Les croissants étaient délicieux, quant aux chouquettes, elles le furent tout autant ! On n’en demandait pas tant de la part de l’un des meilleurs boulangers de l’Yonne, voire de Bourgogne. Le charismatique artisan de Chevannes, Laurent BISSON, recevait, jeudi matin, la visite dans sa boutique du président du Conseil départemental de l’Yonne, Grégory DORTE, en déplacement dans l’Auxerrois pour la manifestation « Yonne Tour Sport », accueillie pour la seconde année consécutive dans la commune.
CHEVANNES : De l’avis même du président de l’exécutif départemental au sortir de la vitrine commerciale, « les croissants étaient excellents ! ». En l’espace d’une quinzaine de minutes – le timing était chronométré ou presque afin de respecter un emploi du temps trop serré -, le président du Département de l’Yonne, Grégory DORTE, a pu apprécier à sa juste valeur le travail de l’artisan local, Laurent BISSON, un esthète de la boulangerie-pâtisserie que l’on ne présente plus dans le landerneau, et de son équipe.
Juste avant de se rendre au lancement de l’animation estivale « Yonne Tour Sport », faisant étape pour la seconde année consécutive dans la commune, l’ex-édile de Pont-sur-Yonne fut invité par l’élu de Chevannes Dominique CHAMBENOIT à découvrir l’une des pépites commerçantes de ce village – il y en a d’autres par ailleurs, notamment dans le secteur de la restauration ! – la fameuse boulangerie-pâtisserie BISSON, sise sur la place de la mairie.
Une belle opportunité pour Grégory DORTE de pénétrer dans l’antre d’un professionnel hors pair.
« L’intérêt de cette visite a été d’apprécier, au-delà de la qualité proposée au niveau des produits, l’existence d’un commerce opérationnel dans un village, expliqua l’élu de l’Yonne, maintenir des commerces dans les bourgs, c’est essentiel pour notre territoire. C’est cela aussi l’attractivité… ».
Récompenser le travail plutôt que l’assistanat !
L’apport de produits locaux (fraises, framboises) utilisés dans la confection des pâtisseries concoctées par Laurent BISSON et ses équipes est un argument que retiendra de cette visite le président DORTE.
« J’ai trouvé ici beaucoup de passion, ajouta-t-il, c’est essentiel lorsque l’on est un artisan à la tête d’une entreprise. A titre personnel, je sais de quoi je parle : mon grand-père était un artisan de la boucherie exerçant dans la commune de Serbonnes…Je sais ce que sais de bosser : il est temps de récompenser le travail et pas l’assistanat ! ».
L’artisanat représente-t-il une véritable force de l’attractivité pour notre territoire ? Assurément oui dans l’esprit du président DORTE !
« A un moment donné, on reviendra à des valeurs de terroir, de proximité et de qualité dans les commerces. Il suffit de prendre exemple sur ce qui existe dans les petites communes… ».
Le croissant dans la main, l’élu se rendit ensuite sur l’esplanade où était accueillie la manifestation sportive préférée des jeunes Icaunais et de leurs familles. Histoire de brûler quelques calories lors de cet exercice de déambulation rapide !
Président de la Fédération des Boulangers-Pâtissiers de l’Yonne, Laurent BISSON recevra d’ici quelques jours une nouvelle distinction, lui qui a été finaliste national de la célèbre émission télévisée de M6 en 2023, le référent « Boulanger de France » qui garnira sa devanture à la couleur rougeoyante. Un chef d’entreprise qui pourrait peut-être agrandir sa boutique pour cause d’affluence très importante !
Thierry BRET
Il y a de la sérénité dans l’air. Une manière de se rassurer à l’énoncé des chiffres qui vont être présentés dans les instants suivants à la presse, au cours d’un exercice qui permettra de faire un point régulier sur l’état de santé des Résidences Jeunes de l’Yonne. Des chiffres qui accréditent la capacité de se projeter vers un avenir un peu moins tourmenté tout en diversifiant ses activités, un sérieux plus côté finances, même si le constat se veut amer et impitoyable sur l’absence de soutien de la part des collectivités...
AUXERRE : On le savait avant même qu’il ne prenne la parole pour ouvrir cette traditionnelle conférence de presse, nouvelle étape facilitant la compréhension budgétaire de la structure auxerroise qui accueille plus de 400 personnes en résidence chaque année, Rémi PROU-MELINE, ex-conseiller municipal d’Auxerre et président des Résidences Jeunes de l’Yonne, ne pratique jamais l’art de la langue de bois.
Et sans politiser les débats, ni les rendre volontairement opaques et polémiques sur la perte des subventions accordées jadis par le Conseil départemental de l’Yonne et la Ville d’Auxerre survenues au cours de ces derniers mois (respectivement 70 000 euros et 8 000 euros), le président de l’association des Résidences Jeunes de l’Yonne n’est pas tendre avec les décisions qui ont été prises, décisions dont la structure a du mal à se remettre depuis. Une analyse qu’il veut pertinente et lucide. Limite, accusatrice par ailleurs !
« Visiblement, le Département de l’Yonne n’aime pas la jeunesse. Je ne comprendrais jamais comment l’exécutif départemental a pu nous supprimer la subvention de 70 000 euros annuelle et qu’elle ne soutient pas un établissement tel que le nôtre qui accueille chaque année des jeunes travailleurs ! Il en est de même de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois et de la Ville d’Auxerre qui avait arrêté de nous verser des aides nécessaires en 2023. Les gens qui sont à la tête de ces institutions ne défendent pas la jeunesse, bien au contraire. C’est vraiment lamentable… ».
L’arrêt des subventions a mis en porte-à-faux les Résidences
Le ton est donné, même si les propos du directeur des établissements – les résidences se conjuguent en plusieurs bâtiments – Marc PICOT se veulent plus rassurants et pragmatiques à l’heure de dévoiler les chiffres clés de l’exercice écoulé.
« Etre prévenu en fin d’année de ces coupes sombres est inadmissible, renchérit le jeune président, aujourd’hui, nous n’avons plus de relations avec l’institution, déplore-t-il, alors que la jeunesse auxerroise a des besoins… ».
Grâce à leurs partenaires, la réactivité ne s’est pas fait attendre pour la structure associative qui gère ces résidences. Le rebond est observé désormais et plutôt de très belle manière comme l’expliquera longuement le directeur de l’entité, Marc PICOT.
« Du fait de leur polyvalence, les salariés ont été très motivés pour redresser la barre, ajoute Rémi PROU-MELINE, je les en remercie… ».
Pourtant, le déficit de l’établissement fin 2024 s’élevait à 80 000 euros. Une situation des plus complexes, pour Marc PICOT, plus tempéré dans ses propos.
« Nous avons pris le taureau par les cornes dès le mois d’octobre 2024, souligne-t-il, date à laquelle nous avons appris que nous ne bénéficierons plus des subventions du Département, de la CA de l’Auxerrois et de la Ville d’Auxerre… ».
Mais, c’était sans compter sur l’obtention d’une aide exceptionnelle de 40 000 euros allouée par la CAF, la Caisse d’Allocations Familiales. Certes, cela ne compensait nullement la perte des subventions mais cela mit du baume au cœur des deux responsables des Résidences Jeunes de l’Yonne. Celle-ci organisa une conférence des financeurs dès septembre, non pas pour quémander quoi que ce soit aux partenaires financiers mais pour mettre à plat une situation qui aurait pu devenir très vite insoutenable.
« Primo, cela était nécessaire de réaliser auprès de nos partenaires cet exercice de communication, fondée sur une totale transparence, insiste Marc PICOT, secundo, cela nous a permis de réaliser une analyse fine de la situation avec France Active et de proposer des pistes menant à des solutions… ».
Création de nouveaux services : les plats à emporter !
Parmi celles-ci, à défaut de se débarrasser de quelques salariés (l’effectif actuel est de 13 collaborateurs) – ce n’est pas du tout dans l’ADN des deux pilotes qui mènent ce bateau à bon port – c’était d’augmenter les recettes de la structure associative dans un système de logement accompagné extrêmement contraint. Sachant que le taux d’occupation à l’année oscille entre 88 et 90 % - un peu les résultats du baccalauréat ! -, cela laissait peu de place à la créativité !
Fort heureusement, des opportunités se sont présentées pour résoudre cette problématique budgétaire.
« La production de plats à emporter a pu s’envisager avec le concours de nos deux partenaires, dans des conditions financières intéressantes. On a également travaillé nos tissus relationnels avec des associations ayant besoin d’une chambre pour leurs résidents… ».
Du fait de travaux de rénovation légitimes à réaliser au sein des édifices, plusieurs logements ne pouvaient être mis à la disposition de la location cette saison. Soit un manque à gagner de 10 000 euros de recettes sur une vingtaine d’appartements !
D’ici le mois de septembre, il n’y aura plus de travaux de réhabilitation des logements dans les résidences. De quoi rassurer pleinement le binôme décisionnel de la maison.
Avec le foyer de l’Enfance, une nouvelle passerelle a ainsi été créée en 2024. « Nous travaillons bien avec eux, affirme Marc PICOT, nous avons déjà accueilli des résidents pour répondre à leurs besoins d’hébergement spécifiques…avec des éducateurs spécialisés ».
Pourvues d’un très bel espace cuisine hautement opérationnel (elle a bénéficié de 36 000 euros de travaux de modernisation), les Résidences Jeunes de l’Yonne proposeront dorénavant un service de plats à emporter. Ils seront préparés sur place et acheminés ensuite vers des clients strictement professionnels. Soit une trentaine de repas par jour, ce qui occasionnera des recettes supplémentaires pour la trésorerie. Parallèlement, une enveloppe de dix mille euros fut consacrée à l’optimisation du réseau informatique.
« Il le fallait le faire, précise Marc PICOT, même si ce n’est pas la NASA ici ! ».
Pour ces investissements, les Résidences ont profité de deux prêts de la part de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté et du réseau France Active. « C’est l’imprimatur de la banque et d’une structure spécialisée dans les ESS (Economie Sociale et Solidaire) qui cautionne nos projets… ».
Des partenaires fiables qui suivent sans renâcler les initiatives des Résidences favorables à leur développement. « L’épisode du Conseil départemental n’est qu’un épiphénomène, constate Marc PICOT.
Puis, le directeur s’épancha sur le poids du DLA, traduisez par Dispositif Local d’Accompagnement, une mesure déclinée par la Fédération des Foyers Ruraux de France et France Active. « Nous avons été heureux de pouvoir compter sur ce dispositif… ».
Pour l’heure, l’établissement ne fait pas encore appel aux partenaires privés. En revanche, une bonne nouvelle fut annoncée lors de cette rencontre médiatique : la revalorisation de la part de l’Etat de l’AGLS, l’aide à la gestion du logement social.
« C’est une contribution de l’Etat pour nous aider dans l’accompagnement, détailla Marc PICOT, il y a eu une négociation entre l’Etat et notre fédération nationale pour majorer cette AGLS. On va passer concrètement de 25 000 à 68 000 euros. C’est une aide exceptionnelle obtenue sur trois ans de la part de l’Etat… ».
Le dossier a été déposé et accepté entre-temps. Seul l’arrêté de validation de ce dispositif manque encore à l’appel, mais cela ne saurait tarder selon le directeur des Résidences Jeunes de l’Yonne.
2025 repart donc sous des auspices favorables. La phase de stabilité étant en cours, les financeurs se montrent plutôt optimistes pour l’exercice 2026. De quoi respirer un peu mieux en cette période de surchauffe et de canicule budgétaires !
Thierry BRET
Depuis le début de cette affaire, elle était déterminée à pousser le bouchon le plus loin possible jusqu’au sommet de l’Etat, la députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY. Normal, en somme, pour l’avocate icaunaise, habituée aux plaidoiries. Elle aura sans doute trouvé les mots justes et convaincants auprès du ministère de la Santé sur la nécessité de ne pas condamner définitivement la maison médicale de Tanlay, jusque-là en vacance de praticien généraliste officiel…
TANLAY : Il y a quelques mois, la direction de la Maison de Santé de la commune avait sollicité la parlementaire de la droite souverainiste pour qu’elle intervienne sur un dossier brûlant, concernant la survie de l’établissement, privé de médecin généraliste. Une sorte d’ultime recours que la députée de l’Yonne avait pris à cœur de relever comme un défi, au service de ses administrés. Il y allait de la survie à terme de l’établissement qui aura dû s’appuyer durant plusieurs mois sur la bienveillance d’une professionnelle de santé en retraite pour assurer l’intérim. Un exercice d’opiniâtreté qui aura finalement donné raison à la maison sanitaire face aux méandres de l’administration hexagonale. Un nouveau praticien est en poste au 01er juillet 2025.
De quoi fournir quelques arguments à la parlementaire qui se rendra sur place, ce jeudi 10 juillet, pour visiter le nouveau médecin, le docteur Aymen ABDELLAOUI.
« La Maison de Santé de Tanlay a tenu bon, déclare-t-elle, dès que j’ai été sollicitée par sa direction, j’ai immédiatement pris la mesure de l’urgence et me suis engagée pleinement pour éviter la fermeture de cette structure indispensable à la vie du territoire. Après des mois d’efforts, de démarches ciblées et de détermination partagée, un médecin généraliste s’est donc installé, et une seconde arrivée est aujourd’hui sérieusement envisagée… ».
Avec cette visite des installations médicales ce jeudi à Tanlay, Sophie-Laurence ROY entend bien saluer cette victoire concrète, fruit d’un engagement sans relâche de la Maison de Santé Pluridisciplinaire et d’un appui politique constant.
« Je continuerai à défendre partout dans la circonscription ce que cette maison de santé a rappelé avec force : qu’un territoire peut se relever dès lors qu’il croit encore en lui-même… ».
La mission d’un élu de proximité, en somme…
Thierry BRET
La course à l’élection présidentielle est lancée depuis trop longtemps. A tel point que nos dirigeants ne gouvernent plus. Ils ne pensent qu’à ça ! Les municipales 2026 ne sont vues que comme un galop d’essai pour l’Elysée. Les Français sont saturés de politique. Ils commencent à rejeter les visages trop connus, usés par le pouvoir et dévorés par l’ego. Ils se lassent des partis et de leurs luttes partisanes. Dans ce contexte, un inconnu du grand public, un visage nouveau, des idées originales, un programme inexploré aujourd’hui, ont peut-être des chances de sortir du lot. Un futur « martyr » mettant sa tête sur le billot de l’impopularité une fois élu, c’est sans doute un avenir possible pour ne pas dire certain. Alors l’IA peut parfaitement nous servir le futur candidat sur un plateau !
TRIBUNE : Les enjeux sont clairs et tous sont dans les starting-blocks. Les partis affûtent les programmes, les têtes de liste affinent leur stratégie avec une kyrielle de conseillers. Les médias nous inondent de sondages avec des prévisions pour chacun des deux tours. Autant consulter « Madame Soleil » ! La pression monte du côté des politiques. Il ne se passe pas une journée sans un drame avec des morts et des refus d’autorité, d’où qu’ils viennent. Tout cela fait redouter le pire. On s’occupe des océans, de la paix dans le monde, sans pouvoir pour autant assurer la sécurité sur 150 mètres de l’avenue des Champs-Elysées.
Quant à la situation économique et financière de la France, elle est particulièrement préoccupante. L’Etat est en situation de faillite potentielle. Les défis qui s’annoncent pour le prochain président se présentent sous les plus mauvais auspices : surendettement et budgets à rogner lourdement, efforts à demander à toutes les couches de la population…
Une droite souverainiste en totale dispersion
Du côté de l’extrême droite, Marine LE PEN ne lâchera rien même si sa candidature semble improbable. Jordan BARDELLA deviendra l’impétrant naturel. Il ne fait pas l’unanimité, même dans son propre parti ! Jugé trop jeune et inexpérimenté, il ne rallie pas non plus les faveurs des autres leaders de la droite souverainiste. La valeur n’attend pas le nombre d’années, certes, mais beaucoup trop briguent le poste pour valoriser un candidat unique.
Eric CIOTTI annonce qu’il ne sera pas candidat, qu’il rejoindra le RN, et qu’en cas de retrait de Marine LE PEN, il faudra bien soutenir Jordan BARDELLA. L’adhésion est frileuse, plus proche de « faute de grive, on mange du merle », qu’une joie partagée lors d’agapes réjouissantes ! Incertitude…
Marion MARECHAL souhaite une alliance des droites avec le RN, Eric CIOTTI et Les Républicains. Elle ignore Eric ZEMMOUR. En plus, elle marque un soutien inconditionnel à sa tante… Bref, hier elle quitte le RN pour s’allier à Reconquête, puis elle quitte Reconquête pour aller en solo aux européennes, et aujourd’hui elle souhaite s’allier avec tout le monde en écartant ZEMMOUR et en affirmant son attachement à LE PEN… Comprenne qui pourra, mais demain elle fera quoi ?!
Eric ZEMMOUR entretient l’illusion de sa probable candidature. Sa volonté d’union des droites tombe à l’eau. Ses diatribes contre Marine LE PEN, ses sempiternelles récriminations contre les émigrés, le « grand remplacement »… : autant d’éléments néfastes qui l’ont discrédité vis-à-vis de beaucoup d’électeurs et de politiques de son bord. Il est certes présent sur le terrain avec son « bras droit » Sarah KNAFO, mais cela ne suffira pas à dégager une majorité pour la présidentielle.
Nous avons une extrême droite qui part en ordre dispersé, des leaders non positionnés, une dilution des voix probables dès le premier tour et un flou artistique entretenu, nuisibles à une stratégie gagnante.
Ce n’est pas mieux à gauche !
Le NFP a volé en éclat peu après les dernières législatives. Ce parti a obtenu le soutien des « macronistes » aux fins d’obtenir des postes de député et de contrer le RN. LFI a ainsi permis à Elisabeth BORNE d’être élue. Une tambouille politique ayant nui à la démocratie et écœuré de nombreux citoyens. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune possibilité de lancer une élection primaire à gauche. Jean-Luc MELENCHON veut l’investiture. Le PS rejette LFI, c’est ferme et définitif pour 2027 ! Le PC ne souhaite pas non plus d’alliance avec MELENCHON et son parti. Si Fabien ROUSSEL bénéficie d’une sympathie certaine vis-à-vis du public, le Parti Communiste est moribond et ne pèse plus beaucoup dans le paysage politique. La fin de l’ère industrielle a marqué le déclin d’une idéologie, qui dans le monde, a permis le massacre de centaines de millions de personnes… Un récent sondage indique, que sans Jean-Luc MELENCHON, la gauche peut atteindre le second tour. Peut-on encore parler d’Europe Ecologie Les Verts ? Ils sont de plus en plus honnis par le public, proposent une écologie discriminante et punitive, faite de sanctions ou d’intégrisme forcené, et surtout de leaders, qui chaque fois qu’ils parlent, forcent l’hilarité et le discrédit. Il y a fort à parier que « les Verts » s’associeront à LFI pour les municipales et garderont ce cap aux présidentielles.
A gauche et à l’extrême gauche, les candidats partiront en ordre dispersé et cette volatilité nuira fortement à toute présence au second tour.
Et si l’IA nous proposait mieux ?
Elle aussi, la droite (et assimilable) part en ordre dispersé en faisant résonner la cacophonie de leaders que l’on ne connaît que trop. Michel BARNIER, après son échec au poste de Premier ministre n’a aucune chance, Edouard PHILIPPE a certes le vent en poupe mais il apparaît comme un disciple d’Emmanuel MACRON de plus, il a oublié qu’un « horizon » est une ligne imaginaire qui recule chaque fois que l’on fait un pas en avant… Pour Laurent WAUQUIEZ, Xavier BERTRAND, David LISNARD et Bruno RETAILLEAU, la question est loin d’être tranchée. Ici, encore, « Egoland » sera le pays des candidats. Nous assisterons à des jeux d’alliances contre nature : « si je vote pour toi, je veux un poste de ministre »…Gabriel ATTAL fait tout pour ne pas être hors-jeu et Elisabeth BORNE raconte qu’elle envisage de se présenter. Les François RUFFIN, Nicolas DUPONT-AIGNAN, François ASSELINEAU et Dominique de VILLEPIN n’auront pas d’autres alternatives que de rallier le parti proche de leurs idées (ou de leur volonté de gagner un poste ou une mission).
Nous les connaissons à peu près tous ! Ils nous ont toutes et tous usés et abusés, promis l’improbable, dénoncés les précédents gouvernements en affirmant qu’ils feront nécessairement mieux ! Peu à peu, les femmes et les hommes politiques lassent les citoyens et les éloignent progressivement des urnes. Le danger, c’est ouvrir une porte sur une forme de totalitarisme, toujours séduisante en période de crise. Dans ce contexte, un ou une inconnue, avec un discours prometteur, bien orchestré par une intelligence supérieure peut avoir ses chances… L’IA va nécessairement nous proposer des solutions. Le danger ? C’est de se dire que ça ne peut pas être pire qu’avant !
Mais, ne nous y trompons pas et méditons cette belle pensée de COLUCHE : « La dictature, c’est « ferme ta gueule » ; la démocratie c’est « cause toujours» ! ».
Fin de la première partie.
Jean-Paul ALLOU
Deux réunions publiques se sont tenues dans le quartier des Piedalloues à Auxerre et à Venoy afin de présenter un projet de mutuelle intercommunale. Portée par les collectivités locales de l’Auxerrois, de l’Aillantais et du Chablisien, cette initiative veut améliorer l’accès aux soins pour les habitants les plus fragiles du territoire, souvent contraints de renoncer aux soins, faute de moyens. Encore en phase de construction, le projet pourrait voir le jour début 2026.
AUXERRE : Une soixantaine d’Auxerrois étaient présents à la Maison de quartier des Piedalloues, interpellés par une promesse simple sur le papier mais ambitieuse : permettre à tous d’accéder à une mutuelle santé abordable. Derrière cette initiative, trois communautés, celles de l’Auxerrois, de l’Aillantais et du Chablisien, qui ont décidé d’agir dans le cadre d’un contrat de santé signé avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) en octobre 2023, pour tenter de pallier une réalité de plus en plus préoccupante. Soit le renoncement aux soins faute de moyens pour les financer.
Près de 15 000 personnes dans l’Yonne, sans mutuelle
« En France, 4 % des habitants n’ont pas de mutuelle, cela représente environ 3 millions de personnes et dans l’Yonne, on estime entre 13 000 et 15 000 personnes concernées », alerte Marilyne SAINT-ANTONIN, adjointe à la Santé à la ville d’Auxerre. Des chiffres qui recouvrent des situations diverses mais souvent précaires : étudiants, retraités modestes, demandeurs d’emploi, autoentrepreneurs ou travailleurs au revenu trop faible pour cotiser. Pour tous ces publics, les mutuelles classiques restent inaccessibles. Les soins dentaires, l’optique, l’hospitalisation, l’audition, deviennent des luxes et les déserts médicaux n’aident en rien : « cela devient alarmant », résume l’élue, déterminée à proposer une solution concrète.
C’est là qu’intervient le projet de mutuelle intercommunale : une mutuelle « à prix négocié », accessible à tous les habitants du territoire sans obligation d’adhésion, mais avec des tarifs préférentiels, conditionnés à un nombre minimum d’adhérents, encore à déterminer. Pour bâtir cette offre sur mesure, un cahier des charges est en cours d’élaboration, nourri des besoins exprimés par les participants lors de ces réunions.
Objectifs : l’optique, le dentaire, mais surtout, payer moins !
Pour structurer la démarche, les collectivités ont fait appel à Franck DROIN, à la tête de la société de consulting « KAISSA », spécialisée dans les stratégies et services innovants appliqués aux domaines de la santé et de la protection sociale. Habitué à ces démarches locales, son discours est sans ambages : « savez-vous combien vous payez votre mutuelle et que couvre-t-elle… ? ». Car au-delà des garanties, la préoccupation numéro un reste le prix. Expliquant le déséquilibre du système actuel, « avec des contrats collectifs proposés par les entreprises à leurs salariés, compétitifs et encadrés, face à des contrats individuels beaucoup plus chers… ».
Or ce sont justement les retraités et les personnes sans emploi qui souscrivent seuls et payent le prix fort ! D’où l’intérêt d’un regroupement local, capable de négocier des tarifs adaptés et justes. Les mutuelles dies « communales » se développent partout en France. On en recense près de 6 000 aujourd’hui, petites ou grandes, répondant à un besoin croissant d’accompagnement et d’équité. Mais attention, prévient Franck DROIN, « les mutuelles ne sont pas toutes prêtes à jouer le jeu ». D’où l’importance d’un cahier des charges exigeant, garant de la qualité et de la transparence.
Différents types de mutuelles, aux objectifs très variables
Chaque année, 43 milliards d’euros de cotisations santé sont collectées en France. Plusieurs types d’acteurs les gèrent : les assureurs privés comme AXA ou Allianz, les groupes de protection sociale (AG2R Malakoff Humanis), les courtiers et les « vraies » mutuelles, régies par le Code de la mutualité. Tous ne fonctionnent pas sur les mêmes logiques, ni avec les mêmes objectifs : certains sont cotés en bourse, d’autres à but non lucratif. Tous « portent le risque », c’est-à-dire qu’ils encaissent les cotisations mais doivent pour cela, assumer tous les remboursements. Le dispositif « 100 % Santé » mis en place par l’Etat en 2021, garantit un accès sans reste à charge sur certains soins essentiels comme l’optique, le dentaire ou les audioprothèses.
Un droit qui reste encore mal connu : « quand un opticien vous dit que le 100 % Santé, c’est de la mauvaise qualité, il ment ou il est mal informé… », insiste Franck DROIN. Pour autant, de plus en plus de réseaux comme « Santéclair » ou « Carte blanche », encadrent les prix via des conventions avec les professionnels de santé. Autre point d’incompréhension souvent soulevé : les différences de traitements selon les contrats et les revenus. Une personne en affection longue durée (ALD), coûte statistiquement 14 % de plus à une mutuelle. Certains professionnels de santé hésitant par ailleurs à prendre les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (ex CMU), accentuant d’autant les inégalités d’accès.
Les mutuelles comme variable d’ajustement…
Les mutuelles intercommunales ne sont ni obligatoires, ni identiques partout. Ce sont des initiatives locales portées par les élus, mais qui ne les engagent juridiquement en rien, « ce ne sont pas les maires qui vendent des mutuelles, ce sont des partenaires choisis qui s’engagent à proposer des contrats accessibles et à tenir des permanences » souligne le patron de « KAISSA ». Le rôle des collectivités ? Veiller à ce que les engagements soient respectés, notamment concernant l’évolution des tarifs. Mais attention à ne pas se fier qu’au prix d’appel ! « Un contrat à 70 euros peut sembler attractif, mais si après deux ans, il grimpe à 90 euros, on oublie qu’il était très bas au départ… ».
La hausse des cotisations est d’ailleurs un enjeu crucial pour les années à venir, à l’heure où l’Assurance maladie continue de se désengager sur certains postes ou diminue les remboursements. Les mutuelles devenant alors variable d’ajustement parfois au détriment du pouvoir d’achat des plus modestes. Enfin, si certaines offres peuvent sembler séduisantes avec des promesses de remboursement privilégiant les médecines douces ou de confort, encore faut-il qu’elles soient adaptées aux besoins locaux : « à quoi bon couvrir la naturopathie si aucun praticien n’est disponible à moins de 50 km » s’interroge l’expert. Une bonne mutuelle se doit avant tout d’être utile, pas seulement attrayante sur le papier !
D’autres réunions publiques devraient se dérouler dans les prochaines semaines dans l’Aillantais et le Chablisien et à l’issue des débats citoyens, un cahier des charges sera rédigé, précisant les besoins : cotisations accessibles, offres adaptées à la population, garanties claires…
Les organismes mutualistes ou assureurs auront alors jusqu’à octobre pour répondre. Une analyse comparant les différentes propositions suivra, avec in fine, le choix d’un partenaire, voire deux, pour faire jouer la concurrence. Lancement des souscriptions prévu début 2026, mais encore faut-il pour cela, que tout soit validé avant la période de réserve électorale devant débuter le 01er septembre prochain…
Dominique BERNERD