Plus d’une soixantaine de stands attendaient les visiteurs à Auxerrexpo pour la 7e édition du Salon des seniors. L’occasion pour nos ainés de trouver en un seul lieu réponse à leurs interrogations face au temps qui poursuit sa route et mieux appréhender leur quotidien de demain. Au menu : des thématiques aussi diverses que la santé, la retraite, les loisirs, la culture, le sport, l’habitat ou les nouvelles technologies…
AUXERRE : « Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde trop petit… ». Si le « grand Jacques » s’était promené à travers les allées d’Auxerrexpo, pas certain qu’il y ait croisé les « vieux » de sa chanson éponyme ! Au Salon des seniors, l’on vient avant tout pour se documenter, pour s’amuser, pour rêver et les visiteurs, en nombre toute la journée, en quête d’un passeport pour la vie après 60 ans, ne s’en sont pas privés.
Les plus de 65 ans représenteront près de 30 % de la population française à l’horizon 2030, dont 6 millions de personnes âgées de 75 à 84 ans, selon les chiffres de l’INSEE. La place des seniors dans la société française est de plus en plus importante, bouleversant par là même, le paysage démographique et économique du pays. D’autant que le pouvoir d’achat des retraités, même si c’est une moyenne bien sûr, reste encore supérieur au reste de la population, du fait d’un patrimoine acquis. Mais quelle définition donner au mot « senior », quand on sait qu’on le devient à 23 ans dans le milieu du sport professionnel, à la cinquantaine dans le monde du travail et à 70 ans dans le domaine médical ? L’adage est bien connu, « l’on est toujours le vieux ou le jeune de quelqu’un » !
Et si l’on parlait du permis de conduire pour les seniors ?
S’il est un domaine à ne pas négliger, l’âge aidant, c’est bien celui de la conduite et le stand de la Sécurité routière ne désemplit pas. Aux commandes, Cécilia, monitrice d’auto-école y distribue conseils, gadgets et brochures diverses. La suppression du permis passé un âge certain ? Elle n’y est pas favorable : « cela relève plus du devoir des enfants de vérifier auprès de leurs parents comment ils se conduisent sur la route. La question mérite d’être soulevée, mais je ne suis pas pour l’interdiction, je crois qu’il faut surtout accompagner le senior par rapport aux déficiences pouvant arriver avec l’âge, comme l’arthrose, la vision, l’ouïe… ».
Regrettant au passage, que l’Etat n’organise que rarement des journées de perfectionnement ou de révision, en lien avec des organismes retraite comme la CARSAT. Sa définition du senior ? « Je dirai 75 ou 80 ans… Mais il est vrai que j’ai aujourd’hui la quarantaine, si vous m’aviez interrogée quand j’avais 18 ans, j’aurai sans doute répondu 50 ans ! » (Rires).
Une première pour les Restos du Cœur !
Le portrait bien connu de Coluche illumine le stand des « Restos du Cœur », présents pour la première fois sur le salon. Michel et Jean sont en quête de bénévoles. Ancien cadre à la Poste, le premier est aujourd’hui responsable du Centre d’Auxerre, le second, bientôt retraité, fait profiter l’association de ses compétences informatiques, prolongement tout naturel de son parcours professionnel. Le public n’a bien souvent qu’une vision très parcellaire des « Restos », limitant ses activités à la seule distribution alimentaire, mais les besoins sont immenses explique Michel PANNETIER : « c’est en fait toute une logistique qui est en place, nécessitant un grand nombre de bénévoles aux compétences élargies, allant de la logistique à la communication, en passant par l’informatique, la recherche de subventions, la gestion de chantiers de rénovation, tout ce qui se rattache à l’hygiène alimentaire, etc… ». C’est toute une génération de bénévoles qui est à renouveler et toute offre est la bienvenue : « au récent forum des associations, nous en avons recruté trois et espérons bien faire encore mieux ici… ».
L’illectronisme, le mal récurrent des seniors
Plus d’une personne de 60 ans ou plus sur trois serait en France en situation d’illectronisme. Une fracture numérique, facteur d’exclusion sociale notamment pour les plus âgées. Un problème sur lequel se penche depuis plusieurs années le Conseil départemental de l’Yonne, au travers notamment d’ateliers collectifs. L’objectif explique l’animatrice étant bien de démystifier un univers jugé encore comme trop hermétique et interdit : « le but est de permettre aux personnes d’acquérir de l’autonomie, que ce soit pour naviguer sur Internet, voire de se protéger en les sensibilisant en matière de cyber-sécurité… ».
Le Salon des seniors se veut aussi ludique et Ginette, toute jeune septuagénaire est une fidèle des lieux, venue cette année encore, avec sa « copine » Christine. Les deux le confessent dans un sourire : « on vient surtout pour danser ! ». Elles sont en avance, l’espace « thé dansant » n’est pas encore ouvert, mais tant pis ! Le poète avait raison : « on n’est pas sérieux quand on a 77 ans… ».
Dominique BERNERD
Elle venait d’avoir 28 ans. Installée en Afrique pour y développer un réseau d’échange de savoirs autour de l’alphabétisation, elle n’aura pas eu le temps de voir aboutir son projet. Le destin en a décidé autrement. Une neuro-encéphalite paludique survenue brutalement le 10 octobre 2003 condamnera irrémédiablement la pauvre Marie BIETLOT. Un choc difficile à surmonter pour Andrée DE SMET, sa maman, la muse du troubadour de Puisaye, Gérard-André. Depuis, chaque année, La Closerie se pare des « Couleurs d’Afrique » pour que vive la mémoire éternelle de Marie…
ETAIS-LA-SAUVIN : C’est devenu un rituel au fil des ans. Un rendez-vous que les férus de poésie, de chansons et de culture ne manqueraient pour rien au monde. Une manifestation qui honore la mémoire d’une jeune femme, trop tôt disparue, loin des siens, en terre africaine. Une pathologie fulgurante, survenue il y a un peu plus de vingt ans déjà. Depuis, tous les ans, à la date anniversaire de ce tragique départ ou presque, les amis et les fidèles suiveurs de la vie artistique si riche et si intense proposée par le couple à la tête du théâtre champêtre de La Closerie se retrouvent dans le cadre d’une grande manifestation, articulée autour de deux temps forts : une exposition-vente mettant en scène les produits artisanaux du Burkina-Faso et un temps consacré à la musique. Un concert de kora et de balafon, c’est ce qui est programmé lors de cette édition 2024.
L’artisanat burkinabé mérite amplement le détour. Elle est proposée par le groupe Baobab 89 qui, depuis 2008, fait un important et merveilleux travail dans le village de Zoungou au Burkina Faso. Ses membres se rendent régulièrement sur place pour réaliser avec les habitants d’importants travaux : deux salles de classe, un puits, un centre de santé...
Quant aux deux artistes, Idrissa DIEBATE et BALAKALA, se produiront munis de leurs instruments si typiques. D’abord, il y a la kora dont Idrissa joue depuis l’âge de dix ans. C’est une sorte de harpe faite d’une demi-calebasse tendue d’une peau de chèvre et d’un long manche, comprenant de 21 à 24 cordes. Puis, il y aura le balafon avec BALAKAL. Lui aussi, il a commencé très jeune. Le balafon n’est autre que l’ancêtre du xylophone. Le son est produit en tapant avec des baguettes sur des lames en bois.
Idrissa DIEBATE est originaire du Sénégal. BALAKALA, lui, est natif de Guinée. Ils viennent pour la deuxième fois, ensemble, sur la scène de La Closerie. Ils appartiennent tous deux à une grande famille de griots. Ils sont considérés parmi les plus grands musiciens africains de kora et de balafon, résidant et vivant à Paris. Ils tirent de leurs instruments des sons d’une grande beauté souvent accompagnés d’un chant très doux, très narratif, appris dans la tradition orale qui constitue les racines de leur peuple. Un moment fort pour ne jamais oublier la mémoire de Marie…
En savoir plus :
Couleurs d’Afrique
Concert de kora et de balafon
Chant et musique du monde,
Samedi 05 octobre 20h00 / Dimanche 06 octobre 15h30
Exposition vente d’artisanat burkinabé
Samedi 05 octobre de 15h00 à 18h00, dimanche 06 octobre de 11h00 à 18h00
Thierry BRET
L’endroit est bucolique. Une belle maison toute en longueur, agrémentée d’un joli jardin. Quelques fleurs pimentent cette scène champêtre de leurs coloris chatoyants. Le cadre idéal pour y travailler en parfaite quiétude d’esprit ! Surtout, si l’hôte de ce nid douillet idyllique possède une activité intellectuelle ! C’est le cas, précisément ! L’antre intimiste d’un écrivain. Pas n’importe lequel ! Un pur Icaunais de souche mais qui gravite depuis tant d’années parmi les sphères illustres du savoir culturel parisien. Un esthète en la matière dans l’écriture destinée à émerveiller la jeunesse. Mais, pas que ! Il est aussi homme de radio ! Bienvenue chez Erik POULET-RENEY !
CHITRY : « C’est une maison bleue ! », chantait de sa voix doucereuse le troubadour Maxime LE FORESTIER en 1973 ! Un lieu emblématique où les chantres de la littérature et de la musique aimaient à se retrouver sur la West Coast californienne. L’atmosphère si particulière de ce morceau composé par cet auteur-interprète, alors à ses débuts, permettait à l’imaginaire fertile de quelques-uns de vagabonder dans cette bâtisse fleurant bon les embruns du Pacifique où auraient pu se côtoyer à l’époque les silhouettes d’Andy WARHOL, des BEACH BOYS ou de Jim MORRISSON !
Dans le cas présent, ici dans l’Yonne, seuls les volets de cet édifice coquet et cosy, non loin des vignobles, possèdent cette couleur azuréenne, propre à l’apaisement, au bien-être et à la spiritualité. A peine franchi la porte de cette construction solide, située juste en face du fort de Chitry que l’on ressent déjà comme un envoûtement fait de calme et sérénité. Une tranquillité en variante « havre de paix » qui sied tellement bien à la personnalité de notre hôte, charmant au demeurant ! Entre sagesse et onirisme pour ce qui est de son intérieur…
Une « invitée » en guise de mise en bouche : sa marraine d’écriture, Andrée CHEDID !
Il sait accueillir ses invités avec élégance et courtoisie, Erik POULET-RENEY. Un raffinement qui habite sa personne mais aussi sa manière de faire. Un thé à l’inspiration aromatique marocaine – le royaume chérifien représente l’une de ses destinations fétiches dont il aime tant se repaître, histoire de ressourcer les batteries ! -, une savoureuse pâtisserie élaborée à base d’une mousse au chocolat onctueuse (il n’y a pas à dire mais le métier de journaliste possède avec celui de politicien d’excellents avantages culinaires !), et le tour est joué, côté présentations liminaires !
Le décor est posé. Les thèmes de discussion, éclectiques. Mais, l’art et la culture sont autant de pistes de réflexion qui prédominent cet entretien de très belle facture.
Erik se jette à l’eau, avant d’aborder son actualité épistolaire. C’est la romancière Andrée CHEDID qui s’invite la première dans ce salon de thé si bien organisé !
« Quelle grande dame, constate-t-il, elle a été ma marraine d’écriture durant une trentaine d’années, jusqu’à sa disparition… ».
Une femme de lettres et de poésie comme l’on n’en fait plus ! La maman de Louis et la grand-mère de Mathieu ! Dans la famille CHEDID, il y a tellement de talents artistiques que cela ressemble à s’y méprendre au jeu des sept familles ! Grâce à elle, Erik va peaufiner son style d’écriture, en l’épurant au fil de ses livres et des années ! Forgeant ainsi sa griffe !
Ce membre de la Charte des Auteurs et Illustrateurs est un ardent défenseur de la langue de Molière. Via toutes les formes de littérature, y compris celle destinée à la jeunesse. A son actif, il a déjà dans sa besace une quinzaine de livres dont raffolent les juniors ! Des ouvrages publiés dans les plus belles maisons d’édition, excusez du peu, chez Nathan, Seuil, Syros, Magnard, Le Muscadier…Le dernier en date se nomme « Père à Terre » !
La résilience et le pardon à travers des œuvres sociétales
L’histoire de ce roman se veut résolument sociétale. Un thème que l’écrivain affectionne. Presque le fruit d’une chronique ordinaire dont la presse à sensation aime se gargariser dans les pages de sa rubrique de faits divers. Les personnages sont les suivants. D’un côté, il y a la mère violente, une mère qui reproche à la moindre occasion tout et son contraire à son époux, un être brisé, un triste sire translucide, bafoué et humilié en permanence sous les yeux de son adolescent de fils.
Ainsi, les couverts volent bas dans la cuisine et atteignent souvent le visage du paternel. Les insultes et les invectives s’abattent comme la foudre sur la tête écrasée de ce père réduit à une simple silhouette fantomatique chez lui. Un ectoplasme de la condition humaine, proche du néant !
Romain, puisque tel est le prénom du jeune homme, ne rêve que d’une chose : fuir très loin de cet univers glauque, sordide et nauséabond ; ce que l’on appelle communément une famille et qui devient à cause de la cruauté et de la bêtise humaine un enfer familial.
A fleur de peau et en écorché vif, le romancier aborde une thématique dont nul n’ose parler de peur du ridicule (pourtant, il existe bel et bien dans la catégorie spécifique des violences intrafamiliales), le cas de l’homme battu ! Un item tabou et secret, discret et interdit. Occulté par les préjugés d’un autre temps…Mais, il fait lui aussi des victimes chaque année.
Pas étonnant que l’auteur bourguignon de 65 ans – franchement, il ne les fait pas ce jeune homme qui parle aussi bien de photographies (sa passion) ou de sa rencontre avec l’immense Jean MARAIS ! -, soit régulièrement invité par les milieux scolaires pour donner des conférences en présentant ses bouquins. Au bout du compte de cette sombre histoire, il y aura la résilience et le pardon. Grâce à l’art dans ses formes les plus diverses et variées pour le jeune Romain ; grâce aussi aux rencontres que le chemin de la vie adresse à celles et ceux qui sont en souffrance du cœur et de l’âme. A se procurer, immédiatement et à lire sans s’arrêter !
En savoir plus :
« Père à terre » d’Erik POULET-RENEY
Publié aux éditions Le Muscadier
A partir de 13 ans et plus
192 pages
14,50 euros
Thierry BRET
L’homme est un passionné. L’un de ses collectionneurs hors pair, aimant partager avec le public le fruit de ses recherches. Un érudit en la matière. Sur tout ce qui se rapporte à l’histoire militaire. Officier supérieur en situation d’activité au sein de la Marine nationale qu’il sert depuis 25 ans, Etienne GAILLARD propose à partir du 28 septembre un rendez-vous muséographique exceptionnel, à découvrir sans modération jusqu’au 31 octobre au Musée-galerie Carnot de Villeneuve-sur-Yonne. Une exposition axée sur les services de santé des armées. Dans un souci mémoriel et de transmission…
VILLENEUVE-SUR-YONNE : Un évènement, c’est incontestable. Pour celles et ceux que l’histoire militaire intéresse. L’un de ces rendez-vous à biffer sur son agenda et à ne manquer sous aucun prétexte. Il est accueilli au Musée Galerie Carnot, jusqu’au terme du mois d’octobre. Autant dire qu’il y a le temps largement d’y retourner à maintes occasions.
L’intitulé exact de cette manifestation est le suivant : « Le service de santé des armées au travers des deux guerres ». Bien sûr, cela fait référence aux deux guerres mondiales du siècle dernier, celles qui occasionnèrent des millions de victimes, un peu partout à l’échelle de la planète.
L’animation s’inscrit dans le devoir de mémoire et citoyenneté. Normal. Il est bon, en ces temps troublés par des conflits modernistes utilisant de nouvelles technologies (Proche-Orient, Ukraine) de se remémorer les désastres humains imputables aux guerres plus conventionnelles comme purent l’être la Première Guerre mondiale, et la suivante entre 1939 et 1945.
C’est pourquoi la découverte de cette exposition de très belle facture quant aux pièces et objets qui y sont présentés nécessite la présence de son concepteur, le collectionneur lui-même, Etienne GAILLARD qui apportera ses précieux commentaires lors de visites spécifiques destinées aux scolaires. Les classes du secondaire, notamment, sont les « cibles » idéales de ces séances didactiques passionnantes.
Des objets et documents pour mieux comprendre des périodes clés de l’Histoire
Que verra-t-on durant cette rétrospective importante, mettant en évidence le milieu sanitaire devant intervenir devant l’innommable, la guerre ? Objets modestes, usuels, parfois naïfs : tous ont eu leur place pour soulager et secourir des hommes blessés ou mutilés qui combattaient sur le front. Des objets chargés d’histoire (d’histoires, aussi) que ne manquera pas de narrer lors de ses interventions Etienne GAILLARD à trois reprises, le 28 septembre par deux fois (à 10h30 et à 15h) mais aussi à titre exceptionnel en jouant les prolongations le 09 novembre à 10h30.
Un sacré personnage que cet Etienne GAILLARD ! Depuis plus de quarante ans, ce dernier accumule minutieusement des objets et documents sur ces époques belliqueuses sur des thématiques aussi éclectiques que la marine, l’armée d’Afrique, l’aéronautique, le service de santé dont il nous gratifie le souvenir avec l’ensemble de ces objets témoins, le Forces Françaises Libres, le maquis ou les forces alliées ! Lui-même, ancien combattant sur des théâtres opérationnels extérieurs, il a fait sienne l’impérieuse nécessité du devoir de mémoire. Histoire d’entretenir le souvenir des glorieux aînés !
En savoir plus :
Le service de santé des armées
A l’occasion du 110ème anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale
Et du 80ème anniversaire du débarquement de la Seconde Guerre mondiale.
Une exposition exceptionnelle au Musée Galerie Carnot à Villeneuve-sur-Yonne
Du 28 septembre au 31 octobre 2024
Visites commentées le 28 septembre à 10h30 et à 15h, le 09 novembre à 10h30.
Ouvert du jeudi au samedi de 10h à 18h.
Entrée libre.
Thierry BRET
C’est la résultante d’une simple promenade sur une plage. Un appareil photographique, d’abord posé en bandoulière sur l’épaule. Puis, il atterrit dans les mains de l’artiste, en action, afin de réaliser des clichés de toute beauté virant à l’esthétisme le plus abouti. Des couleurs vives, si chaudes, mystérieuses et attirantes. Nous situant presque aux confins du surnaturel. Pourtant, ce sont les rochers de la bande sableuse de Port-Bou, station balnéaire située à quelques encablures de l’enivrante terre ibérique, qui sont devenus une incroyable source d’inspiration pour la créative Liliane PECHENOT !
AUXERRE : D’abord, il y eut le ciel. Et sa manière, bien à elle, de rendre grâce artistiquement à la voûte azuréenne et à l’air, si invisible mais si présent qui y joue un rôle prépondérant. Puis, ce fut au tour de l’eau. Un élément naturel à l’extraordinaire limpidité qui lui procura d’immenses sensations créatives, couchées sur le tirage papier. Manquait-il donc dans ce registre culturel quasi métaphysique les deux autres éléments légitimes à cette quadrature du cercle ?! La terre et le feu ?
En choisissant comme support nourricier de sa nouvelle exposition, joliment baptisée « CouleurS RupestreS » à voir cette semaine encore à l’espace « Mouv’Art », les minéraux, on peut dire que la photographe Liliane PECHENOT s’est presque exécutée à respecter les fameux codes référentiels de ces quatre éléments, connus de chacun ! Les minéraux pouvant largement s’accommoder à la terre, effectivement….
Des fragments de rochers donnant naissance à des peintures rupestres…
D’une simple promenade sur une plage sablonneuse de la petite localité de Port-Bou (terminus, tout le monde descend avant de passer la frontière menant à la fière Espagne !), la jeune femme est revenue chargée d’images et de prises de vue, lui ayant permis une fois les tirages sur toile réalisés de proposer cette nouvelle illustration de sa créativité si féconde. D’ordinaires rochers. Balayés par les vents et subissant les assauts des embruns, dès que la mer est démontée ! Oui, mais ce sont d’éternels témoins géologiques de la création de cette planète Terre, si malmenée par la bêtise des hommes, aujourd’hui ! Alors, les immortaliser sur des photos peut réserver bien des surprises !
La palette des couleurs est sublime. Des ocres, des verts, des bleus, des jaunes, du noir. Digne des peintures rupestres, habillant les grottes de la préhistoire ! Un magma de formes abstraites, où l’imaginaire peut longuement vagabonder avant de trouver une silhouette, une présence, un objet, un message ?
Un instantané de la naissance de l’univers ?
Bien sûr, le travail réalisé par l’artiste de l’Yonne a été agrandi. Ce qui permet de mettre en valeur ces formes et ces couleurs aux contours extraordinaires. Du très grand format, obtenu à l’aide de la macrophotographie. Du très beau travail, aussi, au plan strictement esthétique.
Mais, cela n’est pas une surprise, au vu du pédigrée de l’artiste. Elle qui affectionne tant la gamme chromatique et sa diversité à l’infinie, elle nous a gâtés avec la présentation de ces tirages qui ressembleraient presque à la naissance de l’univers et de notre galaxie en mode géologique. Un monde nouveau, en somme ? Non ! Simplement celui de Liliane PECHENOT dont les œuvres et le travail se bonifient d’exposition en exposition. Et là, c’est sûr, c’est un grand cru !
En savoir plus :
Exposition « CouleurS RupestreS » de Liliane PECHENOT
Espace « MOUV’ART » à Auxerre
Ouvert tous les jours jusqu’au dimanche 29 septembre de 14h30 à 18h30.
Entrée libre.
Thierry BRET