C’est le goût de l’exotisme et du voyage garanti ! Un décor sobre, à l’intérieur de la petite salle totalement relookée par rapport à l’ancienne maison qui jadis proposait une cuisine aux saveurs résolument savoyardes ! On y voit sur les murs de vieilles photographies en noir et blanc évoquant des scènes vécues dans le pays d’origine de ce couple de restaurateurs qui, avec le sourire et la qualité au fond de l’assiette, satisfont les consommateurs présents. Ici, la cuisine se veut gourmande : c’est celle du Kosovo…
AUXERRE : Un restaurant kosovar dans la capitale de l’Yonne ? Pourquoi pas, après tout puisque au niveau des curiosités gastronomiques exotiques on peut déjà y manger italien, vietnamien, libanais, thaï, indien, pakistanais, maghrébin, turc, kurde, etc. Il y eut même une époque bénie des dieux (ceux de l’Olympe sans doute !) où en effectuant quelques kilomètres du côté de Champs-sur-Yonne, les épicuriens pouvaient se régaler de cuisine grecque d’une excellence absolue ! D’ailleurs, l’Afrique était également représentée avec une échoppe aux allures atypiques tant dans les assiettes que dans le décorum, près de la gare auxerroise avec un établissement qui aura duré aussi longtemps que le putsch d’un général prenant le pouvoir en Afrique équatoriale débouté au bout de 48 heures de gouvernance !
Ici, au beau milieu de la rue Fécauderie, c’est différent. Dans la rue, des tables constituent une terrasse où se retrouvent en ce milieu de journée dominicale, des ressortissants de ce pays des Balkans, sirotant le fameux café noir bien serré. Un breuvage qui n’est pas fait pour les « fillettes » aux dires de la charmante personne qui accueille la clientèle sur le pas de porte.
On déguste les plats avec gourmandise
L’intérieur est sobre. Des paysages photographiés. Un drapeau à deux aigles qui ressemble à celui de l’Albanie. Des scènes de vie de ce pays méditerranéen dont finalement on ne sait que peu de choses, vue de France. Un pays qui est toujours dans l’impasse politique trois semaines après la tenue des élections législatives, coincé entre son désir de rejoindre l’Union européenne et son besoin d’indépendance pour faire face à ses puissants voisins, la Serbie et la Croatie.
Arrive l’entrée sur la table. Une galette à base de farine de maïs et d’épinards. Ce mets onctueux au palais s’agrémente d’une sauce blanche typique de la gastronomie des Balkans et d’un assortiment de petits légumes en guise d’accompagnement. Rien à redire ! Avec une petite cuillère, le petit bol de sauce blanche s’avale avec gourmandise, en y trempant ou pas les morceaux de cette galette tiède.
Le plat principal se compose de deux filets de poulet délicieusement marinés au préalable ce qui leur confère un goût légèrement sucré, et de deux boulettes de viande traditionnelles, peut-être un peu trop grillées. La salade de crudités, un mix de tomates, poivrons et courgettes, est agréable au goût. L’assaisonnement est parfait. Le tout est présenté sur une planchette de bois où une crème à base de poivrons fait office de condiment.
Le sens de l’accueil et de l’hospitalité !
Côté boissons, le « Balkan Sofra » puisque telle est son appellation, ne propose pour l’heure que des nectars du terroir icaunais, entre Coulanges, Irancy et Chablis. Mention spéciale pour le rosé de Provence ! Mais, la patronne du lieu nous promet des vins du Kosovo d’ici quelques jours pour être tout à fait raccord avec l’esprit de la cuisine de « chez nous » !
Le dessert – il est offert par la maison signe de l’hospitalité agréable qui est toujours une vertu des peuples de l’Est – est excellent : il s’agit d’un gâteau moelleux imbibé de trois sortes de lait, lui donnant ainsi une texture des plus délicieuses en bouche. Quant au rapport qualité/prix, il est des plus corrects avec ce menu testé qui n’excède pas les 18 euros !
Les restaurateurs sont charmants et accueillants : ils n’hésitent pas à faire la causette et à parler de leur pays. Une pointe de découverte supplémentaire qui nourrit les neurones pour des tarifs modiques, compris entre 15 et 20 euros pour les menus.
En savoir plus :
Les - : pas grand-chose à critiquer dans cet établissement ouvert depuis seulement quelques jours et qui apprend à faire ses gammes au niveau du service.
Les + : l’aspect insolite de cette cuisine que les papilles hexagonales ne connaissent pas très bien, et qui mérite d’être découverte. L’accent de la patronne qui maîtrise de mieux en mieux la langue de Molière !
Contact :
Balkan Sofra
17 Rue Fécauderie
89000 AUXERRE
Ouverture tous les jours midi et soir, et en journée pour le salon de thé
Fermeture le lundi.
Thierry BRET