Les chiffres sont alarmistes. L’an passé, ce sont plus de 8 500 crimes et délits à caractère raciste et xénophobe, voire antireligieux qui ont été enregistrés dans l’Hexagone. Des données informatives bien loin de la réalité du terrain, selon le rapport de la Commission nationale de lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et l’Homophobie publié il y a peu. La Ligue de l’Enseignement de l’Yonne et le MRAP 89 (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples) ont décidé de faire toute la lumière sur cet état de fait. En privilégiant la sensibilisation…
AUXERRE : Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sauf qu’ils ne sont que le pâle reflet de la réalité. Comme le suggère en substance le rapport publié par la Commission nationale de lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et l’Homophobie. Plus de 8 500 crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont ainsi été identifiés en 2023. Une infime partie de la réalité. Une goutte d’eau dans un océan de haine et de méchanceté. Loin de la réalité inhérente au « chiffre noir ». Par ce terme, cela désigne « l’invisibilisation » de l’ensemble des actes racistes non déclarés qui échappent à la justice.
L’accentuation du racisme et de la xénophobie se renforce…
Mercredi 04 décembre, la Ligue de l’Enseignement de l’Yonne et le MRAP 89 (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) feront une analyse détaillée de la situation, lors d’une conférence de presse accueillie au sein des locaux de la Ligue, à Auxerre. Objectif : présenter les outils de sensibilisation concernant la lutte contre le racisme. Un focus sera fait sur les actions réalisées au plus près du terrain, par les deux structures.
Pour le rapport, « on ne peut que constater la persistance, voire l’accentuation du discours, teinté de xénophobie, tout au long de l’année 2023 ». Concrètement, l’immigré est devenu le réceptacle de toutes les critiques, pointé du doigt systématiquement comme étant le responsable de toutes les difficultés rencontrées dans nos sociétés. En substance, « dans certaines sphères politiques et médiatiques »…
Quant au baromètre annuel de l’indice de tolérance, il chute de trois points au terme de cette année 2023. Une dégradation particulièrement inquiétante dès que l’on aborde la question des étrangers et des immigrés.
Aujourd’hui, la Ligue de l’Enseignement de l’Yonne, à l’instar du MRAP, se dit préoccupé par ce contexte. « Il nous faut développer des outils de sensibilisation pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme, préviennent-elles.
Des mesures pédagogiques qui doivent touchées également le monde de l’entreprise. Mais aussi la sphère politique.
Un exemple concret de racisme ordinaire en Puisaye-Forterre
Il y a peu, le MRAP de l’Yonne a fait une procédure de signalement auprès du procureur de la République, Hugues de PHILY, concernant des propos tenus publiquement par un élu de notre territoire lors de la foire exposition de Charny-Orée-de-Puisaye, le 26 octobre dernier.
Voici les faits tels qu’ils sont décrits dans un communiqué de presse : « Une spectatrice portait une pancarte mentionnant « le racisme est un délit » alors que le député de la première circonscription Daniel GRENON assistait à la cérémonie inaugurale de la foire. Un autre élu de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre a alors déclaré publiquement à la vue de cette pancarte, « je suis raciste et alors… » ».Face à ces propos inadmissibles de la part de cet élu, nous avons décidé de signaler cet évènement qui va à l’encontre de nos actions pédagogiques et banalise une pensée dangereuse auprès des services de la Justice ».
Sans doute, ce fait empreint de profonde discrimination et d’idéologie au climat délétère sera-t-il lui aussi commenté lors de ce rendez-vous avec la presse, le 04 décembre en milieu de matinée, par les deux structures.
Thierry BRET