Depuis la publication des nouvelles normes de droits de douane voulues par Donald TRUMP, un véritable tsunami financier s’abat sur la planète. Toutes les bourses dévissent. Les prévisions de croissance sont revues à la baisse avec chômage, inflation, stagflation, crise économique, faillite des entreprises, catastrophe en tout genre…Bref, une erreur historique dont les Etats-Unis paieront les pots cassés. Tout le monde y va de son expertise, de ses prévisions ou prédictions, d’une analyse construite sur l’émotion et chacun prend le président américain pour un fou, voire un imbécile…
TRIBUNE : Depuis 1637 et la crise des « Tulipes », on compte près de 44 crises économiques et financières sur notre planète ! Et on les a toutes surmontées ! C’est un bel espoir pour l’avenir. Donald TRUMP a déjà effectué des modifications concernant les droits de douane lors de sa première présidence. Il avait annoncé alors une refonte totale desdits droits lors de sa campagne électorale. Ca y est : cette fois, le couperet est tombé, apparemment définitif pour la Chine mais non encore acté pour les autres pays. Prendre Donald TRUMP pour un imbécile est plutôt primaire et hâtif ! Nous ne sommes pas très loin d’une idée de génie, mais qui peut avoir un effet boomerang pour l’Amérique. Certains vont même jusqu’à annoncer que c’est l’idée économique la plus géniale de ces cinquante dernières années ! Un état de crise particulière que vivent les Européens, la France en tête, qui annoncent que les Etats-Unis déclarent la guerre économique à la planète ! Une considération qui oscille de Kafka à Ubu, tant elle semble infondée !
Comprendre ce qui se passe réellement…
« Midterms 2026 » : Donald TRUMP est déjà tourné vers les élections de mi-mandat. Il mobilise son camp pour asseoir son pouvoir. Avec une stratégie millimétrée au cordeau et un trésor de guerre colossal, il vise une majorité écrasante au Congrès et chez les gouverneurs républicains. Fort d’un Congrès qui lui est acquis, même avec de courtes majorités, le républicain sait que le sort de son destin politique se joue dans ces centaines de futurs scrutins qui se préparent déjà.
Son grand problème, c’est la dette. En 2026, elle atteindra les 40 000 milliards de dollars soit 126 % du PIB ! Des crédits importants à taux zéro arriveront à échéance en 2026. Le refinancement se fera à des taux plus élevés (4,5 % au minimum). Sa stratégie se décline ainsi : annoncer des droits de douane exorbitants en tablant sur la réciprocité, afin de limiter les importations américaines – l’annonce entraîne une chute des cours des actions sur toutes les bourses. Premier objectif atteint. En deuxième lieu, les Américains comptent sur une riposte et une surenchère des autres pays pour augmenter les droits de douane de leur côté. Cette situation conforte l’objectif américain dans la limitation maximum des importations.
Pénaliser les riches pour soutenir les classes moyennes
La chute des cours des actions va entraîner une désaffection provisoire des investissements boursiers pour se diriger vers des marchés plus rentables et moins risqués : les obligations et les bons du Trésor américain jugés comme sûr par la communauté financière internationale. Mécaniquement, les taux de la Réserve Fédérale américaine (FED) devraient baisser, afin de soutenir une crise économique quasi certaine. En conséquence, les taux de refinancement de la dette devraient baisser et permettre un refinancement moins coûteux ! D’ailleurs, le locataire de la Maison Blanche presse fortement le patron de la Réserve Fédérale de baisser rapidement les taux, et ce, même s’il n’a aucun pouvoir pour l’imposer.
Aux Etats-Unis, les prix commencent à baisser : l’essence, les œufs et certaines denrées alimentaires… En obligeant les entreprises américaines à produire sur place, ce sera s’assurer une indépendance industrielle forte, une baisse des prix structurelles et une croissance à venir. Le problème, c’est qu’il faudra du temps pour créer des industries opérationnelles et les compétences nécessaires à de nombreuses productions. Le temps reste la clé de réussite du projet !
Donald TRUMP pénalise ainsi les plus riches, momentanément sur le marché des actions et favorise, grâce à une baisse des prix à la consommation, les classes moyennes et les plus pauvres. Une sorte de « Robin des bois » des temps modernes ! Bref, nous suggérons à Hollywood de produire un film : TRUMP en Robin des Bois, MUSK en « Prince Jean », POUTINE en shérif de Nottingham, Marine LE PEN pour « lady Marianne » et NETANYAHOU qui devient le roi Richard !
Des conséquences dramatiques pour l’Europe
A l’inverse des 77 pays qui demandent des négociations avec les Etats-Unis, l’Europe et Emmanuel Macron en tête, envisagent des mesures de rétorsion applicables immédiatement, tombant nécessairement dans le piège de Donald TRUMP. Quand les egos se rencontrent, le seul qui peut gagner, c’est le stratège, pas de place à l’émotion ! Même si le président des USA ne souhaite pas la « mort » financière de la France, c’est un grand risque : l’état de faillite pour la France ! Dans un contexte économico-politico-financier douloureux, l’Hexagone doit aussi demander aux marchés financiers les capitaux nécessaires au financement de sa dette et de son déficit budgétaire. En France, deux facteurs vont aggraver les taux de refinancement : le contexte obligataire ou les bons du Trésor français et le risque lié à la mauvaise notation de la France par les agences de rating. Cette situation va surenchérir la croissance des taux et aussi la raréfaction des possibilités de refinancement. Une incapacité à trouver de la monnaie et à payer les intérêts, c’est à coup sûr la faillite. Ne nous endormons pas sur la faillite possible de la stratégie « trumpiste », inéluctablement, toute crise économique aux USA aura des conséquences sur les autres économies et particulièrement celle de la France. Apprenons à nous dégager des dictats américains, à réfléchir par nous-même, à affirmer notre indépendance et notre créativité. A l’inverse de ce qui ce passe outre-Atlantique, avec des décisions immédiates à caractère stratégique, sur le court et long terme, en France, tous nos politiques pensent tout de suite aux prochaines présidentielles, et d’ici là, un seul objectif, durer…
Plus personne ne s’occupe de la France et des Français ! Chaque dirigeant politique pense à son parti, ses électeurs, et surtout, pouvoir être élu président ! Quel manque de loyauté, quelle lâcheté et quelle manipulation de la démocratie !
« La meilleure façon de prévoir l’avenir est de le créer. » – Abraham LINCOLN.
Jean-Paul ALLOU
Belgique, Pays-Bas, Espagne, Portugal…cela fait bientôt vingt ans que la plupart de ces pays européens ont statué en légiférant sur la pratique de l’euthanasie active. Une « aide à mourir » que réclament les personnes ou leurs familles en phase de situation critique. Même la province canadienne du Québec a adopté ce principe du dernier choix avant de partir. En France, entre polémiques politiciennes à n’en plus finir et aspects sémantiques administratifs à la virgule près, rien n’est encore applicable sur cet épineux sujet. Comme d’habitude, pourrait-on dire dans ce pays miné par sa traditionnelle lenteur en matière de prise de décision…
Lundi
En ce 27 janvier, journée de mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’Humanité, la commémoration prenait un relief tout particulier cette année, se conjuguant avec le 80ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques. Mais, suite à la cérémonie qui s’est tenue à Auxerre, il est permis de s’interroger : pourquoi avoir retenu le monument aux morts plutôt que celui dédié aux déportés, situé à quelques pas de là, certes moins « ripoliné » de frais ? Plus étrange encore : « La Mer » de Charles TRENET était-elle appropriée pour bercer de « ses golfes clairs et reflets d’argent » cet instant de recueillement ? Une incongruité déjà relevée le 11 mars dernier, lors de la Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme, où la même partition servait déjà de fond musical ! Les autorités et les organisateurs connaissent-ils seulement ce chant de mémoire qu’est le « Chant des marais », écrit par des prisonniers politiques allemands en 1933, devenu depuis la Libération, l’hymne douloureux de la déportation ? Sans doute pas assez glamour, pas assez « fou », pas assez « chantant »… !
Mardi
Le 20 janvier dernier, jour son investiture à la présidence des Etats-Unis, Donald TRUMP, entre outrances verbales, attaques en règle contre son successeur et discours au vitriol, avait donné le ton de ce que serait son second mandat présidentiel. Les premiers décrets pris depuis, ratifiés d’un trait de plume rageur, avec l’emphase qu’on lui connaît, n’ont fait que rajouter à la partition… Pauvre Amérique, pauvre Europe, pauvre monde ! Les nuages s’amoncellent et commencent à recouvrir la planète, sans que l’on sache dans quel état elle retrouvera le jour dans quatre ans… « Make the world great again » !
Mercredi
Bien décidés à jouer un rôle plus prépondérant dans le paysage syndical agricole icaunais, les sympathisants de la Coordination Rurale multiplient les démonstrations de force, comme en témoigne le blocage la semaine dernière pendant plusieurs heures, de l’entrée du centre-ville auxerrois. La vingtaine d’agriculteurs présents sous la banderole « Coordination rurale de l’Yonne », ont reçu le soutien de la députée de la deuxième circonscription, la souverainiste Sophie-Laurence ROY, passée les saluer aux premières heures de la matinée. Pour autant et bien que marqués très à droite sur l’échiquier syndical, pas d’appartenance à un parti politique selon le vice-président de la CR 89, par ailleurs tête de liste aux élections de la Chambre d’agriculture départementale, Xavier DEBREUVE, « nous ne sommes pas politisés du tout…, on s’adresse à tous les élus de la République » (Presse Evasion 21 janvier). Des propos qui ne sont pas sans rappeler un sketch du regretté Coluche : « Nous, on ne fait pas de politique ! On n’est pas de droite, ce n’est pas vrai, on n’est pas de droite ! Mais encore moins de gauche, il ne faut pas déconner non plus… » !
Jeudi
Il est des émissions qui sont l’honneur du service public. Le reportage diffusé ce soir dans le cadre d’« Envoyé Spécial » sur cette québécoise de 64 ans atteinte d’un cancer incurable, faisant le choix d’abréger ses souffrances et de partager ses derniers jours de vie face à la caméra, dans un ultime éclat de rire est de ceux-là et restera dans les mémoires. Lumineuse, Odette, filmée en famille, pour une ode à la vie et à la mort, bien loin du débat sur la fin de vie en France, où le plus urgent est … de ne rien faire ! Alors que l’euthanasie est légale au Canada depuis 2016, le Québec est devenu la première province canadienne à légaliser l'aide médicale à mourir, plébiscitée par une grande partie de la population et perçue ici comme soin ultime. A l’image d’autres faits sociétaux, celui-ci est douloureux, mais notre pays saura-t-il un jour s’affranchir des positions partisanes ou politiciennes pour dépassionner le débat et légiférer sereinement sur le sujet ? A l’issue de sa courte vie, Odette a su s’inventer une route, puissions-nous un jour, trouver la nôtre…
Vendredi
Depuis un quart de siècle, l’armée française faisait fabriquer une partie de ses uniformes « de gala », notamment ceux portés par nos valeureux « pioupious » lors du défilé parisien du 14 juillet, par un atelier textile calaisien. Un marché représentant la quasi-totalité de la production de l’entreprise nordiste, mais qu’elle vient de perdre au bénéfice d’un concurrent disposant d’usines à… Madagascar ! Une décision conduisant la société-mère MARCK & BALSAN à fermer son site de fabrication de Calais, entraînant de facto le licenciement de 65 salariés. La « Grande muette » semble coutumière du fait, ayant déjà dans le passé, remplacé son emblématique « Famas », fabriqué trente ans durant à Saint-Etienne, par des fusils d’assaut allemands, jugés moins onéreux… A quand une bombe atomique tricolore « made in China » ?
Samedi
Joie et soulagement après la libération de premiers otages israéliens détenus depuis le 7 octobre 2023 par le Hamas. Mais que la trêve semble fragile et sombre l’avenir face au sentiment commun de haine, partagé par les populations en présence. D’un côté, Gaza et ses dizaines de milliers de victimes, de l’autre, le souvenir de 1 200 personnes assassinées ou enlevées, terreau fertile pour jeter à la trappe toute idée de deux états vivant en paix côte à côte… Comme toujours, les extrêmes se réjouiront de la situation et sauront en tirer parti, surtout pas pour le meilleur, mais bien pour le pire !
Dimanche
Episode neigeux, goutte de froid venue de Scandinavie, vent polaire, des départements en alerte… les superlatifs ne manquent pas lorsque venue la sacro-sainte heure de la météo, les médias rivalisent pour soliloquer sur les températures enregistrées. Il fut un temps, pas si lointain, où l’on savait s’affranchir de ces prévisions anxiogènes et se contenter d’un constat aussi naturel que rassurant : c’est l’hiver, il fait froid et c’est normal !
Dominique BERNERD
Le changement de régime vécu ce week-end en Géorgie et ceux qui impactent de nombreux pays européens confortent l’influence des partis populistes de droite, voire des partis nationalistes et toute autre forme de totalitarisme. Dans le cadre de cette approche pour le moins prononcée, n’oublions pas la récente élection du chef de fil de la droite nationaliste américaine, Donald TRUMP.
TRIBUNE : Les dernières élections européennes ont vu le Parlement de notre continent s’ancrer encore plus à droite. Deux pays de l’Union sont actuellement dirigés par l’extrême droite : la Hongrie et l’Italie. En Finlande, aux Pays-Bas et en Slovaquie, celle-ci participe à un gouvernement de coalition. De plus, en juin 2024, quelle qu’en soit la version considérée, l’ « éco-socialisme » semble avoir déjà perdu son statut éphémère de ressource politique. Le trait remarquable de la situation de la gauche européenne est la tentation du basculement vers le populisme, ce qui ouvre un boulevard pour la droite traditionnelle et l’extrême droite. On constate que ces partis s’attaquent directement à l’état de droit ! Viktor ORBAN, le Premier ministre hongrois, s’est attaqué à la justice et a nommé des juges proches du pouvoir, au Tribunal Constitutionnel. Dans les pays où le totalitarisme est aux manettes, on a noté le recul systématique des droits civils. La Hongrie a voté une loi interdisant d’évoquer l’homosexualité ou le changement de genre pour les mineurs. La gauche fait hélas pire en Chine, en Russie, en Corée du Nord…
Une dédiabolisation des partis de la droite dure et nationaliste
La montée de l’extrême droite en Europe possède également des répercussions en termes de politique étrangère. Par exemple, ces partis affichent une étiquette pro-Russe éhontée, fragilisant les positions de soutien à l’Ukraine, adoptées par l’actuelle gouvernance européenne.
Historiquement, tous ces partis ont une culture originelle antisémite, voire néonazie. Ce fut le cas du Front National qui donnera naissance au RN, annonçant fort et clair qu’il a abandonné toutes ces références controversées. Tous ces partis œuvrent pour leur dédiabolisation. Cette volonté de redorer un blason écorné par l’histoire, passe par certains médias, TV et journaux, et surtout les réseaux sociaux. Le recul progressif des partis de gauche tend à expliquer pourquoi les partis de droite semblent plus respectables, afin d’offrir des solutions simples (ou simplistes), aux problèmes socio-économiques de la société.
Le journal allemand « Der Spiegel » présente sur sa photo de couverture, en août 2024, trois personnalités politiques de premier plan : Donald TRUMP, Marine LE PEN et Björn HOCKE (ténor du parti « Alternatif » pour l’Allemagne). Ces trois personnages sont présentés comme étant d’extrême droite. « Der Spiegel » de poursuivre : « L’éventualité d’un retour au fascisme fait l’objet d’un débat sérieux ».
Pourquoi une telle progression du vote populiste ?
Pour Hannah ARENDT, célèbre politologue, philosophe et journaliste allemande, naturalisée américaine, le système totalitaire est d’abord un mouvement, une dynamique pour détruire la réalité et les structures sociales. Pour elle, c’est un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée, idéologique et planétaire dans ses aspirations politiques… ». Elle écrivit cela au début des années 1970 ! Nous ne cherchons pas à décrypter les différences entre totalitarisme, fascisme, dictature, phalange, despotisme… Tous ces termes se retrouvent sur des similitudes, qui dans l’histoire, ont vu naître des tyrans comme HITLER, STALINE ou MAO et tant d’autres. Le propos n’est certes pas d’amalgamer les dirigeants d’extrême droite d’aujourd’hui avec les despotes d’hier, mais d’apporter un rappel historique qui doit éclairer notre réflexion.
Pour l’extrême droite, le déclin de l’Europe, la menace que représenteraient les transgenres, les wokistes, et une immigration incontrôlée, serait mère de toutes nos crises. Une question légitime se pose : qu'est-ce qui explique cette montée en puissance ?
Pierre VERCAUTEREN, politologue, précise : « On assiste depuis une dizaine d’années à une crise de la démocratie de manière générale ». Plusieurs points expliquent donc cette montée des partis extrêmes au sein des pays européens. « Déjà, la forte alternance de voix du spectre politique, ensuite la poussée de l'abstention lors des élections, et enfin la lassitude et la défiance grandissante de la population à l’égard des décideurs politiques ».
Les citoyens recherchent alors une alternative politique, « et c'est l'extrême droite qui bénéficie de cela depuis sept à huit ans ». Généralement, les partis de la droite dure profitent d’une crise pour prospérer. Et ces dernières années, des crises, il y en a eu beaucoup : financière, sanitaire et migratoire notamment. Et c’est précisément la crise migratoire de 2015 en Allemagne, où un million de réfugiés sont arrivés dans le pays, qui a permis le boum de l’AFD, le parti d’extrême droite de l’autre côté du Rhin. La migration, c’est aussi ce qui a poussé l’extrême droite en Italie. Il y a aussi une méfiance grandissante envers le fonctionnement de la démocratie. Enfin, ces partis changent de stratégie aujourd’hui, notamment avec Tom VAN GRIEKEN en Belgique ou Jordan BARDELLA pour le Rassemblement National en France, qui ont des têtes de « gendre idéal » et appâtent un nouvel électorat.
L’avenir est incertain mais aussi plein de promesses, restons optimistes mais vigilants, un vote ne se conduit pas sur une émotion, sur une idéologie qui pourrait nous aveugler !
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu'il vous plaît. » Hannah ARENDT.
Paul GUILLON
Qu’il s’agisse de nos dirigeants politiques ou de toute autre forme d’autorité, la confiance n’est plus à l’ordre du jour dans nos mentalités. Les citoyens français présentent les caractéristiques d’un pays où la méfiance s’installe et est actuellement la plus forte si l’on en croit l’étude menée par « World Value Survey ». L'enquête mondiale sur les valeurs (WVS) est un projet international d'enquêtes sur l'évolution dédites valeurs et des croyances autour du monde…
TRIBUNE : Le projet a été lancé en 1981 par Ronald INGLEHART qui a réuni avec Christian WELZEL un réseau international de chercheurs en sciences sociales. C'est l'un des plus grands projets d'enquête internationale par sondage, alors réalisé. Depuis, les spécialistes des sciences sociales et des sciences politiques du monde entier mènent cette recherche par des enquêtes nationales représentatives, visant à explorer les valeurs et les opinions, leur évolution dans le temps, et les impacts sur les plans sociaux et politique. Cette enquête est renouvelée tous les cinq ans. La dernière en date a interrogé 130 000 personnes dans 90 pays. Le « WVS » mesure, surveille et analyse le soutien à la démocratie, la tolérance envers les étrangers et les minorités ethniques, le soutien à l'égalité des sexes, le rôle de la religion et les niveaux de religiosité, l’impact de la globalisation, les attitudes à l'égard de l'environnement, l'éducation, le travail, la famille, la politique, l'identité nationale, la culture, la diversité, l'insécurité et le bien-être de l'individu.
Selon une enquête de 2022, même si le taux de pauvreté mondiale est passé de 40 % en 1981 à 8 % en quarante ans, l'écart irait en s'élargissant entre les valeurs occidentales et celles du reste du monde alors que la laïcité a beaucoup progressé dans les pays occidentaux, l'importance accordée à la religion serait restée relativement stable dans les pays orthodoxes, musulmans et d'Amérique latine. En même temps, le degré de confiance envers les étrangers a beaucoup baissé dans le monde musulman et en Amérique latine alors qu'il a augmenté dans certains pays d’Europe. Il a régressé dans d’autres.
Ces résultats pourraient faire douter de l'existence de valeurs universelles et laisser croire que les valeurs laïques et libérales ne sont pas plus universelles que les valeurs religieuses et le culte de l'autorité. Même si les valeurs séculières et de liberté tendent lentement à se répandre. Une autre enquête de 2023 montre d'ailleurs que pour beaucoup de musulmans, la religion est vécue de façon plus personnelle et moins inféodée à la politique. Ces études scientifiques vont à l’encontre du ressenti et montrent que les arguments des uns et des autres ne se fondent pas sur la réalité objective des faits mesurables !
La confiance et le Produit Intérieur Brut
En France, la confiance est structurellement faible. La confiance individuelle, mesurée par la question (« en général, faites-vous confiance aux gens ? ») demeure dans l’Hexagone systématiquement plus limitée que dans les pays comparables. C’est ainsi qu’à niveau de PIB par habitant, et performances démocratiques équivalentes, les Français manifestent un degré de confiance sociale toujours plus faible. La France est marquée par une érosion significative de la confiance politique qui affecte les institutions et les acteurs et le personnel politiques. Durant les dernières années, la France a connu des gouvernements durablement populaires avec Michel ROCARD, Edouard BALLADUR et Lionel JOSPIN. Le destin politique de ces trois premiers ministres laisse sceptique quant à leur destin électoral ! En résumé, la méfiance se développe lorsque la pauvreté augmente.
Les ambiguïtés de la confiance et de la méfiance
Depuis quelques années, nous marquons notre confiance vis-à-vis du personnel médical mais une défiance vis-à-vis des structures médicales : les structures capables de nous accueillir efficacement, les hôpitaux. Nous sommes confiants envers la police mais pas dans les structures capables de nous assurer la sécurité et nous protéger. Confiants aussi vers le personnel enseignant mais pas dans les institutions qui les encadrent. Nous assistons aussi à la méfiance des personnels de la police, du personnel médical et enseignant, de la justice, qui se plaignent du manque de moyens et de l’abandon de leur ministre de tutelle.
Précisément, tous se retrouvent sur la méfiance envers les « politiques » et le gouvernement. Ce sentiment de méfiance vis-à-vis du monde politique est aujourd’hui prégnant. Une exception : trois Français sur quatre font confiance à leur maire. Le maire n’est pas élu directement par les citoyens. On vote pour une liste qui va l’élire ensuite. On vote pour des femmes et des hommes qui inspirent la confiance, non pour la couleur politique ou l’étiquette (le plus souvent) et non pour un parti ! Beaucoup de maires se présentent « sans étiquette ». Les politiques publiques portent aujourd’hui atteinte aux intérêts des citoyens (réforme de la retraite, Mercosur, immigration…). La relation de confiance politique est prioritairement fonction du rapport entre performance de l’action publique et exigences politiques des citoyens. Le gouvernement semble incapable de résoudre les problèmes qu’il est supposé traiter et génère un sentiment de déception. Une défiance grandissante alimentée par une vie parlementaire instable et désordonnée, soumise aux partis politiques et sans majorité !
Aujourd’hui 70 % des Français ne font plus confiance à la politique. Notre perception des politiques publiques est nécessairement subjective et organisée autour du clivage extrême gauche et extrême droite. Les 50 % de Français qui ne bouclent pas leur fin de mois, restent en dehors de la subjectivité. Le clivage sert de ferment pour nourrir l’espoir de trouver les meilleures solutions.
Personne n’échappe plus au manque de confiance : les médias, les structures religieuses, les fournisseurs… Une déstabilisation permanente du citoyen est trop souvent ouverte à toutes les manipulations venant des extrémistes religieux et politiques…
Finalement, les Français sont peut-être inconsciemment royalistes
Avant la République, le roi devait solutionner tous les maux du peuple, même si nous n’attendons pas que le président guérisse les écrouelles, nous voulons qu’il solutionne tous nos problèmes. Les énarques et autres hauts fonctionnaires sont aussi inutiles que les aristocrates qui entouraient le roi et voulaient surtout préserver leurs privilèges. Avant la Révolution, le clergé pouvait influencer le roi, jouer les « bouffons du roi », rôle qui appartient aux médias aujourd’hui… Les mentalités évoluent difficilement et nous voulons toujours que nos problèmes soient réglés par un président omnipotent et omniprésent avec l’illusion de la démocratie.
Je sais que ces propos peuvent paraître outranciers mais ils ont juste l’ambition de faire réfléchir. Juste pour enfoncer le clou, de nombreux citoyens lisent la revue « Jour de France », qui fait plus rêver que « Le Monde » ou « L’Humanité », en nous parlant de la vie des rois, des princesses et des princes de ce monde…
« Quoique la royauté actuelle ne semble pas viable, je crains toujours qu'elle ne vive au-delà du terme qu'on pourrait lui assigner...». Extrait de « Mémoire d’outre-tombe » de Chateaubriand.
Paul GUILLON
Cap vers l’aventure. La vraie, la seule. A des milliers de kilomètres du cocon familial si douillet ! Loin des siens, certes, mais pour la bonne cause. Celle de la pédagogie, de l’apprentissage, de la découverte de l’autre et de ses us et coutumes, en étant immergé dans le pays d’origine. Les destinations sont diverses et variées. Aux quatre coins du globe. De l’Australie au Québec, des Etats-Unis au Maroc ! Un rêve que vivront certains élèves fréquentant le groupe scolaire d’enseignement privé, Saint-Joseph-la-Salle, grâce à un partenariat établi avec JEV, un spécialiste des langues étrangères…
AUXERRE : Retenez bien le nom de la structure associative, celle qui développe depuis 1986 des projets de voyages immersifs et linguistiques à l’international, « JEV » ! On risque (et c’est très positif) d’en parler longtemps dans le landerneau pédagogique de l’Auxerrois. Depuis que le groupe scolaire privé, Saint-Joseph-la-Salle, a décidé de jeter son dévolu sur l’intéressant programme didactique qui y est proposé. Le saint des saints, en vérité ! Un concept qui ne se cantonne pas seulement au seul apprentissage des langues, mais bel et bien à la découverte des autres, via leurs coutumes et traditions.
« Nous nous sommes rapprochés de la structure en 2023, confie Gaëlle CARO, directrice du lycée général et technologique auxerrois, nous avons lancé le programme « Dual Diploma », un double diplôme franco-américain – les élèves passent à la fois le baccalauréat français et sa version analogue proposé aux Etats-Unis -, en partenariat avec la « Washington Academy », la « high school » de référence là-bas… ».
Un double cursus franco-américain à obtenir, c’est bon pour le CV !
L’an passé, deux élèves du lycée avaient tenté l’aventure, histoire d’essuyer les plâtres. Une première expérience, en somme. Cette année, ce sont douze jeunes apprenants qui ont opté favorablement pour cette initiative, ouverte à partir de la classe de troisième. Un schéma de parcours linguistique plutôt sympa, à plus d’un titre, comme devait le rappeler Jean-Michel ROQUES, directeur de la structure associative, « JEV Langues ».
« D’une part, c’est une excellente opportunité pour les jeunes de découvrir la pratique d’une langue étrangère sous une autre forme d’apprentissage. C’est le même programme que suivent d’ordinaire les élèves américains de la « Washington Academy ». Avec à la clé, en cas d’obtention, un diplôme d’une grande valeur de contenus et de réputation, avec des équivalences au nombre de six à réaliser deux fois par an. In fine, lorsque les élèves ont décroché leur baccalauréat et les six équivalences (des « crédits »), ils sont doublement diplômés ! ».
Juste avant la remise de diplômes, organisée au mois d’octobre ! Tout cela se réalise via le numérique. Toutefois, comme devait le souligner Gwendoline JOSSO, jeune professeur d’anglais, les élèves seront suivis par la « référente icaunaise » qu’elle est devenue de ce double cursus une fois par semaine.
« Je leur propose un suivi personnalisé de leur avancement, explique-t-elle, en présentiel. Trois équipes suivent les élèves : une équipe de professeurs américains issus de la « Washington Academy », une équipe de la « JEV Langues » ainsi que par moi-même… ».
Du trois en un qui devrait s’avérer très efficace en mode opératoire à terme. Des jeunes qui sont cernés, manifestement, et ce pour la bonne cause !
« La qualité première de ce programme, c’est le suivi, confirme Jean-Michel ROQUES, plus de 900 élèves suivent ce concept, dans une soixantaine d’établissements privés, sans omettre les individuels… ».
Douze semaines en immersion totale et exclusivement en anglais en Australie !
Second particularisme de ce rapprochement avec « JEV Langues » : un programme d’immersion à vivre dans le pays des kangourous, l’Australie, pour les élèves de seconde à partir de juin 2025. Le premier métier de « JEV Langues », qui réunit principalement des enseignants depuis trois décennies. Un groupe qui préconise comme moyen pédagogique l’immersion totale en mode familial, scolaire, environnemental.
Soit une plongée dans le cœur de la vie quotidienne australienne sur une durée de douze semaines, lors de l’hiver austral de juin à août. Mais, visiblement pas dans le bush ! Répartis un peu partout dans les grandes agglomérations du pays continent, les jeunes gens de Saint-Joseph n’auront pas de retour à la langue maternelle pendant le séjour.
Ce type de programme est appliqué depuis une dizaine d’année pour la structure associative ; 160 jeunes ont déjà participé à ces séjours. Les familles de troisième et de seconde ont été conviées à une réunion de présentation dans le lycée, soit trente-cinq familles qui visent l’international pour placer leur progéniture. Un séjour linguistique en intégration totale nécessitant un budget de 8 600 euros, tout compris au départ de Paris. Soit 2 000 euros de plus pour le voyage depuis la COVID-19.
Afin d’officialiser ce rapprochement, le groupe scolaire d’enseignement catholique a signé une convention de partenariat avec « JEV Langues » et la « Washington Academy ». D’où la présence de la très belle plaque officielle qui a été envoyée par Johnson Mc BRINE, responsable de la structure nord-américaine. Une plaque remise par Jean-Michel ROQUES, au terme de cette rencontre aux accents internationaux insolites mais profitables aux collégiens et lycéens de l’établissement auxerrois.
Thierry BRET