Entre culture et économie, comment valoriser les atouts de la francophonie ? En marge de la réunion des chefs d’État et de gouvernement, toute une programmation culturelle et économique a mis l’accent sur la richesse de l’espace francophone. Trente-trois ans après l'édition de 1991, le XIXe Sommet de la Francophonie s’est tenu de nouveau en France début octobre avec des cérémonies et échanges prévus entre la Cité internationale de la langue française (CILF), à Villers-Cotterêts et le Grand Palais, à Paris. Un retour symbolique, dans un contexte international bouleversé par les conflits armés, et une situation économique mondiale préoccupante…
La place de la langue française dans le monde…
L'Organisation internationale pour la francophonie (OIF) recense 88 pays membres à date. Elle devrait intégrer cinq nouveaux pays cette année. Près de 120 délégations internationales, dont une soixantaine de chefs d'État ou de gouvernement, étaient attendus à cet événement d'ampleur. Parmi eux, un grand nombre de dirigeants africains, notamment, Mohamed VI, dont la présence laisse penser à un signe de rapprochement, alors que le climat entre la France et le Maroc s'était passablement refroidi ces derniers temps.
« La tenue de ce sommet en France résonne aussi avec un certain nombre d'enjeux pour la francophonie, en particulier la place de la langue française et le rôle de la francophonie dans la diffusion du français à l'échelle internationale… un environnement numérique dans lequel de nouveaux outils, tels que l'intelligence artificielle, peuvent jouer un rôle majeur dans la diffusion des contenus en Français », a souligné Valérie SENGHOR, secrétaire générale adjointe de l’OIF.
Le rejet anti-français rejailli sur la pratique linguistique
Présent sur les cinq continents, le français conserve un fort dynamisme avec des nouveaux locuteurs chaque année, particulièrement en Afrique. Sur les 321 millions de francophones dans le monde, 60 % vivent en Afrique. Malgré cela, le français, cinquième langue la plus parlée au monde, connaît un recul en Afrique où la France a vu ses relations se détériorer, voire cesser avec plusieurs pays.
C'est notamment le cas au Sahel où a émergé ses dernières années un fort sentiment anti-français qui s'est également répercuté sur la langue. Les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), c’est-à-dire le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, sont suspendus depuis quatre ans de l'OIF en raison des coups d'état survenus dans ces pays et des juntes qui se sont installées au pouvoir. À l'inverse, la Guinée a été réintroduite le 24 septembre après trois ans de suspension.
La francophonie repose également sur des enjeux économiques
Conscient des atouts conséquents de l'espace francophone, l'OIF semble vouloir désormais développer les opportunités économiques. Signe de cette nouvelle volonté, pour la première fois et en parallèle du Sommet, s’est tenu le salon FrancoTech, en association avec « Business France » et l'alliance des patronats francophones. L'événement aura réuni 1 500 professionnels, le plus grand campus de start-ups du monde, à Paris, pour promouvoir l'innovation, faciliter les connexions et favoriser les rencontres d'affaires.
« Nous avons forcément un lien privilégié avec les pays francophones. La francophonie nous permet d'échanger plus facilement et de nous comprendre. Si on prend l'exemple de l'Afrique anglophone, même si les opportunités existent, il est plus compliqué pour nous d'aller percer ce marché, du fait de la barrière de la langue, des équipes, etc. Sur la partie des solutions de financement, sur les solutions de garantie, c'est beaucoup plus facile pour nous d'emmener aujourd'hui le Sénégal sur une plateforme française, demander à « Business France », à l'AFD, qui sont déjà présents dans ces pays, de venir financer », développe Hasnaine YAVARHOUSSEN, dont le groupe FILATEX est le premier producteur privé d'énergie à Madagascar et échange principalement avec des entreprises, des investisseurs et des organismes francophones. La dimension économique et financière est d’autant plus importante, à l’heure où la Chine et la Russie souhaitent détrôner la France de ses positions dominantes en Afrique.
Une union de façade qui traduit la perte d’influence de la France
Autre innovation pour ce XIXe Sommet, la tenue du Festival de la francophonie, organisé par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
« C'est une manière de faire porter le débat sur la place publique et d'inviter chacun à cette célébration, à faire l'expérience de la francophonie par le prisme des arts et de la culture », note Mme SENGHOR, également commissaire du festival. Intitulé sobrement « Refaire le monde », celui-ci a offert une riche programmation culturelle, à travers des spectacles, des projections de films, une exposition, beaucoup de rencontres et de débats, des ateliers, une grande librairie, des concerts dans l'optique de faire découvrir les richesses et la diversité des cultures francophones.
Les rapprochements et l’amitié « France-Afrique » sont une réalité, riche d’espoirs et d’enseignements. Derrière l’union de façade autour de la langue française, ce grand forum aura illustré toutefois la perte d’influence politique de Paris sur le continent africain.
L’impuissance de la francophonie à peser sur les dossiers sensibles de l’Afrique, tient notamment à la défiance du Congo, vis-à-vis de l’actuelle secrétaire générale de l’OIF, Louise MUSHIKIWABO, ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangère, fidèlement alignée sur son président Paul KAGAME. Le 20 mars dernier, Kinshasa avait d’ailleurs ouvertement boycotté la journée de la Francophonie. Certes, le continent africain demeure « le cœur battant de la francophonie ».
Le français est battu en brèche par l’anglais
Il abrite 75 % des quelque 100 millions d’élèves au monde, scolarisés en langue française. Mais, l’avenir est loin d’être radieux. Partout dans le monde, l’usage du français est battu en brèche par celui de l’anglais. Et dans l’espace africain, francophone, la croissance démographique submerge des systèmes éducatifs qui ne cessent de s’appauvrir.
On le voit bien, même un sommet sur la francophonie, qui doit avant tout rester sur les aspects culturels, laisse une part prépondérante à l’économie, les finances et la politique. Le français demeure la langue de la diplomatie internationale (surtout au XIXème siècle), la langue diffusée par des jésuites qui ont formé la majorité des dirigeants la planète. Une langue de Molière qui a permis à d’illustres personnages de s’exprimer, comme Rabelais, Hugo, Bernanos, Léopold Senghor, Abd al Malik (rappeur, auteur-compositeur…), Camus, Flaubert et tant d’autres…
Une langue de Molière torpillée de l’intérieur avec l’usage de l’inclusif
Hélas, les torpilles qui souhaitent détruire notre belle langue viennent encore de l’intérieur : les courants « wokistes » et les mouvements « LGBT », qui veulent imposer la langue inclusive. Une aberration sur le plan de nos racines culturelles. Plus grave, les grands éditeurs s’attachent le service de spécialistes de l’inclusif : ils ont pour mission de mesurer si les manuscrits proposés ne présentent pas d’éléments qui pourraient choquer la sensibilité de certains groupes !
« Le Camus austère qu'on respecte, envie et craint parce qu'on voit en lui l'adversaire irréductible de tous les abus et de toutes les injustices, est l'incarnation même de cette sainteté laïque. (...) Précurseur solitaire, Camus est aux avant-postes, mais sa démarche est solidaire. Il est tous les personnages du roman, qui luttent chacun à leur manière contre la peste. Il est tous les hommes, avec tous et sans exception. C'est en cela que « La Peste » magnifie la solidarité. » Abd al-MALIK.
Jean-Paul ALLOU
Ils ont le moral jusqu’au bout des chaussettes, les entrepreneurs de la filière industrielle. Et il y a de quoi : de la prudence qui prévalait lors du dernier printemps, ils sont passés à l’attentisme absolu d’aujourd’hui, et désormais, ils parlent volontiers d’inquiétude pour demain ! C’est simple : la filière fondamentale de l’activité économique de l’Hexagone, c’est-à-dire la métallurgie commence à broyer sérieusement du noir. Un noir comme savait les peindre Pierre SOULAGES avec ses multiples variantes de sombre profond qui ne permettent pas la place à l’optimisme…Ni au passage de la lumière salvatrice.
L’UIMM tire d’ailleurs la sonnette d’alarme. L’Union des Industries des Métiers de la Métallurgie observe un fort ralentissement de la production industrielle dans le pays en cette période automnale. Etrange paradoxe alors que le discours politique est tout autre depuis des mois et des mois puisqu’il encourage ouvertement, mais ne serait-ce que des mots, le grand retour à l’industrialisation. Un encouragement, certes, mais qu’en est-il exactement dans les actes ?
Cette industrialisation, vivier de la production manufacturière de notre territoire nous échappe depuis tant d’années en France ! Un pays, victime du dumping social et dont les forces vives de la production ont été aspirées vers des contrées plus éloignées et exotiques, qui connaissent à leur tour la crise. Suivez mon regard : il s’oriente vers la Chine en proie à une récession économique inhabituelle et inquiétante pour l’équilibre économique planétaire…
La quadrature du cercle : pas d’investissement, pas de recrutements
Aujourd’hui, il est difficile de dire de quoi demain sera fait pour les chefs d’entreprise de la filière industrielle. Une observation qui est valable pour tant de secteurs en proie à de sérieuses difficultés financières. On citera volontiers le monde agricole qui est toujours dans l’attente de la moindre mesure à se mettre sous la dent pour améliorer son sort. Le mouvement protestataire des syndicats agricoles date pourtant de janvier dernier ! Il faut du temps pour faire bouger les lignes en France : surtout quand elles doivent niveler vers le haut la situation de nos concitoyens !
Que dire du commerce, des métiers de service qu’ils soient à usage des entreprises comme des particuliers, de l’artisanat, de l’hôtellerie/restauration, à date totalement déboussolé par tant de fermetures et de dépôts de bilan ?
Mais, revenons, au seul secteur de la métallurgie. Une entreprise sur deux constate la baisse de son activité depuis le début de l’année. Le fer de lance de l’industrie voit ses carnets de commandes vides de toute substance ce qui a pour incidence, dans un premier temps, de réduire la voilure de la trésorerie (incidence importante à bien des égards, on l’imagine), mais aussi de suspendre toutes les velléités d’investissement mais aussi de recrutements. Or, sans la présence de nouvelles recrues à ajouter dans sa besace pour optimiser la productivité, pas de nouvelles affaires potentielles à adjoindre à son carnet de commandes afin d’assurer davantage de sérénité à la société, et ainsi de suite : c’est donc la quadrature du cercle en mode le serpent de mer qui se mord la queue pour les entreprises de l’Hexagone à l’heure actuelle.
Il y a urgence à relancer l’industrialisation de la France
Statistiquement, 40 % des entreprises industrielles hexagonales hésitent à recruter à date ! 65 % d’entre elles expriment pourtant le désir de pouvoir investir afin de relancer la machine, mais la plupart choisissent l’inertie dans la prise de décisions non par choix mais par contrainte pour une raison fondamentale et simple qui se nomme la…prudence.
La sacro-sainte prudence qui s’est distillée tel un lent poison dans notre société depuis le mois de juin, date de la dissolution gouvernementale. Celle-ci a engendré une très longue période de doute et d’incertitude au cours de l’été avant que ne soit nommé un gouvernement à qui l’on demande désormais de travailler et de rattraper le retard ! D’ailleurs, l’épilogue de ce fameux feuilleton à la NETFLIX ne s’est finalement terminé il y a peu, une fois les sempiternels Jeux de Paris enfin clos !
Il y a donc urgence en la matière !
Et pas uniquement sur le plan de la hausse de la fiscalité qui va une fois de plus pénaliser les entreprises et les Français dans leur ensemble (y compris les retraités) afin de réduire une dette publique abyssale que nos gouvernants de jadis et de maintenant ne savent toujours pas maîtriser !
Si 2024 n’était pas encore une année trop dégradée pour les entreprises au niveau économique, que dire de la prochaine qui ne se présente pas selon les hypothèses des plus réjouissantes au niveau des carnets de commandes ! L’inquiétude des milieux entrepreneuriaux va donc succéder à la longue période de l’attentisme, synonyme d’immobilisme dans les prises de décision. Troquant ainsi un borgne pour un aveugle. Pendant ce temps-là, le monde continue à tourner et pas toujours dans le bon sens, comme le rappelle le souvenir des conflits meurtriers du Proche-Orient qui devraient faire repartir très vite la folle poussée de l’inflation ; ne serait-ce qu’à la pompe si les plateformes pétrolières de l’Iran venaient à disparaître sous les frappes de Tsahal…
Thierry BRET
La règle est simple au Moyen-Orient. Immuable à travers le temps et terriblement dissuasive. Elle est la suivante : « Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu’il soit, il sera mis à mort… ».
En prononçant de sa voix grave à la tribune des Nations Unies un discours ce vendredi après-midi aux accents terriblement belliqueux et impitoyables, le Premier ministre d’Israël, Benyamin NETANYAHOU, a non seulement balayé d’un revers de la main les velléités tatillonnes d’un cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France, suggestion timidement soutenue par les pays arabes et déjà avortée dans l’œuf, mais assuré une véritable démonstration de force.
Qualifiant même de « farce méprisante » la vénérable institution internationale – une organisation onusienne dont l’influence et les pouvoirs sur le terrain s’amenuisent avec le temps car elle n’est plus adaptée à la « real politik » en totale déliquescence de ce vingt-et-unième siècle -, l’homme politique de l’Etat hébreu s’est même payé le luxe publiquement et à la face du monde, même si bon nombre de diplomates de pays en contradiction avec sa ligne de conduite quittaient l’hémicycle rapidement, de proférer des menaces ouvertes au ténébreux régime des mollahs. « Si vous nous frappez, alors nous vous frapperons ! » devait-il lancer prophétique du haut de son perchoir onusien d’une voix de stentor.
Des paroles disruptives dans cet antre de la diplomatie
Une demi-heure plus tard, les paroles disruptives de Benyamin NETANYAHOU avec celles prononcées d’ordinaire dans le cadre de la diplomatie internationale se muaient en une série de puissantes frappes (des bombes chargées de plus d’une tonne d’explosif selon les observateurs de la chose militaire) qui devaient pulvérisées pas moins de six immeubles, dans la banlieue sud de la capitale libanaise, Beyrouth, déjà ravagée par de nombreuses explosions depuis le début de la semaine. Parmi les six édifices devant s’écrouler comme un château de carte en Espagne : celui accueillant le quartier général du Hezbollah, la puissante milice pro-iranienne qui règne d’un joug implacable, et sous le sceau de la terreur, sur le pays des Cèdres depuis tant d’années.
On le savait depuis longtemps, Israël n’a pas pour habitude de se faire dicter des lois par qui que ce soit et de se faire marcher sur les pieds. Même l’administration américaine (elle est de plus en plus affaiblie dans le concert international depuis l’ère de la présidence OBAMA) en a fait les frais. Mais, là, on a pu observer un tout autre visage de cette nation « occidentale » qui rêve pourtant de « paix » comme devait le clamer haut et fort le Premier ministre israélien à la tribune de New York, lui-même conspué dans son pays par toute une frange de sa population qui l’accuse de ne plus s’occuper convenablement du sort funeste de la centaine d’otages, fruits de l’attaque sinistre du « Hamas », survenue le 07 octobre dernier. Bientôt un an, déjà et des négociations au point mort qui laissent les malheureuses familles circonspectes dans l’inexorable attente…
De l’obscurantisme religieux au jusqu’au boutisme forcené
La loi du talion, un vrai code d’honneur étatique, ne s’applique pas seulement du côté de Tel-Aviv ou de Jérusalem. D’autres nations, même d’inspiration musulmane, comme peut l’être le peuple de l’Albanie, y a recours. D’un côté, c’est ce qui fait la force incroyable de ce petit Etat, entouré de « faucons » qui ne lui veulent pas du bien à l’instar de la Syrie, de l’Irak, du Liban totalement muselé par le Hezbollah, le Yémen, tous sous la coupe des obscurantistes ayatollahs iraniens. Téhéran n’a-t-elle pas inscrite dans sa constitution islamique qu’il fallait éradiquer à tout prix la « nation sioniste » de la carte ?!
Mais de l’autre, c’est aussi une volonté invariable du jusqu’au boutisme forcené qui peut engendrer des catastrophes humaines à dimension « génocidaire » comme le qualifieraient bon nombre d’observateurs de l’ONU et certains partis politiques hexagonaux, comme à Gaza où des innocents meurent chaque jour sous les coups de boutoir aveugles de l’une des plus puissantes armées du monde, Tsahal. Pour un soldat israélien tombé au combat, combien de victimes palestiniennes étrangères à la rivalité entre l’Etat hébreu et le Hamas y laisseront leur peau, femmes et enfants compris ?
Les bases d’un chaos planétaire ?
En optant pour la suppression définitive du puissant secrétaire général du Hezbollah, Hassan NASRALLAH, inféodé aux guides suprêmes de l’Iran – on ne sait encore officiellement si le personnage aux discours parfois incendiaires de 62 ans est en vie après le déluge de bombes qui s’est abattu sur le siège de l’organisation terroriste -, Israël a donc résolument opté pour le bras de fer.
Avec ses rivaux qu’ils soient à Damas, Beyrouth, Bagdad, Sanaa ou Téhéran. Mais, aussi sans l’aide franche et avouée de ses alliés occidentaux dont la France fait partie. Un bras de fer à double tranchant, en vérité : soit cela engendrera la désescalade espérée par les populations avec des milices décapitées à leurs têtes et devenues impuissantes pour imposer leurs lois destructrices en asservissant les peuples comme les Libanais et les Palestiniens ; soit a contrario ce sera le renchérissement des combats encore plus meurtriers qui, devenus sans limite, offriraient à l’ensemble du Moyen-Orient de sombres perspectives d’avenir avec un chaos pouvant ébranler le reste de la planète par le jeu des alliances, et la sacro-sainte rivalité anti et pro-Occident. A comprendre en filigrane, les Américains et Européens d’un côté, face aux Russes et Chinois de l’autre.
« Si un malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil ou œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure… ». Un texte que doit lire et relire au quotidien le Premier ministre israélien. Car, tel il est écrit dans la Torah.
Thierry BRET
On appelle cela l’art de l’anticipation ! En tout cas, voilà une nomination qui préfigure déjà de quoi pourrait être fait la vie politique en…2025 ! A l’issue de la réunion du Conseil national du RN à Paris, deux députés et porte-paroles du mouvement bleu marine, Thomas MENAGE et l’Icaunais Julien ODOUL, ont été désignés comme directeurs de campagne des futures élections législatives. Par futur, il faut comprendre entre les lignes du Rassemblement National, les « probables élections anticipées de l’été prochain ! »…
PARIS: A peine l’épisode de la dissolution digéré, ayant entraîné de surprenantes législatives dans tous les sens du terme au tout début de la période estivale alors que la France piaffait d’impatience de recevoir ses Jeux, que voilà le Rassemblement National annonce la couleur et est déjà fin prêt à livrer de nouveaux combats électoraux, et ce, dès l’été… 2025 !
Anticipant sur une dissolution à venir dans les dix mois qui viennent, le Conseil national du parti mariniste n’a donc pas attendu longtemps pour nommer d’ores et déjà ses directeurs de campagne, qui devront mener le Rassemblement National vers la victoire ?
Les deux heureux lauréats ne sont autres que le député de la troisième circonscription de l’Yonne, Julien ODOUL, et son homologue de la quatrième circonscription du Loiret (Montargis), Thomas MENAGE.
Dans le communiqué de presse adressé par le Conseil national du RN, on peut ainsi lire la formule suivante : « Alors que la situation politique de la France est particulièrement incertaine, et qu’une nouvelle dissolution pourrait intervenir dans dix mois, nous faisons confiance aux deux députés du Gâtinais (?!) afin de préparer cette échéance cruciale et avec elle, la victoire de l’alternance plébiscitée par des millions de Français… ».
Rappelons que les électeurs du Rassemblement National lors des dernières législatives représentaient plus de 11 millions de nos concitoyens.
Premiers commentaires des intéressés à l’issue de cette nomination : « Nous remercions Jordan BARDELLA et Marine LE PEN de leur confiance pour préparer et mener à leurs côtés la prochaine bataille pour l’alternance si attendue par les Français. Nous saurons nous en montrer dignes. Nous n’avons pas le droit à l’erreur et la responsabilité est immense pour répondre aux attentes et aux espoirs de nos compatriotes qui souhaitent tourner la page du macronisme et éviter le chaos de l’extrême-gauche ».
Julien ODOUL et Thomas MENAGE seraient-ils déjà dans les starting-blocks et affûteraient-ils leurs équipes dans le prolongement de l’année olympique ?
Thierry BRET
Cinq ans après le référendum, le Royaume-Uni est divisé. Le BREXIT continue de faire débat dans le pays, où les divisions restent vives concernant ses effets. 52 % des Britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni, 48 % pour le maintien dans le bloc européen : le résultat du référendum avait provoqué une onde de choc, au sein du pays comme auprès de ses alliés en Europe et au-delà.
La sortie de l’Union européenne a eu lieu en janvier 2020. Après l’avoir repoussé quatre fois, le Parlement anglais a finalement souhaité quitter l’Europe, sous l’impulsion de son Premier ministre, David CAMERON. Aujourd’hui, le sentiment majoritaire, c’est le "BREGRET", contraction de Brexit et regret. Ils sont 60 % à s’en mordre les doigts, et ils sont encore plus nombreux parmi les jeunes. Pourtant, il n’est aujourd’hui pas question d’un nouveau référendum, mais les anti-Brexit sont confiants, ils sentent le vent tourner.
Les manifestations organisées pour retrouver l’Union Européenne ne mobilisent ni les foules ni les hommes politiques de tout bord. Il y a une autre voie, celle choisie par le gouvernement actuel : des négociations point par point avec Bruxelles se déroulent aujourd’hui. Discrètement, Londres renoue des liens. Keir STARMER a annoncé avant d’être élu à Downing Street, que s’il gagnait les élections, il renégocierait l’accord de sortie de l’Union. Il veut de meilleures relations avec l’Europe pour la sécurité, le commerce ou encore la recherche.
Économie en berne, prix qui ont flambé : les Britanniques font grise mine après leur choix de sortir de l’Union européenne. Le BREXIT aurait coûté à la Couronne, plus de 140 milliards de livres, soit 163 milliards d’euros. Les gains attendus ne se sont pas réalisés ! La majorité des Anglais estiment que la sortie de l’Europe n’a pas tenu ses promesses.
Après 47 ans de vie commune, la rupture est en effet loin d’être une sinécure, comme en témoignent les nombreux accrochages entre les deux entités en Irlande du Nord, province britannique et nœud gordien de ce BREXIT. Cette nouvelle configuration des rapports a fait naître également des tensions sur le front du déplacement des personnes et révèle des signes d’affaiblissement du pouvoir économique et financier du Royaume-Uni.
Des conséquences totalement imprévues
La pénurie de main-d’œuvre en fait partie et affecte désormais le monde de la restauration et de l’hôtellerie, qui doit composer avec les mêmes difficultés de recrutement que dans d’autres pays, une crise amplifiée toutefois par les effets du BREXIT sur les flux migratoires.
L’effet de ce repli sur l’activité économique est certain. Mais pour l’OCDE, il risque de compliquer la reprise économique dans ce pays à l’ère postpandémique, et ce, après une contraction du PIB britannique de 9,8 % en 2020, soit la pire en 300 ans. Des pays du G7, le Royaume-Uni devrait moins bien s’en sortir que les autres.
Une perspective qui s’accompagne d’une perte d’influence du Royaume-Uni dans le domaine de la finance et des activités bancaires avec le départ depuis le début de l’année de plusieurs géants de ce secteur vers des capitales européennes comme Amsterdam, Paris ou Francfort. À titre d’exemple, les Pays-Bas ont récupéré pour huit milliards de transactions d’actions en euros par jour aux dépens de la City de Londres, qui a perdu également le marché phare des émissions de carbone en Europe au profit d’Amsterdam. Cela représente un milliard d’euros en transactions par jour.
Mauvaise nouvelle pour nos voisins de l'autre côté de la Manche. Le Royaume-Uni est tombé en récession technique dans la seconde moitié de l'année 2023. Le PIB s'est en effet replié de 0,3 % au quatrième trimestre, selon l'Office national des statistiques (ONS), l'NSEE britannique. Résultat, sur l'année complète, la croissance n'a atteint qu'un maigre 0,1 %. Autant dire rien du tout. Les taux directeurs restent élevés (5,25 %, alors que le France est à 3,5 %) et n’engagent rien de bon pour « la Perfide Albion » !
Une politique monétaire très restrictive
Il n'est donc pas certain que la prévision du Fond Monétaire International (FMI) d'une croissance de 0,6 % en 2024 puisse être atteinte. L'espoir est que le pouvoir d'achat remonte. En janvier, l'inflation était encore à 4,2 % sur un an, un niveau plus élevé que dans la zone euro. Fin 2023, l’Angleterre est entrée en récession !
Le départ des citoyens de l’Union européenne a laissé place à une arrivée record de personnes venues d’Afrique ou d’Asie. Cette migration, pour l’essentiel légale, répond aux besoins de certains secteurs du marché de l’emploi. Il s’agissait de l’une des grandes promesses du BREXIT : le divorce avec l’Union européenne (UE) permettrait enfin au Royaume-Uni d’en finir avec la libre circulation des citoyens européens, de « reprendre le contrôle » de ses frontières nationales pour limiter les arrivées. Quatre ans après son entrée en vigueur, la réalité est tout autre. Certes, avec 86 000 départs nets entre juin 2022 et juin 2023, les citoyens de l’UE ont été plus nombreux à quitter le territoire qu’à s’y installer. Mais ils ont été très largement remplacés par des personnes venues d’Afrique (Nigeria) et d’Asie (Inde, Chine et Pakistan). La migration nette a ainsi atteint un niveau historiquement élevé (682 000 entrées nettes entre juin 2022 et juin 2023 − et même 745 000 entre décembre 2021 et décembre 2022).
Si certains économistes considèrent qu’il faut encore attendre pour mesurer les aspects positifs du BREXIT, les Britanniques mesurent l’échec économique, financier, social et politique de cet accord. Accord de dupes ? Il reste encore à le démontrer. Depuis 2023, des négociations ont lieu entre l’UE et l’Angleterre afin de repréciser certains accords, notamment en ce qui concerne l’Irlande. Les nouvelles règles se négocient autour des questions de santé publique, animale et végétale, les médicaments et certains produits sidérurgiques.
Les « bons » souvenirs de Michel BARNIER laissés du côté de Londres !
Michel BARNIIER a été le négociateur en chef du BREXIT et il n'a pas laissé que des bons souvenirs à la droite britannique. Le « Daily Mail » titre « Guess who's back », devinez qui est de retour ?
Les Britanniques se souviennent d'un négociateur impitoyable, un maître d'école qui a voulu donner une leçon à ses « rebelles anglais » qui ont commis une grave erreur en sortant de l'Union européenne. Il est le « briseur du BREXIT » comme le surnomme le « Daily Express », car pour Michel BARNIER, la sortie du Royaume-Uni était une absurdité. Peut-être a-t-il eu raison ?
Il semble évident que quitter l’UE serait une grave erreur pour la France, dans un contexte plus que compliqué et dramatique sur les plans politiques et financiers. Plus personne n’y pense, sauf peut-être quelques « intégristes » d’un nationalisme forcené, à l’heure où l’Union semble désunie sur tous les plans, et où de moins en moins de pays respectent les traités, voir les renforcements des contrôles aux frontières instaurées depuis peu par l’Allemagne…
« Le seul esprit libre et indépendant est celui qui ne se soucie pas des conséquences quand il a la certitude d'avoir été fidèle à ses valeurs. » Laurent MARTINEZ.
Jean-Paul ALLOU