Unique dans l’Yonne, le concept se veut cocardier, ne serait-ce que par son appellation un brin insolite. « Le Bouillon Auxerrois ». Un nom facile à retenir pour un nouvel établissement, idéalement bien placé au cœur du centre-ville. A l’emplacement de feu « Le Schaeffer », qui rappelle de biens jolis souvenirs en se remémorant l’agréable sourire de Marie qui en tenait les rênes. Ici, la politique tarifaire sera volontairement basse sans en dénaturer la qualité des produits, garantis à la fraîcheur optimale. Foi de Cyril PARMENTIER, à la barre de ce nouveau restaurant, qui fera équipe avec son associé, le viticulteur de Chablis Daniel-Etienne DEFAIX…
AUXERRE : Le principe de ce genre d’estaminet est simple. En ces murs, la cuisine doit être bonne, fraîche, peu coûteuse, abondante, abordable même pour celles et ceux qui connaissent des fins de mois difficile, tenant bien au ventre et au cœur ! C’est le précepte même de ce que l’on caractérisait jadis par le vocable très parisianiste de « bouillon ». Un ersatz du fameux « bouchon » lyonnais, mais adapté à la partie septentrionale de la France !
On doit la dénomination de ce type de maison populaire à un boucher parisien qui fit ses choux gras en 1855 en ouvrant dans la capitale de l’Hexagone cette famille de restaurants qui proposaient des plats uniques et peu chers à sa clientèle ouvrière. Une sorte de cantine conviviale, mêlant les classes sociales et les atmosphères festives selon les convives. Sauf qu’ici, au 14 Place Charles Lepère, en plein centre de la capitale de l’Yonne, c’est bien une cuisine bourguignonne des plus traditionnelles qui sera proposée pour garnir les assiettes !
Un régal de spécialités gastronomiques très populaire
Citons pêle-mêle, l’œuf mayonnaise, le filet de hareng pommes à l’huile, les escargots made in Bourgogne (il va de soi !), les terrines maison, les œufs en meurette, la gougère aux escargots et à la persillade, une saucisse au couteau – l’emblématique plat popularisé par les bouillons parisiens de jadis -, le jarret de porc caramélisé, le bœuf bourguignon…
La carte des desserts devrait elle aussi mettre en appétit celles et ceux qui viendront se sustenter dans ce lieu et admirer les fresques de verre, murales et au plafond, qui valent amplement le détour en termes d’attributs décoratifs somptueux.
Les gourmets y retrouveront avec plaisir la traditionnelle mousse au chocolat, le riz au lait à l’ancienne, la crème brûlée, de succulentes profiteroles dégoulinantes de chocolat nappé, etc.
Autant de recettes à faire titiller les papilles des épicuriens et autres férus de ces établissements populaires à ambiance festive comme peuvent l’être les bouchons lyonnais et les bouillons parisiens, qui seront proposées à des prix ultra doux et compétitifs.
« Ce seront les prix bouillon, confirme un Cyril PARMENTIER joyeux comme un pape venant d’accéder au Saint-Siège après l’élévation de la fumée blanche et le verre de blanc à la main en cette soirée inaugurale, veille d’ouverture de son nouveau jouet, codirigé avec son ami de longue date, le viticulteur et aussi propriétaire d’établissements épicuriens à Chablis, Daniel-Etienne DEFAIX, habillé pour la circonstance de la célèbre tenue des grandes brasseries parisiennes, chemise blanche, pantalon et tablier noir, le tout agrémenté d’une cravate épousant les mêmes coloris.
Des tarifs ultra doux pour toutes les bourses
Pour les entrées, on devra débourser de trois à neuf euros ! Quant aux plats, ils apparaîtront sur la carte à des prix plutôt sympathiques, compris entre dix et quatorze euros. Les desserts ne coûteront que la bagatelle de cinq à sept euros pour pouvoir se régaler ! Bref : il va falloir réserver pour pouvoir occuper l’une des 65 places accueillies dans cet espace qui aura été relooké après la fermeture du « Schaeffer » dont il ressuscite en partie l’esprit.
Cyril PARMENTIER agrémentera sa carte d’un menu du jour selon la formule usuelle (entrée, plat, dessert). Le vendredi soir sera réservé à la soirée moules/frites à volonté à partir de 20 euros, avec des pommes de terre préparées comme en Belgique à base de graisse de bœuf. Dans sa cible clientèle, le néo-gestionnaire de l’établissement tablera également sur les étudiants qui pourront tous les midis sur simple présentation de la carte ad hoc emporter le plat du jour et une boisson, servis à dix euros !
Les végétariens se rattraperont sur la gamme de salades fraîcheur. Les poissons seront cuisinés également dans cet endroit qui devrait très vite attirer une clientèle d’habitués.
Une création de quatre emplois
Après le « Dilo » à Saint-Florentin, le « Seignelay » et le « Café de la gare » à Auxerre, Cyril PARMENTIER poursuit son aventure culinaire en relevant ce nouveau challenge original, lui permettant de travailler de concert avec Daniel-Etienne DEFAIX. Les puristes auront d’ailleurs l’opportunité de déguster, avec modération tout de même, les nectars issus de sa production vineuse. La plupart des appellations de l’Yonne trouveront ici chaussure à leurs pieds au niveau des amateurs de ces vignobles. Avec là aussi, des prix tirés irrésistiblement vers le bas.
Respectueux du travail réalisé par les anciens occupants de cette maison quand elle se nommait encore le « Schaeffer », Cyril PARMENTIER a pourtant voulu redonner une nouvelle esthétique à ce lieu aux décorations très sympa. Une enveloppe de 25 000 euros aura été consentie pour relooker la maison, telle que la voulait Daniel-Etienne DEFAIX et Cyril PARMENTIER, afin de redonner vie à ce site bien connu des Auxerrois, dont certains éléments patrimoniaux datent du XIVème siècle !
Fermé les mercredis et les dimanches, « Le Bouillon Auxerrois » accueillera selon de larges amplitudes horaires les futurs clients. Ils feront ainsi connaissance avec les quatre personnes en poste au sein de cet établissement dont la jeune femme officiant derrière les fourneaux. Un cordon bleu, dixit Cyril PARMENTIER qui est lui-même un véritable « bec fin » !
Thierry BRET
Huit sur quatorze ! Peut-faire mieux au niveau des EPCI de l’Yonne en faveur de la charte d’engagement incitant au développement de l’alimentation durable et de qualité sur l’ensemble du territoire nord-bourguignon ! Il y a quelques jours, dans l’une des salles de réunion du Conseil départemental de l’Yonne, huit de ces Etablissements Public de Coopération Intercommunale (EPCI) ont pris soin de parapher le document officiel favorable à ce projet vertueux Il permet entre autres la lutte contre la précarité alimentaire, le soutien aux filières locales et l’adaptation aux défis climatiques…
AUXERRE : Les absents ont toujours tort ! On connaît l’adage populaire. Il est dommageable, en effet, que la totalité des EPCI de l’Yonne n’aient pas signé comme un seul homme cette charte d’engagement favorable à une alimentation durable et de qualité, tant les enjeux sur le papier (et dans l’assiette) sont capitaux à l’avenir ! Il en irait presque de la santé publique puisque l’objectif avoué de cette charte n’est autre que de promouvoir à plus large échelle les filières agricoles locales, de lutter contre les abus irrévérencieux du gaspillage alimentaire – surtout dans la restauration collective -, et de prodiguer enfin des conseils utiles afin de se tourner de plus en plus vers une alimentation saine et qualitative. Des mesures on ne peut plus positives et engagées de la part des collectivités territoriales, en somme, pour éradiquer la malbouffe de nos assiettes !
D’ailleurs, les propos du préfet de l’Yonne Pascal JAN, invité à signer lui aussi ces documents au nom de l’Etat, ont été d’une limpidité édifiante quant aux principes implicatifs et éclectiques de cet engagement où bon nombre de strates (Education nationale, élus, représentants consulaires…) ont été sensibilisés à la mise en exergue de ce dispositif. Il marque à ce propos une étape importante dans la mise en œuvre des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) portés depuis plusieurs mois dans le département.
Des résultats confortés par des indicateurs !
« Ces actions embarquent réellement l’ensemble des acteurs de notre territoire, insistera-t-il, y compris l’Education nationale depuis les écoles primaires jusqu’aux collèges et lycées. C’est de la pure logique ! Il ne doit pas y avoir un chaînon manquant dans le système ».
Dans le cas contraire, et malgré les efforts consentis en amont par l’ensemble des signataires – « si on n’envisage pas cette action comme de longue haleine, on se sera fait plaisir et cela ne marchera pas ! » - le chantier serait alors voué à l’échec ? C’est ce que pense le préfet Pascal JAN qui a longuement insisté sur l’importance de cet engagement lors de sa phase de conclusion. Homme de résultats et de communication pour le faire savoir, pragmatique dans son raisonnement de pure logique, le représentant de l’Etat ne souhaite pas in fine que la population se dise en bout de course : « ils nous promettent et en fait, on ne voit rien ! ». Un grand classique en France, non ?
Pour se faire, et se faisant pédagogue auprès des huit responsables des EPCI signataires de cette charte, Pascal JAN en bon ancien recteur qu’il est a rappelé les recettes à appliquer dans ce projet comme pour les autres : « la méthode est simple, il faut s’appuyer sur des indicateurs, des objectifs, de la transparence…et communiquer une fois les données recueillies ! ».
Quant à l’absence des élus des EPCI non-signataires, le haut fonctionnaire est clair dans sa narration : « il faut respecter leur choix et leur réticence, je ne le discute pas. Mais, c’est aussi notre choix de considérer que nous sommes dans le vrai en adoptant cette charte d’engagement ! A nous de les convaincre ensuite de nous rejoindre au vu des résultats que nous obtiendrons ! ».
Favoriser les ressources locales dans un département rural
En préambule de ce rendez-vous, visant à mieux coordonner la politique alimentaire de notre territoire avec plusieurs collectivités de l’Yonne, il revenait au président du Conseil départemental Grégory DORTE d’ouvrir le ban de cette session de signatures multipartite. On notait également la présence des représentants des chambres consulaires, engagées dans ce processus d’intérêt départemental. Et pour les questions de qualité alimentaire, le président de la Chambre d’Agriculture Arnaud DELESTRE qui intervint à plusieurs reprises en connaît un rayon !
« L’alimentation durable est essentielle à la qualité de vie de nos territoires, précisa en substance l’édile de Pont-sur-Yonne, de plus en plus à l’aise dans ses prises de parole en public dont il enjolive le contenu avec des citations que l’ancien professeur d’histoire a le secret ! Nous avons la chance dans l’Yonne d’être un département rural, à hauteur de 70 % du territoire. L’alimentation est un vrai sujet de fond dont il faut favoriser les ressources locales… ».
Un département de l’Yonne qui est le premier restaurateur du territoire, devait ensuite souligner l’orateur, assis aux côtés de Pascal JAN et d’Arnaud DELESTRE. Puis, ajoutant une pointe d’humour à cette cérémonie protocolaire, Grégory DORTE s’adressa à l’un de ses vice-présidents, en l’occurrence Christophe BONNEFOND et à la secrétaire générale de la préfecture Pauline GIRARDOT, placés sur des sièges en face de lui pour lui poser la question suivante : « combien de repas sont délivrés à nos demi-pensionnaires par an ? ».
1,6 million de repas servis par la restauration scolaire chaque année
Il était temps de faire ses jeux parmi l’assistance où chacun y alla de sa supposition arithmétique, y compris celle de Gilles ABRY qui apporta les données statistiques de sa localité ! Le silence revint, faute de bonne réponse. Il fut interrompu par le président de l’exécutif départemental qui livra l’information suivante : 1,6 million de repas annuels ! Soit 15 000 par jour servis dans la restauration scolaire.
« Ce qui est important, continua avec plus de sérieux l’orateur, c’est que les différents acteurs concernés par ce sujet travaillent ensemble. Cela nous permet d’avoir une ligne directrice plus fluide. Cette charte, au-delà de la signature, doit vivre en devenant opérationnelle et concrète. C’est ce qu’attendent in fine les consommateurs et nos habitants… ».
Vint alors le temps de la fameuse citation, marque de fabrique oratoire de Grégory DORTE ! Elle est le fruit de la pensée du sociologue Eugène MILLER : « la fin des terroirs correspond au début des sautoirs ! ». Une référence à l’exode rural qui a eu lieu à une époque ancienne et qu’il serait nécessaire d’inverser afin que les habitants reviennent s’installer sur le beau territoire de l’Yonne. Pour y manger une alimentation saine et de qualité, évidemment !
En savoir plus :
Les EPCI signataires de ce document sont :
La CC du Gâtinais-en-Bourgogne
La CC de l’Aillantais
La CA du Grand Sénonais
La CC Yonne Nord
La CC de Puisaye-Forterre
La CC Serein-et-Armance
La CC Avallon-Vézelay-Morvan
La CA de l’Auxerrois
Thierry BRET
Etoilé Michelin depuis 2019, le sympathique chef Franco BOWANEE est installé depuis de longues années au château du Vault-de-Lugny, auprès d'un couple de patrons lui faisant fort légitimement pleine et entière confiance. Petit à petit, se fit la montée en puissance de la maison (le potager, la nouvelle cuisine, la salle magnifique...), sans oublier cette belle année 2019, et l'attribution méritée de cette étoile que Franco et sa brigade visaient depuis quelques années. Professionnel apprécié de ses collègues (dans le milieu, c'est loin d'être toujours le cas !), je me souviens du regretté cuisinier auxerrois Jean-Pierre SAUNIER disant : « Franco, c'est mon pote ! ».
VAULT-DE-LUGNY : Récemment, un entrefilet publicitaire dans la presse locale attira mon attention. Un buffet-déjeuner à 49 euros était proposé du lundi au vendredi au Château du Vault-de-Lugny. De quoi passer un agréable moment, une fois l'imposant portail franchi et d'admirer la beauté des lieux. Évidemment, un buffet concocté par un chef étoilé ne ressemble en rien à ces formules, souvent des plus quelconques, dans lesquelles une masse de plats médiocres achetés en grande surface alimentaire sont indiqués un peu tristement, à volonté.
On passe un joli moment dans cet établissement
D'impeccables asperges sauce gribiche ou le taboulé cohabitent avec les classiques du chef, parmi lesquels la crème brûlée au foie gras ou le silure en persillé. En la matière, Franco fut novateur en utilisant ce poisson de rivière que d'aucuns trouvaient vaseux. Il le décline en version bourguignonne, et c'est franchement bon, comme une saveur inattendue.
Depuis, la bonne idée de Franco a fait des petits. Cette semaine, lors d'un déplacement en Saône-et-Loire, il m'en fut proposé par deux fois : en amusette, mais aussi en plat dans une délicieuse pôchouse (« Le Saint-Pierre » à Lugny). L'œuf mimosa est bien entendu de la partie, comme le tarama ou une bonne salade de tomates surmontée d'une onctueuse burrata. Le pain est délicieux, la vaisselle plutôt jolie, le service est attentif.
Bref, l'on passe à table un fort joli moment. Parfois, le chien truffier de la maison passe discrètement, si d’aventure une lichette de jambon ne traîne bien opportunément au sol ! Seul petit bémol, le vin au verre est un peu « chérot » et servi à l'office, nous privant du plaisir de voir l'étiquette sur la bouteille.
Des assaisonnements qui permettent de voyager
Chaque jour de la semaine, le plat chaud diffère. Pour les amateurs, le lundi, c'est tête de veau ! Ce midi-là, d'impeccables crevettes en sauce cohabitent avec un riz aux épices. Cette subtile notion d'assaisonnement, c'est un peu la patte du chef, dont les plats nous font souvent subtilement voyager ! Le dessert est un original flan à l'acacia (fleurs avec lesquelles l'on peut faire des beignets, un plaisir aussi éphémère que fugace). Le joli jardin lui aussi, concourt au plaisir des yeux.
Un buffet varié de grande qualité qui mérite vraiment un petit détour afin de s'arrêter pour profiter aussi de la parfaite quiétude des lieux !
En savoir plus :
Les - : les tarifs vineux sont un peu élevés.
Les + : le rapport qualité-prix de cette gourmette formule déjeuner à 49 euros (lundi à vendredi) est correct.
Contact :
Château de Vault-de-Lugny
11 Rue du Château
89200 VAULT-DE-LUGNY
Tel : 03.86.34.07.86.
Stationnement à l'extérieur.
Gauthier PAJONA
Le lieu se veut très emblématique. Il est champêtre, évidemment, pour coller le plus possible à l’esprit de la structure devant l’investir lors de cette journée dominicale du 18 mai 2025 ! Mais, c’est aussi l’un des hauts lieux du tourisme de l’Yonne, si ce n’est de Bourgogne ! Guédelon ! Nul besoin de le présenter ! C’est ici que le soixante-dixième anniversaire de la fédération des « Gîtes de France » de l’Yonne se déroulera, ce dimanche, avec plus de 70 personnes adhérentes de la structure attendues !
GUEDELON : A l’évocation d’un mariage, on parlerait volontiers de noces de platine ! Soixante-dix années de vie commune ! Dans le cadre de la célébration d’un anniversaire, permettant de saluer la longévité d’une structure associative, il n’existe pas de terme caractéristique particulier. Mais, nul ne peut ignorer que 70 ans d’âge pour une fédération, c’est loin d’être anodin. Surtout pour les membres qui en assurent toujours sous le sceau du bénévolat la pérennité !
C’est donc ce dimanche 18 mai, au cours de la journée que l’on espère belle et ensoleillée au vu du cadre choisi que se dérouleront les festivités inhérentes à cet anniversaire, se rapportant aux « Gîtes de France » et à son antenne départementale de l’Yonne.
70 ans, au compteur ! Une heureuse opportunité de commémorer l’évènement par la plus belle des manières qu’il soit : l’organisation d’un pique-nique. Il sera accueilli dans l’enceinte de GUEDELON, site du fameux chantier de construction expérimental d’un château-fort d’inspiration moyenâgeuse débuté en 1997 !
Dès 10h30, les convives auront la possibilité de profiter librement du site, avant de se regrouper à l’espace pique-nique dédié aux alentours de douze heures, pour y prendre l’apéritif offert par l’association, avant d’écouter le discours de la présidente des Gîtes de France 89, Hélène RAVOT, juste avant de s’immerger dans ce concept médiéval des temps modernes, lors d’une causerie assurée par un représentant de l’endroit, l’un des plus visités de Bourgogne.
On notera la présence de plusieurs propriétaires possédant l’estampille de la célèbre référence en provenance de départements limitrophes à l’Yonne, soit de la Nièvre, du Loiret mais aussi de Côte d’Or.
Le principe de ce rendez-vous anniversaire est très simple : chaque participant apporte son déjeuner ou récupère un panier repas sur place.
Aider également la filière agricole par effet gigogne
On doit la création de « Gîtes de France » dans les années 1950 à l’initiative d’un homme de cœur, le sénateur Emile AUBERT. Fortement marqué par l’identité de sa région et porteur des valeurs humanistes de l’après-guerre, il a l’idée de créer un gîte rural à La Javie, une localité des Alpes-de-Haute-Provence. L’idée est simple, offrir de la convivialité dans l’hospitalité touristique.
Aujourd’hui, ce réseau accueille 42 000 propriétaires qui ouvrent les portes de leurs demeures et proposent plus de 55 000 hébergements (gîtes, chambres d’hôtes, gîtes de groupe, gîtes d’enfants, gîtes d’étapes, campings et chalets) dans toute la France.
Au niveau économique et sociétal, son importance est reconnue : cela offre une excellente opportunité aux agriculteurs de lutter contre l’exode rural, de développer leur filière et d’augmenter leurs revenus. A peine ouvert, le succès est au rendez-vous. L’expérience donnera naissance à un nouveau concept de tourisme social : des vacances à coûts modérés et accessibles à tous. Au fil des années, le concept a su évoluer et s’étoffer, ouvrant la voie à un tourisme plus culturel, axé sur les traditions et la préservation du patrimoine. Quant aux valeurs du réseau, elles sont restées les mêmes : accompagner les vacanciers en proposant des hébergements authentiques et conviviaux dans l’Hexagone.
Cela méritait bien un petit cocorico pour les 70 ans de la structure ! C’est fait !
Thierry BRET
L’immersion en terre icaunaise, surtout dans sa partie la plus septentrionale a presque débuté aux aurores, pour le préfet de Région Paul MOURIER. Un déplacement effectué ce lundi depuis la capitale régionale jusqu’au complexe portuaire de Gron, situé à proximité de Sens (voir notre article sur LOGIYONNE). Depuis sa nomination, en octobre dernier en qualité de préfet de Côte d’Or et de BFC, le Versaillais n’avait pas encore eu l’occasion de se rendre dans l’Yonne. Il s’était promis de le faire et de répondre ainsi favorablement à l’invitation du préfet de l’Yonne Pascal JAN. C’est donc chose faite…
SAINT-BRIS-LE-VINEUX : La seule et unique visite protocolaire du nouveau préfet de Région sur notre territoire eut lieu en vérité à l’occasion des obsèques du regretté président du Conseil départemental de l’Yonne, Patrick GENDRAUD, survenues en janvier dernier. Des funérailles impressionnantes accueillies en la cathédrale Saint-Etienne à Auxerre. Mais, bien évidemment, Paul MOURIER qui devait initialement se rendre la veille de ce funeste jour dans la cité de Paul Bert pour mieux la découvrir avait annulé l’ensemble de ses rendez-vous…
Le préfet de l’Yonne Pascal JAN réitèrera par deux fois l’invitation, depuis. Sachant que les desiderata du nouveau représentant de l’Etat à l’échelle régionale étaient de se déplacer assez rapidement dans les sept territoires de sa zone géographique, afin de prendre le pouls du terrain et juger de la pertinence de son attractivité économique.
Parmi les consignes suggérées en amont par le préfet de Région, servant de préalable à ces déplacements : la découverte d’une exploitation agricole/viticole et se plonger au cœur d’une activité industrielle. Avec comme corollaire, la rencontre systématique avec des élus du département (maires, conseillers départementaux, parlementaires…) mais aussi les porte-voix des associations des maires, ruraux et autres cités urbaines. Objectif de ces rencontres : aller vers les actrices et acteurs de ce quotidien économique et institutionnel.
« Ce sont eux qui font le territoire, souligne Paul MOURIER, et qui le rendent vivant. J’ai besoin de voir pour comprendre et pour agir à l’issue de ces contacts… ».
Accueillir de nouveaux habitants tout en maintenant ceux qui sont déjà installés
Un préfet de Région qui anime la collégialité des préfets des huit départements (en l’occurrence sept dans le cas présent) et gère un certain nombre de grandes directions régionales, placées sous son autorité.
Riche et intense : deux mots qui qualifieront cette journée très spéciale vécue par Paul MOURIER en terre de l’Yonne, avec au programme en matinée le site portuaire de Gron et la découverte de l’entité LOGIYONNE, dirigée par le tandem Didier MERCEY et David BUQUET, le tantôt étant réservé aux Caves BAILLY-LAPIERRE, fleuron des coopératives viticoles de la contrée. Des contacts directs qui valent bien mieux que l’étude d’un dossier, dixit le visiteur de Côte d’Or ! Un potentiel autour du transport fluvial qui l’aura interpellé.
« Le grand défi de notre région et des départements, c’est un problème démographique résultante de l’attractivité, explique Paul MOURIER, avec des questions qui doivent trouver des réponses sur le maintien des jeunes, l’attirance des populations et la création d’emplois, dans les filières agricoles et industrielles… ».
Débutée à l’extérieur, et gênée rapidement par des gouttes de pluie de plus en plus abondantes, la conférence de presse voulue par le représentant régional de l’Etat prit ensuite ses quartiers à l’intérieur de l’un des bâtiments administratifs des fameuses caves implantées entre Saint-Bris et Vincelles. Un fait météo qui ne perturba pas le moins du monde le préfet de Région, très prolixe dans ses commentaires !
Reconnaissant la chance de la Bourgogne Franche-Comté de posséder une très belle filière dans l’agroalimentaire, Paul MOURIER expliqua le but de son déjeuner partagé avec les élus de l’Yonne, dont Crescent MARAULT, maire d’Auxerre et Président de l’Auxerrois et Grégory DORTE, président du Département. Des conversations utiles pour mieux appréhender les véritables problématiques de notre département, d’après lui. Notamment, sur l’épineux volet de la mobilité et des déplacements.
Le manque de croissance et la baisse de l’attractivité
« J’avais commencé cette visite en beauté, je la termine également en beauté en découvrant ce site des Caves de BAILLY-LAPIERRE, observe l’orateur, j’ai été très heureux d’apprendre l’histoire du crémant, tradition ancestrale, qui fut la planche de salut des vignerons, grâce à une très forte commercialisation à travers le monde. Et puis, il y a cet univers de la coopérative qui est un particularisme bien ancré dans l’Yonne… ».
Une belle immersion en somme dans l’univers goûteux des vins pétillants et des vins tranquilles pour le préfet régional qui eut l’opportunité de déguster quelques crus, avec les explications détaillées fournies par les vignerons ! « J’ai apprécié ces histoires de femmes et d’hommes se reconnaissant dans les valeurs du travail… ».
In fine, que retenir de cette découverte rapide de notre territoire ?
Réponse de l’intéressé : « peu ou prou, mon analyse vaut pour tous les départements de la région que j’ai pu visiter, c’est la démographie qui représente un enjeu majeur à l’avenir. Les trajectoires démographiques de l’INSEE montrent qu’en 2070 la Bourgogne Franche-Comté pourrait perdre 400 000 habitants, soit l’équivalent de deux départements de notre territoire ! Nous sommes la région la plus exposée de l’Hexagone… ».
Le manque de croissance et d’attractivité explique en partie cet état de fait. « Nous constatons un problème majeur en termes d’enseignement et de formation : c’est fondamental. Pour moi, il y a deux axes de travail : tout ce qui tourne autour des filières industrielles et des filières agricoles/viticoles… ».
C’est ici que l’Etat intervient dans l’une de ses fonctions premières : l’accompagnement des entreprises. Comme devait le spécifier Thierry CADEVILLE, président de la CCI Yonne le matin même au port de Gron : « il n’y a pas un développement qui ne s’est fait sans l’aide de l’Etat à la fois dans l’expertise, les financements et les moyens humains… ».
Le monde agricole doit susciter des vocations
Capitaliser sur l’Ile-de-France apparaît aussi comme une priorité. Mais, il ne faut pas subir les désagréments propres à la mobilité. « C’est une opportunité qu’il s’agira de maîtriser en termes de déplacement, de logements, de sécurité, mais aussi en s’appuyant sur l’Education nationale avec l’accompagnement du système scolaire et la création de crèches… ».
Une Bourgogne qui retrouve une place centrale au cœur de l’Europe, grâce à sa frontière avec la Suisse. Quant à la filière hydrogène, Paul MOURIER y croit.
« C’est une filière en devenir et nous avons une grande ambition mais il faut rééquilibrer les choses en 2025. Les industriels manquaient de visibilité, l’Etat leur a donné des réponses ! ».
Réduire la facture énergétique sera également bénéfique pour les entreprises. D’où le soutien de l’Etat en faveur de cette filière qui est en phase de croissance.
Du côté du monde agricole, le préfet de Région apporta des informations : un tiers des agriculteurs sera parti à la retraite dans les cinq ans qui viennent.
« Nous devons aux côtés des chambres départementales agricoles mettre des guichets uniques pour permettre le renouvellement de génération. Une agriculture qui est confrontée à une problématique d’attractivité : il faut que ce métier soit lisible auprès des jeunes, des familles, des consommateurs… ».
Un monde agricole qui doit créer des vocations, y compris en accueillant des jeunes gens sur ses exploitations.
Avec humour, Paul MOURIER évoqua pour finir son échange avec les journalistes sa séance de dégustation de crémants et de saint-bris.
« J’ai bu un assemblage de 36 crus différents dont a fêté les cinquante ans : ce sont des produits avec des typicités particulières et une science, l’œnologie, qui offre la possibilité de faire des choses formidables ! ».
Enthousiaste, le préfet de Région après sa visite dans l’Yonne ? C’est sûr : gageons qu’il reviendra bien vite dans le département le plus septentrional de son terrain de jeu étatique avec des solutions !
Thierry BRET