Une haie d’honneur composée de toques blanches, émues jusqu’aux larmes. Elle est placée à la sortie de l’église Saint-Pierre afin de rendre un dernier hommage à l’un des leurs, le regretté chef auxerrois, Jean-Pierre SAUNIER, survenu il y a quelques jours dans sa 73ème année, des suites d’une longue maladie. Un temps de silence, pesant. Puis, une salve d’applaudissements nourrie durant de longues minutes avant que le cercueil ne pénètre sous le regard attristé de tous les amis dans le véhicule mortuaire. Ainsi nous quitte cet amoureux de la vie, éternel épicurien jusque dans l’au-delà…
AUXERRE : Il y a foule en la très froide église Saint-Pierre. Les amis de toujours et ceux qui depuis 55 ans ont su apprécier à sa juste valeur la cuisine mitonnée aux petits oignons et toujours emplie de créativité par le défunt ; les figures emblématiques de la filière gastronomique icaunaise – on reconnaît Jean-Michel LORAIN, Jean-Luc BARNABET ou encore Eric GALLET parmi toutes les toques blanches présentes en nombre ce mercredi matin -, les fidèles d’entre les fidèles, c’est-à-dire les clients qui se sont régalés de ces recettes de terroir conçues au cordeau – ah, les fameux œufs en meurette ! -, au fil des multiples expériences de vie professionnelle du regretté personnage dont on honore la mémoire ce jour avec ses obsèques : Jean-Pierre SAUNIER.
Ah, les belles soirées avec « Gourmand’Yonne »
Quelques personnalités politiques du cru bravent les températures glaciales de ce petit matin blême comme peuvent l’être les cœurs si lourds de tristesse des participants à cette cérémonie religieuse. C’est le cas de Pascal HENRIAT, éternelle casquette de sport rivée sur la tête ou encore de Jean-Philippe BAILLY. Et puis, il y a les copains avec qui il partageait énormément de choses et de passions, pour certaines épicuriennes, à l’instar de notre chroniqueur gastronomique, Gauthier PAJONA, dont l’optimisme habituel est en berne en ce jour funeste.
Ah quelle était belle cette soirée festive où Jean-Pierre SAUNIER, en avril 2023, avait été plébiscité par ses pairs lors d’une réception concoctée par la structure associative « Gourmand’Yonne » et présidée par Jérôme JOUBERT, le chef du « Rive Gauche » à Joigny dont il était un digne représentant !
Pauvre Gauthier ! Muni d’un cabas pour faire les courses contenant un texte, une bouteille de vin rouge et un tablier, il n’aura pu dire au revoir comme il se devait à ce compagnon de table et d’amitié selon son propre rituel. Un texte ayant nécessité six heures de préparation et de rédaction en puisant dans sa collection de vieux guides Michelin où l’ami Gauthier aurait avec sa verve et son élégance habituelle rendu un hommage à sa façon qui aurait fait rire…Jean-Pierre ! Las, lors de la cérémonie, il a été « oublié » pour prononcer sa petite allocution à la tribune. Désarroi total de notre camarade épistolaire ! Ne t’en fais pas, Gauthier, de là-haut, Jean-Pierre SAUNIER a dû lire ton message d’adieu…il en rigole encore !
Un art culinaire apprécié de tous les Auxerrois
En guise de préambule, lors de cette cérémonie, une voix. Celle grave de Serge LAMA, interprétant l’un de ses titres datant de 1972, « Une île ». Le son envahit l’édifice de toute part, la foule recueillie écoute les paroles.
« Une île, entre le ciel et l’eau. Une île sans hommes ni bateaux. Inculte, un peu comme une insulte. Sauvage, sans espoir de voyage. Une île, une île… ».
Puis, les quelques mots de Claire, l’une des deux filles de Jean-Pierre avec Eve. La voix pleine de sanglots, elle prend son courage à deux mains pour parler : « tu as été le premier homme de ma vie, tu as toujours tout fais pour rester le plus grand. Tu vas rejoindre maman, car tu n’as jamais supporté son absence. Au revoir, papa, je t’aime… ».
Déchirant. C’est ensuite au tour de Patrick TUPHE, ancien adjoint de la Ville d’Auxerre du temps de Guy FEREZ, et président du FPETT, Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire, de s’exprimer d’une voix forte. Il racontera les tranches de vie de Jean-Pierre SAUNIER depuis son arrivée à Auxerre.
« Son art culinaire était apprécié des Auxerrois car Jean-Pierre avait en lui cette rigueur et ce professionnalisme. Beaucoup de clubs d’amitié se sont réunis chez lui. Que ce soit au « Maxime » ou au « Rendez-Vous ». Ce restaurant eut valeur de renaissance pour lui et pour sa fille, Claire… Jean-Pierre a aimé sa vie, je crois. Comme je crois qu’il nous a quittés avec la volonté de le faire. Adieu mon ami, adieu notre ami… ».
Animé d’une belle espérance, généreux et garçon discret, aimant l’existence à pleine dent, Jean-Pierre SAUNIER venait fréquemment allumer un cierge dans la pénombre de la cathédrale Saint-Etienne ou à l’église Saint-Pierre, située à deux pas de son établissement qui régala tant de convives.
Ce chef charismatique au grand cœur nous aura proposés moult rendez-vous avec l’humain et les plaisirs de la gastronomie.
« Un être de lumière à la belle personnalité, comme le soulignera dans son homélie, le Père Joël RIGNAULT, il savait conjuguer la parole et la discrétion… ».
Un chef qui venait discrètement ouvrir et fermer l’église Saint-Pierre. Entre parole et silence, mais toujours dans le respect de l’autre. Jean-Pierre : tu nous manques déjà et nous n’oublierons jamais le moindre de tes « Rendez-vous » épicuriens, faits de profonde amitié…
Thierry BRET
L’antériorité de l’établissement ne date que de quelques mois, à peine. Le temps du rodage, certes, mais on sent déjà la passion à fleur de peau et la volonté de bien faire qui anime l’hôtesse de ce lieu si pittoresque qu’il est bon de découvrir. Tout sourire et très accueillante, Aude VACANT sait recevoir : c’est incontestable dans son auberge baptisée, « La Maison Roger ». Une douzaine de couverts, seulement, un cadre cosy qui berce dans le rustique, et une cuisine agréable en bouche comme en témoignent les plats du jour, une succulente soupe de potimarron et un mets typique de notre contrée, le bœuf bourguignon…
COULANGES -LA-VINEUSE : Sur un tableau noir, posé à même le sol et coloré d’une écriture à la craie à la gamme chromatique différente, on peut lire quelques suggestions de plats qui donnent déjà l’eau à la bouche, sitôt pénétré dans le petit établissement au charme coquet. Blinis maison, canard confit accompagné de ses haricots blancs et bûche rose au chocolat. Le tout est proposé pour la modique somme de…15 euros !
Mais, aujourd’hui, ce n’est pas cette alléchante préconisation culinaire qui sera servie aux convives honorant ce lieu, identifié sous l’appellation de « La Maison Roger ». Une signalétique mémorielle en l’honneur de l’un des grands-parents de la propriétaire du site, Aude VACANT. Normal, ici, c’était l’habitation familiale où la jeune femme, d’une amabilité exquise, venait se rassénérer auprès des siens, jadis. Elle qui exerça longtemps le métier de…préparatrice en pharmacie et qui a décidé un jour qui ne ressemblait pas au précédent de remiser ses connaissances en pharmacopée aux calendes grecques pour s’inventer une nouvelle vie, plus humble et plus enthousiasmante, derrière les fourneaux, passionnée de cuisine qu’elle était.
Vêtue de son petit tablier de parfaite cuisinière, la jeune femme ne cesse de remuer, assurant seule, la bonne gestion de ce nouveau commerce dans le village vineux, une auberge aux doux effluves d’autrefois. Côté accueil, atmosphère et succulence dans l’assiette.
Soupe chaude et plat typique du terroir
Un petit verre de vin chaud, afin de remettre le palais en phase avec l’agréable température ambiante du site alors qu’au dehors, il fait un froid à ne pas mettre un journaliste en balade, et voilà que le lien se crée. « La Maison Roger » ? Honnêtement, on ne connaissait pas son existence ; et c’était un tort. De l’extérieur, hormis une pancarte placée à hauteur d’yeux mais relativement discrète et un petit affichage placardé sur l’un des murs de l’édifice, on pourrait presque passer son chemin tout en ignorant que ce havre de tranquillité existe ; alors qu’il est impératif d’y faire une halte.
D’ailleurs, les premiers commentaires qui fleurissent sur les réseaux sociaux sont formels : « accueil chaleureux et agréable, plats bien mijotés et particulièrement savoureux, cuisine simple et généreuse », etc.
L’assiette à soupe reçoit quelques minutes plus tard un chaud liquide, savoureux en bouche et fort agréable au niveau de la texture, avec des morceaux de potimarron, un potage maison, en mode velouté. Avec un peu de persil par-dessus, c’est excellent et cela réchauffe le palais. Dommage que la soupière ne reste pas sur la table, on en aurait presque repris une seconde assiette !
Mais, très vite, Aude revient vers la table avec une grosse cocotte. Celle où a mijoté durant plusieurs heures sans doute un copieux bœuf bourguignon, agrémenté d’une multitude légumes typiques du jardin : carottes, pommes de terre, navet, et même, particularisme étonnant, la présence de radis noir !
Une pause obligatoire pour renouer avec l’esprit d’antan !
Une vraie recette de grand-mère que nous propose là la jeune femme, dont le sourire ne s’efface pas de son visage et qui, on le sent bien, est une perfectionniste dans l’âme et dans la qualité de l’accueil. Soucieuse du moindre détail sur la table. Certaines (elles sont peu nombreuses), sont encore décorées des éléments de Noël. A l’autre extrémité de la salle, une grande tablée offre un moment privilégié pour des agapes réconfortantes après sans doute une matinée passée dans les bois aux représentants de l’ONF (Office National des Forêts) du cru qui sont satisfaits également des recettes du jour !
Une belle part de tarte aux pommes maison, servie avec de la crème chantilly en bombe – de cela, on aurait pu s’en passer sauf pour les inconditionnels ! -, ponctuera le repas de manière fruitée et sucrée. Tout ceci ayant été arrosé fort logiquement par le vin du terroir : le coulanges, dont on ne présente plus la subtilité en matière de goût. En sus, le thé au jasmin bien chaud, servi à la théière par l’hôtesse des lieux et hop, on ne peut que recommander la pause obligatoire dans cette petite auberge qui mérite amplement le détour, si ce n’est de programmer la réservation pour découvrir un nouveau talent dans le paysage culinaire de l’Yonne.
Pour une addition à 17,50 euros, on ne va pas bouder son plaisir d’y retourner une autre fois, ne serait-ce pour se sustenter de l’une des spécialités de la patronne de l’établissement, son chou rouge aux lardons cuit au vin ! Déjà un régal juste à l’évocation !
En savoir plus :
Auberge La Maison Roger
Restauration traditionnelle sur place ou à emporter
Ambiance familiale
Salon de thé
Ouverture du mardi au vendredi de 12h à 14h30,
Possibilités à la demande et sur réservation le soir
26 Rue André Vildieu à Coulanges-sur-Yonne.
Thierry BRET
Il va combler un manque dans notre calendrier, Christophe BARBIER. L’ancien directeur de la rédaction de « L’Express » et aujourd’hui figure éditoriale de « BFM TV », toujours affublé de son éternelle écharpe rouge – son totem vestimentaire depuis l’âge de 20 ans pour protéger sa voix et non pas afficher une quelconque référence idéologique – sera l’invité vedette des traditionnels vœux économiques, initiés conjointement par l’UIMM, le MEDEF et la FFB 89, la Fédération du Bâtiment. Sa troisième visite à Auxerre mais la première depuis le début des années 2020 !
AUXERRE : Une conférence avec Christophe BARBIER : c’est un peu comme un feu d’artifice pour les neurones de l’auditoire tant le garçon, natif de Sallanches en Haute-Savoie, sait apporter du grain à moudre avec dextérité et illustrations d’exemples à nos réflexions ! Pas étonnant que le presque sexagénaire – il n’a encore que 57 ans – soit toujours aussi percutant et efficient dans ce métier qu’il affectionne tant depuis sa sortie de Sciences Po : le journalisme ! Entre humour et observations affinées de la chose politique et du contexte international, l’orateur sait captiver son assistance pour l’emmener avec elle sur les chemins de la connaissance…
En 2018, on l’avait déjà vu en terre auxerroise, répondant favorablement à l’invitation de la Maison de l’Entreprise pour assurer une prestation brillante dont il a le secret et la verve. Un an plus tard, au mois de décembre 2019, rebelote dans la capitale de l’Yonne, avec cette fois-ci, un tout autre public à séduire : celui du monde agricole, réuni à AUXEREXPO, par la coopérative régionale, 110 Bourgogne !
« Jamais deux sans trois », précise l’adage ! Et on sait que le directeur général de la
Maison de l’Entreprise Nièvre-Yonne Claude VAUCOULOUX aime les formules linguistiques bien léchées et les proverbes ! C’est donc une fois de plus dans le cadre de la cérémonie des vœux économiques 2025 que le porteur de la fameuse étoffe rouge vif apparaîtra sur scène le 23 janvier prochain pour distiller ses impressions sur cette année nouvelle que l’on imagine ponctuée de curieux instants, ne serait-ce qu’après l’investiture du nouveau président américain, Donald TRUMP, à la Maison-Blanche, et du rôle omniscient joué par l’homme le plus riche de la planète, Elon MUSK, qui s’ingère déjà dans les affaires intérieures de plusieurs états de l’Union européenne !
Bref : on a hâte de vivre cette soirée d’exception avec les analyses précises d’un Christophe BARBIER au sommet de son art d’éditorialiste. Les deux cents premiers inscrits auront le privilège de vivre ce rendez-vous immanquable…Faites vite !
Thierry BRET
C’est une excellente alternative pour réduire son empreinte carbone ! On la doit, du 13 janvier au 02 février, à trois intercommunalités de l’Yonne, soucieuses d’encourager les grandes résolutions de ce début d’année. Comment ? En participant au « Défi KAROS », un challenge judicieux destiné à celles et à ceux qui aimeraient recourir davantage (et plus régulièrement aussi) aux bénéfices du covoiturage pour effectuer leurs trajets quotidiens…L’Auxerrois, l’Aillantais et le Chablisien sont désormais sur les rangs !
YONNE : La plateforme se nomme « KAROS ». Hexagonale, elle offre à tout un chacun la possibilité de s’inscrire en tant que conducteur ou comme passager dans le cadre de déplacements par la route sur des trajets similaires et concordants au niveau des horaires. A ce titre, trois intercommunalités de notre territoire nord-bourguignon profitent précisément des avantages proposés par ce dispositif. Il s’agit de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois, et des communautés de communes de l’Aillantais et du Chablisien.
Or, conjuguant le vertueux principe des grandes résolutions imputables à l’an neuf et à celui qui l’est tout autant de réduire notre empreinte carbone sur la planète, les trois collectivités ont décidé de faire cause commune en faveur de la promotion du covoiturage, auprès de leurs administrés, soit environ 93 000 habitants !
Comment ? En lançant un véritable défi à la population ! Et quel défi, par ailleurs : celui de voyager de manière collégiale en éradiquant les individualismes habituels et en profitant du covoiturage, un excellent moyen de locomotion automobile de plus en plus dans l’air du temps. A la fois économique et surtout très écologique !
Des lots à gagner pour se motiver !
Vice-président de la Communauté de communes de l’Aillantais-en-Bourgogne – c’est la vraie appellation de cet EPCI -, Alain CHEVALLIER, en charge de la mobilité et édile de Poilly-sur-Tholon, en rappelle les préceptes judicieux : « Le covoiturage est une excellente solution pour les Aillantais, car il permet non seulement de réduire les coûts de transport, mais aussi de diminuer l'empreinte carbone. KAROS leur permet également de sortir des zones rurales, où les transports en commun sont malheureusement inexistants, pour rejoindre les zones urbaines. Le covoiturage favorise aussi la convivialité et renforce le lien social entre les participants ».
Tout est dit et bien dit, somme toute, pour inciter les habitants de ce secteur occidental de notre département de relever à leur tour le gant de ce défi, un brin original.
Dans l’absolu, ils auront trois bonnes semaines pour le réaliser. Côté pratique, les habitants intéressés par la démarche sont donc invités à télécharger et à créer leur compte en quelques clics sur la fameuse application, à définir ensuite leurs trajets habituels domicile-travail et de joindre l’utile à l’agréable en essayant de gagner de nombreux lots, mis en jeu par les collectivités organisatrices. Simple comme bonjour, en effet !
Ainsi, en plus de limiter leurs émissions de gaz en remplissant davantage des voitures qui habituellement font « à vide » les mêmes trajets, aux mêmes heures, tous les matins et tous les soirs, les participants les plus mobilisés auront peut-être la chance de gagner un smartphone reconditionné d’une valeur de 500 euros, des cartes cadeaux de 30 euros à dépenser dans les commerces locaux indépendants et de nombreux autres lots, comme des entrées de stade nautique ou des places de théâtre pour les férus de culture.
Vers une nouvelle façon de se déplacer…
Pour Jean-Dominique FRANCK, vice-président à la « 3CVT » en charge de la Mobilité, transports alternatifs, voies douces, politique du logement et du cadre de vie, « avec l’application KAROS, la Communauté de Communes Chablis Villages et Terroirs s’est fixée un double objectif : moins de voitures, plus de convivialité. Le covoiturage, c’est rouler autrement, en rendant les trajets domicile-travail plus agréables et plus économiques ! ».
De pertinents arguments qui ne laissent pas indifférents au moment où le pouvoir d’achat est en berne et où les effets inexorables du réchauffement climatique se font ressentir aux quatre coins du globe.
Dans les faits, il n’en coûtera par exemple que 0,50 euros à un passager pour être transporté sur un trajet de 15 kilomètres tandis que le conducteur est lui rémunéré 1,50 euro sur ce même trajet.
Ce projet concernera un bassin de population équivalent à près de 93 000 habitants, soit un tiers des Icaunais.
Réaction de Magloire SIOPATHIS, vice-président de la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois en charge des Mobilités et des Transports, et maire d’Appoigny : « Notre territoire, majoritairement rural, a encore besoin de la voiture. Mais des solutions complémentaires pour nos habitants et nos salariés sont déjà là. Il est de notre devoir de les accompagner vers une nouvelle façon de se déplacer et d’être précurseurs dans ce domaine…».
Le covoiturage comme vecteur essentiel de la décarbonation : un leitmotiv qui sied très bien aux trois collectivités de l’Yonne ; elles espèrent ainsi une mobilisation importante de la part des citoyens, soucieux aussi de réduire leurs factures énergétiques...
En savoir plus :
Spécialisée dans la mise en relation de conducteurs et de passagers qui souhaitent partager leurs déplacements domicile-travail, la plateforme KAROS n’en n’est pas à son coup d’essai puisqu’elle est implantée dans l’Auxerrois depuis déjà trois ans, et élargit progressivement son périmètre en contractualisant d’une part avec les plus gros employeurs (six mois offerts pour tout passager collaborateur d'une entreprise qui adhère à un programme d'accompagnement de KAROS) et d’autre part avec les collectivités locales soucieuses de baisser l’empreinte carbone des transports sur leur territoire en proposant à leurs actifs un service de mobilité durable adapté aux zones rurales, pratique et attractif.
Thierry BRET
De l’aveu de l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT, le sujet était dans les cartons depuis deux à trois ans, déjà. 2025 officialise donc la mise en exergue de cette nouvelle aventure pour dynamiser l’habitat social auxerrois aux contours ambitieux. D’une part, il s’agira de rénover un équivalent de mille logements existants – ils sont considérés à date comme des passoires thermiques, classées en F ou en G – et de construire dans la décennie à venir 800 logements supplémentaires avec cerise sur le gâteau des résidences destinées à l’accueil des étudiants et des logements adaptés aux besoins des seniors…
AUXERRE : Le protocole d’accord a été signé juste avant les fêtes de Noël, histoire de mettre tout en œuvre dès les premiers jours de janvier ! Depuis le début de l’An nouveau, il souffle donc un vent revigorant sur le logement social dans l’Auxerrois ! D’où la nécessité de mettre en place une stratégie qui réponde aux enjeux du territoire ainsi qu’à ceux de ses habitants.
C’est ainsi que le Président/Maire d’Auxerre, Crescent MARAULT, devait présenter les choses, en guise de préambule, lors de la signature de la convention de partenariat unissant tous les acteurs de ce projet qui aura à terme comme conséquence de doter la capitale de l’Yonne de nouveaux moyens d’accueil résidentiel. Tant auprès de la population estudiantine et des jeunes gens en quête d’autonomie que des ménages et des personnes âgées cherchant à se loger convenablement en fonction de leurs possibilités.
La présence d’un parcours résidentiel complet
Face à un parc locatif en sous-nombre en termes de volumes et vieillissant – la plupart de ces logements sont très énergivores au niveau de la consommation -, l’Agglomération de l’Auxerrois a voulu prendre les choses en main pour permettre aux populations qui connaissent des difficultés financières de trouver enfin chaussure à leur pied.
« On est en passe de donner les moyens dans l’Auxerrois pour répondre à toutes ces contraintes, précisa l’édile de l’Yonne, installé aux côtés des différents signataires dans la salle du conseil de l’hôtel de ville.
Une stratégie doublement payante selon l’élu pour faire revenir des habitants dans le cœur de la ville d’Auxerre, « avec un niveau de logements au standard de ceux que l’on propose dans les métropoles ». Voire d’aller plus loin encore en déclinant auprès de la population un véritable « parcours résidentiel complet », adapté aux besoins et aux âges de chacun.
« Cela concerne les jeunes générations depuis le début de leurs études, explique Crescent MARAULT, jusqu’aux personnes qui connaissent une perte de leur autonomie… ».
Un projet qui aura pris le temps de mûrir sans avoir à subir la pression de l’Etat, comme devait le stipuler un peu plus tard l’orateur, en remerciant les prédécesseurs du préfet de l’Yonne, Pascal JAN, et tout particulièrement la bienveillance du préfet Henri PREVOST à l’égard du dossier porté par l’Agglo.
« Il nous a fait confiance et nous a laissé le temps de bien concevoir ce projet, malgré la contestation habituelle des adeptes de la politique politicienne, glissa en douceur et avec un brin d’ironie e maire auxerrois devant une assistance à l’écoute.
Grâce à ce partenariat qui aura favorisé le rapprochement de l’OAH (Office Auxerrois de l’Habitat) et le groupe POLYLOGIS, l’Auxerrois se dote d’un outil efficient qui devrait lui permettre de mener à bien sa politique du logement et de l’habitat.
Une entité baptisée comme il se doit « AuxR_Logis » qui devrait apporter une réelle dynamique avec les services adéquats à l’avenir. De quoi donner de la fierté et de la satisfaction à l’édile au terme de son intervention.
Une multitude de projets à venir…
Entreprise sociale de l’Habitat (ESH), cette nouvelle structure a été validée dès le mois de juin par les élus du conseil communautaire de l’Auxerrois dans sa grande majorité. Le projet porté par « AuxR_Logis » se veut résolument inclusif et taillé à la dimension des besoins du territoire, en perpétuelle transformation. L’un des premiers chantiers de la nouvelle référence sera précisément la réhabilitation de l’ensemble des logements locatifs gérés par l’Office Auxerrois de l’Habitat. Une opération d’envergure concernant environ un millier de logements, au DPE flirtant avec les lettres F ou G, de vraies « passoires thermiques » !
L’objectif est simple avec cette démarche qui répond aux exigences de la loi « Climat et Résilience » : améliorer le confort des locataires tout en leur proposant de réduire leurs factures énergétiques.
Autre projet devant voir le jour cette année : la construction d’une résidence étudiante. Un concept inédit devant apporter une réponse concrète à un besoin jusque-là non couvert dans l’agglomération.
Enfin, à terme, il est prévu que cette structure issue de ce rapprochement constructif entre l’OAH et le groupe POLYLOGIS - c’est un acteur important du logement social dans l’Hexagone - possèdera suffisamment de moyens financiers pour assurer l’édification de 80 logements sociaux par an pendant une décennie. A cela, seront ajoutés dans le nourrain, expression rendue célèbre par le regretté Jacques CAPELO, les constructions de 160 logements spécifiques facilitant l’accueil des étudiants et des seniors, mais aussi 160 logements en accession sociale. Un phénomène d’entraînement profitable aux opérations d’accession privée, selon les observateurs. Bref, une stratégie ambitieuse à terme pour renforcer l’attractivité du territoire. De quoi faire sourire le préfet de l’Yonne Pascal JAN dont le mot « attractivité » reste son indéfectible credo !
En savoir plus :
Le groupe POLYLOGIS représente un acteur majeur du logement social dans l’Hexagone avec près de 150 000 logements gérés tant en Ile-de-France qu’en province. En 2021, la structure réalisait plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires et employait plus de 1 500 collaborateurs. Le groupe existe depuis une soixantaine d’années…
Thierry BRET