Il est urgent de se poser les bonnes questions. Notamment, celles qui s’appliquent au financement durable de la pratique de l’apprentissage en France. Envisagée par le gouvernement, la baisse des niveaux de prise en charge des « coûts contrats », susceptible d’entrer en vigueur ces jours-ci, met en péril l’avenir de la formation par apprentissage selon la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne Franche-Comté…
DIJON (Côte d’Or) : Il est vent debout, le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat hexagonal ! A l’instar de l’antenne régionale de Bourgogne Franche-Comté, il demande instamment au gouvernement de faire machine arrière et de reporter sine die la possibilité de réduire les niveaux de prise en charge des « coûts contrats », s’appliquant à l’apprentissage.
Une décision étatique qui pourrait entrer en ligne de compte dès ces prochains jours et qui ne satisfait nullement les responsables des chambres consulaires. Réaction immédiate du président de la CMA régionale, Emmanuel POYEN : « Les conséquences de cette baisse serait désastreuse pour l’outil formation de Bourgogne Franche-Comté, explique-t-il, et surtout pour nos jeunes, avec plus de 2 600 apprentis qui font de notre territoire le plus grand centre de formation par apprentissage… ».
Une baisse de 8 % du financement…
En terme clair, si la mesure entrait en application, ce serait toute la voie de l’excellence qui serait ainsi mise à mal, selon l’organisme consulaire. Mais, ce n’est pas tout : les chambres de métiers réitèrent leur appel à lancer une véritable concertation sur le financement durable de l’apprentissage dans le pays.
L’inquiétude est réelle depuis le mois de juillet. Date à laquelle l’Etat a signifié son désir de revoir la copie en procédant à une nouvelle des prises en charge. Une baisse de près de 8 % du financement des formations emblématiques de l’artisanat de premier niveau, c’est-à-dire le CAP.
Vers la fermeture des CFA de proximité ?
Si tel était le cas, cela affecterait 55 % de l’effectif des apprentis en France. En outre, cela signifierait que 57 % des formations deviendraient déficitaires. Concrètement, toutes les formations par apprentissage de la boulangerie, de la charcuterie, de la peinture, de la carrosserie, de la plomberie, de la coiffure ou encore de l’esthétique – elles sont toutes liées à un CAP – deviendraient déficitaires !
Impensable, pour les dirigeants de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat régionale : « les conséquences de cette baisse seraient absolument catastrophiques pour l’ensemble des centres de formation de nos huit départements… ».
Cela engendrerait de fait une diminution de la qualité des formations, la fermeture des CFA de proximité, la disparition de certaines formations qui accueillent peu d’effectifs – elles sont déjà fortement déficitaires -, la fin à terme de la majorité des formations qui se situent déjà dans le rouge !
Une décision en totale contradiction avec la volonté de l’Etat
Emmanuel POYEN ne comprend pas la situation. D’un côté, il y a ce besoin croissant de main d’œuvre et de compétences au sein des entreprises artisanales, les enjeux de la reprise d’entreprise et de l’autre côté le gouvernement assène un coup terrible à la voie de l’excellence. S’il choisit cette option. C’est à rien y comprendre sauf au niveau de la contradiction alors qu’Emmanuel MACRON avait affiché sa volonté il y a peu d’atteindre le million d’apprentis en France à l’horizon 2027 ! Une mesure qui serait aux antipodes de l’objectif initial fixé par le gouvernement de favoriser les premiers niveaux de formation qui possèdent la plus forte plus-value en matière d’insertion dans l’emploi.
Bref, c’est un sérieux coup de semonce qui vient d’être donné là aux défenseurs de la formation artisanale et de ses valeurs. Certes, la plupart des formations permettent de s’octroyer des marges qui favorisent le retour à l’équilibre des formations déficitaires, celles-ci étant minoritaires en France. Or, si ce numéro d’équilibriste financier est encore envisageable aujourd’hui, qui sait s’il le sera demain…
Thierry BRET
Ce n’est pas une surprise : l’été reste la période idéale et propice aux passations de pouvoirs et à la prise de nouvelles responsabilités, au sein des clubs service. Ainsi, il incombe désormais au jeune Pierre-Nicolas JOLIOT, membre du club Auxerre Phoenix, d’endosser la vêture de président de zone à l’occasion de cette nouvelle saison qui démarre.
AUXERRE : L’exercice se décline aux quatre coins de l’Hexagone à pareille époque. Parmi les 25 000 bénévoles qui, au sein des 1 200 clubs, s’engagent à mener des opérations d’intérêt général au service de l’humanisme et de la solidarité. On appelle cela des passations de pouvoirs entre deux exécutifs qui reprennent les rênes de la structure associative.
Dans le cas présent, ce n’est pas un changement de gouvernance à la tête d’un club. Mais, d’une zone. Celle-ci correspond à un secteur géographique qui permet de découper dans chaque district régional des périmètres précis permettant à une dizaine de clubs – parfois, c’est moins – de travailler ensemble et dans la même direction. Au profit d’une noble et juste cause. Partant du postulat qu’il existe quinze districts régionaux, composant le district national 103 – l’Hexagone, en quelque sorte – on imagine aisément que ces zones internes aux régions se sont multipliées comme des petits pains au fil des années, facilitant la construction de l’édifice Lions qui récolte tout de même la bagatelle de 20 millions d’euros chaque année, via ses nombreuses actions sociales réalisées sur le terrain !
Sensibiliser et recruter de nouveaux membres
On en dénombre annuellement près de 5 000 de ces animations altruistes et généreuses dont les fonds sont intégralement reversés aux causes de grande et plus petite envergure.
Dans sa zone, Pierre-Nicolas JOLIOT – on le connaît pour être à la manœuvre avec sers camarades de club derrière le succès de « la Soupe des Chefs », l’évènementiel de la Foire Saint-Martin à Auxerre, entre autres…- aura pour objectif de sensibiliser les clubs à poursuivre leurs actions solidaires, à recruter de nouveaux membres investis de cette mission sociétale du partage et de l’humilité, à jouer le rôle de partenaire de la cité et à être en adéquation avec les besoins de la jeunesse en étant à son écoute. Bref, les valeurs incarnées par le mouvement, le « lionisme », qui a pris racine en Europe, et en France en particulier, dès 1948. Un rôle qui va comme un gant à ce juriste, expert dans des biens des domaines…
Thierry BRET
Peut-être que ce dossier, si brûlant mais tellement peu médiatique à l’instar de l’abaya, finira-t-il par arriver un jour sur le bureau du nouveau ministre de l’Education nationale, Gabriel ATTAL afin qu’il se penche mieux dessus ? Ou peut-être pas, d’ailleurs, car bloqué par l’un des services nébuleux de la tentaculaire maison que même le sémillant et dithyrambique Claude ALLEGRE jadis sous l’ère mitterrandienne ne put se résoudre à dégraisser. On appelait alors cela, le « mammouth » !
En tout cas, le ras-le-bol se généralise à peu près partout en France, et pas uniquement par la voix des syndicalistes purs et durs de la corporation de la filière pédagogique. Trop, c’est trop ! Tant pour le corps enseignant que chez les élèves qui ne supportent plus d’être entassés, que dis-je, parqués à l’échelle de 35, 36, 37 ou 38 unités comme des troupeaux de ruminants que l’on mènerait à l’étable (pour ne pas dire à l’abattoir de l’absence de savoir !) dans ces classes si petites et inappropriées qu’elles ne peuvent même plus les accueillir.
Ne parlons pas des familles qui se font un sang d’encre à chaque retour le soir à la maison de leur progéniture désabusée qui ne cesse de s’épandre en jérémiades bien légitimes contre un système éducatif qui ne tourne vraiment pas bien rond dans ce pays. Cocorico, sur ce domaine, la France demeure et de très loin championne du monde…
Exit l’épanouissement et l’enrichissement des connaissances à plus de trente élèves
Le fléau touche principalement les lycées de France et de Navarre. Alors que les collèges sont à peu près épargnés par cet engorgement inéluctable de potaches qui arrivent en très grand nombre dès les classes de secondes. La faute à la courbe démographique ?
A titre d’exemple caractéristique, on recense tout de même la bagatelle de 23 de ces secondes aux classes surchargées au possible ne serait-ce que dans l’un des lycées phares de la Bourgogne Franche-Comté, celui de Sens – l’un des plus importants en nombre -, qui accueille bon an mal an près de trois mille scolaires en ces murs !
Comment, mais il faudra sans aucun doute poser la question directement au ministre lui-même lors de son premier déplacement dans notre contrée, peut-on décemment penser, travailler, étudier, réfléchir et s’épanouir ainsi que se perfectionner au contact de ses professeurs dans des classes de seconde, de première ou de terminale qui accueillent plus de trente gamins à minima !?
Le regretté humoriste Robert LAMOUREUX l’avait écrit un jour dans le cadre d’un scénario pour l’une de ses pièces triomphales, « Impossible n’est pas Français ! ». Malheureusement, il faut pourtant croire que si !
La norme idéale se situe à 26/28 élèves par classe
La problématique de ces classes de cours hyper bondées et totalement inaptes à l’exercice du métier d’enseignant ne date pourtant pas d’aujourd’hui. En 1978, à titre personnel, je fréquentai une classe de seconde dans un lycée public de la Bourgogne du Sud qui accueillait déjà la somme de…38 élèves ! Chose positive au demeurant, nous n’étions que cinq garçons pour un reliquat très confortable de trente-trois filles, l’année de rêve en somme !
Blague à part, il semble illogique et anormal que 45 ans après cet état de fait qui était déjà décrié par tout ce qui comptait de syndicalistes, d’élèves et de parents à l’époque, voire de politiques, rien ne semble avoir changé d’un iota dans le monde de l’Education nationale à ce propos.
Pourquoi des classes sont-elles toujours aussi surchargées en France ? Alors que la norme prescrite par les recommandations étatiques situe à 26/28 élèves le nombre idéal de jeunes filles et de jeunes hommes à accueillir dans les lycées pour parfaire leurs connaissances intellectuelles en toute sérénité.
Comment, peut-on effet suivre des cours de physique/chimie ou de sciences naturelles, dans des espaces ressemblant à des laboratoires avec tout leur attirail en termes d’équipement si précisément il n’y a pas assez de postes de travail avec les outils adéquats permettant aux élèves de suivre un cours convenablement et de pratiquer dans le même temps les exercices indiqués par le professeur ?
Même le saint patron des enseignants brûle des cierges pour que cela change !
Comment apprendre et comprendre une langue étrangère en la parlant le plus possible avec son enseignant ? Et ne pas suivre bêtement un cours magistral où la malheureuse professeure d’anglais aura bien du mal à intéresser et à échanger oralement avec sa quarantaine d’élèves en soixante minutes ?
Cela ne surprend personne quand on dit que les Français s’expriment dans la langue de Shakespeare comme une vache espagnole ! Mais, la réciproque est tout à fait la même dans la langue de Cervantès ou de Goethe !
On ne rit pas : cela arrive tous les jours dans les lycées de France, au grand dam des élèves et des enseignants qui ne savent plus à quels saints se vouer ! Même Saint-Jean-Baptiste-de-la Salle, patron des enseignants, a déposé il y a bien longtemps les armes devant un tel chaos orchestré de main de maître depuis tant de décennies par une technocratie aveugle et sourde aux changements…
Comment peut-on accueillir dans un minimum de respect et de conscience, voire de qualité alimentaire optimale – de cela, c’est autre débat ! -, des jeunes lycéens à la cantine lorsque l’établissement nourricier ne peut contenir tout le monde dans ses murs au même instant ?
Là où il est prévu 800 places (ce qui n’est déjà pas rien !), ce sont 1 200 gamins qui déboulent simultanément sur le coup de midi pour une heure de pause alimentaire bien méritée ! On imagine le désarroi du personnel face à une telle meute de garnements affamés et pressés de trouver la place idoine afin de se sustenter ! Pas sûr, qu’il y ait du rab pour tout le monde au fond de l’assiette !
Voilà donc, en cette période de rentrée, du grain à moudre pour le nouveau ministre de l’Education nationale qui veut marquer de son empreinte son passage à l’hôtel de Rochechouart, qui comme chacun ne le sait pas, accueille son ministère ! Bonne rentrée, Monsieur le ministre, et surtout ne vous y méprenez pas : « tout ne va pas très bien Madame la Marquise, dans le monde de l’Education nationale ! ».
Thierry BRET
Ce n’est que justice, in fine ! Surtout lorsqu’il s’agit de se disputer le podium de la sélection départementale de l’emblématique challenge, catégorie cuisine, pour y décrocher le pompon, qualificatif à la finale régionale. Pour cette édition 2023, les jeunes filles n’ont pas eu à rougir de leurs prestations culinaires, bien au contraire ! Elles occupent deux des trois premières de ce concours placé sous la présidence du double étoilé Michelin, Michel BLANCHET. L’une d’elle, Lily Rose MARTENS, décroche même le jackpot en empochant le titre !
AUXERRE : Vlan, ça déménage dans le milieu parfois très masculin de la gastronomie tricolore après les prometteurs résultats de deux disciples de la cuisine d’Escoffier qui se sont payés le luxe (et surtout le culot !) de coiffer quasiment tous les candidats masculins sur le fil dans l’obtention du titre départemental du « Meilleur apprenti de France » édition 2023.
Deux lauréates aux trois premières places !
Mieux, façon cerise sur le gâteau, l’une d’elle, la brunette Lily Rose (l’agréable prénom !) MARTENS – elle fait à l’heure actuelle en qualité d’apprentie ses gammes au restaurant « La Toupie » dans l’Aube voisine à Troyes – a remporté haut la main le droit de défendre les couleurs de l’Yonne au futur concours régional de la catégorie, accueilli en Côte d’Or à l’automne. Epreuve évidemment qualificative pour la finale hexagonale disputée à Paris, un peu plus tard.
Mais, comme un bonheur est toujours accompagné d’une bonne nouvelle, la demoiselle n’est pas la seule du sexe féminin à s’être enhardie à la lumière des projecteurs, côté résultats, puisque la troisième marche du podium est occupée par Léane VERRAT qui apprend les rudiments du métier au restaurant « Aux Maisons ». Seul – il faut bien le citer par souci de parité, que diable !, Thibaud DEQUIEROS (« Le Crieur de Vin » à Sens) se glissera dans l’interstice laissé par les deux « nanas » afin d’y glaner la seconde place du classement.
La gent féminine inspirée par le sujet du jour
Une fois n’est pas coutume dans la pratique de l’art culinaire, les filles ont pris le pouvoir derrière les fourneaux d’autant que le sujet les a un tant soit peu inspiré (et convaincu le jury de chefs, présidé par Michel BLANCHET) avec à la clé la réalisation d’œufs pochés façon bourguignonne pour six couverts, un filet de daurade façon dieppoise avec sauce au vin blanc et julienne de légumes pour quatre couverts et une panna cotta, servie avec sa compotée d’abricots fondants pour six couverts.
« Oh les filles, Oh les filles » chantait en 1974 le groupe parodique « Au Bonheur des Dames » : une musique virevoltante qui pourrait mettre en condition ces néo-talents au féminin à la conquête de nouveaux accessits culinaires. A commencer par les titres régionaux et nationaux de ce MAF cuisine 2023 !
Thierry BRET
Bien joué ! Le colonel du SDIS 89, Sébastien BERTAU, sur le fil du rasoir, a su reprendre la balle au bond, au moment où le gong final allait clore le séminaire de rentrée du MEDEF de l’Yonne, consacré aux femmes cheffes d’entreprises. « Il a osé » prendre la parole à l’ultime minute de la manifestation pour inciter la gent féminine à postuler auprès des services départementaux des sapeurs-pompiers. Logique : la filière ouvre ses portes à la féminisation de ses personnels…
AUXERRE: Pro de la communication, le colonel Sébastien BERTAU, directeur du service départemental d’incendie et de secours de l’Yonne ? Assurément, oui ! Le patron des sapeurs-pompiers de l’Yonne a profité de la toute dernière minute de la manifestation du jour, le colloque de rentrée du MEDEF 89 consacré aux femmes cheffes d’entreprises, pour évoquer devant un auditoire en très large majorité de femmes les besoins de féminisation de la structure.
A date, 21 % des sapeurs-pompiers sont issus des rangs de la gent féminine en France (et encore, il y a beaucoup de personnels infirmiers). Or, le responsable du SDIS de l’Yonne aimerait accroître cette tendance ; son message aura été on ne peut plus clair : « osez Mesdames, devenir lieutenant ou capitaine des sapeurs-pompiers ! ».
Sachant que des conventions de partenariat ont été initiées – et elles le sont toujours ! – entre le SDIS et les entreprises du cru dans le cadre d’un plan de développement territorial, sur le registre du volontariat, pour renforcer aussi les rangs des sapeurs-pompiers volontaires. Où les femmes sont admises, bien évidemment !
Malin, le colonel aura rappelé à bon escient que chez les fonctionnaires, l’égalité était parfaite en matière de salaires ! On n’est donc bien loin de ce qui pratique habituellement dans le privé !
Prochainement, le SDIS de l’Yonne s’enrichira du savoir-faire d’une jeune femme, titulaire d’un master de droit et gestion, un apport très appréciable pour le territoire…
Thierry BRET