Je ne sais trop pourquoi, mais j'aime bien ce village agricole de Bellechaume, traversé par la LGV sud-est, proche de Saint-Florentin. Les routes forestières pour y arriver (Courbépine, Brienon-sur-Armançon) sont véritablement de toute beauté. En m'y attablant un midi pluvieux d'avril, je songeais alors qu'en un peu plus de dix ans de chroniques culinaires dans l'Yonne (pour la défunte radio France Bleu Auxerre, la revue « Bourgogne Magazine » et désormais pour Presse Evasion), cet estaminet a dû changer au moins trois ou quatre fois de nom. La dernière fois cela s'appelait « C'est un plaisir ». J'y avais bien déjeuné. Désormais, place à la « Casa ». Quant à la gravure dans la pierre de façade (bal au premier), elle demeure, comme un témoignage du siècle passé…
BELLECHAUME : « La Casa » est l'unique commerce villageois, faisant aussi épicerie. Antan, je connus une boulangerie au village. Ce commerce prévoit parfois des soirées à thème (jambon à la chablisienne le samedi 10 mai) et un soir par semaine l'inévitable burger, aussi inévitable que la pizza désormais !
Le midi, la formule est proposée à 16,5 euros, avec café. Ce n'est pas bien cher et plutôt bon. Ne pourrions-nous pas y être un peu plus nombreux que les cinq personnes de ce midi-là ? Une maman avec sa gamine, deux ouvriers du bâtiment, ainsi que votre serviteur…Des tables vides ne demandaient pourtant qu'à accueillir d'autres convives.
Un prix pratiqué plus que correct
La mise de table est simple, avec une carafe d'eau sur la table, sans qu'elle soit demandée. C'est plaisant. Le kir est bon et réalisé comme il faut, avec un vin en bib. Ce qui est meilleur qu'une bouteille éventée ! Nombre de domaines dans l'Auxerrois en proposent.
Trois entrées sont proposées : charcuterie, tomate-mozza (guère de saison...) et œufs mimosa que je choisis à raison ! L'assiette arrive avec un œuf coupé en deux, un demi-œuf en sus ne m'eut pas choqué ! La salade est fraîche et bien assaisonnée. Entrée tout à fait correcte pour un menu à ce tarif, il est bon de le rappeler : 16,5 euros. Quant au serveur tatoué, il est plutôt avenant ! Le quart de vin est bourguignon, lui aussi provient d'un bib, et il est bon. Bravo car ce n'est pas toujours le cas dans ce type de formule, souvent servie avec une aimable piquette !
Et le petit jus dans la purée, svp ?!
En plat, sont proposées tête de veau ou saucisse (mot culinaire depuis le XIIIème siècle, hérité du latin) de Toulouse. Celle que l'on trouve dans le traditionnel cassoulet. Le plat est accompagné de frites maison ou purée. Dans l'assiette, un petit jus eût été plaisant. La saucisse est bonne, pas trop grasse et cuite comme il faut. La purée est plus un écrasé de pommes de terre, qui eut mérité un peu de lait tiède pour la détendre, mais aussi un brin de beurre salé pour l'onctuosité ! C'est cependant très correct. Avouons sans ambages que votre serviteur a été élevé avec la purée de Mami Mado : du lait entier tiède, puis une lichette de crème fraîche venant du parisien marché d'Aligre, du beurre salé, et un jaune d'œuf pour conclure ! Forcément ! Mami Mado, comme tant de nos compatriotes de cette époque, connut deux guerres (la première comme gamine, puis la seconde en tant que femme). Elle avait donc l'assaisonnement plutôt généreux, rendant ses convives heureux !
Un tiramisu dans un bocal !
Mention spéciale pour le tiramisu au café, le dessert tendance du moment, ici servi en bocal. Souvent, c'est aussi spongieux que médiocre et beaucoup trop sucré. Rien de cela ici, où l'assiette est équilibrée entre la puissance caféinée fort bonne et une sucrosité mesurée qui transforme l'assiette en fort bon dessert.
La cheffe sort de la cuisine. Son aimable collègue lui sert un demi-fraise, tout à fait mérité ! Pour conclure avec un café, correct lui aussi, ponctuant ce bon et simple déjeuner.
Chers lectrices et lecteurs : si demain d'aventure, vous passiez par Bellechaume pour y casser la croûte ? Ce serait chouette de les faire travailler. Car sinon, comme dans tant de petites cités icaunaises ou nivernaises, eux aussi demain, tireront le rideau métallique à tout jamais.
En savoir plus :
Les + : mention spéciale pour ce bon tiramisu, un dessert trop galvaudé.
Contact :
La Casa
41, Rue du Professeur Ramon
89210 BELLECHAUME
Tel : 03.86.91.26.15.
Ouverture tous les jours sauf le lundi.
Gauthier PAJONA
C’est un peu l’histoire du verre à moitié vide et celui du verre à moitié plein. La métaphore est troublante. Mais, ici, cela se rapporte aux droits des femmes et à l’égalité entre les deux sexes. Donc, quelque chose de très sérieux. Car, une question éthique demeure au premier quart de ce XXIème siècle : est-il normal, et ce malgré les textes de loi qui se succèdent, de constater avec profonde amertume que les représentantes de la gent féminine continuent à subir harcèlement psychique, physique, sexiste et sexuel, au quotidien dans notre société dite « civilisée » ?
AUXERRE : L’interrogation méritait d’être posée. Elle le fut en guise de préambule à cette énième assemblée générale du CIDFF de l’Yonne, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles. Une manifestation annuelle, animée par la présidente de la structure départementale, Simone PARIS. Une question prenant tout son sens dans l’un des départements de l’Hexagone où les violences conjugales et intrafamiliales sont les plus élevées chaque année. Déjà en 2024, à pareille époque, les cheveux des participants à ces travaux toujours passionnants se hérissaient sur la tête quand furent annoncés les chiffres de l’année précédente. 883 personnes vivant à Auxerre avaient été reçues par le service juridique de la structure associative, plus de 1 300 à l’échelle du territoire départemental, pour des faits mêlant étroitement violences physiques et psychologiques à caractère sexistes et sexuelles. Des faits se produisant tant dans le cercle intimiste et privé de la famille mais aussi sur le lieu de travail, avec le plus souvent des menaces verbales, pour ne pas dire plus…
Les quelques hommes présents à cette AG, suivant l’énumération de ces données peu reluisantes, se sont-ils affaissé davantage dans leur fauteuil à l’écoute de ce réquisitoire cinglant contre des représentants de leur sexe ? Simone PARIS a jeté d’ailleurs un pavé dans la mare dès le préambule de ces travaux : « Même là où l’égalité semble acquise, il faut toujours à la femme l’obligation d’en faire davantage, de devoir se justifier, conquérir sa légitimité… ». Sic !
Soutenir des femmes devenues des proies à briser psychologiquement
Heureusement que le CIDFF 89 existe ! Sinon, il aurait fallu l’inventer. La structure est précisément l’une des composantes judicieuses de l’arsenal de dispositifs destinés à faire changer les mentalités sur le sexisme et les violences envers les femmes. Et là, il y a de la besogne à produire ! Les droits des femmes à protéger en 2025 ? Ce n’est pas de l’histoire ancienne qui aurait pu concerner jadis une fougueuse George SAND ou une révolutionnaire Olympe de GOUGES ! Non, la réalité de ce siècle n’en est malheureusement que trop palpable à la lecture des chiffres et des faits cités par le brillant duo de jeunes juristes qui résume d’un trait l’exercice 2024. L’an passé, Carolane et Julie (les duettistes en question !) ont pu procéder à plus de 1 200 entretiens individualisés dont 227 relevaient de sujets gravissimes autour des violences sexistes et sexuelles. Il n’y a pas que dans les journaux ou à la télévision que s’étalent ainsi de sinistres faits divers où les femmes (voire leurs enfants en sus) représentent d’innocentes victimes. Des proies devenues objets de misérables convoitises…
Le droit des femmes ? Mais, de quels droits parle-t-on véritablement ? Simone PARIS l’explique lors de son intervention liminaire : « c’est aussi à travers le droit des familles, mais aussi le droit du travail, quand cela ne s’applique pas au droit des étrangers, explique-t-elle, tout cela représente nos missions premières au sein du CIDFF 89 ! ».
Certes, il existe les permanences. Utiles, précieuses et rassurantes pour toutes celles qui ne supportent plus de vivre un tel cauchemar et endurer le pire, sous le sceau du silence. Là, grâce à cet espace de communication, il est possible d’épancher son cœur. De se livrer à fond et de parler aussi éducation, prévention, santé mentale, connaissance juridique, etc. Il existe même des ateliers spécifiques proposés auprès des jeunes scolaires – il ne faut jamais omettre les enfants qui vivent dans ce genre d’univers désastreux pour leur construction -, voire destinés aux professionnels.
« C’est le 08 mars tous les jours au CIDFF 89 ! »
Rompue à l’exercice de l’assemblée générale, Simone PARIS dirige depuis plus d’une décennie ce vaisseau amiral de la protection de la femme et de l’enfance. Un navire qui aime aborder des côtes qui lui sont favorables à l’instar de ces manifestations grand public lors de la Journée internationale des droits aux femmes le 08 mars. « Chez nous, rappelle-t-elle avec un zeste d’humour, c’est le 08 mars tous les jours ! ».
Plutôt encourageant en somme pour toutes celles qui vivent dans la peur de l’autre – de leur mari, compagnon ou époux – et qui n’osent plus respirer de crainte de se voir frapper encore une fois.
« Il y a aussi le 25 novembre, ajoute l’épouse de Guy PARIS, président de la structure de réinsertion professionnelle, AMIDON 89, assis au premier rang aux côtés de l’inoxydable Jean-Luc TABOUREAU, correspondant de presse de L’Yonne Républicaine, fidèle suiveur de l’actualité de l’organisme. C’est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes… ».
Alors qu’il existe à date cent trois entités de la sorte à l’échelle de l’Hexagone, le CIDFF 89 accueille aujourd’hui plus d’une vingtaine d’adhérents bien conscients des réalités que subissent les femmes au sein de leur cellule familiale.
Un téléphone pour alerter sur les dangers
Parmi les actions maitresses de 2024 pilotées par le tandem de juristes, citons « Angéla dans le Sénonais » et « Mon corps, ton corps, nos droits ». La première comme son appellation l’indique se déroule dans la partie septentrionale de l’Yonne. L’action est destinée à mettre en place et à former les acteurs volontaires d’un dispositif de lutte contre le harcèlement sur le domaine public. La seconde de ces animations se rapporte à Auxerre. Notamment dans les deux écoles du quartier Sainte-Geneviève.
Un autre aspect important se nomme selon le sigle retenu, le dispositif « TGD ». Traduction littérale : le téléphone grave danger. L’Yonne a été retenue par les instances nationales à titre expérimental. Concrètement, des téléphones sont attribués sur décision des procureurs de la République aux femmes concernées par des violences conjugales. Un précieux appareil qui, équipé d’une touche d’alerte, réagit vingt-quatre heures sur vingt-quatre et tous les jours de la semaine en étant relié aux autorités si besoin. 73 femmes en ont été les détentrices en 2023…
Côté finances, la situation demeure favorable au terme de l’exercice 2024 avec un excédent de plus de 26 000 euros dans les comptes.
« Cela nous permet de consolider notre trésorerie, souligne Simone PARIS, mais la prudence est de mise pour le nouvel exercice 2025, année de grande incertitude à plus d’un titre… ».
Puis, optimiste, elle signale que l’activité reste intense, la trésorerie est bonne et que la « boutique » est bien tenue !
Les perspectives de 2025 augurent d’une saison riche en activités avec la poursuite des actions qualifiées d’aller vers, des actions s’appuyant aussi sur les espaces France Services et les élus référents des communes rurales. La visibilité du CIDFF 89 en zones rurales est d’ailleurs revue à la hausse. Dans le Grand Sénonais, l’opération « Angéla » se poursuit avec une soixantaine de commerçants inféodés au concept. Quant à la prévention auprès du premier des publics concernés, elle continuera tout au long de cette année.
Et comme l’écrivait si bien Gisèle HALIMI, « se battre est un devoir, tendre la main aux autres femmes une responsabilité, convaincre les hommes de la justesse de la cause une nécessité… ». A se remémorer sans cesse…
Thierry BRET
Vingt-cinq minutes d’intervention. Pas une de moins. D’un ton solennel et déterminé, le président du Conseil départemental de l’Yonne Grégory DORTE s’est fendu d’un long discours en début de séance plénière, à l’occasion du vote du budget 2025. La suite logique après le débat d’orientations budgétaires, survenu le 21 février dernier. Un budget n’ayant pas de précédent, selon les mots du président de l’exécutif. Face à une situation inédite et une conjoncture économique fortement dégradée, le CD 89 n’avait pas d’autres choix que d’entériner de la sorte. Pour éviter l’asphyxie menaçant les finances et entrer en résistance…
AUXERRE : Le ton est grave. La voix est forte. Une fois l’hommage rendu publiquement à l’entrepreneur et homme politique Gérard BOURGOIN décédé il y a peu – la minute de silence sera scrupuleusement respectée sur sa durée initiale avant une salve d’applaudissements nourris -, le président de l’exécutif départemental Grégory DORTE s’est donc attelé à expliquer les tenants et aboutissants de ce futur budget 2025, devant être voté au cours de la matinée par les élus de l’Yonne. Un budget, on l’aura compris beaucoup plus complexe et restrictif à présenter que d’ordinaire, du fait du contexte international et hexagonal.
« Nous avons connu trois Premiers ministres en un an, et une dissolution, souligne l’orateur, cela n’aura apporté que de la confusion, du brouhaha et de l’immobilisme. Dans ce contexte, le pays ne pouvait pas espérer un redressement rapide des comptes de la Nation dans la loi de Finances… ».
Un contexte qui impacte de plein fouet les départements de France. De trente à quarante d’entre eux sont aujourd’hui au bord de la faillite. Le premier département pouvant être potentiellement en cessation de paiement n’est autre que celui de l’Aisne.
« Cela ne peut engendrer que des conséquences dramatiques pour un territoire, ajoute Grégory DORTE, le regard rivé sur ses notes, c’est un scénario catastrophique sur l’ensemble de l’architecture institutionnelle locale. L’effet domino sera désastreux… ».
En 2024, le couperet de la guillotine budgétaire n’était déjà pas passé loin pour ce département de l’Est de la France : un fonds d’urgence de 22 millions d’euros avait été inscrit urgemment dans son plan de redressement par la collectivité territoriale. L’Etat l’avait alors abondé.
« Ce n’est pas une solution pérenne pour les départements, poursuit Grégory DORTE, surtout si à terme une quarantaine de départements utilise cet artifice budgétaire ! ».
« Nous ne sommes pas là pour infantiliser nos concitoyens ! »
Offensif, déterminé, l’intervenant ne souhaite pas se résigner face à cette situation inexorable. Au nom de la responsabilité envers le territoire et sa population.
« Elle attend de nous une protection, des services et surtout un cap. Nous devons arrêter de subir cet Etat qui fait peser sur nous des décisions qu’il n’a plus les moyens d’assumer… ».
Une phrase servant de préambule à l’explication de la présence insolite mais pas gratuite dans les faits de cette bâche placée au-dessus de la tribune officielle.
« C’est une ardoise, renchérit le maire de Pont-sur-Yonne, faite de débits que nous doit l’Etat français chaque année. Je le dis au gouvernement : il est inutile de nous adresser un manuel de survie budgétaire ! Nous sommes des élus responsables, de proximité et nous savons que nous devons voter un budget en équilibre ! ».
Ironique sur le fait que les Français devaient dorénavant se prémunir de boîtes de conserve, d’une lampe-torche et de piles neuves en cas de crise ouverte, Grégory DORTE rappela que les élus de proximité étaient là pour agir et « non infantiliser » leurs concitoyens !
Un budget 2025 qui devrait constituer un précédent de l’aveu même de l’orateur.
« La période qui s’ouvre est très périlleuse tant la situation budgétaire et financière de l’Etat est alarmante avec 3 505 milliards d’euros de dettes ! Il n’y a pas une once d’économie structurelle qui pointe à l’horizon des décisions gouvernementales ! Bien au contraire… ».
Alors, pourquoi l’Etat se priverait-il de lorgner un peu plus sur les comptes des collectivités territoriales ? Des collectivités, à l’instar de l’Yonne, qui présentent des comptes sains, grâce à une gestion responsable…et qui deviennent in fine des proies si faciles à prélever alors que la déconnexion est irrémédiable entre l’Etat et le terrain ?
« Aujourd’hui, l’Etat nous doit 70 millions d’euros par an, reprit de plus belle un Grégory DORTE très véhément contre l’exécutif hexagonal, je dis bien 70 millions d’euros par an, au titre de l’exercice 2024 ! Cela représente près d’un cinquième de notre budget de fonctionnement : c’est énorme. Aujourd’hui, la maison (CD 89) ne peut plus faire crédit ! ».
L’Yonne ne versera pas la part non-compensée de l’Etat sur le RSA
En visite la veille dans l’Yonne, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation François REBSAMEN est reparti avec la lettre de doléances du président de l’Yonne en poche. Un haussement de ton qui non seulement se produit dans les paroles mais également dans les actes.
« Je vous annonce que le Département de l’Yonne ne versera pas à partir de juin prochain la part non-compensée par l’Etat du RSA (Revenu de Solidarité Active) de 27 millions d’euros. Un RSA qui coûte déjà 60 millions à notre collectivité… ».
Une fronde généralisée dans les départements de l’Hexagone ? Ils ont plus de 70 à refuser de verser la part non-compensée de l’Etat, imputable à la hausse de 1,7 % du RSA décidé par le gouvernement. Si ces mesures sont symboliques – elles ne remettent nullement en cause la volonté du Conseil départemental de ne pas subvenir aux aides des allocataires du RSA -, elles permettent en revanche de prendre l’opinion à témoin.
Un peu plus loin, Grégory DORTE souleva la question des principales ressources de l’exécutif départemental : « nous ne prélevons pas l’impôt, nous recevons une fraction de TVA, nous recevons des dotations de l’Etat, et nos ressources principales n’ont plus d’ancrage territorial. C’est un non-sens démocratique ! Pire, nous ne faisons que réaffecter la majeure partie de ces dotations puisque 80 % de nos dépenses sont contraintes. Nous avons glissé au fil des années vers une logique de guichet : ce qui est un second non-sens démocratique… ».
Une des raisons de la crise financière des départements : l’absence de lien direct entre le contribuable et le territoire. « Cela a aussi des conséquences néfastes entre le citoyen et l’élu, concède Grégory DORTE, il nous reste juste les DMTO (les Droits de Mutation à titre onéreux) applicables dans le cadre des transactions immobilières. Nous les avons augmentés pour trois ans de 0,5 point uniquement pour trois ans avec une exemption pour les primo-accédants. Nous allons rehausser la part départementale de la taxe d’aménagement de 1,3 % à 2,5 %. Une hausse qui nous permettra de renforcer notre action en faveur de la préservation des espaces naturels sensibles et des pépites environnementales… ».
Un budget du « courage » sans choisir entre « mourir de faim » et « mourir de soif »
Des mesures insuffisantes pour inverser la tendance pour la collectivité départementale. Alors, le modèle économique des Départements est-il à bout de souffle ? « Oui, le proclame haut et fort le président de l’Yonne, il nous faut le repenser collectivement ! Ce budget primitif a été élaboré dans la douleur car trouver 21 millions d’euros d’économies ne peut être sans conséquence sur les ambitions de notre territoire… ».
21 millions d’euros d’économies. Un chiffre que l’élu de l’Yonne septentrionale placera avec insistance en miroir avec les 27 millions d’euros de part non-compensée du RSA imposée par l’Etat ! « Ce sera plus cette année avec l’instauration du RSA à la source voulue par le gouvernement. Soit une hausse de 30 % du nombre d’allocataires… ».
Ce qui fera dire un peu plus loin par le président que « bon nombre d’allocataires du RSA peuvent travailler ! S’ils veulent être aidés pour cela, nous les aiderons ! ».
Un pur exemple de solidarité et d’action sociale, pour le président qui enchaîne : « si la solidarité est le devoir premier d’une nation, abuser du modèle social ne peut que fragiliser la cohésion sociale… ».
En 2022, l’Yonne s’est lancée dans l’expérimentation de France Travail avec les quinze heures d’activité comme contrepartie du RSA. « Il faut aller plus loin dans le cas de non-respect des devoirs des allocataires. Des droits impliquent des devoirs au nom de la justice sociale… ».
Quant aux arbitrages liés à ce budget primitif, ils ont été douloureux à faire. « Ils ont été expliqués à l’ensemble de nos partenaires, affirme Grégory DORTE, nos leitmotivs sont transparence, vigilance, exigence, confiance ; autant de valeurs autour de ce budget méthodique réalisé par les élus et les services techniques… ».
Un budget ayant nécessité du « courage » où il n’aura pas fallu choisir entre « mourir de faim et mourir de soif ».
« Nous continuons d’être à la fois un département protecteur et ambitieux, précisa l’orateur, l’attractivité est notre credo. Les 20 % de dépenses non-contraintes seront dédiées aux politiques sportives et culturelles et à ces bénévoles qui permettent au quotidien de maintenir la cohésion sociale du territoire. Je pense aussi aux Pactes de Territoires dont les enveloppes seront augmentées de 3 millions d’euros… ».
Repenser le modèle départemental et son financement
Le vote du second Pacte de Santé, cher à Gilles PIRMAN, s’inscrit également dans cette même ligne de soutien sur 2025/2027. 318 millions d’euros constitueront le socle du programme pluriannuel d’investissement ambitieux sur cinq ans. Le CD 89 aura recours à l’emprunt à hauteur de 26 millions d’euros. Des investissements possibles grâce au faible niveau d’endettement de la collectivité et d’une bonne gestion en « bon père de famille ».
Parmi les autres investissements soutenus par le Conseil départemental, il y a évidemment la LISA, la Liaison Sud d’Auxerre. Les travaux de la partie départementale viennent de débuter entre Villefargeau et Vallan.
Quant à la jeunesse et les collèges, le territoire icaunais sera toujours à la manœuvre avec plusieurs réalisations en termes de réhabilitation d’établissements à Pont-sur-Yonne, à Sens, à Villeneuve l’Archevêque ou la construction du Foyer départemental de l’Enfance.
« Nous résistons et nous faisons mieux, annonça Grégory DORTE, nous regardons l’avenir avec confiance grâce à la création de l’agence d’attractivité départementale – une véritable bouffée d’oxygène pour le territoire – mais aussi la labellisation prochaine du Grand Site de Vézelay, après le dépôt du dossier définitif. Une labellisation pouvant être officielle d’ici la fin de 2025. Quant à l’aménagement du site du Bourdon, il est prévu… ».
L’Yonne est-elle à la croisée des chemins ? « Assurément, répond le président, nous devons montrer la voie pour des ambitions fermes et affichées. Les Icaunais peuvent compter sur nous, l’Etat également ! Nous voulons une complémentarité dans l’action avec lui… ».
Le successeur de Patrick GENDRAUD aura montré un bel élan de combativité durant cette prise de parole. Et une volonté de transparence. « Je vous dirai toujours la vérité ! La période que nous traversons va perdurer et va nécessairement impliquer de repenser le modèle départemental et ses finances. Ce sera une question essentielle pour la future présidentielle… ».
Féru de citations – il en a fait sa marque de fabrique à chaque discours prononcé ! -, Grégory DORTE s’inspira avec sagesse du dalaï-lama, « un arbre avec de fortes racines peut résister à la tempête la plus violente… ».
Faisant allusion au modèle départemental qui a pris ses racines durant la Révolution et qui saura résister à la tempête actuelle qui secoue notre pays ! Puisse-t-il avoir raison !
Thierry BRET
Une première. Toute en symbole. L’assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne a pu se dérouler confortablement dans le nouvel antre, flambant neuf, de la vénérable institution consulaire départementale. A savoir le concept « OCTOPUS », nouveau bâtiment à la belle architecture sis au beau milieu de la pépinière d’entreprises auxerroise. Un bâtiment devant être inauguré dans les semaines à venir et que les membres du Conseil d’administration de la chambre icaunaise ont pu apprécier à sa juste valeur…tout comme le préfet de l’Yonne, Pascal JAN, invité à la séance de travail…
AUXERRE : C’est chouette, le nouvel édifice à l’estampille de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne ! L’une de ses salles a accueilli il y a quelques jours la première assemblée générale de l’institution consulaire, en présence du préfet de l’Yonne Pascal JAN – le représentant de l’Etat est toujours fidèle au poste en terre icaunaise, cela fera bientôt trois ans le mois prochain qu’il a pris ses fonctions dans la cité de Paul BERT -, qui a dû apprécier la qualité des lieux, propices aux retrouvailles institutionnelles et professionnelles.
Même si quelques-uns des élus de la CCI 89 arrivèrent avec un léger retard – sans doute en éprouvant quelques difficultés à trouver une place sur le parking situé à l’extérieur de la pépinière d’entreprises un peu trop exigu en pareille circonstance -, Thierry CADEVILLE devait se satisfaire d’une telle assistance puisque agrémentée des présences de Xavier DUALE, le directeur départemental de la Banque de France ou de Yves HUTIN, directeur pour l’Yonne de France Travail.
Nous reviendrons dans un autre article sur la prestation du préfet de l’Yonne qui réalisa une longue intervention de près de trente minutes qui ne berça pas véritablement l’auditoire dans un optimisme béat.
Ses propos que nous expliquerons en détails se concentrèrent sur trois thématiques majeures mais ô combien en phase directe avec l’actualité : les risques de cyber-attaques venant grever la bonne fonctionnalité des entreprises (et des collectivités) de toute taille et de toute obédience sectorielle avec en corollaire l’ingérence russe qui se fait sentir à tous les étages de la fusée (rien à voir avec les Spoutniks !), la santé mentale, grande cause annuelle pour l’Etat français tant pour les salariés que pour les employeurs – c’est peut-être aussi une résultante des malveillances numériques citées précédemment – et surtout le désir de réarmement de la France et le rôle du milieu entrepreneurial qui pourrait être fort utile à la « Grande Muette » dans ses besoins et ressources à venir pour travailler à la défense européenne, à défaut hexagonale.
La morosité économique dans l’Yonne n’est pas encore dans le rouge, mais…
Dans le prime instant avant ces précisions intéressantes mais un tantinet anxiogènes, Thierry CADEVILLE, lui, se cantonna tout d’abord à présenter la structuration de ce nouveau bâtiment (« OCTOPUS » = la pieuvre), fonctionnel depuis le mois de janvier. Une visite étant même organisée à l’issue de cette assemblée, sans doute agrémentée de l’accompagnement explicatif du directeur des lieux, Jérôme MAYEL et de Tessa CHARVET, responsable du Secrétariat des Affaires générales de la maison.
D’ailleurs, il livra un premier scoop lors de ses propos liminaires le président : la date de l’inauguration officielle du site, le 14 mai. Un évènement qui sera vécu comme un grand raout avec tout ce qui compte en personnalités diverses et variées de la sphère économique, institutionnelle et politique du département, mais aussi de la Région Bourgogne Franche-Comté. Il est à noter la venue à cette occasion du président de CCI France Alain DI CRESCENZO.
Puis revenant à son préambule introductif, le président de la CCI Yonne évoqua le contexte économique du moment. « Pour tous les acteurs de l’économie, et je cite la Banque de France, France Travail, les Conseils des Prud’hommes, les Tribunaux de Commerce, certains syndicats professionnels, les dirigeants d’entreprises du domaine de l’emballage, de l’intérim et du transport, le moins que l’on puisse à leur écoute, c’est que le mot « sérénité » a disparu de leur vocabulaire. Un ressenti que l’on n’aurait pas connu il y a encore six mois… ».
Alors, les témoins d’alerte de la morosité économique virent-ils au rouge en cette fin de premier trimestre 2025 ? Pas encore ! Pour l’heure, la couleur choisie par Thierry CADEVILLE se limite à l’orange.
« Les déclarations préalables à l’embauche se situent à moins 4 % sur douze mois ainsi que le marché de l’intérim. Voire dans certains secteurs, les baisses se constatent à deux chiffres en négatif… ».
Trop d’épargne en France et pas assez de consommation…
Sous l’écoute attentive du patron de France Travail, Yves HUTIN, Thierry CADEVILLE parla ensuite de la progression inquiétante du chômage observée chez les jeunes gens de moins de 25 ans (+ 27 %). A l’autre bout de l’échelle, chez les demandeurs d’emploi âgés de plus de cinquante ans – les fameux seniors qui ne trouvent pas grâce aux yeux des employeurs en France ! -, les pertes d’emploi atteignent des chiffres record (+ 4,5 %), avec un demandeur d’emploi sur trois !
« Je ne comprends pas cela, souligne Thierry CADEVILLE, il n’existe pas d’aide pour les entreprises en France qui embaucheraient des demandeurs d’emploi âgés de plus de cinquante ans. Je reste persuadé que les seniors représentent un marché potentiel d’embauches pour l’économie nationale… ».
Sur le registre des difficultés de paiement, et s’appuyant sur des données fournies par la Banque de France, rien ne semble aller pour le mieux, non plus.
« Je l’ai entendu à maintes reprises, constate avec amertume Thierry CADEVILLE, on rallonge les délais et une augmentation des défaillances des PME se fait, notamment dans le secteur du bâtiment… ».
L’orateur ne pouvait occulter de ses propos lucides la hausse inexorable de l’épargne des Français. Elle ne cesse d’augmenter alors que les crises successives se confirment.
« Dans les faits, les Français épargnent plus qu’ils ne consomment, du fait des incertitudes du moment et de la crainte de l’avenir… ».
Enfin, une lueur d’espoir avec les bons résultats de la CCI 89 !
Reprenant des éléments fournis par la CPME et le MEDEF, le président CADEVILLE fit une analyse succincte des secteurs du transport et de l’automobile, avec une activité faible ou stable sur le premier trimestre, et surtout un attentisme sur les investissements et les embauches. Et encore, Thierry CADEVILLE n’avait pas pris en considération dans son intervention la hausse prohibitive des droits de douane américains sur le volet de l’automobile (+ 25 %) qui risque de flanquer par terre tout le secteur mécanique dans la vielle Europe et en Asie.
Quant à la commande publique, elle patine allègrement sur les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Les tribunaux de commerce, eux, confirment les hausses des procédures collectives dans le bâtiment et des injonctions de paiement.
Une introduction des plus pessimistes de la part du président de la chambre. Nonobstant, il apporta une note un peu plus joyeuse quelques instants plus tard en félicitant les personnels de la CCI de l’Yonne. Selon une quinzaine de critères, l’établissement est en tête en Bourgogne Franche-Comté de tous les bonus de performance analysés.
Des nouvelles positives qui se complétèrent avec celles données en provenance d’AuxR Lab et AuxR Factory qui poursuivent leur développement avec une trentaine de résidents sur les deux structures et une soixantaine d’évènements organisées en 2024.
Quant aux clubs « Business Auxerre » et « Business Sens », ils rassemblent désormais une centaine de membres à eux deux. Pilotée par Sandra VERBRUGGEN, le club des « Entreprises qui s’engagent » soutenu par la préfecture reçoit avec régularité plus de quatre-vingts membres. Les soirées de l’orientation auront permis tant à Auxerre qu’à Sens d’accueillir près de mille visiteurs. Trois cents entreprises ont également été sensibilisées au développement durable, générant des aides importantes grâce à l’accompagnement de la CCI. Au niveau des programmes internationaux, 118 entreprises de l’Yonne ont été soutenues par la chambre consulaire départementale lors de leurs déplacements à Séoul, Tokyo ou Helsinki.
Bref, des informations qui donnèrent un bref instant du baume au cœur aux élus consulaires, juste avant les propos du préfet de l’Yonne ne viennent remettre l’auditoire sous une chape de plomb.
Thierry BRET
Il n’était que consultatif, le dernier scrutin, proposé lors de la tenue du Conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) à Auxerre il y a quelques jours. Autant dire que quel que ce soit le résultat de ce vote, les dés étaient déjà jetés de manière irrévocable sur le tapis vert et rien ne pouvait changer la nature des choses. Pourtant, le résultat est plus probant sur la volonté de celles et ceux qui devaient s’exprimer lors de ce suffrage. Sur les trente votants initiaux, représentants syndicats, élus et partenaires de l’Education nationale, seuls vingt-deux d’entre eux, présents, ont fait connaître leur choix : douze rejets et dix abstentions ! Nonobstant, la nouvelle carte scolaire 2025 a été entérinée de façon définitive, avec ses 23 fermetures de classes contre sept ouvertures…
AUXERRE : Un vote inutile ? Un résultat logique ? En tout cas, c’est une validation sans surprise pour un résultat tant attendu, à savoir l’entérinement par la direction académique de l’Education nationale de la carte scolaire 2025, échafaudée de manière collégiale, de longue date. Lors de la conférence de presse, accueillie dans le saint des saints de la pédagogie départementale, Jean-Baptiste LEPETZ, directeur académique, a voulu clarifier les choses, en se montrant rassurant envers les familles et les élèves, et très prolixe en explications pour justifier les nouvelles orientations choisies par la vénérable institution.
Des choix qui ne sont pas le fait du hasard, bien évidemment, ils reposent sur des critères sociétaux très précis, faisant appel presque à de la macro-économie et de la micro-attractivité d’un territoire, l’Yonne, qui subit comme tant d’autres les soubresauts de la démographie en berne dans notre pays, engendrant de fait la diminution inéluctable du nombre d’élèves dans les classes…
Parmi les critères retenus justifiant la nouvelle physionomie de cette carte scolaire qui amputera le département de 23 classes à l’automne prochain mais qui en ajoutera dans le même temps sept de mieux, citons la dynamique territoriale, les perspectives de regroupement, les perspectives économiques des secteurs géographiques étudiés, les transports et la mobilité, le nombre d’élèves en situation de handicap, le réseau d’éducation prioritaire, la limitation à 24 élèves en zone rurale en grande section de maternelle, en cours préparatoire (CP) ou en cours élémentaire première année (CE1), etc.
Améliorer le service public de l’Education nationale…
Jean-Baptiste LEPETZ n’aura de cesse de le répéter à maintes reprises : « les décisions prises avec les collaborateurs de l’académie reposent sur des principes de justesse pour mieux accueillir les élèves dans ce nouveau schéma éducatif et de justice afin d’en garantir la parfaite équité applicative… ».
Loin de lui l’idée de ne pas traiter toutes les structures scolaires du département de la même manière, en ne prenant pas de la hauteur et le recul nécessaire pour rendre sa décision. « Tout a été examiné dans la sérénité, explique-t-il, en étant respectueux de la justesse de l’application… ».Un travail qu’il rappellera de longue haleine puisque commencé dès le mois d’octobre 2024…
« Présenter une carte scolaire départementale n’est pas chose aisée, devait souligner le DASEN, puisqu’il est nécessaire de prendre en compte l’adoption de la loi de finances qui en règle générale n’est jamais connue avant le mois de décembre… ». Sauf que cette année, pas de chance pour l’Education nationale, suite à l’épisode que l’on a connu et qui restera dans les annales après la censure du gouvernement BARNIER et les atermoiements du gouvernement BAYROU pour espérer ne pas l’être à son tour !
Pourtant, il l’affirme à plusieurs reprises lors de ses explications : tout ce qui est entrepris n’a d’autre volonté que d’améliorer le service public de l’Education nationale sur le territoire de l’Yonne. Un chantier réalisé en étroite concertation avec les collectivités territoriales et avec l’appui des services de la préfecture.
Pour élaborer les contours de cette nouvelle carte scolaire, il aura fallu prendre en compte la baisse significative du nombre d’élèves. Six cents d’entre eux manqueront à l’appel de la rentrée 2025. Un recul synonyme de diminution de postes d’enseignants, naturellement.
« C’est mécanique, prévient Jean-Baptiste LEPETZ, justifiant ainsi la perte de quinze postes à l’automne 2025, mais cela va nous permettre de conforter le taux d’encadrement et de réduire le nombre d’élèves par classe… ».
Un taux de remplacement dans le premier degré au top dans l’Hexagone
Une chute du nombre d’élèves qui ne sera pas un épiphénomène, visiblement car les prévisions pour les exercices 2026 et 2027 sont du même acabit avec une diminution estimée à environ 700 élèves sur ces deux prochaines années. Vision optimiste des choses : ce fameux taux d’encadrement qui devrait s’établir à 6,70 professeurs pour cent élèves à la rentrée prochaine.
Au plan national, le ratio nombre de professeurs pour nombre d’élèves est de 6,13. Il est de 6,51 au niveau de la région. Le chiffre enregistré dans l’Yonne est donc supérieur. Ce qui satisfait le directeur académique de notre département. Quant aux effectifs en classe, ils seraient plus proches des 19,48 élèves observés en 2024 que des 22 apprenants qui occupaient les rangées des salles de cours en 2015. Là aussi, l’évolution est intéressante…
« A la prochaine rentrée, ajoute Jean-Baptiste LEPETZ, accompagné de deux de ses proches collaborateurs, Stéphane DUGUET et Bertrand COLIN, lors de la conférence de presse, l’Yonne comptera dans le premier degré 1 266 classes. Soit un différentiel négatif de seize classes par rapport à 2024. Cela représente 1,2 % tandis que les effectifs diminuent de 2,4 %... ».
Autre motif de contentement pour le directeur académique de l’Yonne : l’excellence du taux de remplacement des professeurs. Le territoire de la Bourgogne septentrionale est à ce titre le premier de l’Hexagone au niveau du premier degré à avoir eu en 2024 94 % de ses enseignants absents durant la période scolaire remplacés ! « Le chiffre est encore plus élevé depuis le début de 2025, ajoute tout sourire Jean-Baptiste LEPETZ qui lâche la phrase, soit 97 % de remplacement ! ».
Bref, au bout du compte, la décision entérinée par la Direction académique ne fait pas que des heureux. A commencer par les syndicats et les associations de parents d’élèves qui promettent déjà de se retrouver dans la rue afin de poursuivre le combat. Quant aux élus, notamment des localités concernées par la fermeture de ces vingt-trois classes, ils font grise mine et promettent, là aussi, de réagir alors que la carte scolaire a été adoptée.
Conscient de tout cela, Jean-Baptiste LEPETZ le reconnaît bien volontiers : il n’est pas facile de concevoir une carte scolaire devant satisfaire tout le monde, sachant que les moyens de l’Education nationale sont à la baisse. « Je peux entendre toutes les expressions qui se manifestent, précise-t-il, c’est pour cela que je veux être le garant de l’équité de traitement sur ce dossier… ».
A suivre, donc, si réactions il y a, des élus, parents d’élèves et syndicats d’enseignants dans les semaines à venir…
La liste des vingt-trois classes fermées et les sept classes à ouvrir à l’automne 2025 :
Les vingt-trois fermetures :
Ecole maternelle Courbet à Auxerre,
Ecole maternelle Henri Matisse à Auxerre,
Ecole élémentaire d’application Boussicats à Auxerre,
Ecole élémentaire Renoir Auxerre,
Ecole primaire Brazza Auxerre,
Ecole primaire Bléneau,
RPI Branches et Fleury-la-Vallée (Regroupement pédagogiques intercommunaux),
Ecole élémentaire André Gibault Brienon-sur-Armançon,
RPI Carisey, Villiers-Vineux et Jaulges
Ecole élémentaire Charbuy,
RPI Courtois-sur-Yonne et Nailly,
Ecole maternelle Madeleine Joigny,
Ecole primaire Maligny,
Ecole élémentaire Gérard Philippe Migennes,
Ecole primaire Montacher Villegardin,
Ecole primaire Jean Pezennec Saint-Florentin,
Ecole élémentaire Saint-Julien-du-Sault,
Ecole élémentaire Saint-Père-sous-Vézelay,
Ecole maternelle Chaillots Sens,
Ecole maternelle Pierre Larousse Sens,
Ecole élémentaire Paul Bert Sens,
Ecole primaire Sergines,
Ecole primaire Jacques Prévert Vinneuf.
Les sept ouvertures :
Ecole maternelle Champigny,
Ecole primaire groupe scolaire Jean-Pierre Soisson Auxerre Laborde,
Ecole élémentaire Paul Verlaine Migennes
Ecole primaire groupe scolaire Les Essarts Neuvy-Sautour,
Ecole maternelle Les Jardins de la Glaudonnerie Toucy,
Ecole maternelle Rosa Bonheur Villeneuve-la-Guyard,
Un dispositif ULIS-école dans le nord du département, le lieu est à déterminer…
Thierry BRET