Créé il y a quarante ans, le concours des MAF met en valeur chaque année l’art de la créativité et de la maîtrise technique, mais aussi le gout du défi pour un public de jeunes, inscrits en formation initiale. Le jury de la commission départementale, présidé par Marc LABARDE, a planché le 05 avril pour évaluer les œuvres réalisées et afficher les résultats obtenus, en présence notamment du maire d’Auxerre, Crescent MARAULT et du président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne, Jean-Pierre RICHARD.
AUXERRE : Bientôt 17h30… A quelques minutes de la fin des épreuves, les apprentis électriciens s’affairent dans le brouhaha ambiant, avant de rendre leur « copie », jonglant avec les câbles et les contacteurs sous l’œil avisé de Marc LABARDE, responsable du concours : « il leur reste huit minutes, ça va être chaud ! J’ai voulu qu’ils soient ici, dans une ambiance de chantier, avec tous les autres corps de métier parlant autour, même si ce n'est pas la situation forcément la plus favorable… ! ». (Rires).
Outre la filière électriciens, étaient engagés cette année des apprentis en maçonnerie, couverture bâtiment et ornemaniste en couverture, avec pour tous les candidats, l’obligation de suivre leur cursus formation dans l’Yonne. Un concours qui par son exigence et son niveau est une vitrine sans pareil pour redonner ses lettres de noblesse au secteur du bâtiment et pourquoi pas, faire naître des vocations : « il y a urgence car on est en peine au niveau de l’artisanat, tous secteurs confondus. Si dans les dix à quinze ans à venir, on ne réussit pas à avoir plus de jeunes en apprentissage, s’inspirant des anciens, on risque une perte de transmission des savoirs… ».
Pour celui qui fut en son temps élevé au rang de « Meilleur Ouvrier de France » et préside aujourd’hui l’antenne départementale des MOF, l’objectif affiché est clair : « avoir des jeunes apprentis s’inspirant à la fois des connaissances des anciens tout en s’enrichissant de l’évolution technologique… ».
Un apprenti qui impressionne le maire d’Auxerre !
Parmi les membres du jury : des Compagnons du Devoir et d’anciens MOF, à l’image d’une figure légendaire du milieu, d’envergure internationale, le nivernais Jean-Claude DUPLESSIS, sacré Meilleur Ouvrier de France en qualité de couvreur mais aussi d’ornemaniste, avant d’être nommé, consécration suprême, Maître d’art en 1996. Aujourd’hui retraité, il ne boude pas son plaisir à sillonner les concours de ce type : « nos métiers sont des métiers passion, il suffit de discuter avec un jeune pour sentir tout de suite s’il ira loin, s’il y croit… ». A l’image d’Evan, le champion de la soirée qui, avec sa boîte à eau en zinc récompensée d’une médaille d’or en catégorie « ornemaniste-couvreur » et d’un titre départemental, a décroché son sésame pour les épreuves régionales et nationales. N’hésitant pas pour en arriver là, à sacrifier ses week-ends et ses soirées : « en fait j’ai recommencé mon travail cinq fois ! Je n’ai réussi à sortir la maquette pour le concours que ces deux dernières semaines et l’ai finie juste à temps hier soir ! » reconnaissant au passage avoir un peu « galéré » pour l’assemblage et les soudures. Nul doute que pareil trophée mettra le jeune apprenti en lumière, gage d’un avenir prometteur pour la suite de son parcours professionnel. Il a réussi pour l’heure par son chef d’œuvre, à impressionner le maire d’Auxerre : « c’est tout de même un apprenti qui a fait ça ! Moi je serais son patron, je serais fier de lui… ».
90 % d’employabilité à la sortie de la formation
Nommé depuis peu à la direction du Centre de Formation d’Apprentis de la rue Jean Bertin à Auxerre, Eric ALATORRE s’est fixé pour objectif de redonner à l’établissement plus de visibilité : « le CFA a fêté en 2023 ses cinquante 50 ans mais souffre de sa proximité avec le CIFA et il nous reste un combat à mener pour rappeler à tous que nous sommes au cœur de ce quartier dédié à la formation professionnelle… ».
Un quartier qui tous établissements confondus, totaliserait pas moins de 2 500 apprenants selon le nouveau directeur, bien décidé à voir augmenter de 20 % les effectifs du CFA d’ici deux ou trois ans. Sa feuille de route est déjà tracée, qu’il s’agisse du financement des formations : « nous devons constamment adapter notre modèle économique pour maintenir l’excellence de nos formations en les rendant accessibles à tous les profils d’apprenants, indépendamment de leur situation socio-économique », du renouvellement des infrastructures : « l’évolution rapide des technologies dans tous les secteurs, nous oblige aussi à renouveler nos équipements pédagogiques, un investissement considérable mais indispensable pour former aux métiers de demain… ». Il y a aussi l’intégration de domaines porteurs, à l’image de la domotique, du photovoltaïque ou des énergies renouvelables : « les particuliers le souhaitent et les entrepreneurs nous sollicitent tous les jours pour nous adapter à cette demande… ».
Assuré lui aussi, que l’apprentissage est bien une réponse pragmatique aux défis et aux besoins du marché de l’emploi : « près de 90 % d’employabilité pour ceux qui sortent avec le CAP en poche, que ce soit directement dans le bassin auxerrois ou dans le département, preuve de l’adéquation entre nos formations et les besoins réels du marché du travail… ».
A noter que six des sept lauréats récompensés dans le cadre des épreuves départementales du concours MAF, suivent ou ont suivi leur cursus de formation au sein du CFA auxerrois. Illustration parfaite et preuve s’il en était besoin, de l’excellence de l’établissement !
Palmarès du Concours départemental 2025 :
Fabio BABOSA (Electricien) Médaille Or - Entreprise Julien Bertrand - Qualifié pour la finale régionale
Aaron BARONNAT PENOT (Couverture bâtiment) Médaille Argent - Entreprise Cricel
Nathan BROSSET BEUILLE (Electricien) Médaille Argent - SAS Heritier
Evan CHAUFOURNIER (Ornemaniste en couverture) Médaille Or -Médaille Or régionale - Entreprise Rousson - Sélectionné pour la finale nationale
Nuno FARON (Electricien) Médaille Or - Sté Apagelec - Qualifié pour la finale régionale
Gabin RINKER LIGAULT (Ornemaniste) Médaille Argent - Ent Ligault Pascal
Gaston TISSIER (Maçonnerie) Médaille Or - Médaille Argent régionale SA Sotty
A noter que cette année, l’épreuve pour la région Bourgogne Franche-Comté des MAF électricien se tiendra le 5 mai sur le site du CFA à Auxerre.
Dominique BERNERD
Jadis, ce restaurant nommé « Les Rives de l'Yonne » fut tenu 35 ans durant par le couple FAGUAIS. L'établissement fit même hôtel à une période et avait acquis, au fil des années, une bonne réputation. Désormais, place à « L’Icaunais » ! C'est l'histoire de deux amis, Romain et David, l'un aux fourneaux et l'autre en salle qui en se rencontrant à « L’Hostellerie des Clos », à Chablis, s'étaient promis de travailler ensemble un jour. Ce projet devint réalité l'automne dernier, entre départementale (Joigny/Migennes) et la rivière.
LAROCHE-SAINT-CYDROINE : L’accueil prodigué y est des plus aimables. La salle a gagné en luminosité. Quant aux tables, elles se sont quelque peu espacées, cela est plaisant ! Certaines ont une vue sur l'Yonne, c'est fort apaisant de déjeuner avec pareil décor ! Un peu comme dans deux belles tables de Joigny que sont « La Côte Saint-Jacques » ou « Le Rive Gauche ». Choix est fait du menu à 38 euros, la formule déjeuner est proposée à 20 euros.
Sur chaque table, une carafe d'eau filtrée est positionnée et offerte, une bonne idée ! La gougère accompagnant l'apéritif est bonne. En entrée, le foie gras est bien assaisonné, accompagné de pickles, la mode du moment ! Une entrée bien pensée avec de la saveur. Il en est de même pour l'œuf au lard croustillant. Le pain servi est bon, c'est l'idéal pour saucer !
Question de goût et d’assaisonnement !
Une petite déception survient alors sur le plat, un cabillaud sauce curry lait de coco et lentilles. Certes, le poisson est bien cuit vapeur, mais l'on ne peut s'empêcher qu'une cuisson meunière donnerait plus de goût. Et hélas, le tout manque d'assaisonnement rendant le plat plutôt fade. Essayez de cuire des pâtes sans mettre de sel dans l'eau, et la dégustation s'avérera piteuse. La voisine de table essaie d'ajouter du sel (un exhausteur de goût rappelons-le, qui demeure indispensable en cuisine, et ce sans en abuser), mais, le mal est fait. La pintade également manque d'assaisonnement.
Je remarque qu'au fil des années, un certain nombre de cuisiniers ne sait plus assaisonner les plats. C’est dommage : car l'endroit semble mériter mieux.
Une maison où il fait bon s’arrêter
Ensuite, il est présenté une belle composition fromagère affinée comme il se doit, venant de la réputée maison LEROUX que l'on ne présente plus. Leur Soumaintrain figure sur le plateau de la prestigieuse maison BOCUSE, sise à Collonges-au-Mont d'Or en bord de Saône ! Excusez du peu.
Le dessert est une déclinaison autour de la vanille : mention réussie ! La crème pâtissière servie étant des plus goûteuses ! Le café en fin de repas est proposé avec un bon macaron.
Cette nouvelle table icaunaise paraît avoir trouvé quelques habitués qui s'y attablent avec plaisir. De bon augure pour la pérennité de cette jeune maison où il fait bon s'arrêter.
En savoir plus :
Les - : il est dommage qu’il y ait ce manque d'assaisonnement sur les plats qui auraient mérité mieux.
Les + : le service est aimable et professionnel.
Contact :
Restaurant L'Icaunais
48T Rue Emile Tabarant
89400 LAROCHE SAINT CYDROINE
Tel : 03.86.80.05.70.
Ouverture tous les jours sauf lundi et mardi.
Première formule de déjeuner à 20 euros.
Gauthier PAJONA
Chargés de clientèle, conseillers bancaires et managers de la structure étaient presque tous sur le pont à l’occasion de la présentation officielle du nouveau bureau postal de Migennes, relooké comme un sou neuf après plusieurs semaines de travaux. « Ce fut un superbe moment, partagé avec les équipes du secteur de Joigny auquel est rattaché cette vitrine », selon Jean-Luc FAIVRE, directeur des opérations bancaires en Bourgogne Franche-Comté de La Poste. Un moment qu’aura également apprécié l’édile, François BOUCHER, très attaché à la présence postale sur sa commune.
MIGENNES : Durant plusieurs semaines, au cours du dernier trimestre 2024, les habitants de Migennes auront dû se rendre au bureau de poste de Joigny pour réaliser leurs opérations habituelles, voire dans les agences communales de Cheny ou de Laroche-Saint-Cydroine. Logique : l’établissement de Migennes subissait quelques nécessaires travaux de relooking, supposant l’installation de mobiliers neufs, plus en phase avec l’identité visuelle du moment. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, comme le précise l’adage. Mais, au vu du résultat final – l’objet de la cérémonie inaugurale accueillie ce mardi en début d’après-midi - l’on se devait de se montrer patient avec sagesse !
Ce bureau est rattaché à l’entité commerciale qui s’étend également à Saint-Julien-du-Sault avec un bureau facteur/guichetier, une offre complétée par un bureau postal France Services à Aillant-sur-Tholon. Quant aux points contact de ce secteur, il englobe vingt-quatre agences postales communales, ainsi que trois relais La Poste ; confirmant ainsi une présence bien ancrée dans le territoire. Une stratégie essentielle pour maintenir les services et le lien avec les habitants du secteur.
Un budget de 77 000 euros pour rénover le bureau de Migennes
Pendant la période de fermeture, l’ensemble des équipes a su faire montre d’agilité pour poursuivre ses activités. Quant aux travaux, ils ont nécessité une enveloppe budgétaire de 77 000 euros pour assurer cette phase de rénovation. Une somme prise en charge par le fonds de péréquation postale, un fonds qui est géré par la Commission départementale de Présence Postale Territoriale (CDPPT), un organisme qui a à sa tête dans l’Yonne, le conseiller régional Gilles DEMERSSEMAN et où siège également l’édile de Noyers-sur-Serein (la capitale de la truffe de Bourgogne), Nathalie LABOSSE. Tous deux excusés lors de cette inauguration à laquelle prenait part le conseiller département, président de la CC et maire de Migennes, François BOUCHER.
En 2024, ce sont 120 000 euros qui ont été investis par le groupe à la réalisation de projets immobiliers importants sur le département septentrional de la Bourgogne. A Migennes, et ce n’est qu’une moyenne, ce sont 95 clients qui franchissent au quotidien la porte de cet établissement, situé à l’un des points névralgiques de la ville, non loin de la gare SNCF.
La Poste est bien représentée sur le territoire de l’Yonne
Toutefois, une baisse substantielle de la fréquentation a été observée au cours de ces dernières années. Elle s’établit à 20 %. In fine, ce sont plus de 400 personnes, particulières et entrepreneuriales, qui fréquentent les bureaux postes compris dans ce secteur du « Middle Yonne ». Un espace qui est dédié aux 1 800 clients particuliers de la Banque Postale sur cette zone et aux 71 professionnels accompagnés par une conseillère ad hoc.
Un bureau dans le vent puisque les candidats aux permis auto et bateau peuvent venir passer leur examen dans un espace spécifique, placé sur l’un des côtés du hall d’accueil. Un nouvel aménagement qui propose plus de fluidité et une meilleure expérience pour les habitants du cru.
Une Poste qui sait donc s’adapter aux enjeux commerciaux de demain. Que de chemin parcouru depuis la création de l’entité sous…Louis XI !
Si les métiers historiques sont un peu en perte de vitesse, le groupe postal mise toutefois sur le développement du colis pour compenser le manque à gagner du coutumier courrier. La priorité est donnée au développement de l’offre commerciale tout en confortant les services à apporter aux usagers. Une Poste très présente dans l’Yonne, avec 180 postes contact, 29 bureaux de poste, 123 agences postales communales et 25 relais poste commerçants. Preuve de l’engagement territorial de l’établissement…
Thierry BRET
Dans quel état d’esprit se trouve le ministre de l’Intérieur ? Prenant le public de la salle des Joinchères de Venoy à témoin – ils étaient près de quatre cents spectateurs militants et autres puisque des visages connus de Reconquête et d’Horizons étaient bien présents parmi l’assistance ! -, Bruno RETAILLEAU a joué avec subtilité et humour la carte de la confidentialité avec le public. Voire de l’intimité en livrant ses ressentis du moment, en sa qualité de candidat à la présidence des Républicains pour l’élection du 17 mai. Et peut-être futur présidentiable pour l’échéance de 2027…
VENOY : La gratitude. Voilà le sentiment qui habite en permanence le locataire de la place Beauvau. Il le dira humblement au fil de ses pensées lors de sa longue intervention de plus d’une heure lundi soir dans ce meeting de campagne interne qu’il réserve aux adhérents des Républicains de l’Yonne : « j’ai beaucoup reçu des miens et de mon pays, il est grand temps de redonner aux autres… ».
Les autres ? Il y a naturellement toutes ces personnes qui composent sa famille politique (Les Républicains) dont l’ancien président du Conseil régional des Pays de Loire et sénateur de Vendée est devenu au fil des ans une indiscutable figure de proue. Au point qu’il brigue désormais la présidence du parti gaulliste qui révèlera son dénouement le 17 avril prochain, face à l’autre poids lourd de la droite présidentiable pour 2027, Laurent WAUQUIEZ, venu en campagne lui aussi dans l’Yonne il y a quelques semaines de cela.
Deux invitations que l’on doit au président des Républicains de notre territoire, un Guillaume LARRIVE très en verve (on l’aura vu sur scène et de retour comme aux plus beaux jours de ses campagnes législatives !) et qui n’a rien perdu de son influence dans les hautes sphères du mouvement gaulliste.
Les autres ? Ce sont les Français dans leur entièreté. Car, au-delà de l’enjeu de la compétition interne qui suscite de l’intérêt parmi les adhérents des Républicains, le ministre du gouvernement BAYROU – cela ne le privera pas de tacler le président de la République avec ironie sur la dissolution (« personne ne l’attendait, peut-être même pas celui qui l’a décidée… ») - se voit bien jouer un rôle de dimension hexagonale et rassembleur au printemps 2027. A la conquête du Graal, symbolisé par l’Elysée.
« Ce sont les autres qui vous font ! »
Alors, Bruno RETAILLEAU éprouve ce besoin d’aller à la rencontre des Français. « Finalement, vous ne me connaissez pas trop, vous m’apercevez dans la lucarne (l’écran de télévision) et je peux vous l’avouer : on ne se fait jamais tout seul, ce sont les autres qui vous font ! ».
D’une part, il y a sa communauté vendéenne dont il revendique les racines profondes. « Elle connaît mes qualités et mes défauts, elle connaît mes échecs et mes succès, je ne peux pas la tromper, ni tricher. Le « petit » RETAILLEAU, elle le connaît ! Cette communauté m’a vu grandir. C’est ça la gratitude…».
Un ministre de l’Intérieur qui se rend redevable auprès des militants du mouvement gaulliste qui ont connu des échecs par le passé et non des moindres lors de la dernière présidentielle. Un argument de poids suffisant pour accepter de jouer les premiers rôles dans l’actuel gouvernement. « C’est pourquoi je n’ai pas envie de vous décevoir… ».
Décevoir ? Il ne les a pas déçu les quatre cents spectateurs réunis bien sagement dans la salle des fêtes locale. Félicitant au passage dès le préambule de son discours, « l’un des atouts pour la France » en sa qualité de juriste, l’ancien député de la première circonscription, Guillaume LARRIVE. Ni les « combattant du devoir » que sont les militants. « Ils doivent devenir des combattants de l’espoir ! Les enjeux de cette élection interne des Républicains peuvent changer le destin de la France. Cette élection peut reconfigurer le paysage politique de la droite… ».
Sa présence dans le gouvernement ? « Si les Républicains n’avaient pas accepté d’intégrer le gouvernement, vous auriez peut-être eu ce soir à ma place face à vous…Mathilde PANO ! (rires de la salle). Vous auriez peut-être eu des gens qui prônent le droit à la paresse comme Sandrine ROUSSEAU ! Vous auriez pu avoir comme ministre des Affaires étrangères Rima HASSAN ! Je le dis avec humour et gravité : vous auriez eu les représentants de l’extrême-gauche au gouvernement… Alors, quand on a l’amour de la France chevillé au corps, on ne se planque pas…».
Une entrée au sein de l’équipe gouvernementale que Bruno RETAILLEAU explique aussi par des promesses faites à lui-même. « La première, vis-à-vis de moi, est de ne pas me trahir. L’autre est vis-à-vis de vous : pour ne pas vous tromper. Pas comme toutes ces femmes et hommes politiques qui une fois installés ministres ont oublié leurs convictions… ».
Les « bobos de la gauche caviar » dans le viseur !
Chantre de la méthode du « parler vrai », le représentant de la Vendée ne veut pas se priver de cela : « c’est être sincère que de dire la vérité aux Français ! C’est pour cela qu’il y a une crise démocratique, on ne dit rien aux Français. On leur cache des choses… ».
Justifiant les polémiques dont il revendique la paternité en disant la vérité (sa vérité), le ministre de l’Intérieur explique que cela lui permet d’alerter ses compatriotes en dépassant le petit microcosme parisien. Celui de la bien-pensance et de l’entre soi.
Comme exemple, Bruno RETAILLEAU cite l’immigration. « J’ai osé dire que l’immigration n’était pas une chance pour la France ! J’ai eu toutes les bonnes consciences sur le dos. Mais, quand vous accueillez 500 000 étrangers par an et que les capacités de la France en termes d’accueil sont totalement saturées, cela n’est pas tenable. Un tiers de ces immigrés vivent sous le seuil de pauvreté, est-ce que l’on peut être fier de ça ? ».
Visant directement la « gauche caviar » et les « bobos » parisiens, l’orateur envoie une nouvelle banderille sous l’écoute attentive d’un public inféodé à sa cause. « Ils disent qu’il faut en accueillir plus : mais eux, avec l’argent, ils ont bâti des frontières invisibles, celles des beaux quartiers, très loin des désordres migratoires. Mais, ce sont les mêmes qui subissent, ceux d’en bas… ».
Le voile arriva ensuite sur le tapis. « J’ai co-signé une proposition de loi pour interdire le port du voile dans les compétitions sportives. Révolte des bonnes consciences ! Mais, pour moi, le voile ce n’est pas la marque de la liberté, mais c’est la marque de la soumission et de l’infériorisation de la femme par rapport aux hommes… ».
S’en référant aux figures historiques de la gauche (Elisabeth BADINTER, Gisèle HALIMI) qui poussaient des cris d’orfraie sur le port du voile, Bruno RETAILLAU s’interroge : « mais qu’est devenue la gauche ? Elle portait à l’époque très haute les valeurs de la laïcité. Nous sommes désormais les seuls défenseurs de la laïcité… ».
Visant l’islamisme radical qui veut imposer la charia dans l’Hexagone, le ministre de l’Intérieur fustige cette idéologie qui place le Coran au-dessus de la constitution. « Pour nous, c’est la loi républicaine qui se situe au-dessus de tout ! C’est ce modèle-là qu’il nous faut préserver. Nous ne voulons pas de l’idéologie du tchador et du voile… ».
Du voile à l’Algérie, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi par le candidat des Républicains. « J’ai assumé que l’on devait imposer un rapport de force. On tend la main à Alger mais pour quel résultat. Mon obsession, c’est la sécurité des Français et je ne veux pas d’un deuxième Mulhouse… ». Il fait allusion à un tragique fait divers ayant la coûté la vie à un ressortissant portugais.
« A 14 reprises, on a essayé de le faire partir vers l’Algérie, cela a toujours été refusé : si l’Algérie avait respecté le droit, notre compatriote serait encore en vie… ».
Il appelle également à la libération de Boualem SANSAL.
« L’état de droit, beaucoup en parlent, pour qu’on ne fasse rien au niveau du cadre juridique, mais ils le font dans un cadre idéologique, ce qui n’est pas la même chose… ».
Réduire les charges de l’Etat français
Il fustige une fois de plus la gauche qu’il juge « archaïque, voire sectaire ». Il se veut le rassembleur des Français, sur une « politique de bon sens ». « Les demi-mesures en achetant la paix sociale avec des chèques c’est terminé : la fête est terminée, ajoute-t-il, le seul moyen sera la rupture et le courage. En premier lieu, avec les mensonges de la gauche socialiste, notamment que la dépense publique faisait la croissance et la qualité des services publics. Est-ce que nos services publics sont à la hauteur aujourd’hui ?! ».
Un autre « mensonge » concerne le travail. « Travaillez moins et vous vous porterez mieux ! Cela a beaucoup coûté à la France par un appauvrissement collectif et individuel. Nous sommes devenus dépendants des pays étrangers qui gèrent notre dette… ».
Les 35 heures sont ensuite décortiquées à la loupe. « C’est la smicardisation de la France et cela a concerné plus d’un million de nos concitoyens. Nous devons être le parti du travail, le valoriser et nous allons proposer de créer une allocation sociale unique pour que l’assistanat ne domine pas la valeur travail… ».
Une France où les seniors sont au chômage et les jeunes peinent à trouver de l’emploi. « C’est ceux qui bossent en France qui portent tout le système social : il faut alléger les charges et réduire celles de l’Etat ! L’Etat fait un plan vélo, est-ce que l’on a besoin de ça ?! Ce n’est pas normal qu’il y ait des doublons dans l’administration. Il existe 1 200 agences étatiques qui engloutissent près de 80 milliards d’euros annuels pour leur fonctionnement. Il faudra réaliser des économies là-dessus… ».
Un Bruno RETAILLEAU déterminé à revoir la « copy-stratégie » de la France en pratiquant la rupture, y compris dans l’éducation nationale. « La France est une société bloquée : il faut six générations pour s’élever au plus haut de l’échelle. Il faudra refaire des enseignants, non pas avec des masters, mais avec un savoir à transmettre aux élèves. Il faudra des écoles normales professionnelles à l’avenir, avec l’apprentissage… Les moins expérimentés des enseignants sont nommés dans les secteurs éducatifs les plus complexes ! ».
Il y eu aussi un couplet sur l’Europe : « bien sûr, il faut se réarmer contre les menaces de demain en achetant du matériel européen ; mais le réarmement est avant tout mental. Quant à « l’impossibillisme », il faut rompre avec cette doctrine où tout est impossible en France ! Il nous faudra changer l’article 11 pour que les Français puissent trancher grâce au référendum. Quand les Français tranchent, le Conseil constitutionnel se retire ! C’est cela qu’il faudra faire… ».
Pour conclure, Bruno RETAILLEAU évoquera la justice applicable aux mineurs, avec des textes de loi datant de…1945 ! « On considère que les mineurs, il ne faut pas les emprisonner, ils ont un sentiment d’impunité, ce qui explique la hausse des narcotrafiquants. Il faudra des prisons de courte peine pour les mineurs à l’instar des Pays-Bas : il faudra revoir la politique pénale pour tous, y compris celle réservée aux mineurs… ».
Reste au pensionnaire de Beauvau de remporter l’élection interne le 17 mai prochain, chez les Républicains. « Jamais, je ne critiquerai le projet de l’autre candidat (Laurent WAUQUIEZ) et favoriser la guerre des chefs dans les médias : c’est une élection interne que vous seuls, les adhérents, choisirez en reformant un grand parti moderne et populaire où tout le monde pourra se retrouver selon le principe de la démocratie… ».
Un parti patriote, par définition, et provincial, moins inféodé au parisianisme ambiant. Telle est la vision de Bruno RETAILLEAU sur l’avenir des Républicains. Une vision détaillée qui précédera une « Marseillaise » reprise par la salle avec enthousiasme…
Thierry BRET
« Mieux vaut prévenir que guérir » ! Un proverbe populaire qui prend particulièrement tout son sens en matière médicale. C’est dans cette optique que la ville d’Auxerre a souhaité participer à la Journée mondiale de la Santé, en regroupant, place de l’Arquebuse, une trentaine de professionnels et associations engagées chacun à leur manière dans la lutte pour la prévention.
AUXERRE : Au risque de tomber dans le cliché sexiste, la couleur rose affichée sur le stand ne laisse planer aucun doute possible sur la nature du public attendu ! L’association « Agir pour le cœur des femmes » est déjà bien connue des Auxerrois, avec son bus sillonnant la France, qui fera étape pour la troisième année consécutive dans l’Yonne, les 17, 18 et 19 septembre prochains.
A son bord, des professionnels de santé pour accueillir un public de femmes en situation de vulnérabilité et leur proposer un dépistage préventif cardio-vasculaire et gynécologique : « nous visons des personnes plutôt en situation précaire, éloignées des parcours de santé et identifiées grâce à notre partenaire, la CPAM. Un public souvent sans médecin traitant ou pas à jour de leur dépistage de cancer… ».
L’intérêt d’une journée comme celle-là étant de pouvoir en amont, informer le maximum de personnes du dispositif proposé à bord du bus itinérant : « notre venue est loin d’être anecdotique, pour preuve ces deux personnes venues pour un dépistage, mais en détresse cardiologique, que l’on a envoyées en urgence à l’hôpital d’Auxerre lors de notre passage l’an dernier… ».
Des échanges avec la population en toute transparence
Sur le stand voisin à l’enseigne de « Maisons Sport Santé », un vélo mis à disposition, pour fabriquer de l’électricité et réaliser dans le même temps un cocktail de fruits des plus appétissants. Pas toujours facile de sensibiliser le passant à sa propre santé, reconnaît ce membre du Comité Départemental Olympique et Sportif de l’Yonne (CDOS) : « c’est un thème qui touche tout le monde mais n’est pas forcément pris à bras le corps par le public. Ce matin sur un stand, j’ai fait un test diabète, il est vrai qu’il y a toujours une appréhension en attendant le résultat… Mais pour autant, il faut continuer à prendre son bâton de pèlerin pour informer sur la santé, continuer encore, marteler le message, d’où notre présence aujourd’hui… ».
Autre partenaire présent : le Centre Hospitalier d’Auxerre, venu parler « transparence, ouverture, rencontres, échanges » avec le public, explique ce cadre de santé. L’occasion de faire connaître l’évolution de l’établissement au fil de ces dernières années et les services récemment mis en place, comme la création de ce Centre de Soins Spécialisés pour Femmes Victimes de Violence de genre (CAVI), ou le nouveau Centre 15 : « aujourd’hui, l’hôpital n’est plus centré sur lui-même et l’on travaille aussi avec des acteurs de territoire, comme les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), afin que le patient ait une continuité de son hospitalisation… ».
Plus besoin de présenter le SDIS, même si, reconnait Fendi BABA, jeune sapeur-pompier volontaire de l’Yonne, les fausses idées sont encore légion : « beaucoup de gens imaginent que les incendies sont le cœur du métier, alors qu’ils ne représentent guère plus de 8 % de nos sorties, essentiellement consacrées au secours à la personne ».
Haro sur le tabagisme passif : il tue 5 000 personnes par an
Selon un chiffre révélé l’an dernier par Santé Publique France, 23 % de la population s’astreindraient à l’usage quotidien de la cigarette. Même si le taux de fumeurs est le plus bas jamais relevé depuis une quinzaine d’années, le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France avec 75 000 décès par an. Une hécatombe contre laquelle lutte sans relâche l’association « Tab’agir ». Sur le stand de l’antenne auxerroise, des appareils à disposition pour mesurer le taux de monoxyde de carbone de chacun, en fonction de son hygiène de vie. Maryline DELAGNEAU est satisfaite des rencontres de la matinée : « en ce début d’après-midi, on en est à 28 personnes sensibilisées pour huit orientations vers des prescripteurs de réseau, c’est plutôt positif… ».
Des consommateurs de tous âges, allant de 23 à 78 ans, à qui sont proposées, outre des consultations auprès de prescripteurs, de pouvoir bénéficier de plusieurs séances d’accompagnement gratuites en matière de diététique et de psychologie, pour une thérapie comportementale et cognitive : « car en fait, il y a trois dépendances dans le tabac : une première d’ordre physique, une seconde concernant la gestuelle et la troisième, classée dépendance psychologique… ». Pour Jean-Loup DUROS, médecin coordonnateur au sein de l’association auxerroise, il est un autre chiffre dont on ne parle pas assez, celui du tabagisme passif : « en gros, près de 5 000 morts par an ! Un chiffre souvent ignoré. Savez-vous qu’avant la loi de 2006 (relative à l’interdiction de fumer dans les lieux publics), les serveurs dans les cafés et restaurants étaient en voie de passer en maladie professionnelle à cause du tabac ! ». Il est aujourd’hui interdit de fumer en voiture en présence d’un enfant, mais comment faire respecter la loi ? Le médecin auxerrois a sa petite idée : « pourquoi ne pas simplifier par un décret rapide interdisant tout simplement de fumer en voiture ! ». Une addictologie qui n’est pas sans effet non plus sur le budget du ménage : « c’est simple : un paquet par jour, c’est 23 % du SMIC en fin de mois ! J’ai même connu une famille où tout le monde fumait et là, on approchait les 2 000 euros mensuels ! ».
Une première édition qui en appelle d’autres
Tout le monde a déjà entendu parler de l’association France Alzheimer : « tout le monde connaît, mais tout le monde a des questions », temporise Gérard CLEMENCELLE, président de FA 89. La maladie n’est plus aujourd’hui un sujet tabou et ils sont nombreux à s’arrêter sur le stand, en quête de renseignements sur les formations des aidants et les prestations proposées : « à partir du moment où la personne est diagnostiquée, il est important de savoir comment se comporter avec elle, ce qu’il faut faire ou pas. Quelqu’un malade d’Alzheimer a parfois des problèmes pour mettre des mots sur ce qu’elle dit, se tait et se confine dans le silence, peut avoir des gestes bizarres pouvant agacer l’entourage, au risque que celui-ci devienne maltraitant. Quand on sait comment se manifeste la maladie et comment y répondre, cela apaise beaucoup de choses et empêche les peurs… ».
Certaines mesures de prévention sont aujourd’hui connues, comme éviter l’alcool et le tabac, respecter une hygiène de vie, entretenir sa mémoire et ne pas rester seul : « mais faire des mots croisés dans son coin, c’est non ! Il est impératif de conserver une vie sociale, d’éviter de se replier sur soi-même et de ne surtout pas s’isoler… ».
Pour Marilyne SAINT-ANTONIN, adjointe à la Ville d’Auxerre en charge de la santé, des affaires sanitaires et sociales et des solidarités, une journée comme celle-ci ne peut qu’aller en ce sens, fière qu’Auxerre soit la seule ville de Bourgogne Franche-Comté avec Dijon, à avoir organisé la tenue de ce village-santé : « en fait, notre contrat local de santé est très orienté sur tout ce qui est prévention et il me paraissait important de réunir en un seul lieu différents acteurs locaux, qu’il s’agisse de professionnels des maladies coronariennes, du diabète, de la lutte anti-tabac, mais aussi d’autres acteurs comme le SDIS, le SAMU ou l’hôpital psy, pour des initiatives communes… ».
Une première édition appelée, on l’espère, à se pérenniser dans le temps, voire à se relocaliser en centre-ville pour gagner en lisibilité, même si pour nombre de visiteurs rencontrés, le sujet prioritaire reste bien celui de l’accès aux soins, face à un manque prégnant de médecins sur le territoire auxerrois.
Dominique BERNERD