Excellente entrée en matière pour les « Shades of Jazz » qui ont ouvert, vendredi soir, sous un chaud soleil estival, la cinquième édition de « Jazz à Druyes », un évènement annuel accueilli sur le parvis du fameux édifice moyenâgeux de la commune de Puisaye-Forterre, prouvant que les férus de la dive musique pouvaient y trouver leur compte, même avec les « professionnels » de l’Ecole de Musique, de Danse, de Théâtre opérationnelle depuis Toucy !
DRUYES-LES-BELLES-FONTAINES : C’est le bassiste de la formation qui prend la parole, tout en réglant son instrument avec méthode. « Nous sommes les « Shades of Jazz » ! Et c’est Nico qui a trouvé le nom ! ». « Nico » n’est autre que Nicolas COUSON. Le leader de ce quintet composé de trois garçons et deux filles, dont l’une est installée sagement derrière les fûts de sa batterie. Des instrumentistes qui en pincent pour la musique originaire des Etats-Unis et qui fréquentent l’école de musique de Toucy ! Le jazz. Peut-être même un peu plus d’ailleurs, joué avec sa variante jazz-rock qui est apparue à la fin des années 60 et qui fut incarnée par des personnalités telles que Miles DAVIS ou Chick COREA, voire de solides formations populaires aux musiciens blanc de peau mais noir de cœur, CHICAGO ou BLOOD SWEAT & TEARS !
Mais, là, sous le regard encore accablé de chaleur des spectateurs de ce cinquième festival « made in Druyes », c’est bien de Herbie HANCOCK dont il s’agit pour poser les jalons de ce qui sera une très belle soirée pour les mélomanes, avertis ou néophytes ! Avec comme hors d’œuvre et en 11 minutes et 17 secondes, le sublime « Butterfly », un morceau publié sur l’album « Thrust » en septembre 1974 et que le combo de Puisaye va interpréter avec fidélité et rondeur. « Butterfly » : quoi de plus naturel en somme que de célébrer la venue des papillons et des oiseaux qui gazouillent en ces premiers jours d’été !
La musique adoucit les mœurs : il est grand temps !
Quelques minutes auparavant, le couple organisateur de l’évènement, Michèle et Didier GILBERTAS, grimpait sur la scène tout auréolée de lumière solaire pour ouvrir de manière officielle ce rendez-vous qui a le mérite d’exister. Une animation qui est soutenue et encouragée par une quinzaine de partenaires professionnels, des artisans et commerçants du cru. Y compris par le Conseil départemental de l’Yonne avec le concours de l’élu du pays, Yves VECTEN qui adore ce type d’initiatives.
Revêtant les tenues estivales de circonstance du fait des effets retors d’une canicule encore omniprésente, Didier, le premier, puis Michèle, ensuite, prirent le soin d’expliquer les principes vertueux de cet évènement qui a aussi le mérite d’adoucir les mœurs ! Des considérations philosophiques à méditer avec persistance en ces périodes de crises à répétition tant à l’international que dans l’Hexagone et surtout ce profond et détestable incivisme qui prospère à la vitesse du vent de plus en plus prégnant entre les individus que nous sommes !
Une programmation diversifiée et intelligente
Si le public encore un peu clairsemé en cette fin d’après-midi de vendredi avait opté pour le côté « ombre » du parvis – le seul et unique arbre procurant une salvatrice fraîcheur accueillait la buvette bien animée avec cette chaleur ! -, les musiciens quant à eux ne durent leur salut contre les rayons brûlants de l’astre diurne qu’au bienfait de la toile de protection de l’estrade officielle.
« On ne pensait pas aller aussi loin dans la réalisation de ce festival, expliqua Didier GILBERTAS, arborant un bermuda plutôt bienvenu, on a souhaité diversifier la programmation cette année avec la présence de jazz manouche et de jazz latino… ».
Puis, son épouse, Michèle, prit le relais. Avec aisance et volubilité pour présenter le « Shades of Jazz » et ses musiciens professionnels même s’ils fréquentent comme des amateurs de haut niveau la fameuse école de musique, de danse, de théâtre de Puisaye-Forterre. Une fois les discours terminés, la musique reprenait ses droits pour le plus grand plaisir des amateurs et « quand la musique est bonne » …on connaît la chanson ! N’est-il pas ?!
Thierry BRET