Plus que jamais, valoriser la vie associative est devenue une priorité pour la plupart des collectivités de l’Hexagone. Il est vrai qu’en matière de cohésion sociale, on a rarement fait mieux. Rassembler et fédérer autour d’une idée, d’un projet, d’un concept, d’une manifestation, des personnes de toutes origines et de toutes confessions, se retrouvant réunies sous la bannière d’une action commune, représente le meilleur des moteurs de la démocratie et du vivre ensemble. Un moteur qui ne semble pas encore être privé de carburant, même si d’année en année, il est de plus en plus complexe d’accueillir de nouveaux membres et de recruter.
Faute de temps ? Manque d’argent ? Développement caractéristique de l’individualisme ? Carence de communication ? Abondance de choix ? Désintérêt chronique ? Un peu tout cela à la fois !
Pourtant, le tissu associatif, à l’instar de la vie professionnelle pour celles et ceux qui exercent encore une activité, demeure l’un des ultimes espaces de vie collective qui nous est encore proposé selon nos préférences et nos inspirations dans notre pays. Un lieu à privilégier car si précieux des rencontres effectuées, des échanges qui s’inscrivent dans l’aboutissement de choses concrètes, de la connaissance de l’autre qui permet de sortir de l’entre soi, de la tolérance et de la fraternité, aussi, des éléments fondamentaux à respecter dans une démocratie qui est fière de l’être, comme peut l’être notre pays de cocagne.
Une sorte d’agora utile faisant naître idées et projets…
Aujourd’hui, au premier quart de ce siècle, pourtant si exacerbé par les réseaux sociaux numériques et tant inféodé à la digitalisation à tout crin créant de l’individualisme, ils sont encore en France près de 20 millions de bénévoles à prendre part à des activités associatives au sein d’1,3 million de structures. Au profil divers et varié, selon la formule !
L’association : c’est une façon pertinente d’intégrer des structures qui offrent des horizons parfois insoupçonnables tant leur diversité est sans limite ou presque. Un moyen de s’évader au contact de l’autre, de se rendre utile à quelque chose et de redonner du sens à sa vie quand parfois certaines ou certains ont oublié de se donner des objectifs.
Œuvrant dans le domaine de la santé, des sports, de l’action sociale et de la solidarité, de la vie quotidienne et des loisirs, de l’international, de l’économie, voire pourquoi pas dans la politique (et à ce titre, il y en a vraiment pour tous les goûts !), l’association est le premier rempart contre l’isolement, la non-implication citoyenne, le manque de discernement, la réalisation de ses désirs.
La philosophie, aussi. Car cette envie de se regrouper ne date pas d’hier, au regard de l’Histoire, et elle aura permis de fortes avancées sociétales faisant avancer les Hommes.
Sortir du cadre des simples « Journées des Associations »…
L’initiative, portée par la Ville de Nevers, cette semaine, en proposant des « Assises de la Vie associative », n’en est que plus méritoire ! A bien des égards, réunir de multiples représentants de ces structures aux finalités si éclectiques pour certaines en leur permettant de se rencontrer et de se connaître, tout en y apportant la plus-value ô combien indispensable de conférences et de débats autour de thématiques fondamentales comme peuvent l’être de nos jours les enjeux de l’intelligence artificielle (IA) et le regain d’intérêt à la vie collective fait montre d’utilité publique ou presque !
Troisièmes du nom, ces Assises, sous ce format mêlant intellectualisme et échanges concrets, encouragées par la municipalité de Nevers, devraient se décliner ailleurs en circonstance analogue.
Certes, de nombreuses agglomérations de l’Hexagone proposent de nos jours des « Journées des Associations », d’un classicisme habituel quant à la formule simplifiée à l’extrême où une empilade de stands et d’animations un tantinet folklorique, réalisées par les associations elles-mêmes, offrent une simple vitrine distrayante à la population qui manque de repères et de contenus à se mettre entre les deux oreilles.
Un exemple à Nevers dont beaucoup devraient s’inspirer
L’intelligence collective ne commencerait-elle donc pas justement par cette étape-là : en donnant toutes les cartes du jeu aux citoyens qui repartiraient de ce genre d’évènement avec le maximum de renseignements sur l’attractivité des métiers dans le monde associatif, les partenariats avec l’Europe ou l’international, les méthodes à utiliser pour optimiser sa communication (et pas uniquement sur les réseaux sociaux, que diable !), le développement de l’économie sociale et solidaire, les aspects juridiques des dirigeants associatifs ou encore les aides au financement et au fonctionnement desdites structures, le nerf de la guerre fondamental afin d’en assurer pérennité et projets.
Beaucoup de nos collectivités qui veulent donner un coup de projecteur sur leur secteur associatif devraient y réfléchir à deux fois lorsqu’elles proposent une manifestation grand public devant privilégier le focus sur ces entités ô demeurant si importantes pour tâter le pouls de la vitalité d’un territoire et de son attractivité !
A Nevers, la méthodologie semble être la bonne depuis trois saisons. Au regard de la fréquentation, nombreuse chaque année, et des partenaires institutionnels et économiques soutenant la démarche en y remettant des prix, à l’instar du Lions Club local (Nevers Les Eduéens), la société de service ARMATIS ou de la fondation DACTYL OMR créée par l’enseigne KONICA MINOLTA !
Que les autres villes en prennent de la graine ! Le tissu associatif représente au titre d’une ambassadrice l’accueil et le dynamisme d’une collectivité, plus solidaire et à l’écoute de ses habitants. Un terreau où naissent les idées, les propositions, les retours d’expérience essentiels dans la construction de réflexions collectives utiles à la réalisation des actions futures…En réalité, à la stratégie politique d’une ville.
Thierry BRET
Beaucoup considèrent que la résolution du conflit russo-ukrainien semble en bonne voie pour un accord de paix. Rien n’est encore scellé, pour autant. Comme d’habitude, à chaque fois que les diplomates se mettent autour de la table, les canons tonnent encore plus fort, afin de conforter les positions militaires. Koursk est un enjeu déterminant pour les Russes, et les conquêtes de l’Ukraine semblent ne pas être négociables pour ZELENSKY ! Aujourd’hui, le risque d’une nouvelle guerre mondiale est à la porte de la planète !
L’Ukraine a perdu la guerre, c’est évident. Et lorsqu’elle a débuté, tous ceux qui le prédisaient, se faisaient traiter de défaitistes, de complotistes, de pro-russes…Mais l’intervention de Donald TRUMP démontre hélas la faillite politique et financière de l’Europe, la faillite de la France et la perte de sa crédibilité internationale, la faillite de l’ONU, incapable de faire suivre d’effets ses résolutions et des Casques Bleus devenus les fantômes de l’histoire. Tous nos politiques nous ont déclaré que la Russie serait isolée et que les restrictions imposées, la conduiraient à la faillite ! Nous savons ce qu’il en est.
Aujourd’hui, le président américain profite de la guerre pour faire des affaires et démontre la violence de ses actes : imposer à l’Ukraine l’exploitation de ses richesses minières, l’annexion du Groenland, de Panama, du Canada, l’abandon définitif de l’Ukraine si Volodymyr ZELENSKY ne se soumet pas à son dictat, imposer à l’Europe ses propres stratégies en matière de résolution du conflit (assorties de menaces et de représailles économiques) …Les nouveaux droits de douane viennent de tomber : c’est sûr, c’est bien une guerre commerciale qui a été déclenchée par l’administration US !
De son côté, Emmanuel MACRON exploite le conflit à des fins plus personnelles que l’intérêt de la France, en instrumentalisant le risque de guerre. Nous sommes en guerre. Oui, mais contre qui ? Pourquoi vouloir faire peur à tout prix ? Tout d’abord, il remonte un peu dans les sondages. Chaque fois qu’un président joue les va-t’en-guerre, sa côte remonte et ses prédécesseurs (François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY) l’ont démontré en leur temps. De plus, pour le locataire de l’Elysée, sa volonté est limpide, devenir le « président » de l’Europe. Il s’agirait d’une confidence faite par Emmanuel MACRON à Philippe de VILLIERS, propos tenus par ce dernier lors d’un interview. Certains envisagent que derrière cela, notre président pourrait actionner l’article 16 et poursuivre ainsi sa route bien au-delà de 2027, état de guerre oblige ! Quant à la Chine, pour l’instant tapis dans l’ombre, elle lorgne toujours sur Taïwan !
L’arbre russe qui cache la forêt du conflit Israël-Iran : va-t-on passer d’un conflit larvé à une guerre mondiale ?
Récemment, réunis à Pékin dans le cadre de discussions tripartites sur le programme nucléaire iranien, les vice-ministres des Affaires étrangères de la Russie, de la Chine et de l'Iran ont appelé à lever « toutes les sanctions unilatérales illégales » visant la République islamique, dans un contexte de fortes pressions exercées par l'administration TRUMP. De nombreux médias américains estiment aujourd'hui que l'Iran n'est qu'à « quelques semaines » de la construction d'une arme nucléaire. Téhéran aurait probablement besoin « de quelques mois, voire d'un an » pour se doter d’une telle arme.
Les intentions d'Israël restent inébranlables : en décembre 2021, lors d'une cérémonie à la résidence présidentielle israélienne, le chef du Mossad, David BARNEA a déclaré : « L'Iran n'obtiendra pas l'arme nucléaire ni maintenant, ni dans les prochaines années ». L’État hébreu entend profiter de l’affaiblissement régional de la République islamique pour s’attaquer au programme nucléaire iranien, avec la bénédiction de Donald TRUMP. La fenêtre de tir n'a jamais été aussi favorable à l'État hébreu. Profitant du déclin de l'axe pro-iranien au Moyen-Orient, avec l'affaiblissement coup sur coup du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais couplé au renversement de l'ex-président syrien Bachar AL-ASSAD, Israël pourrait être tenté de se débarrasser de ce qu'il considère comme la principale menace à laquelle il est confronté dans la région : le programme nucléaire iranien.
Israël n’acceptera jamais que l’Iran détienne la bombe atomique
L’étau se resserre autour de l’Iran. Des sanctions progressives sont désormais votées et revotées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. L’option d’une attaque aérienne contre les installations nucléaires et les infrastructures militaires et économiques de l’Iran, étudiée par les stratèges du Pentagone depuis plus de trois ans, est entrée dans une phase de préparation active. On repaire des sous-marins nucléaires dans le golfe Persique et l’océan Indien, mais aussi en Méditerranée orientale, car si la guerre a lieu, elle sera à l’échelle de toute la région. Dans ce scénario de guerre, le rôle d’Israël ne doit jamais être oublié, parce que ce pays entend maintenir à tout prix son monopole nucléaire dans la région. Déjà impliquée dans la préparation d’ensemble avec le Pentagone, l’armée israélienne, qui aura besoin de la couverture politique et stratégique américaine si elle veut intervenir, a pratiqué plusieurs simulations d’attaques sur des installations nucléaires iraniennes. Si le problème posé est bien celui de la prolifération nucléaire, on s’aperçoit aisément que la méthode israélo-américaine ne peut qu’en provoquer une accélération irréversible, y compris en Iran. En effet, la guerre que préparent Etats-Unis et Israël est potentiellement, et probablement, nucléaire.
Un état des lieux terrifiant
Israël et les Etats-Unis sont prêts à intervenir contre l’Iran à la première occasion. L’Europe, largement concernée, est et sera exclue de toute négociation et mise devant le fait accompli. On connaît la paralysie de l’ONU et des résolutions, lettres mortes depuis des lustres. L’Iran est allié de la Russie et de la Chine et fournit à la Russie les drones nécessaires au bombardement de l’Ukraine… Récemment, l’Iran a décidé de réagir aux intimidations de TRUMP en exhibant un arsenal impressionnant d’ogives, sans préciser si elles sont dotées de l’équipement atomique ! Le jeu des alliances et la volonté de toutes les parties d’aller jusqu’à la guerre si besoin est, montrent que le risque de conflit nucléaire mondial est prégnant et bien plus sensible que la guerre russo-ukrainienne.
Plus sournoisement, la Turquie, qui ne sera pas neutre dans cet éventuel conflit, maintient toujours sa candidature à une entrée dans l’Europe, et reçoit à ce titre des fonds européens (depuis une dizaine d’années) afin de préparer sa venue…Ursula Von Der LEYEN finance le cheval de Troie !
Deux éclaircies dans ce paysage d’apocalypse : la résistance intérieure iranienne et des rebelles qui œuvrent pour l’anéantissement des ayatollahs, basés au Kurdistan, et un second espoir, le fait que le monde arabe voit d’un très mauvais œil que l’Iran soit détentrice de l’arme nucléaire.
La France est à la pointe du combat : notre président nous adresse un fascicule afin de nous expliquer les précautions à prendre en cas de guerre, les Français stockent du « PQ » de crainte des ruptures de stock tandis que les citoyens américains achètent massivement des revolvers et autres carabines ! Comme le disait le regretté COLUCHE : « Les politiques, à force de nous prendre pour des c…, comment on pourrait faire autrement ? ».
Jean-Paul ALLOU
Voilà encore un nouveau pavé dans la marre qui va restreindre la liberté de penser et les possibilités d’expression offertes aux Français de la base, celles et ceux qui constituent le socle de notre société et qui souhaitent participer aux débats politiques. Un de plus dans un contexte sociétal qui est déjà assez anxiogène, dirigiste et perturbé pour nos compatriotes.
Le 24 mars dernier, sans que cela fasse trop de bruit sur le plan médiatique et dans une indifférence quasi-générale, s’est joué à l’Assemblée nationale un nouveau chapitre qui pourrait s’il allait à son terme priver potentiellement les représentants de la société civile de pouvoir s’exprimer librement en haut lieu. Une société civile que nous autres citoyens représentons par notre diversité culturelle, intellectuelle, religieuse, déontologique, professionnelle, statutaire, morale. Bref, le peuple de France sans aucune distinction !
De quoi s’agit-il précisément ? D’un simple amendement qui pourrait entraîner des conséquences funestes pour la libre circulation de la parole et des idées dans notre pays, un acte anti-démocratique par excellence clouant au pilori toutes les bonnes initiatives venant de la base, c’est-à-dire des Français qui vivent la réalité sans fard du pays dans leur quotidien. Et qui veulent en témoigner…
Une société civile qui agit par conviction personnelle
Au Palais Bourbon, ce jour-là, il a été décidé de présenter un amendement lors de l’examen en commission de la proposition de loi sur la simplification de la vie économique. Jusque-là, rien d’anormal puisqu’il est nécessaire et réaliste de procéder à des économies. Mais, là où le bât blesse, c’est la nature dudit amendement qui a été adopté par les députés. Il vise tout simplement à supprimer dans toutes les régions de l’Hexagone le CESER, le fameux Conseil Economique Social et Environnemental.
Un organisme considéré à juste titre comme une deuxième assemblée régionale qui possède un rôle consultatif, certes, mais très important dans les choix stratégiques et politiques d’une contrée.
La structure qui se réunit très régulièrement produit en effet des avis et préconisations pertinents sur des thématiques diverses et variées, devant éclairer les politiques publiques d’un territoire régional. Libres à eux, ensuite, d’en tenir compte ou pas lors de leurs travaux.
Chose fondamentale : les CESER se composent de femmes et d’hommes, connaissant parfaitement leurs territoires, issus du milieu entrepreneurial, des syndicats de salariés, du tissu associatif. Bref, des gens du cru à même de porter une analyse pertinente et un regard expert sur ce qui va ou qui ne va pas dans un département, une agglomération, une commune…
Des personnes que l’on présente généralement sous le vocable de société civile. Qui agissent par pure conviction personnelle et bien au-delà des orientations politiques habituelles, faites parfois de carriérisme et de lutte de pouvoirs. La seule structure formelle en France qui laisse donc la parole à tout un chacun de ses citoyens…
Garantir les notions de la démocratie participative
Pour l’heure, les CESER n’ont pas encore cessé d’exister. Le projet de loi sera examiné à l’Assemblée nationale en séance publique le 08 avril prochain, soit dans quelques jours seulement. Peu de temps en revanche pour les férus de la formule d’expression participative de pouvoir se retourner et faire pression auprès des parlementaires qui devront choisir entre la suppression ou la conservation de l’organe.
Mais, depuis le 24 mars, les réactions ne se sont pas fait attendre. Tant auprès des élus qui contestent cette décision qu’ils jugent anormale, (c’est le cas de huit présidents de Région sur les treize responsables identifiés) qu’auprès des représentants eux-mêmes des CESER qui crient déjà au scandale.
En Bourgogne Franche-Comté, Elise MOREAU, présidente de l’institution, invite « les députés à prendre conscience des conséquences de leurs choix à travers leurs votes afin de garantir une démocratie en France réelle et vivante pour construire l’avenir ».
Précisons que les députés réfractaires à l’existence des CESER sont issus principalement des rangs des Républicains, du Rassemblement national et de LIOT….
En Bourgogne Franche-Comté, l’utilité du CESER est pleinement avérée. Les deux tiers des préconisations formulées sont suivis par le Conseil régional qui s’en inspire pour faire évoluer ses politiques et en élaborer de nouvelles. Parmi les thématiques ayant retenu l’attention de la présidente de la Région Marie-Guite DUFAY depuis qu’elle exerce la présidence, citons l’isolement des femmes, l’orientation des jeunes, la monoparentalité, le développement économique ou l’adaptation aux changements climatiques. Autant de sujets sociétaux et progressistes qui permettent à la France d’avancer en s’appuyant sur les bases de l’expression de la société civile. A ce titre, la présidente de la Région BFC a fait savoir ces jours-ci que « cette mesure si elle était appliquée viendrait à affaiblir la démocratie sociale et le dialogue avec la société civile… ».
Impliquer davantage la société civile dans l’avenir du pays
Alors, supprimer les CESER – ils représentent encore un de ces rares espaces où des personnes aux intérêts divergents et contradictoires parviennent à travailler et à débattre en proposant des solutions - ne ferait-il qu’accentuer le fossé entre les citoyens et les élus ?
Elise MOREAU apporte des éléments de réponse dans un communiqué de presse : « Annihiler les CESER, c’est nier l’expression de la société civile organisée, c’est réduire au silence les entreprises, les syndicats, les associations de nos territoires, c’est restreindre l’expression même des corps intermédiaires. Cela reviendrait à priver l’exécutif régional d’une force de proposition indépendante et constructive. La disparition du CESER irait à contre-courant des attentes démocratiques et du besoin de dialogue, enjeux indispensables pour prévenir les crises sociales… ».
A l’heure où les appels à plus de décentralisation résonnent avec force et vigueur, l'aspiration à impliquer davantage la société civile dans une démocratie permanente est pressante. Si on l’occulte définitivement des débats politiques et de la concertation, ce serait encore un nouveau coup dur, porté à la démocratie citoyenne et participative qui n’a déjà pas besoin de cela…Au moment où l’on parle d’hypothétiques référendums dans les alcôves élyséennes, cette décision ferait tache auprès des Français, n’est-ce pas ?
Thierry BRET
« La plupart des acteurs présents dans la salle connaissent aussi bien le dossier que moi ! ». C’est par cette formule teintée d’humour que le vice-président du Conseil départemental en charge de la gestion des routes et des infrastructures, Christophe BONNEFOND, a ouvert la visite de chantier très mobilisatrice du côté des élus de la section propre au Département de la LISA, la fameuse Liaison Sud d’Auxerre. Une découverte à l’aide d’images relayées par un drone du SDIS évoluant dans les conditions du direct, accueillie sur une des aires de chantier, sise au rond-point de Villefargeau…
VILLEFARGEAU : Elles sont assez remarquables les images envoyées par le petit drone piloté par un sapeur-pompier du SDIS, s’étant prêté au jeu avec bonheur à cette retransmission assurée en direct sur le chantier de la LISA. Se dirigeant au-dessus de la portion de 3,5 kilomètres de travaux déjà effectués entre le rond-point de Villefargeau et la commune de Vallan – de déblais et de remblais -, l’engin progresse lentement sous un beau soleil et sans être trop perturbé par le vent, permettant ainsi aux regards curieux et scrutateurs des élus, nombreux à être présents dans le bâtiment faisant office de lieu d’accueil de cette conférence spécifique un magnifique panorama de l’ensemble.
Sur le terrain, on y voit des engins de travaux publics faisant leur œuvre, s’activant tout le long de ce ruban fait encore de terre et d’argile, là où sera opérationnelle dès 2028 la future Liaison Sud d’Auxerre, facilitant le contournement de la capitale de l’Yonne par l’Ouest et le Sud de la ville. Un projet version « serpent de mer » dont le sérail politique et institutionnel parle depuis près d’un quart de siècle…Une réalisation devenue concrète enfin, même si le chantier n’en est qu’à ses balbutiements.
Pour l’heure, les élus et les services techniques de l’Agglomération du Sénonais ou du Conseil départemental ne se concentrent que sur le tronçon qui commence à prendre forme sous nos yeux, celui qui est placé sous l’égide décisionnel du Département.
Pas un projet de route mais un projet infrastructurel
C’est pourquoi il revenait au vice-président du vénérable organisme, Christophe BONNEFOND, élu en charge des routes et des infrastructures – il profitera même de son long temps de parole de près de vingt minutes pour faire un petit coup de pub à sa commune de prédilection, Venoy, dont il est l’édile ! – d’ouvrir la série de discours rendant officielle cette visite, particulièrement intéressante pour constater à date l’état des lieux de ce chantier sur lequel on retrouve l’une des plus belles sociétés de travaux publics de la région BFC, l’entreprise Roger Martin, chère à son dirigeant, Vincent MARTIN, le président régional de la FRTP (Fédération régionale des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté).
Dans un premier temps, l’orateur prit soin de repositionner le dossier de cette LISA dans son contexte global, en remontant à la genèse de ce projet quasi pharaonique pour l’Yonne qui nécessitera juste pour cette double voie départementale longue de 3,5 kilomètres une enveloppe budgétaire de 33 millions d’euros. Le reliquat du projet, d’à peu près dix kilomètres au total, revenant sur le plan financier à l’Etat. Le total s’élevant à 148 millions d’euros…Sachant que le CD 89 dépensera 41,3 millions d’euros, il en ira de même à hauteur de 38,6 millions pour l’Etat, 27,6 millions pour l’Agglo, 25 millions pour la Région et 15 millions d’euros à la charge de la Ville d’Auxerre.
A ce propos, Christophe BONNEFOND fut on ne peut plus clair dans ses commentaires : « Nous ne sommes pas sur un projet de route, mais bien sur celui d’un aménagement infrastructurel du Centre-Yonne qui demain changera nos habitudes de vie… ».
Protéger les espèces animales dont les chauves-souris !
Un axe de communication capital pour éviter que les poids lourds et le flux important de véhicules ne traversent le cœur de la capitale icaunaise, passablement engorgée aux heures de pointe. « Non seulement, les habitants d’Auxerre vont pouvoir profiter de cette opportunité, insista-t-il, mais également ceux de tous les villages avoisinants… ».
Bref, un projet de route où se nimbent des désirs de renaturation, de voie verte, de protection des espèces en respectant les biotopes, mais aussi de sécurisation des voies qui traversent Auxerre avec un transit important d’automobiles et poids lourds à l’exemple de Jonches.
« C’est aussi un vrai dossier de santé publique, souligna le vice-président de l’Agglo de l’Auxerrois, Auxerre étant une ville en pente, il y a beaucoup de pollution à cause des véhicules qui redémarrent dans les cotes… ».
La numérotation de cette future double voie serait peut-être le chiffe « 1965 », d’après l’élu. Qui énuméra ensuite chacune des étapes foncières menant à ce projet, sur la rive gauche de l’Yonne avec les contacts avec les exploitants agricoles qui occupaient jusque-là ces parcelles. Mais, sur la rive droite de l’Yonne, l’Agglo a acheté les terrains nécessaires à ce chantier. Il aura fallu supprimer des chemins, voire les aménager afin de laisser des accès aux agriculteurs, des travaux menés par la Communauté de l’Auxerrois.
Cartes à l’appui, Christophe BONNEFOND montrera au public les différents ajustements qui seront à réaliser d’ici l’été.
« Il y a aussi un travail colossal, c’est l’aménagement paysager, explique l’élu de Venoy, il a fallu changer le sens des haies pour éviter que les populations de chauves-souris ne viennent dans le futur entrer en collision avec les poids lourds… ».
Un travail d’implantation et de friches, très important qui est loin d’être terminé. Les haies seront protégées, par ailleurs, afin de respecter les espèces animales (batraciens, chauves-souris, loutres…).
Des travaux connexes ont également été réalisés avec le concours d’ENEDIS, GRDF et SUEZ au niveau des conduites traditionnelles. Quant aux travaux à la charge de l’Etat, ils devraient démarrer dans le courant 2025.
« Je n’oublie pas de remercier Jean CASTEX, alors Premier ministre, qui en déplacement dans l’Yonne, nous a donné un sacré coup de pouce de 7 millions à la réalisation de ce chantier… ».
Les ouvrages d’art dont l’un mesurera 220 mètres de long (trois fois l’ouvrage de Pont-sur-Yonne cher à Grégory DORTE, président du Conseil départemental) débuteront à partir de cet été.
Quant à ce tronçon imputable au Conseil départemental, les automobilistes auront la possibilité de le fréquenter si tout va bien dès 2026. Encore un peu de patience donc !
En attendant, les élus ont dévoilé avec le sourire et sous un soleil radieux l’un des trois panneaux signalétiques officiels qui informera de la réalité de ce chantier le public. Un contournement sud d’Auxerre qui n’est donc plus une arlésienne, désormais !
Thierry BRET
Ca sent le roussi pour le conclave des retraites ! C’est le moins que l’on puisse dire après le départ successif et tonitruant de plusieurs organisations syndicales, celles qui défendent la cause des ouvriers et des salariés, cette semaine, qui ont préféré claquer la porte des négociations plutôt que de se complaire à jouer à faire semblant dans ce qui ressemble de plus en plus à une mascarade digne d’une comédie à l’italienne !
Seules restent encore à bord de ce bateau, frêle esquif qui s’apparente au radeau de la Méduse prenant l’eau de toute part, la CPME, le MEDEF, la CFE-CGC et la CFDT. Mais pour combien de temps avant de flirter avec le naufrage ?
Pourtant, tout avait bien commencé courant janvier quand le Premier ministre François BAYROU avait donné son aval pour organiser cette grande concertation participative et ouverte, « sans tabou » avait-il alors précisé, réunissant tous les acteurs du patronat et du salariat autour d’une même table afin de remodeler ou pas la fameuse réforme des retraites (véritable serpent de mer de la vie sociétale de l’Hexagone depuis des lustres !) que la précédente occupante de Matignon, l’insubmersible Elisabeth BORNE, avait passé en force, sans aucune empathie et sans tenir compte de l’avis d’une majorité de Français à grands coups de 49.3 ravageurs !
Bonjour l’esprit démocratique puisque les élus de l’Assemblée nationale n’avaient pu s’exprimer correctement sur le sujet en le votant.
Retour à la case départ sans toucher les vingt mille !
Il aura fallu une petite phrase du maire de Pau il y a quelques jours, prononcée à la suite d’une prise de décision catégorique pour que le travail entamé collectivement depuis plusieurs semaines lors de ce conclave – rien n’avoir avec la papauté en effet ! – vole plus ou moins en éclats. La décision irrévocable du Premier ministre de ne pas revenir sur l’âge de la retraite à 62 ans, alors que les discussions semblaient ouvertes autour de ce sujet, véritable point d’achoppement entre une très large majorité de nos concitoyens, l’ensemble des syndicats de salariés et la vision de la gouvernance étatique.
Une volte-face pour le moins inattendue et décidée sans en avoir concerté les participants dudit conclave qui fera dire par ailleurs au secrétaire général du Parti Socialiste Olivier FAURE remonté comme un coucou suisse face aux médias que « quand on ne respectait pas ses engagements, on ne méritait pas de rester Premier ministre… ». Et toc !
Retour donc à la case départ, sans avoir au préalable encaisser les vingt mille euros de bonus comme dans un célèbre jeu à la vocation immobilière, pour le gouvernement qui se voit à nouveau menacé d’une motion de censure de la part de l’ensemble des représentants politiques de la gauche. Sans omettre que les syndicats ayant plié bagages durant ce conclave se préparent à retrouver en nombre les rues de France et de Navarre – c’est le retour du printemps et de son lot de cortèges revendicateurs que les Français connaissent bien ! -, et de provoquer une nouvelle fois une période d’incertitude dont on se serait volontiers passé ; tant au niveau économique où bon nombre de secteurs broient du noir avec la série de liquidations d’entreprises et de suppressions d’emplois à répétition (c’est le cas notamment du secteur textile et vestimentaire à l’heure actuelle) que stratégique puisque désormais nous entrons de plain-pied et plus personne ne s’en cache dans la période des préparatifs à des jours encore plus sombres qu’ils ne sont déjà, en raisonnant pour l’« économie de guerre » mobilisatrice face aux velléités impérialistes de l’ogre russe.
Et pourquoi pas la retraite à 70 ans ?!
D’ailleurs, c’est précisément ce contexte international très incertain qui aura fait bouger irrémédiablement les lignes du Premier ministre, en rejetant tout de go le retour de l’âge de la retraite à 62 ans, avant même que le conclave n’ait enfin produit sa fumée blanche, synonyme de verdict divin et définitif !
Motivation de l’intéressé : il sera nécessaire aux Français de travailler davantage afin de financer la nouvelle politique de défense et de réarmement – on part de très loin selon les experts militaires – pour faire face aux enjeux géostratégiques de demain. Certains parlementaires ont même esquissé dans leurs préconisations les plus folles que le départ à la retraite pouvait être reporter carrément à l’âge de…70 ans !
En attendant, le conclave a pris un sérieux coup de plomb dans l’aile et n’est pas certain d’aller à son terme, faute de combattants !
C’est sûr, face à cette impasse, il est urgent de se « réarmer » sur le toujours épineux et très impopulaire dossier des retraites !
Thierry BRET