Alain DELON a rejoint le ciel des artistes. Le dernier d’un immortel carré d’as, composé de Jean-Paul BELMONDO, Lino VENTURA, Jean GABIN et lui-même. Sa mort a aussi déchaîné les commentaires acerbes de l’extrême gauche. Un tweet de Gabriel ATTAL laisse songeur : « DELON et BELMONDO nous ont laissé Omar SY, là-haut, ils doivent bien se marrer….». Le décès d’Alain DELON, c’est aussi la mort d’une époque.
Nous pouvons saluer la vie de cet artiste. Plus de 62 ans de carrière, une reconnaissance internationale dans le monde entier : de la Chine à l’Espagne, en passant par la Russie et le Japon, presque tous les pays d’Europe, aussi. Des prix et des médailles dans tous ces pays. Et si on n’apprécie pas l’acteur, on peut saluer l’homme. Il a toujours revendiqué son patriotisme, en précisant qu’il devait tout à l’armée. Il a rejoint la guerre du Vietnam, juste après Den-Bien-Phu. Il a risqué sa vie pour le drapeau français et une « Marseillaise ». A Saigon, après avoir volé une « Jeep » pour vadrouiller avec des amis, il fait quatre mois de prison, puis quitte l’armée, et rencontre, sans le vouloir, les caméras de l’industrie du cinéma…
Le traumatisme de toute sa vie : ses parents divorcent quand il avait quatre ans ! Cet épisode dramatique reviendra dans sa mémoire et son inconscient, toute sa vie… Pas de lycée, pas d’études, pas d’école de théâtre… Il jouait par instinct… Il aura fallu qu’il attende 62 ans de carrière, pour avoir enfin la reconnaissance de ses pairs, avec un César d’honneur ! Lors de la remise de ce prix, il déclara : « Je le prends comme un hommage posthume, de mon vivant… Il paraît que je suis une star, et ça je le dois au public…je dis merci au public et qu’au public… ».
Un ego surdimensionné, clé de la réussite ?
Il commence sa vie dans la rue : il aurait pu devenir un voyou. Le hasard des petits boulots, comme garçon de café, lui a permis de réaliser des rencontres déterminantes. Puis, la chance sera au rendez-vous : ses premiers films, avec de grands metteurs en scènes, et de sublimes actrices et acteurs, le feront connaître très vite au grand public… Il enchaîne des films qui laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire du septième art.
Une vie sentimentale tumultueuse, et un ego surdimensionné, façonneront sa légende. On peut se poser la question : l’ego n’est-il pas une clef pour réussir ?
Taquiné par un journaliste, un jour il s’expliqua sur le fait qu’il parle de lui à la troisième personne du singulier. Il a répondu : « dans un film où j’étais à la fois acteur et producteur, afin de différencier mon rôle spécifique dans chacune de mes missions, quand je parlais de l’acteur, je disais, Alain DELON… et j’ai gardé cette habitude… ». Bon, une histoire réaliste mais opportune pour satisfaire…l’ego !
Quelques propos mal intentionnés
Le décès d’Alain DELON déchaîne les passions et aura fait naître des commentaires démentiels du côté de l’extrême gauche, surtout des persifleurs de LFI. Ils se sont presque réjouis de sa mort, sans aucun respect pour sa famille et tous ceux qui ont aimé l’acteur. Pire encore, c’était un homme de droite : « je suis de droite, même d’extrême droite, mais tout ça c’est pareil… ». Impardonnable pour les intégristes du discours inclusif et de la doxa gauchiste. Pire encore, il avait pour amis, Brigitte BARDOT, Jean-Marie LE PEN, Philippe de VILLIERS… De toute façon, si comme DELON, vous êtes contre le mariage pour tous, vous êtes taxés d’homophobie ! Si vous êtes de droite, vous êtes costumés façon raciste, patriarcal, blanc, colonisateur, hétéro genre macho…Bref, être de droite pour les extrémistes ne donne plus droit à la parole, et on ne vous serrera pas la main. J’en veux pour preuve, les scènes ahurissantes observées à l’Assemblée nationale…
Maintenant, il est peut-être en paix, et il est mort si souvent dans ses films (plus de 25 fois), qu’il a le droit aujourd’hui d’entrer dans l’éternité…
Laissons-lui la parole
Bernard PIVOT a fait subir à Alain DELON, lors d’une célèbre émission, le fameux questionnaire de Proust. Les questions lui donneront l’occasion d’affirmer que sa drogue favorite, c’est l’amour. Qu’il privilégie l’honneur et abhorre le virtuel. Il voudrait bien être réincarné en malinois…Mais enfin et surtout, quand l’animateur lui demande : « et quand vous arriverez là-haut, que voudriez-vous que Dieu vous dise ? ». Alain Delon répondra : « Puisque tel est ton plus grand désir et ton plus profond regret, viens, je te mène à ton père et à ta mère, afin que pour la première fois, enfin tu les vois ensemble… ».
Laissons-lui le dernier mot
Il écrivit un jour ce texte : « Je vais quitter ce monde sans me sentir triste. J’ai tout vu et tout vécu. Je déteste l’époque actuelle, j’en suis malade ! Je vois tout le temps des créatures vraiment détestables. Tout est faux, tout est remplacé, tout le monde se moque de l’autre sans se regarder. Il n’y a même pas de respect pour la parole donnée. Seul l’argent compte. On entend parler de crimes à longueur de journée. Je sais que je quitterai ce monde sans en être triste ! ». Salut l’artiste !
Jean-Paul ALLOU