Lui, il n’a pas besoin d’emprunter l’escalier placé sur le côté de l’estrade pour gagner la scène. Svelte et toujours sportif – il n’a pas été l’un des meilleurs tennismen de l’Yonne à une certaine époque pour rien ! -, le président du Conseil départemental Grégory DORTE enjambe avec allégresse la hauteur le séparant de la tribune pour se retrouver, micro en main, face aux 200 invités de la Jeune Chambre Economique d’Auxerre, venus célébrer le soixantième anniversaire de ladite structure. Il y a proposé un discours tonique qui a remis du baume au cœur aux entrepreneurs, présents dans la salle…
AUXERRE : Une allure de félin, le président du Conseil départemental de l’Yonne ! En deux temps et trois mouvements et hop, voilà l’ancien tennisman qui n’a pas perdu les fondamentaux de la discipline question souplesse, se hisser prestement sur la scène de la salle Vaulabelle afin d’y apporter sa contribution oratoire à l’occasion du soixantième anniversaire de la JCE locale ! Ravi d’être présent en cet instant, Grégory DORTE n’a visiblement pas fait le « voyage » à vide même s’il rassure l’assistance en précisant que « son intervention sera très courte pour que les convives se sustentent au plus vite ».
L’amateur de bons mots et de citations – érudit, le président de l’exécutif départemental n’en est pas moins un cultivé ancien professeur d’histoire -, s’est une nouvelle fois distingué, avec l’aisance coutumière qui est la sienne. Déjà, il ne put s’empêcher de complimenter la jolie responsable de la JCE auxerroise, Esther VITO, qualifiée de « beau diamant » par l’orateur, en faisant référence aux noces de la même pierre précieuse que l’on honore à la période des soixante ans. Soixante ans, comme l’existence de cette structure associative à la fête, samedi soir.
« Soixante ans, insista l’ancien édile de Pont-sur-Yonne, c’est aussi la durabilité d’une institution qui a porté haut et fort les couleurs de l’attractivité économique de notre territoire. L’économie, c’est important… ».
Un contexte politique très « biscornu » !
Puis, changement de ton dans les propos de l’intervenant, moins enclin aux compliments et au satisfecit.
« Nous sommes dans un climat politique et économique détestable, souligna Grégory DORTE, je dirai très « biscornu » sans mauvais jeu de mot ! Grâce aux entreprises et aux élus de proximité, nous tenons la barque… ».
Se référant à l’affiche de la JCE placardée à l’entrée de la salle des fêtes auxerroise (« la JCE, c’est révélons les talents de demain »), Grégory DORTE poursuivit avec la même intonation dynamique son propos.
« Les talents citoyens de demain, c’est vous ! On a besoin d’entrepreneurs, on a besoin de chefs d’entreprise pour se relever et permettre à la France qui ne va pas bien de retrouver son rang. Je soutiens les chefs d’entreprise et leurs actions ; je les remercie parce qu’ils recrutent, ils embauchent et créent de la richesse… »
Une pause, avant le tonnerre d’applaudissements fusant de la sale. Puis, un brin ironique et amusé en faisant une subtile allusion politique, le président du Département évoqua sa préférence en la couleur « bleu » plutôt que « rouge ».
« Le bleu, reprit-il, c’est un symbole d’avenir et d’éclaircis ! Marquons notre territoire par le bleu ! ».
Sachant que le bleu possède différentes variantes chromatiques, il est vrai ! Enfin, l’ex-professeur d’histoire ne put achever son allocution sans nous proposer la citation du jour comme il aime à le faire devant les médias et votre serviteur en particulier ! Une citation ayant comme référence le révolutionnaire Georges DANTON, autour de l’audace, notion propre à l’engagement des membres de la Jeune Chambre Economique et aux décideurs de ce pays : « Pour vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace… ».
Une maxime à appliquer au quotidien pour sauver la France, ses entreprises et son économie de la déliquescence ?
Thierry BRET
Les superlatifs pleuvent comme jamais dans l’enceinte joliment décorée et remplie comme un œuf de la salle Vaulabelle auxerroise. « Exceptionnel » ! « Magnifique » ! Jusqu’à la robe pailletée de la maîtresse de cérémonie de la soirée : une Esther VITO qui a opté avec goût pour une robe bleu sombre, évoquant la voûte étoilée constellée de petit points lumineux qui reflètent sous la lumière des projecteurs. Portable dans une main, microphone dans l’autre, la présidente de la Jeune Chambre Economique d’Auxerre n’a pas failli à sa mission, samedi soir, aux alentours de 19 heures : celle d’ouvrir avec solennité et faste la cérémonie du soixantième anniversaire de la vénérable institution…
AUXERRE : Le chiffre exact de la fréquentation de l’évènement est connu : 203 participants ! Preuve que la JCE locale sait toujours fédérer dans le landerneau des personnalités départementales, qu’elles soient institutionnelles, économiques et politiques. Elles et ils étaient tous là, ou presque ! Logique, la Jeune Chambre Economique auxerroise qui aura réuni tout ce parterre de VIP autour d’un moment festif et convivial fait figure depuis des lustres d’incontournable référence de la vie associative icaunaise. Et ce, depuis six décennies !
Soixante ans d’existence et pas une ride à observer dans les missions quasi régaliennes de la structure associative au quotidien qui se veut être le réceptacle attractif de jeunes incubateurs de talents et un laboratoire d’idées au service des concitoyens et des entreprises pour en améliorer le cadre de vie. Alors, il n’y avait rien d’étonnant en soi que les invités à cette fête d’exception applaudissent longuement, en mode « standing ovation », celles et ceux de ces jeunes gens qui animent toujours avec la même foi et cette passion chevillée au corps les déclinaisons palpables de ses principes éthiques qui réchauffent le cœur, dans un monde bousculé dorénavant par l’individualisme, l’incivisme et l’irrespect. La JCE possède de belles valeurs et a tenu à les rappeler en grandeur nature, samedi soir, lors de cette prise de parole assurée par la présidente 2025. Une Esther VITO plutôt à l’aise lors de cette intervention et pas du tout intimidée par ses centaines de paires d’yeux qui la suivaient sur la scène.
Il est toujours possible de changer le monde
Déjà, son apparence eut l’heur de plaire à l’assistance. Vêtue d’une splendide robe couleur bleu sombre, constellée de paillettes brillantes, la jeune femme, experte en assurance et en prévoyance, n’en manqua absolument pas pour ouvrir le ban de cette soirée devant rester dans les annales du club. Avec une pointe d’humour et sans le moindre trac : « j’ai une confidence à vous faire, esquissa-t-elle un brin espiègle, ici ce soir, nous avons réuni les meilleurs et qu’est-ce que vous êtes beau ! ». Effet immédiat avec un tonnerre d’applaudissements dans la salle !
Puis, l’oratrice évoqua la mission première de cette JCE connue et reconnue à l’international. « Ce soir, nous célébrons soixante ans d’engagement, soixante ans au service de notre territoire, soixante ans de citoyenneté, nous fêtons bien plus qu’un simple anniversaire, continua-t-elle, nous commémorons une histoire collective, une aventure humaine et une énergie qui n’a jamais cessé de se renouveler… ».
Parmi les premiers rangs de l’auditoire, on écoute le discours sans en perdre une miette, avec intérêt. Depuis 1965 – cela ne nous rajeunit pas il est vrai ! -, la JCE Auxerre est opérationnelle sur son territoire de prédilection.
« Les jeunes entreprenants de l’époque croyaient qu’il était possible de changer le monde, expliqua l’actuelle responsable lisant régulièrement ses notes sur son smartphone, en mettant en place une action à la fois pour le bien commun… ».
Une mission sociétale au service des citoyens
Ce seront des dizaines d’opérations réalisées dans la cité de Paul BERT en faveur de l’économie, de l’environnement, de l’éducation, de l’emploi ou de la solidarité. Des projets parfois modestes, mais aussi leurs corollaires plus ambitieux.
« Ils ont été portés avec la même ambition par la JCE : être actrice du changement et non spectateur, ajouta Esther VITO. Nous sommes aujourd’hui vingt membres, sans omettre les observateurs potentiellement aptes à rejoindre nos rangs. Mais, nous continuons d’incarner cette mission sociétale qui est la nôtre, au service des citoyens. Mais, aussi des jeunes gens, âgés de 18 à 40 ans d’avoir la possibilité de s’engager à nos côtés et de pouvoir agir ! ».
Afin, au-delà des formations suivies par les adhérents, de devenir les leaders décisionnaires de demain ?
Oui ! Le confirmera l’intervenante à la tribune. Et Esther VITO de citer quelques exemples de réalisations ayant marqué l’exercice 2025, à l’instar de l’opération « Parle-moi de ton entreprise », celle de l’écovillage ou le « World Clean Up Day », accueilli il y a quelques jours sur les berges de l’Yonne afin d’en nettoyer ses aspérités.
Quant au « don de cheveux », une nouvelle opération ayant vu le jour cette année, elle est très mobilisatrice parmi les membres de la JCE Auxerre. Une action qui est en phase directe avec « Octobre Rose » et la sensibilisation au cancer du sein, comme devait le rappeler la présidente.
« La confection de perruques pour les personnes atteintes de cette pathologie passe entre autres par cette action ; je vous invite pour celles et ceux qui le souhaitent à faire un don de cheveux dans le but de concevoir ces perruques… ».
« Rêves de Gosse » comme projet supplémentaire en 2026
On l’aura compris, derrière chaque projet, il y a une mobilisation, une logistique et de l’amitié, des passionnés. Sans oublier cette irrésistible envie de faire bouger les lignes !
En 2026, la JCE Auxerre portera une nouvelle action au bénéfice de « Rêves de Gosse » où devraient être concernés plus de 150 enfants, touchés par les affres de l’existence, maladies, handicaps ou précarité.
« Ils partageront ensemble des rencontres enrichissantes et la magie d’un vol en avion réalisé au-dessus de notre territoire depuis l’aéroport de Branches. Ce sera un moment fort en émotions et en partage… ».
On n’en doute pas ! En guise de conclusion, Esther VITO ne manqua pas de remercier les « alliés » de la JCE, soit ses partenaires. Tant ceux du public que ceux du privé. « Grâce à vous, nos idées se transforment en actions, souligna-t-elle, les rêves deviennent réalité… ».
Une vraie aventure humaine où durant soixante ans, la Jeune Chambre Economique d’Auxerre a changé, en grandissant et en évoluant, tout en préservant son esprit originel et en croyant encore aux vertus de la force du collectif et à la capacité d’agir localement pour intervenir globalement.
Telle une adorable fée actionnant sa baguette magique, Esther VITO (et sa robe des « mille et une nuits ») pouvaient alors s’éclipser de la scène en laissant longtemps planer cette étrange impression jubilatoire parmi l’assistance que « tout cela pouvait être vrai à condition d’y croire et de s’engager… ».
Thierry BRET
C’est toujours un évènement. L’un de ceux que l’on biffe volontiers par intérêt sur son agenda. Surtout quand on est un représentant d’une collectivité, maire ou adjoint, de notre territoire. Ou à la tête d’un organisme décisionnaire. Le SDEY, une institution ? Plus que cela, en vérité, c’est un laboratoire d’idées, un « think tank » comme le disent les férus des anglicismes et du marketing à outrance pour faire bien où l’on aime à se retrouver lors de rendez-vous ponctuels à l’année afin de se nourrir de réflexions pertinentes et du partage des expériences vécues. En cela, les Assises 2025 du Syndicat départemental d’Energies de l’Yonne n’auront pas dérogé à la règle, s’intéressant à la consommation énergétique et au développement de la chaleur renouvelable.
MONETEAU : Il nous revient à chaque automne avec son lot de conférences pédagogiques, d’intervenants spécialisés, de questionnement à n’en plus finir sur les enjeux de demain, d’éthique et de déontologie aussi avec les prestations orales de philosophes qui savent jouer avec les mots et les idées à l’instar de l’excellente Laurence VANIN, une habituée de ce rendez-vous ; de ceux qui se rapportent au premier degré à la transition énergétique. Ce moment fort n’est autre que la déclinaison des « Assises de l’énergie ». Si elles n’existaient pas, il faudrait coûte que coûte les inventer tant leurs thématiques vulgarisées le plus possible esquissent des pistes de réflexion utiles et pragmatiques pour les représentants des collectivités territoriales qui y participent. Et en ce sens, cette nouvelle édition 2025 n’a pas manqué de respecter la tradition de cette manifestation qui s’étire sur une grande partie de la matinée : entre témoignages, avis d’experts, interrogations du public.
Bel évènement que celui-là, glissera en substance en descendant de son pupitre Laurence VANIN, devenue une inconditionnelle de cette rencontre parfois futuriste dans ses interprétations.
Le témoignage de Monéteau en guise de hors d’œuvre
Une autre personnalité qui est ravie de l’opportunité de se retrouver là : l’édile de Monéteau, Arminda GUIBLAIN ! Elle ouvrira le bal, comme le veut la tradition, de cette édition. A la tribune, élégamment vêtue de rose, la conseillère départementale de l’Yonne ne cache pas sa satisfaction à accueillir cette année encore à l’Espace Skénét’eau le fameux évènement.
« Il est impératif que les collectivités réalisent des économies d’énergie, dira-t-elle en substance devant une assistance à l’écoute, nos champs de fonctionnement augmentent. Avec le SDEY, la commune que je dirige a pu changer son éclairage public il y a de cela trois saisons, nous avons réalisé de belles économies malgré la hausse des tarifs énergétiques. Une économie de 90 000 euros réalisée, tout de même ! ».
Un maire qui n’hésite pas à laisser l’éclairage allumé la nuit, dans un esprit de sécurisation et de confort envers ses administrés. Poursuivant l’énumération des exemples de réduction des coûts énergétiques sur sa commune, Arminda GUIBLAIN ajouta que les bâtiments de la localité avaient subi également une cure d’amaigrissement sur les dépenses en énergie.
« C’est le cas du groupe scolaire Jean-Jacques Rousseau, ce qui a permis d’apporter davantage de confort à nos élèves et à nos enseignants, précisera-t-elle. On essaie de trouver des pistes avec le SDEY pour changer les usages et les pratiques… ».
Le rôle prépondérant de la FNCCR à l’échelle hexagonale
Une excellente entrée en matière à ce programme plutôt dense, devant s’achever aux alentours de 13 heures. Deux tables rondes constituaient le gros morceau de ce menu appétissant pour les férus d’explications techniques. La première se rapportant à la découverte des réseaux de chaleur, la seconde permettant de mieux appréhender les systèmes existants au niveau des objets connectés. Des travaux qui étaient suivis par le président de la FNCCR, la Fédération nationale des Collectivités Concédantes et Régies, le maire de la ville de Chinon en Indre-et-Loire, Jean-Luc DUPONT, président de la Communauté de communes de Chinon et président du SIEIL, le Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire. On aura noté parmi les autres personnalités, les présences du sénateur de l’Yonne, Jean-Baptiste LEMOYNE, l’ancien parlementaire du bloc des Républicains, Guillaume LARRIVE ou encore le président du Département de l’Yonne, Grégory DORTE.
Vint le moment où Jean-Noël LOURY s’avança à la tribune pour ouvrir la session de manière officielle cette treizième édition. Une fois, le son dans le micro revenu.
« Je salue la présence du nouveau président de la FNCCR, débuta l’orateur à l’aise lors de son intervention, et rappeler l’importance de cette organisation : elle est un acteur majeur du service public local de l’énergie en France aux côtés des syndicats départementaux comme le SDEY. Elle est une force collective qui fédère et défend nos intérêts communs auprès des instances nationales et européennes. Source d’expertises, elle est aussi un relais précieux pour accompagner les syndicats et à travers eux, l’ensemble des communes… ».
Un juste équilibre en transition et approvisionnement
Ces Assises 2025 se déroulent dans un contexte complexe où l’énergie est au cœur des préoccupations et des débats à l’échelle internationale. « La sécurité énergétique est un enjeu mondial, souligna Jean-Noël LOURY en citant les problématiques actuelles liées aux crises successives et diverses, qu’elles soient géopolitiques, économiques ou énergétiques. La France doit faire face à cette réalité comme l’ensemble de l’Europe. Il faut trouver le juste équilibre entre la sécurité de l’approvisionnement et la transition écologique, et surtout la maîtrise des coûts… ».
Des Assises qui positionnent favorablement le poids et le rôle des collectivités territoriales dans la maîtrise des coûts et qui dépassent les frontières du département. La présence de plusieurs personnalités venant d’autres territoires l’a attesté, manifestement.
En l’espace de treize ans, cette manifestation annuelle est devenue un lieu d’échanges et de dynamique collective, en partageant les expériences, en prenant du recul et en recensant les pistes d’actions à entreprendre dans l’intérêt des collectivités et de leurs habitants. « La force de ce rendez-vous, c’est son caractère concret et accessible, insista Jean-Noël LOURY, devant une salle comble. C’est aussi l’occasion de rappeler que l’énergie constitue le carburant de notre modèle économique. Des exemples ? La production, les déplacements, le travail… ».
Une énergie dont la consommation se situe au cœur des préoccupations quotidiennes à l’instar de la gestion des bâtiments, du chauffage, d’éclairage public ou de nouvelles technologies.
La reprise en main par les opérateurs privés sur les bornes
En 2024, plusieurs items avaient été explorés lors de ces travaux : l’autoconsommation et les coopérations territoriales. Avec la SEM Yonne Energie, le SDEY a pu créer en janvier 2025 une PMO, soit une « personne morale organisatrice » présidée par Richard ZEIGER. Il avait été également question de la sobriété énergétique, un terme très à la mode dorénavant qui permet aux communes de mieux maîtriser leur consommation. Face à la recrudescence des demandes émanant des collectivités, le Syndicat a procédé au recrutement d’un cinquième conseiller en économie partagée cette saison. Quant à la mobilité durable et la réflexion autour de la pose des bornes de recharge, elles restent d’actualité dans les bureaux directionnels de l’institution.
« Sur cette question des bornes, rebondit le président du SDEY, comme j’ai pu vous l’expliquer à de maintes reprises, nous avons commencé le travail de rationalisation du réseau de bornes sur notre territoire. L’objectif est de laisser progressivement les opérateurs privés reprendre la main de ce sujet. Certes, nous en étions les initiateurs mais le SDEY n’a pas de vocation commerciale. Nos crédits seront dorénavant mobilisés vers d’autres pôles d’intérêt, au service des collectivités… ».
Autant de thèmes de réflexion qui ont été débattus ensuite lors des tables rondes et qui trouveront leur prolongement naturel dans les territoires afin de les mettre en application.
« Depuis une dizaine d’années, un mouvement collectif s’est enclenché, constate Jean-Noël LOURY, dans le sens de l’optimisation de cette transition énergétique. A chaque édition, nous prenons soin de réaliser des enquêtes de satisfaction et elles nous permettent de comprendre les besoins et votre intérêt… ».
Preuve que le SDEY n’est plus dans une phase de découverte avec ces assises mais bel et bien dans la consolidation et la maturité, nourrie par l’ensemble de ces échanges. Avec des Assises riches en interventions et en expériences…
Thierry BRET
Alors que l’actualité s’accélère au Moyen-Orient, avec l’annonce de l’accord signé cette nuit entre Israël et le Hamas, retour sur deux années de guerre et le fragile espoir qui se lève pour voir deux peuples vivre un jour en paix et se partager un territoire que l’Histoire leur a légué en héritage…
Il faisait déjà chaud en ce samedi matin d’automne. L’été indien avait repeint le ciel en bleu et fait grimper les températures, le week-end s’annonçait bien… Sur France Info, le sport était à la une avec la victoire de la France sur l’Italie en Coupe du monde de rugby, tout comme les affaires politico-judiciaires, avec la double mise en examen de Nicolas SARKOZY dans l’affaire Ziad Takieddine. Il était un peu plus de 9 heures ce 07 octobre 2023, lorsque tomba l’information : une attaque massive du Hamas sur Israël avait débuté aux premières heures de la matinée. On parlait de « plusieurs » victimes et de dizaines de blessés, le massacre le plus meurtrier de l’histoire juive depuis la Shoah venait de commencer…
Les attaques sanglantes perpétrées par les commandos du mouvement islamiste palestinien ont fait au total plus de 1 200 morts dont une majorité de civils et près de 5 000 blessés. Quant aux 251 otages enlevés, la plupart ont disparu en captivité et une vingtaine seulement, présumés encore vivants. L’ironie voulant que le Hamas ait massacré des Israéliens qui, pour beaucoup, que ce soit au Nova Festival à Réïm ou dans les kibboutz de Nir Hoz, Beeri ou Kfar Aza, étaient partisans de la paix et d’une solution à deux Etats. La riposte israélienne fut immédiate et violente, justifiée par le degré de barbarie des exactions commises, mais comment qualifier la punition collective infligée à toute une population qui en deux ans de guerre, a fait plus de 66 000 morts dont 80 % de civils et près de 20 000 enfants, selon des données jugées fiables par l’ONU ? Comment cautionner ces tirs de soldats de Tsahal sur des ambulances battant pavillon du Croissant-Rouge palestinien, tuant quinze secouristes de la défense civile à Rafah, le 23 mars dernier ? Comment avaliser cette frappe sur un camp de « déplacés » gazaouis, faisant 45 victimes, qualifiée par le Premier ministre israélien « d’incident » ? Comment ne pas s’indigner de la mort en mai, de la photojournaliste palestinienne Fatima HASSOUNA et de dix membres de sa famille, dans le bombardement de leur maison ? Alors même qu’elle était au cœur d’un documentaire présenté en sélection officielle quelques jours plus tard, à Cannes… Et comment ne pas accompagner dans ses pleurs, ce couple de médecins qui a vu, un mois plus tard, ses neuf enfants décimés par une frappe aérienne israélienne ? A la riposte justifiée d’Israël, ont succédé la haine et la vengeance, orchestrées par Benyamin NETANYAHOU et son gouvernement. Pas certain qu’en écho, côté palestinien, même après le démantèlement du Hamas, d’autres ne prennent leur place pour continuer un cycle de violence à jamais perpétuel, annihilant tout espoir de paix.
Un conflit qui divise la société hexagonale
Au supplice des victimes du 07 octobre, doit-on se résigner au martyr de la population gazaouie ? Plus divisée que jamais, la société israélienne reste traumatisée par ce « Shabbat noir » du 07 octobre. Un sentiment d’incompréhension accentué par le fait que deux ans après l’attaque, Benjamin NETANYAHOU se refuse toujours à la création d’une commission d’enquête indépendante sur les défaillances ayant permis le massacre, pourtant réclamée par les familles et la classe politique, avec le risque pour lui, de voir rouvrir les débats sur sa responsabilité directe dans la gestion de la sécurité nationale. Le conflit israélo-palestinien s’est très vite exporté sur le sol national, divisant la société française et le monde politique comme jamais, au nom d’une équation des plus simplistes mais aux multiples inconnus : « Israël égal sionisme, Palestine égal terrorisme » ! Une polarisation qui a vu certains « bas du front » interdire l’accès à un parc d’attractions à de jeunes israéliens en vacances dans le sud-ouest de la France, ou profaner différents sites à la mémoire d’Ilan HALIMI, enlevé, torturé et assassiné en 2006, du fait de son appartenance à la communauté juive, pendant que de l’autre coté de l’échiquier, on poussait des cris d’orfraies à la vue du moindre drapeau palestinien, ou à l’évocation du prépuce de NETANYAHOU sur les ondes de France Inter par un humoriste en mal d’inspiration ! Avec de part et d’autre une indignation sélective autorisant de pleurer sur les enfants décharnés de Gaza mourant de faim, ou sur les otages squelettiques sortis des geôles du Hamas, mais jamais de concert. Les mêmes images d’horreur pourtant, que celles enfouies dans la mémoire collective, au sortir de la nuit et du brouillard, il y a quelque 80 ans…
Quid de la paix durable et des deux Etats vivants côte-à-côte
C’est dans la joie et dans les larmes que les familles des otages ont accueilli ce matin la nouvelle de l’accord signé cette nuit entre Israël et le Hamas sur la libération des otages contre quelque 2 000 prisonniers palestiniens dont 250 condamnés à la perpétuité. Une joie partagée par le peuple gazaoui, exsangue, après deux années de bombardements. Même satisfecit du côté de la population israélienne et de la communauté internationale. Mais entre espoir et soulagement, de nombreux points du « deal » passé par le locataire de la Maison Blanche, Donald TRUMP, autoproclamé « Prix Nobel de la paix 2025 », restent flous. Aujourd’hui, près de 80 % des bâtiments de l’enclave palestinienne sont détruits ou endommagés, porte ouverte au rêve du président Américain d’en faire une « Riviera » après en avoir expurgé ses habitants ! Quid de l’avenir de Gaza et de ses habitants, du désarmement du Hamas et du devenir de ses combattants ? Quid de l’avenir de Benyamin NETANYAHOU dans l’obligation de composer avec l’extrême droite au sein de son gouvernement pour conserver une majorité, alors que son ministre des Finances Bezalel SMOTRICH, membre du « Parti sioniste religieux », a annoncé ce matin refuser de voter en faveur de l’accord sur le cessez-le-feu à Gaza… ? Quid d’une paix durable au Moyen-Orient, écrite sur fond de haine et de vengeance… ? Quid de ces colons israéliens d’extrême-droite en Cisjordanie, qui sèment la terreur en toute impunité, contrôlent aujourd’hui plus de 42 % du territoire et rêvent d’une nouvelle « Nakba » pour en chasser les Palestiniens… ?
Alors qu’après deux ans de guerre, le « camp de la paix » est fracturé comme jamais, quelques lueurs d’espoir demeurent, à l’image de l’un de ses représentants les plus emblématiques, l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Élie BARNAVI, convaincu que seule la reconnaissance d’un Etat Palestinien permettra de mettre un terme au conflit. Ou de ces « Guerrières de la paix », réunies du 19 au 21 septembre dernier à Essaouira, au Maroc, pour la seconde édition d’un Forum mondial des Femmes pour la Paix, rassemblant sous l’égide de l’écrivaine franco-marocaine de confession juive, Hanna ASSOULINE, des militantes du monde entier pour une paix juste et durable… Des millions de juifs dans le monde entier, concluent la Pâque juive par cette prière traditionnelle, « L’an prochain à Jérusalem ». Puisse un jour tout un peuple faire résonner en écho ces quelques mots : « L’an prochain en Palestine ». Shalom ! Salam !
Dominique BERNERD
Traditionnellement, on aime traduire le terme angliciste « think tank » de la manière suivante : c’est un laboratoire d’idées. D’autres esthètes de la sémantique diront volontiers qu’il s’agit d’un réservoir de pensées, voire d’un groupe d’experts. Porté sur les fonts baptismaux de la création il y a peu, « Yonne 2050 Territoires en Mouvement » se définit davantage comme un cercle de réflexion participatif, offrant l’opportunité à toutes et à tous, de pouvoir s’informer et disserter librement sur des grands sujets de société tels que le rôle de l’Etat, les enjeux majeurs de la santé et de l’alimentation, ou encore les faits historiques qui ont fait notre nation et ses particularismes.
AUXERRE: Aïe ! Pas de chance ! Elles et ils (les suiveurs du think tank auxerrois « Yonne 2050 Territoires en Mouvement » et sa responsable Elisabeth GERARD-BILLEBAULT se faisaient un plaisir de recevoir le 17 octobre prochain le représentant de l’Etat dans l’Yonne, soit le préfet Pascal JAN, lors d’une rencontre-débat d’importance qui n’aurait ni manquer de truculence ni d’intérêt à Auxerre. Une vulgarisation détaillée du rôle d’un haut-fonctionnaire à la tête de la préfectorale, de ses missions et responsabilités aurait servi de fil d’Ariane à cette causerie, non dénuée d’humour – on connaît la verve et l’enthousiasme de l’ancien recteur de l’Education nationale lors de ces exercices oratoires – et d’anecdotes personnelles. Dommage ! Trois fois dommage, est-ce imputable au devoir de réserve appliquée en ces périodes complexes de la vie institutionnelle et politique, secouant le bateau France ou à l’approche des échéances municipales de mars 2026, mais de préfet à la tribune intellectuelle e de « Yonne 2050 », il n’y aura point finalement !
Un historien hors pair pour lancer la soirée !
Bon, on devra donc ronger son frein et savoir avec philosophie patienter jusqu’au 05 novembre prochain afin de pouvoir assister à une passionnante restitution du groupe de travail interne propre à la structure, « Santé et Alimentation », devant présenter le résultat de ces analyses, fruit d’un travail minutieux, lors d’un temps de partage autour de propositions et de pistes d’action, visant à améliorer l’existant dans le département. Deux thèmes connexes se mariant parfaitement bien ensemble, sujets de préoccupation sanitaire de bon nombre de collectivités territoriales, à l’instar des EPCI, des communes ou du Conseil départemental qui ont pour mission de piloter les établissements scolaires de type collèges ou écoles élémentaires et primaires.
Il y a peu, une quarantaine de personnes se sont donc délectées lors de la conférence de ce féru d’histoire qu’est Patrice WAHLEN. Un habitué des causeries historiques puisque notre homme qui aime enrober ses propos richement fournis de quelques perles d’humour avait assuré l’ouverture de la récente manifestation « Auxerre Médiévales » lors d’une conférence de belle stature, à l’Abbaye Saint-Germain.
Cette fois-ci, ce n’était pas la période du Moyen-Age (et encore que !) ni la vie des moines cisterciens qui étaient au centre de la communication érudite de notre brillant orateur. Une intervention ayant séduit les amateurs de curiosité historique, ponctuée d’échanges riches et vivants avec l’auditoire. Cible prioritaire de notre homme : la construction à travers les siècles de ce département de l’Yonne jusqu’à son évolution actuelle. Un long cheminement informatif depuis un âge très reculé jusqu’à l’époque contemporaine qui aura tenu en haleine les participants de cette session qui en appelle d’autres, évidemment !
Les origines de l’Yonne depuis…475 !
Naturellement, Patrice WAHLEN ne manqua pas de s’attarder sur les origines de ce mot dont ses habitants éprouvent de la fierté : Yonne. En 475, le terme latin « Icauna Flumen » faisait déjà allusion au cours d’eau traversant Auxerre ! Un mot devant évoluer au fil des siècles pour devenir « In Imgauna Fluvio » en l’an de grâce 519, puis « Hiunnia » en 1184 et pour finir dans une version un tantinet plus moderniste, « Yonia » en 1217 ! On connaît la suite, bien sûr !
La question fut immanquablement posée lors de cet exposé, agrémenté de slides illustrés de visuels photographiques et de schémas, l’Yonne est-il réellement un territoire bourguignon ou rattaché à l’Ile-de-France dont il dépendit à ses débuts ? En 534, notre secteur géographique se situait à la marge du royaume des Burgondes et il ne fut rattaché au duché bourguignon qu’à partir de 918. Mais, sur le plan purement administratif, il faudra attendre…1958 pour que notre département soit réellement reconnu comme territoire bourguignon à part entière ! Pas étonnant que ces habitants lorgnent volontiers vers la capitale de l’Hexagone et le secteur francilien, voire l’Orléanais dont il faisait partie intégrante il y a quelques siècles de cela !
Des données très intéressantes pour mieux comprendre d’où nous venons en somme afin de mieux appréhender les enjeux de demain et l’avenir de notre territoire…
Thierry BRET