Elles sont au nombre de trois, les grandes orientations nationales inclues dans la nouvelle mouture du Contrat de ville 2024/2030. Elles ont été largement évoquées par la secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne, Pauline GIRARDOT, lors de la cérémonie de signature de ces documents par quatre villes de l’Yonne, Auxerre, Joigny, Migennes et Sens. Avec en premier lieu, la transition écologique et la préservation environnementale. Le « plein emploi », formule chère au regretté Louis de FUNES (« La Zizanie » de Claude ZIDI en 1978) constitue le deuxième axe d’application. Quant à la valorisation des services publics, elle est le troisième ingrédient de cette politique de la ville, voulue par l’Etat, qui a comme règle d’or, la cohésion urbaine et citoyenne…
AUXERRE : Elles sont quatre, les communes de l’Yonne signataires du Contrat de Ville, outil issu de la réforme de la Politique de la Ville voulue par l’Etat. Quatre agglomérations à avoir envoyé des représentants lors de la cérémonie protocolaire qui se déroulait au beau milieu de l’après-midi ce lundi dans le salon d’honneur de la préfecture. Bien sûr, il y avait Auxerre et Sens, les cités phares de notre territoire. Mais, aussi Joigny et Migennes. Des localités possédant structurellement des quartiers dits « prioritaires ». Il existe plusieurs acronymes pour les identifier. « QPPV », pour quartier prioritaire de la politique de la ville. Mais aussi « QPV », pour quartier de la politique de la ville. Voire, encore, « QP » pour quartier prioritaire. Au-delà de la sémantique et des abréviations, tous possèdent ce même dénominateur commun : celui d’intégrer le dispositif mis en place par l’Etat, celui de la politique de la ville qui englobe les zones urbaines les plus pauvres et défavorisées, celles qui nécessitent l’impérieuse aide des pouvoirs publics notamment en matière de rénovation urbaine, quand ce n’est pas le coup de pouce à l’emploi. Dans l’Hexagone, ce sont environ 1 500 quartiers prioritaires qui bénéficient de cette « surveillance » généreuse de l’Etat et des strates institutionnelles plus locales, soit une manne de près de six millions d’habitants.
Evaluer de manière régulière les actions
Dans l’Yonne, les premiers Contrats de ville ont été signés en 2015. Une convention de partenariat agrégeant différents acteurs ayant un intérêt à la pérennité et au développement du territoire à l’instar de l’Etat, des Communautés d’agglomération ou de communes, de la Région Bourgogne Franche-Comté, du Conseil départemental et même de la DRAC, la Direction régionale des Affaires Culturelles. Un vrai programme de co-construction institutionnel, mettant en évidence une meilleure coordination entre les différents acteurs et leur complémentarité afin de gagner en efficacité sur le terrain.
Apportant des éléments explicatifs sur ces fameux contrats, le préfet de l’Yonne Pascal JAN devait en redonner une définition.
« En fait, ils remplissent trois objectifs : la simplification et l’accélération de l’action publique, la réponse (si possible de qualité) aux attentes de habitants de ces quartiers et la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics et privés, y compris de l’Etat… ».
Puis, il ajouta lors de sa prise de parole liminaire, qu’il souhaitait encore plus de dynamisme et d’actions en faveur de ces quartiers que l’on appelait jadis les « quartiers défavorisés ». Autre argument fort : procéder à des bilans réguliers de ces actions au cours de cette nouvelle période, de 2024 à 2030, via des points d’étape annuels.
« Cette évaluation est indispensable, ajouta le haut fonctionnaire, au-delà des chiffres, cela donnera une photographie précise de tel ou tel type d’action à mettre en place… ».
La vision stratégique à six ans
Puis, invitée à prendre la parole, la secrétaire générale de la préfecture, Pauline GIRARDOT consacra les dix minutes de son intervention au pupitre à expliquer la méthodologie et le ciblage précis des crédits (l’application de la politique de subventions étatiques en phase directe avec des projets portés par les collectivités signataires du fameux contrat), le soutien apporté par l’Etat aux actions structurantes pour le territoire et l’octroi de subventions de fonctionnement, permettant de faire tourner le système.
Ensuite, elle insista sur les futures orientations nationales du Contrat de Ville, période 2024/2030. Trois de ces grandes orientations furent commentées au micro : la transition écologique, le plein emploi et l’accès aux services publics.
A propos du premier volet, la liste des quartiers prioritaires s’est allongée de vingt-quatre nouveaux sites dont ceux de la ville d’Auxerre. On notera aussi comme fait marquant le doublement du Fonds vert investi dans les quartiers et le plan de réhabilitation des copropriétés dégradées.
Le déploiement du programme « Entrepreneuriat Quartiers 2030 » fait figure de boussole importante pour garder le cap, sur le domaine du plein emploi. Un programme soutenu par BPI France mais aussi la Banque des Territoires avec des dotations budgétaires s’élevant à 500 millions d’euros distribués sur une période de quatre ans et 300 millions d’euros réservés à l’insertion via le milieu associatif. Il y sera assorti le développement d’une politique de tests.
Enfin, des mesures intéressantes seront prises en faveur de l’accès et l’optimisation au service public, notamment dans le monde de l’Education nationale avec la possibilité d’élargir les amplitudes horaires de 08h à 18h afin d’y accueillir, dans les collèges, tous les élèves qui le souhaitent mais aussi d’ouvrir les écoles dès la seconde quinzaine du mois d’août à l’avenir. La sécurité au cœur des quartiers et le volet sanitaire réaffirmé dans ces lieux de vie complèteront ce panel de propositions.
Un Etat de plus en plus présent dans le domaine de la proximité
Côté bilan 2023/2024, ce sont 118 actions qui ont été menées sur le territoire de la Bourgogne septentrionale. Pour environ un montant d’un million d’euros ! Dont 200 000 euros ont été employés à créer des postes en équivalent temps plein (ETP) ces dernières années dans le cadre de la Cité éducative de Joigny (68) – nous en reparlerons – et le dédoublement des classes dans les quartiers prioritaires de notre département. Une aide aux postes qui s’est avérée très précieuse de la part de l’Etat qui réaffirme ainsi sa présence au plus près du terrain.
Pascal JAN le confirmera par ailleurs sur un post publié sur les réseaux sociaux à l’issue de cette cérémonie : « L’Etat est plus que jamais présent dans ces quartiers prioritaires, l’abandon de ces territoires n’est pas une réalité… ».
Il était grand temps, ensuite, pour les différents élus des quatre villes concernées de parapher lesdits contrats leur permettant de continuer une politique de la ville en conformité avec leurs ambitions et dans l’intérêt de leurs habitants…
Thierry BRET