De toutes les communes de la couronne auxerroise, Gurgy est certainement l'une des plus jolies. Les méandres de la rivière l'Yonne y sont pour beaucoup. Mais pas seulement. Il fait bon musarder dans ces paisibles petites rues et se rendre dans les multiples commerces villageois. Une chance que celle d'en avoir encore...
GURGY: L'an passé, un couple entreprenant redonna vie à cet établissement. Seule l'enseigne évoque encore la partie hôtelière de cette bâtisse aux murs épais, chargés d'histoire ! Au siècle dernier, cette sorte d'auberge constitua l'heureuse base arrière des nombreux pêcheurs et chasseurs, heureux de venir s'y restaurer et y dormir parfois.
Aujourd'hui, la première formule y est servie à 18,5 euros. L'ardoise précise : « toutes nos préparations sont faites maison avec des produits frais ». Les viandes sont nées, élevées et abattues en France. Voilà qui ne peut qu'inspirer confiance. Quant à l’accueil et le service, ils sont aimables.
Le pot-au-feu au bouillon bien nourri !
La cheffe, c'est Perrine MARTIN. On la connut voici une dizaine d'années à « L’Accroche », une table auxerroise où elle faisait des tartes salées formidables ! Puis, viendra le temps, hélas trop éphémère des « Petits Oignons » à Bassou, où je m'étais régalé d'un original pot-au-feu à la lyonnaise, au bouillon plutôt bien nourri. La cuisine de cette attachante cuisinière n'est jamais très loin de la capitale de la gastronomie française, sa jolie terre natale !
Ce midi-là, le menu du jour propose : mousse de foies de volaille, tartiflette puis clafoutis aux pommes. Une courte carte existe aussi.
Un beurre maître d’hôtel qui agrémente le faux-filet
En entrée, la tarte à l'oignon (spécialité plutôt alsacienne !) est bonne, avec une pâte dans le genre franche du collier ! Les oignons, un peu trop douceâtres, auraient peut-être mérité un léger brin de compensation saline ! En accompagnement, la salade est très bien assaisonnée. C’est agréable car cet aspect semble parfois totalement négligé avec un assaisonnement aussi absent qu'insipide ! Ici, le pain est bon également.
Avec la viande (faux-filet), il est proposé une sauce au Chaource, ou quelque chose d'un brin suranné, qui nous rajeunit agréablement. J'ai nommé le beurre maître d'hôtel, souvenir de déjeuners dans les restos d'école hôtelière notamment. C'est bon, totalement oublié - ou presque - et accompagne plaisamment une viande rouge, cuite ici comme demandé !
Et pourquoi pas un riz pilaf ?
L'églefin est présenté dans l’assiette un peu épais. C’est agréable car souvent le format est plutôt celui d'une tranche de jambon ! La sauce passion le nappe plaisamment, et soyons certains que la cheffe Perrine aurait pu nous cuisiner un autre riz que ce basique riz créole. Pourquoi pas pilaf, qui à l'instar du beurre maître d'hôtel, semble un peu dévolu au vestiaire désormais !
Un mot sur le vin blanc de Vézelay « vigneron de la Colline éternelle », qui constitue une bonne surprise gouleyante, comme un petit clin d'œil de leur grande « Saint-Vincent » en 2019 !
Les pralines roses enchantent le dessert
Avec la cheffe Perrine, la capitale des Gaules n'est jamais bien loin et revient plaisamment au dessert, par l'entremise d'une île flottante aux pralines roses. La tarte aux pralines, étant à l'instar de la poire beaujolaise, l'un des desserts phare des bouchons lyonnais.
En attendant la paisible terrasse des beaux jours, voici donc une bonne étape gourmande, hors des chemins de traverse.
Contact :
Restaurant de la Rivière
03, Place de l'église
89250 GURGY
Tel : 03.86.52.16.29.
Ouverture tous les jours sauf le lundi.
Stationnement facile.
Gauthier PAJONA