La situation est difficile mais elle n’est pas encore rédhibitoire pour l’association départementale de l’Yonne. Néanmoins, le bilan comptable possède déjà un sérieux goût d’amertume à l’aune de ce nouvel exercice. A ce jour, les effectifs sont déficitaires d’une quarantaine d’unités. Des recrues supplémentaires sont indispensables : elles renforceraient le volet actions sociales et la gestion des urgences de l’institution…
AUXERRE : Le bénévolat représente-t-il l’indéfectible maillon faible dans la gestion quotidienne des activités du vénérable organisme ? Aujourd’hui, tout porte à le croire, en effet.
Au cours des trois derniers exercices, ce sont près d’une centaine de volontaires qui se sont ainsi évaporés curieusement dans la nature. Une perte sèche pour la structure faisant montre d’altruisme qui peine à incorporer de nouvelles recrues parmi ses rangs.
Le constat ne prête pourtant à aucune équivoque pour les responsables du comité départemental. Pour que la boutique tourne à plein régime et réponde en suffisance à ses diverses missions, un chiffre est avancé : la présence et la mobilisation de 160 adhérents sont nécessaires.
Or, la Croix-Rouge de l’Yonne ne peut s’appuyer à ce jour que sur la motivation de cent-vingt personnes dévouées. Trop peu, observe le président Georges DOLVECK. Une quarantaine de membres manque à l’appel…
Cette carence en effectif pénalise le mode opératoire de cette structure fonctionnant à l’instar d’une entreprise. Pour endiguer cette délicate situation, la direction départementale multiplie les initiatives au plan médiatique et événementielles. La récente participation à la Foire d’Auxerre témoigne de cette volonté d’occuper le terrain avec efficience.
Tenter le rajeunissement des effectifs…
Seconde problématique que les responsables de la structure ont identifié : le vieillissement. Le pôle des actions sociales fédère en très large majorité des personnes classées dans la catégorie des seniors avec une moyenne d’âge de 62 ans.
Si les activités des urgences sociales concernent de plus jeunes représentants (une moyenne d’âge de 32 ans), il est fort désormais fort complexe d’attirer les trentenaires. Un état de fait qui alarme Georges DOLVECK : « c’est un énorme cri d’alerte, il nous faut recruter très vite sinon nous nous dirigeons droit dans le mur… ».
Mais, quel serait le profil idoine de ces futures recrues tant espérées ?
« Nous recherchons des personnes qualifiées, précise le responsable départemental, les associations ont évolué avec le temps au même titre que la vie moderne… ».
Dès lors, la Croix-Rouge a pris son bâton de pèlerin pour tenter d’ajouter dans son escarcelle des spécialistes de la communication et des réseaux sociaux, de futurs adhérents ayant du discernement et un sens pragmatique de la relation à l’autre, voire de la psychologie. Une manière d’agir dans la droite ligne de recruteurs issus du sérail d’une cellule R.H au sein d’une entreprise.
L’élément s’avère stratégique pour la pérennité de la structure au vu des personnes qui se présentent à elle.
40 % des bénéficiaires de la Croix-Rouge vivent une situation irréversible, à la limite de l’inqualifiable. 40 % sont en situation de relative précarité, à la suite d’un divorce ou d’une perte d’emploi. Sachant qu’un retour à la normale est toujours possible. Enfin, il reste le cas abscons des 20 % de personnes qui profitent abusivement des faiblesses du système. Ceux-là, sans scrupules, pratiquent la triche sans que les responsables de l’association puissent y remédier véritablement…