L’antériorité de l’établissement ne date que de quelques mois, à peine. Le temps du rodage, certes, mais on sent déjà la passion à fleur de peau et la volonté de bien faire qui anime l’hôtesse de ce lieu si pittoresque qu’il est bon de découvrir. Tout sourire et très accueillante, Aude VACANT sait recevoir : c’est incontestable dans son auberge baptisée, « La Maison Roger ». Une douzaine de couverts, seulement, un cadre cosy qui berce dans le rustique, et une cuisine agréable en bouche comme en témoignent les plats du jour, une succulente soupe de potimarron et un mets typique de notre contrée, le bœuf bourguignon…
COULANGES -LA-VINEUSE : Sur un tableau noir, posé à même le sol et coloré d’une écriture à la craie à la gamme chromatique différente, on peut lire quelques suggestions de plats qui donnent déjà l’eau à la bouche, sitôt pénétré dans le petit établissement au charme coquet. Blinis maison, canard confit accompagné de ses haricots blancs et bûche rose au chocolat. Le tout est proposé pour la modique somme de…15 euros !
Mais, aujourd’hui, ce n’est pas cette alléchante préconisation culinaire qui sera servie aux convives honorant ce lieu, identifié sous l’appellation de « La Maison Roger ». Une signalétique mémorielle en l’honneur de l’un des grands-parents de la propriétaire du site, Aude VACANT. Normal, ici, c’était l’habitation familiale où la jeune femme, d’une amabilité exquise, venait se rassénérer auprès des siens, jadis. Elle qui exerça longtemps le métier de…préparatrice en pharmacie et qui a décidé un jour qui ne ressemblait pas au précédent de remiser ses connaissances en pharmacopée aux calendes grecques pour s’inventer une nouvelle vie, plus humble et plus enthousiasmante, derrière les fourneaux, passionnée de cuisine qu’elle était.
Vêtue de son petit tablier de parfaite cuisinière, la jeune femme ne cesse de remuer, assurant seule, la bonne gestion de ce nouveau commerce dans le village vineux, une auberge aux doux effluves d’autrefois. Côté accueil, atmosphère et succulence dans l’assiette.
Soupe chaude et plat typique du terroir
Un petit verre de vin chaud, afin de remettre le palais en phase avec l’agréable température ambiante du site alors qu’au dehors, il fait un froid à ne pas mettre un journaliste en balade, et voilà que le lien se crée. « La Maison Roger » ? Honnêtement, on ne connaissait pas son existence ; et c’était un tort. De l’extérieur, hormis une pancarte placée à hauteur d’yeux mais relativement discrète et un petit affichage placardé sur l’un des murs de l’édifice, on pourrait presque passer son chemin tout en ignorant que ce havre de tranquillité existe ; alors qu’il est impératif d’y faire une halte.
D’ailleurs, les premiers commentaires qui fleurissent sur les réseaux sociaux sont formels : « accueil chaleureux et agréable, plats bien mijotés et particulièrement savoureux, cuisine simple et généreuse », etc.
L’assiette à soupe reçoit quelques minutes plus tard un chaud liquide, savoureux en bouche et fort agréable au niveau de la texture, avec des morceaux de potimarron, un potage maison, en mode velouté. Avec un peu de persil par-dessus, c’est excellent et cela réchauffe le palais. Dommage que la soupière ne reste pas sur la table, on en aurait presque repris une seconde assiette !
Mais, très vite, Aude revient vers la table avec une grosse cocotte. Celle où a mijoté durant plusieurs heures sans doute un copieux bœuf bourguignon, agrémenté d’une multitude légumes typiques du jardin : carottes, pommes de terre, navet, et même, particularisme étonnant, la présence de radis noir !
Une pause obligatoire pour renouer avec l’esprit d’antan !
Une vraie recette de grand-mère que nous propose là la jeune femme, dont le sourire ne s’efface pas de son visage et qui, on le sent bien, est une perfectionniste dans l’âme et dans la qualité de l’accueil. Soucieuse du moindre détail sur la table. Certaines (elles sont peu nombreuses), sont encore décorées des éléments de Noël. A l’autre extrémité de la salle, une grande tablée offre un moment privilégié pour des agapes réconfortantes après sans doute une matinée passée dans les bois aux représentants de l’ONF (Office National des Forêts) du cru qui sont satisfaits également des recettes du jour !
Une belle part de tarte aux pommes maison, servie avec de la crème chantilly en bombe – de cela, on aurait pu s’en passer sauf pour les inconditionnels ! -, ponctuera le repas de manière fruitée et sucrée. Tout ceci ayant été arrosé fort logiquement par le vin du terroir : le coulanges, dont on ne présente plus la subtilité en matière de goût. En sus, le thé au jasmin bien chaud, servi à la théière par l’hôtesse des lieux et hop, on ne peut que recommander la pause obligatoire dans cette petite auberge qui mérite amplement le détour, si ce n’est de programmer la réservation pour découvrir un nouveau talent dans le paysage culinaire de l’Yonne.
Pour une addition à 17,50 euros, on ne va pas bouder son plaisir d’y retourner une autre fois, ne serait-ce pour se sustenter de l’une des spécialités de la patronne de l’établissement, son chou rouge aux lardons cuit au vin ! Déjà un régal juste à l’évocation !
En savoir plus :
Auberge La Maison Roger
Restauration traditionnelle sur place ou à emporter
Ambiance familiale
Salon de thé
Ouverture du mardi au vendredi de 12h à 14h30,
Possibilités à la demande et sur réservation le soir
26 Rue André Vildieu à Coulanges-la-Vineuse.
Thierry BRET