Premier accélérateur des entreprises de notre territoire. Voilà comment se définit aujourd’hui la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne. Il est vrai que ses domaines d’intervention sont multiples et plutôt éclectiques. Services aux entreprises implantées dans ses conciergeries, accompagnement des créateurs, hébergement et domiciliation, formation professionnelle continue, location de salles, formations diplômantes de niveau Bac à Bac + 5, supports techniques… : s’il fallait comparer ses diverses actions à un animal, ce serait donc une pieuvre, munie de nombreuses tentacules ! D’où le nom de code retenu par ses dirigeants avec le concept « OCTOPUS » !
AUXERRE : Il en plaisante avec large sourire, le président national des Chambres de Commerce et d’Industrie. La parole volubile, l’ancien président de la CCI Occitanie et Toulouse Haute-Garonne, n’hésite pas à comparer avec élégance et humour le nouveau concept infrastructurel auxerrois qu’il vient d’inaugurer à l’instant de projet « dynamique pour l’attractivité de l’Yonne, une attractivité à la James BOND ! ». Normal, ce cinéphile à la poignée de main franche et ne quittant pas ses lunettes de soleil – une habitude méridionale peut-être ! – fait allusion avec une légère pointe d’accent dans ses propos, servant de conclusion à la cérémonie protocolaire, au fameux personnage sorti de l’imaginaire du romancier britannique Ian FLEMING et incarné à l’écran par pléthore de stars internationales, de Sean CONNERY à Roger MOORE, à Daniel GRAIG, dernier acteur en date !
La réhabilitation de deux bâtiments pour débuter
« OCTOPUS » : tel est le nom de code mystérieux de ce projet « tentaculaire » que les dirigeants de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne aiment à évoquer depuis plusieurs mois dans leurs conversations !
Seize mois de travaux plus tard, après la pose de la première pierre survenue par une journée automnale dantesque vécue sous des conditions météo exécrables – le préfet Pascal JAN s’en souvient encore alors que ce mardi il en enlève sa veste du fait de la chaleur ! -, la réalisation est enfin palpable et aboutie !
Une réhabilitation de la très vétuste zone des ateliers de la pépinière d’entreprises auxerroise (les bâtiments « B 02 » et « B 04 Bis » - ils ont été coulés et rénovés comme au jeu de la bataille navale mais après de conséquents travaux ! -), qui a été le prétexte à cette cérémonie inaugurale suivie par la fine fleur des acteurs institutionnels et économiques de notre département, sans omettre les financeurs et les nombreux partenaires ayant encouragé le projet. Un projet que défendit naguère le regretté président de la CCI Yonne, Alain PEREZ, disparu il y a peu et dont l’ombre aura plané longuement au-dessus de cette pépinière relookée et gorgée de soleil, le jour « J ». Et encore, ce n’est que la première étape d’un plus vaste projet qui en comportera d’autres !
Un concept qui est un véritable modèle à dupliquer
Choisi à titre de symbole pour résumer les huit activités principales que la chambre consulaire décline, ce nom « OCTOPUS » - la pieuvre en anglais qui fut immortalisée dans le fameux album « Abbey Road » datant de 1969 des BEATLES avec la chanson de leur batteur Ringo STARR (« Octopus Garden ») – traduit grâce à ses tentacules présentée telle une corolle d’une fleur les axes de travail et de réflexion apportés par la vénérable institution à son public de prédilection : les entrepreneurs. On ne sait pas qui eut cette géniale trouvaille quant au nom de baptême du futur concept mais on peut dire qu’en matière de marketing, c’est plutôt finement joué !
Un concept « octopussien » qui est un véritable modèle, selon les dires de Nicolas SORET, vice-président de la Région Bourgogne Franche-Comté, en charge de l’économie, de l’emploi et des finances.
Outre les deux bâtiments totalement transformés par le cabinet d’architectes parisien « K Architectures » au niveau de leurs configurations et avec le concours après appel d’offres des entreprises icaunaises ayant travaillé sur ce chantier, le site ne ressemble plus du tout à ce que l’on a connu autrefois : d’autant que le réaménagement des accès avec l’acquisition d’un terrain à l’entrée offre de nouvelles perspectives notamment pour le décorum et le stationnement.
Une pépinière qui était jadis une caserne militaire !
D’une dimension de 1 800 mètres carrés, le bâtiment à l’agréable épure architecturale accueille le campus de la CCI Yonne, le centre de formation qui était précédemment hébergé près de l’ancien siège social près du Parc Roscoff ainsi que deux structures locataires, l’IFOCOP, organisme de formation bien connu et le CNFPT, le Centre national de la Fonction Publique Territoriale de l’Yonne.
On doit également au cabinet d’architectes auxerrois, MC2 Architectes (le couple Marie-Claire GILET-CHEVILLOTTE et Mathieu CHEVILOTTE) la rénovation du bâtiment « B 04 Bis » où là encore les neuf lots furent attribués à des entreprises de l’Yonne. Conséquence : treize bureaux supplémentaires mis en location permettent d’accueillir autant de nouveaux porteurs de projet dans des espaces de 14 à 21 mètres carrés. Au total, ces travaux de réaménagement auront nécessité plus de 5,8 millions d’euros pour le bâtiment principal ; 650 000 euros pour les nouveaux bureaux.
Par la suite, le plus important de ces six hôtels d’entreprises que possède la CCI 89 sur notre territoire devait connaître d’autres aménagements à vocation développement durable dans le cadre de ce projet « Octopus ». A date, une soixantaine d’entreprises représentant plus de deux cents emplois animent cet espace grâce à leurs activités diverses et variées. Plus rien à voir avec ce qui fut jadis un site à vocation militaire ! Les espions à la James BOND peuvent donc faire valoir leurs droits à la retraite, c’est sûr, et laisser la place aux seuls acteurs de la vie économique locale !
Thierry BRET
Incontestablement, elles savent manier la truelle, les personnalités ayant procédé ce jeudi aux alentours de midi à la pose de la première pierre du futur bâtiment EDF qui sera érigé au cours de ces prochains mois dans le quartier d’affaires, Valmy, au nord de la capitale régionale ! Tout en sourire et avec une certaine dextérité – l’habitude sans doute des rendez-vous inauguraux ! -, l’édile de Dijon, Nathalie KOENDERS et la directrice de l’Action régionale EDF Bourgogne Franche-Comté, Carmen MUNOZ-DORMOY ont joué de l’instrument de maçonnerie afin de préparer convenablement la pose du parpaing initial, clé de voûte symbolique du futur siège social du spécialiste énergétique…
DIJON (Côte d’Or) : Emménagement probable, en 2027 ! D’ici là, il faudra donc s’armer de patience avant de pouvoir occuper les bureaux du futur bâtiment à l’estampille EDF qui accueillera plus de trois cents personnes dans le quartier d’affaires du Dijon septentrional, celui de Valmy. La première pierre, tout un symbole, a été posée ce jeudi en fin de matinée, par les personnalités, associées à cet évènement inaugural, à savoir Carmen MUNOZ-DORMOY, directrice de l’Action régionale EDF Bourgogne Franche-Comté, Nathalie CABLE, déléguée immobilier EDF Région Nord-Est, Philippe ERNANDES, directeur de la stratégie immobilière du groupe EDF et Marc GUILLOT, responsable constructeur de la société EDENSY. Une cinquième personnalité, en l’occurrence, l’édile de Dijon Nathalie KOENDERS leur aura prêté main forte lors de cet exercice qui aura suscité moult applaudissements à l’issue, sous le crépitement des flashes photographiques.
Rassembler le maximum de collaborateurs d’EDF sous le même toit
Une journée extraordinaire vécue sous un beau soleil, au fond, comme l’a qualifia la directrice de l’action régionale de l’énergéticien régional, avec sa petite pointe d’accent ibérique, qui ajoutait de la chaleur à ce rendez-vous. Première à prendre la parole, Carmen MUNOZ-DORMOY montra sa satisfaction à accueillir l’ensemble des invités sur ce lieu, théâtre du futur chantier de construction de ce qui sera d’ici deux ans le nouveau bâtiment référence d’EDF BFC.
« Cet édifice va nous permettre de rassembler toutes nos équipes ou presque sur un lieu unique, devait-elle préciser, Dijon est une localisation extrêmement importante pour EDF, du fait de son siège régional – une entreprise qui emploie plus de 7 000 collaborateurs – et de son rayonnement sur les autres territoires… ».
Seront accueillis dans cette future réalisation les métiers du commerce, via les différentes directions régionales. Le CRC (centre relation clientèle) sera également accueilli dans ces locaux.
L’édifice, dans sa configuration future, sera emblématique de l’approche actuelle de la stratégie d’EDF dans sa lutte contre la présence du carbone. « Il sera zéro émission directe, ajouta Mme MUNOZ-DORMOY, car il va être tout électrique au niveau de sa ressource énergétique. Et je le rappelle, la bonne place des énergies fossiles est sous nos pieds… ».
Un credo que ne cesse de marteler la responsable d’EDF BFC à chacune de ses apparitions publiques !
Un vrai lieu de travail au service du territoire
Puis, Philippe ERNANDES prit la suite au niveau des interventions. Le directeur de la stratégie immobilière du groupe énergéticien insista sur la qualité de décarbonation du projet. D’une part, trois implantations actuelles réparties à Dijon seront désormais regroupées sur un même et unique endroit à l’issue de ce chantier. Une réelle plus-value pour les collaborateurs devant travailler ensemble dans une cohésion optimale. D’autre part, cet immeuble confortera les choix décisionnels du groupe EDF de se doter de sites environnementaux exemplaires au niveau de la consommation d’énergies et de dimensionner les surfaces des bureaux aux réels besoins des équipes. Un argument qui a pris tout son sens en l’espace de quelques années à la suite du développement du télétravail et de limiter les espaces vides.
Autre particularisme ayant retenu l’intérêt : la pose de panneaux photovoltaïques sur les parkings placés tout autour du bâtiment, créant ainsi un espace « d’ombrières » plutôt ergonomique. Grâce à cela, le nouveau bâti bénéficiera d’une production électrique assurée en autoconsommation.
Quant au taux de réemploi de mobilier devant « habiller » les intérieurs de ce bâtiment, il sera supérieur à 40 %. « Cela va nous éviter d’avoir à produire du mobilier inutilement, souligne Philippe ERNANDES, nous allons également équiper à hauteur de 50 % des emplacements spécifiques pour recevoir des bornes de recharge destinées aux véhicules électriques… ».
Selon les besoins à venir, une extension des espaces est déjà prévue pour la direction immobilière du groupe. Question d’anticipation maîtrisée ! Les salariés du groupe EDF ne seront pas pris au dépourvu pour appliquer la mobilité douce dans leur déplacement professionnel entre le bureau et le domicile, la station de tramway se situant à quelques pas de ce nouveau site.
Enfin, en guise de conclusion et souhaitant paraphraser RABELAIS, Philippe ERNANDES parla de cette pierre posée ce jour comme étant une « pierre vive » car « elle sera un vrai lieu de travail au service du territoire ».
Une vision contemporaine et le souci de l’innovation
Nathalie CABLE qui pilote les équipes en région devant travailler à l’édification de ce projet, gagna à son tour le pupitre. « Ce projet sera une réussite technique mais aussi économique, environnementale et humaine, devait-elle ajouter. Nous allons travailler à l’aménagement de ce bâtiment une fois construit à échéance 2027, avec nos équipes de collaborateurs professionnels de l’immobilier, agissant en interne… ».
Le chantier, quant à lui, sera assuré par le groupe dijonnais de promotion immobilière EDENSY, dont Marc GUILLOT était l’un des représentants lors de cette manifestation. « C’est un projet qui incarne une vision contemporaine et le souci d’innovation de notre groupe, tant dans le développement durable que dans la conception architecturale, affirma l’orateur face au public, tout en étant respectueux de l’environnement. Et valoriser l’utilisation des énergies renouvelables… ».
S’appuyant sur la présence de la maquette du futur édifice, protégé par un plexiglass, Marc GUILLOT détailla la configuration de ce site de quatre étages qui optimisera la lumière naturelle tout en créant des espaces de vie ouverts. La végétation sera présente sur les balcons ainsi que sur les parkings, avec la plantation d’arbres.
« Nous ferons tout avec ce bâtiment pour limiter son empreinte carbone, insista le responsable du pôle construction de son entreprise, le chauffage sera produit par des pompes à chaleur à haute performance. Des leds basse consommation éclaireront les pièces avec détecteurs de présence. Ce sera un véritable modèle de bureau durable, alliant esthétique, confort et efficacité énergétique… ».
Pas moins de vingt entreprises locales et 140 emplois seront ainsi mobilisés à la réalisation de ce chantier d’importance dans ce secteur nord de Dijon. Un bâtiment qualifié de sur-mesure par le représentant d’EDENSY, fier de ce nouveau projet alliant construction et écologie.
La première vice-présidente de Dijon Métropole et édile de Dijon Nathalie KOENDERS devait conclure cette cérémonie au protocole respecté. « A travers la pose de cette première pierre, c’est aussi l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’ancrage d’EDF en Bourgogne Franche-Comté, fleuron de l’industrie hexagonale et partenaire des collectivités, avec qui nous partageons les valeurs… ».
Un siège social avec ses 300 personnes qui viendra grossir dès qu’il sera en fonction en 2027 le nombre d’emplois répertoriés sur le quartier d’affaires de Valmy (à ce jour plus de 4 500 postes opérationnels !) ce qui engendre quelques contraintes, notamment au niveau du stationnement et de la fluidité de la circulation. Mais, ceci est une autre histoire !
Thierry BRET
Il ne pouvait en être autrement. C’est par un hommage émouvant à son prédécesseur que le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne Thierry CADEVILLE a débuté la séance inaugurale du concept « OCTOPUS », l’ambitieux projet de réhabilitation de la pépinière d’entreprises de l’Auxerrois, ce mercredi en fin de matinée, sous un chaud soleil azuréen. Un astre diurne évoquant le ciel clément de Villeneuve-Loubet où repose désormais Alain PEREZ, à l’origine de la réalisation célébrée ce jour par les instances des milieux économiques et institutionnelles…
AUXERRE : Le drame, survenu le 25 avril dernier. La perte d’une figure de la vie institutionnelle et économique de tout un territoire, un personnage très attaché au développement et au rayonnement de son département de prédilection dans lequel il vivait, et ce, bien au-delà de ses frontières. Lui qui rêvait de démarcher les entreprises franciliennes (voire d’ailleurs) pour qu’elles viennent s’installer ici ou là dans l’Yonne, à Sens – sa ville fétiche ! – comme à Auxerre ! Une histoire d’attractivité en somme, bien avant la lettre, car créatrice d’emplois et de dynamisme démographique…
Présent sur la tribune inaugurale de la cérémonie d’officialisation du concept « OCTOPUS » - le projet de réhabilitation de la pépinière d’entreprises auxerroise dévoilée sous ses plus beaux atours -, le président de la CCI 89 Thierry CADEVILLE ne pouvait débuter la première prise de parole de cet évènement majeur pour la vie économique de notre territoire sans évoquer la mémoire de son prédécesseur, Alain PEREZ, qui nous a quittés le 25 avril dernier des suites d’une foudroyante maladie.
« Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui, commença le responsable de la chambre consulaire, yeux rivés sur les feuilles posées sur le pupitre de plexiglass devant lui, c’est sous la présidence d’Alain PEREZ qu’est né le projet « OCTOPUS ». Alain était un homme de grand charisme. Très impliqué et très persuasif quand il le voulait… ».
Et de citer un épisode notoire vécu en la présence du préfet MOREAU il y a quelques années de cela où les échanges furent vifs entre le représentant de l’Etat de l’époque et le bouillonnant président de la chambre consulaire, jamais à court d’idées ni de volonté ! Il était question du prélèvement des fonds propres de la CCI en 2015. Un sujet tabou aux yeux du regretté président PEREZ, qui savait défendre les intérêts de la Chambre de Commerce et d’Industrie territoriale « comme si c’était ses propres deniers », ajouta Thierry CADEVILLE.
Il tenait à être présent à l’inauguration….
« Lui et moi, n’avons pas toujours été d’accord sur tout, devait-il préciser ensuite, mais, c’est toujours lui qui l’emportait ! Mais, nous étions d’accord sur l’essentiel…. ».
Une CCI de l’Yonne qui aura délégué deux de ses vice-présidents, Sylvie RASMISSE et Didier CHAPUIS aux obsèques de l’ancien président du côté des Alpes-Maritimes, à Nice.
Quant à Josette CARRE – la personne de confiance ayant travaillé aux côtés d’Alain PEREZ durant quarante ans -, elle gagna la scène munie d’une lettre rédigée par Bernadette PEREZ. Un temps de silence où l’on sentit poindre l’émotion parmi l’assistance, fort nombreuse. Un hommage rendu ce jour qui aura touché énormément Mme PEREZ.
« Tous vos témoignages nous aident à passer cette dure épreuve… écrit-elle. D’autant qu’Alain PEREZ – il avait été invité dès l’envoi des cartons officiels à l’inauguration de ce nouveau centre de formation devant être un modèle pour d’autres – avait répondu par l’affirmative, mettant un point d’honneur à être présent à Auxerre, ce mercredi 14 mai 2025. Mais, hélas, la maladie devait en décider autrement.
Reprenant la parole, Thierry CADEVILLE ponctua cette séquence émotion ô combien nécessaire pour saluer l’œuvre d’Alain PEREZ en citant l’écrivaine britannique Julie BURCHILL, « les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort, quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire… ».
Un très beau texte écrit par la romancière en souvenir de la perte de son fils, Jack, disparu à 29 ans, en se suicidant. Un texte poignant et plein d’espérance. Un sourire céleste qu’Alain PEREZ aura adressé à tous, sous la forme de cette chaleur si accablante sous le coup des onze heures, preuve que la Côte d’Azur et sa chaleur excessive rayonnaient vraiment en pleine domination sur l’Auxerrois en ce 14 mai…Un sacré clin d’œil chaleureux de la part d’Alain !
Thierry BRET
L’immersion en terre icaunaise, surtout dans sa partie la plus septentrionale a presque débuté aux aurores, pour le préfet de Région Paul MOURIER. Un déplacement effectué ce lundi depuis la capitale régionale jusqu’au complexe portuaire de Gron, situé à proximité de Sens (voir notre article sur LOGIYONNE). Depuis sa nomination, en octobre dernier en qualité de préfet de Côte d’Or et de BFC, le Versaillais n’avait pas encore eu l’occasion de se rendre dans l’Yonne. Il s’était promis de le faire et de répondre ainsi favorablement à l’invitation du préfet de l’Yonne Pascal JAN. C’est donc chose faite…
SAINT-BRIS-LE-VINEUX : La seule et unique visite protocolaire du nouveau préfet de Région sur notre territoire eut lieu en vérité à l’occasion des obsèques du regretté président du Conseil départemental de l’Yonne, Patrick GENDRAUD, survenues en janvier dernier. Des funérailles impressionnantes accueillies en la cathédrale Saint-Etienne à Auxerre. Mais, bien évidemment, Paul MOURIER qui devait initialement se rendre la veille de ce funeste jour dans la cité de Paul Bert pour mieux la découvrir avait annulé l’ensemble de ses rendez-vous…
Le préfet de l’Yonne Pascal JAN réitèrera par deux fois l’invitation, depuis. Sachant que les desiderata du nouveau représentant de l’Etat à l’échelle régionale étaient de se déplacer assez rapidement dans les sept territoires de sa zone géographique, afin de prendre le pouls du terrain et juger de la pertinence de son attractivité économique.
Parmi les consignes suggérées en amont par le préfet de Région, servant de préalable à ces déplacements : la découverte d’une exploitation agricole/viticole et se plonger au cœur d’une activité industrielle. Avec comme corollaire, la rencontre systématique avec des élus du département (maires, conseillers départementaux, parlementaires…) mais aussi les porte-voix des associations des maires, ruraux et autres cités urbaines. Objectif de ces rencontres : aller vers les actrices et acteurs de ce quotidien économique et institutionnel.
« Ce sont eux qui font le territoire, souligne Paul MOURIER, et qui le rendent vivant. J’ai besoin de voir pour comprendre et pour agir à l’issue de ces contacts… ».
Accueillir de nouveaux habitants tout en maintenant ceux qui sont déjà installés
Un préfet de Région qui anime la collégialité des préfets des huit départements (en l’occurrence sept dans le cas présent) et gère un certain nombre de grandes directions régionales, placées sous son autorité.
Riche et intense : deux mots qui qualifieront cette journée très spéciale vécue par Paul MOURIER en terre de l’Yonne, avec au programme en matinée le site portuaire de Gron et la découverte de l’entité LOGIYONNE, dirigée par le tandem Didier MERCEY et David BUQUET, le tantôt étant réservé aux Caves BAILLY-LAPIERRE, fleuron des coopératives viticoles de la contrée. Des contacts directs qui valent bien mieux que l’étude d’un dossier, dixit le visiteur de Côte d’Or ! Un potentiel autour du transport fluvial qui l’aura interpellé.
« Le grand défi de notre région et des départements, c’est un problème démographique résultante de l’attractivité, explique Paul MOURIER, avec des questions qui doivent trouver des réponses sur le maintien des jeunes, l’attirance des populations et la création d’emplois, dans les filières agricoles et industrielles… ».
Débutée à l’extérieur, et gênée rapidement par des gouttes de pluie de plus en plus abondantes, la conférence de presse voulue par le représentant régional de l’Etat prit ensuite ses quartiers à l’intérieur de l’un des bâtiments administratifs des fameuses caves implantées entre Saint-Bris et Vincelles. Un fait météo qui ne perturba pas le moins du monde le préfet de Région, très prolixe dans ses commentaires !
Reconnaissant la chance de la Bourgogne Franche-Comté de posséder une très belle filière dans l’agroalimentaire, Paul MOURIER expliqua le but de son déjeuner partagé avec les élus de l’Yonne, dont Crescent MARAULT, maire d’Auxerre et Président de l’Auxerrois et Grégory DORTE, président du Département. Des conversations utiles pour mieux appréhender les véritables problématiques de notre département, d’après lui. Notamment, sur l’épineux volet de la mobilité et des déplacements.
Le manque de croissance et la baisse de l’attractivité
« J’avais commencé cette visite en beauté, je la termine également en beauté en découvrant ce site des Caves de BAILLY-LAPIERRE, observe l’orateur, j’ai été très heureux d’apprendre l’histoire du crémant, tradition ancestrale, qui fut la planche de salut des vignerons, grâce à une très forte commercialisation à travers le monde. Et puis, il y a cet univers de la coopérative qui est un particularisme bien ancré dans l’Yonne… ».
Une belle immersion en somme dans l’univers goûteux des vins pétillants et des vins tranquilles pour le préfet régional qui eut l’opportunité de déguster quelques crus, avec les explications détaillées fournies par les vignerons ! « J’ai apprécié ces histoires de femmes et d’hommes se reconnaissant dans les valeurs du travail… ».
In fine, que retenir de cette découverte rapide de notre territoire ?
Réponse de l’intéressé : « peu ou prou, mon analyse vaut pour tous les départements de la région que j’ai pu visiter, c’est la démographie qui représente un enjeu majeur à l’avenir. Les trajectoires démographiques de l’INSEE montrent qu’en 2070 la Bourgogne Franche-Comté pourrait perdre 400 000 habitants, soit l’équivalent de deux départements de notre territoire ! Nous sommes la région la plus exposée de l’Hexagone… ».
Le manque de croissance et d’attractivité explique en partie cet état de fait. « Nous constatons un problème majeur en termes d’enseignement et de formation : c’est fondamental. Pour moi, il y a deux axes de travail : tout ce qui tourne autour des filières industrielles et des filières agricoles/viticoles… ».
C’est ici que l’Etat intervient dans l’une de ses fonctions premières : l’accompagnement des entreprises. Comme devait le spécifier Thierry CADEVILLE, président de la CCI Yonne le matin même au port de Gron : « il n’y a pas un développement qui ne s’est fait sans l’aide de l’Etat à la fois dans l’expertise, les financements et les moyens humains… ».
Le monde agricole doit susciter des vocations
Capitaliser sur l’Ile-de-France apparaît aussi comme une priorité. Mais, il ne faut pas subir les désagréments propres à la mobilité. « C’est une opportunité qu’il s’agira de maîtriser en termes de déplacement, de logements, de sécurité, mais aussi en s’appuyant sur l’Education nationale avec l’accompagnement du système scolaire et la création de crèches… ».
Une Bourgogne qui retrouve une place centrale au cœur de l’Europe, grâce à sa frontière avec la Suisse. Quant à la filière hydrogène, Paul MOURIER y croit.
« C’est une filière en devenir et nous avons une grande ambition mais il faut rééquilibrer les choses en 2025. Les industriels manquaient de visibilité, l’Etat leur a donné des réponses ! ».
Réduire la facture énergétique sera également bénéfique pour les entreprises. D’où le soutien de l’Etat en faveur de cette filière qui est en phase de croissance.
Du côté du monde agricole, le préfet de Région apporta des informations : un tiers des agriculteurs sera parti à la retraite dans les cinq ans qui viennent.
« Nous devons aux côtés des chambres départementales agricoles mettre des guichets uniques pour permettre le renouvellement de génération. Une agriculture qui est confrontée à une problématique d’attractivité : il faut que ce métier soit lisible auprès des jeunes, des familles, des consommateurs… ».
Un monde agricole qui doit créer des vocations, y compris en accueillant des jeunes gens sur ses exploitations.
Avec humour, Paul MOURIER évoqua pour finir son échange avec les journalistes sa séance de dégustation de crémants et de saint-bris.
« J’ai bu un assemblage de 36 crus différents dont a fêté les cinquante ans : ce sont des produits avec des typicités particulières et une science, l’œnologie, qui offre la possibilité de faire des choses formidables ! ».
Enthousiaste, le préfet de Région après sa visite dans l’Yonne ? C’est sûr : gageons qu’il reviendra bien vite dans le département le plus septentrional de son terrain de jeu étatique avec des solutions !
Thierry BRET
Originalité, solidité, impact. Trois arguments majeurs qui ont été retenus par les membres du jury de l’édition 2025 du concours des « Talents de la Création d’entreprise ». Une épreuve à l’échelle de la Bourgogne Franche-Comté concoctée par « BGE » dont le verdict a été rendu il y a peu à Sens, lors d’une cérémonie de remise de prix à laquelle participait l’édile, Paul-Antoine de CARVILLE. Cocorico : trois entrepreneurs de la Nièvre et de l’Yonne ont su tirer leur épingle du jeu en glanant des récompenses !
SENS : C’est dans le cadre tout à fait adapté aux circonstances de l’AMPHI que s’est déroulée il y a quelques jours dans la ville la plus septentrionale de l’Yonne la cérémonie de remise des prix de l’édition 2025 du concours chapeauté par BGE, « Talents de la Création d’entreprise ». Une initiative idoine pour encourager les réussites locales de l’entrepreneuriat. Ces dernières devant être valorisées !
Résultat des courses : trois dirigeants de société, accompagnés par BGE Nièvre/Yonne, ont été plébiscités par les représentants du jury parmi lesquels une dizaine d’organismes qui étaient représentés à l’instar des banques, experts comptables, structures d’accompagnement et financement à la création, réseaux d’entrepreneurs. A l’issue des jurys, trois lauréats régionaux et deux prix transverses ont été décernés par les partenaires du concours lors de cette cérémonie de remise des prix. Parmi les critères retenus par les jurys : l’originalité des projets, leur solidité et leur impact.
Crée en 1997, cette épreuve mettant en exergue l’exemplarité et l’originalité des créateurs d’entreprise sur l’ensemble du territoire, est le fruit du réseau BGE qui vise à encourager la création d’entreprise tout en valorisant le rôle de l’accompagnement dans le processus de création, gage de pérennité d’une entreprise.
Pour candidater, il fallait avoir créé son entreprise entre le 01er janvier 2023 et le 31 décembre 2024 et avoir bénéficié d’un accompagnement par une structure d’appui à la création. Une présélection sur cinquante dossiers a été réalisée parmi les trois catégories principales (artisanat, commerce, service) et deux catégories transverse (numérique et RSE – Responsabilité sociétale des entreprises). Les créateurs présélectionnés ont défendu au préalable leurs valeurs devant un jury de professionnels du monde économique lors d’un pitch.
Lors de la remise des prix, devaient se succéder sur la scène de l’AMPHI le président de la BGE Nièvre/Yonne, Jean-Luc KLEIN, et la nouvelle directrice de l’organisme, Delphine ALLAIN. Une cérémonie suivie par le maire de Sens, Paul-Antoine de CARVILLE.
« LA BOCOTERIE » se distingue par deux fois !
Les résultats ont permis à des structures de l’Yonne de se distinguer. C’est le cas de Juliette VARACCA, responsable de la société « LA BOCOTERIE », qui a remporté le Talent de la catégorie artisanale. Avec au passage, quelques enveloppes appréciables : mille euros de GROUPAMA VAL DE LOIRE et de FIDUCIAL mais aussi deux fois 500 euros de GROUPAMA Rhône-Alpes-Auvergne et de l’ORCOM. Basée à Lainsecq en Puisaye, cette conserverie artisanale valorise les légumes des fermes maraîchères à taille humaine exerçant leurs activités dans l’Yonne. Un bonheur ne venant jamais seul, Juliette a cumulé les chèques lors de ce rendez-vous en se voyant décerner le prix de la catégorie « Transverses » pour sa politique RSE avec 1 000 euros supplémentaires de la part de la Région Bourgogne Franche-Comté et le kit communication offert en sus par l’agence MOOVE.
Dans la catégorie Commerce, les récompenses – 1 000 euros offerts à chaque fois par la Région BFC, la Banque Populaire et GROUPAMA Rhône-Alpes-Auvergne – ont été gagnées par Pauline BASSANT, candidate de Côte d’Or, avec sa société « l’Ours Pimpant ». Explication de texte de la lauréate : « « L’Ours Pimpant », c’est votre tanière où vous réfugier l’après-midi pour un café, un chocolat, une pâtisserie ou bien encore le soir pour l’afterwork, à Dijon. Nous proposons des produits locaux dans un univers atypique et unique… ».
C’est une société de service de la Nièvre (VAN LIVE) pilotée par Thomas CHAMOTTE qui s’octroya la catégorie « service ». Au passage, le dirigeant remercia la Société Générale pour son don de 2 000 euros et la Région BFC pour les mille euros perçus. Originalité de la chose : « VAN LIVE » n’est ni plus ni moins qu’un studio de musique ambulant !
Dans la seconde catégorie, récompensée par ce prix spécial, c’est la société « IMACT » du Doubs, fondée par Etienne LAURENT qui a subjugué le jury et repart avec 1 000 euros de la Banque Populaire BFC et le kit communication DOOXY. L’entité est spécialisée dans les solutions de pilotage Intelligent des bâtiments.
Des espoirs nationaux qui brûlent de se faire connaître !
Quant aux espoirs nationaux – ils sont sélectionnés pour le Concours Talents BGE National avec 1 000 euros chacun offerts par le Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne -, il s’agit de la société « La BISE » de Yannick BOUTHIERE en Saône-et-Loire, avec une boulangerie Inclusive solidaire et éthique ; l’entreprise « Shed of Milwaukee » de Mathieu PFEFFER (Territoire de Belfort) qui propose une large sélection d’accessoires et de pièces détachées pour motos (dont les passionnés de Harley Davidson, Indian, Buell, etc.) et de « Sports In d’Or » de l’Icaunaise Lydia CHALABI.
Concept unique dans l’Yonne et les départements limitrophes, la jeune entreprise de Malay-le-Grand décline une combinaison de nouvelles activités ludiques et sportives pour les événements privés ou professionnels dans un lieu adapté et convivial avec simulateurs de golf, mini-golf intérieur, terrains de pétanque intérieurs, pistes de squash et en construction, un espace de « padel », une discipline en plein boom aujourd’hui.
En lice pour la sélection nationale, ces trois candidats bénéficieront également d’un portrait sur le site https://talents.bge.asso.fr. Quant au finaliste Bourgogne Franche-Comté, il sera mis en lumière dans une « web-série » avec l’ensemble des finalistes régionaux. Bref de l’or en barre, côté communication !
Thierry BRET