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« Si on veut le pouvoir, c’est pour servir la France… » : François HOLLANDE, chantre de la social-démocratie, a rempli la salle Vaulabelle à Auxerre

« Prépare-t-il les élections présidentielles de 2027 ? Ou simplement était-il à Auxerre pour assurer la promotion de son dernier opus, « Le Défi de gouverner » dont il a dédicacé des exemplaires l’après-midi ? En tout cas, l’ancien Président de la République socialiste François HOLLANDE a fait « recette » à Auxerre lors de sa conférence publique orchestrée par le Cercle Condorcet auxerrois… ». « Prépare-t-il les élections présidentielles de 2027 ? Ou simplement était-il à Auxerre pour assurer la promotion de son dernier opus, « Le Défi de gouverner » dont il a dédicacé des exemplaires l’après-midi ? En tout cas, l’ancien Président de la République socialiste François HOLLANDE a fait « recette » à Auxerre lors de sa conférence publique orchestrée par le Cercle Condorcet auxerrois… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Avoir comme invité de sa conférence mensuelle un ancien président de la République était sans nul doute une première pour le Cercle Condorcet auxerrois. Une soirée où François HOLLANDE, s’inspirant de son dernier essai politique, « Le défi de gouverner », a livré ses réflexions sur la gauche au pouvoir à travers l’histoire et sur cette social-démocratie qu’il appelle de ses vœux pour contrer les extrêmes et peser sur la bonne marche du monde.

 

AUXERRE: Il y avait du monde jeudi dernier salle Vaulabelle et c’est peu de dire que François HOLLANDE a fait « recette » ! Sympathisants ou compagnons de route d’hier ou d’aujourd’hui du Parti socialiste bien sûr, parmi lesquels l’ancien édile auxerrois Guy FEREZ, mais aussi un public venu d’horizons divers, pour un rendez-vous « républicain » avec celui qui dirigea le pays de 2012 à 2017.

Face à lui sur scène, pas moins de trois intervieweurs de renom : Pascal PERRINEAU, professeur des Universités à Sciences-Po, bien connu des habitués des « Entretiens d’Auxerre », Jean-Vincent HOLEINDRE, professeur en Sciences politiques à l’université Panthéon-Assas et président de ces mêmes « Entretiens », ainsi que la politologue et directrice de recherche au CNRS, Anne MUXEL, qui d’emblée, s’interroge : « quelle est la spécificité de la social-démocratie et pourquoi séduit-elle si peu les électeurs aujourd’hui ? ».

 

Le salut viendra de la bipolarisation de la vie politique française

 

Pour l’ancien président, pas de salut sans le retour d’une forme de bipolarisation dans la vie politique, appelant pour cela les partis qui ont longtemps pesé, à se renouveler et se réinventer : « alors que l’extrême droite reste à un niveau très élevé, qu’une alliance avec l’extrême gauche devient quasi impossible, il est plus que jamais nécessaire de reconstituer deux familles politiques, dont l’une pourrait se définir comme sociale-démocrate… ».

Une forme de pensée qui a longtemps dominé en Europe, identifiée comme « Etat providence » à même d’avancées sociales, mais aujourd’hui fragilisée : « face à des populistes, à des autocrates, la démocratie devient l’élément essentiel, mais comment faire, pour ne pas simplement la préserver, mais la « réenchanter » ? Ce sera là la grande question politique de ces prochaines années. Comment faire pour que nous puissions encore vivre ensemble, dans des sociétés beaucoup plus fragmentées, fractionnées, séparées même… ? ».

Avec la tentation pour certains, de ne parler qu’à leur électorat : « c’est ce qui se passe par exemple pour le RN, pour LFI, et je pense que ce serait une grave erreur pour le Parti socialiste, pour les sociaux-démocrates, de faire de même. L’histoire de la gauche, de la gauche réformiste en particulier, a montré l’importance à parler à tout le monde, à garder cette universalité pour qu’au-delà des minorités existantes, nous puissions trouver les éléments pour faire vie ensemble… ».

 

Quand François HOLLANDE remercie…Donald TRUMP pour son soutien !

 

Mais comment le pays peut-il entendre les propositions d’une gauche sociale-démocrate quand on connaît l’état du rapport de force électoral existant aujourd’hui dans le pays, marqué par une droitisation des plus extrêmes ? Un terme que se refuse à employer l’actuel député de Corrèze, préférant évoquer « une défiance vis-à-vis du collectif, qu’il soit institutionnel ou syndical… ». Mais quid de cette volonté affichée par l’électorat, de vivre seul pour être protégé des autres ? « De ce point de vue, les réseaux sociaux ont amplifié le caractère où chacun pense être un auto-entrepreneur politique se suffisant à lui-même et dont les relations sociales se sont considérablement amoindries, alors que la politique et notamment à gauche, supposait des relations sociales multiples… ».

Bâtir ensemble et durablement pour faire société commune et prôner l’ouverture là où d’autres privilégient le repli sur soi, c’est le défi relevé par François HOLLANDE : « je remercie Donald TRUMP pour son soutien ! En quelques mois, même pas, en quelques semaines, il aura réussi à démolir le « trumpisme » ! L’idée que si on s’enferme, on se protège des autres et de tout. La démonstration est faite, si vous tentez de vous enfermer trois jours, vous lâchez tout le quatrième car ça ne peut pas tenir ! ».

 

 

La gauche serait-elle sujette à la malédiction du pouvoir ?

 

Dans son livre, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste revient à plusieurs reprises sur la « malédiction du pouvoir » et la difficulté pour la gauche, une fois qu’elle l’exerce, de ne pas donner le sentiment de « trahir » ceux qui l’y ont conduite, comme le rappelle Pascal PERRINEAU : « quand on vous lit, on est frappé de voir que le rapport au pouvoir n’est jamais simple dans la tradition socialiste et que ce défi de gouverner pose beaucoup de questions et inquiétudes. Comme si ce n’était pas quelque chose de naturel, contrairement aux traditions de droite, que de prendre le pouvoir… ».

Même si à ses yeux, l’invité du jour ne s’en est pas si mal tiré : « sous votre quinquennat, vous assumez parfaitement l’aspect du pouvoir, en particulier au moment de la lutte contre le terrorisme, vous sentant à l’aise pour annoncer la déchéance de nationalité, au risque de vous faire taper dessus par vos camarades car vous sortiez de l’épure socialiste… ».

Un sentiment de « trahison » savamment entretenu au fil de l’Histoire, par les divisons fratricides entre gauche de responsabilités et gauche révolutionnaire, rappelle l’ancien président : « accepter le pouvoir, l’exercer, c’est entrer dans une zone dont vous ne savez pas exactement ce que vont être les turbulences, c’est entrer dans une période de désordre… ».

D’autant qu’un président élu sous l’étiquette socialiste l’est plus pour des raisons d’ordre économique que de défense ou de sécurité et que toutes mesures prises en ce sens sont le plus souvent source de controverses : « a-t-on le droit de recourir à la force ? Faut-il pour lutter contre le terrorisme, prendre des mesures pouvant à un moment être attentatoires aux libertés ? Hors, accepter le pouvoir, c’est accepter qu’une autorité légitime puisse utiliser la force… ».

Prenant pour exemple certains maires de villes importantes s’étant converti à la sécurité, aux polices municipales armées ou à la vidéo surveillance : « même les écologistes ont évolué en la matière, mais il a fallu du temps ! ».

 

La France a-t-elle encore les moyens de ses ambitions à l’international ?

 

Quid des relations internationales et de la façon dont la gauche s’est positionnée, que ce soit aujourd’hui ou hier, face aux enjeux du monde s’interroge Jean-Vincent HOLEINDRE ? Quelle politique étrangère mener pour préserver la paix ? Usant de l’oxymore, François HOLLANDE se veut pragmatique : « la paix exige pour être préservée, d’être capable de faire la guerre et pour nous qui avons été élevés dans l’idée de paix et de guerre impossible, cela ne peut se faire que grâce à la dissuasion nucléaire… ».

Surfant sur l’actualité récente pour décliner ce qui à ses yeux serait une véritable politique étrangère de gauche : « alors que Donald TRUMP vient d’arrêter tous les programmes d’aides, soit près de 40 milliards de dollars à destination de pays luttant contre la famine, le sida, mettant en œuvre des économies de développement, s’il y avait une seule décision à prendre, ce serait de se substituer aux Etats-Unis pour assurer ce rôle de solidarité internationale… ».

A condition toutefois, a-t-il omis de préciser, que notre pays ait encore en la matière, les moyens de ses ambitions !

 

 

Petit florilège de choses entendues…

Pascal PERRINEAU : « Au moins, nous nous partageons le micro, c’est cela la social-démocratie active ! ».

François HOLLANDE : « Je crois que mon dernier passage à Auxerre, c’était quand j’étais candidat aux élections présidentielles. Guy FEREZ m’avait accueilli, il faisait très beau, contrairement à la légende qui s’est installée après… ».  

« La question qui sera posée n’est pas seulement de savoir comment accéder au second tour pour être sûr de gagner face à Marine LE PEN. Aujourd’hui, la question est de savoir qui peut gagner face à elle ou à Jordan BARDELLA … ».

« La gauche pense toujours que c’est en ajoutant des revendications les unes aux autres qu’elle va finir par convaincre les électeurs, populaires notamment, qui se sont détournés pour des raisons objectives. Non, c’est faux ! ».

« La décision la plus lourde que j’ai eu à prendre, c’était sur un terrain extérieur, d’envoyer les soldats au Mali. Je savais que plusieurs d’entre eux seraient ou blessés ou tués. C’est une responsabilité que de décider de la vie ou de la mort et c’est pour cela qu’il faut bien réfléchir à qui on envoie à l’Elysée… ».

« Je me suis longtemps posé la question pourquoi la Hongrie de Viktor ORBAN est-elle encore membre de l’Union Européenne ? A un moment j’ai espéré qu’il parte mais il ne veut pas partir ! Quand vous êtes à la fois l’ami de POUTINE et l’ami de TRUMP, le soutien de toutes les extrêmes droites et que vous défendez même le Brexit, j’avais envie de lui dire que la porte était ouverte… ».

« Si je n’avais discuté qu’avec des démocrates, je n’aurais pas fait beaucoup de voyages… ».

« En réalité, être de gauche, c’est aimer la France ! Hors, il y a une partie de la gauche qui n’aime plus la France, qui déteste la France. C’est la partie de la gauche qui n’a jamais accepté l’idée même du pouvoir. Si on veut le pouvoir, c’est pour servir la France… ».

 

Dominique BERNERD

 

 

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