Découvrez nos partenaires

bloc-marque-culture-couleur1.jpg
logo-festins-de-bourgogne.jpg
logo-credit-agricole-90x90.jpg
logo-cifa-89-auxerre-2020.png
groupama_small.png
logo-cerfrance-bfc-accueil.png
capeb-logo.png
logo banque populaire bourgogne franche-comté
logo-cm.jpg
logo-edf-site.jpg
ccj-logo-petit-1.jpg
110 Bourgogne
Région Bourgogne France-Comté
Criquet Magazine
Lycée Saint-Joseph de la Salle
mercato de l'emploi yonne bourgogne
Caisse d'épargne Bourgogne Franche-Comté
puisaye forterre
chambre des métiers et de l'artisanat
Groupe La Poste
Chambre d'Agriculture de l'Yonne

Nos partenaires

bloc-marque-culture-couleur1.jpg
logo-festins-de-bourgogne.jpg
banque_populaire_bfc-long.png
capeb-logo.png
Lycée Saint-Joseph de la Salle
Caisse d'épagne Bourgogne Franche-Comté
cerfrance bfc
Communauté de Communes du Jovinien
Chambre d'Agriculture de l'Yonne
Criquet magazine
logo-edf-site.jpg
logo-cifa-89-auxerre-2020.png
logo-cm.jpg
groupama_small.png
logo-credit-agricole-90x90.jpg
région Bourgogne Franche-Comté
20211006_lpg_logo_cmjn-616fec3863034.png
mercato de l'emploi yonne bourgogne
chambre des métiers et de l'artisanat
logo-110-bourgogne-ok.png
Puisaye Forterre

Les « femmes de la terre » prennent la parole au ciné-club de Saint-Bris : le monde agricole au féminin en pleine lumière…

« Pas facile d’être une femme de la terre, une agricultrice reconnue par ses pairs ! Entre ombre et lumière, et des témoignages de plusieurs personnalités dont la députée Clémentine AUTAIN, admirative devant le combat mené par ces femmes… ». « Pas facile d’être une femme de la terre, une agricultrice reconnue par ses pairs ! Entre ombre et lumière, et des témoignages de plusieurs personnalités dont la députée Clémentine AUTAIN, admirative devant le combat mené par ces femmes… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

En inscrivant à leur programmation le documentaire « Femmes de la terre » d’Edouard BERGEON, les animateurs du ciné-club « Les Grandes Oreilles » de Saint-Bris-le-Vineux ont souhaité mettre en lumière ces mères et ces épouses, trop longtemps dans l’invisibilité de la profession agricole. Elles se sont battues toute leur vie pour la reconnaissance de leur statut. Une soirée ayant fait salle comble, suivie d’un débat auquel participaient la députée NFP de Seine-Saint-Denis, Clémentine AUTAIN, connue pour son engagement envers la cause féminine et Anne-Marie CROLAIS, figure du syndicalisme agricole dans les Côtes d’Armor. Elle fut la première femme à présider en 1976, à 24 ans le Centre départemental des Jeunes Agriculteurs (CDJA).

 

SAINT-BRIS-LE-VINEUX : « Elles ont toujours été là, mais on ne les voyait pas… ». Une invisibilité que le réalisateur Edouard BERGEON a souhaité dénoncer au travers de ce documentaire fort bien troussé, donnant la parole à différentes générations d’agricultrices, dont pour les plus anciennes, le seul droit était celui de travailler. Si en cinquante ans, le monde rural n’a cessé de se métamorphoser, ces « combattantes » ont dû batailler ferme pour se voir reconnaître un statut autre que marital, au sein d’un monde jusque-là entièrement dominé par les hommes.

« Maman en avait lourd sur ses épaules, portant à la fois sa famille et sa ferme. Le linge à raccommoder, le bois à couper, les cochons à nourrir, les vaches à traire, souvent la première levée et dernière couchée… ». A bientôt 74 ans, Anne-Marie CROLAIS se souvient avec émotion de cette mère qui ne se plaignait jamais, « tout le monde trouvait normale cette forme de statut domestique au service de tous… ». Un chemin de croix qu’Anne-Marie s’est toujours refusée de suivre, indignée d’entendre le maire d’Erquy à son mariage en octobre 1970, dire que sa mère était « sans profession » ! Une injustice qui la fit se rapprocher très tôt du CDJA des Côtes d’Armor, avant d’en devenir la présidente en 1976. Une première dans le monde agricole et le début d’un parcours l’amenant à rencontrer des ministres et courir les plateaux TV, comme ce jour où, invitée « d’Apostrophes », venue présenter son livre « Agricultrice », Bernard PIVOT lui fit cette remarque : « agricultrice, c’est toujours difficile à dire, agriculteur ça va mieux… » (Sic !) Ne cessant sa vie professionnelle durant, de mener la lutte, que ce soit pour la reconnaissance du congé de maternité, la protection sociale, ou la parité de statut : « il aura fallu plus de 35 ans de combat pour cela, mais aujourd’hui, quand je vois ma fille installée en GAEC à égalité avec son mari, tous les deux chefs d’exploitation, je suis heureuse… ».

 

 

Une vie en noir et blanc sans échappatoire

 

Figure emblématique de la lutte pour les droits des femmes en agriculture et ancienne présidente nationale de la MSA, Jeannette GROS apporte également son témoignage dans le film. Elle aussi se souvient : « nous étions quatre filles, je revois encore les visages de mes parents, toujours tendus, ma mère ne portant jamais de couleurs et dans toutes les familles, c’était comme ça… ». Une vie en noir et blanc sans échappatoire, « papa ne supportait pas que les femmes s’assoient à discuter, sans que l’on ait quelque chose dans les mains, tricot, chaussettes à repriser ou repas à préparer… ». Avec pour seul statut celui « d’aide familiale », la femme n’avait alors ni revenus ni droits, si ce n’est celui de cautionner à la banque les emprunts du mari ! Si la gent féminine représente aujourd’hui la moitié des effectifs des lycées agricoles, voire les deux tiers en cursus d’ingénieur agronome, ces formations leur ont été interdites jusqu’en 1960. L’Ecole ménagère était alors pour beaucoup le seul lieu d’apprentissage se rappelle Anne-Marie CROLAIS : « il fallait former les femmes pour qu’elles soient obéissantes, au service de tous, au service des enfants comme des beaux parents et à la disposition du mari… ». La fièvre de 1968 n’a pas enflammé les campagnes mais faisait briller les étoiles dans les yeux : « quand j’y repense, je me dis quel décalage entre le monde que l’on voyait à travers la télévision et la vie que nous menions ! Un monde qui nous attirait car on voulait aller vers la lumière, à cette époque je n’avais qu’une envie, foutre le camp ! ».

 

Sortir de l’ombre et se forger enfin une identité

 

Ironie de l’Histoire, c’est l’instauration de la TVA le 1er janvier de cette année-là qui offrit à beaucoup d’entre elles un début d’émancipation, envoyées par leurs époux, peu attirés par « la paperasse » suivre des formations en ce sens. Les hommes se voyant dans l’obligation par la suite, de passer par leur intermédiaire pour des explications sur la nouvelle fiscalité mise en place : « cela a donné un rôle plus important à la femme et a représenté une petite révolution, offrant plus d’aplomb aux agricultrices pour être ensuite plus revendicatrices sur leurs droits et ce qu’elles devaient obtenir… ».

Mais que le chemin fut long, depuis la création en 1980 du statut de « co-exploitant », pour en arriver en 2010, à l’instauration des GAEC entre époux, validant enfin la reconnaissance du travail des femmes ou conjointes, un tournant majeur dans l’histoire du monde agricole. Le « machisme » a-t-il pour autant disparu des campagnes ? Pas certain, témoigne dans le film Anne-Cécile, une éleveuse surdiplômée, aujourd’hui à la tête d’un cheptel de 200 « blondes d’Aquitaine » : « malgré une égalité théorique, le monde agricole a encore du mal à laisser de la place aux femmes… ».

Ciblant notamment le monde coopératif dont elle fut un temps l’une des rares présidentes et où, selon elle, les femmes sont encore trop sous représentées au sein des différents conseils d’administration. A la fois agricultrice, chef d’entreprise, mère de famille et influenceuse sur les réseaux sociaux, Claire, à quelques jours d’accoucher de son troisième enfant, partage pour sa part son quotidien sur Instagram, suivie au quotidien depuis 2019 par plus de 15 000 fidèles. Autant de personnages et de portraits qui font la richesse du film d’Edouard BERGEON, avec une pensée émue pour ces pionnières qui se levèrent un jour pour s’affranchir du joug patriarcal et se forger une identité, enfin sorties de l’ombre…

 

 

Propos entendus :

Clémentine AUTAIN

« Je suis féministe et l’histoire des pionnières, j’en connais un rayon, mais ce soir, j’ai appris beaucoup sur le sujet et grande est mon admiration, pour Anne-Marie. Une défricheuse, une battante, une intelligence exceptionnelle dans la compréhension de la situation, avec cet élan de liberté qui a tout submergé, cherchant le chemin pour votre propre émancipation, en en faisant non un combat individuel, mais collectif… ».

Hélène ROUX, éleveuse de moutons

« Le film m’a ému et ce soir, je suis admirative et reconnaissante des combats menés par toutes ces femmes, pour me permettre un jour d’’exercer ce très beau métier d’agricultrice… ».

Anne-Marie CROLAIS

« Le combat que j’ai mené par rapport à l’agriculture, il y a d’autres copines qui l’ont fait aussi, que ce soient des femmes d’artisans ou de commerçants, c’était la même chose… ».

Jeannette GROS

« Je n’avais pas ma place dans la maison, tout était organisé par ma belle-mère. Tout ce que l’on m’avait offert pour mon mariage était dans ma chambre. Les rares moments d’intimité que l’on avait avec mon mari, c’était dans l’étable. Hors de question de se faire des bisous dans le couloir ou la cuisine, mon beau-père n’aurait jamais supporté ! ».

 

Dominique BERNERD

 

NOUS CONTACTER

PRESSE EVASION - Mr Thierry BRET

Tél. : 06.20.31.05.53.

Mail : contact@presse-evasion.fr

Articles

Bannière droite accueil