Le sourire est radieux. Logique, le président de la chambre consulaire départementale de l’Yonne Jean-Pierre RICHARD vient de réaliser une première. Pile poil, à quelques mois des célébrations qui commémoreront le centenaire de la vénérable institution en 2025. Une signature de convention de partenariat. Mais, attention, pas un de ces accords signés à la va-vite pour faire bonne figure sur la photo de famille au terme d’un protocole suranné et trop dense. Non, un vrai partenariat entre l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat qui va permettre à cette dernière de retrouver son lustre d’antan en proposant de réaliser des économies !
JOIGNY : « On nous a oubliés depuis trop longtemps mais les choses vont changer grâce à ce genre d’initiatives… ». Le locuteur qui s’exprime au bout du fil – il a interrompu un excellent reportage audiovisuel sur les orpailleurs en quête du métal jaune si précieux par les temps qui courent pour répondre à nos questions - souhaite impulser une vraie dynamique à ses actes, et les faire perdurer au fil des ans.
Les deux signatures, apposées il y a quelques jours au bas des documents contenus dans les fameux parapheurs au coloris rose évoquant les collectivités, sont beaucoup plus importantes qu’il n’y paraît. Elles sont l’œuvre de plusieurs mois de rapprochements et de discussions entre la représentante de l’AMRY 89 (Association des Maires Ruraux de l’Yonne) Dominique CHAPPUIT et le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Jean-Pierre RICHARD, témoin de cette entente cordiale.
« La Chambre de Métiers et de l’Artisanat souhaite accompagner le développement économique des collectivités rurales, explique-t-il, on nous a un peu oubliés mais notre organisme peut se classer parmi les structures expertes de l’économie en France, et ce depuis sa création survenue en 1925… ».
Agir aux plus près des élus de proximité
D’ailleurs, fort de ces réflexions introductives, notre homme pousse le bouchon un peu plus loin dans ses propos, redonnant toutes ses lettres de noblesse à une institution qui a su faire preuve de rationalisation financière et de réactivité en devenant la seule des trois grandes structures consulaires (CCI et Agriculture en sus) à avoir réalisé sa mue, exigée par l’Etat, soit sa régionalisation.
« Certes, on a perdu le statut de la fonction publique, ajoute Jean-Pierre RICHARD, mais on a fait le job tel que l’Etat l’a demandé pour répondre aux nécessités économiques et se réformer. Posséder une entité régionale, unissant la force de la Bourgogne et de la Franche-Comté, nous octroie une certaine légitimité pour pouvoir agir au plus près des besoins des élus de proximité, c’est-à-dire les maires ruraux ! ».
Moyennant une contribution financière pour bénéficier de sa palette de services – les analyses économiques territoriales fournies régulièrement par la chambre consulaire sont très fines et pertinentes -, les maires des petites communes pourront ainsi à l’avenir s’appuyer, dans le cadre de ce partenariat, sur le savoir-faire séculaire et les compétences des professionnels exerçant dans la grande maison. Des aides indispensables dès que l’on évoque le poids de l’économie et ses projets…
Un accompagnement des services consulaires à 360 degrés
« La Chambre de Métiers est là pour répondre à ces différentes sollicitations, insiste son président départemental, beaucoup de communautés de communes ont oublié que nous existions alors que les fondements régaliens de la chambre consulaire sont précisément d’intervenir en hyper proximité… ».
Exigeant sur l’efficience des conventions proposées, Jean-Pierre RICHARD a donné rendez-vous à l’autre signataire, Dominique CHAPPUIT, dans un an pour apprécier le chemin parcouru entre les deux structures.
« Nos services sont capables d’assurer un accompagnement à 360° auprès des municipalités. Tel que nous savons le pratiquer depuis notre lointaine création, il y a bientôt un siècle. A quoi bon, créer des comités « Théodule » comme le disait si bien le Général de GAULLE en multipliant le nombre d’entités économiques à l’excès et en embauchant au sein des localités des chargés de développement économique, alors que nous pouvons proposer la même chose et pour moins cher ! ».
Que la Chambre de Métiers reprenne sa dimension historique
Une vérité que l’élu de la chambre de l’Yonne ne s’est pas fait prier de présenter lors de la récente assemblée générale des maires ruraux, accueillie dans les salons d’honneur de la mairie de Joigny, dans un souci d’optimisation économique.
« En ces temps difficiles où les dotations de l’Etat aux communes vont se restreindre comme peau de chagrin, ajoute Jean-Pierre RICHARD, en renard des surfaces aguerri côté stratégique, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat peut reprendre sa dimension historique en apportant ses services… ».
Sur un plan mathématique, la formule suggérée par la CMA de l’Yonne pourrait être la suivante en résumé : « CMA = utilité = économies » ! Jean-Pierre RICHARD a donc profité de la tribune qui lui était offerte le jour J de l’assemblée générale des maires ruraux pour jeter un sacré pavé (légitime à ses yeux) dans la mare.
Recevant même l’approbation des élus présents, qui redécouvraient les fondamentaux de cet organisme bientôt centenaire.
Pas si sûr, a contrario, que les chargés de développement économique employés à l’heure actuelle par les municipalités de l’Yonne aient apprécié le discours !
Thierry BRET