qui suscite toujours autant de passions, y compris dans nos campagnes : la réserve parlementaire et son éventuel retour à la surface !
L’initiative est donc louable. Au vu des enjeux qu’elle représente. Il était donc grand temps de poser enfin les jalons, ceux de la discussion entre élus de la République de toutes obédiences pour faire le point sur ce qui apparaît toujours comme fondamental en province dans les zones les plus reculées du pays.
Deux députés au chevet d’une France en besoin d’attractivité…
Programmé ce mercredi 07 juin à l’Assemblée nationale, ce séminaire à l’initiative de ces deux hérauts de la République va s’interroger précisément sur les méthodes à appliquer pouvant permettre de revaloriser les territoires alors que l’on ne cesse de les porter aux nues à grand renfort d’attractivité, en veux-tu en voilà !
Le débat entre les élus ne devrait d’ailleurs pas se limiter au seul mais ô combien nécessaire retour en flamme de ladite réserve parlementaire – elle a été supprimée des prérogatives des députés depuis plusieurs années déjà afin d’être mieux affectée aux services préfectoraux en charge de les distribuer - si précieuse pour débloquer des situations de financements de projets structurels, parfois indispensables à l’amélioration de la qualité de vie et du quotidien de nos compatriotes.
La revalorisation du Parlement, la mise en exergue d’une autre politique, la vie des territoires au centre de bon nombre de préoccupations constitueront d’autres items forts de cette conférence un peu particulière dont les médias nationaux ne manqueront pas de récolter les informations les plus pertinentes et abouties, n’en doutons pas !
En fait, Dino CINIERI et André VILLIERS en troqueraient presque leurs vêtures soignées et traditionnelles de représentants du vénérable hémicycle parisien – le costume cravate de couleur sombre de rigueur - pour des habits immaculés, façon blouses blanches, de thérapeutes au chevet d’une France malade dont il faudrait trouver coûte que coûte les remèdes afin de la sortir de la longue période de convalescence dans laquelle elle est plongée depuis des lustres.
Retisser des liens distendus entre élus, citoyens et territoires…
Nos deux « praticiens » ont donc résolument pris sous leur chapeau de concocter ce rendez-vous insolite mais réfléchi dans la perspective de l’examen de leur proposition de loi organique sur le sujet. Elle porte d’ailleurs le numéro 810, cette PPL ! Traduction pour les néophytes : la proposition de loi. Déposé en février dernier par notre binôme LR/Horizons – mais oui on peut travailler en parfaite entente et coordination ! -, le texte ne répond qu’à un seul et unique objectif : rétablir la fameuse réserve parlementaire au profit de la vie locale !
Co-signé à date par cent trente parlementaires – et ce n’est pas fini ! -, le projet législatif envisage d’apporter une aide financière annuelle en faveur des petites communes et associations. Comme au bon vieux temps, il va s’en dire, avant que la réserve ne disparaisse des possibilités offertes à l’appréciation des élus de terrain que sont les députés, à même de bien connaître les besoins de leurs circonscriptions respectives en matière de financements…
Un projet qui s’inscrit s’il était adopté pour mieux retisser les liens le plus souvent distendus entre les parlementaires, les citoyens et les territoires.
L’humain est au cœur de la démarche…
Transférée aux préfets en 2017, la réserve parlementaire applicable dans sa forme actuelle n’est guère probante. De l’avis d’André VILLIERS : « l’expérience de 2017 à 2023 n’est pas concluante… ». Dont acte !
Pourtant, ce dispositif quand il est bien employé devient très vite indispensable pour irriguer de nouveaux projets locaux et territoriaux. Des projets abordés par les collectivités, il va de soi mais aussi par toute une mosaïque de structures associatives qui agissent quotidiennement au cœur des territoires. Bref, la réserve parlementaire a toujours symbolisé le sérieux coup de pouce à obtenir de la part des porteurs de projets pour entériner leurs desideratas.
Question, à se poser, fort de tout cela : à quoi pourrait ressembler la nouvelle variante de cette réserve si elle revenait au sommet de la pile des opportunités à saisir ? Selon les deux élus de la République qui en défendent bec et ongles la résurrection, cette réserve newlook serait dotée de nouvelles garanties de transparence, de nouveaux critères d’attribution. Elle aurait pour vocation à aider les petites communes rurales, les associations, les clubs et récipiendaires de ladite réserve. Dans le seul souci de revitaliser les territoires de l’Hexagone. Une revitalisation ô combien nécessaire à l’heure actuelle dont le pays ne peut pas dûment se priver.
« L’humain est au cœur de notre démarche, clament en chœur les deux élus à l’initiative de ce judicieux séminaire.
Les élus des territoires et les responsables associatifs attendent donc que cette proposition de loi soit enfin promulguée – la voix de la sagesse - afin de redonner de la force à la vie démocratique, socle de notre nation, et doper ainsi la justice sociale à travers des initiatives de terrain…
Thierry BRET
Une honte. Une de plus, me direz-vous, en ce bas monde, vraiment consternant devant autant d’aberrations et d’absurdités. Pernicieuse, sournoise, moins médiatique que d’autres, presque discrète mais tellement réelle pour près de quinze millions de nos compatriotes qui y sont confrontés dans leur quotidien. Comment croire qu’au XXIème siècle, à l’heure de l’intelligence artificielle, des réseaux sociaux superfétatoires et des mondes virtuels, des femmes, des enfants et des hommes peinent encore à se loger convenablement dans ce pays qu’est la France, la sixième puissance mondiale, selon les spécialistes ?
On ne sait quoi répondre devant cette ignominie, cette injustice de l’existence qui ne concerne pas uniquement les déshérités de la vie, les immigrés, les chômeurs, les SDF, celles et ceux qui sont privés des droits les plus élémentaires, et qui se retrouvent sans le sou dans la rue. A la recherche de leurs illusions perdues et du retour à leur dignité ?
La France des mal-logés est à nos portes. A côté de nous, tout de près nous, peut-être même dans notre voisinage, dans notre quartier, dans notre village : il suffit de toquer par curiosité et on vous ouvrira pour montrer l’insondable, le misérabilisme, l’irrespectueux, l’improbable, la souffrance…Et pourtant, ce n’est pas une fiction : cela existe véritablement !
Ne pas pouvoir se loger, les promesses de l’an 2000 ?
Se plonger dans le très volumineux rapport de la Fondation Abbé-Pierre, publié le 01er février dernier comme à chaque rendez-vous annuel, est en soi très révélateur de la situation exacte sur le terrain.
Alors que l’homme envoie des télescopes géants photographier aux confins de l’espace afin de mieux les percevoir les origines de la vie via des nébuleuses ; alors que des milliards de dollars et d’euros sont dépensés chaque jour aux quatre coins de la planète pour financer on ne sait quels projets pharaoniques clinquants et surfaits, dans des domaines parfois sans aucun intérêt au niveau vital ; alors que l’humanité toute entière se réarme à grands renforts d’enveloppes budgétaires en très nette progression, – malheureusement ô combien nécessaire – pour contrecarrer pendant qu’il en est encore temps les velléités expansionnistes et belliqueuses irréfléchies d’autocrates sans foi ni loi ; des femmes, des enfants, des hommes ne possèdent même pas de toit pour se loger dans un soupçon de confort.
C’est donc cela le monde moderne et le progrès que l’on nous promettait tant, jadis avant de vivre le cap du « sublime » an 2000 ?!
Une honte, vous dis-je. Renforcer depuis bientôt trois ans avec la série de vagues successives de crises en tout genre qui est venue s’abattre sur le globe, et plus particulièrement sur les rivages de l’Europe, vieux continent à la dérive sur bien des sujets, risée des autocraties.
De sanitaire, la crise est devenue économique, de confiance, de poussée inflationniste, de spéculation à outrance – c’est bien connu tous les maux qui nous frappent à l’heure actuelle sont imputables à l’Ukraine !-, financière, dans l’emploi – demandez aux seniors de ce pays, âgés de 50 à 65 ans s’ils sont encore désirés par les entreprises et employables sur le marché ! -, éducative, civique, sociale, de « dé-civilisation » !
15 millions d’exclus des logements confortables et viables…
La crise, elle l’est aussi dans l’immobilier. Le 28ème rapport de la docte fondation faisant référence à l’homme de l’hiver 54 – le saint homme ! - est accablant et pointe du doigt toutes les carences de ce pays, noyé dans la paperasserie administrative – mais où est donc cette politique de dématérialisation assouplie dont on nous vantait tant les mérites puisque le moindre dossier à constituer requiert toujours autant de documents inutiles à remplir et davantage de lenteur dans leur traitement ! – et le laxisme à tous les étages qui caractérise tant la technocratie franchouillarde de certains « ronds de cuir », représentant le service public que nos impôts financent !
Aujourd’hui, ce sont au bas mot pas moins de 15 millions de personnes qui sont directement touchées par les problématiques du mal-logement dans l’Hexagone ! Dont 4,1 millions vivent une situation épouvantable, un million d’entre elles étant même privées de logement personnel.
Les chiffres sont vérifiables : ils émanent de la Fondation elle-même et de l’INSEE qui réalise chaque année une enquête nationale sur le logement.
Des chiffres, vous en voulez ? En voici d’autres, tous aussi indigestes pour nos bonnes consciences de nantis que nous sommes.
Cent mille personnes vivent en habitation dite de fortune en France. 643 000 individus sont même hébergés chez des tierces personnes de manière très contrainte. Sans oublier que 25 000 autres logent dans des hôtels à la classification parfois douteuse.
Et parmi, ces exclus d’un logement viable – se loger reste l’un des sacro-saints fondements de l’analyse économique d’un pays avec se nourrir et se vêtir -, il y a énormément de femmes, isolées, en situation monoparentale, au bord de la rupture…
3,5 millions de personnes sans chauffage et eau chaude !
Si les mal-logés sont de plus en plus nombreux en France – rien ne semble stopper le phénomène -, 4,2 millions de personnes vivent en situation de surpeuplement dans les habitats qui les accueillent. C’est-à-dire qu’il manque significativement une pièce à vivre par rapport à la norme d’occupation. Ce qui, outre l’inconfort, peut entraîner une recrudescence de tensions familiales dans bien des cas.
Autre donnée importante : le nombre de personnes en situation d’impayés de loyers. Locataires de surcroît, elles seraient plus d’1,2 million en France à ne plus pouvoir payer les charges et les loyers – au grand dam des propriétaires, évidemment – s’exposant ainsi à une procédure d’expulsion locative, avec les beaux jours qui reviennent en vertu du respect de la législation.
Le nombre de propriétaires occupants qui vivent dans des copropriétés en sérieuses difficultés s’élève, quant à lui, à 1 123 000 personnes.
Evoquons aussi, les précaires de l’énergie. Celles et ceux de nos compatriotes qui se seront passés volontairement de chauffage, voire d’eau chaude, au cours de l’hiver, afin de pouvoir subsister : 3,558 millions de personnes ! Des foyers en activité professionnelle mais appauvris par la flambée des loyers, notamment dans le parc privé, qualifiée parfois « d’insoutenable » par ceux qui la subissent.
Précisons pour être tout à fait complet sur cette analyse, que 5,7 millions de nos concitoyens consacrent plus de 35 % de leurs revenus à leurs dépenses de logement. Cela leur laisse, dans le meilleur des cas, un revenu inférieur à 65 % du seuil de pauvreté, soit 650 euros par mois et par unité de consommation.
La hausse exponentielle de l’inflation n’arrange rien – soit 6,7 % depuis le début de l’année en moyenne – plaçant ainsi les plus vulnérables dans une position de très grande fragilité.
Changer de cap en impulsant une vraie politique du logement…
Seule note optimiste dans cet édifiant rapport de plusieurs centaines de pages : le confort sanitaire de base qui s’améliore en France – c’est bien le seul ! – puisque se situant à 99 % ! Il correspond au nombre de logements qui disposent désormais d’eau courante, de chauffage et de sanitaires à l’intérieur de l’habitat. Bon, il reste tout de même 1 % de logements dans le pays qui ne possèdent pas tous ces accessoires, synonymes de « grand luxe » il va de soi !
La Fondation Abbé-Pierre est on ne peut plus claire quant à l’action de l’Etat : il est grand temps de changer de cap et impulser une véritable politique du logement en France, à travers une vraie remobilisation générale de tous les acteurs concernés.
Ce qui est loin d’être le cas, aujourd’hui. On peut d’ores et déjà craindre que la lecture du futur rapport édité en 2024 ne soit aussi désolante que celle qui nous a été offerte cette année. Ainsi va la vie et pourvu que cela dure !
Thierry BRET
Dans le genre rétropédalage, le scénario délivré par le G7 – le sommet des sept pays les plus industrialisés de la planète qui est accueilli à Hiroshima au Japon ce week-end, tout un symbole ! – est digne des meilleurs blockbusters hollywoodiens, côté suspense. Après moult mois d’atermoiement et de contradictions, les Américains par la voix de leur président Joe BIDEN ont enfin décidé de se positionner favorablement pour que l’Ukraine ait accès aux fameux avions de chasse, les F 16. Ces appareils que le numéro un de Kiev, Volodymyr ZELENSKY, réclame à hue et à dia depuis maintenant une dizaine de mois en vain.
Enfin, un accès à ce prodige de l’aéronautique militaire qui reste toujours dans le flou artistique et sous certains principes à déterminer dans les semaines à venir quant à son application. A moins que cela ne soit qu’illusion que l’on balance à l’opinion publique et que tout soit déjà dans la boîte et formalisé depuis longtemps. Ainsi va le jeu de dupe de la transparence entre les états !
On se souvient encore des images fortes et catégoriques d’un président américain, ragaillardi avec sa casquette vissée sur la tête évoluant sur la pelouse de la Maison Blanche, en février dernier, qui avait juré mordicus que la livraison des avions de chasse de fabrication made in USA ne serait jamais assurée vers le pays agressé par la Russie. Une affirmation qui s’était ensuite répandue comme une trainée de poudre aux quatre coins des chancelleries européennes avec la même détermination engendrant ce refus inexorable. L’Allemagne avait dit non, à l’identique de la Pologne, des propos repris en écho ensuite par l’Italie et…la France. A la différence près que Paris ne possède pas ces fameux F 16 parmi ses dotations militaires !
L’envoi des F 16 à Kiev : la mayonnaise a pris cette fois…
Les Ukrainiens étaient donc restés de marbre après de telles réponses, encaissant le coup – une fois de plus ! – et comptant sur le revirement tôt ou tard de leurs alliés naturels, ceux du monde occidental dont ils défendent pourtant les valeurs fondamentales au quotidien, ne serait-ce que la liberté de pensée, en vivant des drames épouvantables imputables à la folie meurtrière de leurs bourreaux russes.
Oui mais voilà. Comme le dirait l’adage, il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis ! Et c’est à Londres, cette semaine, que le verrou a sauté avec le début d’une coalition internationale regroupant les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal, le Danemark ou encore la Norvège, favorable à l’accueil de pilotes ukrainiens devant se former à la technologie si spécifique de cet avion supersonique. Bien sûr, une décision prise sous la tutelle de l’OTAN dont sont membres tous ces pays. Avec, de manière sous-jacente, l’aval des Etats-Unis.
Preuve que cette fois-ci la mayonnaise avait pris, même Berlin et Paris – les plus hostiles par le passé à cette décision qui semblait pourtant inéluctable – y allaient de leurs trémolos de satisfecit dans la voix en se disant ouverts à la proposition. Tout ceci vient donc d’être confirmé sur l’une des îles du Japon, à Hiroshima, ville martyre qui connaît bien les affres de la guerre, avec ses 140 000 tués d’un seul tenant au moment de l’impact de la bombe H et plus de 700 000 morts par la suite, imputables aux effets nocifs des radiations atomiques. Une ville dont la population est traumatisée à jamais par cet acte de guerre inconsidéré et qui craint plus que tout devoir revivre cela un jour…
Que de temps perdu pour un résultat couru d’avance…
L’épisode des avions de chasse ressemble à s’y méprendre à celui vécu au moment de la livraison ou pas des fameux chars Léopard II, fleurons de la technologie applicable à l’amélioration des blindés du modernisme. Du refus absolu et définitif, sous prétexte de quelconques fallacieuses raisons de non-provocation et d’humiliation de l’adversaire aux doutes évidents mais plus réfléchis de s’autoriser quelques largesse avant que ne tombe le verdict de l’acceptation du bout des lèvres : que de temps perdu et de victimes innocentes des deux côtés, parmi les populations victimes des frappes aveugles de missiles et de cette guerre d’un autre âge.
Toute la dimension de la faiblesse des Occidentaux de ce XXIème siècle incertain et trompeur se résume à ces tergiversations multiples quant aux bonnes décisions à prendre. On avance d’un pas, on recule de deux mais surtout on ne prend pas position : pourquoi alors s’étonner du manque d’influence de la sphère occidentale sur le reste de la planète, comme jadis, et de cette transgression permissive de nos valeurs, bafouées un peu partout aux quatre coins du globe par des autocrates sanguinaires qui eux prennent leurs aises sans se poser de question…
La livraison des F 16 n’est pas pour demain…
Certes, cette fois-ci, l’OTAN semble vouloir se la jouer à la « Top Gun » sur le théâtre des opérations en Ukraine. Mais, si les accords de principe à cette distribution d’avions de chasse sont annoncés depuis le Japon, reste à savoir maintenant de combien de ces appareils les Ukrainiens seront-ils dotés à terme ?
Pour l’heure, l’idéal pour Kiev, selon leur propre estimation, serait de recevoir près de deux cents de ces aéronefs afin de pouvoir contrôler et sécuriser son espace aérien dans un pays qui est plus grand que la France. Ce serait l’idéal pour assurer la réussite de la fameuse contre-offensive dont on nous abreuve au quotidien le moindre des soubresauts à la minute sur les chaînes de télévision en boucle. Or, à date, il semblerait selon les observateurs que la flotte de F 16 serait plus minime, à peine une cinquantaine d’appareils car seuls ceux appartenant à des pays européens, membres de l’OTAN constitueraient cette force de frappe aérienne tant espéré. Les Etats-Unis se refusant d’engager les appareils à l’estampille de leur bannière…
Les avis divergent également quant au degré et à la durée des formations nécessaires au maniement optimal de ces engins qui ne peuvent être pilotés par le premier venu. Si les Américains évoquent la possibilité de dix-huit mois d’entrainement intensif, les Britanniques estiment que quatre mois seraient suffisants pour être aguerris à la technicité de ces avions super puissants.
Fort de cela, et en toute logique, le survol du territoire ukrainien par les F 16 n’est donc pas prévu pour demain, soyons-en assurés. Ce qui ne semble, néanmoins, pas convaincre les Russes qui ne se sont pas fait prier pour réagir de manière très agressive, sitôt l’annonce faite depuis le Japon.
Un transfert d’avions vers l’Ukraine qui « comporte de sérieux risques pour les pays qui les livreront », devait préciser lourd de menaces l’un des porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Russie dans un communiqué, samedi.
Un nouveau franchissement de la ligne rouge (déjà maintes fois traversées) avec la menace de frappes nucléaires tactiques en embuscade comme le répètent à l’unisson le Kremlin et ses propagandistes ? La vraie question qui se pose, en vérité, est de savoir jusqu’où se situe le réel prix de la liberté et de la démocratie…à la frontière de l’Europe. Pour le moment…
Thierry BRET
On nous l’a sert à toutes les sauces, cette rengaine devenue virale depuis quelques années ! La pratique de l’alternance afin de compléter le cursus des jeunes pousses en phase d’orientation fait figure aujourd’hui de véritable panacée, de voie royale, de saint des saints à bien des égards dans l’Hexagone en matière de formation. Pensez donc ! Cela permet à l’apprenant, fille ou garçon car dans le cas présent on fait fi du genre, de mettre un pied et demi à l’étrier du monde de l’entreprise tout en poursuivant, à la bonne heure, un cycle pédagogique qui ne peut que bonifier les acquis reçus lors des cours théoriques. Tout cela est ma foi vraie…et semble parfaitement idyllique à la première lecture du concept.
Mais, comme chacun le sait, toute médaille, aussi belle soit-elle, possède son revers. Il peut être de taille dans le cas présent avec la difficulté de pouvoir trouver une entreprise bienveillante qui donnerait ainsi sa chance d’immersion professionnelle au jeune candidat dans le cadre de ses études…
980 000 contrats de professionnalisation au 31 décembre 2022 et pourtant…
Bon nombre de jeunes prétendants à cette intégration liminaire dans la vie active s’éreinte, se stresse et se casse parfois les dents, en quête du sésame suprême – le fameux contrat d’apprentissage ou de professionnalisation – leur permettant enfin de décrocher la lune. Ne serait-ce que pour continuer le rêve d’embrasser telle ou telle carrière professionnelle dans laquelle ils ont des appétences intellectuelles ou manuelles…Car s’il n’y a pas d’entreprise accueillante, il n’y pas de formation en alternance pour l’élève en fin de course : c’est bête mais irréversible…
Pourtant, malgré un retard pharaonique par rapport à bon nombre de nos voisins européens que nous avons encore du mal à combler – l’Allemagne et les pays scandinaves possèdent cinquante ans d’avance sur l’Hexagone en matière d’apprentissage et de formation alternante en entreprises ! -, la France connaît un regain d’intérêt avéré – une sorte de sursaut d’orgueil arrivé sur le tard - pour ce qui semble éminemment légitime dans la construction pédagogique d’un scolaire : sa plongée dans le milieu des entreprises.
En 2021, ce sont plus de 854 000 contrats de professionnalisation ou d’apprentissage qui seront ainsi signés aux quatre coins du territoire. Un boom qui loin d’être un épiphénomène s’est même renforcé l’année suivante, à la grande satisfaction des centres de formation qui accueillent cette population d’apprentis le plus souvent dans l’excellence pédagogique, avec un quasi record de 980 000 alternants au terme de 2022 ! Ces chiffres émanent de l’Observatoire national de l’Alternance qui publie chaque année un panorama exhaustif de la réalité du terrain.
65 % des centres de formation n’aident pas les jeunes à trouver leur entreprise !
Toutefois, ces chiffres masquent un sérieux miroir aux alouettes à l’énoncé de ces résultats au demeurant historiques. Certes, des aides sont proposées par le gouvernement depuis deux saisons aux entreprises qui accueillent des apprentis en leur sein. Elles varient selon l’âge du futur intégré pendant la première année du contrat, selon une fourchette qui oscille entre 5 000 et 8 000 euros. Histoire de booster les possibilités de recrutement des boîtes qui souffrent, depuis la crise de la COVID, tous secteurs confondus de ne trouver personne afin de grossir leurs effectifs alors que les carnets de commandes regorgent de contrats dans pas mal de secteurs comme l’industrie, les services ou le bâtiment.
Mais, au-delà de ce coup de pouce financier destiné à sensibiliser les entrepreneurs, c’est aussi l’arbre qui cache la forêt dans un dispositif où le jeune se retrouve presque isolé pour décrocher son alternance.
Si PARCOURSUP – et là c’est une aberration totale de la part de l’Education nationale ! – ne tient pas compte de l’alternance ou de l’apprentissage parmi les critères de choix à proposer aux futurs étudiants dans leur orientation post-bac, quid de l’accompagnement des centres de formation pour faciliter la relation entre un employeur et le jeune néophyte, sorti tout droit de l’adolescence afin qu’il obtienne son fameux contrat pro !
Il semblerait que la pratique de la débrouillardise sans filet, du système D à outrance en activant les réseaux – en l’occurrence ceux des parents ou de la famille s’ils en possèdent en nombre et bien placés -, voire (on n’ose l’imaginer) de la prière en brûlant un cierge chaque jour dans une église ou autres édifices religieux en croisant les doigts soient les meilleures des méthodes pour que les jeunes, en manque de maturité, de confiance et d’expérience, puissent ainsi pénétrer avec assurance dans l’antre de la vie active.
Un constat qui fait froid dans le dos et qui est confirmé par ailleurs par l’Association nationale des Apprentis de France qui précise dans une étude datant de deux ans que près de 65 % des centres de formation de France et de Navarre n’avaient pas aidé à l’époque leurs alternants dans la recherche d’une entreprise d’accueil !
Et si l’Etat créait un outil spécifique servant de maillon entre les CFA et l’entreprise ?
L’étude révélait qu’hormis quelques dispositifs d’accompagnement çà et là imputable à la recherche du fameux contrat mis en exergue chez, notamment, les Compagnons du Devoir ou de rares initiatives prises par des établissements branchés business et réseau d’entreprises partenaires, rien n’avait été fait en ce sens au niveau national et que le jeune devait bel et bien se « démerder » tout seul comme un grand pour réussir dans ce parcours du combattant ressemblant à une véritable « Arlésienne ».
Avec la bénédiction urbi et orbi de ses parents si tant est qu’ils soient encore disposés à le soutenir dans ses choix !
Drôle de manière pédagogique en vérité pour préparer nos jeunes à assurer du mieux possible la relève dans les entreprises ! L’Etat ne se penche malheureusement pas trop sur la question, au-delà du fait d’inciter les employeurs à jouer le jeu avec la carotte financière en bout de course. Ne devrait-il pas revoir la copie alors que le succès de l’alternance est croissant et assure l’équilibre financier des jeunes en immersion professionnelle ? Pourquoi ne pas créer un véritable organisme national qui viendrait assurer le maillon manquant entre le centre de formation et l’entreprise afin de combler ces manques de contact et rassurer des parents déjà pressurisés par tant d’autres problèmes du quotidien ?
Même les demandeurs d’emploi sont mieux traités et disposent de plus de largesse pour retrouver le chemin du travail, accompagnés comme il se doit par des opérateurs publics à l’instar de Pôle Emploi et d’une multitude de structures institutionnelles et associatives qui officient à cet égard. Mais, pour les futurs apprentis et alternants, à peine sortis de l’enfance, nada ! Il serait grand temps de revoir les règles du jeu de cette alternance dont on nous vante tant les mérites pédagogiques…en veillant à ne pas créer de l’injustice et de la frustration…
Thierry BRET
Le jeunisme n’a franchement plus la cote en ce bas monde ! Excusez du peu, mais les dernières informations en provenance d’Outre-Atlantique nous le prouvent de manière incontestable. Et ce n’est vraiment pas fait pour nous rassurer !
Alors que les élections présidentielles américaines n’auront lieu qu’à l’automne 2024, se présentent déjà sur la grille de départ en faisant ronfler de manière pétaradante les moteurs de leurs équipes de campagne, deux candidats – le sortant, Joe BIDEN et son challenger naturel, Donald TRUMP – pour prétendre gouverner la première puissance de la planète.
Du moins, si d’ici là, la Chine de Xi JINPING ne leur passe pas devant à force de s’imposer comme le pays faiseur de pluie et de beau temps à travers le globe, aussi bien sur le dénouement de solutions inextricables de la diplomatie – le fort à propos rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux ennemis héréditaires qui se disputent le Moyen-Orient à grands coups d’idéologie religieuse -, la préconisation d’un plan de paix plus que controversé en Ukraine favorable à Moscou et une amitié désormais sans limite avec la Russie de POUTINE alors que Chinois et Russes se détestent cordialement depuis tant d’années, question de suprématie territoriale…
Sans omettre, bien sûr, l’hégémonie écrasante et dominatrice de l’Empire du Milieu en matière économique dans une multitude de secteurs aux quatre coins de la sphère terrestre.
L’expérience des sortants et des prétendants, mais à quels prix ?
Mais, revenons à notre propos liminaire. Sur le ring de ce futur combat des chefs qui se précise à courte échéance, du côté des Etats-Unis, à ma droite se trouvera sans aucun doute puisqu’il se présente comme tel et unique candidat des Républicains avant même la primaire devant départager les divers prétendants, Donald TRUMP, un « joyeux garnement » aux 78 ans printemps et aux péripéties judiciaires qui ne sont plus anachroniques ; à ma gauche, dans le camp d’en face, celui des Démocrates, le cacochyme président sortant, un Joe BIDEN qui vient de se déclarer officiellement cette semaine du haut de ses quatre-vingt ans et qui peine à gravir les marches le menant à bord d’un avion, s’y reprenant à trois fois après autant de chutes pour y parvenir !
80 contre 78 : on se croirait au vu de ses chiffres plutôt élevés aux termes d’une rencontre de basket-ball de la NBA !
L’expérience doit primer, il est vrai, pour servir les intérêts d’un pays, aussi stratégique et indissociable de l’ordre mondial que celui-ci, surtout au vu d’un contexte international qui ne laisse rien présager de bon pour le futur. Avec une volonté manifeste de bouter les Occidentaux, hors du tapis vert de ce poker menteur géopolitique qui se joue depuis tant d’années entre les blocs de l’Est et de l’Ouest. En y ajoutant désormais le Nord et le Sud qui tentent à imprégner profondément de leurs empreintes cette nouvelle configuration de l’ordre mondial.
Une planète qui concentre un nombre exponentiel de jeunes…
Mais, là, tout de même, au-delà du bilan contestable et/ou positif selon ses goûts personnels de ces deux personnages clés de l’actuelle politique américaine – ils ont été tous deux présidents de leur état élus démocratiquement -, il y a peut-être une limite naturelle à ne pas franchir : celle de l’âge !
Dans un monde où la jeunesse est en très nette croissante – selon le rapport mondial de l’UNESCO publié en 2021, il y avait près d’1,5 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui vivaient sur le globe, soit 16 % de la population - ; sans compter la catégorie, tout aussi jeune des 25-40 ans, au cœur de l’activité économique et productive, le monde est en perpétuelle évolution de créativité, d’innovation, de capacités à faire bouger les lignes, tant dans la lutte contre les inégalités que dans la contribution au développement durable et à la construction de la paix.
Sauf en Russie où l’indéboulonnable maître du Kremlin – lui, il est âgé seulement de 70 ans - s’obstine toujours pour de sombres histoires d’ego, de pouvoir absolu et de révisionnisme de l’Histoire – il faut chasser les nazis hors de l’Occident ! – à sacrifier ouvertement sa jeunesse (surtout celles des minorités d’Asie centrale et de l’est de la Russie) en les envoyant dans le casse-pipe ukrainien vers une mort certaine.
L’âge, la valeur sûre pour assurer la gouvernance d’un pays…
Il n’est, d’ailleurs, pas si sûr que l’âge soit synonyme de pleine sagesse dans l’exercice de ces fonctions à haute responsabilité. Le passé l’a déjà démontré au fil de l’Histoire et le présent n’a donc rien à lui envier ! Il suffit de jeter un coup d’œil sur un planisphère et de regarder qui est réellement aux commandes de tel ou tel pays, du globe, sachant qu’il en est comptabilisé officiellement 210 !
De vieux « dinosaures » de la chose politique occupent toujours le fauteuil bien rivé de chef d’état – royaume ou république ; démocratie et autocratie – avec tous les inconvénients qui se greffent à la fonction en termes de modernisme, de libertés, de libre pensées, de progrès social, d’ouverture à la technologie et à la relation à l’autre, d’expressions artistiques et culturelles, de liberté des mœurs, de mixité sociale, de parité, etc.
Et malheureusement, cela n’est pas prêt de changer dans le meilleur des mondes. Que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud, celle du Nord, en Asie ou en Europe : l’âge reste une valeur sûre et affirmée pour jouer un rôle prépondérant dans la gouvernance d’une nation. Même le moralisateur Vatican, plus petit état mondial par ses dimensions mais aussi le plus puissant au niveau de sa puissance spirituelle et financière, cultive ce précepte de l’âge canonique obligatoire – un gage de sûreté ? - pour exercer une fonction sacerdotale.
Il suffit de regarder le pape François et ses 86 ans – il peine encore à tenir debout - qui exerce toujours la chaire de Pierre, en effectuant des voyages de plus en plus pénibles aux quatre coins du globe, le dernier en date se vit en Hongrie.
Or, la désignation par le Conclave de Jean-Paul II à cette fonction suprême à 58 ans fut d’ailleurs considérée par beaucoup de puristes de l’Eglise comme une véritable hérésie. Ses vingt-six années passées à la tête de l’état pontifical restent pourtant gravées dans moult mémoires…et le réformiste Jean-Paul II d’être le plus populaire des papes, même après sa mort.
En résumé, ce combat des chefs qui se préfigure entre un Joe BIDEN, octogénaire un brin radoteur, et le cacique Donald TRUMP qui le suit de très près sur la courbe de l’âge, n’est guère folichon dans le contexte actuel où les jeunes générations peinent à faire entendre leurs voix dans ce monde torturé et complexe. Si ce n’est celle de l’abstention et du rejet de la chose politique, comme dans l’Hexagone où malgré un président quadragénaire – ce qui est un comble - cette jeunesse se dit pourtant non représentée…
Thierry BRET