Il ne se passe pas une journée, une heure, sans que les écrans cathodiques et les outils digitaux ne déversent aux heures de grande écoute ou en continu leurs flux d’images répugnantes et horrifiques qui ne peuvent que soulever le cœur et faire phosphorer, peut-être, nos consciences. Que l’on soit chrétien, protestant, orthodoxe, juif, musulman, bouddhiste, animiste ou… bien simplement athée !
Mais, qui, in fine, se soucie véritablement du sort des malheureux Gazaouis, confrontés depuis des mois à une guerre atroce dont ils sont les victimes collatérales car ils ne sont pas nécessairement des soutiens du Hamas, ayant procuré des milliers de morts parmi les enfants, les femmes et les hommes de la société civile palestinienne, devant faire face désormais au pire fléau qui ne peut s’abattre sur l’Humanité : la famine !
Les reportages au fil de l’eau des équipes journalistiques de la planète entière sur place sont choquants. Voire si troublants si l’on s’en réfère à l’Histoire. Ils rappellent d’étranges souvenirs. De curieuses impressions de déjà-vu. Nauséabonds et ignobles pour la condition humaine, parqués dans les camps de la mort…
Des souvenirs honteux dont ceux de ces femmes et de ces hommes, de ces enfants, aussi, aux regards apeurés et creusés par la faim tenace qui dévore l’estomac que l’on pensait sortir d’un autre temps, d’une autre époque, d’un autre monde. Que l’on pensait ne plus jamais voir dans ce premier quart d’un vingt-et-unième siècle devant être celui de la prospérité, de la technologie, des progrès de la science et de la médecine, de la liberté de pensée…Un monde moderne, qui vacille de plus en plus au fil des jours et aux quatre coins de la planète…Tout cela en s’accélérant comme à la vitesse d’une année-lumière. Pauvre de nous !
Pendant ce temps-là, le monde s’en fout !
Du haut de leur tour d’ivoire, posée sur le sol méridional de Manhattan à New York, les technocrates des services administratifs des Nations Unies (ONU) se contentent de tirer la sonnette d’alarme et réaliser des statistiques – elles ont au moins le mérite d’exister et de faire réagir dans les chaumières -, via des rapports les plus alarmistes les uns que les autres, publiés depuis plusieurs semaines sur le naufrage de la bande de Gaza.
Un naufrage ? Que dis-je, un véritable abysse humanitaire qui va conduire plus de 500 000 personnes civiles (soit un Gazaoui sur cinq) vers une mort certaine si rien n’évolue ni ne change sur le registre politique et interventionniste dans le bon sens du terme, pour sauver enfin cette population.
Un Gazaoui sur cinq est ainsi condamné à mourir de faim en cette année 2025 où l’on célèbre le retour de Tom CRUISE et de Robert de NIRO sur les marches du Festival de Cannes, où Donald TRUMP vient de se voir offrir un somptueux aéroplane ayant coûté 450 millions de dollars au Qatar tout en engrangeant de juteux contrats, où les préoccupations des Français demeurent encore et toujours sur le départ de l’âge de la retraite à prendre à 62 ans ou à 64 ans et de préparer du mieux possible les ponts et les vacances, où d’ergoter sur les chances de victoire de LOUANE disputant le concours de l’Eurovision et de savoir si celles-ci sont enfin fondées pour faire oublier notre fiasco perpétuel observé depuis 1977 et le fameux titre, « L’Oiseau et l’Enfant » d’une légendaire Marie MYRIAM, passée depuis dans la case des oubliettes !
Une diplomatie de l’insulte et de la gâchette
Un peuple est en train de crever, voire d’être exterminé à la vue de tous puisque les mots « génocide » et celui « d’épuration ethnique » ont été prononcés officiellement par les plus hautes instances universelles dont les Nations Unies – une grande majorité d’Israéliens fait aussi le même constat désormais malgré les actes odieux commis le 07 octobre 2023 inexcusables en terre d’Israël, y compris auprès des militaires qui ne comprennent plus le positionnement jusqu’au-boutiste de leur gouvernement – et personne n’agirait en conséquence ?!
Eh oui, nous sommes bien au XXIème siècle sur cette planète Terre, totalement chamboulée au niveau des comportements et des mentalités, et les homélies pacifiques du nouveau souverain pontife, Léon XIV, depuis le Saint-Siège du Vatican n’y changeront rien, malheureusement, malgré leurs bienveillances.
Pas plus, d’ailleurs, que les atermoiements d’un président de la République hexagonale qui a pourtant tancé les agissements supra-belliqueux de la gouvernance israélienne du moment, et qui s’est fait traiter de suppôt du terrorisme en retour ! Circulez, il n’y a plus rien à voir du côté de la diplomatie qui se pratique dorénavant à coup d’invectives et de noms d’oiseaux ! Quand ce ne sont pas les armes qui prennent le relais avec cynisme et ironie comme dans certaines régions de l’Europe de l’Est…
L’Histoire est un éternel recommencement…
Aujourd’hui, il faut le savoir : Gaza crie famine, des dizaines de milliers d’enfants vont peut-être mourir de faim dans les jours et les semaines à venir, dans une parfaite indifférence mondiale, alors que les aides alimentaires existent et sont irrémédiablement bloquées à la frontière égyptienne de la bande palestinienne dévastée et quasi rasée de la surface du globe. Mais, comme le suggère si bien Donald TRUMP dont son plan de paix a été aussi confronté à l’échec ici au Proche-Orient, « on peut réaliser de belles choses et faire un bon travail si je m’en occupe ! ».
Allez-y, « Mr Président », vous avez carte blanche et toute la latitude inimaginable pour agir à bon escient et faire que cette catastrophe humanitaire de très grande ampleur, digne des fléaux humanitaires du siècle dernier époque de la Seconde Guerre mondiale dont les Juifs furent pourtant les principales et malheureuses victimes, ne se reproduise pas…L’Histoire n’est-elle pas un éternel recommencement, en somme ?
Thierry BRET
Nommé il y a six mois, le préfet de région Paul MOURIER a consacré une journée à deux acteurs majeurs de l’économie icaunaise avec une première étape chez LogiYonne, installée sur le port de Gron. L’après-midi, le préfet visitait les caves Bailly-Lapierre.
GRON : Six mois après sa prise de fonction, le préfet de Région Paul MOURIER s’est rendu dans l’Yonne pour prendre le pouls d’un territoire dont l’enjeu de réindustrialisation l’interpelle particulièrement. Lors d’une première halte significative dans le port de Gron, géré par l’entreprise LogiYonne, commissionnaire de transport international, le préfet a souligné l’importance stratégique de cette infrastructure pour l’économie régionale et « une grande diversité des flux » par voie fluviale, au départ de l’industrie départementale et régionale. Il a par ailleurs réaffirmé le soutien de l’Etat à l’industrie locale, par son expertise ou son financement.
Ce déplacement, réalisé aux côtés du préfet de l’Yonne Pascal JAN, avait pour objectif de rencontrer les élus locaux, dont Marc BOTIN, président de l’agglomération, et Stéphane PERENNES, maire de Gron, mais aussi de s’imprégner de l’industrie locale et de sa dynamique. Paul MOURIER a ainsi pu assister au chargement d’un touret de câbles de 70 tonnes de l’entreprise PRYSMIAN, fleuron industriel du Sénonais. Depuis 2021, LogiYonne a déjà acheminé 700 tourets de câbles de ce client par voie fluviale vers le nord de l’Allemagne (« German Corridor ») qui permettront de relier les parcs éoliens offshore au sud du pays.
À l’issue de sa visite, Paul MOURIER semblait impressionné par la vitalité et la capacité d’innovation de l’entreprise : « Un véritable survoltage d’activités et d’idées ».
+ 75 % de hausse d’activités en cinq ans
LogiYonne ne cesse d’incarner une « success » story industrielle sénonaise depuis sa création en 2010, à l’initiative de l’ancien président de la CCI Gaston SIMONATO qui tenait à compter Didier MERCEY dans ses rangs. Un pari qui s’est révélé payant. Comptant 13 salariés, dont trois apprentis formés localement, l’entreprise a effectivement enregistré une forte croissance ces dernières années. En 2024, elle a manutentionné 19 600 tonnes de marchandises pour 75 escales fluviales, et prévoit 30 000 tonnes réparties sur 100 escales pour l’année 2025. Soit une hausse de plus de 75 % de son activité depuis 2021, tirée par la demande croissante de ses clients industriels. Avec aujourd’hui entre 8 et 12 millions d’euros de chiffre d’affaires, LogiYonne s’est clairement imposée comme un acteur économique central au local et à l’international.
Un nouveau projet phare
L’avenir s’annonce tout aussi ambitieux. Le directeur général de l’entreprise, David BUQUET pilote actuellement un groupe de travail réunissant « Voies Navigables de France », les directions départementales des Territoires (DDT) et le consortium maritime HAROPA (Paris-Rouen-Le Havre) pour développer le transport fluvial de colis lourds. Une opération d’envergure est d’ores et déjà prévue : LogiYonne réceptionnera prochainement un transformateur EDF de 90 tonnes en provenance d’Allemagne, qui rejoindra Clermont-Ferrand par convoi exceptionnel.
Floriane BOIVIN
La donne changerait-elle enfin de main dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine ? Le voyage inattendu de quatre dirigeants européens ce week-end dans la capitale du pays agressé par les forces russes, dans le cadre de la fameuse « opération militaire spéciale » chère au maître du Kremlin déclenchée en février 2022, pourrait-il avoir des retombées inespérées et heureuses pour le président Volodymyr ZELENSKY et les adeptes d’un véritable cessez-le-feu qui ne soit pas une énième histoire à dormir debout.
Avec le blanc-seing des Américains, les dirigeants de l’Allemagne (le nouveau chancelier Friedrich MERZ investi il y a quatre jours à peine à la tête du pays), de la Grande-Bretagne avec le Premier ministre Keir STARMER, de la Pologne (Donald TUSK) et de la France (le président de la République Emmanuel MACRON) ont décidé de monter en un laps de temps record l’opération de la dernière chance pour la paix et l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat, en se rendant par la voie ferroviaire de Varsovie à la capitale ukrainienne, dans la nuit de vendredi à samedi ! Une première que l’on peut qualifier d’historique depuis le lancement des hostilités entre les deux états voisins de l’ancien bloc soviétique…
Un déplacement historique dans le pays agressé
Un déplacement à haut risque pour les leaders européens les plus engagés sur ce dossier brûlant qui s’est décidé en très peu de temps mais qui a suivi les sautes d’humeur d’un président américain, de plus en plus excédé par le comportement virevoltant et obsessionnel en matière d’impérialisme de son « ami » de longue date, Vladimir POUTINE.
Un comportement où pour l’heure, la Russie n’a effectué aucune concession notoire et positive pour que cesse enfin de manière définitive cette terrible boucherie qui lui aura déjà coûtée des centaines de milliers de blessés et de morts dans ses rangs, à l’instar des Ukrainiens qui tentent de résister tant bien que mal aux assauts répétitifs des assaillants et de leurs alliés nord-coréens, voire chinois...ou iraniens.
Serait-ce un énième coup de pipeau pour ne rien dire et surtout ne rien faire ? De la gesticulation évènementielle à la puissance quatre pour remettre les Européens au centre des débats et surtout des prétendues négociations entre les deux puissances que sont la Russie et les Etats-Unis où le résultat n’est absolument pas probant ?
La réponse inhérente au bien-fondé de ce curieux déplacement en terre d’Ukraine que les observateurs ne soupçonnaient même pas il y a quelques jours encore est tombée sur les téléscripteurs des agences de presse ce samedi 10 mai aux alentours de 13 heures.
Une trêve de trente jours sans condition et totale : l’idée de ZELENSKY !
Kiev et ses partenaires (les Alliés) viennent de donner un grand coup de pied dans la fourmilière de ce dossier en totale inertie depuis trois ans, ressemblant de plus en plus au scénario du film, « Un jour sans fin » - des actions très répétitives qui n’aboutissent jamais à une conclusion définitive – en faisant une proposition validée par la partie occidentale : « Moscou doit convenir d’un cessez-le-feu de trente jours à partir du lundi 12 mai 2025, un cessez-le-feu inconditionnel et…complet » !
Un gage de bonne foi et de volonté pacifique de la Russie, en quelque sorte !
Une préconisation lucide pour aboutir à des négociations directes entre les deux belligérants afin d’entrevoir à terme une paix durable et…sécurisée pour la petite Ukraine, face à l’hégémonie de l’ogre russe.
Que penser de cet ultimatum de trente jours, préalable à la véritable mise en place d’un processus de cessation des hostilités ?
Primo, instaurer une trêve de trente jours sans condition et totale dans les airs, sur les mers, et sur la ligne de front n’est autre…que l’idée originelle du président ukrainien Volodymyr ZELENSKY.
Une idée qui a fait depuis son petit bonhomme de chemin parmi les différentes chancelleries européennes et américaines. Les grandes puissances militaires du Vieux continent ont été immédiatement retenu ce précepte en parfaite symbiose et raccord avec cette proposition qui n’a rien de belliqueuse dans les faits. Secundo et chose encore plus surprenante, cela traduit un très net revirement de la position de Donald TRUMP et de son vice-président, l’ultra-conservateur JD VANCE sur la manière d’appréhender la résolution de ce conflit.
Depuis quelques jours, en effet, les Etats-Unis d’Amérique ont donné leur feu vert à ce déplacement européen à Kiev, et à l’adoption de cette proposition de la dernière chance avec une avalanche de sanctions nouvelles en guise de menaces, qui place dorénavant le Kremlin au pied du mur.
Les Russes critiquent l’attitude de confrontation des Européens
Tertio, à la lecture plus approfondie de cette déclaration des responsables européens – ils représentent une vingtaine de pays totalement engagés à la cause sécuritaire ukrainienne -, un point fondamental est à retenir : le contrôle de cette trêve de trente jours sera assuré par les Etats-Unis avec la contribution européenne. Un changement de cap à 360 degrés par rapport à tout ce qui a pu se négocier auparavant entre Washington et Kiev, signataires tous deux cette semaine d’un accord capital sur les minerais et la reconstruction du pays. Un accord plutôt favorable à l’Ukraine, qui n’a pas plu du tout à la Russie…
Enervé par les gesticulations guerrières et arc-boutées du chef de l’Etat russe, Donald TRUMP qui était dans l’impasse depuis le début de son mandat sur le dossier, se disant lui-même « baladé par son homologue », n’a sans doute pas apprécié l’affichage flagrant de la Chine et de quelques autres dictateurs au douloureux et sanglant pédigrée lors des fastueuses commémorations du 09 Mai sur la Place rouge moscovite, synonyme de front anti-occidental. Un Occident dont il est quand même le leader incontesté et incontestable du fait de la grandeur de son pays !
Nota Bene : la réaction des Russes à cette proposition ne s’est pas fait attendre ! Moscou dénonce « l’attitude de confrontation des Européens », sans apporter de réponse précise à l’ultimatum des Occidentaux. De quoi clouer le bec à celles et ceux qui pensent encore que les Etats-Unis et les Européens sont de sinistres va -t-en-guerre dans ce dossier face à l’angélisme de Moscou !
Thierry BRET
La mort du pape François laisse un trop-plein de candidats potentiels ou « papabili ». Les bookmakers s’en donnent à cœur joie depuis une quinzaine de jours et chacun a ses favoris : Pietro PAROLIN est donné à 3,5 /1 et le Philippin Luis-Antonio TAGLE à 4,5… Mais au-delà des pronostics, le résultat pourrait surprendre et déboucher sur une crise au sein de l’Eglise catholique…
TRIBUNE : Il faut bien l’admettre mais le pape François était un personnage plutôt controversé au sein de l’Eglise catholique. S’il a fait l’unanimité dans le monde, et était considéré comme le pape des pauvres et des émigrés, il a poussé des réformes progressistes, voire bloqué les initiatives et pratiques des conservateurs. Très marqué par ses origines latino-américaines, il a donné une empreinte singulière à son pontificat long de douze années. Il a voulu faire de l’Eglise, une Eglise en phase avec son temps. Notamment par des prises de position singulières.
Il n’a jamais eu peur des possibilités de schisme (déclaration du 10 septembre 2011). Dans le même temps, des prélats américains veulent changer de pape et contestent même son élection et sa légitimité. L’archevêque Carlo-Maria VIGIANO (ancien nonce aux Etats-Unis) accuse le pape d’avoir protégé un cardinal américain accusé de pédophilie. Ces épisodes s’apparentent à une tentative de putsch !
Un pape qui surprend et choque la curie
Il bouscule en permanence le protocole, il aime le contact. Une attitude contestée par André Vingt-Trois, alors archevêque de Paris. Quelques jours après sa nomination, Sa Sainteté François se rend dans une maison d’arrêt de Rome, afin de laver les pieds de jeunes détenus (rituel du jeudi Saint). Il rejette les ors et boiseries des appartements habituels pour s’installer dans le modeste logement de la résidence Sainte-Marthe. Il veut « une Eglise pauvre pour les pauvres ». En déplacement à Lampedusa, il stigmatise les politiques dans leur approche des migrants et les accuse d’avoir « perdu le sens de la responsabilité dans la globalisation de l’indifférence ». De nombreux dirigeants politiques ont répliqué qu’il n’appartenait pas au pape de dicter leur conduite et de prendre des positions à caractère politique !
Concernant la tradition, le pape Jean-Paul II avait tenté, avec succès, une ouverture vers le courant traditionaliste et schismatique de Mgr LEFEBVRE. Pour Jean-Paul II, les prêtres qui souhaitent célébrer la messe en latin, dans la tradition avant Vatican II (rite Saint Pie X et messe tridentine), peuvent le faire à la condition de faire allégeance à Rome. C’est ainsi qu’est né la Fraternité Saint-Pierre. Le pape François a mis un coup d’arrêt à la messe en latin et demandé fermement aux évêques de l’interdire dans leur diocèse, ulcérant au passage les clercs proches de la tradition. C’est ainsi que Mgr REY, évêque de Toulon, démissionnaire en janvier 2025, fut lourdement pénalisé par ses comportements. Ce dernier célébrait la messe tridentine une fois par mois, et autorisait les prêtres de son diocèse à ces pratiques ancrées dans la tradition. Rome le trouvait trop permissif, et en dehors des prescriptions (voire injonctions) papales. Dans la foulée, le pape lui demande de prendre sa retraite (prévue en 2027), mais l’homme refuse. Un casus belli impardonnable. En conséquence (représailles ?), nomination d’un évêque coadjuteur (évêque nommé par le pape et désigné comme le remplaçant d’un évêque sur le départ). Deux patrons pour diriger une même entité, cela fait désordre !
En juin 2024, le pape suspend toutes les ordinations du séminaire de Toulon, quinze jours avant la cérémonie… des faits qui ont eu raison de la volonté de Mgr REY en janvier dernier. J’ai eu le privilège de partager l’amitié de Mgr REY, un évêque qui a toujours souhaité qu’on l’appelle « mon Père » et non « Monseigneur » ! Sur le fond, le mal était fait, les ultra-conservateurs n’ont jamais pardonné à ce pape trop progressiste à leurs yeux. Des mesures considérées comme contraire aux fondements de l’Eglise catholique, mettant en rupture une partie des chrétiens...
Le pape François était-il le « pape noir » ?
J’ai œuvré aux côtés de feu Mgr BRINCARD, nommé par le pape « délégué pontifical » auprès des sœurs contemplatives de Saint-Jean. J’avais pour mission de redresser la gestion et les finances de prieurés regroupant 500 sœurs sur les cinq continents et en dissidence contre l’autorité ecclésiastique. Le problème avait usé trois papes, et comme à son habitude, François a tranché dans le vif avec autorité et intransigeance. Résultat, il reste une douzaine de sœurs…
Quand les prélats romains pourfendent les comportements autoritaires du pape François : à Rome, une campagne d’affichage sauvage accuse le pape d’hypocrisie. Après sa reprise en main de l’Ordre de Malte (en poussant à la démission le Grand Maître de l’Ordre), la révolte est à son comble. Le mécontentement des courants conservateurs prend la tournure d’une fronde publique. En effet, deux cents affiches anonymes apostrophent durement le pontife : « Tu as placé sous tutelle des congrégations, évincé des prêtres, décapité l’Ordre de Malte et les Franciscains de l’Immaculée, ignoré les cardinaux…mais où est ta miséricorde ? ».
Après enquête, les journalistes italiens ont conclu que l’organisation et le financement de la campagne d’affichage étaient le fait de prélats du Vatican… Le Tibre latin n’est pas non plus un long fleuve tranquille !
Durant les douze années de son travail, le pape a souvent frôlé le schisme. La crise existentielle de l’Occident à ne pas mourir fut prégnante et ignorée par Sa Sainteté François. Le pape a ainsi martelé qu’il fallait une place à toutes les minorités, ethniques, sexuelles… S’ouvrir au wokisme, à l’homosexualité : « je serais qui, moi, pour les juger ». Si pour les plus critiques (Michel ONFRAY et Eric ZEMMOUR), le pape François incarne « l’Antéchrist », remarquons qu’il est jésuite, que le patron des jésuites a le titre de « général », et que son surnom fut de tout temps : « le pape noir »…
Quels sont les papes possibles ?
Les médias citent souvent le cardinal Robert SARAH. Je l’ai côtoyé lors de l’ordination de quatorze prêtres (Communauté de Saint-Jean) à Ars et au cours du repas qui suivit. Ce prêtre, papabile, a peu de chance d’être élu mais il est soutenu par les conservateurs. Traditionnaliste, enraciné dans la culture et les traditions de sa Guinée natale, il rejette les ouvertures possibles de l’Occident vers les cultures des pays musulmans, et fuit le communisme. Il considère le wokisme et l’homosexualité comme un péché. Ce n’est pas un doctrinaire, j’ai rencontré un homme rempli de sérénité et de foi, un prêtre priant…
On évoque parfois les cardinaux français. Parmi les plus cités, Mgr AVELINE et Mgr BUSTILLO (évêque d’Ajaccio). Toutefois, il n’existe pas de courant capable de les porter. Si l’on en croit les rumeurs qui circulent dans les couloirs du Vatican, il existerait un véto des cardinaux allemands pour toute accession d’un français… Notons que les Allemands sont les pourvoyeurs de fonds les plus importants pour Rome. Quant à Mgr BARBARIN, auprès duquel je partage une longue amitié, il n’a aucune illusion à se faire. Une incapacité notoire à toute forme de diplomatie et son surnom de « Cardinal Bulldozer », lui valent assez peu de crédit auprès de ses collègues… De plus, accusé de ne pas avoir dénoncé des prêtres pédophiles de son diocèse, et même si la justice l’a blanchi, il a démissionné de ses fonctions au diocèse de Lyon. A cette occasion je lui ai écrit : « Ta première intervention auprès des journalistes fut de dire que tu ne pouvais rien savoir puisque pas encore nommé à Lyon. Certes, mais tes premières intentions de prêtre devaient être tournées vers les victimes et la compassion que tu avais pour eux… ».
Cerise sur le gâteau : le Président MACRON a fait une entrée remarquée dans le concert des pré-conclaves ! Les journaux italiens dénoncent les pressions que le locataire de l’Elysée ferait auprès de certains cardinaux. Il appuie des candidatures, et surtout, écarte Mgr SARAH ! Tous crient au scandale !
Les rencontres du pré-conclave ont pour objet d’affirmer, pour chaque camp, sa position dogmatique et ses intentions de vote. Les débats sont passionnés, parfois virulents et semblent prendre la direction d’une impasse. Nous sommes au bord d’une fracture avec la ligne du pape François, et d’une rupture schismatique. Une possibilité : l’élection de…personne ! Dans ces conditions, aucune fumée blanche ne sortira. Le pire scénario pour l’Eglise catholique mais tout à fait possible…
Humour chrétien : « Est-ce que c’est vrai mon Père, que lorsqu’on pose une question à un jésuite, il répond toujours par une autre question ? Qui vous a dit ça mon fils ? ».
Jean-Paul ALLOU
Nota Bene :
Jean-Paul ALLOU a consacré une part importante de sa vie dans l’Eglise. Il a notamment été animateur liturgique, servant de messe, célébré des funérailles, assuré des préparations aux baptêmes, aux mariages… Il connaît bien la gestion des paroisses, des diocèses, des congrégations religieuses, et approché les finances de l’Eglise. Il possède à son actif, dix ans de théologie et de droit canon. Dans ce cadre, il a côtoyé de nombreux évêques et cardinaux…
Les Auxerrois s’en souviennent encore. Celles et ceux ayant eu l’opportunité de la voir interpréter si brillamment dans l’espace intimiste de « La Scène des Quais », la fameuse péniche culturelle immobilisée au bord de l’Yonne. C’était en mai 2024, à l’initiative de l’association, « Ukraine Solidarités 89 ». Produite deux saisons consécutives au Festival d’Avignon, revoilà donc ce mardi cette ode à la vie, jouée par Irina LYTIAK et François MAYET. « Ukraine mon Amour » est accueillie cette fois-ci au théâtre auxerrois grâce à la chorale « A Cœur Joie », un soutien inconditionnel du Chœur MORAVSKI, emblème de la liberté ukrainienne…
AUXERRE : Depuis plus de deux ans, les liens tissés entre les membres des chorales auxerroises, « A Cœur Joie » et ceux de la formation ukrainienne « Chœur MORAVSKI », se renforcent au fil du temps. Malgré la distance entre les deux pays ; malgré un contexte géopolitique complexe qui n’offre que de rares moments de liberté aux habitants de ce pays européen qui frappe pourtant aux portes de l’Union continentale, un pays meurtri sous le joug du dictat (et surtout des bombes) russe depuis février 2022. En octobre 2023, dans le cadre d’une remarquable série de récitals en Bourgogne, le chœur de Kiev avait fait étape dans la capitale de l’Yonne.
2025 sera d’ailleurs placée sous le sceau des retrouvailles pour ces deux entités. L’une, la Française, a invité l’autre, l’Ukrainienne, à participer aux « Choralies 2025 », le célèbre rassemblement international de chant choral se déroulant comme tous les trois ans sur le site de Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse, du 30 juillet au 07 août.
Une participation plus que symbolique aux « Choralies 2025 » !
Explication de texte de la cheffe de chœur, Sylvie MEYER : « Nous avons cette année le projet ambitieux d’aider les trente choristes de Kiev à prendre part à cette manifestation culturelle internationale en France. Ce projet leur serait d’un grand soutien et pour nous une grande source d’inspiration… ».
Durant neuf jours, ce festival accueille plus de 14 000 festivaliers d’une vingtaine de nationalités, en proposant plus de 60 concerts et 50 ateliers de pratique du chant, ouvert à tous. Autant dire une formidable vitrine culturelle et intellectuelle pour les Ukrainiens.
Pour participer financièrement à leur voyage et à leur inscription, en plus de la campagne de collecte de dons et d’achats solidaires en ligne via le site « Hello Asso », « A Cœur Joie » a programmé un certain nombre d’évènements culturels dont la reprise de la pièce « Ukraine mon Amour », accueillie ce mardi 06 mai à 20 heures au théâtre d’Auxerre. Œuvre déjà jouée dans la cité de Paul Bert, au printemps dernier, sur la fameuse péniche auxerroise !
Une ode à la vie et à la liberté artistique
Mise en scène par Emile ALFIERI, écrite par les artistes Irina LYTIAK et François MAYET, « Ukraine mon Amour » - le titre rappelle le fameux livre « Hiroshima mon Amour », autre ville détruite d’un pays martyr – nous ramène à l’hiver 2022.
« Vladimir POUTINE envahit l’Ukraine. À quelques centaines de kilomètres de là, en France, une comédienne ukrainienne s’apprête à entamer la répétition d’un spectacle russe en vue d’une représentation dans un grand théâtre de renom. La guerre va faire basculer sa vie, sa carrière et ses relations d’amitiés avec le metteur en scène russe et le producteur français… ».
Inspirée de faits réels, cette histoire profondément humaine d’amitié et de trahison nous invite à nous questionner sur notre relation à l’autre, sur notre responsabilité et notre humanité. Mêlant humour et émotion, cette pièce créée dans l’urgence en mars 2022 apporte un éclairage particulier sur l’histoire et la culture de ce pays. Un pays toujours en proie aux doutes et aux atermoiements, quotidiennement dévasté par la folle hégémonie impérialiste de son puissant voisin…
Une œuvre à ne pas manquer pour la beauté de la pièce et du geste…
En savoir plus :
Représentation de la pièce de théâtre « Ukraine mon Amour » au théâtre d’Auxerre à 20 heures, le mardi 06 mai 2025.
Thierry BRET