Le changement de régime vécu ce week-end en Géorgie et ceux qui impactent de nombreux pays européens confortent l’influence des partis populistes de droite, voire des partis nationalistes et toute autre forme de totalitarisme. Dans le cadre de cette approche pour le moins prononcée, n’oublions pas la récente élection du chef de fil de la droite nationaliste américaine, Donald TRUMP.
TRIBUNE : Les dernières élections européennes ont vu le Parlement de notre continent s’ancrer encore plus à droite. Deux pays de l’Union sont actuellement dirigés par l’extrême droite : la Hongrie et l’Italie. En Finlande, aux Pays-Bas et en Slovaquie, celle-ci participe à un gouvernement de coalition. De plus, en juin 2024, quelle qu’en soit la version considérée, l’ « éco-socialisme » semble avoir déjà perdu son statut éphémère de ressource politique. Le trait remarquable de la situation de la gauche européenne est la tentation du basculement vers le populisme, ce qui ouvre un boulevard pour la droite traditionnelle et l’extrême droite. On constate que ces partis s’attaquent directement à l’état de droit ! Viktor ORBAN, le Premier ministre hongrois, s’est attaqué à la justice et a nommé des juges proches du pouvoir, au Tribunal Constitutionnel. Dans les pays où le totalitarisme est aux manettes, on a noté le recul systématique des droits civils. La Hongrie a voté une loi interdisant d’évoquer l’homosexualité ou le changement de genre pour les mineurs. La gauche fait hélas pire en Chine, en Russie, en Corée du Nord…
Une dédiabolisation des partis de la droite dure et nationaliste
La montée de l’extrême droite en Europe possède également des répercussions en termes de politique étrangère. Par exemple, ces partis affichent une étiquette pro-Russe éhontée, fragilisant les positions de soutien à l’Ukraine, adoptées par l’actuelle gouvernance européenne.
Historiquement, tous ces partis ont une culture originelle antisémite, voire néonazie. Ce fut le cas du Front National qui donnera naissance au RN, annonçant fort et clair qu’il a abandonné toutes ces références controversées. Tous ces partis œuvrent pour leur dédiabolisation. Cette volonté de redorer un blason écorné par l’histoire, passe par certains médias, TV et journaux, et surtout les réseaux sociaux. Le recul progressif des partis de gauche tend à expliquer pourquoi les partis de droite semblent plus respectables, afin d’offrir des solutions simples (ou simplistes), aux problèmes socio-économiques de la société.
Le journal allemand « Der Spiegel » présente sur sa photo de couverture, en août 2024, trois personnalités politiques de premier plan : Donald TRUMP, Marine LE PEN et Björn HOCKE (ténor du parti « Alternatif » pour l’Allemagne). Ces trois personnages sont présentés comme étant d’extrême droite. « Der Spiegel » de poursuivre : « L’éventualité d’un retour au fascisme fait l’objet d’un débat sérieux ».
Pourquoi une telle progression du vote populiste ?
Pour Hannah ARENDT, célèbre politologue, philosophe et journaliste allemande, naturalisée américaine, le système totalitaire est d’abord un mouvement, une dynamique pour détruire la réalité et les structures sociales. Pour elle, c’est un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée, idéologique et planétaire dans ses aspirations politiques… ». Elle écrivit cela au début des années 1970 ! Nous ne cherchons pas à décrypter les différences entre totalitarisme, fascisme, dictature, phalange, despotisme… Tous ces termes se retrouvent sur des similitudes, qui dans l’histoire, ont vu naître des tyrans comme HITLER, STALINE ou MAO et tant d’autres. Le propos n’est certes pas d’amalgamer les dirigeants d’extrême droite d’aujourd’hui avec les despotes d’hier, mais d’apporter un rappel historique qui doit éclairer notre réflexion.
Pour l’extrême droite, le déclin de l’Europe, la menace que représenteraient les transgenres, les wokistes, et une immigration incontrôlée, serait mère de toutes nos crises. Une question légitime se pose : qu'est-ce qui explique cette montée en puissance ?
Pierre VERCAUTEREN, politologue, précise : « On assiste depuis une dizaine d’années à une crise de la démocratie de manière générale ». Plusieurs points expliquent donc cette montée des partis extrêmes au sein des pays européens. « Déjà, la forte alternance de voix du spectre politique, ensuite la poussée de l'abstention lors des élections, et enfin la lassitude et la défiance grandissante de la population à l’égard des décideurs politiques ».
Les citoyens recherchent alors une alternative politique, « et c'est l'extrême droite qui bénéficie de cela depuis sept à huit ans ». Généralement, les partis de la droite dure profitent d’une crise pour prospérer. Et ces dernières années, des crises, il y en a eu beaucoup : financière, sanitaire et migratoire notamment. Et c’est précisément la crise migratoire de 2015 en Allemagne, où un million de réfugiés sont arrivés dans le pays, qui a permis le boum de l’AFD, le parti d’extrême droite de l’autre côté du Rhin. La migration, c’est aussi ce qui a poussé l’extrême droite en Italie. Il y a aussi une méfiance grandissante envers le fonctionnement de la démocratie. Enfin, ces partis changent de stratégie aujourd’hui, notamment avec Tom VAN GRIEKEN en Belgique ou Jordan BARDELLA pour le Rassemblement National en France, qui ont des têtes de « gendre idéal » et appâtent un nouvel électorat.
L’avenir est incertain mais aussi plein de promesses, restons optimistes mais vigilants, un vote ne se conduit pas sur une émotion, sur une idéologie qui pourrait nous aveugler !
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu'il vous plaît. » Hannah ARENDT.
Paul GUILLON
Qu’il s’agisse de nos dirigeants politiques ou de toute autre forme d’autorité, la confiance n’est plus à l’ordre du jour dans nos mentalités. Les citoyens français présentent les caractéristiques d’un pays où la méfiance s’installe et est actuellement la plus forte si l’on en croit l’étude menée par « World Value Survey ». L'enquête mondiale sur les valeurs (WVS) est un projet international d'enquêtes sur l'évolution dédites valeurs et des croyances autour du monde…
TRIBUNE : Le projet a été lancé en 1981 par Ronald INGLEHART qui a réuni avec Christian WELZEL un réseau international de chercheurs en sciences sociales. C'est l'un des plus grands projets d'enquête internationale par sondage, alors réalisé. Depuis, les spécialistes des sciences sociales et des sciences politiques du monde entier mènent cette recherche par des enquêtes nationales représentatives, visant à explorer les valeurs et les opinions, leur évolution dans le temps, et les impacts sur les plans sociaux et politique. Cette enquête est renouvelée tous les cinq ans. La dernière en date a interrogé 130 000 personnes dans 90 pays. Le « WVS » mesure, surveille et analyse le soutien à la démocratie, la tolérance envers les étrangers et les minorités ethniques, le soutien à l'égalité des sexes, le rôle de la religion et les niveaux de religiosité, l’impact de la globalisation, les attitudes à l'égard de l'environnement, l'éducation, le travail, la famille, la politique, l'identité nationale, la culture, la diversité, l'insécurité et le bien-être de l'individu.
Selon une enquête de 2022, même si le taux de pauvreté mondiale est passé de 40 % en 1981 à 8 % en quarante ans, l'écart irait en s'élargissant entre les valeurs occidentales et celles du reste du monde alors que la laïcité a beaucoup progressé dans les pays occidentaux, l'importance accordée à la religion serait restée relativement stable dans les pays orthodoxes, musulmans et d'Amérique latine. En même temps, le degré de confiance envers les étrangers a beaucoup baissé dans le monde musulman et en Amérique latine alors qu'il a augmenté dans certains pays d’Europe. Il a régressé dans d’autres.
Ces résultats pourraient faire douter de l'existence de valeurs universelles et laisser croire que les valeurs laïques et libérales ne sont pas plus universelles que les valeurs religieuses et le culte de l'autorité. Même si les valeurs séculières et de liberté tendent lentement à se répandre. Une autre enquête de 2023 montre d'ailleurs que pour beaucoup de musulmans, la religion est vécue de façon plus personnelle et moins inféodée à la politique. Ces études scientifiques vont à l’encontre du ressenti et montrent que les arguments des uns et des autres ne se fondent pas sur la réalité objective des faits mesurables !
La confiance et le Produit Intérieur Brut
En France, la confiance est structurellement faible. La confiance individuelle, mesurée par la question (« en général, faites-vous confiance aux gens ? ») demeure dans l’Hexagone systématiquement plus limitée que dans les pays comparables. C’est ainsi qu’à niveau de PIB par habitant, et performances démocratiques équivalentes, les Français manifestent un degré de confiance sociale toujours plus faible. La France est marquée par une érosion significative de la confiance politique qui affecte les institutions et les acteurs et le personnel politiques. Durant les dernières années, la France a connu des gouvernements durablement populaires avec Michel ROCARD, Edouard BALLADUR et Lionel JOSPIN. Le destin politique de ces trois premiers ministres laisse sceptique quant à leur destin électoral ! En résumé, la méfiance se développe lorsque la pauvreté augmente.
Les ambiguïtés de la confiance et de la méfiance
Depuis quelques années, nous marquons notre confiance vis-à-vis du personnel médical mais une défiance vis-à-vis des structures médicales : les structures capables de nous accueillir efficacement, les hôpitaux. Nous sommes confiants envers la police mais pas dans les structures capables de nous assurer la sécurité et nous protéger. Confiants aussi vers le personnel enseignant mais pas dans les institutions qui les encadrent. Nous assistons aussi à la méfiance des personnels de la police, du personnel médical et enseignant, de la justice, qui se plaignent du manque de moyens et de l’abandon de leur ministre de tutelle.
Précisément, tous se retrouvent sur la méfiance envers les « politiques » et le gouvernement. Ce sentiment de méfiance vis-à-vis du monde politique est aujourd’hui prégnant. Une exception : trois Français sur quatre font confiance à leur maire. Le maire n’est pas élu directement par les citoyens. On vote pour une liste qui va l’élire ensuite. On vote pour des femmes et des hommes qui inspirent la confiance, non pour la couleur politique ou l’étiquette (le plus souvent) et non pour un parti ! Beaucoup de maires se présentent « sans étiquette ». Les politiques publiques portent aujourd’hui atteinte aux intérêts des citoyens (réforme de la retraite, Mercosur, immigration…). La relation de confiance politique est prioritairement fonction du rapport entre performance de l’action publique et exigences politiques des citoyens. Le gouvernement semble incapable de résoudre les problèmes qu’il est supposé traiter et génère un sentiment de déception. Une défiance grandissante alimentée par une vie parlementaire instable et désordonnée, soumise aux partis politiques et sans majorité !
Aujourd’hui 70 % des Français ne font plus confiance à la politique. Notre perception des politiques publiques est nécessairement subjective et organisée autour du clivage extrême gauche et extrême droite. Les 50 % de Français qui ne bouclent pas leur fin de mois, restent en dehors de la subjectivité. Le clivage sert de ferment pour nourrir l’espoir de trouver les meilleures solutions.
Personne n’échappe plus au manque de confiance : les médias, les structures religieuses, les fournisseurs… Une déstabilisation permanente du citoyen est trop souvent ouverte à toutes les manipulations venant des extrémistes religieux et politiques…
Finalement, les Français sont peut-être inconsciemment royalistes
Avant la République, le roi devait solutionner tous les maux du peuple, même si nous n’attendons pas que le président guérisse les écrouelles, nous voulons qu’il solutionne tous nos problèmes. Les énarques et autres hauts fonctionnaires sont aussi inutiles que les aristocrates qui entouraient le roi et voulaient surtout préserver leurs privilèges. Avant la Révolution, le clergé pouvait influencer le roi, jouer les « bouffons du roi », rôle qui appartient aux médias aujourd’hui… Les mentalités évoluent difficilement et nous voulons toujours que nos problèmes soient réglés par un président omnipotent et omniprésent avec l’illusion de la démocratie.
Je sais que ces propos peuvent paraître outranciers mais ils ont juste l’ambition de faire réfléchir. Juste pour enfoncer le clou, de nombreux citoyens lisent la revue « Jour de France », qui fait plus rêver que « Le Monde » ou « L’Humanité », en nous parlant de la vie des rois, des princesses et des princes de ce monde…
« Quoique la royauté actuelle ne semble pas viable, je crains toujours qu'elle ne vive au-delà du terme qu'on pourrait lui assigner...». Extrait de « Mémoire d’outre-tombe » de Chateaubriand.
Paul GUILLON
Cap vers l’aventure. La vraie, la seule. A des milliers de kilomètres du cocon familial si douillet ! Loin des siens, certes, mais pour la bonne cause. Celle de la pédagogie, de l’apprentissage, de la découverte de l’autre et de ses us et coutumes, en étant immergé dans le pays d’origine. Les destinations sont diverses et variées. Aux quatre coins du globe. De l’Australie au Québec, des Etats-Unis au Maroc ! Un rêve que vivront certains élèves fréquentant le groupe scolaire d’enseignement privé, Saint-Joseph-la-Salle, grâce à un partenariat établi avec JEV, un spécialiste des langues étrangères…
AUXERRE : Retenez bien le nom de la structure associative, celle qui développe depuis 1986 des projets de voyages immersifs et linguistiques à l’international, « JEV » ! On risque (et c’est très positif) d’en parler longtemps dans le landerneau pédagogique de l’Auxerrois. Depuis que le groupe scolaire privé, Saint-Joseph-la-Salle, a décidé de jeter son dévolu sur l’intéressant programme didactique qui y est proposé. Le saint des saints, en vérité ! Un concept qui ne se cantonne pas seulement au seul apprentissage des langues, mais bel et bien à la découverte des autres, via leurs coutumes et traditions.
« Nous nous sommes rapprochés de la structure en 2023, confie Gaëlle CARO, directrice du lycée général et technologique auxerrois, nous avons lancé le programme « Dual Diploma », un double diplôme franco-américain – les élèves passent à la fois le baccalauréat français et sa version analogue proposé aux Etats-Unis -, en partenariat avec la « Washington Academy », la « high school » de référence là-bas… ».
Un double cursus franco-américain à obtenir, c’est bon pour le CV !
L’an passé, deux élèves du lycée avaient tenté l’aventure, histoire d’essuyer les plâtres. Une première expérience, en somme. Cette année, ce sont douze jeunes apprenants qui ont opté favorablement pour cette initiative, ouverte à partir de la classe de troisième. Un schéma de parcours linguistique plutôt sympa, à plus d’un titre, comme devait le rappeler Jean-Michel ROQUES, directeur de la structure associative, « JEV Langues ».
« D’une part, c’est une excellente opportunité pour les jeunes de découvrir la pratique d’une langue étrangère sous une autre forme d’apprentissage. C’est le même programme que suivent d’ordinaire les élèves américains de la « Washington Academy ». Avec à la clé, en cas d’obtention, un diplôme d’une grande valeur de contenus et de réputation, avec des équivalences au nombre de six à réaliser deux fois par an. In fine, lorsque les élèves ont décroché leur baccalauréat et les six équivalences (des « crédits »), ils sont doublement diplômés ! ».
Juste avant la remise de diplômes, organisée au mois d’octobre ! Tout cela se réalise via le numérique. Toutefois, comme devait le souligner Gwendoline JOSSO, jeune professeur d’anglais, les élèves seront suivis par la « référente icaunaise » qu’elle est devenue de ce double cursus une fois par semaine.
« Je leur propose un suivi personnalisé de leur avancement, explique-t-elle, en présentiel. Trois équipes suivent les élèves : une équipe de professeurs américains issus de la « Washington Academy », une équipe de la « JEV Langues » ainsi que par moi-même… ».
Du trois en un qui devrait s’avérer très efficace en mode opératoire à terme. Des jeunes qui sont cernés, manifestement, et ce pour la bonne cause !
« La qualité première de ce programme, c’est le suivi, confirme Jean-Michel ROQUES, plus de 900 élèves suivent ce concept, dans une soixantaine d’établissements privés, sans omettre les individuels… ».
Douze semaines en immersion totale et exclusivement en anglais en Australie !
Second particularisme de ce rapprochement avec « JEV Langues » : un programme d’immersion à vivre dans le pays des kangourous, l’Australie, pour les élèves de seconde à partir de juin 2025. Le premier métier de « JEV Langues », qui réunit principalement des enseignants depuis trois décennies. Un groupe qui préconise comme moyen pédagogique l’immersion totale en mode familial, scolaire, environnemental.
Soit une plongée dans le cœur de la vie quotidienne australienne sur une durée de douze semaines, lors de l’hiver austral de juin à août. Mais, visiblement pas dans le bush ! Répartis un peu partout dans les grandes agglomérations du pays continent, les jeunes gens de Saint-Joseph n’auront pas de retour à la langue maternelle pendant le séjour.
Ce type de programme est appliqué depuis une dizaine d’année pour la structure associative ; 160 jeunes ont déjà participé à ces séjours. Les familles de troisième et de seconde ont été conviées à une réunion de présentation dans le lycée, soit trente-cinq familles qui visent l’international pour placer leur progéniture. Un séjour linguistique en intégration totale nécessitant un budget de 8 600 euros, tout compris au départ de Paris. Soit 2 000 euros de plus pour le voyage depuis la COVID-19.
Afin d’officialiser ce rapprochement, le groupe scolaire d’enseignement catholique a signé une convention de partenariat avec « JEV Langues » et la « Washington Academy ». D’où la présence de la très belle plaque officielle qui a été envoyée par Johnson Mc BRINE, responsable de la structure nord-américaine. Une plaque remise par Jean-Michel ROQUES, au terme de cette rencontre aux accents internationaux insolites mais profitables aux collégiens et lycéens de l’établissement auxerrois.
Thierry BRET
L’entente économique entre tous ces pays cache surtout la volonté de la Chine et de ses alliés de devenir les maîtres du monde. Ne nous y trompons pas ! Derrière la façade annoncée, à travers l’économie, la parité monétaire et enfin la volonté d’intégrer de nombreux autres pays comme la Turquie et l’Algérie, la Chine est en embuscade pour déstabiliser l’Occident. Attention danger !
TRIBUNE : L’acronyme de référence correspond aux premiers pays ayant souhaité cette organisation. A savoir : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. D’autres pays ont rejoint le mouvement : l’Iran, les Emirats Arabes Unis et l’Ethiopie, auxquels il faut ajouter des partenaires comme la Turquie, l’Algérie, le Vietnam, la Bolivie, Cuba… Soit une quarantaine de pays qui souhaitent rejoindre le groupe.
En 2001, un économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs, Jim O'NEILL a créé l'acronyme « BRIC » pour Brésil, Russie, Inde et Chine. L’Afrique du Sud est arrivée en 2010. Il s'agit de grands pays à revenu intermédiaire dont l'économie connaissait une croissance rapide à l'époque. Il a prédit qu'ils pourraient devenir les premières économies mondiales d'ici 2050. Les BRICS ont été créés pour trouver des moyens de réformer les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, afin de permettre aux économies émergentes de mieux se faire entendre et d'être mieux représentées.
Les BRICS, une coalition anti-occidentale aux intérêts divergents
En 2014, les BRICS ont créé la Nouvelle Banque de Développement (NBD), dotée de 250 milliards de dollars, afin de prêter aux pays émergents, de l'argent pour leur développement. Des hommes politiques brésiliens et russes de premier plan ont récemment suggéré la création d'une monnaie pour le bloc des BRICS, dans le but de contester la domination du dollar américain dans le commerce et la finance internationale. On doit souligner le silence de la Chine sur ce sujet. Elle représente la monnaie la plus forte du groupe, mais le yen est une monnaie faible sur le plan international. De plus, nos amis de l’Empire du Milieu souhaitent pour l’instant, ne pas froisser ses partenaires commerciaux que sont l’Europe et les Etats-Unis…
Les pays membres des BRICS ont de multiples points de désaccord plus ou moins officiels : la volonté de briser l’hégémonie occidentale dans les domaines économiques et financiers, le désir de créer une monnaie capable de mettre à genoux le dollar et l’euro, les tiraillements militaires entre l’Inde et la Chine, les complexités culturelles et religieuses de ses membres…
Le sommet des BRICS, qui s'est ouvert le 22 octobre dernier à Kazan, est le plus grand événement international organisé en Russie depuis le début de la guerre avec l'Ukraine. Kazan fut bombardée par les Ukrainiens et se situe à une portée de missiles de Volodymyr ZELENSKY ! Non seulement personne n’a craint de se retrouver sur les bords de la Volga, mais Vladimir POUTINE a considéré le sommet des BRICS à Kazan, comme une réunion d'une coalition anti-occidentale. Observer le sommet à travers le prisme de l’Ukraine, c’est pour le président russe, se montrer, non comme un paria mais comme un partenaire digne d’intérêt !
Déni, oubli et incapacité : les trois dimensions des BRICS
L’autre prisme à analyser, c’est celui de l’émergence de la demande des pays du Sud pour un nouvel ordre mondial, différent de celui des Occidentaux. Les BRICS sont porteurs d’une économie alternative et souhaitent mettre fin au dollar comme monnaie internationale dominante. Même si le yen ne peut pas remplacer le dollar, certains économistes prédisent la fin du dollar d’ici 2035. L’euro aura hélas sombré avant !
Les BRICS, c’est aussi la moitié de la population mondiale et 35 % du PIB de la planète. Et ce, avant l’intégration des pays qui souhaitent les rejoindre.
Trois dimensions tendent à se superposer : déni, oubli et incapacité. La politique étrangère européenne ne constitue qu’une compétence d’appoint. Pas de position claire, si ce n’est des relations bilatérales, souvent contradictoires. En effet, nous remarquons des engagements souvent diamétralement opposés entre la Commission européenne et certains membres, concernant les conflits russo-ukrainien, Israélo-palestinien-iranien-libanais… Il existe de nombreux contacts et accords entre des états membres des BRICS et des pays de la CEE. Le pire de tous : les possibilités d’accords commerciaux avec le MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Officiellement, cet accord négocié de haute lutte depuis deux décennies, serait tout proche d’aboutir. En ramenant à zéro les droits de douane sur 90 % des biens commercialisés entre les deux blocs (UE et MERCOSUR), il officialiserait la création historique d’un marché intégré de 720 millions de consommateurs sud-américains et européens. Gardons en mémoire le MERCOSUR, c’est aussi les BRICS : naïveté ou incompétence du côté d’Ursula Von Der LEYEN ? De quoi alimenter la colère des agriculteurs !
« Si tu vois tout en gris, déplace l’éléphant »
C’est un proverbe indien. Il faut être aveugle pour ne pas voir que le principe de conditionnalité politique des BRICS fut initialement programmé par la Chine. C’est ce même principe qui est affiché par la Russie en Afrique, en matière d’assistance militaire et sécuritaire. La rhétorique chinoise met en avant dans le tiers-monde l’exemplarité de sa réussite économique. De plus, les BRICS souhaitent copier le modèle européen, assimilable aux Droits de l’Homme et au maintien de la survivance de sa culture coloniale !
L’objectif final, c’est non seulement de coaliser les pays du Sud, mais surtout de bâtir un nouvel ordre mondial, dont la Chine sera le cœur… Une discrétion sournoise (BRICS, c’est la 4ème lettre de l’acronyme), la Chine est bien plus que la plus grosse brique de l’édifice, elle représente le ciment. Pour avoir engagé des négociations commerciales avec des Chinois, j’ai appris une chose fondamentale : ils ont l’éternité devant eux.
Alors on peut souligner la prédiction d’Alain PEYREFITTE dans son livre de référence publié en 1973 : « Quand la Chine s’éveillera ». Il écrivit : « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ».
Cependant, c’est en 1816 que Napoléon (alors qu’il était à Sainte Hélène), aurait confié : « Laissez la Chine dormir, quand elle s’éveillera, le monde tremblera… ».
En réactivant les vieilles valeurs confucéennes et impériales, Xi JINPING entend redessiner la géopolitique mondiale et justifier sa future suprématie planétaire. Il répand une pensée chinoise deux fois millénaire, à savoir, la soumission de l’individu au collectif et aux ordres d’un guide suprême… On peut redouter que les Chinois déclarent un jour : « quand l’Europe s’éveillera… ».
« La ruse doit être employée pour faire croire que l’on est où l’on n’est pas, que l’on veut ce qu’on ne veut pas » disait Charles de GAULLE. Xi JINPING aurait pu ajouter : « et faire croire qu’on ne veut pas ce que l’on veut… ».
Jean-Paul ALLOU
Trop petite, la salle des réunions plénières du « 89 » ! Pourtant, sa capacité d’accueil s’élève à plus de deux cent vingt places ! Ce sera donc insuffisant pour satisfaire tout le monde, vendredi soir, en particulier celles et ceux des suiveurs des intrépides aventures de ce sportif de l’extrême qu’est l’Icaunais Arnaud CHASSERY, auteur d’un nouvel exploit collectif l’été dernier en emmenant avec lui sur le plus haut sommet de l’Afrique, le Kilimandjaro, six adolescents en situation de handicap dans le cadre de son action sociale, assurée par sa structure associative, « ALOPIAS »…
AUXERRE : Cela fait des semaines que l’information tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Normal que le jour J, l’infrastructure devant accueillir l’évènementiel soit rempli comme un œuf. Bien sûr, il y aura du testimonial dans le narratif. De l’émotion pure, avec ses rires et ses larmes. De la nostalgie et de l’amour en cascade, à partager avec la salle. Les partenaires et les soutiens inconditionnels de l’expédition. A commencer par le Conseil départemental de l’Yonne, la Ville d’Auxerre et un club service qui a toujours fait son maximum au profit des « Enfants du monde » via ses opérations engagées, le KIWANIS d’Auxerre.
La diffusion d’un moyen métrage de 26 minutes (« Handi’Cap sur le Kilimandjaro »), réalisé par Quentin FURIC et monté par Ludovic RIOU, pris sur le vif de cet incroyable exploit fait d’opiniâtreté, d’abnégation et de respect servira finalement de prétexte aux échanges avec les membres de ce rendez-vous estival unique en son genre : l’ascension du sommet le plus élevé du Continent noir, en Tanzanie, culminant à 5 895 mètres ! Nom de code : « Uruhu Peak ».
Sur scène, Arnaud CHASSERY, évidemment ! Un baroudeur expéditeur à la barbe bien garnie et au regard pétillant d’un éternel jeune homme ! Connu et apprécié par tous les férus de sports extrêmes pour ses cinq traversées de la Manche à la nage, dont l’une fut notoire avec l’ami Philippe CROIZON ! Soucieux de la protection de la Terre et des humains, le créateur de l’association « ALOPIAS » ne sera le seul à occuper la grande estrade du « 89 ». Trois jeunes gens l’accompagneront : Lio ROLLAND (âgée de 17 ans et malvoyante), Ewan GROS (17 ans et hémiplégique) et Lucas GREMY (troubles autistiques, 24 ans). Ils livreront des commentaires gorgés de cet indéfinissable plaisir où le dépassement de soi sera toujours à fleur de peau.
Une avant-première qui annonce sans aucun doute d’autres rendez-vous avec le documentaire finement ciselé, support de vérité d’un authentique exploit comme seuls les hommes de bonne volonté et altruistes savent encore le faire en ce bas monde ! Des femmes et des hommes, prêts à relever de nouveaux défis, au service de l’autre…La vraie vie, en somme…
Thierry BRET