L’augmentation des droits de douane orchestrée par les Etats-Unis focalise à nouveau notre attention sur l’Amérique. PME, TPE et autres auto-entrepreneurs peuvent cependant jouer un rôle déterminant pour nous sortir du marasme économique. Mieux vaut ne pas compter sur les géants du CAC 40, qui rejettent en bloc les appels et sollicitations du chef de l’Etat. Ces dirigeants répondent favorablement aux chants des sirènes américaines : taux d’impôts sur les sociétés plus bas qu’en France, accompagnement et aides aux investisseurs étrangers. Depuis longtemps, LVMH produit 25 % de ses maroquineries aux USA. La France est territoire d’apocalypse pour les uns et d’espoirs pour d’autres !
Nos hommes politiques et nos dirigeants ne sont pas à la hauteur de la situation. François BAYROU a déjà ouvert le parapluie. Le taux de croissance prévu en 2025 (sur lequel repose la construction du budget) ne sera pas atteint : c’est bien sûr la faute de Donald TRUMP et de ses droits de douane ! Afin de ne pas assumer leurs responsabilités, nos gouvernants égrènent en permanence une litanie de constats : « la situation est grave, même très grave, pas désespérée mais préoccupante, le contexte international est douloureux, nous sommes au bord de la guerre, nous sommes en état de guerre… ».
Pas de quoi remonter le moral aux plus résistants ! Au-delà de ces constats dignes du café du commerce, mais empreint de moins de pragmatisme et de bon sens, ils dressent l’inventaire des responsables : le Parlement européen, le Président MACRON (pour une fois, beaucoup sont d’accord), l’opposition, les députés, les syndicats, les partis politiques… et surtout, ces Français qui ne comprennent rien aux difficultés nationales, et qui au dire du locataire de Matignon, ne travaillent pas assez !
La France est au bord de la faillite mais le seul objectif de nos dirigeants, c’est de durer sans anicroche jusqu’en 2027 ! Alors n’attendons rien d’eux, inventons notre avenir, et partageons ce destin commun qui a fait de la France, ce qu’elle est aujourd’hui : créative, volontaire, prompte à s’insurger et à faire valoir ses droits, capable d’assumer ses erreurs, les corriger et construire l’avenir. Souvenons-nous du génial Aristide BOUCICAUT qui donne naissance au concept de « Grand magasin » avec la naissance du « Bon Marché » en 1872. Son analyse des besoins de ses clients et des contraintes de gestion le rend innovant : lancement de la semaine du blanc, périodes de soldes, vente sur catalogue, création d’un hôtel pour une clientèle riche et éloignée… Le « Bon Marché » devient une véritable institution commerciale et un modèle international. Émile ZOLA s'en inspirera pour son roman « Au Bonheur des Dames » (1883) dont le titre résume parfaitement la teneur du projet de BOUCICAUT : le romancier accumulera une importante documentation en visitant le grand magasin emblématique de la seconde moitié du XIXe siècle.
Des stratégies innovantes à mettre en place
Le passé est mort, pour le futur, nous ne sommes pas devins, alors une seule devise et une unique réalité : l’instant présent. Adoptons pour devise : « Carpe diem » !
Beaucoup d’entreprises atterrissent en réalisant qu’elles sont dépendantes à hauteur de 25 % voire de 40 % du marché américain ! C’est notamment le cas de nos chers viticulteurs. Dans le cadre de l’analyse d’un portefeuille client, la loi de Pareto énonce que 20 % des clients réalisent 80 % du chiffre d’affaires. Parmi les TPE et les autoentrepreneurs, nous trouvons un seul client : logique, il faut bien démarrer. Mais le risque est évident. Une approche plus exhaustive du portefeuille client doit permettre d’affiner les stratégies commerciales, de limiter les risques et de développer qualitativement le CA. Un tableau des clients par ordre décroissant de CA, calcul de la répartition client en % du CA… Privilégier les circuits courts, trouver des nouveaux marchés, des services innovants… c’est le véritable savoir-faire différenciateur. L'innovation est l'initiative visant à concevoir un produit, créer un service qui n'existe pas encore ou qui modernise drastiquement l'existant.
La stratégie d'innovation s'étudie autour de trois leviers importants
Ces trois leviers sont le marketing avec le déploiement sur le marché économique français ou international de nouvelles tendances commerciales, de nouvelles techniques de vente, de communication pour plus et mieux vendre des produits ou services.
Il y aussi l’organisationnel qui permet d’envisager de nouveaux processus de traitement de la donnée, de recrutement, de gestion des flux, de développement, etc… au sein d'une entreprise en vue de faciliter son développement, sa gestion quotidienne. Les tâches à faible valeur ajoutée sont généralement les premières cibles de l'innovation pour rendre l'entreprise plus performante.
Enfin, il reste le volet technologique où il est bon de proposer un nouveau produit sur le marché, offrir un service révolutionnaire aux professionnels ou aux particuliers, moderniser ou transformer un produit déjà existant mais répondant désormais aux normes d'utilisation et aux avancées technologiques et sociales.
Le « y’a qu’à, faut qu’on » ne doit pas être dans le propos. La mise en œuvre de l’innovation marketing, organisationnelle et technologique passe par un travail d’équipe. Quelle que soit la taille de l’entreprise, il est possible de réunir un groupe de travail autour de plusieurs dirigeants d’entreprises, souhaitant innover et mieux connaître leurs clients et leurs marchés. Réunir des femmes et des hommes, stimulant pour la créativité, les deux approches, masculines et féminines sont déterminantes. Faire intervenir des jeunes étudiants, au cours de leurs études commerciales notamment (stages obligatoires afin de valider leur cursus), des associations de retraités intervenant dans le domaine des affaires…
Les anciens représentent l’histoire et la stabilité et la jeunesse, le présent, avec cette folle capacitée à inventer l’avenir, fait de rêves, loin de la doxa ambiante et des concepts du passé. Les contacts avec les écoles de commerce, universités, lycées qui préparent à des BTS sont indispensables. D’étroites relations avec les chambres consulaires, les syndicats professionnels, sont à développer. L’organisation de rencontres regroupant tous ces acteurs peut aussi être à l’initiative des élus locaux !
Tout cela s’entend avec la volonté d’agir et faire naître des solutions pragmatiques et simples à mettre en œuvre. Alors secouons-nous, agitons le cocotier et arrêtons de penser que les nouvelles idées, ça ne marche jamais et que c’est de la perte de temps ! Je leur réponds : vous avez raison, restez couché et bonne nuit !
Jean-Paul ALLOU
Depuis des lustres, nous sommes soumis aux décisions, voire aux dictats, américaines. Les bouleversements se déroulant aux Etats-Unis depuis des années arrivent immanquablement en Europe et en France. Un tel cordon ombilical nous empêche parfois d’agir en toute conscience. Les USA ont toujours fasciné par leur histoire et leur mentalité de cow-boy, le revolver prêt à défourailler, la bouteille de whisky au bord des lèvres, un drapeau pour emblème et la statue de la Liberté (merci la France !) pour signe de reconnaissance…
TRIBUNE : L’Amérique, d’abord, fut toujours le crédo américain. Et Donald TRUMP en a fait sa devise ! Les Américains ne font aucun complexe vis-à-vis de leur amour de l’argent. Ce pays est riche de légendes qui parlent d’hommes et de femmes, partis de rien et arrivant à bâtir d’immenses fortunes. Le revers de la médaille existe aussi : la crise boursière de 1929 a généré de nombreux suicides de banquiers et financiers pour cause de faillite.
Pour avoir côtoyé des Américains lorsque j’étais consultant, je fus témoin de leur désir de s’affirmer en refusant de parler français. Même s’ils savaient pratiquer la langue de Molière. Pas de doublage des films étrangers, seul compte l’anglais. Sans doute, le complexe de la vieille Europe ! Une revanche, sans doute. Une équipe de télévision française part aux Etats-Unis, afin de filmer le chanteur français qui doit interpréter la chanson « Liberté », dans le cadre des fêtes du centenaire de ladite statue offerte par la France. Arrivée à New-York, les douaniers interdisent l’introduction du matériel : « Si vous souhaitez réaliser le reportage, vous devez obligatoirement louer le matériel sur place ». Un protectionnisme au relent de gains à tout propos. Nous sommes encore dans cette ambiance, avec la stratégie de Donald TRUMP et son « Amérique d’abord ! ».
Une expérience significative avec G.E.
G.E. (Général Electric) vient de racheter une filiale financière française et je dois assurer la formation des cadres commerciaux. 21 heures, un coup de fil : « bonsoir, Barbara, je suis la responsable du programme de formation. Je dois vous voir impérativement demain à 10 heures ! J’ose dire : vous avez de la chance, je suis disponible. Non, c’est vous qui avez de la chance répondit l’effrontée ! Le lendemain, elle cadre le projet pédagogique : « vous n’aurez pas une semaine d’animation, comme prévu, mais trois jours, vous pouvez le faire ? Sous-entendu, ça passe ou on se passe de vos services… ». Elle enchaîne : « de plus, nous avons un double objectif pour cette formation, d’une part, former nos commerciaux aux risques financiers de leurs clients et d’autre part, faire que le service administratif connaisse mieux la force de vente. Chacun doit apprendre les contraintes des parties ! ».
C’est un peu compliqué, en plus j’ai trois jours. En conséquence, il faudra arrêter la formation initiale vers 18 heures, leur offrir un rapide dîner, reprendre à 19 heures et boucler la formation vers 23 heures. Je souhaite que vous m’adressiez le programme de cette seconde formation.
« J’attire votre attention sur le fait que nous sommes en France, faire travailler le personnel sur une journée de 14 ou 15 heures, vous pouvez vous heurter aux syndicats, et ça ne peut se faire que sur la base du volontariat. En plus, pour moi, ce ne sera pas au même tarif ! Un mauvais réflex franchouillard ! Je ne vous parle pas de prix mais de programme. De toute façon ils seront tous volontaires ! ».
La formation a eu lieu dans les conditions fixées par la disciple du dieu Ploutos ! La suite est tout aussi croustillante. J’arrive le jour J, les stagiaires sont bien là. Une délégation de l’entreprise m’accueille : le patron de la filiale en tête. Son discours me montrera qu’un patron américain ne feinte pas, ne compose pas avec ses troupes pour ménager telle ou telle sensibilité. Je le cite : « Mesdames, Messieurs, vous allez recevoir une formation indispensable pour mesurer votre capacité à éviter les situations contentieuses. Nous sommes ravis d’accueillir Monsieur ALLOU. Nous l’avons choisi, car dans son domaine, c’est le meilleur ! Fermez le ban. Magique, mon intervention est servie sur un plateau, justifiée et le boss ferme la porte à une critique éventuelle. Le lendemain, la délégation est encore là ? Non, prévu au programme, ils tirent tous des mines d’enterrement.
« Mesdames, Messieurs, vous avez tous appris la terrible nouvelle tombée cette nuit (c’est clair, l’entreprise a appris le décès d’un personnage) ». Visage interlope de mes braves stagiaires. Le boss reprend : « Cette nuit, nous avons perdu la première place à la bourse de New-York. Aujourd’hui, un seul combat : reprendre cette première qui nous revient. Je dois rappeler que notre objectif, c’est de réaliser des bénéfices. Les bénéfices, c’est non seulement bon pour les actionnaires mais c’est surtout excellent pour vous : vos salaires, vos primes, votre retraite, et vous êtes aussi des actionnaires de l’entreprise… ». Incroyable, mais un discours limpide, affirmant, sans fard, l’objectif poursuivi par l’entreprise.
Maintenir de bonnes relations en gardant notre vigilance
Cette expérience montre une mentalité dont les Américains n’ont pas à rougir mais qui prend notre culture à rebrousse-poil ! Le DG de G.E., m’a précisé, qu’il fallait toujours nommer un Américain comme responsable d’une filiale. Raison majeure : un Français se croit obligé de bousculer violemment les salariés, s’imaginant que dans la mentalité américaine on est plus proche de la maltraitance organisée que de la berceuse… Et de conclure : « Jamais, je n’ai viré un collaborateur parce qu’il n’a pas atteint ses objectifs. Cela signifie qu’il n’a pas vu qu’il était dans le rouge, et c’est toute une chaîne qu’il a mise à mal. Il y a toujours des circonstances qui font que l’objectif assigné ne sera pas dans le résultat attendu… ».
Pas de jugement hâtif dans cette culture de l’argent, même s’ils dépensent plus en whisky qu’en livres. Demander à un Américain ce qu’il vaut, il répondra 200 000 dollars (son revenu annuel). La même question posée à un Français : ce sera Science Po, ENA, Polytechniques…
Nos amis, outre-Atlantique, ont tout de même marqué leur histoire par un génocide, l’esclavage et une effroyable guerre civile. Ils ont aussi coloré l’aventure du monde par leur hégémonie financière, la volonté de faire de l’argent par tous les moyens et le protectionnisme. Il y eut cependant des hommes marquants comme Abraham LINCOLN et tant d’autres humanistes et savants, des comportements sans ambiguïté, francs et directs…
On doit maintenir de bonnes relations avec l’Amérique, mais garder notre vigilance, sans oublier que si les Américains sont toujours prêts à aider la veuve et l’orphelin, c’est uniquement s’ils sont jugés dignes et de bonnes mœurs !
« L'histoire de la plupart des pays a été celle de majorités piétinant des minorités dix fois plus nombreuses... ». Une citation d’Oliver WENDELL-HOLMES à méditer !
Jean-Paul ALLOU
C’est un défi à l’entendement et à la bonne pratique au Code de la Route ! Ces curieux équipages pourvus d’un cycle électrique du réseau de location de l’Auxerrois circulent de plus en plus librement en centre-ville. Ils exaspèrent au plus haut point passants et automobilistes. Sans protection, ne respectant pas les usages du Code, frôlant les piétons et représentant un danger permanent pour les conducteurs, ces jeunes gens sont nombreux à se déplacer ainsi en optimisant à leur sauce le mode de locomotion proposé par la collectivité. Sans être réellement inquiétés, il va de soi pour leur attitude rocambolesque…et délictueuse.
Lundi 14
Alors que l’intelligence artificielle fait désormais partie de notre quotidien, le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne et de la CAPEB, Jean-Pierre RICHARD, aime donner à l’acronyme « IA » une signification dont il revendique la paternité : « Intelligence Artisanale », avec ce constat : « on a déjà connu la révolution industrielle, on est en train de connaître la révolution de l’intelligence artificielle. Mais dans les métiers du bâtiment, on n’avait jusqu’alors jamais connu de révolution. L’an dernier, l’emploi des cadres supérieurs a diminué de 8 %, les prévisions pour cette année sont les mêmes, tout cela du fait de l’intelligence artificielle en train de s’installer dans les bureaux. Rien de cela, dans le monde de l’artisanat où nous savons que si nous sommes le passé, nous représentons aussi et surtout, l’avenir… ».
Mardi 15
Pas facile pour MLP de s’approprier le souvenir de MLK… Reconnue coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national, Marine LE PEN a été condamnée le 01er avril dernier à ce titre, à une peine de quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité. Après avoir comparé son sort à celui de l’opposant russe Alexeï NAVALNY, mort dans les geôles de Vladimir POUTINE en février 2024, elle n’a pas hésité lors d’un rassemblement de ses partisans, dimanche 06 avril, dans le très chic 7ème arrondissement parisien, à évoquer l’esprit de Martin Luther KING, déclarant « s’inspirer de la ligne de conduite pacifique » du pasteur noir assassiné il y a de cela 57 ans, après s’être battu toute sa vie pour les droits civiques des afro-américains. Pour la famille de ce dernier, l’outrance de la pilule est dure à avaler et l’un de ses fils a tenu à déclarer que « cela constitue une distorsion inappropriée de l'histoire et porte atteinte aux sacrifices consentis par ceux qui se sont opposés à la haine et se sont battus pour la justice », rappelant l’espoir de son père à voir émerger « une société fondée sur l’unité plutôt que sur la division… ». Ne reste plus à l’héritière de la dynastie LE PEN, qu’à évoquer DREYFUS et MANDELA !
Mercredi 16
« Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe ! L'essentiel, c'est qu'on parle de moi ! ». Une phrase dite un jour par Léon ZITRONE… Des mots que Laurent WAUQUIEZ a su reprendre à son compte, après sa proposition de faire de Saint-Pierre-et-Miquelon, un lieu d’enfermement pour les « personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire » (OQTF). Des propos condamnés par la quasi-totalité de la classe politique et que les habitants de cet archipel perdu dans l’Atlantique-Nord, au large du Canada, ont dû apprécier à leur juste valeur ! Jouant la surenchère, le patron des députés LR a sans doute voulu marquer des points dans la bataille engagée avec son rival Bruno RETAILLEAU pour la présidence du parti. Une idée déjà formulée dans le passé par d’autres élus de la « droite dure », à l’image d’Éric CIOTTI qui réclamait en 2021 un « Guantánamo à la française » ou de Nicolas DUPONT-AIGNAN, prônant l’envoi de djihadistes de retour de Syrie, sur les îles Kerguelen… Mais tout ce joli monde joue petit bras ! N’osant pas dans leurs propos, aller jusqu’à réclamer le rétablissement du « bon vieux bagne », du côté de Cayenne, de Saint-Laurent-du-Maroni ou des îles du Salut ! Pour combien de temps encore… ?
Jeudi 17
En 2012, sous le mandat de Guy FEREZ, la ville d’Auxerre avait été l’une des premières en France à créer des zones sans tabac au sein de l’espace public. L’une des rares mesures de l’ancienne majorité, reprise et amplifiée par la majorité actuelle, qui a porté à plus d’une soixantaine, le nombre d’espaces où il est désormais interdit de fumer, principalement devant les établissements scolaires, les aires de jeux, les abords de crèches ou les centres de loisir. A en juger par le nombre de mégots jonchant le sol devant les portes de cette école maternelle, avenue Hoche, les pictogrammes peints sur le trottoir ne semblent pas avoir grand effet sur certains parents à la civilité toute relative…
Vendredi 18
La reprise des tirs israéliens sur l’enclave palestinienne depuis le 18 mars, après deux mois de trêve avec le Hamas, alourdit chaque jour un peu plus le nombre de victimes « collatérales », tombées sous les balles et les bombes. Après les quinze secouristes retrouvés dans une fosse commune, dont huit membres du Croissant rouge palestinien et un employé des Nations Unies, après la dizaine de journalistes touchés par une frappe faisant trois morts et des blessés graves, c’est la photojournaliste palestinienne Fatima HASSOUNA, au cœur d’un documentaire sélectionné pour Cannes, qui a trouvé la mort avec une dizaines de membres de sa famille, dans le bombardement de leur maison il y a deux jours, à Gaza. Avec pour seule réponse de Tsahal, l’évocation de cibles liées au Hamas, voire dans le meilleur des cas, « d’erreur » ou de « malentendu opérationnel »… Et le triste sentiment qu’après chaque drame de ce type, le souvenir des martyrs du 07 octobre s’étiole chaque jour un peu plus…
Samedi 19
Toute activité commerciale est solidement encadrée par la loi, à commencer par l’affichage des prix en vitrine, rendu obligatoire par l’article L112-1 du Code de la consommation, de sorte d’éviter à l’acquéreur potentiel d’avoir à entrer dans le magasin pour connaître le montant de l’article convoité… Ce chocolatier du centre-ville auxerrois a trouvé la parade pour s’affranchir de la législation en vigueur, sanctionnée, en cas de non-respect, d’une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros, avec cette simple étiquette, « vitrine en cours », apposée depuis trois semaines et encore bien visible en ce dimanche matin de Pâques. Ou comment prendre les consommateurs pour des c…. !
Dimanche 20
Le maire d’Auxerre, Crescent MARAULT, avait averti lors de ses réunions publiques à l’automne dernier, qu’il en serait bientôt fini des rodéos en duo sur les vélos électriques du réseau de location mis à la disposition des habitants de la Communauté d’agglomération. Avec les dispositifs devant équiper prochainement les vélos, plus de passager clandestin perché en équilibre derrière le pilote, au risque de mettre sa vie en danger au moindre accident ! Mais il est fort à parier que les « MacGyver de la bidouille » sauront contourner l’obstacle, habitués qu’ils sont à circuler ainsi depuis longtemps… Bénéficiant semble-t-il, d’une certaine mansuétude de la part de la maréchaussée locale, si prompte d’ordinaire à verbaliser l’automobiliste, au moindre comportement délictueux.
Dominique BERNERD
Les Etats-Unis où une équation à plusieurs inconnues, histoire, culture, traditions, mentalité…au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Général de GAULLE avait déclaré : « ne nous y trompons pas, à la première occasion, les Etats-Unis nous laisserons tomber ! ». Prophétique ou terriblement réaliste ?! Le clairvoyant général avait donc vu juste quelques cinquante ans après sa disparition : avec l’Amérique de Donald TRUMP, c’est l’avènement d’un nouveau paradigme…et de changement d’alliance ?
TRIBUNE : Le premier peuplement de l'Amérique fait l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. Selon la génétique, la plupart des populations amérindiennes actuelles sont issues d'une population souche, les Paléo-Indiens, qui auraient traversé la Béringie il y a environ 24 000 ans. De leur côté, les archéologues ont mis au jour des sites préhistoriques plus anciens de plus en plus nombreux, datés entre 16 000 et 40 000 ans avant notre ère. En tout état de cause, une vieille histoire qui prend racine bien avant les civilisations antiques (Sumer, Egypte…). Lorsque les Européens commencèrent à s'installer en Amérique du Nord, au XVIIe siècle, les Amérindiens étaient dispersés sur le continent et parlaient des centaines de langues différentes. La diversité ethnique et culturelle des premiers peuples était relativement forte à l'aube de la colonisation européenne, selon qu'ils se trouvaient en Alaska, dans l'Est, au sud des Grands Lacs, dans le Sud-Ouest ou près du Pacifique. Des tribus devenues célèbres grâce aux westerns : Iroquois, Cheyennes, Sioux, Apache… des dizaines de groupes ethniques et autant de langues. Environ 12 millions d'autochtones furent massacrés aux États-Unis entre 1492 et 1900, selon Russell THORNTON, professeur d'anthropologie à l'université de Californie à Los Angeles.
L’histoire moderne des Etats-Unis commence par un génocide, encore plus important, si l’on intègre l’esclavage des noirs venus du continent africain, enjeu majeur d’une guerre de Sécession, qui à elle seule fera près de 360 000 morts. Le nouveau monde est peuplé d’Européens, souvent des voyous en rupture de ban… Un peuple violent, sans scrupules et avide de gloire et d’or ! Ajoutons que de 1874 à 1878, les Américains, « Buffalo Bill » (Bill CODY), massacrent la quasi-totalité des bisons : condamnant du même coup les indiens à la misère.
Il faudra attendre les années 1970 pour que le cinéma américain fasse amende honorable et arrête de présenter les indiens comme des sauvages, des barbares, justifiant ainsi leur massacre.
L’argent devient le nerf de l’action
Les Américains vouent dès le départ leur intérêt pour l’or et les manipulations financières. Quelques exemples significatifs avec les fameux accords de Bretton Woods, conclus le 22 juillet 1944 entre les Etats-Unis et 44 pays, qui instaurèrent un système monétaire basé sur la libre convertibilité des monnaies et la fixité des taux de change. L’Amérique détenait à elle seule les deux tiers des réserves d’or mondiales. L'hégémonie du dollar, dont la valeur était définie par rapport à l'or, y fut consacrée. De ces accords sont nés aussi le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), plus connue sous le nom de Banque mondiale. Soulignons la date : 22 juillet 1944. Le débarquement n’est pas encore terminé, la guerre n’est pas encore gagnée et les Américains présentent déjà l’addition. Les accords de la Jamaïque mettront fin à Bretton Woods : l’or ne garantit plus le billet vert, la facture de la guerre du Vietnam est trop lourde.
La cavalerie financière, prompte à sauver la veuve et l’orphelin, arrive : le fameux plan Marshall, un programme de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Il est proposé en 1947 par le secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères George MARSHALL, accepté par l'ensemble des pays occidentaux, refusé par les pays de la zone d'influence soviétique. Les Etats-Unis consacrent plus de 15 milliards de dollars à la reconstruction de l’Europe. Ce plan est un programme américain de prêts accordés aux états d'Europe pour aider à la reconstruction des villes et des installations bombardées lors de la Seconde Guerre mondiale. Ces prêts sont assortis de la condition d'importer pour un montant équivalent d'équipements et de produits américains. En 1962, la France a apuré toute sa dette. La messe est dite : l’intérêt financier des Américains est en première ligne ! Ce plan fut certes important pour l’Europe mais avec en filigrane la volonté américaine de gagner de l’argent !
Evincer à tout prix de GAULLE du pouvoir
Charles de GAULLE campe le décor de la Seconde Guerre mondiale : « jamais les Anglo-Saxons ne consentirent à nous traiter comme des alliés véritables. Jamais ils ne nous consultèrent, de gouvernement à gouvernement, sur aucune de leurs dispositions. Par politique ou commodité, ils cherchaient à utiliser les forces françaises pour les buts qu’eux-mêmes avaient fixés, comme si ces forces leur appartenaient et en alléguant qu’ils contribuaient à les armer ».
Des Français d’hier, fraîchement naturalisés Yankees, fournissaient leur appui aux intentions de ROOSEVELT, qui apparaissaient à de GAULLE, du même ordre que « les rêves d’Alice au pays des merveilles », mais que rendaient redoutables la puissance économique et militaire des États-Unis. Pour le président américain et le premier ministre britannique, la France était un domaine où leurs choix devaient s’imposer. ROOSEVELT exige que les Français libres soient exclus du débarquement de novembre 1942 en Afrique du Nord ; il traite avec DARLAN, pousse GIRAUD, envoie à Djibouti son consul à Aden pour détourner la population de se rallier à de GAULLE, intrigue pour empêcher le ralliement de la Martinique et de la Guyane… Le président ROOSEVET, sous le couvert de proclamations qui publiaient le contraire, entendait que la question française appartînt à son propre domaine, que les fils de nos divisions aboutissent entre ses mains, que les pouvoirs publics qui sortiraient un jour de ce désordre naissent de son arbitrage.
C’est pour cela qu’il avait d’abord misé à la fois sur de GAULLE et sur PETAIN, puis lancé GIRAUD dans la carrière quand il fallut prévoir la rupture avec le maréchal, abaissé ensuite la barrière devant DARLAN et en dernier lieu, remis GIRAUD en piste. Evincer de GAULLE et l’écarter du pouvoir, tel était l’objectif des Alliés.
La détestation des Anglo-Américains envers de GAULLE
Winston CHURCHILL montrait du doigt « l'intolérable impolitesse » de ce de GAULLE, personnalité « vaine et malfaisante » selon lui, et souhaitait que Londres lui retire son soutien. C’est ce que montre les documents confidentiels dévoilés par le Bureau des archives publiques de Grande-Bretagne. Le « Vieux Lion », qui a sans doute un peu trop écouté la propagande antigaulliste alors concoctée à Washington, invite son gouvernement à couper les vivres au « connétable » avant d'envoyer un second câble, dans lequel il dénonce les « tendances fascisantes » du Français et l'accuse, sur la foi de « renseignements américains, d'être prêt à s'allier avec la Russie, voire à s'arranger « avec l'Allemagne ». Les archives confirment que CHURCHILL voulait promouvoir à la place de de GAULLE le général GIRAUD, basé en Afrique du Nord et proche des Américains. ROOSEVELT avait lui aussi une dent contre le Général dont il jugeait que la conduite frôlait « l'intolérable ». Il suggéra, pour s'en débarrasser, de l'expédier en exil, comme « gouverneur à Madagascar ». La France fut ainsi écartée de Yalta ! Des archives déclassifiées à Londres révèlent que Winston CHURCHILL voulait ainsi « éliminer » le général de GAULLE du pouvoir.
La France d’aujourd’hui doit beaucoup à l’homme de Colombey-les-Deux-Eglises. D’abord écarté du Débarquement du 6 juin 1944 (l’information lui sera donnée la veille), il doit faire face à la volonté anglo-américaine de faire de la France une colonie. De GAULLE entend mettre les Alliés devant le fait accompli et éviter leur ingérence. Son gouvernement, dont tous les ministres sont encore à Alger, doit donc administrer, maintenir l’ordre, assurer le ravitaillement, commencer et encadrer l’épuration. Tâche immense ! De plus, il évitera que les Américains inondent la France d’une « fausse monnaie » afin d’éliminer le franc et asservir l’économie française. À l'approche du Débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes françaises, le gouvernement américain, qui a jusqu'ici refusé de reconnaître le CFLN (Comité Français de Libération Nationale) présidé par le Général comme le gouvernement français, décide d'émettre des billets de banque pour remplacer les billets français, émis durant l'Occupation. Les billets français seront échangés contre les billets drapeau. Cet échange de billets doit au passage permettre d'éliminer les billets accumulés en quantité importante par les trafiquants du marché noir. Ces projets monétaires accompagnent celui plus politique des Alliés, qui est l'instauration d'une administration militaire de la France libérée, l'AMGOT.
Le général de GAULLE obtiendra que les Alliés finissent par accepter la libération de Paris en août 1944 par le Général LECLERC. Finalement, au grand dam des Allemands, la France sera bien représentée lors de la capitulation allemande du 08 mai 1945 !
Fin de la première partie
Jean-Paul ALLOU
Fichtre, à la lecture de la dernière enquête publiée cette semaine par l’UNEDIC, cela fait froid dans le dos ! Trouver un emploi durable en France après l’âge fatidique de 56 ans est plus qu’une sinécure : c’est devenu une véritable utopie. Que malheureusement, bon nombre de nos concitoyens ayant passé le cap de la cinquantaine vivent au quotidien aux quatre coins de l’Hexagone, entre amertume, incertitude et désillusion…Pauvres seniors à la recherche du temps glorieux quand ils étaient encore jeunes jadis au sommet de l’employabilité…
Pourtant, le Premier ministre François BAYROU l’a encore claironné mardi à Paris lors de sa conférence très pédagogique sur le surendettement de la France : « Les Français ne travaillent pas assez et surtout pas assez longtemps ! ».
Une vérité de Lapalisse, coulant de source évidemment surtout après l’application des 35 heures et des RTT à répétition, dans le pays européen qui demeure l’unique nation continentale et mondiale à avoir adopté cette mesure tellement révolutionnaire qu’elle ne s’est jamais dupliquée ailleurs !
Allonger l’âge de la retraite, oui, mais quid de l’emploi des seniors ?
Sur ce registre, la France persiste et signe au fil des années : la remise en cause avec leur abrogation des 35 heures n’a jamais figuré ou presque parmi les programmes des différents présidentiables qui se sont succédé depuis plusieurs élections. Hormis Alain MADELIN qui sous les couleurs de Démocratie Libérale en 2002 présenta sa candidature pour accéder à l’Elysée avec l’objectif prioritaire d’éradiquer les 35 heures et qui n’obtint in fine qu’à peine… 4 % des suffrages !
Alors, c’est sûr : François BAYROU a raison sur un point : travailler plus longtemps en France permettrait de collecter plus d’argent afin de remplir les caisses d’un Etat poussif en pleine sinistrose, au niveau de ses finances !
En 2022, l’ancienne locataire de Matignon, Elisabeth BORNE, avait à grands coups de 49.3 modifié les règles du jeu et surtout l’existence de nos compatriotes en allongeant la retraite de 62 ans à 64 ans. Dans l’optique de récupérer davantage de recettes, il va sans dire !
Pourtant, une question élémentaire – elle demeure toujours sans réponse deux ans plus tard - devait se poser à cette époque à l’ensemble des représentants de la classe politique hexagonale et aux zélés technocrates de tout poil ayant œuvré sur cette réforme si divine et providentielle ayant fait descendre dans les rues des millions de Français mécontents : comment faire perdurer l’emploi pour les seniors, ces personnes âgées de 50 ans et plus, qui progressivement ne sont plus bon qu’à jeter aux oubliettes de l’employabilité en France ?
Un salarié sur dix ayant plus de 60 ans possède un CDI
Les organismes institutionnels, acteurs de l’employabilité dans le pays, à l’instar de France Travail ou de l’UNEDIC, le savent très bien. Malgré toute leur bonne volonté, ils le disent volontiers lors de conférences de presse ou entre deux portes avant une réunion : en France, on ne sait pas vraiment traiter la très sérieuse problématique de l’emploi des seniors. Un comble quand on sait que les politiques poussent le bouchon de la retraite toujours un peu plus loin d’année en année, garnissant les rangs des seniors précaires qui craignent de ne pas joindre les deux bouts financièrement jusqu’au départ définitif du monde de l’emploi ! Pour certaines corporations, au-delà de 70 ans !
A ce titre, l’analyse de l’UNEDIC est plus que clairvoyante : elle salue la réalité du terrain que les politiques semblent ignorer, peut-être ? Décrocher un job durable après l’âge de 56 ans est quasiment impossible dans l’Hexagone, aujourd’hui. Un autre chiffre ne trompe pas sur la réalité du contexte : à 50 ans, quatre personnes sur dix travaillent avec un CDI (contrat à durée indéterminée) dans leur besace. Ce n’est pas du tout le cas à plus de 60 ans où une personne sur dix seulement bénéficie de ce sésame très rassurant qui permet de garantir normalement l’emploi. Préoccupant, non ?
Mais, on ne peut pas toujours tout reprocher aux employeurs. Si une large majorité d’entre eux sont plus que réticents à conserver des seniors au sein de leur entreprise (salaires trop importants au vu des charges sociales exorbitantes qui pèsent sur le patronat, personnels moins malléables que des juniors, absence de connaissances numériques et digitales, moins de mobilité…) une fois la barre des 55 ans révolus (y compris chez les encadrants), certains ont à souffrir d’expériences plus que douteuses de la part de leurs collaborateurs les plus âgés.
Des seniors qui multiplient arrêts de travail sur arrêts de travail parfois non-fondés avec une bienveillance relative de certains praticiens qui n’hésitent pas à ajouter des journées aux journées d’arrêt !
Vers la précarisation d’une frange importante de la population
Au-delà des discriminations à l’âge qui existent dans le milieu entrepreneurial français – contrairement à bien d’autres pays européens ou asiatiques qui profitent de l’expérience et des acquis de leurs anciens collaborateurs pour créer du tutorat avec les jeunes recrues comme dans les pays scandinaves -, il est vrai que la dégradation de l’état de santé (psychique, physique, mentale) des salariés seniors, voire dans certains cas d’une absence de remise en question en termes de qualifications et de formations aux nouvelles technologies sont considérés comme des freins à l’embauche à l’heure actuelle. C’est le revers de la médaille d’un système hexagonal qui ne forme pas assez les personnes tout au long de leurs parcours professionnels. Combien de Françaises et de Français n’ont jamais bénéficié de la moindre formation durant leurs années de labeur ? Un très grand nombre en vérité !
Le retour à l’emploi des seniors (surtout celles et ceux qui sont âgés de plus de 55 ans) s’avère presque impossible en France, à date. Notamment sur des missions de longue durée. La précarisation de cette frange de la population s’accentue inexorablement : elle saura certainement s’en souvenir en 2027 lorsqu’il s’agira de glisser un bulletin de vote dans les urnes de la présidentielle !
Thierry BRET