De la patience et de l’abnégation ! De l’entraînement, aussi, avec de temps à autre, une pause providentielle. Histoire de souffler un peu avant d’entamer un nouveau programme de réjouissances qui le mènera dans sa mère patrie : le Maroc. Mais, avant cela, le champion auxerrois a eu le plaisir de recevoir une distinction. Une de plus ! La médaille du département de l’Yonne.
AUXERRE : De l’émotion et des paroles de sérénité qui réchauffent le cœur. Celles d’un grand monsieur de la pratique sportive et de l’athlétisme. Humble, affichant toujours un large sourire (parce qu’il sait d’où il vient et en conséquence il sait où il va), Abder EL BADAOUI est un optimiste de nature.
Même quand ses muscles souffrent sous la chaleur caniculaire d’une multitude de pays traversés en courant ou en pédalant au détour d’un défi. Même lorsqu’il se fait refouler à la frontière iranienne pensant pouvoir accomplir son périple le rapprochant de Dubaï selon l’itinéraire initial qu’il s’était fixé.
Voilà un garçon qui possède ce bon sens nécessaire pour appréhender la vie. Celle qui ne se créé pas avec une fourchette dorée dans la bouche. Mais qui se construit pas à pas dans le courage et la confiance. Celle que lui accordent les autres. Ses proches, ses amis, ses soutiens, ses partenaires.
Tous étaient de la fête, lundi en milieu d’après-midi au cellier de la préfecture de l’Yonne. Aucun n’aurait manqué ce rendez-vous distinctif. Celui de la remise de la médaille du Département venant auréoler l’étoile de cet athlète de haut niveau. Une cérémonie protocolaire qui fut présidée par Patrick GENDRAUD, l’incarnation politique de ces lieux.
Juste récompense, en vérité, et ô combien méritée pour cet amoureux des grands espaces qui d’ici quelques jours foulera le sol du royaume chérifien en quête d’un nouvel exploit après deux ans d’absence dans le pays. Il s’agira de relier le port emblématique de l’Afrique, Tanger à Laâyoune, la ville la plus importante du Sahara occidental. Un raid à parcourir à pied le long du littoral atlantique du Maroc, baptisé « Les Foulées Vertes ». Un clin d’œil mémoriel à l’historique Marche Verte du 06 novembre 1975. Un évènement que le plus Auxerrois des Marocains ne voulait manquer sous aucun prétexte…
Thierry BRET
Initié en 2018 par la Direction ministérielle à l’Accueil et à l’Intégration des Réfugiés (DIAIR) conjointement avec l’Agence du Service civique, le projet « Volont’R » a pour objectif d’impliquer à la fois des jeunes français et de jeunes réfugiés dans le cadre des Services civiques. La Ligue de l’Enseignement a répondu à l’appel en accueillant sept jeunes afghans et soudanais âgés d’une vingtaine d’années, et autant de jeunes français désireux de s’impliquer dans une mission d’intérêt général pendant huit mois.
AUXERRE : Les panneaux réalisés par les jeunes pour rendre compte de cette riche expérience sont exposés aux Résidences Jeunes de l’Yonne jusqu’au 22 septembre.
Si pour les jeunes Français, cette action a été l’occasion de nombreuses découvertes, elle le fut plus encore pour les jeunes réfugiés. Ils avaient à leur programme huit heures par semaine d’enseignement du français dispensées par l’association CLEF ainsi qu’une journée par mois d’accompagnement vers un projet d’avenir professionnel et une formation citoyenne de six jours dans le cadre du Contrat d’Insertion Républicain.
Chacun des binômes formés d’un jeune français et d’un jeune réfugié a eu l’occasion de participer à plusieurs actions de bénévolat. Que ce soit lors du Festi Coccinelle, du festival Partir en livres, de l’Oxfam Trailwalker ou de la Marche verte.
Ils ont pu également visiter l’AFPA et se préparer à un job dating à la Mission locale ou encore découvrir la Micro-Folie.
L’un des moments forts fut la création d’une pièce de théâtre, sous la houlette de la compagnie « Tribu d’essence ».
Prendre la parole en public en français en surmontant l’émotion et le stress ne fut pas une mince affaire mais reste un moment privilégié d’ouverture aux autres.
Ces jeunes gens disposent à présent d’un petit bagage qui devrait leur permettre de poursuivre leur chemin : reprise d’études pour certains, projet professionnel pour d’autres. Kamal se dit intéressé par une formation de mécanicien, Zarwaly se verrait bien boulanger, tandis que Maëlyss se destine à une école d’éducateurs.
Claire CIUPA
C’est une réussite pour l’association « Confrérie du bois » et pour son président Luc FRAISSE. Depuis 2015, après une première édition en 2016, puis à raison d’une fête tous les deux ans (sauf l’année de la pandémie), l’organisation est peu à peu montée en puissance avec cette année un premier concours de bûcheronnage sportif qui a attiré 18 concurrents dont 13 français, trois tchèques et un italien. Le vainqueur, Alexandre Meurisse, a totalisé le meilleur score sur l’ensemble des cinq épreuves : à la hache, au passe-partout et à la tronçonneuse.
PONT-SUR-YONNE : L’idée est à l’origine de rassembler des acteurs de l’ensemble de la filière bois, bien présente sur le département et en région. Une découverte pour le public venu aussi bien pour glaner des informations sur les entreprises et les produits, voire sur les formations en lycée professionnel, que pour profiter de l’ambiance estivale au bord de l’étang de la Vandoise. En outre, ils ont pu admirer des animations placées sous le signe de la tradition avec les combats médiévaux et des sonneurs écossais.
Dans cette ambiance festive, Luc FRAISSE, président de la Confrérie du Bois, apporte quelques précisions sur la situation actuelle de la filière.
« Elle se porte bien, avec environ 400 entreprises sur le Sénonais et des carnets de commande bien remplis. Les demandes de formation par apprentissage sont assez nombreuses. Le problème étant parfois le niveau scolaire des postulants car il s’agit de métiers très techniques dans lesquels il faut des connaissances de base, par exemple savoir calculer.
Une pénurie qui prend ses origines dans des velléités spéculatives…
Selon vous qu’en est-il de la pénurie de matériaux bois dont on a entendu parler ?
Je ne l’explique pas bien car les forêts françaises sont en expansion depuis les années soixante. La raison avancée est qu’il y aurait une forte demande de l’étranger, aussi bien la Chine que les Etats-Unis. Mais, ces dernières années les scieries ne tournaient pas à 100 %. Il reste donc une marge de progression. Cette pénurie est en tout cas préjudiciable car les artisans ont continué de travailler durant la pandémie mais certains chantiers se sont trouvés à l’arrêt. L’explication que je vois est plutôt une volonté de faire monter les prix. Au printemps 2021, la reprise a été très forte, on avait du mal à suivre. Le problème pour certains a été que les devis avaient été signés pour disons 100 € et qu’au moment de commander les matériaux ceux-ci avaient augmenté jusqu’à environ 140 €… ».
Claire CIUPA
Admiratif de cet antre de l’excellence que représente le CIFA de l’Yonne en matière d’apprentissage, le président national des WORLDSKILLS France, Armel LE COMPAGNON (un patronyme tout à propos lorsque l’on vante les qualités émérites de l’artisanat !) est à Auxerre pour assister aux finales nationales qui se disputent deux jours durant dans la catégorie cuisine. L’un des fleurons du savoir-faire à la française parmi les 63 métiers engagés dans cette compétition…
AUXERRE: Conquis et convaincu par ce qui l’entoure, Armel LE COMPAGNON ! Le président de la vénérable institution des WORLDSKILLS France contemple avec émerveillement le cadre qui lui a permis de s’exprimer quelques minutes auparavant au pupitre, devant les représentants officiels. Le restaurant d’application du CIFA de l’Yonne : le Com’des Chefs.
« Ces installations sont incroyables, lâche-t-il avec gourmandise, je crois qu’en matière d’excellence, on ne peut pas trouver mieux pour organiser ces finales de cuisine 46ème du nom ! ».
Auxerre n’est donc pas dans l’œil du cyclone. Loin s’en faut ! Ou plutôt le site pédagogique que préside Michel TONNELLIER et que dirige Marcel FONTBONNE a reçu la grâce divine. Deux cents centres de formation, éparpillés aux quatre coins de l’Hexagone, étaient en lice, côté candidatures, pour accueillir les finales de cette compétition prestigieuse, qui a succédé aux Olympiades des Métiers.
Or, quarante-cinq seulement ont retenu l’intérêt du comité organisateur. C’est peu. Et parmi ceux-ci, le CIFA de l’Yonne à Auxerre, obtient un magnifique accessit. Excusez du peu !
La Bourgogne Franche-Comté accueille trois sites pour les finales nationales...
« Notre politique est d’aller au-devant des régions, précise le président LE COMPAGNON, afin de faire vivre les territoires. Cette année, la Bourgogne Franche-Comté a été récompensée avec trois sites qui ont été retenus pour recevoir ces épreuves. Besançon, Mâcon et Auxerre. Ce dernier pour les épreuves de cuisine. Il est important que les territoires puissent accompagner l'ensemble des politiques de développement de la formation professionnelle dans leur région… ».
L’Yonne possède de solides références en matière de gastronomie. Logique que la catégorie cuisine y soit sublimée par cette épreuve selon le président national.
« Vous savez, le niveau de chaque pays qui entre en compétition s’apprécie par sa qualité. En France, à l’instar de la boulangerie-pâtisserie, la cuisine est très bien représentée en demeurant un vecteur d’intérêt auprès des jeunes générations… ».
Pour autant, Armel LE COMPAGNON est réaliste : il constate que le niveau, y compris à travers les classements des compétitions mondiales, dégringole de rencontres en épreuves.
Pourquoi ? « Parce que l’on ne change pas de modèle de formation professionnelle… ». La phrase ô combien pertinente est lâchée. Impitoyable pour les institutions ?
« Ici, dans ce CIFA à Auxerre, on trouve une direction et des encadrants qui s’investissent en voulant tout changer. Voilà le réel bonus de l’excellence ! ».
Pour cet acteur de la valorisation de cette filière artisanale qui peine néanmoins à trouver ses troupes pour assurer la relève, c’est simple : « Il faut passer de l’excellence à la très haute performance afin de continuer à progresser à l’échelle planétaire ».
Appelant de ses vœux à la mobilisation globale de l’ensemble des régions de l’Hexagone qui ont un rôle primordial à jouer sur ce chapitre.
« Je suis rassuré par les propos tenus par la vice-présidente Océane CHARRET-GODARD, ajoute-t-il, les mots qu’elle a prononcés résonnent vraiment bien aux oreilles de notre sphère professionnelle. Il y a une réelle volonté d’engagement… ».
Inquiet, en revanche de la crise observée dans l’emploi et le recrutement (12 000 postes sont à pourvoir à l’heure actuelle dans la filière de la restauration en vain), le visage d’Armel LE COMPAGNON s’assombrit.
« C’est général, renchérit-il, la problématique est la même pour les professions du BTP. C'est exactement la même chose dans l'industrie. Le métier de soudeur est devenu de la denrée rare. Notre rôle, en organisant de telles épreuves, est justement de faire en sorte que la lumière soit faite sur tous ces métiers, à la fois pour les jeunes, leur donner des horizons et leur donner les capacités de leur montrer les filières possibles. Sans oublier le coup de projecteur assuré sur les moyens techniques et numériques qui sont là pour leur donner ce qu'il y a de meilleur… ».
Doubler le nombre de titres pour intégrer le top 5 !
Pressé de vivre l’année 2024, synonyme d’accueil des Jeux olympiques de Paris et des WORLDSKILLS mondiaux, se déroulant à Lyon, Armel LE COMPAGNON n’en oublie pas les autres évènementiels prévus avant ces deux rendez-vous majeurs.
« Le président de la République Emmanuel MACRON nous a fixé des objectifs au niveau de ces épreuves internationales qui vont ponctuer 2022 (le concours international de Shanghai entre autres) : nous devons intégrer le top 5 ! Or, actuellement, nous n’occupons que la neuvième place des nations les plus médaillées à ces concours de l’excellence. Pour y parvenir, c’est simple : il nous faut doubler le nombre de titres ! ».
Un challenge que le président et ses équipes sont prêts à relever en mobilisant et rassemblant l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle pour atteindre cet objectif. Envisageable ? Certainement, car comme chacun le sait : impossible n’est pas français !
Thierry BRET
Le départ de ce monstre sacré de la comédie et du théâtre a inspiré notre chroniqueur Jean-Paul ALLOU. Il lui rend hommage de la plus belle façon, en couchant des mots dans un style poétique. Un au-revoir à l’artiste qui vivra toujours dans nos pensées à travers ses 80 films et pièces de théâtre…
TRIBUNE: Les mots nous manquent à tous
Un homme heureux est mort
Icône des trente glorieuses
Et de la France heureuse
Il traverse l’histoire
Du cinéma français
Adulé du public
Des succès populaires
Des films et des cascades
Qui le font rejeter
Des intellos pisse-froid
Des bobos, des gauchistes
D’une intelligentsia
Si loin du cœur des hommes
Honnis des médiocres
Jaloux de son talent
Il va clouer le bec
A tous ces spécialistes
De la pensée unique
Magistral come-back
Avec « Kean » au théâtre
A la fin de l’envoi
Il touche tous les cœurs
Une gouaille féconde
Rejoint le paradis
Des anges et des artistes
Bébel, c’est un sourire
Et l’ami de chacun
L’amant inespéré
Le fils, le père, le gendre
Celui qu’on voudrait être
« Le Magnifique » n’est plus
On peut imaginer
Un cercueil pendu
Sous un hélicoptère
Et une main s’agite
Pour nous dire : au revoir…
Jean-Paul ALLOU