Cap vers l’aventure. La vraie, la seule. A des milliers de kilomètres du cocon familial si douillet ! Loin des siens, certes, mais pour la bonne cause. Celle de la pédagogie, de l’apprentissage, de la découverte de l’autre et de ses us et coutumes, en étant immergé dans le pays d’origine. Les destinations sont diverses et variées. Aux quatre coins du globe. De l’Australie au Québec, des Etats-Unis au Maroc ! Un rêve que vivront certains élèves fréquentant le groupe scolaire d’enseignement privé, Saint-Joseph-la-Salle, grâce à un partenariat établi avec JEV, un spécialiste des langues étrangères…
AUXERRE : Retenez bien le nom de la structure associative, celle qui développe depuis 1986 des projets de voyages immersifs et linguistiques à l’international, « JEV » ! On risque (et c’est très positif) d’en parler longtemps dans le landerneau pédagogique de l’Auxerrois. Depuis que le groupe scolaire privé, Saint-Joseph-la-Salle, a décidé de jeter son dévolu sur l’intéressant programme didactique qui y est proposé. Le saint des saints, en vérité ! Un concept qui ne se cantonne pas seulement au seul apprentissage des langues, mais bel et bien à la découverte des autres, via leurs coutumes et traditions.
« Nous nous sommes rapprochés de la structure en 2023, confie Gaëlle CARO, directrice du lycée général et technologique auxerrois, nous avons lancé le programme « Dual Diploma », un double diplôme franco-américain – les élèves passent à la fois le baccalauréat français et sa version analogue proposé aux Etats-Unis -, en partenariat avec la « Washington Academy », la « high school » de référence là-bas… ».
Un double cursus franco-américain à obtenir, c’est bon pour le CV !
L’an passé, deux élèves du lycée avaient tenté l’aventure, histoire d’essuyer les plâtres. Une première expérience, en somme. Cette année, ce sont douze jeunes apprenants qui ont opté favorablement pour cette initiative, ouverte à partir de la classe de troisième. Un schéma de parcours linguistique plutôt sympa, à plus d’un titre, comme devait le rappeler Jean-Michel ROQUES, directeur de la structure associative, « JEV Langues ».
« D’une part, c’est une excellente opportunité pour les jeunes de découvrir la pratique d’une langue étrangère sous une autre forme d’apprentissage. C’est le même programme que suivent d’ordinaire les élèves américains de la « Washington Academy ». Avec à la clé, en cas d’obtention, un diplôme d’une grande valeur de contenus et de réputation, avec des équivalences au nombre de six à réaliser deux fois par an. In fine, lorsque les élèves ont décroché leur baccalauréat et les six équivalences (des « crédits »), ils sont doublement diplômés ! ».
Juste avant la remise de diplômes, organisée au mois d’octobre ! Tout cela se réalise via le numérique. Toutefois, comme devait le souligner Gwendoline JOSSO, jeune professeur d’anglais, les élèves seront suivis par la « référente icaunaise » qu’elle est devenue de ce double cursus une fois par semaine.
« Je leur propose un suivi personnalisé de leur avancement, explique-t-elle, en présentiel. Trois équipes suivent les élèves : une équipe de professeurs américains issus de la « Washington Academy », une équipe de la « JEV Langues » ainsi que par moi-même… ».
Du trois en un qui devrait s’avérer très efficace en mode opératoire à terme. Des jeunes qui sont cernés, manifestement, et ce pour la bonne cause !
« La qualité première de ce programme, c’est le suivi, confirme Jean-Michel ROQUES, plus de 900 élèves suivent ce concept, dans une soixantaine d’établissements privés, sans omettre les individuels… ».
Douze semaines en immersion totale et exclusivement en anglais en Australie !
Second particularisme de ce rapprochement avec « JEV Langues » : un programme d’immersion à vivre dans le pays des kangourous, l’Australie, pour les élèves de seconde à partir de juin 2025. Le premier métier de « JEV Langues », qui réunit principalement des enseignants depuis trois décennies. Un groupe qui préconise comme moyen pédagogique l’immersion totale en mode familial, scolaire, environnemental.
Soit une plongée dans le cœur de la vie quotidienne australienne sur une durée de douze semaines, lors de l’hiver austral de juin à août. Mais, visiblement pas dans le bush ! Répartis un peu partout dans les grandes agglomérations du pays continent, les jeunes gens de Saint-Joseph n’auront pas de retour à la langue maternelle pendant le séjour.
Ce type de programme est appliqué depuis une dizaine d’année pour la structure associative ; 160 jeunes ont déjà participé à ces séjours. Les familles de troisième et de seconde ont été conviées à une réunion de présentation dans le lycée, soit trente-cinq familles qui visent l’international pour placer leur progéniture. Un séjour linguistique en intégration totale nécessitant un budget de 8 600 euros, tout compris au départ de Paris. Soit 2 000 euros de plus pour le voyage depuis la COVID-19.
Afin d’officialiser ce rapprochement, le groupe scolaire d’enseignement catholique a signé une convention de partenariat avec « JEV Langues » et la « Washington Academy ». D’où la présence de la très belle plaque officielle qui a été envoyée par Johnson Mc BRINE, responsable de la structure nord-américaine. Une plaque remise par Jean-Michel ROQUES, au terme de cette rencontre aux accents internationaux insolites mais profitables aux collégiens et lycéens de l’établissement auxerrois.
Thierry BRET
Monnaie qui unifie les économies d’une Europe diversifiée, l’euro est au cœur des débats financiers et politiques contemporains. L’introduction de l’euro a été perçue par beaucoup comme un tournant historique, symbolisant l’intégration et la solidarité européenne. Pourtant, voilà que soufflent des vents contraires, porteurs de questions cruciales : assistons-nous à la fin d’une ère monétaire ? Quelles seraient les implications d’un retour au franc, ce vestige nostalgique de la souveraineté nationale hexagonale ?
TRIBUNE : La monnaie européenne est presque à parité avec le dollar (1,05 euro = 1 dollar), ce qui relance le débat sur la mise à mal de l’euro et pour certains, sa disparition. D’autres raisons provoquent la réflexion. La récession est à la porte de l’Europe, portée par la France et l’Allemagne. Sans omettre une crise gouvernementale des deux côtés du Rhin, avec une instabilité budgétaire qui en découle, des exportations ralenties, la guerre russo-ukrainienne en Europe, un continent plus désuni que jamais (contestation des accords commerciaux, un soutien de POUTINE par certains pays de l’UE…), des marchés boursiers instables… Si la bourse de Francfort pulvérise ses records à la hausse, la bourse de Paris décroche progressivement…L’instabilité politique en France, aura fait craindre une baisse de la note de Standard & Poor’s, entraînant un coût de la dette exorbitant !
Les impacts économiques immédiats du retour au franc
Le remplacement de l’euro par le franc entraînerait des conséquences économiques, drastiques et immédiates. On assisterait à une volatilité accrue sur les marchés financiers puisque les investisseurs chercheraient à ajuster leurs portefeuilles en réponse aux incertitudes monétaires. De même, cette transition provoquerait une perte de confiance et pourrait générer une fuite des capitaux, hors de la France. En termes de dette publique, la France se verrait peut-être obligée de renégocier ses obligations (à des taux plus élevés), car elles auraient été émises en euros. Voici quelques effets économiques immédiats : fluctuation du taux de change et dépréciation du franc, inflation entrainée par la dévaluation, augmentation des taux d’intérêt, pour le plus dramatique.
L’effet sur le pouvoir d’achat et la vie quotidienne des Français
Un retour au franc affecterait directement le pouvoir d’achat des Français. Avec une monnaie potentiellement plus faible, les produits importés deviendraient plus chers, réduisant ainsi la capacité des ménages à consommer. De plus, le coût du crédit pourrait s’envoler, impactant ainsi les prêts immobiliers et à la consommation. Les épargnants pourraient également être inquiets quant à la valeur de leur épargne, si celle-ci perd de sa valeur à la suite d’un taux de conversion désavantageux lors du passage de l’euro au franc.
Abandonner l’euro pour revenir au franc aurait aussi des implications profondes sur les relations commerciales et diplomatiques de la France. L’Union européenne, reposant sur des principes d’intégration économique et monétaire, verrait ses fondements ébranlés, avec en autres des mesures protectionnistes en cascade.
Un retour au franc après la fin de l’euro provoquerait une incertitude économique significative, conduisant à une volatilité accrue des taux de change et à une possible dévaluation monétaire. Les entreprises françaises feraient face à une hausse des coûts de transaction pour le commerce extérieur ainsi qu’à un risque accru lié aux fluctuations des taux de change. De plus, la confiance des investisseurs pourrait être perturbée, affectant les investissements directs étrangers (IDE). En interne, les prêts seraient potentiellement plus coûteux en raison d’une crédibilité monétaire diminuée et des taux d’intérêt plus élevés, ce qui pèserait sur l’endettement des entreprises et le financement de l’expansion.
Il n’y a pas d’intérêt d’abandonner l’euro
Des conséquences particulièrement dramatiques pour la France : avec entre autres, plus de 500 000 emplois disparaissant et un coût de plusieurs centaines de milliards… Economiquement et financièrement, nous n’avons aucun intérêt à abandonner l’euro. Avec la crise financière française de la dette, seul l’euro est capable de nous maintenir la tête hors de l’eau. L’euro a fêté ses 25 ans en janvier 2024, et personne ne semble souhaiter la fin de la monnaie européenne. Si certains agitent le drapeau rouge, soyons pour l’instant rassuré, aucun gouvernement français ne veut quitter l’euro. Marine LE PEN et Jean-Luc MELENCHON se prononçaient pour la sortie de l’euro en 2017. Pour le RN, c’est un revirement spectaculaire, et une politique européenne proche de quelques ajustages et une volonté de préserver la monnaie unique, quant à LFI, MELENCHON entretient le flou artistique complet.
Si on a dit pis que pendre de l’euro depuis sa création, experts, politiques, journalistes… aujourd’hui, rester dans l’euro est conforme à une approche économique et financière raisonnable, et conforme à la volonté des Français depuis 2017 : d’où l’adaptation de certains partis depuis cette date…
Et pourquoi pas la création de deux zones euro ?
Pas de panique, donc, mais restons vigilants, car certains spécialistes envisagent une autre solution. L’Allemagne en tête, qui avec d’autres membres de l’UE ne veulent pas payer les écarts budgétaires des mauvais élèves, et préconisent la création de deux zones euros. Une zone de l’euro fort et une zone de l’euro à risque. Plus plausible et plus sage, mais tout aussi contraignant pour la France. A nos politiques d’anticiper les risques et demandons à nos anciens : « gérer, c’est prévoir… ».
« L'euro, c'est le régime minceur de l'Europe voilà pourquoi on n'a plus de Grèce. » SOPRANO ou quand les rappeurs font de l’économie…
Jean-Paul ALLOU
Le mot est lâché. Pas par nous, les observateurs au quotidien de tout ce qui nous entoure et que l’on nomme usuellement l’actualité. Mais, par eux ! Les élus, eux-mêmes, représentants de ces collectivités régionales, territoriales ou communales, abasourdis par les décisions qui viennent de plus haut. « Sacrifice » ! Bing, rien que cela et on se le prend bien fort sur la tête, à nous filer des migraines à n’en plus finir. Car, malheureusement, c’est sûr : c’est loin d’être terminé même si certains édiles estiment que cette mauvaise passe ne durerait que l’espace de quelques mois, correspondant à l’année 2025. Funeste erreur d’appréciation !
Tant au vu de la situation économique catastrophique de notre pays qui accuse la bagatelle de plus de 3 000 milliards d’euros de dettes à rembourser avec les menaces en forme de couperets des agences de notation prêtes à nous dégrader au moindre faux pas ; tant, aussi, au niveau d’un contexte de géopolitique international qui frise avec l’apoplexie du fait de ses crises belliqueuses à répétition qui secouent quasi continuellement la planète. On connaît la liste de ces endroits conflictuels prêts à se transformer en mondialisation guerrière, donc il n'y a pas nécessité à les rappeler !
Le jeu de la solidarité et de la péréquation nationale
« Sacrifice » ! Oui, le mot est désormais impunément lâché par les…élus eux-mêmes qui n’ont plus peurs de parler ! C’est tout dire quant à leur appréciation de ce que l’Etat veut leur faire subir budgétairement parlant avec le contenu de cette fameuse loi de finances 2025 qui peine à sortir du ventre d’un gouvernement bancal, de plus en plus poussé vers la sortie par les oppositions, certes, mais aussi par des membres issus de son camp, quand ce ne sont pas les Français eux-mêmes qui expriment leurs souhaits par sondages interposés !
D’ailleurs, à ce titre, à quand la véritable expression du peuple de France consultée par la voie référendaire ! Un outil tellement peu usité dans l’Hexagone qui, s’il était employé à bon escient, permettrait peut-être de débloquer les situations ubuesques du moment au sein de l’hémicycle parlementaire qui ressemble à s’y méprendre à une cour de récréation de potaches boutonneux et acnéiques prêts à en découdre pour une poignée de billes en terre cuite !
Une vision lamentable de la démocratie qui doit bien faire sourire l’homme fort du Kremlin et tous ses sbires, tapis dans l’ombre tel des chats guettant une souris effrayée pour que les états démocratiques européens s’effondrent les uns après les autres comme un branlant château de cartes (Géorgie, Moldavie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Kosovo…).
« Sacrifice » ! Parce que toutes les strates institutionnelles du millefeuille national doivent remplir leurs obligations en termes de péréquation afin de renflouer les caisses d’un Etat qui ne se résigne jamais à réaliser réellement des économies ? Des plus petites aux plus grandes de ces institutions. On appelle cela le jeu de la solidarité. Au nom de l’austérité – le maître mot des gouvernances qui se sont succédé au pouvoir depuis des lustres à force de n’avoir jamais su gérer de manière convenable un budget – et du sens de la responsabilité.
Des sacrifices à vivre dans notre quotidien
Parmi les victimes collatérales de ce divorce à l’italienne entre l’Etat ultra dépensier et les collectivités locales qui ont su pour la plupart se désendetter au fil de ces ans avec beaucoup de pugnacité, on retrouve au premier rang les régions, les départements, les intercommunalités, les communes. On pourrait même y ajouter certaines caisses de régime de retraite qui sont la cible récurrente des usuriers de l’Etat ou les chambres consulaires, régulièrement ponctionnées au grand dam des entreprises qu’elles soient artisanales, commerçantes ou industrielles. Un sérieux manque à gagner pour les petits patrons qui in fine n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Adieu, leurs projets d’investissement !
« Sacrifice » ! C’est aussi celui indirectement des citoyens que nous sommes tous : nous en subirons les effets dans notre quotidien. Quid de l’état des voiries et des routes qui ne seront peut-être plus aussi bien entretenues que par le passé, faute de moyens dans les conseils départementaux ? Quid de la qualité d’accueil, de l’enseignement et de la vie ordinaire dans les collèges et les lycées si les enveloppes budgétaires desdites collectivités qui en ont la charge venaient à se réduire comme une peau de chagrin à l’avenir ? Ne parlons pas des projets de construction de nouvelles écoles permettant de désengorger l’existent et de rééquilibrer des zones géographiques qui en seraient dépourvues, à l’instar de nos secteurs ruraux ? Et le domaine de la santé que l’on sait déjà fiévreux et en convalescence dans bien des endroits de notre territoire ? Quant à la protection de l’enfance et celle des femmes victimes des pires maltraitances conjugales – décidément un phénomène récurrent par les temps qui courent – qu’en adviendra-t-il si les Départements voient leur bas de laine fondre comme neige au soleil parce que devant combler le gouffre abyssal de la Nation ? Ne parlons même pas des subsides délivrés aux structures associatives qu’elles soient sportives, culturelles, éducatives, altruistes…
Des projections 2025 peu enclines à l’optimisme
Après le temps de l’austérité, voici l’ère des sacrifices qui nous attend à l’échelle de nos territoires. Leur modèle de fonctionnement devient progressivement obsolète, propice peut-être à la réforme de tout le système de ces institutions, dont certaines n’y survivront pas.
Des conséquences sacrificielles qui ne manqueront elles non plus de perturber considérablement le domaine économique avec une chute vertigineuse des carnets de commandes des entreprises artisanales proposant leur savoir-faire aux collectivités, avec des appels d’offres en berne. Il ne manquait plus que ça alors que bon nombre de filières broient déjà du noir. Et les projections de 2025 n’incitent guère à la béatitude !
« Sacrifice » ! Un mot qu’il faudra ajouter à la panoplie de termes déjà employés pour qualifier l’ordinaire de ces Françaises et de ces Français qui tentent tant bien que mal de se maintenir la tête hors de l’eau pour exister. Les autres ? Il y a déjà longtemps qu’ils ont coulé à pic…
Thierry BRET
Les 35 heures, l’âge de départ à la retraite, les aménagements du temps de travail, sont autant de facteurs qui impactent l’économie, les finances publiques, et la productivité. Les sempiternelles polémiques politiciennes font florès. Chaque parti, chaque espace médiatique, les dirigeants politiques assènent des statistiques parfaitement manipulées. Alors qu’une seule et unique question se pose aujourd’hui : les Français travaillent-ils assez ?
Le 1er mai dernier, durant sa conférence de presse, le Président Emmanuel MACRON a estimé que les Français devaient travailler plus, en affirmant que nous travaillons moins que nos voisins. Tout fut immédiatement contesté, chiffres à l’appui, mais rien n’est comparable ! De quoi parle-t-on ? Les uns comparent la durée hebdomadaire tandis que d’autres, la durée moyenne annuelle, largement défavorable à la France ! La durée du temps de travail n’est pas comparable avec les autres pays européens : les lois diffèrent, les données statistiques sont compilées différemment, et les choix politiques en matière d’emploi ont une incidence sur le temps réel passé au travail.
Trop de querelles idéologiques qui sont préjudiciables aux Français
La seule question possible : est-ce qu’il y a une nécessité économique à travailler plus en France ? Il est déjà évident que l’âge légal du départ à la retraite, fixé à 64 ans, a permis de rééquilibrer partiellement, les principaux régimes de retraite. La solution fut simple et efficace sur le terrain financier, mais dramatique sur le contexte social. Alors que la rue était dehors, vent debout, Elisabeth BORNE faisait violemment passer la réforme à coup de 49.3 ! Aujourd’hui, le RN et le NFP veulent abolir la réforme des retraites. Mais là, attention, le RN refuse toute proposition émanent du NFP et réciproquement ! Les querelles idéologiques sont aujourd’hui dramatiques pour la France et les Français. Actuellement le Conseil Constitutionnel a jugé irrecevable et anticonstitutionnel toute loi abaissant l’âge de la retraite.
En abrogeant la réforme des retraites, on supprime 4 milliards de coûts nouveaux, mais on se prive de 19 milliards de rentrées nouvelles ! Résultat, une telle réforme produirait 15 milliards de charges supplémentaires. Peu envisageable dans le contexte de surendettement de la France. Pour compenser les 15 milliards, chaque parti propose des solutions de recettes nouvelles : pour le Rassemblement National, limiter et diminuer les avantages sociaux réservés aux émigrés, voire les supprimer, et pour le Nouveau Front Populaire, il faut prendre encore plus aux entreprises. Ce sont des solutions violentes, dénuées d’humanisme et hors de contrôle économique.
Du 49.3 au 47.1, il n’y a qu’un pas !
Le Premier ministre propose une réforme des retraites, sans toucher à l’âge de départ et propose quelques aménagements plus anecdotiques que rassurants pour les salariés. Le locataire de Matignon doit et veut entériner la réforme des retraites. Après le 49.3, les Français vont sans doute se familiariser avec le 47.1 ! Un coup de génie politique pour les uns, un coup de force antidémocratique, pour beaucoup d’analystes.
Le gouvernement souhaite maintenant aller vite, tout en évitant le 49.3, et en ayant recours à un projet de loi rectificatif, concernant le financement de la Sécurité Sociale afin de porter la réforme des retraites. En substance, le 47.1 se présente ainsi : l’Assemblée nationale à vingt jours, après le dépôt du dossier sur le bureau, pour faire passer une loi. Ensuite, le texte est proposé au Sénat qui a quinze jours pour se décider. Si les Sénateurs tombent d’accord, le texte est voté. C’est une option possible, le Palais du Luxembourg étant majoritairement à droite et en faveur de la réforme des retraites. Cependant, si les sénateurs ne trouvent pas d’accord, le texte arrivera en commission mixte paritaire, composé de sept députés et de sept sénateurs. De toute façon, entre le dépôt du texte et la fin des délibérations de la commission, la durée de vie de l’instruction ne peut pas dépasser 50 jours !
Faire davantage travailler les seniors en France
Si aucun accord ne fait jour au bout des 50 jours, le texte passera par « ordonnance ». Outre la rapidité de l’exécution de la loi, l’ordonnance met au silence le Conseil Constitutionnel. Si le 49.3 a mauvaise réputation du côté de l’opinion publique, c’est tout de même un coup de poker que pourrait jouer Michel BARNIER. Il peut provoquer la colère du peuple déjà bien exacerbée par les agriculteurs, les « Gilets jaunes » et autres grévistes !
Le seul avantage, c’est d’améliorer la connaissance de la Constitution française, après avoir été des incollables du 49.3, nous allons découvrir les vertus maléfiques du 47.1. Faire machine arrière et permettre une réforme des retraites produiraient une catastrophe économique et financière. Travailler plus longtemps, une nécessité pour le pays et doit permettre un aménagement central en fixant une durée de cotisation, privilégiant ceux qui ont travaillé très jeune, en les laissant partir plus tôt. C’est un projet défendu par le RN. Un point central : élaborer des schémas innovants qui déboucheraient sur le travail des seniors. Des aménagements spécifiques, du temps partiel, des exonérations sociales pour les entreprises… Seuls la Suède, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie et les Pays-Bas voient plus de 70 % des 55-64 ans travailler. La France est quant à elle à la 16e place sur 27, avec un taux d’emploi des seniors de 55,9 %. Trop faible, en vérité…
Travailler plus, c’est remettre en cause les 35 heures
Gérald DARMANIN a avancé des pistes d'économies avec l'objectif de faire « travailler plus » les Français, un débat qui agite la classe politique quasiment depuis l'instauration des 35 heures dans les années 2000. Nombreux, à droite, sont ceux qui demandent la fin de ces 35 heures. En réalité, le système est tellement complexe, qu’aujourd’hui, dans les entreprises, personne n’a vraiment envie d’y toucher. Ce n’est d’ailleurs pas une demande formelle du patronat. Les employeurs affirment avoir mis tellement de temps à signer des accords, et à adapter l'organisation du travail, qu’ils n’ont plus envie de revenir dessus.
En plus, c’est une bombe sociale ! Les syndicats monteraient immédiatement au créneau, et personne n’a très envie de rentrer dans un conflit social dur. Enfin, cela compliquerait encore les recrutements, car les salariés aspirent tous à un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Ils sont sensibles à la semaine de quatre jours, ou aux 32 heures. Cependant, par rapport aux autres pays, les Français travaillent moins et c’est le problème en réalité. Le déficit de la France concerne surtout la durée globale de travail tout au long de la vie. Or, les Français rentrent tard sur le marché du travail, et en matière d’emploi des seniors, le pays est à la traîne.
En tout cas, pour financer le système social, l’équation ne tient pas. Il faudra laisser le soin à un prochain gouvernement, ou président, de traiter le problème des 35 heures. Il y a plus urgent. Taux de chômage élevé, menaces concernant les retraites, entrée en récession, défaillances en cascades des entreprises…impactent considérablement la productivité de nos entreprises. Alors attendre un miracle ? Non, chacun doit devenir son propre miracle !
Les économistes créent des fables. Un économiste, un chimiste et un physicien sont échoués sur une île déserte avec comme seul moyen de survie des boîtes de conserves, mais pas d’ouvre-boîtes… Le chimiste propose : « il n’y a qu’à les mettre dans l’eau de mer et attendre que le sel ronge le métal ». Le physicien propose : « on les pose sous un cocotier et on attend que des noix de coco les brisent en tombant ». L’économiste prend alors la parole : « bon, posons notre première hypothèse : nous avons un ouvre-boîte… ». Elle est de Paul A. SAMUELSON, prix Nobel d’économie en 1970. O combien d’actualité !
Jean-Paul ALLOU
Bonnet et écharpe lui permettant de mieux se protéger de la fine pluie et du vent froid qui accompagnaient les agriculteurs sur le rond-point de l’Europe, jeudi en début de soirée, la sénatrice Dominique VERIEN tenait à être présente à ce rassemblement revendicatif de la filière agricole de l’Yonne, mobilisée à Auxerre contre les accords (toujours en discussion) du MERCOSUR, le marché économique commun de l’Amérique du Sud. Une météo incertaine à l’image de la conjoncture économique qui ne l’a pas empêché de s’exprimer…
AUXERRE : Le bonnet bien rivé sur la tête, l’écharpe blanche la protégeant des premiers frimas de l’hiver qui s’amorce avec un peu d’avance, la sénatrice de l’Yonne Dominique VERIEN n’a pas hésité à se frayer un chemin parmi la circulation automobile dense de cette fin de journée pour rejoindre le terre-plein central du rond-point de l’Europe, hier soir à Auxerre, dès les premières minutes du lancement du rassemblement de protestation agricole, organisé par la FDSEA de l’Yonne et les Jeunes Agriculteurs 89.
S’entretenant longuement avec le président de la Fédération départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de notre territoire, Damien BRAYOTEL, non loin du « feu de la colère » érigé tel un feu de la Saint-Jean au centre du rond-point, la parlementaire, originaire de Saint-Sauveur-en-Puisaye, a pu nous livrer ses impressions à l’issue de cet échange.
« Les agriculteurs n’ont pas à subir une telle concurrence déloyale »
Un soutien légitime pour Dominique VERIEN : « Les agriculteurs ont vécu une très mauvaise année. Suite à leur mouvement de protestation de l’hiver dernier, le gouvernement s’était pourtant engagé à prendre un certain nombre de mesures. Un texte de loi a déjà été voté à l’Assemblée nationale mais malheureusement, la dissolution aura eu pour conséquence de tout arrêter. Au Sénat, nous sommes prêts à reprendre ce texte parce qu’il est très important que ces professionnels puissent vivre de leur travail en leur simplifiant la tâche. Il était normal que je vienne soutenir leur mouvement… ».
Une élue nationale qui comprend également les craintes engendrées par les accords du MERCOSUR.
« C’est un sujet délicat quand on est parlementaire, concède-t-elle, sur le fond, l’agriculture y perd tandis que d’autres industries sont gagnantes devant l’application de ce traité commercial. Mais, je pense que les agriculteurs n’ont pas besoin aujourd’hui de subir une telle concurrence déloyale. Importer des produits d’Amérique du Sud alors que l’on n’arrive pas à obtenir les clauses « miroir » sur les produits qui vont être importées, c’est complexe… ».
Une sénatrice signataire de la pétition des 600 parlementaires contre les accords
Non loin de là, un tracteur amène du combustible pour alimenter le feu qui prend naissance et éclaire quelque peu la scène. Une scène où la bruine ne gêne pas la bonne humeur des manifestants.
« En étant présente à leurs côtés, ajoute la sénatrice, je voulais leur montrer que je les soutenais ! ».
Un soutien qui n’est nullement de façade puisque la parlementaire a également acté par l’écrit ce geste fort en signant, à l’instar de six cents de ses collègues, une pétition contre les accords du MERCOSUR.
Dominique VERIEN regrette que le projet de loi, au demeurant très attendu et devant aussi faciliter la transmission des exploitations agricoles, ait été bloqué lors de l’épisode de la fameuse dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.
« Nous interpellions dès le mois de septembre au Sénat le gouvernement en rappelant l’urgence de ce dossier, souligne l’interlocutrice, mais la ministre de l’Agriculture nous a répondu qu’il fallait attendre le mois de janvier, et le vote du budget. Le gouvernement ne pouvant pas être sur tous les fronts… ».
Une agriculture sacrifiée sur l’autel de…l’industrie
Toutefois, l’élue de l’Yonne reconnaît l’urgence du dossier qui ne doit pas être oublié. Surtout par le Sénat !
« Nous sommes les représentants de la chambre des territoires et plus particulièrement des territoires ruraux et agricoles, affirme-t-elle, a contrario, j’espérais qu’Annie GENEVARD, nouvelle ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, s’emparerait du sujet immédiatement, étant franc-comtoise et connaissant bien le milieu rural. Mais, bon, attendons de voir en janvier ce qu’il en adviendra… ».
Déplaçant le curseur vers Bruxelles, Dominique VERIEN espère que l’Europe ne signera pas ces accords du MERCOSUR en l’état.
« D’autres pays nous rejoindront à coup sûr comme l’Italie, l’Autriche, la Pologne. L’agriculture a été un peu sacrifiée sur l’autel de l’industrie. Mais, notre vraie fragilité provient de notre solitude. Il faudrait être tous trans-partisans pour dénoncer ces accords préjudiciables à l’agriculture européenne… ».
Le message est on ne peut plus clair. Dominique VERIEN n’a pas seulement fait acte de présence. Se promettant de suivre l’évolution du dossier avec grand intérêt…
Thierry BRET