La vue panoramique, en arrière-plan, est superbe. Encore voilée par la brume matinale, Joigny se réveille avec le soleil naissant. C’est au beau milieu des vignobles, sur ce promontoire insolite qui offre un sympathique paysage de carte postale que le premier candidat déclaré aux municipales de 2026 se dévoile. Souhaite-t-il donner de la hauteur à ses ambitions ? Assurément ! En tout cas, Frédéric VIDAMENT, 61 ans, ne manque ni d’arguments ni de volontarisme lors de cette présentation de profession de foi, expliquée en pleine nature, pour une échéance élective qu’il juge capitale pour le devenir de ses concitoyens…
JOIGNY : Vingt ans de présence sur le territoire de l’Yonne et l’envie farouche pour ce natif de l’Ile-de-France d’être utile à celui-ci, coûte que coûte, en 2026 ! A 61 ans, Frédéric VIDAMENT dégaine le premier dans cette bataille si importante des municipales qui occupent depuis le mois de septembre les esprits stratégiques des états-majors politiques de notre département. Pourtant, ne cherchez pas une appartenance idéologique quelconque pour notre personnage du jour ! C’est dépouillé de la moindre étiquette politique et en véritable rassembleur que le retraité-étudiant, comme il aime se définir, se lance dans la course effrénée au perchoir municipal !
Ancien mécanicien dans un atelier de la RATP, chère à Jean CASTEX, l’orateur a fait valoir ses droits à la retraite à l’âge de 55 ans. Une retraite qu’il a voulue active et estudiantine !
« Depuis ma tendre jeunesse, j’ai toujours rêvé d’être avocat ! Mais, malheureusement, mes parents n’avaient pas les moyens de me payer des études. Donc, je me suis inscrit à l’université de la Sorbonne à Paris pour y faire mon droit via une licence ! ».
La part du gâteau revient à la politique culturelle
Enfant de la DDASS, notre interlocuteur est même passé sur les bancs de la faculté de droit de Dijon pour y obtenir sa capacité. Une appétence à la discipline juridique qu’il explique avec pudeur : « Je veux devenir avocat un jour pour pouvoir défendre la cause des enfants, moi-même ayant été maltraité dans ma prime jeunesse… ».
Mais, avant d’enfiler la robe noire au col d’hermine, Frédéric VIDAMENT veut livrer un tout autre combat : celui de la participation citoyenne en jouant les premiers rôles lors de cette campagne des élections municipales dans cette ville icaunaise d’où est native son épouse, en briguant le siège d’édile.
Entre droit constitutionnel, droit public et droit administratif qu’il aborde lors de son cursus, ses pôles d’intérêt convergent tout naturellement vers le rôle et le poids d’une collectivité dans notre environnement sociétal. Touche-à-tout inspiré, il a même créé son entreprise. A Ivry-sur-Seine, il dirigera jusqu’en 2014 une entité professionnelle baptisée « Jam Studio », une société intervenant dans le domaine de la musique et l’enregistrement. Compositeur et instrumentiste (il excelle derrière les fûts de sa batterie), il travaille à la réalisation d’un album avec sa fille, Clara, et un groupe, orientation rock’n’roll à la sauce irlandaise, violons oblige. Prévu en 2026, l’album se concoctera du côté de la verte Irish, dans un studio situé à Dublin.
« L’un des dossiers les plus importants pour moi, si je suis élu, sera la culture, affirme-t-il, et dans tous ses rivages. Il ne faut pas perdre la culture : Joigny pourrait le pôle culturel central de notre département, avec le plus gros festival de l’Yonne réalisé ici. Quant au tourisme, ce sera prépondérant pour attirer toutes les populations internationales grâce à un carnaval européen organisé dans notre ville. Cette manifestation présenterait toutes les cultures de ces pays… ».
Homme de consensus, Frédéric VIDAMENT se présentera devant les électeurs sans étiquette. « Je prends tout ce qui est bon à gauche, comme à droite mais mon penchant naturel est plutôt orienté à divers droite, justifie-t-il, j’ai même été communiste dans les années 80 puisque j’avais adhéré au PCF. Puis, déçu, j’en suis parti de cette formation après une décennie d’investissement. Pour moi, la définition du mot politique est la suivante : c’est de la pratiquer au nom du peuple et pour le peuple. Je veux donner tout pouvoir au peuple de Joigny… ».
Une démocratie participative qui habite le candidat. « Ce sera l’une de mes promesses de ma campagne… ».
Sécurité et emplois : les grandes priorités du programme
Quant à son programme, il a eu le temps depuis plus de deux ans tant à Joigny que dans les localités formant l’intercommunalité de prendre le pouls de la population. « Personne ne doit être laissée sur le banc de touche, ajoute-t-il, y compris dans les petites communes ; toutes mes décisions répondront à ce besoin de démocratie… ».
La sécurité sur la CCJ sera l’un de ses axes majeurs. « C’est une élection à double enjeu, au niveau sécuritaire. Si une commune subie de l’incivilité, il faudra y répondre avec l’équipe de police municipale. Des astreintes seront organisées avec un planning parfaitement organisé. Nous allons renforcer l’équipe par ailleurs, la passant à douze éléments… ».
Une nécessité car selon le candidat, Joigny serait l’une des agglomérations de l’Yonne où les violences conjugales seraient les plus nombreuses. S’il est élu, Frédéric VIDAMENT renforcerait également la surveillance vidéo en ville.
Quant à l’économie, il souhaite attirer des industriels. « Le potentiel existe, il y a la place au niveau du foncier, constate-t-il, et de là, on pourra créer de l’emploi. Le commerce de proximité est vital pour la ville ; mais il y a la place pour la GMS comme les indépendants. Je regrette cependant la fermeture de tous ces magasins depuis la crise sanitaire. J’ai un projet mais je n’en parlerai pas maintenant… ».
Le développement du sport avec la mise en lumière de clubs locaux au niveau national (c’est son dada !), l’environnement et sa préservation, ainsi que la part du logement en diminuant la taxe foncière occuperont ses priorités. Mais, prudent, il préfère dévoiler ses idées lors de réunions publiques qui ne manqueront pas de ponctuer son agenda dans les semaines à venir. Face à la liste probable du RN et à celle du poids lourd socialiste conduite par le maire sortant Nicolas SORET, Frédéric VIDAMENT va essayer d’exister et imposer ses projets pour mieux convaincre les citoyens de lui accorder leur confiance.
« Le Parti Socialiste n’est pas un obstacle en soi, quant au RN, il n’a pas fait de bons scores lors des dernières échéances… ».
Son objectif est de passer le premier tour de ces élections au soir du 15 mars 2026. « Après, tout est possible pour remporter la mise, espère-t-il, mais le vrai résultat sera dans les urnes… ».
Le 17 octobre, avec ses colistiers, il affinera sa stratégie en matière de communication et d’opérations de tractage. « Je veux convaincre les abstentionnistes, insiste-t-il, je souhaite que les gens dans un souci démocratique aillent voter ! Il faut que les gens s’inscrivent, c’est le plus important ! ».
Il ne reste plus qu’une chose à faire pour que Frédéric VIDAMENT ultra motivé dans ses intentions puisse poursuivre ses desiderata : travailler le terrain en continuité afin de convaincre encore et toujours…
Thierry BRET
Lui, il n’a pas besoin d’emprunter l’escalier placé sur le côté de l’estrade pour gagner la scène. Svelte et toujours sportif – il n’a pas été l’un des meilleurs tennismen de l’Yonne à une certaine époque pour rien ! -, le président du Conseil départemental Grégory DORTE enjambe avec allégresse la hauteur le séparant de la tribune pour se retrouver, micro en main, face aux 200 invités de la Jeune Chambre Economique d’Auxerre, venus célébrer le soixantième anniversaire de ladite structure. Il y a proposé un discours tonique qui a remis du baume au cœur aux entrepreneurs, présents dans la salle…
AUXERRE : Une allure de félin, le président du Conseil départemental de l’Yonne ! En deux temps et trois mouvements et hop, voilà l’ancien tennisman qui n’a pas perdu les fondamentaux de la discipline question souplesse, se hisser prestement sur la scène de la salle Vaulabelle afin d’y apporter sa contribution oratoire à l’occasion du soixantième anniversaire de la JCE locale ! Ravi d’être présent en cet instant, Grégory DORTE n’a visiblement pas fait le « voyage » à vide même s’il rassure l’assistance en précisant que « son intervention sera très courte pour que les convives se sustentent au plus vite ».
L’amateur de bons mots et de citations – érudit, le président de l’exécutif départemental n’en est pas moins un cultivé ancien professeur d’histoire -, s’est une nouvelle fois distingué, avec l’aisance coutumière qui est la sienne. Déjà, il ne put s’empêcher de complimenter la jolie responsable de la JCE auxerroise, Esther VITO, qualifiée de « beau diamant » par l’orateur, en faisant référence aux noces de la même pierre précieuse que l’on honore à la période des soixante ans. Soixante ans, comme l’existence de cette structure associative à la fête, samedi soir.
« Soixante ans, insista l’ancien édile de Pont-sur-Yonne, c’est aussi la durabilité d’une institution qui a porté haut et fort les couleurs de l’attractivité économique de notre territoire. L’économie, c’est important… ».
Un contexte politique très « biscornu » !
Puis, changement de ton dans les propos de l’intervenant, moins enclin aux compliments et au satisfecit.
« Nous sommes dans un climat politique et économique détestable, souligna Grégory DORTE, je dirai très « biscornu » sans mauvais jeu de mot ! Grâce aux entreprises et aux élus de proximité, nous tenons la barque… ».
Se référant à l’affiche de la JCE placardée à l’entrée de la salle des fêtes auxerroise (« la JCE, c’est révélons les talents de demain »), Grégory DORTE poursuivit avec la même intonation dynamique son propos.
« Les talents citoyens de demain, c’est vous ! On a besoin d’entrepreneurs, on a besoin de chefs d’entreprise pour se relever et permettre à la France qui ne va pas bien de retrouver son rang. Je soutiens les chefs d’entreprise et leurs actions ; je les remercie parce qu’ils recrutent, ils embauchent et créent de la richesse… »
Une pause, avant le tonnerre d’applaudissements fusant de la sale. Puis, un brin ironique et amusé en faisant une subtile allusion politique, le président du Département évoqua sa préférence en la couleur « bleu » plutôt que « rouge ».
« Le bleu, reprit-il, c’est un symbole d’avenir et d’éclaircis ! Marquons notre territoire par le bleu ! ».
Sachant que le bleu possède différentes variantes chromatiques, il est vrai ! Enfin, l’ex-professeur d’histoire ne put achever son allocution sans nous proposer la citation du jour comme il aime à le faire devant les médias et votre serviteur en particulier ! Une citation ayant comme référence le révolutionnaire Georges DANTON, autour de l’audace, notion propre à l’engagement des membres de la Jeune Chambre Economique et aux décideurs de ce pays : « Pour vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace… ».
Une maxime à appliquer au quotidien pour sauver la France, ses entreprises et son économie de la déliquescence ?
Thierry BRET
Les superlatifs pleuvent comme jamais dans l’enceinte joliment décorée et remplie comme un œuf de la salle Vaulabelle auxerroise. « Exceptionnel » ! « Magnifique » ! Jusqu’à la robe pailletée de la maîtresse de cérémonie de la soirée : une Esther VITO qui a opté avec goût pour une robe bleu sombre, évoquant la voûte étoilée constellée de petit points lumineux qui reflètent sous la lumière des projecteurs. Portable dans une main, microphone dans l’autre, la présidente de la Jeune Chambre Economique d’Auxerre n’a pas failli à sa mission, samedi soir, aux alentours de 19 heures : celle d’ouvrir avec solennité et faste la cérémonie du soixantième anniversaire de la vénérable institution…
AUXERRE : Le chiffre exact de la fréquentation de l’évènement est connu : 203 participants ! Preuve que la JCE locale sait toujours fédérer dans le landerneau des personnalités départementales, qu’elles soient institutionnelles, économiques et politiques. Elles et ils étaient tous là, ou presque ! Logique, la Jeune Chambre Economique auxerroise qui aura réuni tout ce parterre de VIP autour d’un moment festif et convivial fait figure depuis des lustres d’incontournable référence de la vie associative icaunaise. Et ce, depuis six décennies !
Soixante ans d’existence et pas une ride à observer dans les missions quasi régaliennes de la structure associative au quotidien qui se veut être le réceptacle attractif de jeunes incubateurs de talents et un laboratoire d’idées au service des concitoyens et des entreprises pour en améliorer le cadre de vie. Alors, il n’y avait rien d’étonnant en soi que les invités à cette fête d’exception applaudissent longuement, en mode « standing ovation », celles et ceux de ces jeunes gens qui animent toujours avec la même foi et cette passion chevillée au corps les déclinaisons palpables de ses principes éthiques qui réchauffent le cœur, dans un monde bousculé dorénavant par l’individualisme, l’incivisme et l’irrespect. La JCE possède de belles valeurs et a tenu à les rappeler en grandeur nature, samedi soir, lors de cette prise de parole assurée par la présidente 2025. Une Esther VITO plutôt à l’aise lors de cette intervention et pas du tout intimidée par ses centaines de paires d’yeux qui la suivaient sur la scène.
Il est toujours possible de changer le monde
Déjà, son apparence eut l’heur de plaire à l’assistance. Vêtue d’une splendide robe couleur bleu sombre, constellée de paillettes brillantes, la jeune femme, experte en assurance et en prévoyance, n’en manqua absolument pas pour ouvrir le ban de cette soirée devant rester dans les annales du club. Avec une pointe d’humour et sans le moindre trac : « j’ai une confidence à vous faire, esquissa-t-elle un brin espiègle, ici ce soir, nous avons réuni les meilleurs et qu’est-ce que vous êtes beau ! ». Effet immédiat avec un tonnerre d’applaudissements dans la salle !
Puis, l’oratrice évoqua la mission première de cette JCE connue et reconnue à l’international. « Ce soir, nous célébrons soixante ans d’engagement, soixante ans au service de notre territoire, soixante ans de citoyenneté, nous fêtons bien plus qu’un simple anniversaire, continua-t-elle, nous commémorons une histoire collective, une aventure humaine et une énergie qui n’a jamais cessé de se renouveler… ».
Parmi les premiers rangs de l’auditoire, on écoute le discours sans en perdre une miette, avec intérêt. Depuis 1965 – cela ne nous rajeunit pas il est vrai ! -, la JCE Auxerre est opérationnelle sur son territoire de prédilection.
« Les jeunes entreprenants de l’époque croyaient qu’il était possible de changer le monde, expliqua l’actuelle responsable lisant régulièrement ses notes sur son smartphone, en mettant en place une action à la fois pour le bien commun… ».
Une mission sociétale au service des citoyens
Ce seront des dizaines d’opérations réalisées dans la cité de Paul BERT en faveur de l’économie, de l’environnement, de l’éducation, de l’emploi ou de la solidarité. Des projets parfois modestes, mais aussi leurs corollaires plus ambitieux.
« Ils ont été portés avec la même ambition par la JCE : être actrice du changement et non spectateur, ajouta Esther VITO. Nous sommes aujourd’hui vingt membres, sans omettre les observateurs potentiellement aptes à rejoindre nos rangs. Mais, nous continuons d’incarner cette mission sociétale qui est la nôtre, au service des citoyens. Mais, aussi des jeunes gens, âgés de 18 à 40 ans d’avoir la possibilité de s’engager à nos côtés et de pouvoir agir ! ».
Afin, au-delà des formations suivies par les adhérents, de devenir les leaders décisionnaires de demain ?
Oui ! Le confirmera l’intervenante à la tribune. Et Esther VITO de citer quelques exemples de réalisations ayant marqué l’exercice 2025, à l’instar de l’opération « Parle-moi de ton entreprise », celle de l’écovillage ou le « World Clean Up Day », accueilli il y a quelques jours sur les berges de l’Yonne afin d’en nettoyer ses aspérités.
Quant au « don de cheveux », une nouvelle opération ayant vu le jour cette année, elle est très mobilisatrice parmi les membres de la JCE Auxerre. Une action qui est en phase directe avec « Octobre Rose » et la sensibilisation au cancer du sein, comme devait le rappeler la présidente.
« La confection de perruques pour les personnes atteintes de cette pathologie passe entre autres par cette action ; je vous invite pour celles et ceux qui le souhaitent à faire un don de cheveux dans le but de concevoir ces perruques… ».
« Rêves de Gosse » comme projet supplémentaire en 2026
On l’aura compris, derrière chaque projet, il y a une mobilisation, une logistique et de l’amitié, des passionnés. Sans oublier cette irrésistible envie de faire bouger les lignes !
En 2026, la JCE Auxerre portera une nouvelle action au bénéfice de « Rêves de Gosse » où devraient être concernés plus de 150 enfants, touchés par les affres de l’existence, maladies, handicaps ou précarité.
« Ils partageront ensemble des rencontres enrichissantes et la magie d’un vol en avion réalisé au-dessus de notre territoire depuis l’aéroport de Branches. Ce sera un moment fort en émotions et en partage… ».
On n’en doute pas ! En guise de conclusion, Esther VITO ne manqua pas de remercier les « alliés » de la JCE, soit ses partenaires. Tant ceux du public que ceux du privé. « Grâce à vous, nos idées se transforment en actions, souligna-t-elle, les rêves deviennent réalité… ».
Une vraie aventure humaine où durant soixante ans, la Jeune Chambre Economique d’Auxerre a changé, en grandissant et en évoluant, tout en préservant son esprit originel et en croyant encore aux vertus de la force du collectif et à la capacité d’agir localement pour intervenir globalement.
Telle une adorable fée actionnant sa baguette magique, Esther VITO (et sa robe des « mille et une nuits ») pouvaient alors s’éclipser de la scène en laissant longtemps planer cette étrange impression jubilatoire parmi l’assistance que « tout cela pouvait être vrai à condition d’y croire et de s’engager… ».
Thierry BRET
Alors que l’actualité s’accélère au Moyen-Orient, avec l’annonce de l’accord signé cette nuit entre Israël et le Hamas, retour sur deux années de guerre et le fragile espoir qui se lève pour voir deux peuples vivre un jour en paix et se partager un territoire que l’Histoire leur a légué en héritage…
Il faisait déjà chaud en ce samedi matin d’automne. L’été indien avait repeint le ciel en bleu et fait grimper les températures, le week-end s’annonçait bien… Sur France Info, le sport était à la une avec la victoire de la France sur l’Italie en Coupe du monde de rugby, tout comme les affaires politico-judiciaires, avec la double mise en examen de Nicolas SARKOZY dans l’affaire Ziad Takieddine. Il était un peu plus de 9 heures ce 07 octobre 2023, lorsque tomba l’information : une attaque massive du Hamas sur Israël avait débuté aux premières heures de la matinée. On parlait de « plusieurs » victimes et de dizaines de blessés, le massacre le plus meurtrier de l’histoire juive depuis la Shoah venait de commencer…
Les attaques sanglantes perpétrées par les commandos du mouvement islamiste palestinien ont fait au total plus de 1 200 morts dont une majorité de civils et près de 5 000 blessés. Quant aux 251 otages enlevés, la plupart ont disparu en captivité et une vingtaine seulement, présumés encore vivants. L’ironie voulant que le Hamas ait massacré des Israéliens qui, pour beaucoup, que ce soit au Nova Festival à Réïm ou dans les kibboutz de Nir Hoz, Beeri ou Kfar Aza, étaient partisans de la paix et d’une solution à deux Etats. La riposte israélienne fut immédiate et violente, justifiée par le degré de barbarie des exactions commises, mais comment qualifier la punition collective infligée à toute une population qui en deux ans de guerre, a fait plus de 66 000 morts dont 80 % de civils et près de 20 000 enfants, selon des données jugées fiables par l’ONU ? Comment cautionner ces tirs de soldats de Tsahal sur des ambulances battant pavillon du Croissant-Rouge palestinien, tuant quinze secouristes de la défense civile à Rafah, le 23 mars dernier ? Comment avaliser cette frappe sur un camp de « déplacés » gazaouis, faisant 45 victimes, qualifiée par le Premier ministre israélien « d’incident » ? Comment ne pas s’indigner de la mort en mai, de la photojournaliste palestinienne Fatima HASSOUNA et de dix membres de sa famille, dans le bombardement de leur maison ? Alors même qu’elle était au cœur d’un documentaire présenté en sélection officielle quelques jours plus tard, à Cannes… Et comment ne pas accompagner dans ses pleurs, ce couple de médecins qui a vu, un mois plus tard, ses neuf enfants décimés par une frappe aérienne israélienne ? A la riposte justifiée d’Israël, ont succédé la haine et la vengeance, orchestrées par Benyamin NETANYAHOU et son gouvernement. Pas certain qu’en écho, côté palestinien, même après le démantèlement du Hamas, d’autres ne prennent leur place pour continuer un cycle de violence à jamais perpétuel, annihilant tout espoir de paix.
Un conflit qui divise la société hexagonale
Au supplice des victimes du 07 octobre, doit-on se résigner au martyr de la population gazaouie ? Plus divisée que jamais, la société israélienne reste traumatisée par ce « Shabbat noir » du 07 octobre. Un sentiment d’incompréhension accentué par le fait que deux ans après l’attaque, Benjamin NETANYAHOU se refuse toujours à la création d’une commission d’enquête indépendante sur les défaillances ayant permis le massacre, pourtant réclamée par les familles et la classe politique, avec le risque pour lui, de voir rouvrir les débats sur sa responsabilité directe dans la gestion de la sécurité nationale. Le conflit israélo-palestinien s’est très vite exporté sur le sol national, divisant la société française et le monde politique comme jamais, au nom d’une équation des plus simplistes mais aux multiples inconnus : « Israël égal sionisme, Palestine égal terrorisme » ! Une polarisation qui a vu certains « bas du front » interdire l’accès à un parc d’attractions à de jeunes israéliens en vacances dans le sud-ouest de la France, ou profaner différents sites à la mémoire d’Ilan HALIMI, enlevé, torturé et assassiné en 2006, du fait de son appartenance à la communauté juive, pendant que de l’autre coté de l’échiquier, on poussait des cris d’orfraies à la vue du moindre drapeau palestinien, ou à l’évocation du prépuce de NETANYAHOU sur les ondes de France Inter par un humoriste en mal d’inspiration ! Avec de part et d’autre une indignation sélective autorisant de pleurer sur les enfants décharnés de Gaza mourant de faim, ou sur les otages squelettiques sortis des geôles du Hamas, mais jamais de concert. Les mêmes images d’horreur pourtant, que celles enfouies dans la mémoire collective, au sortir de la nuit et du brouillard, il y a quelque 80 ans…
Quid de la paix durable et des deux Etats vivants côte-à-côte
C’est dans la joie et dans les larmes que les familles des otages ont accueilli ce matin la nouvelle de l’accord signé cette nuit entre Israël et le Hamas sur la libération des otages contre quelque 2 000 prisonniers palestiniens dont 250 condamnés à la perpétuité. Une joie partagée par le peuple gazaoui, exsangue, après deux années de bombardements. Même satisfecit du côté de la population israélienne et de la communauté internationale. Mais entre espoir et soulagement, de nombreux points du « deal » passé par le locataire de la Maison Blanche, Donald TRUMP, autoproclamé « Prix Nobel de la paix 2025 », restent flous. Aujourd’hui, près de 80 % des bâtiments de l’enclave palestinienne sont détruits ou endommagés, porte ouverte au rêve du président Américain d’en faire une « Riviera » après en avoir expurgé ses habitants ! Quid de l’avenir de Gaza et de ses habitants, du désarmement du Hamas et du devenir de ses combattants ? Quid de l’avenir de Benyamin NETANYAHOU dans l’obligation de composer avec l’extrême droite au sein de son gouvernement pour conserver une majorité, alors que son ministre des Finances Bezalel SMOTRICH, membre du « Parti sioniste religieux », a annoncé ce matin refuser de voter en faveur de l’accord sur le cessez-le-feu à Gaza… ? Quid d’une paix durable au Moyen-Orient, écrite sur fond de haine et de vengeance… ? Quid de ces colons israéliens d’extrême-droite en Cisjordanie, qui sèment la terreur en toute impunité, contrôlent aujourd’hui plus de 42 % du territoire et rêvent d’une nouvelle « Nakba » pour en chasser les Palestiniens… ?
Alors qu’après deux ans de guerre, le « camp de la paix » est fracturé comme jamais, quelques lueurs d’espoir demeurent, à l’image de l’un de ses représentants les plus emblématiques, l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Élie BARNAVI, convaincu que seule la reconnaissance d’un Etat Palestinien permettra de mettre un terme au conflit. Ou de ces « Guerrières de la paix », réunies du 19 au 21 septembre dernier à Essaouira, au Maroc, pour la seconde édition d’un Forum mondial des Femmes pour la Paix, rassemblant sous l’égide de l’écrivaine franco-marocaine de confession juive, Hanna ASSOULINE, des militantes du monde entier pour une paix juste et durable… Des millions de juifs dans le monde entier, concluent la Pâque juive par cette prière traditionnelle, « L’an prochain à Jérusalem ». Puisse un jour tout un peuple faire résonner en écho ces quelques mots : « L’an prochain en Palestine ». Shalom ! Salam !
Dominique BERNERD
C'est une chance dans une commune d'environ 400 habitants d'avoir encore un petit « caboulot » ! Voici une dizaine d'années se tenait même en face de celui-ci une boulangerie dont ne demeure plus que l'enseigne, désormais. Elle y semblait pourtant motivée la jeune boulangère ! Un petit établissement bordé par la départementale, reliant Toucy à Charny, aux multiples paysages...
SAINT-MARTIN-SUR-OUANNE : L'endroit est plutôt typique et à l'intérieur, les murs affichent des photographies « quatre saisons » de ce paisible village de Puisaye. Mais, en ce jour ensoleillé d'octobre, la terrasse extérieure nous accueille plaisamment ! D'autres clients se restaurent aussi dont les maîtres d'Aloxe, un paisible chien qui antan se nommait « Apéro » : tout un programme !
Bien sûr, le long de cette voie ferrée menant jadis de Toucy à Montargis, il y a bien longtemps qu'un voyageur n'est pas descendu sur le quai. Depuis la fin des années 1930, semble-t-il.
Un bon plat pour se mettre en bouche : les boulettes !
Le menu du jour est proposé à 17 euros. La serveuse y est plutôt aimable. Quant au traditionnel « kir », il n'est franchement pas inoubliable ! Un buffet d'entrées est présent, suivi d'un choix de trois plats et de cinq desserts. Quatre salades composent ledit buffet, elles paraissent majoritairement faites maison, dont l'une aux choux est bien assaisonnée. Le pain est bon également.
En plat, j'ai choisi les boulettes accompagnées de pâtes. Elles sont bonnes et charnues : elles se tiennent bien. Un jus les accompagne, avec de la tomate un peu relevé. C'est un bon plat. Il est peut-être dommage que l'on ne propose pas avec, un ramequin accueillant de l'emmental râpé pour disposer dessus. Cela rendrait l'assiette un peu plus gourmande, sans trop de frais en sus. Un mot encore sur les boulettes, elles ont fait l’objet d'un joli petit livre : « Petit traité de la boulette » de Pierre-Brice LEBRUN, paru aux éditions du Sureau.
La tarte Tatin, une référence parmi les desserts
Ensuite, il est notamment proposé un bon dessert familial un brin suranné : un gâteau de semoule. Je choisis plutôt la tarte Tatin dont les pommes sont bien confites. Je pense qu'elle est faite maison. Elle est servie à bonne température. La crème chantilly industrielle disposée dans l'assiette n'apporte rien au dessert. Il est meilleur que bien des « Tatins » abusivement réchauffés au four à micro-ondes : une abomination ! Pendant ce temps, la patronne prépare des sacs de couleur bleu et jaune afin de se rendre chez un grossiste alimentaire bien connu !
Le soleil brille toujours, tandis que nous reprenons la route, après cette halte aussi paisible que rassurante.
En savoir plus :
Les - : la prochaine fois, donnez-nous la possibilité d’ajouter du râpé sur les pâtes, svp !
Les + : la quiétude de l'endroit.
Contact :
Restaurant de la Gare
4, Route de Charny
89120 SAINT-MARTIN-SUR-OUANNE
Tel : 03.86.73.06.11.
Ouverture 7/7. Stationnement en face de l’établissement.
Gauthier PAJONA