Et voilà une nouvelle élection qui devrait faire du bruit et provoquer de la surenchère en termes de revendications en ce premier mois de l’année ! Celle des Chambres d’Agriculture, où l’alliance de la FDSEA (Fédération départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et des JA (Jeunes Agriculteurs) domine largement son sujet en présidant près d’une centaine de ces organes consulaires en France. Mais, la Confédération Paysanne (orientée à gauche) et la Coordination Rurale, plutôt marquée à droite, veillent au grain. Des grains de sable supplémentaires qui pourraient perturber la bonne marche du gouvernement ?
Lundi 30
Accompagné d’un aéropage de ministres, François BAYROU est enfin arrivé à Mayotte. Avant, il ne pouvait pas y aller, il avait « aqua-poney » dans sa bonne ville de Pau ! Le ministre de l’Intérieur Bruno RETAILLEAU avait déjà fait le voyage, au lendemain du passage du cyclone « Chido », suivi du Président de la République. Marine Le PEN pour sa part, devant suivre en fin de semaine. Elle y sera sans doute mieux accueillie que son prédécesseur : Mayotte ayant voté pour elle à 59 % au second tour de la dernière présidentielle. Mais par-delà la symbolique, quelle portée réelle pour toutes ces visites mobilisant par ailleurs un nombre important de forces de l’ordre qu’il serait sans doute plus judicieux de déployer ailleurs sur le terrain, au service des populations ? Que subsistera-t-il dans quelques années de toutes ces déclarations, de toutes ces promesses de « reconstruction » et autres « réponses concrètes » ? Avant de reconstruire encore faudrait-il construire… Devenu le 101ème département français le 31 mars 2011, l’île connaissait avant le passage dévastateur du cyclone, un taux de chômage de 37 % et un niveau de vie sept fois plus faible qu’ailleurs en France, accusant ainsi près de 60 ans de retard sur le niveau national, pour un PIB par habitant de 8 800 euros, soit 30 % du niveau moyen des pays de l’UE. Département le plus pauvre de France, qui connut en mai dernier une épidémie de choléra et dont 30 % des habitants ne sont toujours pas raccordés à l’eau…
Mardi 31
« Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas… ». Il y a tout juste trente ans, pour ses derniers vœux à la Nation, François MITTERRAND se savait condamné. Il concluait ainsi son allocution, allusion à peine voilée à sa mort prochaine. Des mots d’adieu emprunts de spiritualité, entrés aujourd’hui dans l’Histoire, dont même ses adversaires les plus farouches reconnurent la solennité. Pas certain que l’intervention d’Emmanuel MACRON ce soir, mis à part un timide mea culpa sur la dissolution de juin dernier connaisse pareille destinée !
Mercredi 01
Que ce soit au fauteuil de la présidence départementale, comme après une course effrénée dans l’aéroport d’Istanbul pour prendre la correspondance pour Paris, que ce soit attablé devant une entrecôte taille XXL au concours charolais d’Avallon, ou lançant un ban bourguignon lors de la journée Yonne au Salon de l’Agriculture, que ce soit sur une selle de vélo ou à Bakou, saluant la Première dame d’Azerbaïdjan, Patrick GENDRAUD savait manier l’élégance en toutes circonstances, dans le verbe comme dans le geste… Le président du Conseil départemental et ancien maire de Chablis s’est éteint à 72 ans, après avoir lutté contre cette foutue maladie que l’on dit longue, faute de trouver les mots… A l’instar de son mentor Jacques CHIRAC, rencontré à l’adolescence, il aimait les gens, condition sine qua non pour entrer en politique comme se plaisait à dire le député de Corrèze d’alors. Manifestant tout au long de son parcours d’élu, le plus grand respect pour ses adversaires. Chose suffisamment rare pour être saluée, dont maints acteurs de la vie politique locale devraient bien s’inspirer !
Jeudi 02
C’est un mantra bien rôdé, empreint de sincérité ou non, immuable et inusable, que l’on se répète sur tous les tons depuis 24 heures… « Bonne année et meilleurs vœux ! » Les plus prudents n’omettant pas généralement d’y rajouter ce précieux avenant « et surtout la santé ! » Comme chaque début d’année, je ne peux m’empêcher de penser à ces rêves du grand Jacques BREL formulés un soir de Nouvel An 1968 : « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns, je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer, et d’oublier ce qu’il faut oublier, je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences, je vous souhaite des chants d’oiseaux et des rires d’enfants… » Que rajouter à cela ?
Vendredi 03
Premier marronnier 2025 pour les chaînes d’info en continu : l’arrivée à pied du Premier ministre et de son équipe gouvernementale à l’Elysée pour le traditionnel premier Conseil des ministres de l’année. Un exploit sans pareil à en juger par la centaine de mètres nécessaires pour accomplir le trajet depuis le ministère de l’Intérieur, place Beauvau ! Avec pour seul public les nombreuses forces de l’ordre présentes sur le parcours, les Parisiens étant dans le même temps interdits de trottoirs… Pour l’exercice de proximité au plus près de la population, on repassera ! Pauvres ministres, toujours privés de sacoches ou porte-documents, obligés de déambuler avec un simple dossier en carton, voire des feuilles volantes, sous le bras pour faire sérieux et témoigner de leur travail…
Samedi 04
Aussi belles soient les images et sympathiques les concurrents, au premier rang desquels la lumineuse Violette DORANGE, la surmédiatisation médiatique, que ce soit à la TV ou sur les réseaux sociaux des concurrents du Vendée Globe n’est-elle pas préjudiciable à la perception que l’on se fait de la course au large… ? Invitation à partager un petit-déjeuner en plein océan, direct au journal de 13 heures, bateau traçant sa route filmé par drone, rencontre avec des baleines…, plus rien aujourd’hui ne relève du secret et de l’intime. Le monde de l’image et de la « com » est désormais omniprésent, au détriment de l’imaginaire que l’on se forgeait à partir d’une simple position sur le globe… Pas certain qu’un « taiseux » comme TABARLY aurait encore eu sa place en pareille course…
Dimanche 05
Bientôt les élections dans les Chambres d’agriculture. Si l’alliance FNSEA-JA y règne quasiment sans partage depuis plusieurs décennies, et préside aujourd’hui 97 instances consulaires sur tout le territoire, contre une à Mayotte pour la Confédération paysanne (marquée à gauche) et trois pour la Coordination rurale, cette dernière entend bien lui contester pareille hégémonie. Deuxième syndicat agricole par le nombre d’adhérents, marquée très à droite, la CR a ainsi appelé ce soir ses sympathisants à « monter sur Paris » pour y mener une série d’actions sur fond de colère contre le traité de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur. La campagne est lancée et nul doute que d’ici le 31 janvier prochain, la surenchère sur le terrain sera de mise. L’enjeu est d’importance et le vainqueur aura tout loisir de faire couler le champagne mais en attendant, gare aux bouchons !
Dominique BERNERD
Il va combler un manque dans notre calendrier, Christophe BARBIER. L’ancien directeur de la rédaction de « L’Express » et aujourd’hui figure éditoriale de « BFM TV », toujours affublé de son éternelle écharpe rouge – son totem vestimentaire depuis l’âge de 20 ans pour protéger sa voix et non pas afficher une quelconque référence idéologique – sera l’invité vedette des traditionnels vœux économiques, initiés conjointement par l’UIMM, le MEDEF et la FFB 89, la Fédération du Bâtiment. Sa troisième visite à Auxerre mais la première depuis le début des années 2020 !
AUXERRE : Une conférence avec Christophe BARBIER : c’est un peu comme un feu d’artifice pour les neurones de l’auditoire tant le garçon, natif de Sallanches en Haute-Savoie, sait apporter du grain à moudre avec dextérité et illustrations d’exemples à nos réflexions ! Pas étonnant que le presque sexagénaire – il n’a encore que 57 ans – soit toujours aussi percutant et efficient dans ce métier qu’il affectionne tant depuis sa sortie de Sciences Po : le journalisme ! Entre humour et observations affinées de la chose politique et du contexte international, l’orateur sait captiver son assistance pour l’emmener avec elle sur les chemins de la connaissance…
En 2018, on l’avait déjà vu en terre auxerroise, répondant favorablement à l’invitation de la Maison de l’Entreprise pour assurer une prestation brillante dont il a le secret et la verve. Un an plus tard, au mois de décembre 2019, rebelote dans la capitale de l’Yonne, avec cette fois-ci, un tout autre public à séduire : celui du monde agricole, réuni à AUXEREXPO, par la coopérative régionale, 110 Bourgogne !
« Jamais deux sans trois », précise l’adage ! Et on sait que le directeur général de la
Maison de l’Entreprise Nièvre-Yonne Claude VAUCOULOUX aime les formules linguistiques bien léchées et les proverbes ! C’est donc une fois de plus dans le cadre de la cérémonie des vœux économiques 2025 que le porteur de la fameuse étoffe rouge vif apparaîtra sur scène le 23 janvier prochain pour distiller ses impressions sur cette année nouvelle que l’on imagine ponctuée de curieux instants, ne serait-ce qu’après l’investiture du nouveau président américain, Donald TRUMP, à la Maison-Blanche, et du rôle omniscient joué par l’homme le plus riche de la planète, Elon MUSK, qui s’ingère déjà dans les affaires intérieures de plusieurs états de l’Union européenne !
Bref : on a hâte de vivre cette soirée d’exception avec les analyses précises d’un Christophe BARBIER au sommet de son art d’éditorialiste. Les deux cents premiers inscrits auront le privilège de vivre ce rendez-vous immanquable…Faites vite !
Thierry BRET
Comment oublier ce matin-là… ? Dix ans ont passé mais le souvenir du massacre perpétré dans les locaux de « Charlie Hebdo » est à jamais gravé dans les mémoires, prélude d’une série d’attentats et de crimes qui allaient jalonner l’année 2015, accrédités par la haine et l’obscurantisme d’une poignée de fanatiques. « On peut couper les fleurs mais on ne peut pas interdire au printemps de revenir » a écrit un jour le grand Pablo NERUDA. Dix ans ont passé, mais « Charlie » est toujours là, pour le meilleur et pour le rire, envers et contre tout !
TRIBUNE : A lire la presse ce mercredi 07 janvier, l’actualité semblait encore faire relâche, comme ancrée dans cette longue « trêve des confiseurs » tant redoutée par la planète journalistique. En ce premier jour de soldes et au lendemain des obsèques de Jacques CHANCEL, seul un accident mortel sur le Dakar, le décrochage de la Bourse ou bien encore la polémique soulevée par le sulfureux Michel HOUELLEBECQ et son roman de politique fiction « Soumission », rythmaient les différentes unes des médias nationaux. Météo France prévoyait sur Paris le retour de la pluie et de la douceur (sic) ! Il était 11h50 quand la nouvelle d’une fusillade dans les locaux de « Charlie Hebdo » tomba dans les rédactions. Le début d’une journée entrée dans l’Histoire et d’une longue nuit sans fin…
Au total, pas moins de douze personnes venaient de perdre la vie, dont huit membres de la rédaction, parmi lesquelles des figures emblématiques comme CABU, WOLINSKI, TIGNOUS, HONORE et CHARB. A la sidération, se greffèrent très vite la colère et le chagrin de toute une génération et nous fûmes nombreux ce jour-là, à faire le deuil d’une adolescence passée à l’ombre de dessinateurs dont le trait aidait à se forger une route…
Les rues de France à l’instar de celles d’Auxerre deviennent « Charlie »
Le soir même, à Auxerre, comme un peu partout en France, un rassemblement spontané se tint sur les marches de l’hôtel de ville, mobilisation cathartique et salvatrice pour dire les mots ou les écrire, parfois avec des larmes. Les jours qui suivirent, les rues résonnèrent au son de « Je suis Charlie », avec pour point d’orgue ce dimanche de janvier où des millions de personnes à travers tout l’Hexagone témoignèrent de leur attachement à la laïcité, au droit à l’irrévérence, au droit à la vie. A Paris ce 11 janvier 2015, nous étions plus d’un million à défiler de République à Nation, en réponse à la barbarie et en hommage aux dix-sept victimes de ces trois jours d’horreur, portés par une vague sans précédent de communion nationale pour la défense de la liberté et le refus d’un fanatisme qui dévoie les religions et propage un discours de haine assassin. Ce jour-là, la rue « était Charlie », les frères KOUACHI et COULIBALY avaient perdu, une seconde fois…
Dix ans après, la même peur et le même combat autour de la liberté
Que reste-t-il de tout cela dix ans après, à l’heure où le fait religieux et les théocraties se multiplient à travers le monde ? D’autres attentats ont depuis ensanglanté le sol national et la belle union de ce 11 janvier 2015 a volé en éclats, dans un pays où désormais la division fait loi et sclérose les débats. Toute dénonciation de l’islamisme s’apparentant pour certains à de l’islamophobie et toute critique de l’immigration perçue comme du racisme…
La tradition française de caricature et d’irrévérence envers toutes les religions est toujours présente et « Charlie » semble « increvable », comme en atteste la une du numéro paru ce jour, mais pour combien de temps encore ?
Ils avaient pour prénom Clarissa, Elsa, Frédéric, Franck, Jean, Stéphane, Philippe, Bernard, Ahmed, Mustapha, Michel, Georges, Yohan, François-Michel, Yoav… Ne les oublions jamais !
Dominique BERNERD
Face à la feuille de papier symbolisant la pétition contre la fermeture de l’établissement sanitaire local et en faveur de l’accueil d’un nouveau médecin généraliste aux origines étrangères, elle n’hésite pas une seconde ! La députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY, appose sa signature, ajoutant ainsi son paraphe aux nombreuses signatures de citoyens de la localité de Tanlay qui souhaitent sortir du marasme habituel, celui de la désertification médicale…
TANLAY : Elle le clame haut et fort : s’il le faut, elle sollicitera une audience exceptionnelle auprès de la ministre de la Santé, Catherine VAUTRIN, afin de lui expliquer clairement la situation. Mais, auparavant, c’est en qualité de parlementaire siégeant au sein de l’hémicycle du Palais Bourbon qu’elle agira en conséquence en posant une question écrite au gouvernement, après avoir déposé sa signature au bas du document faisant office de pétition. Un paraphe ajouté à ceux de nombreux habitants de la localité, sur cette feuille qui circulait encore quelques jours avant la fin de l’année.
En visite le 20 décembre dernier à la Maison de Santé, l’élue de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY, accompagnée de son attaché parlementaire, Quirian ELARD, a rendu une visite plus que de courtoisie à l’établissement sanitaire du cru, menacé de fermeture. Histoire de mieux appréhender les tenants et aboutissants de ce dossier qui sur le fond s’avère ubuesque !
Pour maîtriser le français rien de tel qu’un stage de 3 ans à l’hôpital !
Afin d’anticiper le départ à la retraite de l’actuelle praticienne généraliste, âgée de 70 ans, l’élu de la commune a lancé un appel pour qu’un nouveau médecin vienne s’installer en bonne et en due forme dans l’établissement de soins. S’évitant ainsi un casse-tête chinois insurmontable à résoudre dans l’intérêt de la patientèle, constituée des villageois et des habitants de la proche région. Parmi les réponses positives – elles n’étaient pas pléthore pour choisir cette bourgade icaunaise forte de ses…897 habitants -, il y avait celle d’un jeune thérapeute aux origines étrangères, puisque en provenance du…Venezuela et résidant dans la péninsule ibérique, en Espagne depuis trois ans. Son nom, il le signe à la pointe de son stéthoscope : Andro Da SILVA CORDERO. S’installer à Tanlay n’est pas un problème en soi. Du moment que le jeune praticien puisse être utile ! Surtout sur un territoire nord-bourguignon déjà confronté à la raréfaction médicale…
Ne restait alors qu’une simple histoire d’homologation du diplôme et le tour était joué à la grande satisfaction de l’élu local, Eric DELPRAT, et de ses habitants, trop heureux de trouver un successeur au docteur Thérèse PICOCHE. Oui, mais voilà, c’était sans compter sur l’avis du Conseil national de l’Ordre des médecins qui a jugé après coup que la maîtrise de la langue de Molière par celui qui pratique habituellement celle de Cervantès laissait un tantinet à désirer pour la bonne compréhension des futures consultations. L’indispensable homologation a finalement été rejetée. Dont acte.
Toutefois, une préconisation a été suggérée au praticien vénézuélien âgé de 38 ans : effectuer un stage de trois ans dans un service hospitalier afin d’améliorer son élocution. La belle affaire !
Sortir l’Yonne de la sempiternelle « diagonale du vide » !
On imagine aisément la déception devant cette prise de décision plutôt surprenante de la part de l’édile et des habitants alors que le devenir sanitaire de la bourgade était en très bonne voie. D’autant, précise la députée de l’Yonne, investie à fond sur le dossier, que « ce praticien possède la maîtrise de quatre à cinq langues étrangères, donc la compréhension du français ne devrait pas être une problématique pour lui ! ».
Pour l’heure, l’actuelle généraliste pourrait rester quelques mois de plus afin d’accompagner le futur praticien pendant que ce dernier trouve ses marques. Dans le cas inverse, elle rendrait définitivement son tablier dès le mois de février.
« Je ne comprends pas une telle décision, constate avec amertume Sophie-Laurence ROY, on manque cruellement de médecins sur notre territoire et on empêche ceux qui veulent exercer de s’y installer ! Ce jeune homme vit à Barcelone et possède même des attaches familiales près de Tanlay, c’est pourquoi il est intéressé par cette contrée… ».
Lancée il y a quelques semaines, la pétition a fait mouche auprès des habitants de Tanlay et de ses environs, engrangeant déjà plusieurs centaines de signatures favorables à l’installation du jeune généraliste à la culture hispanisante.
« Je me battrai en haut lieu pour obtenir gain de cause sur ce dossier, réitère Sophie-Laurence ROY, déjà que l’Yonne se situe dans la « diagonale du vide » ! ».
A l’heure de l’harmonisation européenne, et du grandissime besoin de praticiens dans l’Hexagone, il ne faudrait pas que les projets d’installations tournent à « l’auberge espagnole » pour une simple question de langue, surtout quand on a affaire avec un polyglotte de surcroît !
Il en va de la qualité des soins de près de deux mille habitants, ceux de Tanlay et de ses proches environs…
Thierry BRET
Noël est une fête célébrée par près de deux milliards deux cents millions d’habitants dans le monde. Le symbole reste fort mais le contexte difficile. Des chrétiens persécutés dans de nombreux endroits et une ambiance souvent douloureuse, particulièrement en France. Avec une situation nationale très sensible et secouée par de nombreuses crises : économique, financière et sociale. N’oublions pas un contexte politique instable avec la récente démission du Premier ministre, Michel BARNIER. La perspective est assombrie par des motions annoncées par de nombreux partis politiques. Le tout sur fond de guerres avec les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ! Pourtant, Noël reste un évènement fêté dans la mesure des moyens de chacun. Il est porteur de messages de paix et surtout soumis à la nostalgie de l’enfance.
Les symboles de Noël
Noël, c’est d’abord un sapin, qui n’a aucun caractère religieux, pas plus que le Père Noël ! Pour le sapin, c‘est un peu ambiguë. La coutume remonte au Xième siècle. A cette époque, on représentait Noël par un sapin couvert de fruits rouges. L’arbre symbolisait la connaissance du bien et du mal, l’arbre au fruit interdit dont Eve aurait croqué une pomme rouge : une tradition qui n’est aucunement inscrite dans la bible !
En France, le sapin de Noël serait apparu en Alsace en 1521 grâce aux protestants, afin de se démarquer des chrétiens qui confectionnaient une crèche. C’est après la guerre de 1870 que le sapin de Noël s’est répandu dans tous les foyers français. Le Père Noël aurait pour origine Saint-Nicolas. On doit à Coca Cola, la tenue rouge, et le traineau tiré par des rennes, c’est donc une création récente. Saint-Nicolas avait un traineau tiré par un âne. Saint-Nicolas ou Santa Claus est très prégnant en Alsace, en Scandinavie, et la tradition des distributions de cadeaux est vivace. En 1931, un dessinateur habilla le Père Noël aux couleurs de la fameuse bouteille de « Coca Cola », rouge et blanche. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du vieux bonhomme, le maître planétaire de la nuit magique du 24 au 25 décembre ! Les catholiques avaient vigoureusement protesté, allant parfois jusqu’à brûler l’effigie du personnage ainsi affublé. Tout rentra progressivement dans l’ordre et l’arrivée du vieillard sur son traineau reste magique pour tous, et symbolise un attachement pour la famille et les proches ! Un lien d’affection en quelque sorte.
Le symbole religieux représenté par la crèche
La crèche est le symbole religieux de Noël. C’est au XIIIème siècle que naît la première crèche vivante, sous la houlette de Saint-François d’Assise, fondateur de l’ordre des Frères Mineurs, ou Franciscains. Il décide de reproduire en grandeur nature une crèche, afin de raconter, aux habitants la Nativité. Cependant, plusieurs siècles avant, les villageois avaient coutume de jouer des piécettes sur le parvis des églises afin d’interpréter la Nativité, particulièrement en Italie : ce qui inspira Saint-François. Il faut attendre Jean-Louis Lagnel (1764-1822) pour voir naître les premiers santons de Provence. Les santons sont à l’origine, des figurines en argile non cuite. Le santon reste en Provence une tradition indéboulonnable et fait travailler de nombreux artisans, les fameux santonniers. A la Révolution, les églises sont fermées, mais les chrétiens font des crèches chez eux !
C’est ainsi que Louis Lagnel façonne ses premiers santons (santon ou « santoun » en provençal, qui veut dire « petit saint »). Les crèches provençales s’exportent avec leurs personnages incontournables, comme le « pescadou » (le poissonnier), le bartoumiéu (le fainéant), lou ravi (le simple d’esprit qui porte bonheur) … Chaque année, la crèche s’agrandit avec un personnage célèbre… En Catalogne, le santon de Didier RAOULT fait un carton, et celui d’Emmanuel MACRON se vend peu, au dire des commerçants (des complotistes ?!). L’histoire continue à s’écrire…
La couronne de l’avent est un héritage des Romains et du peuple germanique à l’époque où l’on célébrait le solstice d’hiver. Il faut attendre le XVIème siècle pour que les chrétiens, s’inspirant des fêtes païennes, utilisent cette couronne, ornée de quatre bougies. La couronne était installée au plafond ou sur la table. Depuis, la couronne popularisée et enrichie de décorations, est accrochée à la porte d’entrée, indiquant l’hospitalité offerte aux hôtes.
Le Noël d’aujourd’hui
On oublie tout durant la fameuse « trêve des confiseurs » : les guerres, la violence, les injustices, la vie politique… On pense à la paix, on prie pour les plus pauvres, pour les malades, et particulièrement les enfants… Un Noël avec du cœur, du partage, un éternel voyage vers l’enfance… Les yeux brillent et le fameux « Petit papa Noël » du regretté Tino ROSSI est dans toutes les mémoires. Noël, c’est un mot magique, dans le monde et particulièrement en France, dont les origines chrétiennes ne sauraient être remises en cause ! Allons, rêvons un peu, avec tous les enfants de la planète, mettons un peu de poésie dans nos vies, et partageons aussi avec ceux qui ne pourrons pas s’offrir les marques du consumérisme propre à cette fête.
Sourions un peu
Afin de sacrifier à la doxa ambiante chez les « Insoumis » et autres « Verts », imaginons un instant la nouvelle crèche :
Les plus fanatiques ont souhaité mettre la photo de Jupiter…mais sans succès ! La crèche est donc vide, juste une bougie mais surtout remplie de moutons, beaucoup de moutons…
« Par ailleurs, la naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l'on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l'enfant croit au Père Noël. L'adulte non. L'adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote. » Pierre DESPROGES.
France C.