Sans surprise, son communiqué de presse est tombé sur les bureaux des rédactions aux premières heures de la soirée de lundi. Avant un passage télé et un autre sur les ondes de Sud Radio, dès le lendemain. Condamné dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front National à un an d’inéligibilité sans exécution provisoire et à huit mois de prison avec sursis, le député de la troisième circonscription de l’Yonne, Julien ODOUL, a décidé de faire appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris.
SENS: « Notre démocratie est en voie d’effondrement, des millions de Français ont été éliminés politiquement par tous les moyens et même les pires par le système… ». Face à Jean-Jacques BOURDIN, sans langue de bois et animateur vedette de la matinale de Sud-Radio, Julien ODOUL n’a pas assez de mots pour qualifier le coup de tonnerre vécu par la formation mariniste, lundi 31 mars en milieu de journée. « Une journée funeste pour la démocratie » avait ainsi argué quelques heures auparavant sur le plateau de TF1 la présidentiable de 2027.
Et Julien ODOUL de fustiger la décision du tribunal correctionnel de Paris : « Nous sommes victimes d’un acharnement judiciaire et d’un coup d’Etat des juges… ». Puis d’enfoncer le clou quelques instants plus tard : « ce n’est pas à la dictature des juges de décider qui peut se présenter ou pas aux suffrages des Français… ».
Un Julien ODOUL, remonté tel un coucou helvétique, qui a décidé de faire appel de la décision judiciaire et de démontrer ainsi son innocence. Il s’en explique : « La décision du tribunal correctionnel de Paris est une exécution politique. Alors que Marine LE PEN et le Rassemblement National sont innocents des faits reprochés, alors que les juges ont reconnu qu’il n’y avait ni enrichissement personnel ni corruption pour aucun des prévenus, la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire qui frappe Marine Le Pen ressemble à un coup d’Etat judiciaire et à une volonté manifeste de l’empêcher de remporter l’élection présidentielle de 2027… ».
Conservation des mandats électifs après appel…
A l’instar de 23 autres personnes issues de sa formation politique, le parlementaire de l’Yonne et président du groupe RN de Bourgogne Franche-Comté a été sanctionné par le tribunal parisien dans l’affaire des présumés « emplois fictifs » des assistants parlementaires européens du Front National. Verdict : une condamnation pour recel de détournement de fonds publics avec à la clé huit mois de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité d’un an, sans exécution provisoire.
Dans son communiqué de presse, adressé aux rédactions, Julien ODOUL s’interroge : « Dans quel pays, dans quelle démocratie ferme-t-on une chaîne de télévision ? Dans quel pays, dans quelle démocratie met-on un ancien président de la République en prison avec une peine prononcée supérieure à celles prononcées contre les trafiquants de drogue ? Dans quel pays, dans quelle démocratie, le leader de l’opposition est interdit de se présenter à l’élection présidentielle ? ».
Ayant décidé d’interjeter appel, le député de l’Yonne précise que « cette condamnation est nettement inférieure aux réquisitions du parquet et ne revêt donc aucun caractère définitif. Elle est totalement remise en cause du fait de l’appel... ».
Conséquence : l’élu icaunais conserve sa présomption d’innocence et poursuit ses mandats de député de l’Yonne et de conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté qui lui ont été confiés par ses électeurs.
Thierry BRET