Régulièrement, à l’école, à l’hôpital, dans l’espace public, des atteintes sont portées à la laïcité. Elle est critiquée, souvent interprétée, utilisée à tort et à travers, et source de malentendus. Un thème de prédilection pour les politiques qui n’ont parfois rien à dire sur le sujet…Pourtant, le général de GAULLE avait une formule qui aujourd’hui est devenue caduque : « L’Etat est laïc mais les Français sont chrétiens ». Ça avait tout de même le mérite de bien fixer nos origines et le sens de l’Histoire…
TRIBUNE : Le premier alinéa de l’article 1er de la Constitution de 1958 prévoit que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances (…) ». En France, ce principe garantit le « vivre ensemble », et repose sur trois piliers fondamentaux : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans le respect de l’ordre public ; la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses et l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient les croyances ou convictions.
Principes fondamentaux de la laïcité
La laïcité implique la séparation des religions et de l’Etat. En conséquence : aucune religion ne peut interférer dans les décisions prises par le gouvernement et aucun gouvernement ne peut se mêler de questions religieuses ; aucune religion ne peut demander l’adaptation d’un service public à ses principes et croyances.
Tant qu’il s’agit d’un établissement public, les principes de neutralité et de laïcité s’imposent. Ainsi dans les écoles, les mairies, les centres administratifs, les transports publics… les employés n’ont pas le droit de manifester des signes religieux dans le cadre du travail. Il leur est interdit de montrer leurs opinions politiques et religieuses, par des signes extérieurs, en particulier vestimentaires. On peut noter que pendant très longtemps le port d’une chaîne avec une médaille autour du cou, ou de la kippa pour les juifs n’avait jamais posé de problème… jusqu’à ce que des associations religieuses et des organisations politiques, rappellent avec force les bases de la loi. Ça ne gênait personne, sauf certains élus de gauche et groupuscules islamo-gauchistes…Mais, la loi demeure la loi et doit s’appliquer à tous !
Des dérives parfois exacerbées
Ici, on peut mesurer toutes les dérives et contestations menées par certains groupes idéologiques, bien « orchestrés » par les élus LFI, certains « Verts » et autres divers gauche…Contrairement aux religions chrétiennes et juives, il n’y a pas de représentant officiel de la religion musulmane : trop de courants et personne ne veut reconnaître une quelconque autorité religieuse. Nous assistons de plus en plus aux pressions exercées par des groupes religieux islamistes aux fins d’imposer des repas sans viande de porc dans les cantines scolaires. Les personnels soignants sont souvent interpelés par les époux de femmes musulmanes : refus du mari qu’un médecin homme soigne l’épouse. Les altercations qui en découlent mènent parfois à l’arrivée de la police. Le port du voile islamique, de l’abaya, de la burka, du burkini… est règlementé par l’Etat ou parfois les communes. Des prises de décisions souvent contestées par les communautés musulmanes.
De nombreux élus et des représentants d’associations favorables à cette dérive poussent des cris d’orfraie lorsque l’Etat interdit le voile, par exemple, en hurlant au scandale, au racisme ou à des décisions prises contre la religion musulmane !
Certains chauffeurs de la RATP refusent de prendre le volant d’un bus qui a été conduit par une femme. Les enseignants renoncent à aborder des pans entiers de l’histoire (les génocides juifs et arméniens, les guerres coloniales…). Dans les écoles ou dans la rue, des jeunes filles musulmanes, qui ne respectent pas à la lettre certains principes coraniques, sont maltraitées par les « intégristes ».
Le principe de laïcité largement interprété
Il arrive que des personnes pensent que la laïcité est contre la religion et on peut le regretter. En conséquence, personne ne peut être contraint d’exercer une religion. Des coutumes sont encore pratiquées en France, sous couvert de traditions ancestrales : excision, mariage de force de très jeunes filles en les renvoyant dans les pays de leur famille, le plus souvent au Maghreb. On attend encore les indignations de LFI, des courants LGBT, concernant ces dérives sectaires !
Dans ce brouhaha largement orchestré par des élus irresponsables, il existe des signes de paix et d’humanisme, une inventivité mise au service de la paix des cœurs : des cantines qui proposent par exemple un repas végétarien par semaine, des rencontres interreligieuses qui permettent à chacun de mieux comprendre différence et ressemblance, des associations culturelles et sportives qui font vivre les quartiers… des associations coraniques qui proposent, au moment du ramadan des repas pour les pauvres, et ce quelle que soit la religion… A Tel-Aviv et Jérusalem, aujourd’hui, des groupes de femmes musulmanes et juives se retrouvent pour échanger sur leurs traditions culinaires, leurs pratiques de couture, de tricot… elles ont en commun d’avoir perdu qui un conjoint, qui un enfant, qui un parent, durant les hostilités… Des gouttes d’eau dans les océans de violence ? Peut-être ! Mais, les signes d’une fraternité vivante, et que des hommes et des femmes sont toujours prêts à défendre la veuve et l’orphelin.
Il ne manque juste à l’Etat de montrer son intransigeance vis-à-vis de ceux qui se considèrent au-dessus de la loi !
« La laïcité signifie que dans la société nous sommes définis par notre citoyenneté, et en aucun cas par notre religion. » Abd al-MALIK, chanteur-slameur.
Paul GUILLON