Place aux femmes à la tête du mouvement des démocrates de l’Yonne ! Un sacré changement de cap puisque dix-sept années durant, Pascal HENRIAT portait haut le flambeau des responsabilités départementales de la formation centriste dans le sillage idéologique de François BAYROU. Depuis le 09 mars, le parti, membre de la majorité présidentielle, revient à une femme, élue à l’unanimité : l’ancienne députée de la troisième circonscription de l’Yonne Michèle CROUZET. L’ex-parlementaire se mobilise pour les européennes afin de mieux contrer le RN…
AUXERRE : Depuis 2022, elle était membre du bureau exécutif national du MODEM. Préparant sans doute et à son rythme son accession vers la plus haute marche départementale. La revoilà qui nous revient par la grande porte : celle des responsabilités en qualité de présidente au sein de sa formation de prédilection, chère aux idées de l’inamovible maire de Pau, François BAYROU.
Le retour de Michèle CROUZET s’est donc confirmé lors de l’élection en interne, survenue il y a quelques jours dans l’Yonne. Une élection sans véritable surprise puisque la future gagnante était la seule à candidater et à se présenter sur la ligne de départ.
Après le retrait de l’emblématique Pascal HENRIAT, vice-président du Conseil départemental en charge du numérique, qui avait décidé finalement de ne pas participer à ce scrutin. Afin de ne pas le rendre trop complexe…et imprévisible ?
Durant dix-sept ans, l’ancien argentier de la Ville d’Auxerre et de l’Auxerrois – il s’est débarrassé de ses deux délégations il y a quelques semaines afin de gagner en indépendance et en liberté en vue des municipales de 2026 -, a incarné ce MODEM dont il vantait les mérites à chaque meeting et réunion.
Bouter le RN hors de l’Yonne !
Aujourd’hui, la page se tourne. Laissant l’opportunité à Michèle CROUZET de s’engouffrer dans la brèche et de remporter une échéance électorale qui était gagnée quasiment d’avance une fois la règle du jeu connue.
Travaillant au niveau national avec un groupe de spécialistes sur les questions de l’agro-alimentaire pour préparer le nouveau projet de la loi EGALIM, Michèle CROUZET ne voulait pas se couper de son territoire, le département de l’Yonne.
L’ancienne députée se projette déjà sur l’avenir. D’une part, le recrutement de nouveaux militants – le parti centriste possède une petite cinquantaine d’adhérents encartés auxquels il est nécessaire d’ajouter les sympathisants – s’apparente à une priorité en vue des futures échéances ; d’autre part, son leitmotiv, viscéral, est de bouter à plate couture le Rassemblement National des terres icaunaises et de France !
« Nous devons tous nous unir – elle fait en cela allusion aux inféodés de Renaissance, Horizons et MODEM – pour contrer le RN qui a le vent en poupe à l’approche des échéances européennes, explique-t-elle, nous devons faire connaître nos idées, les confronter à d’autres et convaincre… ».
Un tremplin idéal en vue des municipales 2026 à Sens ?
Le bureau n’est pas encore connu. Il devrait l’être courant avril. On devrait y retrouver certainement Christian DUCHET. Entre-temps, les 23 et 24 mars, à Blois, Michèle CROUZET, forte de son nouveau statut, se rendra dans le Loir-et-Cher afin de prendre part aux travaux et aux votes du congrès national.
Dire que la Sénonaise ne pense pas aux municipales de 2026 serait peut-être mentir. En tout cas, elle soutient d’ores et déjà la probable candidature de Pascal HENRIAT – ce dernier n’a pas caché ses ambitions d’y aller le moment venu à Auxerre – attendant la réciprocité si elle-même se lançait dans cette aventure dans la capitale des Sénons. Un ticket CROUZET/HENRIAT qui se doit de travailler ensemble dans tous les cas…
Thierry BRET
On ne pouvait passer sous silence l’insoutenable problématique des violences intrafamiliales à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de lutte pour les Droits des Femmes. Plusieurs instances institutionnelles de l’Yonne (le Conseil départemental, le CCASS de la Ville d’Auxerre, les Pôles Enfance et Lutte contre les exclusions de la Croix Rouge) ont proposé un passionnant débat, à l’Abbaye Saint-Germain à Auxerre, autour de cet item fondamental de notre société. S’appuyant sur le spectacle débat, concocté par la compagnie théâtrale, « La Belle Histoire »…
AUXERRE : Une douzaine de scénettes. Convaincantes, traduisant presque des épisodes classiques de la vie ordinaire, parfois teintées d’humour. Oui, mais voilà, le scénario se tend. Les comédiens de la compagnie « La Belle Histoire » y injectent de la violence, des invectives, de l’insoutenable.
On doit ce spectacle débat au collectif « A Vif ». Il lutte au quotidien contre la banalisation des violences intrafamiliales. Celles que l’on nommait il y a peu encore les violences conjugales. A partir des témoignages de victimes de ce qui demeure inqualifiable a été créé ce spectacle, suscitant bon nombre d’interrogations parmi l’auditoire. Un public composé de professionnels mais également de personnes accompagnées. On notera la présence parmi l’assistance de la vice-présidente du Département en charge de ce dossier, Catherine MAUDET, de Céline BAHR, élue à la Culture à la Ville d’Auxerre et conseillère régionale ou encore de Marie-Ange BAULU, élue ERRE de l’Agglomération de l’Auxerrois. Toutes devaient ouvrir la séance de cette animation ô combien importante.
Etat des lieux des réalisations déclinées par le Conseil départemental de l’Yonne
Précisément, Catherine MAUDET retint l’attention en présentant tout ce qui a été mis en place par le Conseil départemental de l’Yonne à ce propos. Soit la traduction dans les actes d’une ligne budgétaire s’élevant à 208 000 euros d’aides aux associations.
« Il existe 23 référents VIF (Violences Intrafamiliales) dans chaque Unité Territoriale de Solidarité spécifiquement formés pour détecter et accompagner les victimes, devait-elle expliquer avant de décliner d’autres actions, il y a l’hébergement des femmes isolées sans ressources avec enfant de moins de trois ans ; nous avons déployé des informations collectives en milieu scolaire, mis en place des unités d’accueil pédiatriques pour enfants en danger… ».
Puis, l’élue départementale ajouta que « les Unités d’accueil pédiatrique des enfants en danger (UAPED) étaient en cours de constitution tant à Auxerre qu’à Sens avec le concours du parquet, de l’Agence régionale de Santé (ARS) et des municipalités concernés ». Quant à la prise en charge des mineurs présents lors d’un homicide au sein du couple, elle intègre ces priorités.
« Nous renforçons également la mise en place d’intervenants sociaux en gendarmerie, souligna l’oratrice, ainsi en novembre dernier, nous en avons créé un deuxième poste sur le département dans le nord de l’Yonne. Il y a aussi la médiation familiale, les accueils de jour et les lieux de parents enfants. ».
Tous les acteurs du territoire se mobilisent…
En 2023, ce sont 144 situations et 615 rendez-vous qui ont été accompagnés par le service social départemental. Rappelons que tous les territoires sont concernés par ces initiatives.
Dans les faits, c'est aussi une coordination et une coopération étroites entre tous les acteurs du quotidien, avec les élus ERRE et l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne (AMR89), présidée par Dominique CHAPPUIT.
Tous possèdent une oreille attentive auprès des victimes afin de mieux les sensibiliser, les former, et les informer depuis plus d’un an. Des séances pédagogiques sont assurées par les équipes des Unités Territoriales du Département et des visioconférences de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne.
« Enumérer ces dispositifs, c’est avant tout pour dire qu’ils existent, pour que vous en parliez autour de vous, rappelle Catherine MAUDET, pour qu’ils arrivent à l’oreille d’un conjoint battu ou d’un enfant battu… Ne sous-estimons pas, l’échange d’informations dans la libération de la parole. Contrairement à ce que certains peuvent penser, si ces dispositifs font exploser les chiffres, ce n’est pas parce qu’ils les créent mais parce qu’ils les révèlent, les mesurent. Et quand une société est malade de ces violences, il faut guérir, il faut prévenir, mais en aucun cas casser le thermomètre... ».
A l’issue de la pièce, un débat composé d’experts (CIDFF Centre d’Informations sur le Droit des Femmes et des Familles, France Victimes, FNACAV la Fédération nationale pour l’Accompagnement des Auteurs de Violences Conjugales, le Conseil départemental) approfondit les différents thèmes. Animé par la responsable de « La Belle Histoire » et en présence de la procureure de la République de Sens, Julie COLIN, il permit d’échanger avec la salle et de partager les bonnes pratiques et les réflexions. L’ESAT et l’EPNAK eurent le mot de la fin en proposant un goûter dégusté dans le cloître de l’abbaye ! De quoi joindre l’utile à l’agréable, en somme…
Thierry BRET
Placés à portée de main sur le vaste bureau, les deux Dalloz à la couverture rouge, dont le Code Civil, lui servent toujours de référence. Normal, le jeune homme est un juriste pur jus jusqu’au bout des ongles. Le look soigné, élégant et affable, Yassin KOUACH poursuit de brillantes études de Droit Science Politique – il est en troisième année – avant d’intégrer Sciences Po Paris dès la rentrée prochaine. S’il n’a jamais eu honte de ses ambitions politiques, le garçon vit aux côtés du député de la deuxième circonscription de l’Yonne André VILLIERS une très belle et utile expérience d’attaché parlementaire…
MIGENNES : Il possède la fibre politique dans la peau. Bien enfoncée dans le derme ! C’est suffisamment rare, quand on a à peine dépassé la vingtaine d’années d’existence, pour le signaler. Surtout, dans un monde qui ne semble plus guère accorder de crédit et de confiance à une caste parfois hermétique et éloignée des réalités.
Originaire de Tonnerre, Yassin KOUACH ressemble du fait de sa jeunesse à un véritable OVNI dans cet univers suranné et très sérieux. Attaché parlementaire du député de l’Yonne, André VILLIERS, depuis quelques mois, le garçon a toujours eu en lui cette volonté de l’engagement. Un mot fort qui résonne à ses oreilles.
Derrière son bureau accueilli au sein de la permanence du parlementaire icaunais à Migennes, il peaufine ses nombreux dossiers.
« Parmi les principales missions d’un attaché parlementaire, explique-t-il de manière pédagogue, on effectue des recherches et des analyses sur des sujets législatifs, politiques et locaux, afin de fournir des rapports devant aider ensuite l’élu à prendre des décisions éclairées… ».
A cela, s’ajoute le traitement de la correspondance, le suivi des mails, les appels téléphoniques. Bref, un vrai travail de soutien de l’élu dans toutes ses tâches parlementaires et politiques en veillant à ce que toutes ces interventions soient remplies de manière efficace et professionnelle. Et tout cela, il adore le jeune Yassin, passionné depuis ses tendres années par la politique et…l’équitation !
« Mon engagement politique a germé dès mon enfance, se souvient-il, dès le collège où j’étais délégué de ma classe et représentant des élèves au conseil d’administration. Cette volonté de défendre les autres m’a conduit à m’intéresser à la chose politique… ».
L’apprentissage des valeurs dont celle du travail…
On pourrait presque appeler cette expérience les bienfaits de l’école de la République, en somme ! Issu de classe moyenne – ses parents étaient ouvriers au sein de la fameuse fromagerie Paul RENARD localisé à Flogny-la-Chapelle avant qu’ils ne deviennent cadre et gérant d’une société de soins à la personne et d’entretien en grande surface par la suite -, Yassin fut élevé par sa grand-mère.
« Mon grand-père s’était installé à Flogny-la-Chapelle après la Seconde Guerre mondiale où il avait aidé son frère à combattre contre l’occupant. Il a d’ailleurs reçu la médaille de la Croix du Combattant… ».
Aux côtés de sa grand-mère, le jeune Yassin acquiert les fondamentaux autour de la valeur travail, gagnant en maturité et en responsabilité. A 18 ans, il exerce une activité professionnelle au centre LECLERC de Tonnerre pour financer ses études. La véritable école de la vie ?
En 2020, au moment des échéances municipales, il est encore trop jeune pour prétendre jouer un rôle. Il s’investit cependant à Tonnerre où il croise la route d’un certain Cédric CLECH – l’actuel édile de la place – et exprime son soutien au candidat qui battra l’élue sortante, Dominique AGUILAR.
« Son bilan était chaotique, souligne-t-il, il fallait une nouvelle dynamique ! ».
Un peu plus tard, à l’occasion d’un discours qu’il prononce lors d’une cérémonie commémorant la Libération de Tonnerre, un responsable politique vient le féliciter et l’encourager : son futur « boss », André VILLIERS !
« Je ne serai pas tête de liste aux municipales à Tonnerre »
Deux ans plus tard, on retrouve le jeune étudiant en Droit Science Politique intégré au sein de l’équipe de campagne de l’ex-député UDI, devenu Horizons entre-temps. Une expérience mémorable, intense, avec des journées trop courtes, et surtout un épilogue épique où les deux hommes se jettent dans les bras à l’annonce des résultats victorieux pour l’agriculteur du Vézelien !
« Je reconnais cependant que le début de la collaboration avec le député, une fois l’ayant rejoint comme attaché parlementaire, a été très difficile, se remémore Yassin KOUACH, j’étais très jeune et lâché dans ce monde particulier où la moyenne d’âge est plutôt vieillissante, j’ai connu quelques épisodes douloureux au plan personnel… ».
On le sent un peu meurtri le temps de l’anecdote, lui qui se complaît pourtant à vivre à fond son engagement dans les nobles valeurs du travail, de la proximité et de la transparence.
Quand on pousse plus avant l’échange afin d’en savoir davantage sur ces réelles intentions à l’approche des échéances électorales de 2026 (les municipales), le jeune homme répond quasiment du tac au tac !
« Malgré toutes les rumeurs qui circulent à mon sujet, notamment celles qui font référence à mes ambitions aux prochaines municipales, je tiens à clarifier les choses, argumente-t-il, je ne serai pas tête de liste à ces élections… ».
Ses priorités actuelles concernent avant tout ses études (« je reste conscient de l’importance de celles-ci et des responsabilités qui en découlent ») et le soutien apporté aux projets dynamiques existants sur Tonnerre, incarnés par l’actuel édile, Cédric CLECH.
« J’apprécie tous les projets qui sont mis en exergue, ajoute-t-il, notamment dans le domaine de l’investissement du cadre de vie – deux millions d’euros injectés dans les projets en quatre ans -, la non-augmentation des impôts, le développement avec les milieux économiques et les filières du luxe ou le désendettement d’un million d’euro décliné en quatre ans. Je soutiens aussi les initiatives culturelles – elles sont nombreuses il est vrai sur Tonnerre -, les infrastructures sportives comme le city stade ou les travaux permettant de réhabiliter les voiries… ».
« Faire de la politique, c’est avoir envie de faire évoluer les choses »
Sans faire de l’angélisme, Yassin KOUACH, malgré son jeune âge, possède le sens aigu de l’analyse. « Je reste particulièrement préoccupé par la situation observée dans le domaine de la santé – et de citer la récente démission d’une soixantaine d’agents au centre hospitalier local au cours de ces trois dernières années -, je m’inquiète vraiment pour l’offre de soins dans le Tonnerrois… ».
Sa vision économique se veut pertinente et lucide. « Il faut attirer des investisseurs à Tonnerre et favoriser l’installation de grandes structures industrielles. Nous devons être proactifs et agir collectivement dans cette démarche car les investisseurs ne viendront pas à nous tout seul… ».
Lui qui souhaiterait un embellissement des décorations de Noël (« elles sont trop simples et trop vieilles ! »), estime qu’il est insupportable de dire qu’à Tonnerre c’est le grand désert et qu’il ne s’y passe rien ! Ce qui est faux, par ailleurs !
Quant à la communauté de commune Le Tonnerrois en Bourgogne, M. KOUACH a aussi son avis : « il est essentiel de travailler avec la gouvernance territoriale pour une ville comme Tonnerre ! Les problèmes résultant de l’ingérence ou de la méconnaissance dans la gestion du territoire ont des répercussions chaotiques sur les habitants de Tonnerre et du Tonnerrois… ». C’est dit !
Visionnaire, Yassin KOUACH ? Il sait balancer des flèches trempées dans de l’acier. « Dans notre département, l’extrême droite semble être favorisée, non pas par conviction mais par mécontentement, pense-t-il.
Travaillant deux fois plus pour réussir – sans doute ses origines modestes en venant du quartier des Prés-Haut à Tonnerre -, le jeune attaché parlementaire qui a le vent en poupe sous l’aile protectrice d’André VILLIERS – son digne successeur un jour sur la circonscription ? – sait qu’il doit rester humble, patient et lui-même, tout en demeurant accessible pour gravir les échelons.
« Il ne faut pas se présenter en politique simplement pour le faire, conclut-il, mais parce qu’il y a une envie de faire évoluer les choses… ».
Alors, le retrouvera-t-on sur une liste aux prochaines échéances municipales en bonne position afin d’apporter sa pierre à l’édifice et mettre à contributions ses qualités et sa détermination ? C’est fort probable ! En tout cas, lui, c’est son désir le plus cher. A bon entendeur…
Thierry BRET
C’est un flux continu de visiteurs en cette journée de samedi. De quoi réjouir le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne, Jean-Pierre RICHARD. Organisé dans dix de ses centres régionaux de formation, les portes ouvertes de l’organisme consulaire s’apparentent déjà à un véritable succès. Logique, quand l’on propose plus d’une soixantaine de formations en apprentissage et en formation continue, du CAP au Bac +3. Cela parle aux jeunes et aux moins jeunes !
AUXERRE : Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts, en définitive. Que l’on soit apprenti, demandeurs d’emploi, salariés, voire en reconversion professionnelle. Mais aussi, selon les cas, chefs d’entreprise ou conjoints collaborateurs. Une cible, la plus large possible qui ne peut plus ignorer que la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne Franche-Comté dispose de sacrés atouts dans son jeu, en matière d’orientation et de formation.
Pas moins de soixante (même un peu plus) possibilités offertes sur le marché par l’institution régionale ! Il n’y a qu’à se baisser et se servir pour satisfaire ses envies.
A Auxerre comme à Vesoul, Nevers, Chalon-sur-Saône ou Dijon, l’objectif de cette journée du samedi 09 mars était évident : prendre le temps de présenter ce panel de formations au public, lors d’entretiens directs constructifs.
A charge pour les collaborateurs de la chambre consulaire régionale de se placer en tête de gondole et d’expliquer, argumenter, analyser, affiner leurs renseignements. De manière privilégiée avec les interlocuteurs, venus en quête d’informations utiles et pragmatiques par rapport à leur projet professionnel.
Ce qui fera dire à Jean-Pierre RICHARD, président de la chambre de l’Yonne, jamais à court de bons mots : « la Chambre de Métiers et de l’Artisanat est une vraie boussole de l’entreprise dans ces moments de tempête… ».
Se sera-t-il inspiré des calicots aux slogans humoristiques qui trônent dans le hall d’entrée de l’établissement ? Peut-être à la lecture de quelques-uns d’entre eux : « Moi, j’ai trouvé ma voie, c’est par là ! ». Ou encore « L’avenir s’illumine lorsque l’on sait où on va ! ».
D’autant que la Chambre régionale était porteuse de très bonnes nouvelles. En effet, dès la rentrée de septembre, des formations supplémentaires seront disponibles afin de préparer des diplômes reconnus par l’Etat. On peut citer à titre d’exemples du BTS Gestion de la PME, du BTS négociation et digitalisation de la relation client (NDRC) ainsi que des niveaux Bac + 3 avec le bachelor responsable d’établissement touristique, celui de responsable de développement commercial et enfin celui de conseiller clientèle en assurances et produits financiers. Des innovations ayant pour but de répondre aux réels besoins des entreprises, notamment celles qui évoluent dans le secteur artisanal sur des métiers en tension.
Thierry BRET
Son visage présente quelques signes de fatigue. Les traits un peu tirés mais le regard toujours déterminé pour mener à bien ses combats contre les injustices, Florence LOURY le reconnaît elle-même : février fut plutôt un mois très chargé. Cela ne l’empêche nullement de se mobiliser en débutant la première, la conférence de presse accueillie vendredi matin à la Maison de l’Ecologie à Auxerre. Aux côtés de l’élue francilienne, Stéphanie DEMBAK-DIJOUX, la tête de gondole écologiste de l’Yonne figure sur la liste des Verts aux Européennes…un signe de reconnaissance.
AUXERRE : Sur les murs, sont placardés çà et là des portraits de l’eurodéputée et tête de liste aux Européennes 2024, Marie TOUSSAINT. La jeunesse parle pour elle. Tout comme son petit sourire en coin, un tantinet énigmatique. La volonté qui s’affiche dans ses yeux, aussi. Le slogan en dit long sur le programme qui sera défendu par les candidats écologistes d’ici au 09 juin, date butoir des échéances européennes : « Une autre agriculture est possible ».
Pile poil avec l’actualité. Et puis, il y a ce triptyque qui s’imprime déjà dans les neurones. La paix, la justice, l’écologie. En trois mots, tout est dit ! Clair, net, et précis, sans fioritures aucunes, mais c’est tellement plus efficace quant à la portée concrète du message.
Au premier plan, quelques militants verts s’activent encore avant que ne commence le point presse. Prévu à 10h30, il bénéficiera in fine du fameux quart d’heure de rab et de patience à la sauce bourguignonne ! Il faut installer les indispensables calicots qui apportent une touche identitaire supplémentaire au décorum. Et puis, les journalistes conviés ne sont pas encore arrivés sur le lieu du rendez-vous. Les difficultés de stationnement de la rue Joubert, sans doute, où il n’est guère aisé de se rendre en automobile un vendredi matin et de pouvoir respecter la ponctualité !
Beaucoup d’énergie à déployer au quotidien pour la cause écologiste
Dans un coin de la pièce, Florence LOURY et Stéphanie DEMBAK-DIJOUX prennent soin de disserter tranquilles avec quelques militants. L’espace bar, animé par Valentin ANDRY – le revoilà avec son dynamisme sur le devant de la scène ! -, connaît une effervescence autour de la machine à café. L’atmosphère est plutôt cool à la Maison de l’Ecologie !
Précautionneuse sur les horaires, Florence LOURY prend les devants, invitant tout le monde à s’asseoir alors qu’elle, debout, va ouvrir le bal. Du moins, cet exercice rencontre avec la presse qui va permettre de lancer de manière officielle la campagne des prochaines élections européennes chez les Verts. Une Florence LOURY un brin fatiguée et elle s’en excuse aussitôt. « Il faut déployer beaucoup d’énergie au quotidien pour mettre en pratique le projet écologiste… ».
Professeure d’éducation physique, la figure charismatique de la cause verte sur l’Auxerrois rappelle les valeurs qui sont les siennes en guise de préambule. De la pratique de l’inclusion à la démarche écoresponsable, sans omettre la mobilité douce, à bicyclette de préférence, Florence LOURY mène de belles actions avec ses collègues du collège Paul Bert où elle enseigne. Mais aussi avec les militants d’Europe Ecologie Les Verts. A titre d’exemple, une opération plantation d’arbres en janvier dernier où 850 végétaux ont trouvé racine sur la commune de Coulanges le long d’une voie douce.
Un soutien à EELV pour lutter contre l’extrême droite
Conseillère municipale d’opposition à Auxerre, Florence LOURY ne manquera pas lors de son explication de texte d’égratigner copieusement l’action du maire auxerrois, Crescent MARAULT, et de son équipe, qualifiée de « droite» par l’interlocutrice.
« Le maire mène une politique de destruction des services publics, souligna-t-elle, il fait des choix sans aucun débat démocratique, à contre-sens de la transition écologique. Notamment quand il veut implanter une zone industrielle sur des terres agricoles cultivées en bio à Venoy ; quand il veut mettre fin à la collecte des déchets en porte-à-porte ou qu’il décide de vendre le terrain arboré du camping municipal à l’AJ Auxerre, le club de football… ».
Ce qui demande beaucoup d’énergie, selon Florence LOURY. « Alors que l’on pourrait faire autrement ! ». Des luttes écologistes qui sont également de formidables remèdes contre l’anxiété, plaisante-t-elle en s’adressant à l’auditoire. « Ces luttes apportent émancipation, espoir et solidarité… ».
Une mobilisation qui reste donc entière pour la militante verte, engagée dans les élections européennes et figurant ainsi sur la liste officielle d’EELV. Un autre candidat de Bourgogne Franche-Comté, Billy CHRETIEN, de Côte d’Or, y apparaît également.
« C’est une satisfaction, précise Florence LOURY, une reconnaissance de mon investissement local. Bien sûr, en étant candidate sur la liste écologiste, j’apporte mon soutien à notre tête de liste, Marie TOUSSAINT. Ce soutien est entier pour contrer l’extrême droite… ».
Envoyer un maximum de députés verts au parlement européen
Une allusion à peine voilée au combat que mène l’élue auxerroise contre les candidats du Rassemblement national depuis son échec aux dernières législatives. Et de se souvenir de sa défaite, face à Daniel GRENON qui remporta la députation de la première circonscription face à elle, un soir de juin 2022.
« Je veux que vous sachiez qu’au second tour, à la préfecture, j’ai pu voir la connivence qui existait entre les élus locaux – elle cite les patronymes de Patrick GENDRAUD, président du Département et de Christophe BONNEFOND, l’un de ses vice-présidents, pourtant catalogués Républicains – et les représentants du RN qui se félicitaient ensemble de la victoire du parti de Marine LE PEN… ».
Puis, Florence LOURY en rajoute une seconde couche au cas où la première ne soit pas suffisante sur ce sujet : « la droite et l’extrême droite combattent ensemble la transition écologique…elles mettent en danger tous les apports européens sur l’environnement depuis trente ans, les droits humains et la solidarité entre les peuples ».
Quant à l’Europe, confrontée à la crise écologique, elle doit revoir très vite ses priorités économiques, pour Florence LOURY. « Il est temps d’inventer un nouveau modèle, dira en substance l’oratrice, et de s’adapter au dérèglement climatique… ».
L’alimentation, la consommation, la santé, les transports sont autant de thématiques qui seront abordées par les écologistes durant cette campagne de sensibilisation qui démarre. « Nous allons rencontrer les habitants de l’Auxerrois pour évoquer avec eux tous ces sujets, conclut Florence LOURY, nous ferons tout avec cette campagne pour envoyer un maximum de députés au Parlement européen… ».
Une date, par ailleurs, est déjà à biffer sur les agendas : celle du jeudi 11 avril prochain quand l’eurodéputé écologiste David CORMAND débattra à Auxerre avec militants et sympathisants.
Thierry BRET