Veillée d’armes importante au sein des formations politiques de l’Hexagone et pour la frange parfois polémiste des observateurs médiatiques qui s’excitent déjà devant leurs micros : ce lundi 08 septembre 2025 fera date dans la vie institutionnelle de la nation hexagonale. Une fois de plus, devrait-on dire, et en si peu de temps après moult nominations plus ou moins vaines à la tête de l’exécutif !
Souhaité par le Premier ministre François BAYROU il y a à peine deux semaines de cela, le vote de confiance examiné dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale par les députés pourrait s’avérer fatal pour le devenir du gouvernement, condamné à disparaître sine die en cas de résultat négatif.
Et, à moins d’un miracle – mais quand on préside à la destinée de la bonne ville de Pau, on n’est pas très loin de Lourdes et de sa grotte miraculeuse ! -, on ne voit pas comment, et par quel subterfuge ni coup de poker de dernière minute ou de coup de baguette magique, l’actuel locataire de Matignon ne plierait pas bagage dans les jours qui suivront ce nouveau rendez-vous avec l’Histoire de la Vème République !
Un nouveau rendez-vous qui devrait déboucher en toute logique et malgré les ultimes atermoiements et gesticulations de l’actuel chef du gouvernement en grande frénésie de communication pédagogique envers les Français depuis deux semaines pour tenter de les convaincre, vers sa probable démission, entraînant de facto celle de son gouvernement composé d’une quarantaine d’exécutants.
Et la parole des Français dans tout ça ?
Une démission de plus, après celle de Gabriel ATTAL et de Michel BARNIER en l’espace de moins de deux ans, cela commence à faire beaucoup au compteur des pertes et profits. Bien que là, il y ait davantage de pertes que de profits pour la Nation. Le Président de la République doit manger son chapeau après son erreur funeste d’avoir voulu dissoudre en juin 2024 en dépit du bon sens et surtout après des échéances européennes qui étaient décorrélées de la physionomie politique nationale…
Et les Français dans tout ça ? Puisque qu’on ne leur demande jamais leur avis, à croire que le référendum, un mot à consonnance très latine, n’aurait été utilisé dans ce pays qu’au temps de nos lointains ancêtres les Gaulois, sous influence romaine, il va de soi !
Au-delà des tractations d’alcôves, des supputations les plus folles et des combines d’arrière-garde à tout va pour savoir sur proposition élyséenne qui d’Olivier FAURE, de François HOLLANDE (de mieux en mieux !), de Ségolène ROYAL (mon Dieu !), du revenant Jean CASTEX, de Bernard CAZENEUVE, de Jean-Louis BORLOO, de Laurent WAUQUIEZ ou de l’improbable Lucie CASTETS (elle s’est auto-proclamée cheffe de gouvernement bien avant l’heure) qui s’installerait la semaine prochaine à l’hôtel de Matignon, les Françaises et les Français ne rêvent que de deux choses selon les derniers sondages publiés en cette fin de semaine.
Deux sur trois de nos compatriotes qui sont encore intéressés un tant soit peu par la chose politique souhaitent la dissolution de l’Assemblée nationale afin de retourner aux urnes au plus vite. Certes, mais pour obtenir quel résultat en bout de ligne si les suffrages des électeurs sont finalement biaisés aux termes des élections, front républicain ou pas ?
Mais, pire encore pour le pouvoir d’un « monarque » jupitérien sur le déclin, 64 % des Français sont favorables à la démission immédiate d’Emmanuel MACRON de sa fonction de Président de la République ! Circulez, il n’y a plus rien à voir, c’est dire si la situation actuelle est complexe !
Une situation qui va de mal en pis
Une situation qui empire au niveau économique où les faillites condamnent les fervents défenseurs de l’entrepreneuriat, une situation qui se délite au niveau social et qui va se traduire par deux mouvements revendicatifs, les 10 et 18 septembre, sans doute très mobilisateurs aux quatre coins du pays.
Alors, le coup de grâce serait-il venu de ces fameux deux jours fériés à supprimer et à travailler de manière gracieuse ? Pas vraiment, car les malaises qui existent en France sont nettement plus profonds que ça. Et ce n’est pas cette énième goutte d’eau ayant fait déborder le vase qui aura changé la donne.
Dès lundi, c’est sûr, et quel que soit le résultat de ce vote de confiance à l’incertitude relative, la France va traverser une nouvelle zone de fortes et inconfortables turbulences dont personne, à date, ne peut entrevoir la fin. Provoquant la risée des autocrates en tout genre !
Quant à François BAYROU, à qui il reste encore 48 heures pour procéder à un état des lieux complet avant d’obtenir son bon de sortie de Matignon, il n’est pas certain qu’il s’accommode véritablement d’un « Pau » de départ !
Thierry BRET