Il ne se passe pas une journée, une heure, sans que les écrans cathodiques et les outils digitaux ne déversent aux heures de grande écoute ou en continu leurs flux d’images répugnantes et horrifiques qui ne peuvent que soulever le cœur et faire phosphorer, peut-être, nos consciences. Que l’on soit chrétien, protestant, orthodoxe, juif, musulman, bouddhiste, animiste ou… bien simplement athée !
Mais, qui, in fine, se soucie véritablement du sort des malheureux Gazaouis, confrontés depuis des mois à une guerre atroce dont ils sont les victimes collatérales car ils ne sont pas nécessairement des soutiens du Hamas, ayant procuré des milliers de morts parmi les enfants, les femmes et les hommes de la société civile palestinienne, devant faire face désormais au pire fléau qui ne peut s’abattre sur l’Humanité : la famine !
Les reportages au fil de l’eau des équipes journalistiques de la planète entière sur place sont choquants. Voire si troublants si l’on s’en réfère à l’Histoire. Ils rappellent d’étranges souvenirs. De curieuses impressions de déjà-vu. Nauséabonds et ignobles pour la condition humaine, parqués dans les camps de la mort…
Des souvenirs honteux dont ceux de ces femmes et de ces hommes, de ces enfants, aussi, aux regards apeurés et creusés par la faim tenace qui dévore l’estomac que l’on pensait sortir d’un autre temps, d’une autre époque, d’un autre monde. Que l’on pensait ne plus jamais voir dans ce premier quart d’un vingt-et-unième siècle devant être celui de la prospérité, de la technologie, des progrès de la science et de la médecine, de la liberté de pensée…Un monde moderne, qui vacille de plus en plus au fil des jours et aux quatre coins de la planète…Tout cela en s’accélérant comme à la vitesse d’une année-lumière. Pauvre de nous !
Pendant ce temps-là, le monde s’en fout !
Du haut de leur tour d’ivoire, posée sur le sol méridional de Manhattan à New York, les technocrates des services administratifs des Nations Unies (ONU) se contentent de tirer la sonnette d’alarme et réaliser des statistiques – elles ont au moins le mérite d’exister et de faire réagir dans les chaumières -, via des rapports les plus alarmistes les uns que les autres, publiés depuis plusieurs semaines sur le naufrage de la bande de Gaza.
Un naufrage ? Que dis-je, un véritable abysse humanitaire qui va conduire plus de 500 000 personnes civiles (soit un Gazaoui sur cinq) vers une mort certaine si rien n’évolue ni ne change sur le registre politique et interventionniste dans le bon sens du terme, pour sauver enfin cette population.
Un Gazaoui sur cinq est ainsi condamné à mourir de faim en cette année 2025 où l’on célèbre le retour de Tom CRUISE et de Robert de NIRO sur les marches du Festival de Cannes, où Donald TRUMP vient de se voir offrir un somptueux aéroplane ayant coûté 450 millions de dollars au Qatar tout en engrangeant de juteux contrats, où les préoccupations des Français demeurent encore et toujours sur le départ de l’âge de la retraite à prendre à 62 ans ou à 64 ans et de préparer du mieux possible les ponts et les vacances, où d’ergoter sur les chances de victoire de LOUANE disputant le concours de l’Eurovision et de savoir si celles-ci sont enfin fondées pour faire oublier notre fiasco perpétuel observé depuis 1977 et le fameux titre, « L’Oiseau et l’Enfant » d’une légendaire Marie MYRIAM, passée depuis dans la case des oubliettes !
Une diplomatie de l’insulte et de la gâchette
Un peuple est en train de crever, voire d’être exterminé à la vue de tous puisque les mots « génocide » et celui « d’épuration ethnique » ont été prononcés officiellement par les plus hautes instances universelles dont les Nations Unies – une grande majorité d’Israéliens fait aussi le même constat désormais malgré les actes odieux commis le 07 octobre 2023 inexcusables en terre d’Israël, y compris auprès des militaires qui ne comprennent plus le positionnement jusqu’au-boutiste de leur gouvernement – et personne n’agirait en conséquence ?!
Eh oui, nous sommes bien au XXIème siècle sur cette planète Terre, totalement chamboulée au niveau des comportements et des mentalités, et les homélies pacifiques du nouveau souverain pontife, Léon XIV, depuis le Saint-Siège du Vatican n’y changeront rien, malheureusement, malgré leurs bienveillances.
Pas plus, d’ailleurs, que les atermoiements d’un président de la République hexagonale qui a pourtant tancé les agissements supra-belliqueux de la gouvernance israélienne du moment, et qui s’est fait traiter de suppôt du terrorisme en retour ! Circulez, il n’y a plus rien à voir du côté de la diplomatie qui se pratique dorénavant à coup d’invectives et de noms d’oiseaux ! Quand ce ne sont pas les armes qui prennent le relais avec cynisme et ironie comme dans certaines régions de l’Europe de l’Est…
L’Histoire est un éternel recommencement…
Aujourd’hui, il faut le savoir : Gaza crie famine, des dizaines de milliers d’enfants vont peut-être mourir de faim dans les jours et les semaines à venir, dans une parfaite indifférence mondiale, alors que les aides alimentaires existent et sont irrémédiablement bloquées à la frontière égyptienne de la bande palestinienne dévastée et quasi rasée de la surface du globe. Mais, comme le suggère si bien Donald TRUMP dont son plan de paix a été aussi confronté à l’échec ici au Proche-Orient, « on peut réaliser de belles choses et faire un bon travail si je m’en occupe ! ».
Allez-y, « Mr Président », vous avez carte blanche et toute la latitude inimaginable pour agir à bon escient et faire que cette catastrophe humanitaire de très grande ampleur, digne des fléaux humanitaires du siècle dernier époque de la Seconde Guerre mondiale dont les Juifs furent pourtant les principales et malheureuses victimes, ne se reproduise pas…L’Histoire n’est-elle pas un éternel recommencement, en somme ?
Thierry BRET
Etoilé Michelin depuis 2019, le sympathique chef Franco BOWANEE est installé depuis de longues années au château du Vault-de-Lugny, auprès d'un couple de patrons lui faisant fort légitimement pleine et entière confiance. Petit à petit, se fit la montée en puissance de la maison (le potager, la nouvelle cuisine, la salle magnifique...), sans oublier cette belle année 2019, et l'attribution méritée de cette étoile que Franco et sa brigade visaient depuis quelques années. Professionnel apprécié de ses collègues (dans le milieu, c'est loin d'être toujours le cas !), je me souviens du regretté cuisinier auxerrois Jean-Pierre SAUNIER disant : « Franco, c'est mon pote ! ».
VAULT-DE-LUGNY : Récemment, un entrefilet publicitaire dans la presse locale attira mon attention. Un buffet-déjeuner à 49 euros était proposé du lundi au vendredi au Château du Vault-de-Lugny. De quoi passer un agréable moment, une fois l'imposant portail franchi et d'admirer la beauté des lieux. Évidemment, un buffet concocté par un chef étoilé ne ressemble en rien à ces formules, souvent des plus quelconques, dans lesquelles une masse de plats médiocres achetés en grande surface alimentaire sont indiqués un peu tristement, à volonté.
On passe un joli moment dans cet établissement
D'impeccables asperges sauce gribiche ou le taboulé cohabitent avec les classiques du chef, parmi lesquels la crème brûlée au foie gras ou le silure en persillé. En la matière, Franco fut novateur en utilisant ce poisson de rivière que d'aucuns trouvaient vaseux. Il le décline en version bourguignonne, et c'est franchement bon, comme une saveur inattendue.
Depuis, la bonne idée de Franco a fait des petits. Cette semaine, lors d'un déplacement en Saône-et-Loire, il m'en fut proposé par deux fois : en amusette, mais aussi en plat dans une délicieuse pôchouse (« Le Saint-Pierre » à Lugny). L'œuf mimosa est bien entendu de la partie, comme le tarama ou une bonne salade de tomates surmontée d'une onctueuse burrata. Le pain est délicieux, la vaisselle plutôt jolie, le service est attentif.
Bref, l'on passe à table un fort joli moment. Parfois, le chien truffier de la maison passe discrètement, si d’aventure une lichette de jambon ne traîne bien opportunément au sol ! Seul petit bémol, le vin au verre est un peu « chérot » et servi à l'office, nous privant du plaisir de voir l'étiquette sur la bouteille.
Des assaisonnements qui permettent de voyager
Chaque jour de la semaine, le plat chaud diffère. Pour les amateurs, le lundi, c'est tête de veau ! Ce midi-là, d'impeccables crevettes en sauce cohabitent avec un riz aux épices. Cette subtile notion d'assaisonnement, c'est un peu la patte du chef, dont les plats nous font souvent subtilement voyager ! Le dessert est un original flan à l'acacia (fleurs avec lesquelles l'on peut faire des beignets, un plaisir aussi éphémère que fugace). Le joli jardin lui aussi, concourt au plaisir des yeux.
Un buffet varié de grande qualité qui mérite vraiment un petit détour afin de s'arrêter pour profiter aussi de la parfaite quiétude des lieux !
En savoir plus :
Les - : les tarifs vineux sont un peu élevés.
Les + : le rapport qualité-prix de cette gourmette formule déjeuner à 49 euros (lundi à vendredi) est correct.
Contact :
Château de Vault-de-Lugny
11 Rue du Château
89200 VAULT-DE-LUGNY
Tel : 03.86.34.07.86.
Stationnement à l'extérieur.
Gauthier PAJONA
Il ne pouvait en être autrement. C’est par un hommage émouvant à son prédécesseur que le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne Thierry CADEVILLE a débuté la séance inaugurale du concept « OCTOPUS », l’ambitieux projet de réhabilitation de la pépinière d’entreprises de l’Auxerrois, ce mercredi en fin de matinée, sous un chaud soleil azuréen. Un astre diurne évoquant le ciel clément de Villeneuve-Loubet où repose désormais Alain PEREZ, à l’origine de la réalisation célébrée ce jour par les instances des milieux économiques et institutionnelles…
AUXERRE : Le drame, survenu le 25 avril dernier. La perte d’une figure de la vie institutionnelle et économique de tout un territoire, un personnage très attaché au développement et au rayonnement de son département de prédilection dans lequel il vivait, et ce, bien au-delà de ses frontières. Lui qui rêvait de démarcher les entreprises franciliennes (voire d’ailleurs) pour qu’elles viennent s’installer ici ou là dans l’Yonne, à Sens – sa ville fétiche ! – comme à Auxerre ! Une histoire d’attractivité en somme, bien avant la lettre, car créatrice d’emplois et de dynamisme démographique…
Présent sur la tribune inaugurale de la cérémonie d’officialisation du concept « OCTOPUS » - le projet de réhabilitation de la pépinière d’entreprises auxerroise dévoilée sous ses plus beaux atours -, le président de la CCI 89 Thierry CADEVILLE ne pouvait débuter la première prise de parole de cet évènement majeur pour la vie économique de notre territoire sans évoquer la mémoire de son prédécesseur, Alain PEREZ, qui nous a quittés le 25 avril dernier des suites d’une foudroyante maladie.
« Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui, commença le responsable de la chambre consulaire, yeux rivés sur les feuilles posées sur le pupitre de plexiglass devant lui, c’est sous la présidence d’Alain PEREZ qu’est né le projet « OCTOPUS ». Alain était un homme de grand charisme. Très impliqué et très persuasif quand il le voulait… ».
Et de citer un épisode notoire vécu en la présence du préfet MOREAU il y a quelques années de cela où les échanges furent vifs entre le représentant de l’Etat de l’époque et le bouillonnant président de la chambre consulaire, jamais à court d’idées ni de volonté ! Il était question du prélèvement des fonds propres de la CCI en 2015. Un sujet tabou aux yeux du regretté président PEREZ, qui savait défendre les intérêts de la Chambre de Commerce et d’Industrie territoriale « comme si c’était ses propres deniers », ajouta Thierry CADEVILLE.
Il tenait à être présent à l’inauguration….
« Lui et moi, n’avons pas toujours été d’accord sur tout, devait-il préciser ensuite, mais, c’est toujours lui qui l’emportait ! Mais, nous étions d’accord sur l’essentiel…. ».
Une CCI de l’Yonne qui aura délégué deux de ses vice-présidents, Sylvie RASMISSE et Didier CHAPUIS aux obsèques de l’ancien président du côté des Alpes-Maritimes, à Nice.
Quant à Josette CARRE – la personne de confiance ayant travaillé aux côtés d’Alain PEREZ durant quarante ans -, elle gagna la scène munie d’une lettre rédigée par Bernadette PEREZ. Un temps de silence où l’on sentit poindre l’émotion parmi l’assistance, fort nombreuse. Un hommage rendu ce jour qui aura touché énormément Mme PEREZ.
« Tous vos témoignages nous aident à passer cette dure épreuve… écrit-elle. D’autant qu’Alain PEREZ – il avait été invité dès l’envoi des cartons officiels à l’inauguration de ce nouveau centre de formation devant être un modèle pour d’autres – avait répondu par l’affirmative, mettant un point d’honneur à être présent à Auxerre, ce mercredi 14 mai 2025. Mais, hélas, la maladie devait en décider autrement.
Reprenant la parole, Thierry CADEVILLE ponctua cette séquence émotion ô combien nécessaire pour saluer l’œuvre d’Alain PEREZ en citant l’écrivaine britannique Julie BURCHILL, « les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort, quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire… ».
Un très beau texte écrit par la romancière en souvenir de la perte de son fils, Jack, disparu à 29 ans, en se suicidant. Un texte poignant et plein d’espérance. Un sourire céleste qu’Alain PEREZ aura adressé à tous, sous la forme de cette chaleur si accablante sous le coup des onze heures, preuve que la Côte d’Azur et sa chaleur excessive rayonnaient vraiment en pleine domination sur l’Auxerrois en ce 14 mai…Un sacré clin d’œil chaleureux de la part d’Alain !
Thierry BRET
Le patronyme « LOBIES » rappelle peut-être quelques souvenirs à notre lectorat forcément gourmet ! Voici une petite vingtaine d'années, un ancien imprimeur spécialisé, entre autres, dans les menus des belles tables revint à Saint-Julien-du-Sault, la commune de son enfance pour y créer « Les Bons Enfants », une forte jolie maison avec un côté gastro et l'autre bistrot. Un chef formidable, Keigo KIMURA – il fut ensuite étoilé Michelin à Auxerre, puis à Dijon avec « L’Aspérule » - et un patron François-Pierre LOBIES à sa tête….
CHEVANNES : Ce dernier, épicurien attachant, toujours vêtu d'un pantalon de velours à grosses côtes, se souvenait, non sans émotion, des bons repas partagés enfant, avec son grand-père de notaire, à « L'Hôtel de la Gare » de Montbard où le chef BELIN, doublement étoilé, les régalait notamment de truite farcie à la façon « délice de Buffon » et autre saupiquet montbardois, une spécialité bourguignonne à base de jambon braisé…
« Les Bons Enfants » trouvèrent rapidement leur clientèle, décrochant même un mérité « bib gourmand » au Michelin en 2009. Las, l'affaire ferma à tout jamais voici une dizaine d'années. Ce restaurant, François-Pierre pensait-il le transmettre à l'un de ses fils cuisinier ? L'histoire ne le dit pas.
En 2025, la maison LOBIES ouvre à Chevannes, jolie commune auxerroise de 2 200 âmes. On y trouve, entre autres, un très bon boulanger (Laurent BISSON) ainsi qu'un bistrot traditionnel, comme nous les aimons ! A « La Source de Chevannes », le bien-nommé, le sympathique patron est un vrai bistrotier fier de servir au comptoir un vin aligoté de qualité produit par la bonne maison VERRET de Saint-Bris-le-Vineux. Se doutant où nous allions, ce passionné des bonnes tables icaunaises nous lance : « vous allez vous régaler en face ! ».
Une décoration personnalisée, une ambiance sympathique
Jérémie, le cuisinier, et Sun, son épouse pâtissière, originaire du pays du matin calme, reçoivent dans leur maison bourgeoise de belle tenue. Selon les pièces, le sol est en tomettes ou en parquet. Pour y déjeuner, ce n'est point chose facile : le vendredi uniquement ! Pour les noctambules, ce sera plus simple : du lundi au vendredi. Un menu à 45 euros propose à chaque fois trois choix, quelques plats y étant servis avec supplément.
Sun assure le service avec une jeune personne après avoir travaillé en cuisine comme de bien entendu ! Ses connaissances vineuses sont précises. A l'apéritif, elle nous propose un verre de Vouvray sec de belle tenue (cépage Chenin, domaine LEPEU). La déco des lieux est personnalisée et la vaisselle variée et colorée est indiquée d'origine poyaudine. Le restaurant est complet, et l'on ressent que la clientèle s'y régale !
Les œufs et leurs multiples déclinaisons
En entrée, je choisis le foie gras de canard mi-cuit au pain d'épices de la maison DOSNON, toast de brioche. Il est servi délicatement tiédi, un fait suffisamment rare pour être signalé ! Ce délicieux foie gras a une belle texture et est parfaitement assaisonné. C'est une bonne entrée. Ah si ! Parmi les autres entrées figure le sempiternel œuf parfait que l'on trouve sur trop de cartes désormais. Plutôt que parfait, l'œuf ne pourrait-il pas être décliné au conditionnel, au subjonctif, ou mieux encore au plus que parfait !
La cuisine française regorge de belles recettes d'œufs : brouillés Argenteuil, à la cantalienne et autres omelettes à l'aillet. Que l'on apprécierait parfois de se voir proposé ! Le pain de la maison BISSON est croustillant à souhait, et notre Fixin Premier cru du domaine DEREY ne manque pas d'allure ; Les deux frangins sont épaulés par la jolie Jeanne, épouse de l'un des deux. Ils ont créé à Couchey, au sud de Marsannay en Côte d'Or, « Chez Franquette », un formidable bar à vivre doté d'un accueillant comptoir.
Comme un air de « Chamaille » pour les puristes
En plat, nous nous régalons avec la côte de veau de Normandie cuite rosée, navets primeurs et jus de rôti de veau dont on eut apprécié une lichette en plus pour humecter quelque peu cette fort bonne viande, accompagnée d'une aérienne et gourmande purée, beurrée à souhait ! Une bien belle assiette !
Le dessert aux premières fraises du coin, en coque de meringue, mousse framboise et sorbet yaourt, est à l'unisson de la bonne partie salée de ce repas.
« Jalhasyeoss-eoyo » (bravo) Sun ! Comme il doit se dire à quelques dix mille kilomètres de Chevannes !
Dans ce bourg, à la fin du siècle dernier, « La Chamaille » du chef SIRI avait obtenu une étoile au Michelin. Le temps de ces successeurs est peut-être venu désormais…
En savoir plus :
Les - : un très léger bémol est à signaler sur la cuillère manquante de jus de rôti de veau, fort bon au demeurant ! Et à quand un autre jour ouvert à midi, autre que le vendredi ?!
Les + : le service est actif et souriant.
Contact :
La Table Maison LOBIES
2 Rue Porte d'En Haut
89240 CHEVANNES
Tel : 09.85.07.05.27
Ouverture du lundi au vendredi soir + vendredi midi.
Menu à 45 euros
Stationnement aisé.
Gauthier PAJONA
Secrétaire nationale du PS en charge de la lutte contre l’extrême droite, Sarah KERRICH-BERNARD était l’invitée des socialistes icaunais, réaffirmant lors d’une réunion publique à Joigny la nécessité absolue d’une gauche unie et rassemblée, pour empêcher le Rassemblement National de prendre demain les rênes du pouvoir lors des prochaines échéances électorales.
JOIGNY : Dans ses mots d’introduction, Mani CAMBEFORT, secrétaire fédéral du PS dans l’Yonne a d’emblée rappelé le contexte : « bienvenue dans ce département, terre de mission contre l’extrême droite » ! Mais en y réalisant le grand chelem aux dernières législatives, le Rassemblement national a mis la barre très haute, tant la dynamique électorale en sa faveur est forte, notamment dans les zones rurales.
Pour l’invitée du jour, il ne suffit plus aujourd’hui de s’opposer à l’extrême droite sur le terrain des idées, il faut aussi la dénoncer sans complaisance pour ce qu’elle est et représente, citant pour exemple les conseils municipaux auxquels elle assiste régulièrement à Hénin-Beaumont en sa qualité de première secrétaire de la fédération PS du Nord : « l’opposition n’a même pas le droit de parler et les gens qui y assistent sont en fait des militants entraînés à applaudir alors que le public n’est pas censé interagir. Des débordements de mon point de vue trop longtemps tolérés par la sous-préfecture et par l’Etat… ».
Bien décidée désormais, à développer à l’encontre du RN une stratégie d’intervention d’action en justice pour tout manquement à la loi. L’occasion pour Sarah KERRICH, d’un tacle sévère adressé au député de la première circonscription de l’Yonne, Daniel GRENON, récemment condamné en justice : « lorsque l’on tient des propos discriminatoires, racistes, islamophobes, je suis désolée de la dire, mais ça devrait être une cause d’inéligibilité ! Il n’est pas normal de tolérer que des élus de la République puissent ainsi continuer à porter leur écharpe… ».
Des déçus du socialisme qui s’expriment…
Si des initiatives concrètes sont en cours, passant notamment par la constitution de cellules de riposte juridique ou la production de fiches argumentaires pour déconstruire point par point le discours du RN, l’urgence aujourd’hui pour la gauche, est bien d’éviter de répéter les erreurs du passé et un « programme édulcoré », en proposant un projet alternatif audacieux susceptible de redonner espoir à celles et ceux qui se sont détournés d’elle, voire éloignés des urnes. Pas si facile que cela pour le Parti à la rose, à en juger par les propos sans appel de cette militante se réclamant de la gauche extrême, présente dans la salle : « il y a dans ce pays tout un potentiel de gens qui pourraient voter pour une gauche de rupture, mais qui ne votent plus, parce que la gauche pour eux, c’est le Parti Socialiste et quarante ans de politique anti sociale. Comment accepter qu’un gouvernement si proche de l’extrême droite, puisse continuer, grâce au refus d’une motion de censure ? Pour moi, c’est fini, je ne revoterai plus jamais pour le PS ! ».
L’attitude ambiguë de certains élus face aux différents gouvernements jugés trop libéraux se paie cash et l’amertume est aujourd’hui bien présente chez tout un pan de l’électorat. Un constat que reconnaît bien volontiers Sarah KERRICH, persuadée que seule l’union de toutes les forces de gauche peut empêcher le Rassemblement National d’arriver au pouvoir : « il faut porter un discours cohérent et ne pas se tromper de débat. Si on en est arrivé là, c’est que faute d’alternative proposée par la gauche, le vote refuge, qui permet de changer les choses et d’avoir un impact sur le réel, est pour beaucoup, devenu le vote RN… ».
Mais comment renouveler le logiciel et récupérer ces électeurs ? « Si c’est pour proposer une version édulcorée du macronisme où l’on va juste faire un peu moins de casse sociale, un peu moins de casse fiscale et financière, ça ne servira à rien… ». D’autant que le Rassemblement National a réussi pleinement dans son objectif d’inverser la charge, se présentant aujourd’hui comme seul parti du changement.
La déshérence des communes rurales
La question du terrain reste plus que jamais centrale et le porte-à-porte, la proximité, la compréhension des réalités locales au plus près des habitants, sont des leviers essentiels pour regagner la confiance des citoyens, souvent déçus par la politique traditionnelle. Et cela passe par du lien social, par du « communalisme » mettant en avant la société civile et les associations, comme le souligne François, néo-jovinien à la fibre participative : « je pense qu’il est important d’avoir une présence, pas seulement politique, mais également dans le tissu associatif, d’être proche des gens lors d’évènements, y compris des choses toutes bêtes comme des fêtes de village… ».
Un discours partagé par un autre intervenant résidant en milieu rural : « là où l’on vote le plus pour l’extrême droite, même lorsque le village ne compte aucun étranger… ».
Avec des habitants qui ont souvent l’impression d’être oubliés, isolés et en déconnexion totale avec la société : « plus le village est petit, plus grand est le sentiment d’abandon, le sentiment que toutes les aides vont dans les grandes villes ou les quartiers difficiles et qu’ils n’ont plus rien. Plus de poste, plus de médecin, plus de bistro et ils sont tout seuls… ». Une frange de la population devenue hermétique au message politique classique et perméable à l’information véhiculée par une partie des médias : « et pendant qu’on focalise l’attention des gens sur l’immigration, sur les sans-papiers, on oublie de parler du CAC 40, on oublie de parler du scandale de l’exode fiscal en France empêchant de financer les services publics qui manquent au milieu rural, les maisons de retraite, les transports, les moyens de santé… ».
Ne plus être en interaction avec l’intelligence des Français
Engagé depuis 17 ans en politique, le maire de Joigny et vice-président du Conseil régional, Nicolas SORET croit fermement que la clé réside dans la confiance et la capacité à expliquer les problématiques aux citoyens en proposant des alternatives concrètes : « mais ce qui m’a marqué lors de la campagne, l’an dernier et c’est la première fois que cela m’arrivait, c’est que je ne suis pas parvenu à entrer en interaction avec l’intelligence des gens. J’ai labouré, labouré et j’avais en face de moi des gens s’apprêtant à voter BARDELLA ! Même pas ODOUL, mais BARDELLA ! ».
Confrontée aujourd’hui à une ère de post-vérité où ce qui importe n’est plus la vérité mais la croyance, la gauche est-elle de taille pour contrer la mainmise de certains médias et des réseaux sociaux sur l’information ? La secrétaire nationale du Parti Socialiste a son idée sur la question : « dire la vérité, c’est dire que deux et deux font quatre et pas autre chose. Et à part interdire tout ce qui relève du faux et du fake news, je n’ai pas d’autres solutions… ».
Reste à savoir si les électeurs perdus savent encore compter !
Dominique BERNERD