Depuis la nuit des temps, la spéculation est au cœur de la volonté de l’homme de pouvoir s’enrichir sans travailler. Souvenons-nous de la spéculation effrénée sur les bulbes de tulipes et le krach de la première bulle spéculative au XVIIème siècle. Voire, quelques siècles plus tôt, de THALES qui va parier sur une forte récolte d’olives sur son île. Il lève une option pour louer tous les moulins de l’île et le moment venu loue lesdits moulins aux producteurs, au prix exorbitant d’un monopole ! Pari : le mot est lâché ! Mais, un pari n’a jamais été vertueux…
TRIBUNE : Pour la crypto-monnaie, c’est bien de cela dont il s’agit. L’année dernière, lors d’un précédent article, nous avions pointé du doigt les risques de l’investissement en crypto-monnaies. Aujourd’hui, il convient d’arbitrer entre un effet de mode et un pari sur l’avenir.
Démocratisée entre 2008 et 2009 avec l'arrivée du bitcoin, la crypto-monnaie séduit toujours des investisseurs. Mais si l'industrie est en perpétuelle évolution, les ménages restent méfiants. Une étude menée par IPSOS en février dernier démontre que seulement 8 % des Français détiennent à ce jour des actifs en crypto-monnaie, tandis que 30 % d'entre eux pensent à y placer de l'argent.
Si à l'heure actuelle, il existe plus de 13 000 crypto-monnaies valorisées entre 1 500 et 3 000 milliards de dollars, le bitcoin et l'éthereum représentent à eux deux plus des deux tiers de la taille du marché. Alors, quand le 12 mai dernier, les deux ont subi une dévalorisation de plus de 50 % de leur valeur, c'est tout ce marché qui en a subi les conséquences.
Les crypto-monnaies sont très volatiles…
Personne n'avait vu venir l'intensité du krach de début mai. Du jour au lendemain, le bitcoin, qui avait établi son record à 67 000 dollars en novembre 2021, a perdu plus de 50 % de sa valeur, peinant aujourd'hui à atteindre les 16 000 dollars US.
Le concept est clair : la crypto-monnaie est une monnaie numérique virtuelle qui permet, tout comme une monnaie classique, d'acheter des biens et services, ou encore de spéculer. Le krach du printemps 2022 a eu pour conséquence de faire disparaître les outils de stabilisation des crypto-monnaies (stable-coin, TERRA USD…).
Le risque est donc de plus en plus important. C’est un risque de perte en capital. Hélas, les organismes spécialisés et autres courtiers incitent encore à spéculer sur les crypto-monnaies, en précisant qu’il faut une grande culture financière pour intervenir sur ces marchés et que leur rôle est indispensable, voire obligatoire ! Ils mentionnent qu’eux seuls peuvent paliers les risques tout en indiquant que personne n’a vu venir le krach de mai 2022 !
Aux USA, 59 % des Démocrates et 53 % des Républicains s’accordent pour dire que les crypto-monnaies ont de l’avenir. Même si 80 % estiment que la règlementation n’est pas adaptée…
Les règles du jeu sont en passe de changer…
En droit français, les crypto-monnaies n'ont pas de statut juridique clair et ne sont pas reconnues comme des instruments financiers. De ce fait, elles ne sont pour l'heure pas réglementées. Ainsi, la France devient une place internationale de choix : on voit s’installer des « licornes » (start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars).
Si environ 8 % des Français ont déjà investi dans le bitcoin, nous poursuivons nos mises en garde : la volatilité est de plus en plus forte et en juin 2022, les aides à l’Ukraine ont été fortement ralenties à cause du krach sur le bitcoin. Quant aux états, sociétés financières, voire trafiquants de drogues, ils investissent dans les crypto-monnaies ! Des entités qui ont les moyens de restreindre du jour au lendemain leurs interventions sur ces marchés.
De plus, en France comme aux Etats-Unis, les règles du jeu vont nécessairement changer et personne ne connaît encore les dispositions possibles…
J’oubliais un détail : aujourd’hui il y a comme perspectives les conséquences de l’inflation, du prix des énergies, des sociétés en dépôts de bilan - un phénomène en croissance en France -, de la récession dans de nombreux pays… Qui va encore pouvoir spéculer sur le bitcoin ?
Et comme l’écrivait Marc TWAIN au XIXème siècle : « octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en bourse. Mais il y en a d’autres : juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février ! ».
Il est donc grand temps de changer de paradigme…
Jean-Paul ALLOU
Qui pourra arrêter la guerre en Ukraine ? Ce conflit s’internationalise par le jeu d’alliances bien orchestrées : une Russie revancharde alliée à l’Orient face à un Occident supposé déclinant. Qu’il s’agisse de POUTINE, de ZELENSKY, de BIDEN ou d’Emmanuel MACRON, personne ne propose de solutions faites de conciliations, d’ouverture d’esprit, et pourquoi pas de culture ! On a le sentiment d’avoir en face de nous quatre responsables à l’ego démesuré : personne ne cédera ! Et encore moins Vladimir POUTINE ! Chacun y va de ses surenchères sur les sanctions à asséner aux Russes, tandis que le Kremlin brandit la menace de la bombe atomique !
TRIBUNE : La guerre s’installe avec son cortège d’horreurs et hélas, ce sont les civils qui, le plus souvent, payent un lourd tribut. Relativisons les chiffres. Nous sommes d’accord, un civil tué, c’est un mort de trop. Mais, face aux millions de morts tués durant la Deuxième Guerre mondiale et aux milliers de morts tués par les militaires américains en Afghanistan et à Bagdad, ou les milliers abattus par les russes en Tchétchénie, en Géorgie et en Syrie, l’Ukraine, bien heureusement, paraît encore plutôt faible en ce qui concerne les dégâts collatéraux.
Les bagarres de chiffres sont stériles. Tout autant que les sanctions proposées. Réclamer que POUTINE soit, mis en examen pour « crime contre l’humanité », semble dénué de sens. C’est pour l’instant non seulement prématuré mais surtout vouloir humilier un chef d’Etat qui peut mettre à genoux la moitié de la planète. Il ne cédera jamais. Joe BIDEN ne veut pas céder le moindre iota dans les sanctions réclamées contre les Russes. En outre, il gagne de l’argent en vendant des armes à l’OTAN !
Quant au locataire de l’Elysée, il assène en permanence des sanctions à prendre au nom de l’Europe, suivant l’Oncle Sam et les cris d’orfraie de ZELENSKY. Laissons le temps à l’histoire pour bien décrypter les chiffres des militaires morts au combat, la vérité concernant les dégâts collatéraux et la réalité des faits.
POUTINE semble jouer la montre : l’épuisement de l’OTAN face à l’hiver qui arrive et des approvisionnements en gaz et en pétrole hors de prix. ZELENSKY montre qu’il reprend du terrain à l’armée russe, tandis que la communauté européenne ouvre grandes les vannes des aides financières et de l’armement militaire pour les Ukrainiens !
Plus aucune négociation ne paraît possible…
La France, c’est le pays des « Droits de l’homme ». Mais, hélas quand on voit que notre Président est boudé lors de son dernier discours à l’ONU : les participants ont préféré la buvette aux propos du représentant d’une nation qui n’a plus guère de poids dans le concert international ! Quel désastre…
Pourtant, la « déclaration des Droits de l’homme » fut adoptée à l’ONU et n’a jamais été reniée ni par la Russie, ni par l’Ukraine… Voilà peut-être une base commune pour discuter par intermédiaires interposés.
Henry KISSINGER, perçu comme le plus grand diplomate du XIXème siècle, pense qu’il ne peut y avoir de vainqueur dans ce conflit et qu’une place doit être réservée à la Russie. Une place nécessaire si on ne veut pas que nos « amis cosaques » constituent un avant-poste de la Chine.
Vouloir humilier la Russie, c’est humilier tout un peuple : celui de Pasternak, Chagall, Roublev, Borodine, Tolstoï, Gogol, Soljenitsyne, Prokofiev, Rachmaninov…Deux grand pays : « la Sainte Russie » face à « la fille aînée de l’Eglise »…
Quelle sortie de guerre possible ?
Vladimir POUTINE vient de déclarer que huit personnes dont cinq russes ont été arrêtées pour avoir participé à l’attentat du pont de Crimée ! Des généraux, des hommes politiques de tout bord montrent leur désaccord vis-à-vis de la stratégie de leur président. Quant aux civils, ils ne semblent pas aussi unis derrière leur président ! Notamment, la jeunesse…
Alors, l’unique possibilité pour que chacun sorte la tête haute, après une vraie négociation, ne serait-il pas qu’un militaire de l’armée russe ou un politique modéré renverse POUTINE, et pose ensuite les conditions pour une véritable négociation avec la paix pour objectif. Et pourquoi pas ? « Quand on ne sait pas où l'on va, tous les chemins mènent à nulle part. » disait Henry KISSINGER. A méditer…
Jean-Paul ALLOU
Comment se fait-il que les bourses remontent de manière fulgurante alors que les perspectives économiques sont si mauvaises ? Les cours de la bourse n’ont en fait que très peu à voir avec la réalité économique d’aujourd’hui. Parce que pour le dire simplement, ils ne sont pas le reflet de la santé économique des entreprises cotées. Les cours sont le reflet de ce que les investisseurs ou spéculateurs espèrent des profits futurs...
TRIBUNE : Et les déterminants principaux de ces espoirs de profits à venir dans le contexte de crise sanitaire sont constitués par les réactions politiques aux évolutions des virus. Ceux qui ont guidé les marchés boursiers ces derniers mois ne sont pas les résultats des entreprises ou leurs perspectives, mais bien les courbes sanitaires, les décisions de reconfinement, de déconfinement, de confinement assoupli ou l’arrivée de vaccins.
La Bourse de Paris tente de faire oublier un début d'année très compliqué, marqué par le conflit ukrainien et les craintes d'une récession avec les actions concertées des banques centrales pour contenir l'inflation. En baisse dans les premiers échanges, le CAC 40 opte pour un rebond sur les plus de 6 300 points en août 2022 et après avoir encaissé l'un des pires semestres de son histoire.
L'inflation : épouvantail des marchés…
L'inflation hante les esprits des investisseurs, tant ses répercussions sur la santé de l'économie se matérialisent statistiques après statistiques. En juin dernier, les marchés ont pris connaissance de l'inflation dans la zone euro. Elle a atteint un niveau record en juin à 8,6 % sur un an. La guerre en Ukraine et la reprise de la demande post-COVID alimentent la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Autre statistique témoignant d'une dégradation du climat économique dans cette même zone : c’est celle de la production manufacturière qui a reculé en mai, et ce pour la première fois depuis le printemps 2020.
Résultat : des valeurs qui s’effondrent tandis que les valeurs pétrolières grimpent en flèche. N’oublions pas la progression de l’or et la reprise du bitcoin… Facteur important : les ordinateurs ont gardé dans leurs mémoires le fait qu’au XXème siècle, l’inflation a toujours mené aux guerres. Dans le cas présent, c’est la guerre qui a conduit à l’inflation. C’est l’inflation encore qui risque de la maintenir et c’est l’inflation toujours qui peut entraîner d’autres guerres sur la planète.
En raison de ces incertitudes caractérisées, la fin de l’année 2022 devrait être une année marquée par plus de volatilité sur les marchés boursiers. Pour rappel, la volatilité correspond à l’ampleur des variations (à la hausse comme à la baisse) du cours d’un actif financier. Certains analystes s’attendent ainsi à des oscillations de l’ordre de 10 %. D’où l’importance de surveiller régulièrement les marchés.
Mais pas question pour autant de paniquer à la moindre baisse : en effet, une stratégie d’investissement doit toujours être appréhendée sur le long terme. Un exemple ? En 2017, la valeur des actions APPLE a chuté suite à un fractionnement d’actions de l’entreprise. Certains investisseurs ont paniqué devant cette chute et revendu leurs actions. Or, s’ils avaient attendu que l’orage passe, ils auraient profité, dans les années qui ont suivi, d’une augmentation de 400 % de la valeur desdites actions !
Après avoir affiché une tendance haussière en 2021, le CAC 40 semble patiner quelque peu depuis. Même si en 2022, l’euphorie devrait ainsi être contenue, en raison notamment de l’évolution de la politique menée par les banques centrales. Durant la crise sanitaire, celles-ci ont en effet inondé les marchés de liquidités et maintenu les taux d’intérêt à un niveau très bas. Cela a dopé les cours de la bourse, notamment sur le marché des actions. Mais, la fin annoncée de ces mesures de soutien à l’économie devrait avoir un impact négatif sur l’indice de la Bourse de Paris.
Par ailleurs, la situation géopolitique actuelle et la persistance de l’inflation alimentent une certaine volatilité sur les marchés. Et tant que l’inflation n’est pas maîtrisée, les valeurs qui composent le CAC 40 risquent de baisser. Les sociétés cotées en Bourse souffrent en effet de la hausse des matières premières. Conséquences : les banques centrales vont raréfier la monnaie, donc l’augmentation des taux sur les crédits accordés, donc moins d’investissements, etc.… c’est un risque systémique qui ressemble à la réaction en chaîne d’une « bombe atomique ».
Dans la seconde partie de cette tribune à venir sera abordée la manière de se protéger des incertitudes boursières…
Jean-Paul ALLOU
Le réchauffement climatique a incontestablement été alimenté par les activités humaines lors du développement industriel du XXème siècle et se perpétue. Mais, l’accroissement des températures n’est plus exclusif de l’émission des gaz à effet de serre produits par l’homme…
BILLET : Deux phénomènes physiques indépendants y contribuent dorénavant principalement et risquent de condamner tous nos efforts de réduction dans le futur : la fonte de la banquise et des glaciers ainsi que le dégel du « permafrost ».
Dans le premier cas, la réduction des surfaces glacées et enneigées diminue la réflexion des rayons solaires et conduit à l’élévation des températures de l’atmosphère, surtout des mers et océans.
Quant au dégel des terres (le « permafrost »), jusqu’alors gelées depuis des siècles, il libère de grosses quantités de méthane. Un gaz dont les effets de serre sont bien supérieurs à celui du Co2.
En conclusions : les conséquences des activités humaines sur le phénomène deviennent vraisemblablement marginales…
Michel KOZEL
La tentative d’assassinat perpétrée sur la personne de l’écrivain britannique Salman RUSHDIE – la fatwa prise par les dirigeants de l’Iran en 1988 le condamnant à mort n’a jamais été levée depuis – rappelle que l’obscurantisme reste toujours aussi vivace et n’a pas été éradiqué de notre planète. Loin s’en faut dans un contexte géopolitique plus chaotique que jamais. Le maire de Joigny ne s’est donc pas fait prier durant l’Assomption pour réagir sur les réseaux sociaux…
JOIGNY : Conformément à ce qu’il avait annoncé sur la toile au cours de ce long week-end de l’Assomption, l’édile de Joigny et président de la Communauté du Jovinien Nicolas SORET a dû vérifier, dès le mardi qui a suivi, si l’ouvrage de Salman RUSHDIE trouvait bonne place parmi les rayonnages des deux bibliothèques de la ville.
Un ouvrage au nom très évocateur, « Les Versets sataniques », qui aura valu à son auteur de connaître la gloire, certes, mais surtout de vivre sous protection policière depuis trois décennies. Depuis la publication d’une fatwa, émanant des hauts dignitaires du pouvoir iranien en 1988.
Or, la récente tentative d’assassinat contre lui survenue lors d’une conférence littéraire donnée à New York ravive les plaies de celles et ceux qui croient bec et ongles aux valeurs de la liberté d’expression et luttent contre les relents nauséabonds de l’obscurantisme. Un obscurantisme qui reprend sérieusement du poil de la bête en cette année 2022 avec moult dérives totalitaires des autocraties…
L’un des fervents défenseurs de cette liberté de pensée, y compris par voie de presse, n’est autre que le vice-président de la Région Bourgogne Franche-Comté Nicolas SORET. Il s’est ému de ce fait divers tragique qui rappelle que l’existence ne tient qu’à un fil sur les réseaux sociaux.
« Que l’œuvre de Salman RUSHDIE circule est, à mes yeux, la plus forte des réponses à la lâche agression dont a été victime l’auteur britannique… a écrit l’élu de l’Yonne. Puis de préciser : « Seules les lois de la République sont aptes à délimiter la liberté d’expression ».
Un Nicolas SORET déterminé à encourager la liberté d’expression et qui demeure « Charlie », hier, aujourd’hui et demain…
Thierry BRET