L’Aile ou la Cuisse : le bonheur est au fond de l’assiette avec le « J’MCA

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L’Aile ou la Cuisse : le bonheur est au fond de l’assiette avec le « J’MCA » !

By Thierry BRET février 03, 2024

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« Coulanges-la-Vineuse est un village de l’Yonne chanceux ! Il possède une excellente table, remarquée par le Michelin 2023 qui en tresse des lauriers. Le « J’MCA » comme « j’aime ça », on en redemande dans l’assiette ! ». Crédit Photos : Gauthier PAJONA.

Entre cerisiers et vignobles, la bourgade de Coulanges-la-Vineuse se dresse avec une élégance certaine, comme blottie entre deux anciennes routes nationales lointaines (la 151 vers Nevers et la 6 vers Beaune). Au cœur du village, l'on y trouve une petite pépite culinaire : le restaurant le « J’MCA ». Cette table est une rescapée de l'incompréhensible purge du guide Michelin 2021 qui supprima dans l'Yonne bon nombre de bonnes adresses culinaires dont « Le Crieur de vin » à Sens, « Le Rive gauche » à Joigny ou « Le Bourgogne » à Auxerre…

COULANGES-LA-VINEUSE : Ah, ce guide Michelin ! Désormais, hélas, plus que « bling bling » et qui a oublié ses fondamentaux, racines de son existence depuis 1900 : la France et son terroir. Dorénavant, seuls « Courch' », la Côte d'Azur et quelques autres lieux semblent trouver grâce à ses yeux. Ah si !

Pour avoir la côte, aux yeux du guide pneumatique, mieux vaut avoir fait « Top chef » ! Nous sommes loin des valeurs qui fondèrent sa réputation culinaire ainsi que sa légende. Oui, mais ça, c'était avant ! A l'époque où le Michelin s'intéressait à la France plutôt que partout ailleurs !

Mais revenons dans le pays coulangeois. De cette table, le Michelin 2023 évoque « une cuisine du marché, actuelle et soignée qui laisse s'épanouir de bons produits, ainsi qu'un accueil souriant ». De belles tables nappées - félicitations ! - et une première formule à 23 euros.

Quant au menu « CLV », comme Coulanges-la-Vineuse, il est proposé à 41 ou 47 euros, avec ou sans fromage. La carte des vins est fournie localement, mais pas que. Ici le domaine MARTIN ou l'excellent Steeve LEMOULE et sa cuvée « petit Pierre » trouvent légitimement leur place dans ses colonnes bien remplies !

Une patronne qui a fait ses gammes chez LOISEAU

Juste à côté, une table trône, magistrale. Elle accueille d'élégants citoyens américains, venus depuis Detroit, Chicago ou encore Los Angeles pour célébrer dans le vignoble de Côte d’Or la récente grande Saint-Vincent bourguignonne, sise à Chambolle-Musigny, en janvier dernier. Ce sont des membres de la prestigieuse confrérie du Tastevin, plus ancienne confrérie vineuse bourguignonne (1934) basée au Château du Clos-Vougeot. Elle dispose d'antennes, un peu partout de par le monde.

Entre deux tables, on aperçoit passer la souriante patronne qui fit d'ailleurs ses classes à la maison LOISEAU de Saulieu, n'ayant pas les deux pieds dans le même sabot, c'est indéniable.

Peut-être trop petite, la portion de crabe !

En mise en bouche, la crème Dubarry (chou-fleur) est des plus goûteuses. L’entrée (crabe émietté, saumon fumé et rémoulade fenouil-céleri) est fraîche et bien assaisonnée. Le crabe se fait un peu désirer, servi en petite portion un peu chiche. C'est bon. Tout comme le pain et le sain-aubin dans nos verres ! Le plat est le suivant : veau, noisettes de quasi et ris de veau croustillants, un véritable délice !

Mention spéciale pour la délicate cuisson du ris de veau, moelleux à cœur et croustillant extérieurement. Une parfaite cuisson sublime ce plat. Il est accompagné d'un onctueux gratin dauphinois. On s'en régala vraiment.

Une table qui affiche souvent complet

Après le fromage, c'est un bon dessert qui nous attend ! Nem de banane, sauce chocolat et sorbet à la noix de coco ! Cela constitue une belle alliance avec le nem croustillant.

Cette table affiche bien souvent complet. Elle mérite sa légitime réussite, basée entre autre sur un travail de qualité. C'est une chance dans une petite commune (800 habitants) de disposer de pareil restaurant. Car demain en France, sera-ce encore le cas ? On ne peut que l'espérer...