Question à se poser en préambule de cet entretien : est-il heureux le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne ? En tout cas, il le semble, affichant un large sourire au moment d’immortaliser cette rencontre sur le smartphone, faisant office d’appareil photographique ! Lui qui cumule plusieurs mandats à responsabilités, entre la chambre consulaire et la CAPEB, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment. Entretien à bâtons rompus…
AUGY : Tuant le temps comme il le peut, installé à l’une des tables de l’Auberge locale (d’agréable facture au niveau de l’assiette), en attendant que l’autre convive – votre serviteur – n’arrive sur le lieu de ce rendez-vous déjeuner, il vapote tranquille, Monsieur le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne.
C’est donc là, le premier scoop de cet entretien médiatique : Jean-Pierre RICHARD a finalement troqué sa sempiternelle cigarette pour ce nouvel auxiliaire mécanique, envoyant de la fumée dans l’air qui lui permet de se détendre sans trop regarder sa montre !
La poignée de main est ferme, le regard est malicieux. L’entrepreneur icaunais sait accueillir ses invités en leur proposant l’apéritif d’usage ! Histoire de réchauffer un brin l’atmosphère ?
Celle-ci est bonne, par ailleurs. Le patron de la CAPEB 89 attaque bille en tête ses sujets de prédilection, avec le dynamisme qui lui est coutumier : « la « bataille » de la représentativité est satisfaisante, avec plus de 600 adhérents au terme de cette année 2023 ! ».
A la question qui lui est posée ensuite (« mais comment expliquer un tel résultat ? »), l’interlocuteur de répondre tout de go : « nous maintenons nos effectifs cette année encore parce que nous savons fidéliser nos adhérents… ». Via les services rendus par l’organisme, doit-il ajouter.
Un excellent cru que cette année 2023 pour la CAPEB 89
En fait de progression, il s’agit plutôt d’un maintien du nombre des adhésions. La barre des six cents signataires a été effacée cette année encore, ce qui n’est pas si mal vu du contexte économique actuel.
A l’analyse de ces renouvellements, Jean-Pierre RICHARD se dit très surpris des adhésions des jeunes entrepreneurs de la filière du bâtiment. Un état de fait qu’il qualifie de très positif. Peut-être pour en obtenir davantage, la CAPEB de l’Yonne devrait-elle instaurer un système de parrainage à la France Loisirs ? « Avec la cafetière offerte en prime !, plaisante-t-il facétieux.
Lorsqu’il s’agit de commenter le bilan de l’année écoulée, le président de la confédération artisanale dit que « la CAPEB 89 s’en sort très bien au bout du compte ».
L’organisme propose des formations à ses membres (exemple : dans le domaine du travail sur échafaudage), intéressant ainsi les entrepreneurs qui ne connaissent pas toujours les subtilités administratives et techniques qui régissent l’emploi de ces matériels.
« Vis-à-vis de la formation, notre credo est simple, se plaît à dire Jean-Pierre RICHARD, le plus de formations, c’est le plus de compétences, de concurrence, mais aussi de liberté pour nos adhérents… ».
Quant à la filière, elle ne se comporte pas trop mal pour l’interviewé. « Dans l’Yonne, le secteur du bâtiment se situe plutôt bien. C’est encourageant…. ».
Surtout que le gouvernement n’attaque pas les petits artisans…
Une source de motivation supplémentaire pour l’homme à responsabilité. A contrario, JPR se veut très critique sur les intentions du gouvernement qui travaille à la réforme de la rénovation énergétique. Un avertissement sans frais si l’exécutif venait à toucher au « petit » artisanat. « Si la gouvernance souhaite que l’on ne vote pas pour elle, il vaudrait mieux qu’elle s’abstienne de viser les petits artisans avec cette réforme, lâche-t-il, le sourire en moins.
Reste un autre item qui fait toujours figure d’écharde douloureuse dans le pied pour les professionnels de ce secteur : les autoentrepreneurs. « Il faut les convaincre de changer de statuts juridiques au bout de dix-huit à vingt-quatre mois pour se transformer en EURL, SASU ou SARL, souligne-t-il, sinon, gare à la retraite pour celles et ceux qui persistent en ce sens… ».
Perfectionniste dans l’âme, Jean-Pierre RICHARD n’en oubliera pas de signaler le futur rendez-vous de l’assemblée générale 2024 (une date qui n’a pas encore été fixée sur le mois de juin) où les adhérents auront la faculté de poser toutes leurs questions à différentes personnalités politiques, invitées à les rencontrer. L’an passé, la sénatrice Dominique VERIEN, la conseillère départementale Sonia PATOURET et le président de l’Association des Maires de France 89, Mahfoud AOMAR s’étaient rompus à l’exercice en y consacrant du temps, sans l’avoir regretté. A qui le tour cette année ?
Thierry BRET